Numéro 13
18 août 2023
Guerre par procuration des États-Unis/OTAN en Ukraine
Les pourparlers de paix de Djeddah
L’Arabie saoudite a été l’hôte d’un forum pour explorer les possibilités d’un règlement négocié au conflit en Ukraine à Djeddah les 5 et 6 août. L’Agence de presse saoudienne indique que des conseillers à la sécurité nationale et des représentants de plus de 30 pays et de 10 organisations internationales étaient présents. Outre l’Arabie saoudite, il s’agit des pays suivants : Allemagne, Argentine, Australie, Bahreïn, Brésil, Bulgarie, Canada, Chili, Chine, Danemark, Égypte, Émirats arabes unis, Estonie, Finlande, France, Inde, Italie, Japon, Jordanie, Koweït, Lettonie, Lituanie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Qatar, République de Corée, République d’Afrique du Sud, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Espagne, Suède, Turquie, Union des Comores, Royaume-Uni et États-Unis, ainsi que de l’Union européenne et des Nations unies. Certains représentants ont participé par vidéoconférence.
La Russie n’a pas été invitée car elle n’accepte pas les prémisses d’un accord de paix avancées par l’Ukraine. Andriy Yermak, chef du bureau du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a dit que la réunion de Djeddah constituait une étape vers la mise en oeuvre pratique de la formule de paix en dix étapes proposée par l’Ukraine.
« Chaque État participant aux consultations a l’occasion de montrer son leadership dans les efforts mondiaux en faveur de la paix. La plupart d’entre eux ont déjà défini leur rôle dans la mise en oeuvre de certains points de la formule, a déclaré Andriy Yermak. Les parties ont convenu de continuer de travailler à différents niveaux de représentation pour établir une paix juste et globale. »
Il n’y a pas eu de déclaration commune ou de communiqué officiel à l’issue de l’événement. Les agences de presse rapportent que si l’intention initiale était de discuter uniquement du soi-disant plan de paix de Zelensky, il semble que l’Arabie saoudite, soutenue par un certain nombre d’autres États, ait présenté sa propre proposition. Cette proposition a été formulée dans le contexte du maintien de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, d’un cessez-le-feu sur tous les fronts, du lancement de pourparlers de paix sous la supervision des Nations unies et de l’échange de prisonniers.
Le représentant spécial de la Chine pour les affaires eurasiennes, Li Hui, a réitéré la proposition en 12 points présentée par la Chine en février. Cette proposition appelle à un cessez-le-feu, au respect des intérêts légitimes de tous les pays en matière de sécurité et à l’opposition aux sanctions unilatérales sans décision pertinente du Conseil de sécurité des Nations unies. Li Hui a rejeté les spéculations de Reuters, du Wall Street Journal et d’autres selon lesquelles la présence de la Chine à Djeddah marquait un changement dans sa politique. Le représentant chinois a déclaré que cette rhétorique occidentale ne visait qu’à semer la discorde entre Pékin et Moscou. Il a ajouté que la présence de la Chine n’était que le signe que le moment est « mûr pour le dialogue ».
Le président de la commission internationale de la Douma d’État de Russie (chambre basse du parlement) et chef du parti libéral-démocrate de Russie, Leonid Slutsky, a commenté que les résultats de la réunion de Djeddah sur le règlement du conflit ukrainien ont démontré que l’attitude du monde à l’égard de la situation autour de l’Ukraine devient plus réaliste. Il a dit que les tentatives de présenter le soi-disant plan de paix du président ukrainien lors de la réunion de Djeddah « ont tourné au fiasco ».
Selon un rapport d’Al-Arabiya, un responsable américain a exprimé « la reconnaissance de Washington à Riyad pour avoir accueilli les pourparlers, les qualifiant de ‘constructifs’ ». Il a dit : « Il s’agit d’une série de conversations positives et constructives avec un éventail de pays qui se sont réunis pour échanger des points de vue et établir un terrain d’entente en faveur d’une paix juste et durable en Ukraine, discuter de la manière de mettre fin à la guerre en Ukraine et aborder les conséquences pratiques de la guerre de la Russie en Ukraine et dans le monde entier. »
Le fait est que si les États-Unis et les pays de l’OTAN doivent trouver une porte de sortie, ils pensent que de telles réunions feront pression sur la Russie pour qu’elle renonce à ses préoccupations en matière de sécurité, ce qui est une chimère. Ce sont les États-Unis et les pays de l’OTAN qui sentent la pression de mettre fin à leur guerre par procuration en Ukraine.
