Anniversaire du Manifeste du Parti communiste
Le front prolétarien apparaît dans toute sa splendeur et détermination
Les dirigeants révolutionnaires Friedrich Engels et Karl Marx, auteurs du Manifeste du Parti communiste qui fait de façon décisive le bilan de l’expérience et de la conception du monde communistes, et trace le rôle historique de la classe ouvrière.
En février 1848, le Manifeste du Parti communiste proclamait : « Un spectre hante l’Europe : le spectre du communisme. […]
« Il est grand temps que les communistes exposent, à la face du monde entier, leurs conceptions, leurs buts et leurs tendances ; qu’ils opposent au conte du spectre communiste un manifeste du Parti lui-même. […]
« Les communistes ne s’abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l’ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent à l’idée d’une révolution communiste ! Les prolétaires n’y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner.
« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »
Par ces paroles héroïques le Manifeste résuma la pratique du front prolétarien et énonça son but, l’émancipation de la classe ouvrière et l’élimination des classes sociales et de la société de classes. Rédigé par les deux révolutionnaires les plus actifs et les plus avancés d’Europe, Karl Marx et Friedrich Engels, le Manifeste analyse les conditions de l’époque et revoit l’histoire des classes et de la lutte des classes avec une portée saisissante. Il lance un appel de clairon : le prolétariat doit s’organiser en un front politique capable de conquérir le pouvoir pour devenir lui-même la nation et la libérer du pouvoir bourgeois.
« Le but immédiat des communistes est le même que celui de tous les autres partis prolétariens : constitution des prolétaires en classe, renversement de la domination bourgeoise, conquête du pouvoir politique par le prolétariat.
« Les conceptions théoriques des communistes ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel réformateur du monde.
« Elles ne sont que l’expression générale des conditions réelles d’une lutte de classes existante, d’un mouvement historique qui s’opère sous nos yeux. » (Le Manifeste du Parti communiste)
Marx et Engels ont présenté au monde une dialectique vivante de l’histoire et les tâches à réaliser en utilisant comme guide les considérations philosophiques du matérialisme dialectique et historique tout juste mises au point dans leur ouvrage L’idéologie allemande.
Tous deux avaient participé consciemment pendant de nombreuses années à des actes révolutionnaires pour organiser le mouvement émancipateur du prolétariat sur les fronts politique, économique, social et théorique. Ils étaient des dirigeants de la Ligue communiste, qui avait tenu son IIe Congrès à Londres du 29 novembre au 8 décembre 1847. Le IIe Congrès fut une grande victoire du front prolétarien et c’est lui qui confia à Marx et Engels la tâche de faire le bilan du mouvement et de présenter dans une forme écrite sa conception du monde révolutionnaire et son programme théorique et pratique dans un manifeste du parti communiste.
Le résultat est une dialectique vivante et une riche analyse des conditions, des tâches et des buts du mouvement émancipateur du prolétariat. La dialectique actuelle est dans le titre du premier chapitre : « Bourgeois et prolétaires ».
« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes.
« Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours, soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte. […]
« La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n’a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n’a fait que substituer de nouvelles formes de lutte à celles d’autrefois.
« Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l’époque de la bourgeoisie, est d’avoir simplifié les antagonismes de classes. La société se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat. »
Jamais auparavant la classe opprimée de la société avait-elle vu avec autant de clarté la nécessité de renverser son oppresseur, jamais la réalité du monde objectif et la voie vers l’avant avaient-elles été présentées avec autant de précision. Les contradictions de classes objectives mènent la société soit à leur résolution, soit à la destruction de la société. Avec le Manifeste du Parti communiste, avec la pensée marxiste-léniniste contemporaine, la classe ouvrière se dote des outils nécessaires pour amener les conditions subjectives au niveau des conditions objectives pour faire avancer l’histoire dans une unité consciente et avec détermination.
