26 octobre 1864
158e anniversaire de l’exécution des chefs tsilhqot’in par l’autorité coloniale britannique
Le legs criminel des colonialistes britanniques
Il y a cent cinquante-huit ans, en 1864 et 1865, six chefs tsilhqot’in ont été exécutés par le gouvernement colonial britannique au Canada. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a présenté des excuses pour ces exécutions en 1993. Le 14 juin 2014, un jugement de la Cour suprême du Canada a affirmé les titres des Tsilhqot’in pour les terres sur lesquelles ils vivent depuis des temps immémoriaux. Les Tsilhqot’in, comme c’est le cas des autres peuples autochtones de ce qui est aujourd’hui la Colombie-Britannique, n’ont jamais cédé leurs terres ni signé de traité.
En conférence de presse le 26 juin 2014, le chef Alphonse des Tsilhqot’in a rappelé que les chefs ne peuvent pas être « pardonnés » parce qu’ils n’ont rien fait de mal. Ils ne peuvent qu’être exonérés, ce que les Tsilhqot’in ont réussi à obtenir devant la Cour suprême du Canada quand elle a reconnu indirectement que la résistance aux « étrangers » est un facteur important quand il s’agit de reconnaître les titres ancestraux des Tsilhqot’in. L’acte de résistance des chefs de guerre était l’acte d’un peuple souverain défendant la loi de sa nation ainsi que son territoire national et déclarant la guerre contre un envahisseur.
En mars 2018, le gouvernement de Justin Trudeau a ensuite « pardonné » les six chefs pour des « crimes » qu’ils n’ont jamais commis en premier lieu, mais pour lesquels ils ont été considérés comme ayant violé les lois des colonisateurs, et pour lesquels ils ont dû payer de leur vie.
En 1862, les Tsilhqot’in ont jugé trois spéculateurs fonciers et les ont condamnés pour avoir délibérément répandu la variole dans le but de décimer les Tsilhqot’in. Ces individus, ayant refusé de se conformer à une peine de bannissement, ont par conséquent été exécutés sous l’ordre des chefs qui cherchaient à mettre fin à la guerre bactériologique.
Deux ans plus tard, les chefs de guerre tsilhqot’in ont déclaré la guerre à une bande d’inspecteurs qui empiétaient sur leur territoire dans le but d’y faire passer une route menant aux champs aurifères de Barkerville dans la région du Caribou. Les chefs, qui craignaient légitimement les épidémies de variole délibérément propagées sur le « territoire indien », ont déclaré la guerre aux envahisseurs. La politique explicite était de répandre la variole pour déposséder les peuples autochtones et occuper leurs terres.
Avant cela, en novembre 1858, le commandant d’un poste de traite de la Baie d’Hudson qui était à la fois gouverneur autoproclamé, James Douglas, établit la colonie de la Colombie-Britannique et déclare que les peuples souverains qui n’ont jamais cédé leur territoire ou leurs droits ancestraux doivent se soumettre à l’autorité britannique. En 1864, après que la nation des Tsilhqot’in ait déclaré la guerre et tué un certain nombre d’arpenteurs envahisseurs, les Britanniques invitent les chefs de guerre à des pourparlers de paix à Quesnel. À leur arrivée, ils sont mis aux fers, soumis à un simulacre de procès devant un juge intraitable, Matthew Baillie Begbie, puis pendus. Cinq des six chefs de guerre sont pendus devant 250 personnes, pour la plupart des autochtones, sur le site d’un cimetière autochtone. Lorsque le dernier chef est pendu, il déclare : « C’était une guerre, pas un meurtre. »
L’histoire des chefs de guerre, leur position héroïque et le comportement perfide et illégal des envahisseurs colonialistes ont été transmis de génération en génération parmi les Tsilhqot’in. Pendant ce temps, l’avocat anglais Begbie, nommé juge en chef de la nouvelle colonie, est à ce jour célébré comme « le premier citoyen de la Colombie-Britannique » et un « ami des Indiens ».
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