Les responsables de la corruption en Ukraine
Soixante-dix-sept pour cent des Ukrainiens interrogés pensent que le président Volodymyr Zelensky est directement responsable de la corruption au sein du gouvernement ukrainien et des administrations militaires, selon un nouveau sondage réalisé par la Fondation pour les initiatives démocratiques Ilko Kucheriv (DIF) et rapporté par Interfax. L’enquête nationale « Humeurs sociopolitiques de la population ukrainienne » a été menée par l’Institut international de sociologie de Kiev en juillet 2023 à la demande de la Fondation pour les initiatives démocratiques. Les personnes interrogées vivant dans 135 localités d’Ukraine ont été interviewées pour un total de 2 011 entretiens. L’erreur statistique de l’échantillon est de 3,3 %.
C’est le « manque d’action » du président Zelensky au milieu d’une corruption à grande échelle qui a conduit à une condamnation aussi écrasante de son gouvernement comme responsable de la corruption, ont déclaré ceux qui ont rapporté les résultats du sondage. Selon eux, accuser les Russes de tous les maux de l’Ukraine et dire que « les autorités n’ont pas le temps » ne marche pas après 16 mois de guerre. Cela n’a pas convaincu les Ukrainiens de détourner le regard, selon les commentateurs des résultats du sondage.
Le sondage a également révélé que les Ukrainiens souhaitent que les soldats blessés au combat retournent à la vie civile et ne soient pas réhabilités et redéployés. Les résultats montrent que « 72,9 % des personnes interrogées sont favorables à la libération des soldats blessés des rangs des forces armées ukrainiennes, avec le versement de toutes les indemnités dues pour le traitement et la réadaptation ».
Les explications officielles de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne sur le manque de progrès de la « contre-offensive » ukrainienne
L’Allemagne et la Grande-Bretagne ont récemment donné leur avis sur les raisons de l’échec de la contre-offensive de printemps de l’Ukraine, en cours depuis le début du mois de juin.
Le 25 juillet, le journal allemand Bild a fait état d’un document confidentiel de la Force de Défense fédérale allemande (Bundeswehr), qui résume le problème en disant que les troupes des Forces armées ukrainiennes « assimilent mal l’entraînement occidental ». Le document indique que l’état-major ukrainien présente parfois « des lacunes considérables en matière de leadership et d’application des processus de gestion au niveau respectif, ce qui conduit parfois à des décisions erronées et dangereuses ».
La Bundeswehr estime que plus un soldat ukrainien a d’expérience au combat et plus son grade dans l’armée ukrainienne est élevé, moins il apprend ou applique les principes de l’entraînement qu’il reçoit des pays de l’OTAN. Dans de nombreux cas, les analystes estiment que les soldats n’ayant aucune expérience récente du combat ou de l’armée réussissent mieux leur formation que les soldats expérimentés et entraînés. Selon l’évaluation de la Bundeswehr, « l’expérience du combat » ne signifie pas « qu’un soldat est un bon leader dans une bataille ». Les militaires ukrainiens formés en Allemagne, en particulier les jeunes cadets, avaient une bonne compréhension des « principes de tir et de mouvement », mais après leur retour en Ukraine, ils ont été confrontés à un problème parce qu’ils étaient commandés par des officiers qui ne suivaient pas les procédures de l’OTAN.
« Bien qu’au cours de la formation de quatre semaines, les cadets aient eu un ‘haut niveau de compréhension et de réussite dans la formation ‘, la doctrine opérationnelle ukrainienne et les officiers supérieurs ukrainiens qui n’ont pas participé à la formation occidentale ont souvent entravé les progrès accomplis. À cet égard, la contre-offensive de l’armée ukrainienne est encore assez lente », indique le rapport de la Bundeswehr cité par Bild.
