13 mars 1963
Fondation des Internationalistes — 60e anniversaire
Le vivant héritage du PCC(M-L)
Le 13 mars 2023 marque le 60e anniversaire d’un événement qui a eu lieu à l’Université de la Colombie-Britannique en 1963 et qui a eu une portée historique considérable. Sous la direction d’Hardial Bains, des étudiants ont répondu à la nécessité de créer un climat de débat académique sur le campus et ont créé un groupe de discussion appelé les Internationalistes. Ils l’ont fait en identifiant la chose essentielle qui était absente de leur vie à ce moment-là, le besoin d’une conscience et d’une organisation qui leur permettraient d’ouvrir une voie vers l’avant. C’est pour cela que les Internationalistes ont été dès le départ le mouvement le plus dynamique parmi les étudiants et ont laissé une empreinte indélébile non seulement sur leurs membres et compagnons de route, mais aussi sur le corps politique du Canada. Il s’agit à cet égard de l’organisation la plus importante qui soit issue des années soixante et son héritage est d’organiser la révolution comme une tâche pratique, étape par étape, en tant qu’organisation qui sait établir les tâches concrètes à réaliser à chaque période. Parce qu’elle se consacrait à la révolution de manière concrète, elle fut également un mouvement basé sur la mobilisation idéologique et politique maximale et un appel large.
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Le progrès ininterrompu des Internationalistes a mené à l’adoption de l’analyse « Nécessité de changement » en 1967 avec sa conclusion profonde que la compréhension nécessite un acte de participation consciente de l’individu — l’acte de découvrir. Sur la base de cette conclusion, les Internationalistes se sont réorganisés en mouvement marxiste-léniniste de la jeunesse et des étudiants à Montréal le 7 mai 1968 et ont entrepris de faire le travail nécessaire pour fonder le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) à Montréal le 31 mars 1970. Les réalisations des Internationalistes sont devenues l’héritage du Parti et demeurent au coeur de son activité à ce jour.
Une des principales caractéristiques organisationnelles des Internationalistes est qu’ils établissaient leur programme sur la base des conditions de l’époque et engageaient tout le monde dans son élaboration et sa mise en pratique. Les Internationalistes ont une importance dans la vie du Parti aujourd’hui parce que leurs positions et leur programme étaient fondés sur les conditions réelles du pays. Ils ont également élaboré une théorie dans le feu de la lutte pour changer ces conditions. Une autre caractéristique très importante était qu’ils attiraient leurs membres en faisant appel aux larges sections du peuple, les engageant dans le travail et encourageant les meilleurs éléments à se joindre à eux. Ils se sont appuyés sur la classe ouvrière pour fixer à chaque période l’objectif qui permettrait de résoudre la crise en sa faveur en ouvrant la voie au progrès de la société. Toute déviation par rapport aux positions fondamentales aurait conduit à la destruction des Internationalistes et du PCC(M-L) également.
Les positions fondamentales des Internationalistes• Le programme des Internationalistes était basé sur • Les Internationalistes ont élaboré une théorie dans • Les Internationalistes se sont appuyés sur la classe ouvrière pour fixer |
Le PCC(M-L) a hérité des Internationalistes son indépendance d’action et de pensée. L’insistance à penser par eux-mêmes pour éclairer leur travail et ouvrir une voie vers l’avant et à ne pas se soumettre à telle ou telle analyse venue d’ailleurs a permis aux Internationalistes et au PCC(M-L) de sortir victorieux de périodes extrêmement complexes sans compromettre leurs principes et positions fondamentales ni se fondre dans la mode du jour.
Dans les années 1960 il y avait cette tendance à suivre aveuglément l’Union soviétique et d’autres pays sans procéder à une analyse indépendante des conditions du pays dans lequel le Parti agit et pense. Puis les années 1970 ont amené cette autre mode qui consistait à prendre une idée et à en faire un document sur la base duquel rechercher l’unité. À l’époque comme aujourd’hui, les partis devaient examiner l’expérience des autres pays dans l’optique de faire avancer le mouvement de la classe ouvrière et de ses alliés chez eux, en alliance avec les travailleurs de tous les pays. Aucune lutte ne peut être couronnée de succès si elle est basée sur la reproduction des modèles de l’Union soviétique, de la République populaire de Chine, de la Yougoslavie, des États-Unis ou de tout autre pays, sans fonder son action sur une analyse concrète du Canada et des besoins du mouvement communiste et ouvrier international. Cette indépendance et cette autonomie de pensée ont été bénéfiques au Parti.
Cela est on ne peut plus évident aujourd’hui. La défense militante de son indépendance d’action et de sa propre pensée héritée des Internationalistes fait que le Parti se tient fermement sur ses deux pieds et est capable de s’orienter dans les circonstances complexes qui caractérisent ce tournant historique. Au coeur de ce tournant il y a le problème que les arrangements et les formes d’une société civile ne fonctionnent plus parce que les gouvernants ont abandonné l’objectif de servir l’intérêt général en faveur de la destruction néolibérale de la nation pour payer les riches. De nouvelles formes de prise de décision collective commencent à voir le jour parmi le peuple. Ceux qui considèrent leurs pairs comme des membres égaux de la société mobilisent le facteur humain/conscience sociale en prenant des décisions sur une base collective, suivant le principe que toutes et tous ont le droit de participer à la prise des décisions qui touchent leur vie. Tout comme le slogan de la société en voie de disparaître était « Pas de taxation sans représentation », une ligne de conduite qui s’implante aujourd’hui est de parler en son propre nom, avec comme but de créer une société socialement responsable envers tous ses membres. C’est seulement de cette façon que les membres du corps politique affirment leurs droits et exercent un contrôle sur les décisions qui touchent leur vie, créant chemin faisant un système qui le garantisse.