« Dans la société bourgeoise, le travail vivant n’est qu’un moyen d’accroître le travail accumulé. Dans la société communiste, le travail accumulé n’est qu’un moyen d’élargir, d’enrichir et d’embellir l’existence des travailleurs.
« Dans la société bourgeoise, le passé domine donc le présent ; dans la société communiste, c’est le présent qui domine le passé. Dans la société bourgeoise, le capital est indépendant et personnel, tandis que l’individu qui travaille n’a ni indépendance, ni personnalité. […]
« [L]e prolétariat de chaque pays doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe nationale, devenir lui-même la nation […] »
Non seulement le Manifeste présente-t-il ouvertement le but du front prolétarien, mais il incarne le matérialisme dialectique et historique, la philosophie de la classe ouvrière. Il montre comment analyser les conditions objectives du présent et se servir du passé pour jeter une lumière sur les contradictions du présent et les résoudre. C’est ce qui en fait un document vivant dont la signification se réaffirme à mesure que les conditions changent. Il montre en pratique comment le front prolétarien doit analyser les conditions actuelles telles qu’elles se présentent à lui.
Par sa dialectique vivante, le marxisme évolue continuellement avec le changement et l’analyse des conditions. Le présent qui domine le passé. Cela s’applique au Manifeste qui, avec le développement de la lutte de classe, évolue pour devenir encore plus irrésistible. Vingt-trois ans après sa publication, Marx et Engels firent allusion au caractère durable du Manifeste tant que le front prolétarien se base sur l’analyse concrète des conditions concrètes. Dans leur préface de 1872 à l’édition allemande du Manifeste, ils rappellent la correspondance entre le développement de leur pensée et celui des conditions objectives :
« Le Manifeste explique lui-même que l’application des principes dépendra partout et toujours des circonstances historiques données, et que, par suite, il ne faut pas attribuer trop d’importance aux mesures révolutionnaires énumérées à la fin du chapitre II. Ce passage serait, à bien des égards, rédigé tout autrement aujourd’hui. Étant donné les progrès immenses de la grande industrie dans les vingt-cinq dernières années et les progrès parallèles qu’a accomplis, dans son organisation en parti, la classe ouvrière, étant donné les expériences, d’abord de la révolution de février, ensuite et surtout de la Commune de Paris qui, pendant deux mois, mit pour la première fois aux mains du prolétariat le pouvoir politique, ce programme est aujourd’hui vieilli sur certains points. La Commune, notamment, a démontré que « la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine de l’État et de la faire fonctionner pour son propre compte » (voir Der Bürgerkrieg in Frankreich. Adresse des Generalrats der Internationalen Arbeiterassoziation, édition allemande, S. 19, où cette idée est plus longuement développée). »
Le Manifeste enseigne à la classe ouvrière la vigilance dans la défense de la conception du monde, la théorie et la pratique du front prolétarien dans toutes les conditions. Il présente de façon claire et succincte les différentes tendances politiques de l’époque qui concurrençaient le front prolétarien, pour empêcher la classe ouvrière de devenir une force organisée et pensante agissant dans ses propres intérêts et capable de résoudre les contradictions de classe objectives. Il analyse les principales tendances socialistes du présent et du passé pour armer le front prolétarien face aux luttes à venir :
« Chapitre III. Littérature socialiste et communiste
« 1. Le socialisme réactionnaire
« 2. Le socialisme conservateur et bourgeois
« 3. Le socialisme et le communiste critico-utopiques »
Ce contenu enseigne au front prolétarien à être conscient des subterfuges politiques de la bourgeoisie. L’ennemi de classe met sur pied à la fois consciemment et spontanément des groupes et des tendances se présentant socialistes et marxistes pour saper le prolétariat sur les fronts politique, théorique et idéologique. À cet égard, la bourgeoisie qui gagne en expérience en vient même à se présenter comme étant marxiste. Engels reprend le célèbre commentaire de Marx à propos d’un groupe « marxiste » en France : « Ce que l’on appelle ‘marxisme’ en France est certes un article tout spécial, au point que Marx a dit à Lafargue : « Ce qu’il y a de certain, c’est que moi je ne suis pas marxiste. » » (Lettre de Engels à E. Bernstein, novembre 1882)
Barricades dressées par les travailleurs de la Commune de Paris le 18 mars 1871
Le socialisme européen révise et diffame le Manifeste
L’importance d’un front prolétarien pensant qui est conscient des tendances socialistes et de la nécessité de défendre le marxisme est devenue encore plus grande après la mort de Marx et Engels, avec la montée de l’impérialisme au tournant du siècle. Le socialisme européen a révisé l’idéologie du marxisme et le Manifeste du Parti communiste pour les rendre acceptables à la bourgeoisie impérialiste. Le pire exemple de cette trahison du Manifeste est la capitulation du socialisme européen durant la guerre impérialiste de 1914.
