Importants anniversaires de la Révolution cubaine
16-19 avril 1961
Déclaration audacieuse de Cuba sur le caractère socialiste de la révolution et défaite du terrorisme d’État des États-Unis à Playa Giron
Chaque année, au mois d’avril, le peuple cubain célèbre en même temps deux anniversaires transcendants : la défaite de l’invasion de mercenaires menés et financés par les États-Unis à Playa Giron (Baie des Cochons) le 19 avril 1961, et la déclaration de Fidel Castro sur le caractère socialiste de la révolution quelques jours avant, le 16 avril 1961, lors des funérailles de jeunes qui sont morts en défendant Cuba quand des mercenaires ont bombardé les aéroports de Ciudad Libertad, San Antonio de los Banos et Santiago de Cuba avant l’invasion mercenaire à Playa Giron.
Le 17 avril 1961, plus de 1 400 mercenaires soutenus par les États-Unis, entraînés et dirigés par la CIA, ont lancé une invasion de Cuba à Playa Giron, située dans le centre-sud de l’île. La force de débarquement était dirigée par la fameuse Brigade 2506, composée de mercenaires de l’ancien dictateur Fulgencio Batista soutenu par les États-Unis, ainsi que de terroristes et d’oligarques déchus. L’objectif de l’invasion était de renverser la jeune révolution qui avait triomphé le 1er janvier 1959. Moins de trois jours plus tard, le 19 avril, les envahisseurs étaient écrasés par les forces révolutionnaires cubaines.
Les 1 400 mercenaires qui débarquèrent à la baie des Cochons le 17 avril étaient mal organisés et mal équipés. Ils se faisaient de grandes illusions en pensant que le peuple cubain partageait leur hostilité envers la révolution et les accueillerait à bras ouverts. Ces illusions ont été brusquement brisées par la réalité : le peuple cubain était uni avec Fidel et l’armée et ne permettrait pas que Cuba devienne une fois de plus une colonie américaine. La bataille de Playa Giron a marqué la première fois que le gouvernement a donné des armes aux masses (milices, travailleurs, campesinos) pour défendre la souveraineté de leur patrie. Elles se sont montrées à la hauteur de la situation, jouant un rôle important dans la sauvegarde de la souveraineté de leur patrie.
L’invasion proprement dite à Playa Giron le 17 avril a été précédée par des bombardements aériens effectués par des mercenaires américains anti-Cuba dans trois aéroports cubains le 15 avril à Ciudad Libertad, San Antonio de los Banos et Santiago de Cuba. C’est ce qui a amené Fidel Castro à faire une déclaration historique lors des funérailles des personnes tuées dans les bombardements sur le caractère socialiste de la Révolution cubaine. Alors que le cortège funéraire et la marche de milliers de personnes se dirigeaient vers le cimetière Colon à La Havane, des drapeaux cubains flottaient aux balcons et des fleurs étaient jetées des fenêtres. Le cortège s’est arrêté à l’angle des 23e et 12e rues, où le dirigeant de la Révolution cubaine a déclaré : « Camarades ouvriers et paysans, celle-ci est la Révolution socialiste et démocratique des humbles, avec les humbles et pour les humbles. Et pour cette Révolution des humbles, par les humbles et pour les humbles, nous sommes prêts à offrir notre vie. »
Parlant des impérialistes américains, Fidel a déclaré : « C’est ce qu’ils ne peuvent pas nous pardonner, que nous soyons ici, sous leur nez, et que nous avons fait une Révolution socialiste au nez même des États-Unis »
Ainsi, la Révolution cubaine annonçait avec défi son caractère socialiste aux États-Unis face à leur arrogance et au monde entier.
Fidel a ensuite accusé l’administration américaine d’entraver le développement pacifique de la nation cubaine, de détruire les ressources économiques de son peuple et la vie de ses citoyens, et a exigé que les États-Unis assument la responsabilité de cette agression.