Ceux qui vivent de la pensée des autres et succombent à la désinformation officielle de l’État ne peuvent créer rien qui soit vivant ni inspirer les travailleurs à aller de l’avant et à bâtir le Nouveau. Tôt ou tard, ceux qui se contentent de répéter ce que disent les forces désuètes s’effondrent. C’est le sort de ceux qui gagnent leur vie à répéter des phrases, qui refusent d’analyser les événements en cours et qui n’appliquent pas de manière vivante les positions, la ligne et les guides à l’action du Parti.
Les Internationalistes et le Parti ont acquis de l’expérience et de l’expertise au cours des soixante dernières années à mettre à profit la force organisationnelle et mobilisatrice de la pensée marxiste-léniniste contemporaine, dont l’élaboration a été entreprise comme une tâche à accomplir sur le front théorique. La théorie se développe en éclairant la voie à suivre dans le travail en cours sur la base des conclusions tirées de la nouvelle expérience acquise ici au Canada et par la classe ouvrière internationale dans tous les domaines d’activité. Le Parti a aujourd’hui son programme de renouveau qui répond aux conditions d’aujourd’hui. Il a hérité des Internationalistes cette qualité qui consiste à toujours baser son action politique sur sa propre analyse de la situation nationale et internationale sans succomber à l’attrait de telle ou telle idée. Cette qualité se retrouve dans l’intégralité de l’analyse de la période actuelle que l’on trouve dans les pages du Marxiste-Léniniste et de Forum ouvrier et dans son programme d’action politique « Arrêtez de payer les riches ; augmentez les investissements dans les programmes sociaux ! ».
Aujourd’hui le Parti entreprend sur le front théorique la tâche de fournir des définitions modernes qui guident la lutte pour le renouveau politique, pour établir une nouvelle direction de l’économie et s’assurer que s’épanouisse la personnalité démocratique moderne dans la forme d’un gouvernement antiguerre. La théorie révolutionnaire se développe au cours de l’action révolutionnaire en portant attention à ce que révèle l’ensemble des rapports humains. Elle éclaire la voie à suivre pour le travail en cours en se basant sur les conclusions tirées de l’expérience du mouvement ouvrier et communiste au Canada et dans le monde.
La classe ouvrière est la classe de l’ici présent et de l’avenir. Son travail consiste à mener la lutte pour s’émanciper et créer une nouvelle société sans exploitation de l’être humain par l’être humain. Le dogmatisme et la répétition de phrases des classes et des partis obsolètes qui se disent démocratiques, mais qui forment un cartel réactionnaire pour priver le peuple du pouvoir, se voient dans le double discours pendant les élections et dans les promesses sans lendemain d’apporter des solutions aux problèmes de la société. Ils se contentent de répéter de manière dogmatique la fausse croyance idéologique que leur système est le système le plus avancé que les humains puissent créer, le système ultime, et la forme finale de la démocratie.
En saluant le travail des Internationalistes, le PCC(M-L) attire l’attention sur certains de ses traits saillants. Ceux-ci n’ont pas été développés de manière dogmatique à partir d’idées, mais selon les conditions et l’analyse de la situation changeante et en prenant en considération les conclusions qui ont été ajoutées à la théorie. Ce faisant, la politique pratique et le bilan du travail à chaque étape enrichissent la théorie et la rendent applicable aux conditions contemporaines.
Plus que jamais auparavant, c’est la politique pratique pour réaliser un objectif que le peuple s’est fixé et non l’adhésion à telle ou telle « théorie » qui est cruciale pour atteindre l’objectif précis défini par le peuple. La concrétisation d’une ligne de marche n’a lieu que dans le cadre d’un travail politique basé sur la politique pratique pour investir le peuple du pouvoir de décision souverain plutôt que d’être représenté par des élus qui suivent une ligne de parti. Aujourd’hui, les gouvernants décrètent les politiques en exerçant la prérogative de pouvoirs de police exercés par l’intermédiaire de ministres et d’agences privées engagées. Ces pouvoirs de police remplacent les fonctions d’une fonction publique et les décisions ne sont plus guidées par l’objectif de servir l’intérêt général.
Le PCC(M-L) salue le 60e anniversaire de la fondation des Internationalistes et rend un vibrant hommage à leur fondateur, Hardial Bains. Le PCC(M-L) salue tous les membres présents dans ses rangs aujourd’hui qui ont contribué au travail des Internationalistes et à la fondation du Parti en se subordonnant aux efforts de la classe ouvrière et de ses alliés pour exercer un contrôle sur les décisions qui touchent leur vie. La construction du Parti par l’application de méthodes collectives de délibération, de prise de décisions et de contrôle de leur mise en oeuvre donne effectivement naissance à la nouvelle personnalité démocratique moderne. Elle conduira à un système qui affirmera l’aspiration du peuple à l’égalité, la paix, la liberté et la démocratie sous la forme d’un gouvernement antiguerre qui incarnera cette personnalité démocratique moderne. La classe ouvrière se constituera en la nation et investira le peuple du pouvoir souverain pour créer une société sans exploitation de l’être humain par l’être humain. Ce n’est qu’en devenant la nation sur une base moderne, une nation qui affirme les réclamations que le corps politique, ses membres et ses composantes sont en droit de faire à la société, que la classe ouvrière apportera des solutions aux problèmes engendrés par les inégalités et le non-respect des droits ancestraux des nations autochtones et des revendications des nations québécoise et métisse.
Vive le legs historique des Internationalistes !
Vive notre Parti !
Vive l’oeuvre de son fondateur, le camarade Hardial Bains !
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