Vladimir Lénine écrit au sujet de la dégénérescence du socialisme européen en révisionnisme et social-chauvinisme en 1915 :
« Le social-chauvinisme, c’est la « défense de la patrie » dans la guerre actuelle. De cette position découlent, par voie de conséquence, la renonciation à la lutte de classe pendant la guerre, le vote des crédits militaires, etc. […] Les social-chauvins reprennent à leur compte la mystification du peuple par la bourgeoisie, selon laquelle la guerre serait menée pour la défense de la liberté et de l’existence des nations, et se rangent ainsi aux côtés de la bourgeoisie contre le prolétariat. […] Le social-chauvinisme, qui prône en fait la défense des privilèges, des avantages, des pillages et violences de « sa propre » bourgeoisie impérialiste (ou de toute bourgeoisie, en général), constitue une trahison pleine et entière de toutes les convictions socialistes et de la résolution du Congrès socialiste international de Bâle […] Le Manifeste sur la guerre, adopté à l’unanimité à Bâle en 1912, vise justement la guerre qui a éclaté en 1914 entre l’Angleterre et l’Allemagne avec leurs alliés actuels. Le manifeste déclare nettement que nul intérêt du peuple ne peut justifier une telle guerre, menée pour « le profit des capitalistes ou l’orgueil des dynasties », sur la base de la politique impérialiste, spoliatrice, des grandes puissances. […] Par conséquent, le Manifeste de Bâle indique, précisément pour la guerre actuelle, la tactique de la lutte révolutionnaire des ouvriers à l’échelle internationale contre leurs gouvernements, la tactique de la révolution prolétarienne. Le Manifeste de Bâle reprend les termes de la résolution de Stuttgart disant qu’au cas où la guerre éclaterait, les socialistes devraient exploiter « la crise économique et politique » créée par la guerre pour « précipiter la chute de la domination capitaliste », c’est-à-dire mettre à profit les difficultés suscitées aux gouvernements par la guerre, ainsi que la colère des masses, en vue de la révolution socialiste. »
« La politique des social-chauvins, qui justifient la guerre du point de vue bourgeois sur le mouvement de libération, qui admettent la « défense de la patrie », qui votent les crédits, qui entrent dans les ministères, etc., est donc une trahison pure et simple du socialisme, qui ne s’explique, comme on le verra plus loin, que par la victoire de l’opportunisme et de la politique ouvrière national-libérale au sein de la majorité des partis européens. […] Aucun marxiste ne doutait que l’opportunisme fût l’expression de la politique bourgeoise au sein du mouvement ouvrier, l’expression des intérêts de la petite bourgeoisie et de l’alliance avec « leur » bourgeoisie d’une partie minime d’ouvriers embourgeoisés contre les intérêts de la masse des prolétaires, de la masse des opprimés. […] Le contenu politique et idéologique de l’opportunisme est le même que celui du social-chauvinisme : remplacement de la lutte des classes par leur collaboration, renonciation aux moyens révolutionnaires de lutte, soutien de « son » gouvernement en difficultés au lieu d’une utilisation de ces difficultés pour la révolution. […] L’opportunisme s’est pleinement « épanoui », il a joué jusqu’au bout son rôle d’émissaire de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier. […] L’unité avec les opportunistes, n’étant rien d’autre que la scission