L’armée allemande considère également qu’un autre problème important des Forces armées ukrainiennes est la division des unités de combat et que « un commandement de combat conjoint n’est pas reconnaissable ». Non seulement cette division des troupes « augmente le risque de tirs amis », mais elle conduit également à des « éléments de manoeuvre manquant de concentration [parce que les soldats essaient] de créer [leur] propre élan ou d’établir une supériorité de feu ». Cette division des troupes ukrainiennes en brigades ayant suivi un entraînement de l’OTAN en groupes de 10 à 30 soldats, isolés du reste des troupes, crée une dispersion qui garantit que ni l’entraînement de l’OTAN, ni la supériorité des armes, ni un grand nombre de troupes ne peuvent être mis à contribution de manière efficace.
Une semaine auparavant, le général Mark Milley, chef d’état-major interarmées des États-Unis, a déclaré lors de la dernière réunion du Groupe de contact sur la défense de l’Ukraine à Ramstein, en Allemagne, le 18 juillet, que les pays qui soutiennent la guerre par procuration menée par les États-Unis et l’OTAN ont « formé 17 brigades de combat pour cette offensive et plus de 63 000 soldats ». Les États-Unis à eux seuls ont formé 15 000 d’entre eux, et la formation est toujours en cours ». Le général Mark Milley a également affirme que cette formation « nous a permis de développer des compétences tangibles qui nous ont permis de créer des unités ukrainiennes prêtes au combat et dirigées par des commandants talentueux », ajoutant que « cela a un impact concret sur le champ de bataille aujourd’hui ».
Un article du 2 août du New York Times corrobore le rapport de Bild. Le New York Times écrit : « Les commandants militaires ukrainiens ont changé de tactique et se concentrent sur l’usure des forces russes avec de l’artillerie et des missiles à longue portée au lieu de se lancer dans des champs de mines sous le feu de l’ennemi. Un renforcement des troupes est en cours dans le sud du pays, avec une deuxième vague de forces entraînées par l’Occident qui lancent principalement des attaques à petite échelle pour percer les lignes russes.
« Cependant les premiers résultats sont mitigés. Si les troupes ukrainiennes ont repris quelques villages, elles n’ont pas encore réalisé les gains considérables qui ont caractérisé leurs succès dans les villes stratégiquement importantes de Kherson et de Kharkiv à l’automne dernier. L’entraînement compliqué aux manoeuvres occidentales n’a guère apporté de réconfort aux Ukrainiens face aux tirs de barrage de l’artillerie russe.
« La décision de l’Ukraine de changer de tactiques indique clairement que les espoirs de l’OTAN de voir des formations ukrainiennes dotées de nouvelles armes, d’un nouvel entraînement et d’une injection de munitions d’artillerie réaliser d’importantes avancées ne se sont pas concrétisés, du moins pour l’instant.
« Cela soulève des questions sur la qualité de la formation que les Ukrainiens ont reçue de l’Occident et sur le fait de savoir si des dizaines de milliards de dollars d’armes, y compris près de 44 milliards de dollars de l’administration Biden, ont réussi à transformer l’armée ukrainienne en une force de combat conforme aux normes de l’OTAN. »
Le changement de tactiques signifie un retour à une guerre d’usure, dont la réalité a déjà montré qu’elle ne pouvait être gagnée, car les réserves de munitions de l’Ukraine sont déjà faibles et les pays de l’OTAN ne peuvent pas les reconstituer au rythme où ils sont consommées.
Pour sa part, le ministère britannique de la Défense a publié le 3 août une mise à jour du renseignement de défense qui attribue la lenteur des progrès de la contre-offensive à la croissance de la végétation sur le champ de bataille. La mise à jour indique :
« La repousse de la végétation sur les champs de bataille du sud de l’Ukraine est probablement l’un des facteurs qui contribuent à la lenteur générale des combats dans la région.
« Les terres principalement arables de la zone de combat ont été laissées en jachère pendant 18 mois, et le retour des mauvaises herbes et des arbustes s’est accéléré dans les conditions chaudes et humides de l’été. La couverture supplémentaire aide à camoufler les positions défensives russes et rend les champs de mines défensifs plus difficiles à déminer.
