11e anniversaire de la guerre des États-Unis et de l’OTAN en Libye 19 mars 2021
Gangstérisme international au nom de
la « protection des civils » !
Il y a onze ans, l’ONU a décidé d’utiliser « tous les moyens nécessaires » pour se débarrasser du régime de Kadhafi en Libye et installer un régime à la convenance des Etats-Unis, qui étaient de connivence et en rivalité avec les puissances européennes pour contrôler ce pays stratégique d’Afrique du Nord.
L’histoire des guerres d’agression et d’occupation menées par les États-Unis jusqu’alors montrait déjà clairement que cette autorisation de l’ONU, avec la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU, n’avait pas pour but de défendre les civils, mais de faire avancer les intérêts qui servaient les États-Unis, du côté desquels le Canada est intervenu. Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) soulignait à l’époque que « toute suggestion que l’humanitarisme motive les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne ou le Canada est ridicule. Il en va de même pour les suggestions selon lesquelles la résolution non seulement a le soutien des pays arabes mais est adoptée à leur demande. Il est ridicule de croire que des réactionnaires comme la Maison des Saoud représentent l’opinion arabe ou que l’actuel secrétaire de la Ligue arabe, Amr Moussa, parle au nom de la Ligue arabe. Amr Moussa a intérêt à s’attirer les faveurs des États-Unis et des anciennes puissances coloniales afin de faire avancer sa candidature pour devenir le nouveau dirigeant de l’Égypte et ne peut en aucun cas être considéré comme un défenseur des principes des Nations unies ».
Le représentant libanais a présenté la résolution, mais il n’avait pas non plus de crédibilité. Cette personne siégeait en tant que représentant du Liban depuis janvier 2010 alors qu’en janvier 2011, le gouvernement libanais avait été renversé et un nouveau gouvernement n’avait pas encore été formé. Ce représentant était considéré comme un outil pour désarmer et isoler la résistance libanaise à l’agression israélienne au Liban. Le gouvernement libanais qu’il représentait était douteux.
Le PCC(M-L) a dénoncé la décision des Nations unies d’imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Il a déclaré : « Connaissant la force de destruction des États-Unis, de l’OTAN et des puissances européennes, les peuples du monde peuvent prédire la dévastation qu’ils peuvent attendre de l’application de la ‘zone d’exclusion aérienne’. Toute ingérence dans ce qui est clairement devenu une guerre civile en Libye, quel qu’en soit le prétexte, ne sert pas la cause des peuples, ni la paix ou la stabilité. C’est l’ingérence étrangère pour mettre en mouvement des forces capables d’usurper le pouvoir par la force qui s’est avérée être la raison pour laquelle les peuples, où qu’ils soient dans le monde, ne sont pas capables de résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés par leurs propres efforts, en utilisant leur propre matière intellectuelle et en rassemblant leurs propres ressources. Une fois le diktat étranger imposé, la catastrophe suit et tout est fait pour empêcher le peuple de s’organiser en un mouvement politique qui réalise ses propres revendications. »
Le PCC(M-L) a également condamné avec un mépris total « l’hypocrisie des États-Unis, du Canada et des puissances européennes qui tentent de justifier la résolution de l’ONU contre la Libye sur la base d’histoires concoctées sur la protection des civils, mais qui n’appliquent pas le même zèle pour défendre les civils sous le feu des chars saoudiens au Bahreïn. Loin de préserver la paix et la sécurité de tous, c’est du gangstérisme international auquel il faut s’opposer. »
Le PCC(M-L) a également dénoncé la « doctrine Obama » visant à fournir aux États-Unis une nouvelle raison d’État pour utiliser la force militaire contre les « dictateurs maléfiques » tels que Kadhafi, ce qu’il a appelé une « initiative de sensibilisation américaine », mais à mettre en oeuvre la « modification du régime » lorsqu’il s’agit de traiter avec des « dictateurs amis » tels que les al-Khalifas au Bahreïn et la Maison des Saoud en Arabie saoudite. « Dans le premier cas, l’administration Obama va assassiner pour protéger la démocratie et dans le second, ses dictateurs amis vont assassiner pour les États-Unis. Il n’y a là rien de nouveau », a écrit le PCC(M-L).
En mettant de l’avant les slogans « Ne touchez pas à la Libye ! » et « Non au gangstérisme international au nom de la ‘protection des civils’ ! » le PCC(M-L) a appelé les travailleurs canadiens et leurs alliés à prendre la tête du mouvement anti-guerre pour s’opposer catégoriquement à la résolution de l’ONU.
Manifestations contre la guerre partout au Canada en mars et en avril 2011.
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