7 mai 1968
Réorganisation des Internationalistes en une organisation marxiste-léniniste de la jeunesse et des étudiants
Une fois la ligne établie l’organisation est clé
Le 7 mai 2022 est le 54e anniversaire de la réorganisation des Internationalistes en une organisation marxiste-léniniste de la jeunesse et des étudiants. Les Internationalistes, organisation précurseur du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), ont été fondés à Vancouver le 13 mars 1963. La réorganisation des Internationalistes sous la direction de leur fondateur, le camarade Hardial Bains, a eu lieu à Montréal du 7 au 25 mai 1968. C’est à ce moment-là qu’ils ont tenu leur première réunion publique et qu’ils ont plongé dans le travail essentiel consistant à donner aux luttes de la classe ouvrière et du peuple la conscience et l’organisation dont ils ont besoin pour remporter la victoire. Ce fut un événement d’importance historique dans la vie politique du Canada car les Internationalistes ont créé l’organisation nationale nécessaire à la fondation du PCC(M-L) deux ans plus tard.
L’oeuvre des Internationalistes sous la direction du camarade Bains a résolu la question cruciale de « qui décide ? » telle qu’appliquée à l’organisation politique de la classe ouvrière et à son rôle dirigeant dans la société et le problème du rôle indispensable de la conscience et de l’organisation dans la mobilisation du peuple dans la recherche de solutions aux problèmes centraux de la société. Dans un article intitulé « Une attention de premier ordre au besoin de conscience et d’organisation du peuple », le camarade Bains explique l’héritage vivant laissé par les Internationalistes :
« En s’attaquant aux problèmes de la conscience et de l’organisation, les Internationalistes ont entre autres adopté le principe de travail collectif et responsabilité individuelle, le principe selon lequel chaque membre a le devoir non seulement d’appliquer les décisions prises collectivement mais aussi de participer aux prises de décisions. La participation aux prises de décisions est ainsi considérée non seulement comme un droit mais aussi comme un devoir. Cela place l’individu au centre de tous les développements et fait de l’organisation le moyen de les réaliser, établissant de ce fait un rapport dialectique entre l’individu et le collectif, entre la forme et le contenu.
« […] C’était une rupture avec l’établissement d’organisations sur la base des vieilles définitions, partant cette fois de définitions actuelles et modernes. Il devenait évident que les Internationalistes ne pouvaient progresser en tant qu’organisation politique que sur la base de l’unité politique et de l’initiative politique, comme cela s’est manifesté concrètement avec leur ligne d’action avec analyse et à la défense des objectifs immédiats et stratégiques. Ces objectifs étaient fixés en fonction des exigences des conditions d’alors, en fonction de l’harmonisation de l’intérêt général de la société avec les intérêts du collectif et de l’individu, attribuant le rôle déterminant aux masses. […]
« Les Internationalistes […] ont établi un cadre de travail qui permettait l’épanouissement des paroles et des actes de chacun dans la réalisation des tâches établies en fonction des conditions données. Cela voulait dire qu’il fallait constamment mobiliser dans les prises de décisions toutes celles et ceux qui poursuivaient les mêmes objectifs. Ils ont ainsi établi une façon moderne de faire les choses qui liait l’organisation au contenu, les paroles aux actes, l’individu à la haute responsabilité de s’assurer que rien ne passe sans être scruté au peigne fin par lui. Une organisation marxiste-léniniste véritablement révolutionnaire était créée par celles et ceux qui ne voulaient rien d’autre que la victoire de la classe ouvrière dans sa marche historique vers l’émancipation. Il s’est produit un changement qualitatif sur les plans de la conscience et de l’organisation, un changement répondant aux conditions concrètes et digne de membres d’une organisation d’avant-garde de la classe ouvrière.
« Les Internationalistes ont également créé une autre forme conforme à l’objectif d’apporter conscience et organisation à la classe ouvrière, la forme de la démocratie de masse, connue aujourd’hui comme la méthode de mobilisation politique de masse. C’est la méthode qui consiste à rechercher les opinions des masses dans le cours du travail comme responsabilité obligatoire envers l’activisme des masses. C’était la seule base solide pour réaliser toute tâche fixée pour la période. Le formalisme bourgeois, la méthode consistant à dépenser des millions de dollars en utilisant les moyens techniques les plus modernes pour semer la confusion, les rumeurs, les attaques personnelles, etc., était remplacé par un travail pour entraîner le peuple dans la discussion. Il fallait constamment, sans relâche et sans exception, poursuivre la discussion parmi le peuple sur ce qu’il fallait faire, quand et comment.