du prolétariat révolutionnaire de tous les pays, marque en fait aujourd’hui la subordination de la classe ouvrière à « sa » bourgeoisie nationale, l’alliance avec celle-ci en vue d’opprimer d’autres nations et de lutter pour les privilèges impérialistes. […] [Les socialistes européens vident] le marxisme de son âme vivante, révolutionnaire. On admet tout dans le marxisme, excepté les moyens révolutionnaires de lutte, la propagande en leur faveur et la préparation de leur mise en oeuvre, l’éducation des masses dans ce sens. […] La classe ouvrière ne peut jouer son rôle révolutionnaire mondial sans mener une lutte implacable contre ce reniement, cette veulerie, cette servilité à l’égard de l’opportunisme et cet incroyable avilissement de la théorie marxiste. […] [Le socialisme européen est] la fidélité en paroles au marxisme alliée à la soumission de fait à l’opportunisme. » (Le socialisme et la guerre — L’attitude du Parti ouvrier social-démocrate de Russie à l’égard de la guerre, 1915)
V.I, Lénine proclame le pouvoir soviétique à la rencontre historique du Deuxième congrès panrusse des Soviets au quartier général bolchévique (l’Institut Smolny) à Saint-Pétersbourg en Russie, le 7 novembre 1917. Se tiennent aux côtés de Lénine d’autres membres du leadership bolchévique : Joseph Staline, Félix Dzherzhinsky et Yakov Sverdlov (de gauche à droite). (Détail du tableau «Lénine proclame le pouvoir soviétique » de Vladimir Serov, 1947)
La fidélité du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (bolchéviques) au marxisme en paroles et en actes et aux principes du Manifeste du Parti communiste a permis à la classe ouvrière de Russie de jouer son rôle révolutionnaire mondial avec la victoire du front prolétarien en alliance avec la paysannerie dans la Grande révolution socialiste d’octobre de 1917. La formation du premier projet d’édification nationale de la classe ouvrière a montré la véracité de la thèse révolutionnaire du Manifeste. La révolution socialiste d’octobre a été le témoignage vivant du Manifeste et l’a fait avancer au stade du marxisme-léninisme, conforme aux conditions objectives du capitaliste monopoliste.
Régler les comptes avec le révisionnisme moderne et la lutte
pour réaliser le facteur humain/conscience sociale
Un trait caractéristique du révisionnisme moderne est qu’il a introduit la politique et la conception du monde bourgeoises dans le mouvement communiste et ouvrier en substituant les racontars au sujet des individus et événements et la diffamation de la personne de Staline aux tâches cruciales du présent, pour la résolution des problèmes de la société, et surtout à l’élaboration théorique de la voie vers l’avant sous le socialisme. Il détournait ainsi l’attention des efforts héroïques et des victoires des peuples soviétiques dans l’édification du socialisme et la défense du projet d’édification nationale de la classe ouvrière contre l’invasion et la subversion impérialistes. Sous l’autorité du révisionnisme moderne, l’Union soviétique a dégénéré en social-impérialisme soviétique en rivalité avec l’impérialisme américain, soumettant le monde au danger de guerre nucléaire. Le trait principal de ce révisionnisme est qu’il entravait l’effort du front prolétarien pour résoudre les problèmes surgis avec le passage de la révolution socialiste à une nouvelle étape et son extension à toute la planète.