« Cette Révolution, nous ne la défendons pas avec des mercenaires », a-t-il déclaré en parlant des pilotes engagés avec de l’argent américain qui avaient mené les bombardements, « Nous la défendons avec les hommes et les femmes du peuple. »
Alors que Cuba se préparait à repousser une nouvelle agression américaine, le peuple a acclamé le discours de Fidel et, les armes levées, a affirmé sa défense militante du pays et le caractère socialiste de la révolution qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui.
« Qui a les armes ? » a demandé Fidel Castro à la foule. « Quelles sont les mains qui brandissent ces armes ? Sont-ce des mains d’exploiteurs ? » Les gens ont brandi leurs armes au-dessus de leurs têtes et ont crié « NON ! » « Et qu’est-ce qui forme la majorité du peuple ? Une Révolution où les humbles ont les armes est-elle démocratique ? Camarades ouvriers et paysans, ceci est la Révolution socialiste et démocratique des humbles, avec les humbles et pour les humbles. »
Le débarquement des mercenaires à Playa Giron faisait partie du Plan Pluto de la CIA qui visait à créer un prétexte pour que les États-Unis interviennent hypocritement et placent un régime fantoche au pouvoir. Elle a eu lieu à un moment où les impérialistes américains avaient déjà causé de nombreuses tragédies par des coups d’État, des interventions militaires et d’autres ingérences en Amérique latine et dans les Caraïbes. Ainsi, la victoire décisive de Cuba sur les forces ennemies à Playa Giron, qui est considérée comme étant la première défaite de l’impérialisme étasunien en Amérique latine, a eu une importance capitale non seulement pour Cuba mais pour tous les peuples des Amériques.
Dans son discours prononcé le 1er mai 1961, après la victoire de Playa Giron, le légendaire dirigeant de la révolution cubaine Fidel Castro a dit que le type de patrie dont parlent les impérialistes est celui des parasites qui vivent du travail de la majorité, de ceux qui exploitent le plus grand nombre. La nouvelle patrie cubaine, a-t-il dit, est une patrie où les Cubains ont gagné le droit de contrôler leur destinée et le droit de construire leur avenir qui sera nécessairement meilleur que dans le passé. Parlant du gouvernement américain qui avait organisé le débarquement de la baie des Cochons, Fidel Castro a terminé son discours du 1er mai par le défi qui a caractérisé Cuba jusqu’à ce jour. « Si M. Kennedy n’aime pas le socialisme, eh bien, nous n’aimons pas l’impérialisme ! », a dit Fidel, déclarant l’engagement qui guide Cuba à ce jour.
L’exigence du peuple cubain et des peuples du monde que Cuba puisse forger sa voie indépendante, libre de toute ingérence des États-Unis, que ce soit l’agression armée, le terrorisme, le blocus économique, etc, est tout aussi pertinente aujourd’hui qu’elle l’était en 1961.
De plus, à l’heure où les États-Unis ont injustement inscrit Cuba sur leur liste des États soutenant le terrorisme, alors que les impérialistes américains et l’OTAN se présentent comme les défenseurs de la liberté et de la démocratie, ce qui s’est passé à Cuba en avril 1961 montre clairement qui sont les terroristes, qui agissent au mépris de la liberté, la démocratie ou la vie humaine.
Soixante-deux ans après sa victoire décisive à Playa Giron, la Révolution cubaine continue de surmonter avec calme tous les obstacles sur le chemin de son développement socialiste, qu’ils soient naturels ou artificiels, alors que tout indique que les peuples du monde rejettent résolument le terrorisme des États-Unis contre Cuba et leur recours réactionnaire à la violence comme solution aux différends qui les opposent à Cuba ou à toute autre nation. Les impérialistes américains devraient enfin tirer la leçon de leur défaite ignominieuse à Playa Giron et ne pas toucher à Cuba.
(Avec des informations des archives du LML, Granma International, www.fidelcastro.cu)
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