70e anniversaire de la mort de Staline
5 mars 1953
La vie et l’oeuvre de Joseph Staline
Joseph Staline est mort le 5 mars 1953, il y a 70 ans. Il a laissé un système socialiste constitué de douze pays à une époque où le monde était engagé dans une lutte historique entre, d’une part, les forces démocratiques et anti-impérialistes et, d’autre part, les forces impérialistes et anti-démocratiques. Staline et l’Union soviétique soutenaient les forces démocratiques et anti-impérialistes, la cause des peuples du monde et la coexistence pacifique entre les pays aux systèmes économiques et politiques différents et même opposés. Après sa mort, une succession d’événements a finalement conduit à l’effondrement de l’Union soviétique et des États d’Europe de l’Est entre 1989 et 1991.
Comme pour toutes les personnalités du XXe siècle, l’évaluation de la vie et de l’oeuvre de Staline n’est pas terminée. La raison en est que la période dans laquelle il a vécu et travaillé a été une période d’affrontement entre le socialisme et le capitalisme et elle reste encore aujourd’hui un champ de bataille entre les forces du renouveau et les forces de la régression. Dans le passé, les évaluations ont été faites en fonction des convictions idéologiques des examinateurs. Les gens feront leur propre jugement dans le présent et l’avenir également. Nous sommes convaincus qu’ils porteront sur Staline un jugement favorable.
En cette période de repli de la révolution et de besoin urgent de renouveau, il est nécessaire d’évaluer les événements et les personnalités du XXe siècle avec l’objectivité de l’examen. On ne peut pas passer sous silence des questions importantes et porter des jugements fondés sur des préjugés. Par exemple, les propagandistes impérialistes anglo-américains ont attribué à Staline l’effondrement de l’ancienne Union soviétique et des démocraties populaires d’Europe de l’Est et déclaré que cela prouvait l’échec du socialisme et du communisme.
Staline est mort près de 40 ans avant l’effondrement de l’Union soviétique. Comment se fait-il que de l’époque de Nikita Khrouchtchev à celle de Mikhaïl Gorbatchev, période durant laquelle tous les dirigeants de l’Union soviétique étaient ouvertement antistaliniens, aucune des contradictions rongeant la base du système de l’Union soviétique n’ait été résolue ? Comment se fait-il qu’ils aient transformé l’Union soviétique en un complexe militaro-industriel et qu’ils aient détruit son économie socialiste, ce qui l’a plongée dans une crise profonde et l’a finalement conduite à l’effondrement ? Pourquoi ont-ils agi de concert avec les États-Unis contre la révolution et le socialisme tout en rivalisant pour la domination mondiale ?
C’est ce qu’a fait Nikita Khrouchtchev et tous ses successeurs : non seulement ont-ils blâmé Staline pour tous les problèmes qui existaient, mais aucun d’entre eux n’a analysé les conditions réelles de l’époque pour en faire le bilan. Ils n’ont pas su trouver ce qui n’allait pas à leur époque. Ils n’ont pas résolu les contradictions du système en faveur de la classe ouvrière et du peuple, en faveur du progrès de la société.
Ceux qui haïssent Staline et concentrent leurs attaques sur sa personnalité et son honneur font fausse route ou ont peur d’analyser et de discuter sans préjugés. Vouloir tout réduire à savoir si l’on est pour ou contre Staline, c’est ne pas examiner la période durant laquelle il était à la tête du Parti communiste (bolchévik) de l’Union soviétique et de l’État de l’Union des républiques socialistes soviétiques. Cette période s’étend de la mort de Lénine le 24 janvier 1924 à la mort de Staline le 5 mars 1953.