« Bien que les sous-bois puissent également servir de couverture à de petits assauts furtifs de l’infanterie, l’effet net a été de rendre plus difficile la progression de l’un ou l’autre camp. »
Une guerre d’usure n’est pas seulement une question de munitions, mais aussi de troupes. Tout porte à croire que l’Ukraine a désespérément besoin de jeter plus de troupes dans la bataille au nom des États-Unis et de l’OTAN. Le député ukrainien Oleksandr Dubinsky a déclaré le 2 août sur sa chaîne YouTube que les Ukrainiens devaient s’attendre à une forte mobilisation des conscrits pour l’armée d’ici l’hiver 2024 :
« Cette contre-offensive prolongée, qui doit prendre tout son sens et se concrétiser, nécessitera la mobilisation d’un grand nombre de personnel militaire. L’accumulation de matériel que vous voyez […] c’est l’accumulation pour réaliser sinon une mobilisation totale, mais une très grande mobilisation. La purge parmi les commissaires militaires [qui sont chargés de trouver des conscrits], le perfectionnement de la formation et l’envoi de nouvelles personnes sont des préparatifs pour une grande mobilisation ». Oleksandr Dubinsky a également déclaré que la loi martiale en Ukraine serait très probablement prolongée jusqu’à la fin de l’année prochaine et que les élections législatives, initialement prévues en octobre, seraient reportées à la fin de l’année 2024.
La loi martiale a été instaurée en Ukraine le 22 février 2022 et le décret sur la mobilisation générale a été signé le lendemain. Ces deux textes ont été prorogés à plusieurs reprises et sont actuellement en vigueur jusqu’au 15 novembre.
Les États-Unis déploient 3 000 marines dans le golfe Persique
Des milliers de soldats du corps des Marines américains soutenus par des avions de combat et des navires de guerre parmi les plus avancés renforcent lentement la présence militaire américaine dans le golfe Persique. Selon Voice of America, le renforcement du déploiement américain dans le golfe Persique est « un nouveau signal de l’aggravation du conflit entre les États-Unis et l’Iran ». Les États-Unis affirment qu’ils maintiennent le détroit d’Ormuz ouvert à la navigation au nom de la stabilité des prix de l’énergie. Ils appellent cela une priorité. Les rapports indiquent que 20 % du pétrole mondial passe par le détroit d’Ormuz.
Les États-Unis renforcent leur présence militaire dans la région depuis un certain temps. Aujourd’hui, « une partie d’une unité expéditionnaire des Marines sera présente dans la région pour la première fois depuis près de deux ans. Le déploiement de milliers de Marines et de marins comprend à la fois le USS Bataan et le USS Carter Hall, un navire de débarquement », précise la VOA.
Le haut commandant militaire iranien Abolfazl Shekarchi, porte-parole des forces armées iraniennes, a déclaré que la sécurité dans la région n’avait rien à voir avec les États-Unis. « Qu’est-ce que la sécurité du golfe Persique, de la mer d’Oman et de l’océan Indien a à voir avec l’Amérique ? Qu’est-ce que vous (les forces américaines) faites ici ? », a demandé le commandant, ajoutant que « tous les pays de la région sont capables d’assurer la sécurité dans ces eaux ».
Ne touchez pas à la République populaire démocratie de Corée!
La RPDC renforce sa capacité de défense de la patrie
La Commission militaire centrale du Parti du travail de Corée (PTC) a convoqué une réunion élargie pour discuter d’une question importante, à savoir le renforcement des préparatifs de l’armée pour la guerre, compte tenu de la grave situation politique et militaire qui existe actuellement dans la péninsule coréenne. La réunion élargie a analysé les actions militaires des principaux responsables de la détérioration de la situation qui perturbent la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne et dans ses environs. Afin de complètement les dissuader, des plans de contre-mesures militaires offensives ont été adoptés à la réunion.
La Commission a également abordé, comme principal point à l’ordre du jour, la question des préparatifs de guerre complets « pour neutraliser d’un coup l’attaque ennemie avec une dissuasion stratégique écrasante et lancer des actions militaires offensives simultanées en cas d’urgence », selon le rapport de la réunion publié par le journal du PTC. « La réunion a examiné un plan de formation de groupes des opérations de première ligne renforcés pour contenir et détruire l’ennemi avec une stratégie, une tactique et une puissance militaires absolument supérieures en cas d’urgence, y compris les tâches opérationnelles spécifiques à accomplir pour le mener à bien », indique le rapport.