Hardial Bains a dirigé la formation du mouvement anti-impérialiste de la jeunesse et des étudiants, les Internationalistes, à Vancouver en 1963, pour régler les comptes avec le révisionnisme moderne et rebâtir le front prolétarien. Pour défendre la thèse et les principes du Manifeste du Parti communiste et régler les comptes avec le révisionnisme moderne, il faut organiser et bâtir le front prolétarien et mettre au point des définitions modernes pour les affaires politiques, économiques, culturelles et sociales d’aujourd’hui selon les conditions objectives. Cela requiert la participation consciente à des actes individuels pour découvrir comment faire avancer le mouvement émancipateur du prolétariat ; cela requiert le travail collectif et la responsabilité individuelle pour bâtir les institutions du front prolétarien et approfondir et disséminer la pensée marxiste-léniniste contemporaine.
Dans une préface écrite pour l’édition de 1998 de la brochure Nécessité de changement, Hardial Bains écrit :
« [La brochure des Internationalistes] présente l’analyse qui fait de la refonte idéologique la clé du développement ininterrompu et de la victoire de la révolution. Prenant pour point de départ la situation concrète contemporaine et les problèmes du mouvement ouvrier, les Internationalistes abordèrent les questions de l’organisation et du rôle de l’individu dans la transformation révolutionnaire dans le contexte du travail du collectif. Ils lancèrent une offensive résolue contre les formes idéologiques et sociales de la culture dominante, préparant les forces subjectives de la révolution dans le cours de batailles de classe révolutionnaires.
« La création d’une nouvelle classe, la classe ouvrière, a conduit à la création d’une nouvelle idéologie et d’une nouvelle forme sociale, une nouvelle cohérence propre à cette nouvelle classe. La nouvelle classe ascendante laisse sa marque dans la mesure où elle lutte pour ses intérêts et pour réaliser sa cohérence nouvelle. Le trait le plus caractéristique de la classe ouvrière, qui la distingue si radicalement des autres classes, est qu’elle ne peut s’émanciper sans du même coup émanciper l’humanité tout entière. La nouvelle cohérence à laquelle elle donne naissance doit donc refléter ce but : l’émancipation de l’humanité tout entière.
« Dans son déclin, la vieille classe, la classe capitaliste, introduit ses propres notions d’émancipation, sa propre corruption dans le mouvement ouvrier. Elle appelle les travailleurs à lutter pour « une plus grande part du gâteau », à réclamer une redistribution de la richesse sans remettre en cause la vieille société. Elle a créé une situation intenable où la classe ouvrière finance elle-même ses dirigeants qui luttent contre ses intérêts.
« En 1967, un vaste mouvement d’opposition surgit contre ces tendances bourgeoises qui s’étaient également retranchées dans le mouvement communiste, le menant au bord de la liquidation. Plusieurs tendances apparurent, allant du pur intellectualisme sur « la position juste » au simple alignement sur un centre quelconque — Moscou, Belgrade, Beijing, l’Europe et ainsi de suite.
« Les Internationalistes lièrent la lutte idéologique et la lutte contre la culture bourgeoise au travail concret pour bâtir une organisation et la renforcer. L’analyse Nécessité de changement se voulait une contribution à la création d’une conscience collective de cette approche. Elle offrit par sa grande portée une vision inspirant tous et chacun à mener le travail idéologique et à épouser les formes sociales correspondant aux tâches qu’ils devaient accomplir. Ce fut un appel de clairon pour les activistes, les communistes et ceux et celles qui voulaient devenir communistes, un appel à rompre avec la vieille conscience, l’anticonscience, les « préjugés particuliers de la société, transmis par les parents et les institutions sociales ». Cela se faisait en rapport avec l’appel à « chercher la vérité pour servir le peuple ». L’analyse Nécessité de changement présentait avec force une conception du monde qui prenait le matérialisme dialectique et historique de Marx comme guide à l’action et proposait une façon de s’attaquer aux problèmes de la lutte idéologique et des formes sociales. […]
« L’analyse Nécessité de changement part de ce qui est donné. Elle analyse ce qui est donné pour le surmonter et établir ce qu’il renferme vraiment. Elle établit une méthode valable et propose une façon concrète d’aborder la réalité. Elle commence en s’attaquant à la question de l’histoire. Au chapitre L’histoire-en-tant-que-telle, elle fait découvrir le rôle profondément vivant de l’histoire, par opposition à ce qui ne fait qu’exister dans le présent.
