Ottawa
Le président mexicain Enrique Peña Nieto
n’est pas le bienvenu
Mercredi 29 juin à midi
Monument canadien pour les droits de la personne,
coin Elgin et Lisgar
Manifestation devant l’entrée du Casa Loma à Toronto à l’occasion d’un souper pour la visite officielle du président Peña Nieto le 27 juin avant la tenue du Sommet des dirigeants nord-américains. Les manifestants ont scandé « Assassin ! Assassin » alors que sa limousine pénétrait dans l’enceinte.
Le Parti marxiste-léniniste du Canada condamne la terreur d’État en cours contre les enseignants et les étudiants au Mexique de même que l’appui et l’accueil à bras ouverts réservé par le gouvernement libéral de Justin Trudeau et le gouvernement libéral de Philippe Couillard au Québec au président mexicain Enrique Peña Nieto lors de sa visite d’État les 27 et 28 juin.
Douze enseignants en grève et leurs supporteurs ont été abattus à coups de fusil le 19 juin près de la municipalité de Nochixtlan dans le nord-ouest de la ville d’Oaxaca au Mexique par des agents de la police fédérale, d’État et locale qui ont tiré sur eux alors qu’ils protestaient contre les réformes néolibérales à l’éducation du gouvernement. Près de 100 personnes ont aussi été blessées et arrêtées. Au lieu de négocier avec le syndicat des enseignants et de respecter leurs droits, le gouvernement avait peu auparavant mis en prison plusieurs de ses dirigeants et annoncé qu’il allait congédier des milliers d’enseignants pour avoir participé aux grèves. Il y a maintenant des enseignants qui sont incarcérés dans des prisons à sécurité maximum. La répression brutale des enseignants, en particulier de ceux qui proviennent des communautés autochtones, est servie comme un exemple à tout le peuple mexicain s’il ose résister.
Ces meurtres font suite au kidnapping organisé par l’État et au meurtre présumé de 43 étudiants mexicains en 2014, dont plusieurs étaient assistants-professeurs à l’école normale d’Ayotzinapa dans l’État de Guerrero. Deux ans plus tard, la justice n’a toujours pas été rendue et les disparitions continuent de se produire en toute impunité alors que le gouvernement refuse toujours de rendre des comptes.
Manifestation du 26 juin contre Peña Nieto à Québec pour condamner la disparition de 43 étudiants en 2014
Depuis le mois de mai, les enseignants, les travailleurs de l’éducation, les étudiants et leurs familles ont mené des grèves en opposition aux réformes du gouvernement à l’éducation. Les réformes visent spécifiquement les conditions de travail des enseignants et des travailleurs de l’éducation et l’existence même des syndicats en tant qu’opposition à la restructuration du système d’éducation au Mexique sur une base néolibérale. Les réformes font partie de la vaste restructuration de l’État mexicain qui a été entreprise par le gouvernement de Peña Nieto qui ouvre à la privatisation une plus grande partie des avoirs publics, en particulier les ressources énergétiques et les routes.
La classe ouvrière et le peuple du Mexique appuient entièrement les enseignants. Les étudiants, les parents, les médecins et d’autres secteurs de la population ont tenu de grandes manifestations en appui aux enseignants, contre ces meurtres et cette répression. Les meurtres et la répression Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans la ville de Mexico le 27 juin à l’initiative des syndicats des enseignants qui font partie de la Coordination nationale des travailleurs de l’éducation (CNTE). Elles ont demandé au président Enrique Peña Nieto de mettre fin à ses attaques brutales et d’entreprendre un dialogue avec les étudiants à partir de leurs propositions pour un nouveau modèle d’éducation qui comble les besoins de leurs étudiants et de la société mexicaine au lieu que ce soit les intérêts privés d’affaires qui dictent les réformes gouvernementales en éducation. Au Canada, les syndicats d’enseignants, notamment la Fédération des enseignants de Colombie-Britannique et la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario, ont fermement dénoncé la répression, réclamé la libération des prisonniers politiques et demandé justice.
Il est frappant que dans de telles circonstances et alors qu’il s’est vanté lors des élections fédérales d’avoir lui-même été un enseignant-suppléant, le premier ministre du Canada Justin Trudeau s’apprête à signer des ententes avec le président Peña Nieto, à l’occasion de sa visite officielle, sur des « échanges en matière d’éducation » et sur le partage des « meilleures pratiques », ce que les médias ont qualifié d’effort pour « mettre fin à l’isolement social et à l’exploitation des peuples autochtones dans les deux pays ». Le Canada fournit aussi « du renseignement et de la formation » aux agences de sécurité meurtrières du Mexique au nom de la lutte à la violence reliée au trafic de drogues.
Le gouvernement canadien aide de cette façon à blanchir les violations brutales des droits humains des travailleurs et des peuples autochtones au Mexique tout en faisant l’éloge avec arrogance de son dossier en matières de droits humains afin de détourner l’attention des problèmes auxquels les peuples font face.
C’est ainsi qu’il faut comprendre la déclaration du 27 juin du premier ministre du Québec Philippe Couillard à l’effet que le Mexique « a mis le cap sur la bonne direction » en ce qui concerne les droits humains. Couillard a dit qu’il faut appuyer le « processus ambitieux de réformes » que Peña Nieto a entrepris. Trudeau, pour sa part, a dit : « C’est important que nous avancions vers plus de respect et plus de défense des droits humains et … cela fait partie des choses sur lesquelles des amis travaillent bien ensemble… Bien sûr, en tant qu’ancien enseignant, j’au eu une bonne conversation avec le président à ce sujet… »
Le PMLC donne son entier appui aux travailleurs et au peuple du Mexique qui luttent pour leurs droits et appelle les Canadiens et les Québécois à ne pas permettre que les meurtres des travailleurs et des autochtones soient camouflés par ceux qui prétendent parler en leur nom.