Sur la base des résultats de la discussion, « des mesures ont été prises et des directives données pour élargir les unités de première ligne de l’armée populaire coréenne, pour changer l’étendue d’action et les plans opérationnels de première ligne, pour équiper ces forces avec les armes et les équipements les plus récents et pour entreprendre des exercices militaires afin d’augmenter la capacité de combat des forces », indique le rapport. Plusieurs changements ont également été effectués au sein du commandement militaire, selon le journal.
Les Canadiens célèbrent le 70e anniversaire de la victoire de la Corée dans sa Grande guerre de libération de la patrie
La Commission de la vérité en Corée (chapitre canadien) a été l’hôte d’un séminaire informatif en ligne le 27 juillet pour discuter de la signification de la victoire de la Guerre de Corée, aussi appelée la Grande Guerre de libération de la patrie, et des développements sur la péninsule coréenne aujourd’hui. C’était un des nombreux événements qui avaient lieu à l’occasion du 70e anniversaire de la victoire du peuple coréen et de la défaite des impérialistes américains et de 16 autres pays, dont le Canada.
Les célébrations du 70e anniversaire ont lieu au moment où les États-Unis et les forces de l’OTAN multiplient les menaces et les provocations et accroissent les préparatifs de guerre dans la péninsule coréenne. Le séminaire a adopté une position ferme face à ces développements, appelant les États-Unis à mettre fin au conflit, à signer un traité de paix avec la République démocratique populaire de Corée (RPDC) et à retirer leurs forces armées de la péninsule coréenne.
Faisant allusion à une récente déclaration de la RPDC, le modérateur a souligné que l’expérience de la Grande Guerre de libération de la patrie de la RPDC fait qu’elle était tout à fait consciente de sa contribution historique à la cause de la paix à l’échelle mondiale. En stoppant les États-Unis en Corée, elle a évité une autre guerre mondiale que les États-Unis menaçaient de déclencher. Cela a inspiré confiance au peuple coréen dans la défense de sa souveraineté et de son indépendance et dans la préparation des conditions pour faire en sorte qu’aujourd’hui la RPDC continue d’affirmer son droit d’être en toutes circonstances.
Philip Fernandez, porte-parole de la Commission de la vérité en Corée (chapitre canadien), a présenté les causes historiques de la guerre de Corée. Les États-Unis, a-t-il dit, doivent rendre des comptes pour avoir préparé et déclenché la guerre de Corée afin de préserver le contrôle de la péninsule coréenne dans l’intérêt de leurs objectifs géopolitiques de domination mondiale.
Les États-Unis ont, par la force, renversé la République populaire de Corée, créée par le peuple coréen le 6 septembre 1945. Dès ce moment et jusqu’au déclenchement de la guerre en 1950, les États-Unis ont soumis le sud avec une poigne de fer, mettant sur pied un gouvernement fantoche et, plus tard, la République de Corée (RdC) en 1948, pour que le peuple coréen ne puisse vivre dans un pays uni.
C’est uniquement lorsque tous les efforts pour réunifier le pays pacifiquement ont été bloqués par les États-Unis que la RPDC a été créée sous le leadership du Parti des travailleurs de Corée, avec à sa tête Kim Il Sung, le 9 septembre 1948. La fondation de la RPDC a fait en sorte que le peuple coréen a eu l’assise nécessaire pour continuer sa lutte historique pour réunifier son pays et avancer son projet d’édification nationale.
Philip Fernandez a dit que depuis la fin de la Grande Guerre de libération de la patrie, le peuple coréen a continué de chercher la paix et s’est opposé à l’occupation du sud par les États-Unis. En cette occasion de la 70e anniversaire de la signature de l’Accord d’armistice, il est important que les Canadiens et les peuples du monde multiplient les efforts en appui au peuple coréen et aux initiatives de la RPDC pour préserver la paix dans la péninsule.
Nick Lin a ensuite parlé de la situation actuelle concernant les préparatifs de guerre de l’OTAN et des États-Unis ainsi que du rôle du Canada en Corée. Les États-Unis ont violé les termes de l’Accord d’armistice dès le départ en refusant de signer un traité de paix, a-t-il souligné. Ils ont apporté des armes nucléaires et conventionnelles dans la péninsule et imposé le Traité de défense mutuelle des États-Unis-RdC afin d’y rester et de dominer la RdC. Aujourd’hui, les États-Unis militarisent toute la région de l’Asie-Pacifique en vertu de leur soi-disant stratégie indopacifique. L’orateur a aussi expliqué l’intrusion de l’OTAN en Asie de l’Est par l’intermédiaire de leurs agents, la RdC et le Japon.
