140e anniversaire de la mort de Karl Marx
14 mars 1883
L’importance du nom et de l’oeuvre de Karl Marx
L’exemple et l’oeuvre de Karl Marx ont une importance capitale pour le mouvement ouvrier international. L’humanité conservera toujours une grande admiration révolutionnaire et beaucoup de gratitude pour la vie et l’oeuvre de cet homme de génie, éducateur et dirigeant du prolétariat. Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) demeure fidèle aux idées de Karl Marx qui, par leur développement et enrichissement constants, sont devenues le trésor du marxisme-léninisme, l’infaillible base théorique de la pratique révolutionnaire de tout parti communiste digne de ce nom.
Beaucoup reconnaissent le marxisme comme un guide pour l’action. D’autres prétendent être marxistes, mais sont en fait des apologistes du capitalisme et de l’ordre mondial néolibéral. Ils voient dans la crise économique mondiale et les autres crises dans lesquelles le monde est enlisé rien d’autre qu’une crise ou des occasions de servir leurs propres intérêts. Ils ne voient pas, et ne veulent pas voir, la voie vers l’avant que révèlent les phénomènes qui naissent et qui passent. Ils ne voient pas et ne veulent pas voir que la lutte de classe qui s’aiguise dans les conditions de la crise conduit à une nouvelle époque historique fondée sur l’abolition de l’exploitation de l’être humain par l’être humain et de tous les maux qui l’accompagnent : anarchie, oppression, pauvreté, insécurité et guerres.
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) se base sur les idées marxistes parce qu’elles reflètent les lois objectives du développement social. Elles constituent un guide pour la classe ouvrière dans sa lutte pour l’émancipation et sont pour elle une grande source d’inspiration et une force spirituelle vitale pour atteindre ses objectifs. En plus de refléter les lois du développement social, elles sont une grande force matérielle pour transformer le monde. À mesure que s’exacerbe la lutte de classe et que s’aiguisent les contradictions de classe et les contradictions nationales, ces idées continuent d’être reprises par un nombre toujours plus grand de personnes. Et elles se développent et s’enrichissent dans le cours de la pratique révolutionnaire.
L’aboutissement de la lutte de classe et le rôle dirigeant de la classe ouvrière dans la révolution sont des questions fondamentales de la stratégie révolutionnaire. « L’essentiel, dans la doctrine de Marx, écrit Lénine, c’est qu’elle a mis en lumière le rôle historique mondial du prolétariat, comme bâtisseur de la société socialiste [1]. » Lénine soulignait lui aussi qu’il est toujours important d’établir « quelle classe se trouve au centre de telle ou telle époque, et détermine son contenu fondamental, l’orientation principale de son développement, les particularités essentielles de son cadre historique, etc. »
Marx a écrit :
« […] en ce qui me concerne, ce n’est pas à moi que revient le mérite d’avoir découvert l’existence des classes dans la société moderne, pas plus que la lutte qu’elles s’y livrent. Des historiens bourgeois avaient exposé bien avant moi l’évolution historique de cette lutte des classes et des économistes bourgeois en avaient décrit l’anatomie économique. Ce que j’ai apporté de nouveau, c’est : 1) de démontrer que l’existence des classes n’est liée qu’à des phases historiques déterminées du développement de la production ; 2) que la lutte des classes mène nécessairement à la dictature du prolétariat ; 3) que cette dictature elle-même ne représente qu’une transition vers l’abolition de toutes les classes et vers une société sans classes [2]. »
Lénine a qualifié d’expression la plus grossière de réformisme, la négation du concept du rôle dirigeant de la classe ouvrière dans le mouvement révolutionnaire. En plaçant la classe ouvrière au centre de notre époque, il a décrit le principal contenu de cette époque comme étant la transition du monde du capitalisme au socialisme, et le caractère de la révolution comme étant prolétarien.
L’affirmation de Marx que le capitalisme n’a pas seulement donné naissance à la bourgeoisie, il a aussi donné naissance à la classe ouvrière qui est son fossoyeur, est cruciale pour ouvrir la voie au progrès de la société. Marx reconnaît que la classe ouvrière est cette force matérielle historique parce qu’elle a intérêt à mettre fin à toute exploitation de l’être humain par l’être humain et, ce faisant, mettre fin au retard, à la noirceur et à l’ignorance et ouvrir une étape complètement nouvelle du développement de la société, poursuivant sur la grande voie de la civilisation en créant une nouvelle époque historique.
Le développement du rôle dirigeant de la classe ouvrière, de sa direction dans toutes les affaires qui concernent la société demeure à ce jour la question décisive qui déterminera la victoire de la cause de l’humanité entière et changera la situation en sa faveur. Uniquement parler de la lutte de classe, reconnaître son existence et en faire la description, sans reconnaître où mène cette lutte de classe et l’orienter de manière qu’elle contribue à l’édification nationale qui favorise la classe ouvrière et le peuple, présuppose que la bourgeoisie et la classe ouvrière continueront d’exister pour toujours comme deux classes opposées, la bourgeoisie en tant que classe dominante et la classe ouvrière en tant que classe opprimée. C’est précisément ce que la bourgeoisie veut faire croire à la classe ouvrière et à tous les opprimés. C’est pourquoi, bien que la bourgeoisie et ses apologistes reconnaissent les classes et la lutte de classe, ils nient la marche en avant de la société : ils refusent d’analyser la situation et se contentent de la décrire. Ou bien ils regardent la situation de manière fataliste, n’y voyant aucune issue possible, et prétendent que les luttes des travailleurs et des larges masses du peuple ne mènent nulle part, ou bien ils présentent les luttes spontanées de manière euphorique et les approuvent pourvu qu’elles ne menacent pas le statu quo. Dans un cas comme dans l’autre, le résultat est le même. La bourgeoisie est prête à coexister avec ceux qui reconnaissent la lutte de classe pourvu qu’ils ne reconnaissent pas où elle mène et qu’ils n’organisent pas en fonction de cette reconnaissance.
