73e anniversaire de la création de l’OTAN
4 avril 1949
Les États-Unis ont construit l’OTAN en plaçant à sa direction des criminels de guerre nazis
Alors que la situation en Ukraine se développe, la propagande impérialiste continue de promouvoir la fausse notion que l’OTAN (et par défaut les États-Unis) est d’une manière ou d’une autre une alliance pour la paix. Cette fraude est perpétuée pour tenter de convaincre les gens que la situation en Ukraine peut être résumée de façon simpliste à la « mauvaise » Russie d’un côté et aux « bons » États-Unis/OTAN de l’autre. Par conséquent, tout le monde devrait soutenir les États-Unis et l’OTAN et s’opposer à la Russie, et cela finira par apporter la paix sur terre.
Outre le fait que toute l’histoire des États-Unis et de l’OTAN est axée sur la guerre contre d’autres pays plutôt que sur la paix, ce gros mensonge est également réfuté par l’histoire de l’OTAN elle-même.
Les faits montrent que dès que les hitlériens se sont rendus, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’Union soviétique ayant joué le rôle principal dans leur défaite, les Anglo-Américains ont commencé à aider l’Allemagne à se reconstruire, économiquement et militairement. L’Allemagne devait servir de rempart contre l’Union soviétique socialiste, le prétendu allié de guerre des Anglo-Américains, désormais désigné comme leur principal ennemi. Ce plan d’après-guerre, qui était déjà en cours d’élaboration avant la fin de la guerre, comprenait la formation de l’alliance agressive de l’OTAN en 1949, au sein de laquelle un certain nombre de chefs militaires d’Hitler ont joué des rôles clés.
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Un exemple typique est le général Adolf Heusinger, un officier militaire de carrière qui, au début de la Deuxième Guerre mondiale, a fait partie de l’état-major de campagne du quartier général allemand et a participé à la planification des invasions nazies de la Pologne, du Danemark, de la Norvège, de la France et des Pays-Bas. Les nazis ont perpétré contre la Pologne un des pires crimes que l’histoire n’ait jamais connus. La Pologne a subi le plus grand nombre de victimes par habitant de tous les pays européens, avec un total d’environ six millions de personnes tuées. Heusinger a gravi rapidement les échelons de l’administration de la Wehrmacht et, en 1944, il a été nommé par Adolf Hitler chef d’état-major général de l’armée.
Après la guerre, Adolf Heusinger a été interrogé par les Américains mais n’a pas été jugé. Un document déclassifié de la CIA indique : « Lors de sa reddition aux autorités de l’armée américaine en mai 1945, la question de l’implication de [Heusinger] en tant que criminel de guerre s’est posée en rapport avec certains ordres qu’il a signés et transmis et qui ont scellé le sort des officiers d’endoctrinement politique russes et des commandos alliés capturés. Toutefois, compte tenu de l’attitude coopérative de Heusinger à Nuremberg et du fait qu’il n’avait fait que parapher les ordres lors de leur transmission, aucune action n’a été entreprise. Au lieu de cela, Heusinger a servi comme consultant en recherche sans rémunération pour le Bureau du chef du service juridique des États-Unis pour les crimes de guerre à Nuremberg, périodiquement, entre 1945 et 1948. »
Ainsi, au lieu d’être jugé pour crimes de guerre, Heusinger est devenu conseiller pour les questions militaires auprès de Konrad Adenauer, nommé premier chancelier de l’Allemagne de l’Ouest en 1949. Un des premiers actes d’Adenauer fut la dénonciation de la dénazification de l’Allemagne et l’amnistie des criminels de guerre nazis. À la fin du mois de janvier 1951, près de 800 000 criminels de guerre avaient bénéficié de l’amnistie. Konrad Adenauer et John J. McCloy, haut-commissaire américain pour l’Allemagne et plus tard président de la Chase Manhattan Bank des Rockefeller et de la Fondation Ford, étaient liés par le mariage. McCloy a joué un rôle clé dans la libération anticipée de nombreux criminels de guerre nazis condamnés à Nuremberg, notamment les industriels Alfried Krupp et Friedrich Flick, qui sont retournés s’enrichir en jouant un rôle de premier plan dans l’économie allemande d’après-guerre.
