25 mai – Journée de la libération de l’Afrique
Saluons la Journée de la libération de l’Afrique! Victoire aux peuples combattants d’Afrique! Impérialistes, hors d’Afrique!
Le peuple de la République du Congo célèbre son indépendance le 7 juillet 1960 – un des 17 États africains qui ont gagné leur indépendance cette année-là.
Le 25 mai cette année est le 59e anniversaire de la Journée de la libération de l’Afrique. Cet anniversaire marque la convergence historique des peuples d’Afrique pour avoir leurs projets souverains d’édification nationale et exercer la prise de décision basée sur leur propre expérience et matière intellectuelle, et de se libérer une fois pour toutes de l’esclavage, du colonialisme et de l’impérialisme des puissances étrangères.
La Journée de la libération de l’Afrique est née de la conscience des peuples africains que leur libération est leur propre acte et qu’elle fait partie de la lutte mondiale contre l’impérialisme et du front uni de la classe ouvrière et des peuples pour mettre fin à l’exploitation des personnes par des personnes. Elle a été lancée lors de la première Conférence des États africains indépendants tenue à Accra, au Ghana, le 15 avril 1958, à laquelle ont participé huit chefs d’États africains indépendants [1]. Cette journée a été proclamée « Journée africaine de la liberté » afin de souligner les progrès continus du mouvement de libération.
Cette conférence était importante en ce qu’elle représentait la première conférence panafricaine tenue sur le sol africain. Elle était également significative en ce qu’elle représentait l’expression collective du dégoût des peuples africains envers le système du colonialisme et de l’impérialisme qui causait tant de souffrances aux peuples africains. De plus, elle représentait la volonté collective de voir le système du colonialisme définitivement aboli. The Talking Drum écrit à ce sujet :
« Après 500 ans de souffrances les plus brutales connues de l’humanité, le viol de l’Afrique et la traite des esclaves qui a suivi, qui a coûté à l’Afrique plus de 100 000 000 de ses enfants, les masses des peuples africains isolément, séparément, individuellement, en petits groupes séparés pendant des siècles avaient dit ‘assez’ ! Mais en 1958, lors de la Conférence d’Accra, cela a été dit d’une manière qui mettait l’accent sur une action commune, coordonnée et unifiée.
« Cette conférence a donné une clarté et une définition nette au panafricanisme, à la libération totale et à l’unification de l’Afrique. La conférence a également jeté les bases et la stratégie pour l’intensification et la coordination de la prochaine étape de la Révolution africaine, pour la libération du reste de l’Afrique et pour une éventuelle et complète unification. »
En 1960, dix-sept États africains ont conquis leur souveraineté et déclaré cette année l ‘« Année de l’Afrique ».
Le 25 mai 1963, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) a été fondée à Addis-Abeba, en Éthiopie, avec la participation de plus de 1 100 personnes représentant 31 États africains, 21 mouvements de libération africains et des centaines de sympathisants[2]. L’OUA a proclamé que le 25 mai serait désormais célébré comme la « Journée de la libération de l’Afrique » à observer chaque année. Jusqu’à aujourd’hui, la Journée de la libération de l’Afrique est une occasion pour souligner et poursuivre les aspirations des peuples d’Afrique à la liberté, à la souveraineté et à une nouvelle société.
Les chefs d’État africains à la fondation de l’Organisation de l’unité africaine le 25 mai 1963
Aujourd’hui, alors que presque tous les pays d’Afrique ont atteint nominalement leur indépendance, la lutte des peuples pour bloquer le diktat impérialiste et l’exploitation continue des ressources humaines et naturelles de leurs pays se poursuit. Pas une année ne se passe sans que le revanchisme des puissances impérialistes et des puissances de la vieille Europe ne réapparaisse. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni multiplient leurs opérations militaires agressives à travers le continent, en particulier en Afrique du Nord, de l’Est, de l’Ouest et centrale.
En novembre 2021, le département de la Défense des États-Unis affirme avoir 6 000 soldats, des civils du département de la Défense et des contracteurs dans près de 30 bases en Afrique. Jusqu’à tout récemment, la France avait 4 500 soldats en Afrique de l’Ouest, au Mali, au Tchad, au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie. Le gouvernement actuel du Mali a rejeté la présence des soldats français, qui se sont retirées en février 2022, réduisant de moitié les troupes françaises en Afrique. L’armée britannique affirme que ses plus grands déploiements sont actuellement des entraînements ou des opérations en Afrique, sans donner de chiffre. Les troupes britanniques sont basées à Djibouti, au Kenya, au Malawi, au Mali, au Nigeria, en Sierra Leone et en Somalie. Il y a cinq bases au Kenya. L’armée britannique mène des « formations » dans 22 pays africains. Le gouvernement du Canada donne une liste de sept opérations actuelles des forces armées canadiennes en Afrique, notamment en Tunisie, en République démocratique du Congo, au Niger et au Soudan du Sud. Plusieurs missions militaires canadiennes en Ouganda, au Mali, au Rwanda et en Ouganda ont pris fin en 2021.