« Pour les Internationalistes, le travail et la mobilisation étaient deux catégories d’un seul tout dépendant l’une de l’autre et de tout le reste. C’était le même rapport que celui entre l’action et l’analyse. Le point de départ pour les Internationalistes était toujours le travail tel qu’exigé par les conditions concrètes données.
« En plus de la méthode de la démocratie de masse, les Internationalistes menaient un travail de mobilisation à plusieurs niveaux pour s’assurer que tous les problèmes à l’intérieur et à l’extérieur de l’organisation soient résolus sur la base de positions avancées, par la critique et l’autocritique et en accordant toujours la première place à l’unité. La lutte n’était jamais séparée de la tâche constante de renforcer l’unité ni de la réalisation des objectifs immédiats fixés en fonction des conditions données ou de l’objectif stratégique. La lutte occupait la première place. Cela voulait dire mettre toute la conscience et l’organisation au service de la lutte de classe comme seul véritable moteur du développement dans la société. Comment mener la lutte de classe, contre qui et quand était pour les Internationalistes les questions les plus importantes. Ils s’y attaquaient avec tout le sérieux et toute l’ardeur exigés. C’est pour cette raison que tout le monde était appelé à participer aux prises de décisions non seulement en tant que droit leur appartenant mais aussi en tant que devoir envers l’organisation. […]
« Enfin, les Internationalistes ont créé des forums internes et externes, privés et publics, pour la mobilisation du peuple. Pour asseoir l’organisation sur les principes du centralisme démocratique, ils devaient en tout temps offrir une ligne dirigeante aux masses pour s’assurer que leur niveau de conscience et d’organisation ne soit pas ravalé à celui de la bourgeoisie. […]
« Après moins de deux ans d’activité politique vigoureuse sur tous les fronts, de mai 1968 à mars 1970, les Internationalistes ont analysé que toutes les conditions matérielles et techniques étaient prêtes pour la fondation du Parti communiste. Le travail théorique et politique et l’organisation correspondante avaient préparé les conditions nécessaires à la fondation du PCC(M-L), laquelle fut proclamée lors d’une réunion publique à Montréal le 31 mars 1970.
« Cette méthode consistant à engager tout le monde dans les prises de décisions, connue plus tard comme la méthode de mobilisation politique maximale, signifiait que tout le travail devait toujours être basé sur l’initiative des masses selon les conditions concrètes de la période. Pour que la classe ouvrière puisse diriger tout le peuple dans la réalisation de sa mission historique de créer une société nouvelle, il faut reconnaître le droit mais aussi le devoir du peuple de prendre les décisions. »
C’est ce qui a été révélé plus que jamais depuis que l’offensive néolibérale antisociale a été déclenchée, créant le chaos dans la vie du peuple qui prend de plus en plus la parole pour réclamer à la société ce qui lui appartient de droit. La classe ouvrière est une classe qui a ses propres objectifs, son programme politique, sa conscience et son organisation. Dans ces conditions, on ne saurait trop insister sur l’importance des principes pour bâtir et consolider l’organisation établis par le camarade Bains et incarnés dans le travail du PCC(M-L). Sinon, il n’est pas possible de formuler et de réaliser les objectifs prosociaux de la classe ouvrière et du peuple. La structure fournit une forme pour un contenu défini et les structures actuelles contiennent un contenu qui relègue les travailleurs tout au bas de l’échelle lorsqu’il s’agit de décisions qui affectent tous les aspects de leur vie. En élaborant et en se basant sur les principes mis en place au Canada par les Internationalistes en leur temps et le PCC(M-L) aujourd’hui, les militants du parti et les travailleurs eux-mêmes se donnent la capacité de répondre aux besoins de l’époque.
Archives du Centre de ressources Hardial Bains (CRHB).
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