« Selon notre historicisme à nous, l’histoire part du présent. Elle révèle précisément le problème posé et à résoudre. C’est la résolution de ce problème spécifique qui crée l’histoire. Si le problème, en tant que problème historique, ou si les contradictions qui sont historiques, ne sont pas résolus, il n’y a pas de marche vers l’avant, donc pas d’histoire. […]
« L’analyse Nécessité de changement a fait l’histoire. Elle a révélé comment les forces révolutionnaires pouvaient partir d’un point A et arriver au point B en faisant de chaque étape une pierre angulaire du développement de l’histoire. Aujourd’hui, comme dans les années soixante, la lutte idéologique et la culture dans la forme sociale assument la première position dans la construction d’une organisation révolutionnaire et dans la création des conditions subjectives de la révolution. Par exemple, un parti communiste peut-il se renforcer s’il se retire de la lutte idéologique contre l’ennemi de classe ou s’il la mène de manière non professionnelle, versant dans l’amateurisme et la spontanéité ? La réponse est non. […] Un parti communiste peut-il accomplir ses tâches s’il a des membres dont la culture dans la forme idéologique et sociale est bourgeoise ? Encore une fois la réponse est non. Pour s’acquitter de ses tâches d’une manière professionnelle et soutenue, avec maturité, le parti communiste doit, d’une part, développer la culture révolutionnaire dans la forme idéologique et, d’autre part, révolutionner la culture dans la forme sociale. L’analyse Nécessité de changement établit précisément le cadre de référence nécessaire. […]
« Le facteur dominant, c’est-à-dire tout ce qui contribue à préserver la classe capitaliste, peut se résumer dans le facteur antihumain-anticonscience. […] Selon la classe capitaliste, ni les êtres humains ni leur conscience sociale ne jouent de rôle dans la résolution des problèmes. C’est la propriété privée et les institutions établies pour la préserver qui occupent le premier plan, de pair avec l’idéologie de l’irrationalisme. Elle leur subordonne les êtres humains et le facteur humain-conscience sociale. Elle se sert du facteur antihumain-anticonscience comme d’une arme contre toutes les forces sociales qui favorisent le changement, le développement et le mouvement. […]
« Dans toute activité, le PCC(M-L) accorde l’attention première au facteur humain-conscience sociale. Aucun travail ne peut être mené à bien sans lui. Le PCC(M-L) doit être perçu comme le parti politique dont l’intérêt premier est d’élever le niveau idéologique, théorique et politique de la classe ouvrière et du peuple pour qu’ils puissent concevoir et bâtir le système qui leur permettra d’avoir un contrôle sur leur vie. Qu’il s’agisse de la consolidation d’un aspect du travail du PCC(M-L), de la lutte contre l’offensive antisociale ou de la lutte pour un programme prosocial, le premier problème qui se pose est celui du facteur humain-conscience sociale. Où en est le facteur humain-conscience sociale ? Que faut-il faire pour qu’il s’élève à la hauteur de la tâche ? Le fait de poser ces questions et de trouver les moyens de faire ce qu’il faut est le début du développement du facteur humain-conscience sociale. L’analyse Nécessité de changement apporte une solution à ce problème. »
À la rencontre historique de Chertsey en 1989, le camarade Bains a déclaré : « Nous déclarons ouvertement que nous voulons le règne de la classe ouvrière et de personne d’autre. […] parce que la classe ouvrière est la classe productive, c’est la classe la plus complètement révolutionnaire dont les buts ne peuvent être réalisés sans le renversement du capitalisme par la révolution. […] Aujourd’hui, peu importe la question abordée, […] la bourgeoisie ne peut trouver une solution. Seule la classe ouvrière peut trouver une solution. C’est donc la classe ouvrière qui est au centre, et nos points de vue sont ceux de la classe ouvrière. »
