16 octobre
52e anniversaire de la proclamation des mesures de guerre de 1970
À l’occasion du 52e anniversaire de la proclamation de la Loi sur les mesures de guerre par Pierre Elliott Trudeau et son gouvernement libéral, le Parti marxiste-léniniste salue tous ceux et celles qui ont été injustement emprisonnés et persécutés à cette occasion et tous ceux et celles qui ont combattu avec acharnement pour la défense des droits et libertés démocratiques et qui, encore aujourd’hui, continuent de défendre le droit du Québec à l’autodétermination, y compris le droit à la sécession si le peuple québécois en décide ainsi. Tant que la fédération canadienne ne sera pas une union libre et égale de toutes ses composantes, y compris les peuples autochtones, où les peuples sont souverains, l’État anglo-canadien oppresseur au service de l’impérialisme américain continuera à lancer des actes de violence d’État fondés sur le racisme, l’idéologie anti-ouvrière et l’idéologie anticommuniste, et de présenter un danger pour les habitants de ce pays, quelles que soient leur origine nationale, leurs croyances, leur langue, leur genre, leur âge ou leurs capacités. Et c’est en effet ce qu’il continue de faire aujourd’hui.
Les victimes de la persécution sous la Loi sur les mesures de guerre et les mesures spéciales prises avant et après comprennent plusieurs membres du Parti marxiste-léniniste qui ont passé des mois en prison comme de nombreuses autres personnes arrêtées à cette époque. Un mandat d’Interpol a même été lancé pour l’arrestation du dirigeant du Parti, Hardial Bains, qui a été la cible de plusieurs tentatives d’assassinats, de coups montés et autres actes de persécution politique dans le cadre de l’opération Chaos de la CIA, notamment le priver de la citoyenneté pendant 30 ans.
Dans tout le pays, le Parti marxiste-léniniste a participé vigoureusement à l’organisation du peuple contre le recours à la Loi sur les mesures de guerre et aux mesures arbitraires et à la violence de l’État. Au Québec, les membres du Parti ont mobilisé sans relâche pour la libération des prisonniers politiques.
Le 16 octobre 2010, un monument commémoratif en l’honneur des personnes injustement emprisonnées lors de la crise d’Octobre de1970 a été érigé à Montréal devant les bureaux de la Société Saint-Jean-Baptiste. L’idée du monument est simple, a déclaré René Bataille, le président de la Fondation Octobre 70 qui a recueilli les fonds pour le monument et présidé son inauguration.
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« Les personnes dont le nom est découpé dans l’acier ont été emprisonnées par la Loi sur les mesures de guerre de Trudeau. C’est pourquoi la colonne du monument est entourée de barreaux de prison. L’oeuvre Liberté de Marcel Barbeau [peintre et sculpteur] s’intègre bien au concept du monument. La liberté est emprisonnée lors de la crise d’Octobre. L’oiseau de la sculpture représente le Québec. Il est emprisonné. Toutefois, il ne manque pas grand-chose pour qu’il puisse prendre son envol et être libre. »
Mentionnons que jamais la liste des personnes emprisonnées en vertu de la Loi des mesures de guerre n’a été rendue publique. Les journalistes et les historiens qui se sont penchés sur ces événements estiment à entre 500 et 1000 le nombre des arrestations et à entre 10 000 et 15 000 le nombre des perquisitions.
Lors de l’inauguration du monument, Bernard Landry, ancien premier ministre du Québec, a déclaré :
« Nous avons un devoir de mémoire et de gratitude envers ceux et celles qui ont été victimes d’une injustice qui a été la honte du Canada. Est-ce qu’une démocratie envoie 500 personnes en prison brutalement sans accusation, sans qu’elles aient violé la loi ? Ça ne s’oublie pas et ça ne doit pas s’oublier. Des abus de pouvoir sont toujours possibles. »
« La meilleure façon d’honorer ceux et celles qui ont été injustement emprisonnés, vous le savez sûrement, c’est de mener à terme le projet de pays », a conclu Bernard Landry.
Trois commissions d’enquête publique (Duchaîne, Keable, Macdonald) ont constaté l’absence de toute justification de l’adoption de ces mesures extrêmes et sans précédent de suspension des droits civils en temps de paix. Il faut rappeler que les procès-verbaux des réunions du cabinet Trudeau des 14 et 15 octobre 1970 ont plus tard révélé que le conseil fédéral des ministres savait parfaitement que la police arrêterait des centaines de personnes innocentes sans pour autant s’attendre à retrouver les deux otages du FLQ.[1] Ces commissions ont révélé les nombreuses activités illégales et même criminelles de la Gendarmerie royale du Canada en sol québécois.[2]
En octobre 2020, en l’honneur du 50e anniversaire de la proclamation de la Loi sur les mesures de guerre en 1970, le Parti Québécois a présenté à l’Assemblée nationale du Québec une motion exigeant des excuses officielles du gouvernement fédéral pour l’emprisonnement de centaines de Québécois pendant la crise d’Octobre. Le Parti libéral du Québec a refusé d’appuyer cette motion.
La motion présentée le même jour aux journalistes par le chef intérimaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, propose :
« Que l’Assemblée nationale souligne qu’il y a 50 ans, en octobre 1970, pas moins de 497 Québécoises et Québécois ont été injustement arrêtés et emprisonnés et 36 000 personnes ont fait l’objet d’une perquisition abusive en raison de leur allégeance politique indépendantiste. »
« Qu’elle [l’Assemblée nationale] demande des excuses officielles de la part du premier ministre du Canada ainsi que l’ouverture complète des archives de toutes les institutions fédérales impliquées dans ces tristes événements, et ce, afin de faire une fois pour toutes la lumière sur cette période trouble de notre histoire. »
En point de presse, Pascal Bérubé a expliqué qu’en ce 50e anniversaire de la crise d’Octobre, le dépôt de cette motion est un « devoir de mémoire et une nécessité pour toutes ces personnes qui ont vu leurs droits bafoués dans le cadre de la Loi sur les mesures de guerre ».
Le PCC(M-L) est d’accord. Ouvrez les archives et réparez les torts commis à cette époque !
Honneur à tous ceux et celles qui ont été injustement emprisonnés pendant la « crise d’Octobre » de 1970 et à leurs conjoints, parents, enfants, amis et collègues qui ont été pris dans ce maelström.
Salut rouge à tous ceux et celles qui continuent de se battre pour les droits de tous et de toutes dans toutes les conditions et circonstances.
Notes
1. La Presse, 31 janvier 1992
(Photos : Wikipedia, CC, V. Keremidshieff)
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