Avec la création en 1955 de la Bundeswehr, les forces armées ouest-allemandes reconstituées, Heusinger est retourné au service militaire et a été nommé lieutenant-général en 1955. En 1957, il a été promu général et nommé premier inspecteur général de la Bundeswehr. Il a occupé cette fonction jusqu’en 1961. En 1961, Heusinger a été nommé président du Comité militaire de l’OTAN, ce qui a fait de lui le principal porte-parole militaire de l’OTAN, et en 1963, il est également devenu le chef d’état-major de l’OTAN, une fonction qu’il a occupée jusqu’en 1964.
Plusieurs autres anciens nazis de premier plan ont suivi un parcours similaire, notamment en tant que commandants en chef des forces centrales alliées en Europe. En voici quelques exemples :
– Le général Hans Speidel, qui a participé aux invasions de la Pologne, de la France et de l’Union soviétique, a joué un rôle clé dans le réarmement de l’Allemagne et son intégration à l’OTAN, et est devenu en 1957 commandant en chef des forces alliées d’Europe centrale.
– Le Sturmführer Dr. Eberhardt Taubert a travaillé avec Goebbels au ministère nazi de la Propagande, où il a été responsable de la conception de l’étoile jaune pour les Juifs. Après la guerre, il est devenu conseiller de l’ex-nazi Franz Josef Strauss, ministre allemand de la défense de 1956 à 1962, et a été affecté par Strauss au « département de la guerre psychologique » de l’OTAN, qui crachait de la propagande anticommuniste tout comme le ministère de Goebbels l’avait fait pendant la guerre.
– L’amiral nazi et commandant de sous-marin Friedrich Guggenberger, dont le sous-marin a coulé 17 navires alliés, a ensuite été chef d’état-major adjoint du commandement des forces armées du Nord (AFNORTH) de l’OTAN de 1968 à 1972.
– Johannes Steinhoff, pilote de chasse de la Luftwaffe, a été nommé président du Comité militaire de l’OTAN de 1971 à 1974, après avoir occupé d’autres postes à l’OTAN.
– Johann von Kielmansegg, officier d’état-major général auprès du haut commandement de la Wehrmacht, de 1942 à 1944, a été commandant en chef des forces alliées d’Europe centrale de l’OTAN, en 1967-68.
– Ernst Ferber, major dans la Wehrmacht, a été commandant en chef des forces alliées en Europe centrale de l’OTAN de 1973 à 1975.
– Karl Schnell, premier officier d’état-major général du LXXVIe Corps de Panzers, a été commandant en chef des forces alliées en Europe centrale pour l’OTAN de 1975 à 1977.
– Franz Joseph Schulze, chef de la troisième batterie du 241e régiment de DCA, a été le commandant en chef des forces alliées en Europe centrale de 1977 à 1979.
– Ferdinand von Senger und Etterline, lieutenant de la 24e division Panzer de la sixième armée allemande, a été le commandant en chef des forces alliées en Europe centrale, entre 1979 et 1983.
Les faits historiques sont clairs. Au lieu d’être jugés et de payer pour les innombrables crimes qu’ils ont planifiés et commis, Heusinger, Speidel et d’autres grands criminels de guerre nazis ont bénéficié d’un laissez-passer de la part des Anglo-Américains. Au lieu de rendre des comptes, ils ont été récompensés pour les services qu’ils ont rendus aux nazis en se voyant confier des rôles clés dans la reconstruction de l’armée ouest-allemande pour s’opposer à l’Union soviétique et en étant nommés fonctionnaires clés de l’OTAN en Europe dans le même but néfaste. Il existe un lien évident entre les nazis, les occupants américains, l’armée ouest-allemande et l’OTAN, qui révèle une fois de plus le véritable rôle de l’OTAN.
L’OTAN n’a jamais été une force de paix ou une défense contre une menace soviétique fictive. Au contraire, elle a toujours été une alliance militaire agressive qui existe uniquement pour servir les objectifs de la domination impérialiste américaine sur le monde.
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