Il a souligné que le problème le plus important pour ce qui est du travail spécifique est de gagner les masses des travailleurs du côté de l’histoire : « Il faut y aller avec passion, comme quand on essaie de gagner le coeur d’un être aimé […] parce que notre être aimé, la classe ouvrière, est la seule force sociale qui puisse sauver l’humanité. »
« Nous ne sommes plus à l’époque des chevaliers et des héros individuels. Nous sommes à l’époque du travail collectif de la classe ouvrière et de ses alliés. Nous sommes à l’époque du Parti, l’ère de l’impérialisme et de la révolution sociale du prolétariat, comme le disait le camarade Lénine. Avec cette rencontre, nous célébrons donc les développements, le mouvement progressiste, le renforcement, la stabilisation et la consolidation d’un mouvement politique. Ce mouvement politique, il est ici, c’est notre Parti, ses alliés, ses organisations de masse, surtout la presse de masse du Parti dont nous sommes très fiers. »
La pensée marxiste-léniniste contemporaine est faite d’un seul bloc d’acier qui s’étend du présent jusqu’à l’époque du Manifeste du Parti communiste et à tout ce que l’humanité a produit dans sa lutte pour s’affirmer. La classe ouvrière est une seule classe avec un seul programme autour duquel elle mobilise le peuple dans la défense des droits de tous et se prépare subjectivement, surtout idéologiquement, en tant que force organisée, déterminée et unie pour priver la classe capitaliste monopoliste de son pouvoir politique, économique et idéologique de priver la classe ouvrière de son droit d’assumer son rôle et de devenir la nation, d’investir le peuple du pouvoir souverain et de laisser s’épanouir le facteur humain/conscience sociale.
L’histoire et la vie exigent que le prolétariat pensant s’engage dans des actes de participation consciente à l’acte de découvrir pour régler les comptes avec le révisionnisme moderne et résoudre les problèmes liés à l’organisation du front prolétarien à l’échelle du pays. La classe ouvrière canadienne, en tant que contingent du prolétariat international, est l’héritière du Manifeste du Parti communiste et de la Grande Révolution socialiste d’octobre. Le front prolétarien s’engage à ne pas ternir ce précieux héritage. Les travailleurs pensants, organisés consciemment et engagés dans des actes de découverte, sont déterminés à jouer leur rôle révolutionnaire mondial de renverser l’impérialisme et de faire avancer l’humanité vers l’émancipation complète de la classe ouvrière et l’élimination des classes et de la société de classes.
Vive le Manifeste du Parti communiste !
Vive la Grande Révolution socialiste d’octobre !
Vive le marxisme-léninisme !
Vive le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) !
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
Disponibles du Centre national de publications
Le Manifeste du Parti communiste Nécessité de changement de Hardial Bains, 1998 — 10,00 $ Cette brochure part d’une offensive résolue et totale contre la subversion idéologique et le blocage du développement par les formes sociales. Elle le fait en lançant l’appel le plus révolutionnaire qui soit : « la compréhension requiert un acte de participation consciente de l’individu, l’acte de découvrir », plaçant l’action en premier et la compréhension à son service. Le communisme moderne de Hardial Bains, 1996 — 10,00 $ Le PCC(M-L) se présente aux travailleurs, femmes, jeunes et étudiants, peuples autochtones et minorités nationales, il les invite à s’informer sur ce qu’est le PCC(M-L). Il les appelle à regarder les conditions de vie pour établir la vérité sur ce que défend le PCC(M-L) et à tirer les conclusions qui s’imposent sur cette base. Le prix comprend la TPS et la TVQ et les frais de poste et manutention.
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