Ce qui distingue les marxistes-léninistes de toutes les autres forces sociales, ce sont les objectifs qu’ils tiennent haut levés dans toutes les conditions et circonstances. Ces objectifs sont donnés par les conditions mêmes de la société. Ils sont l’expression consciente de la direction que prend la société et la tâche du Parti marxiste-léniniste est d’amener la classe à faire siens ces objectifs, ce qu’il fait d’une façon pratique. Il fait de la classe ouvrière une combattante consciente pour sa propre émancipation, pour l’émancipation de la société tout entière et de toute l’humanité.
Le PCC(M-L) procède à partir du mouvement réel qui existe dans la société. Il n’exagère ni ne minimise un aspect ou un trait de la situation actuelle. Il tient compte de tous les facteurs à l’oeuvre : il n’oublie ni le côté objectif ni le côté subjectif du mouvement ; il tient compte du facteur conscient, le Parti et sa théorie, la pensée marxiste-léniniste contemporaine, et du rôle des masses en tant que celles qui font l’histoire.
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Hardial Bains, le fondateur et dirigeant de notre Parti jusqu’à sa mort en 1997, faisait remarquer :
« Karl Marx a découvert la loi du mouvement de la société et la loi spécifique du mouvement du mode de production capitaliste. C’est aussi à ces lois qu’obéit le mouvement dans le domaine des idées, de la science et de la théorie. Depuis que la société s’est scindée en deux classes irréconciliables, la bourgeoisie et le prolétariat, toutes les traditions de la science et des lumières sont devenues le propre du prolétariat, la classe qui a intérêt à abolir toutes les conditions de l’exploitation de l’être humain par l’être humain. En raison de la mission qui lui incombe, le prolétariat est la seule classe qui n’a pas de préjugé. La science a besoin de cette condition pour progresser.
« Ce sont les découvertes de Karl Marx qui ont donné à la classe la conscience, qui lui ont montré son but, sur la base de la direction de la lutte de classe, la direction que prend la société, et qui lui ont montré comment atteindre ce but. Karl Marx était d’abord et avant tout un révolutionnaire. La science qu’il a créée possède à la fois le parti pris prolétarien et un caractère révolutionnaire, et elle n’est donc d’aucune utilité pour la bourgeoisie. Pour être scientifique, pour être révolutionnaire, il est nécessaire d’être le continuateur de la voie de la victoire des plus grands idéaux de l’humanité[3]. »
Le PCC(M-L) aborde ce travail dans toute sa complexité et sa profondeur pour que la classe ouvrière soit munie de l’arme spirituelle qu’elle trouve dans le marxisme-léninisme tandis que le marxisme-léninisme trouve son arme matérielle dans la classe ouvrière. La fusion de la théorie du marxisme-léninisme avec le mouvement ouvrier est l’un des plus importants facteurs dans la préparation du facteur humain/conscience sociale, qui est la condition matérielle nécessaire pour ouvrir la voie au progrès de la société.
C’est le Parti qui apporte cette conscience à toutes les sections de la société. Quand il parle du mouvement indépendant de la classe ouvrière, loin de réduire la portée du mouvement ouvrier, de le limiter à ce qu’on a tendance à appeler « les questions ouvrières », le Parti a à l’esprit son programme, que la classe ouvrière se constitue en la nation et investisse le peuple du pouvoir souverain. C’est le mouvement émancipateur de la classe ouvrière qui affranchit du même coup toute la société. Alors que la bourgeoisie présente la classe ouvrière comme une classe centrée sur elle-même dont les objectifs sont étroits, les marxistes-léninistes ne défendent pas une position intéressée, leur position est la même, qu’ils s’adressent à la classe ouvrière, aux jeunes, aux femmes ou à toute autre section de la société. La classe ouvrière n’a pas les possibilités d’influencer les affaires de la société d’une manière révolutionnaire si elle est séparée ou divorcée des problèmes de la société, si elle est indifférente aux problèmes de tous les exploités et opprimés et si elle reste à l’écart de la grande voie de la civilisation. La classe ouvrière ne peut avancer sur la grande voie de la civilisation simplement parce qu’elle est la classe ouvrière, elle doit avoir son avant-garde dans la forme d’un parti politique fiable et éprouvé qui place la lutte pour ouvrir la voie au progrès de la société sur la grande voie de la civilisation. Donc, cette avant-garde agit non pas en repoussant cette grande voie, mais en s’y engageant et en comptant sur la classe ouvrière en tant que force matérielle qu’a engendrée l’histoire pour la réalisation de cette tâche.
Aujourd’hui, le nom et l’oeuvre de Karl Marx vivent dans le coeur et l’esprit de millions de personnes qui aspirent à bâtir une société nouvelle. Ceux qui désirent organiser la classe ouvrière pour qu’elle assume son rôle dirigeant dans la construction de cette société auront toujours le marxisme comme guide pour l’action.
Notes
1. Lénine, « Les destinées historiques de la doctrine de Karl Marx », Oeuvres, Tome 18, Éditions du progrès, Moscou, p. 60
2. « Lettre à J. Weydemeyer, 5 mars 1852 », Marx et Engels, Correspondance, Éditions du progrès, Moscou, 1971, p. 62
3. Hardial Bains, « La nécessité de la presse de masse du Parti », Une semaine de célébrations, Institut Marx, Engels, Lénine, Staline, Toronto, 1985
(Archives du LML)
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