Un exemple odieux est celui de la destruction de la Libye, dont le gouvernement a été renversé par l’alliance militaire agressive dirigée par les États-Unis, l’OTAN, et les forces à leur solde en 2011. Il s’agissait de la vengeance la plus brutale des impérialistes contre le peuple libyen et ses dirigeants qui se sont battus pour défendre les intérêts de la Libye et n’ont pas voulu se soumettre à l’impérialisme. Une conséquence particulière de la campagne de bombardements de l’OTAN a été la terreur raciste contre les Libyens d’origine africaine subsaharienne, dont beaucoup ont été tués brutalement et des villes entières comme Tawergha ont été vidées de leurs habitants. Les puissances de l’OTAN et leurs médias monopolistiques ont déployé de grands efforts pour répandre des mensonges sur les « mercenaires africains » et ont ciblé et attaqué spécifiquement les Libyens noirs.
![]() Accra, Ghana, 22 septembre 2011 |
Les conséquences du « changement de régime » en Libye ont accentué l’instabilité, l’anarchie et le terrorisme non seulement dans ce pays, mais dans toute l’Afrique du Nord et l’Asie de l’Ouest. Les pays responsables comprennent toutes les anciennes puissances coloniales, ainsi que le Canada. Ces pays doivent rendre des comptes et des réparations doivent être faites pour ce crime et tous les crimes historiques et ceux du présent contre les peuples africains. Les États-Unis et l’OTAN préparent d’autres tragédies de ce genre qu’il ne faut pas laisser passer.
Dans les pays d’Afrique australe, dont beaucoup ont mené des luttes de libération glorieuses et héroïques tout au long des années 1960 à 1980 contre les puissances coloniales et le régime raciste de l’apartheid, les peuples font preuve du même héroïsme alors qu’ils sont confrontés aujourd’hui aux problèmes de l’édification nationale. Un problème majeur auquel ils sont confrontés est le contrôle continu d’importants secteurs de l’économie par le capital monopoliste raciste, qu’il soit étranger ou qu’il provienne de l’héritage de la domination de la minorité raciste. Les peuples de pays comme le Zimbabwe, l’Afrique du Sud et l’Angola, qui ont porté des coups durs à l’impérialisme, ont travaillé sans relâche pour s’assurer que cet héritage ne prenne pas le dessus.
La question de la terre et de son vol historique des mains du peuple demeure de la plus haute importance ; les réformes agraires et la redistribution ont été une étape historique pour assurer que les peuples aient une base économique qui puisse garantir leur subsistance et leur développement.
Les Canadiens et les Québécois, qui comptent fièrement dans leurs rangs les filles et les fils de l’Afrique, doivent veiller à ce que le Canada ait un gouvernement qui mène des relations étrangères fondées sur le respect et l’avantage réciproques avec les pays d’Afrique. Le Canada doit rejeter toute participation aux agressions impérialistes contre les pays africains. Au lieu de protéger les intérêts miniers et de s’assurer qu’ils peuvent commettre des crimes en toute impunité en Afrique, le Canada doit s’assurer qu’ils sont accusés et punis pour les crimes qu’ils commettent.
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) rejette fermement l’attitude paternaliste envers les pays d’Afrique qu’ont prise les gouvernements canadiens successifs pour justifier les relations basées sur l’exploitation ou l’intervention étrangère. Le PCC(M-L) appelle tous ses membres et tous ses amis à s’opposer aux agressions contre les pays d’Afrique, à appuyer les luttes des peuples et à s’informer et à informer les gens sur les développements qui ont lieu aujourd’hui.
A l’occasion de la Journée de la libération de l’Afrique, le PCC (M-L) transmet ses salutations révolutionnaires militantes à tous les peuples d’Afrique qui luttent pour exercer un contrôle sur leur vie, leur pays et leurs économies afin de garantir un avenir brillant pour eux-mêmes et leurs enfants. Le PCC(M-L) salue leurs réalisations et leurs contributions au mouvement mondial de libération nationale, qui sont sans égal et ont inspiré l’humanité tout entière.
Notes
1. Des représentants des gouvernements de l’Éthiopie, du Ghana, du Libéria, de la Libye, du Maroc, du Soudan, de la Tunisie, de la République arabe unie (qui était la fédération de l’Égypte et de la Syrie) et des représentants du Front de libération nationale d’Algérie et de l’Union des peuples camerounais y ont assisté.
2. À cette époque, plus des deux tiers du continent avaient obtenu leur indépendance de la domination coloniale.
(Archives du LML, www.thetalkingdrum.com. Photos Bettman, This Is Africa)
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