L’agression du Canada contre la Corée ne s’est pas arrêtée avec la signature de l’Armistice. Le Canada est totalement intégré à la machine de guerre des États-Unis. Il s’occupe à entretenir la division en Corée et à utiliser la péninsule coréenne comme tremplin pour menacer la Chine et la Russie aujourd’hui.
Nick Lin a fait allusion à la récente visite de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, en Corée du sud ainsi qu’à celle du premier ministre Trudeau avant le sommet du G7 à Hiroshima, visites qui ont servi à intensifier la rhétorique guerrière contre la RPDC. Justin Trudeau a parlé des contributions militaires du Canada dans la guerre illégale menée par les États-Unis et l’ONU en Corée et des efforts du Canada pour imposer un blocus maritime contre la RPDC. L’orateur a condamné la position du Canada, défendu le droit d’être de la RPDC et dénoncé l’expansion de l’OTAN en Asie de l’Est.
Margaret Villamizar, de la Coalition pour la paix de Windsor, est aussi intervenue au séminaire pour mettre en lumière le rôle du mouvement contre la guerre en RdC. Le peuple dans le sud de la Corée s’oppose avec fermeté aux exercices continus des États-Unis, de la RdC et du Japon dirigés contre la RPDC et manifeste contre le gouvernement de Yoon, fantoche des États-Unis.
L’oratrice a dit que le silence dans les médias sur ce mouvement est pour tenter d’isoler la RPDC et de désorienter le mouvement antiguerre au Canada et partout dans le monde. Elle a souligné que le Canada doit faire amende honorable pour sa participation dans la guerre de Corée, normaliser ses relations avec la RPDC et appuyer toute activité qui favorise la paix et la réconciliation dans la péninsule coréenne.
La dirigeante de l’Organisation marxiste-léniniste des États-Unis, Kathleen Chandler, a aussi participé au séminaire. Elle a donné un aperçu des efforts politiques du peuple américain pour mettre fin à la guerre de Corée en exigeant que l’administration Biden signe un traité de paix avec la RPDC. Elle a souligné que le jour même diverses actions ont eu lieu à Washington pour exiger que les 28 000 soldats américains et leurs armes présentement dans la péninsule coréenne soient rapatriées.
Elle a rappelé que le Tribunal international des crimes de guerre tenu à New York en juin 2001 a condamné les gouvernements successifs aux États-Unis depuis l’époque de la Deuxième Guerre mondiale. Les crimes des États-Unis contre le peuple coréen comprennent des crimes contre la paix, les plus graves des crimes en droit international, qui a aussi été la principale accusation portée contre les nazis pour avoir déclenché la Deuxième Guerre mondiale. Kathleen Chandler a dit que dans la situation internationale instable d’aujourd’hui en Ukraine et dans la région de l’Asie-Pacifique, ce sont les peuples qui sont la force décisive. La lutte des peuples aux États-Unis, au Canada et ailleurs trace la voie pour un monde de paix et un avenir en sécurité pour tous.
La contribution finale du séminaire a été faite sous forme de soumission écrite de Peggy Morton, une activiste antiguerre de longue date et membre du Comité d’Edmonton contre la guerre et le racisme. Elle a évoqué le voyage qu’elle avait fait en tant que jeune activiste avec la délégation canadienne à la Conférence de la Fédération internationale des femmes démocratiques à Budapest, en Hongrie, en 1971, comme partie intégrante du travail pour appuyer la lutte de libération du peuple vietnamien. Elle y a rencontré une délégation de femmes de la RPDC qui s’est distinguée par sa conduite, sa grande culture politique et son esprit combatif. La délégation canadienne avait aussi été invitée à visiter l’ambassade de la RPDC à Budapest et Peggy a rappelé la réception chaleureuse que la délégation avait reçue et comment la délégation avait reçu en cadeau la collection des oeuvres de Kim Il Sung, dirigeant de la RPDC et architecte de la victoire du peuple coréen dans la Grande Guerre de libération de la patrie.
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