Il est opportun aujourd’hui de discuter de la période de Staline en Union soviétique et de l’expérience de la révolution socialiste et de l’édification socialiste. Il incombe également à tous ceux qui désirent entreprendre la tâche historique du renouveau d’examiner le rôle des autres pays et personnalités au cours de la même période et au cours de la période de 40 ans qui a suivi, connue sous le nom de guerre froide, et ce qui s’est passé depuis. Au lieu d’analyser et d’évaluer cette période objectivement, les ennemis du changement se concentrent sur la diffamation de la personnalité de Staline et bloquent la discussion d’aujourd’hui en soumettant les graves préoccupations des peuples sur les questions de guerre et de paix à la personnalisation de la politique, à la politique du scandale et aux absurdités sur un monde divisé entre, d’une part, des démocraties libérales prétendument progressistes, qui défendent les droits humains et veulent la paix et la démocratie parce qu’elles suivent ce qu’elles appellent un ordre international fondé sur des règles et, d’autre part, des autocraties rétrogrades qui veulent l’hégémonie, sont contre les droits humains et pour la guerre. La désinformation pour empêcher la discussion impartiale sur la réalité objective et subjective de cette époque et de celle qui l’a suivie a pour but de priver les peuples du monde d’une conception du monde sur la base de laquelle ils peuvent changer la situation en leur faveur.
Comment peut-on aborder les problèmes de l’économie sans analyser l’expérience de la construction du socialisme ? Comment aborder les problèmes de la démocratie aujourd’hui, en cette période de renouveau, sans une évaluation de ce qui a été réalisé dans le domaine du processus politique à l’échelle mondiale ? Il est nécessaire de faire le bilan des réalisations dans le domaine de la théorie et d’en tirer les conclusions qui s’imposent afin d’enrichir les sciences sociales. C’est essentiel pour le renouvellement de la société.
Objectivement, quand on écarte tout préjugé personnel et les préférences ou croyances idéologiques, il faut reconnaître que le socialisme a été construit en Union soviétique et qu’il s’agissait d’un système entièrement nouveau. Aucun système de ce type n’existait auparavant dans le monde. Staline a également été l’architecte de la victoire du monde sur le nazisme et le fascisme. Il s’agissait là aussi d’une nouvelle expérience. Pour la première fois dans l’histoire récente, une crise mondiale de l’ampleur de la Deuxième Guerre mondiale a été résolue en faveur des peuples. Cette victoire sur le fascisme a transformé le rapport des forces de classe qui, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, a favorisé le socialisme.

Staline au XVe Congrès du Parti communiste (bolchévik) de l’Union soviétique en décembre 1927
Staline a également été l’architecte de la mise en oeuvre du principe de la coexistence pacifique entre systèmes et États différents. Le système social nouveau, le système socialiste fondé sur la théorie de Karl Marx, Friedrich Engels et Vladimir Ilitch Lénine, et à laquelle Staline a également apporté d’importantes contributions, n’en était qu’au stade initial. Il devait encore se développer par une lutte de classe contre toutes les forces hostiles de l’intérieur et de l’extérieur.
La mort de Staline a cependant été un signal pour tous les ennemis du socialisme de se mettre au travail pour le détruire avant qu’il ne puisse s’installer durablement dans le cours de son développement vers la création d’une société communiste, sans classes ni aucune forme d’exploitation et d’oppression, pour que le monde puisse s’unir en une seule humanité de peuples fraternels. Un élément décisif pour ce progrès était le développement ininterrompu dans le domaine économique et l’approfondissement et l’élargissement de la démocratie dans le domaine politique, afin de créer et de renforcer un processus politique démocratique de masse qui garantisse que ce sont la classe ouvrière et les autres travailleurs qui détiennent le pouvoir politique. Le rôle du parti communiste et des organisations de masse des collectifs de toutes sortes est d’organiser la classe ouvrière et le peuple pour qu’ils participent à la définition et à la défense des intérêts généraux de la société pour harmoniser et affirmer les intérêts individuels et collectifs de ses membres.
