Appel à une action gouvernementale urgente sur le
changement climatique
Les scientifiques entreprennent une Semaine d’action mondiale du 4 au 9 avril
Prince George – 6 avril |
Dans le cadre de la préoccupation mondiale croissante au sujet du changement climatique et son impact sur l’humanité et le monde naturel, Scientist Rebellion entreprend une semaine d’actions, du 4 au 9 avril, pour cibler « les institutions scientifiques et gouvernementales dans plus de 25 pays, sur tous les continents […] afin de souligner l’urgence et l’injustice de la crise climatique et écologique ». Ces actions visent à mobiliser 1 000 scientifiques du monde entier pour participer à la désobéissance civile. Ils ont appelé le grand public à organiser des teach-ins et d’autres événements en parallèle de leurs actions. Les scientifiques font remarquer qu’ils risquent d’être arrêtés pour leurs actions, et c’est probablement pour cette raison qu’ils n’ont pas annoncé d’événements spécifiques au préalable. Les manifestations ont lieu à l’occasion de la publication le 4 avril du rapport Changement climatique 2022 : impacts, adaptation et vulnérabilité par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
Pour souligner l’urgence de la situation, Scientist Rebellion organise sa semaine d’actions sous le slogan « 1,5 degré Celsius est mort, la révolution climatique maintenant ! ». Il s’agit de l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels d’ici 2030, fixé par les 196 parties lors de la COP 21 à Paris en décembre 2015. La différence entre 1,5 degré Celsius et 2 degré Celsius ferait courir un risque grave à beaucoup plus de personnes et d’écosystèmes. Un rapport spécial de 2018 sur le réchauffement climatique de 1,5 degré Celsius publié par le GIEC indiquait alors que cet objectif restait possible mais qu’il nécessiterait « des transitions rapides et profondes dans les systèmes énergétiques, terrestres, urbains et d’infrastructure (y compris les transports et les bâtiments), et industriels [qui] sont sans précédent en termes d’échelle, mais pas nécessairement en termes de vitesse, et impliquent de profondes réductions des émissions dans tous les secteurs, un large portefeuille d’options d’atténuation et une augmentation significative des investissements dans ces options ».
Rose Abramoff, une scientifique américaine spécialiste du changement climatique qui participe aux actions, avertit que « nous n’avons pas effectué les changements nécessaires pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, ce qui rend cet objectif effectivement impossible. Nous devons à la fois comprendre les conséquences de notre inaction et limiter les émissions de combustibles fossiles autant et aussi rapidement que possible. En tant que scientifiques, nous avons tendance à avoir une aversion pour le risque. Nous ne voulons pas risquer nos emplois, nos réputations et notre temps. Mais il ne suffit plus de faire nos recherches et d’attendre que les autres lisent nos publications et comprennent la gravité et l’urgence de la crise climatique. Le 6 avril, avec des centaines d’autres personnes dans le monde, j’agirai pour inciter les gouvernements et la société à cesser d’ignorer les résultats collectifs de décennies de recherche. Faisons en sorte qu’il soit impossible d’ignorer cette crise ».
Dans un communiqué de presse du 5 avril, Scientist Rebellion affirme que le dernier rapport du GIEC a été « édulcoré » par le processus d’examen politique et ne demande pas de comptes aux « intérêts financiers », le décrivant comme « étonnamment réservé, docile et conservateur ». Pour corroborer leur évaluation, l’organisation souligne la réponse du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a qualifié le rapport de « litanie de promesses climatiques non tenues », ajoutant que « nous sommes sur la voie rapide de la catastrophe climatique. Nous sommes dans une situation d’urgence climatique ».
Pour plus d’informations, visitez le site scientistrebellion.com.
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