L’économie se développe de façon ininterrompue lorsqu’on ajoute à l’économie plus qu’on n’en retire en veillant au premier plan le bien-être de la population active et des retraités et l’éducation des nouvelles générations. L’investissement dans l’économie va de pair avec la création constante de formes qui investissent du pouvoir la classe ouvrière et les autres travailleurs, en renouvelant le processus politique et les institutions démocratiques de manière à ce que seul l’électorat exerce le pouvoir politique.
Ce n’est pas ce qui a été fait dans la période qui a suivi la mort de Staline. Non seulement Nikita Khrouchtchev et ensuite Leonid Brejnev ont-ils concentré de plus en plus de pouvoir politique entre leurs mains, mais ils ont également militarisé l’économie. Cela a conduit au mécontentement des masses et à la ruine de l’économie. Au lieu de blâmer Staline pour les conséquences de ces mesures, la régression doit être analysée et des conclusions fondées doivent être tirées.
On ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu de problèmes pendant la période de Staline et que Staline était infaillible. Ceux qui parlent ainsi le font pour détourner l’attention des questions pertinentes. Quels étaient les problèmes de l’édification du socialisme et de la révolution socialiste ? Que se passait-il dans le monde à l’époque ? Il faut l’analyser, tout comme il faut analyser les problèmes du capitalisme, au lieu de tout simplement déclarer que le capitalisme représente les droits individuels et la liberté ou se contenter de répéter qu’il est bourré de contradictions et qu’il doit être remplacé sans élaborer et réaliser l’alternative.
Affiches des plans quinquennaux d’édification du socialisme en URSS sous la direction de Staline
Tout le monde peut voir ce qui se passe dans le monde aujourd’hui. Le monde aspire-t-il à une société dominée par l’anarchie et la violence dans laquelle des intérêts privés étroits organisés en oligopoles fonctionnent comme des cartels et des coalitions et usurpent le pouvoir par la force ? Les peuples du monde préfèrent-ils la domination d’intérêts privés étroits sur la majorité et croient-ils que la régression est la voie vers l’avant ? Ce n’est pas le type de société auquel aspirent la classe ouvrière et les peuples. La classe ouvrière a déjà fait l’expérience directe de ce type de société et les peuples du monde aussi.
Quel type de société l’avenir nous réserve-t-il ? Quels sont les changements à apporter ? Ce sont là des questions pertinentes. La civilisation humaine ne peut pas revenir en arrière. Le mouvement se fait indépendamment de la volonté de quiconque. Les peuples du monde peuvent influencer les changements et les développements constants en leur faveur en mettant de l’avant la demande du renouveau du présent, en défendant et en mettant de l’avant ce qui était positif dans le passé et en rejetant ce qui est négatif dans le présent — tout ce qui est en dessous des normes modernes que se sont données les êtres humains.
Ceux qui détestent Staline ne veulent pas répondre à l’appel de l’histoire, à l’appel du présent. Ils sont heureux de l’effondrement de l’Union soviétique et des régimes d’Europe de l’Est et ne veulent pas voir ce que les résultats de cet effondrement ont engendré dans le présent. Ils ont une conscience coupable et un intérêt personnel à ne pas permettre le bilan de toute l’expérience historique des plus de 100 ans qui se sont écoulés depuis le triomphe de la Grande Révolution socialiste d’Octobre ou des quelque 80 années écoulées depuis le début et la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Aujourd’hui, il appartient à la classe ouvrière de dresser le bilan de la situation et de résoudre les contradictions actuelles en faveur du peuple. Quand le bilan de cette période sera fait, le nom de Staline brillera. Il est dans l’intérêt de la classe ouvrière de poursuivre ses réalisations en agissant sur ce que l’histoire nous dit de faire aujourd’hui et en transformant le succès historique en victoire historique. Les forces progressistes du monde tiendront toujours en très haute estime le nom et l’oeuvre de Joseph Staline.
(Photos colorisées : Klimbim)
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