La crise du logement frappe les plus vulnérables
L’Indice du logement locatif canadien (ILL) a publié un communiqué invitant les partis politiques à faire du droit au logement un élément central. Le communiqué souligne entre autres que la crise du logement prend de l’ampleur. Mentionnons que l’ILL regroupe des intervenants sur la question du logement de tout le Canada.
Les données de l’ILL, tirées de Statistique Canada, indiquent que près d’un demi-million des 1 300 000 locataires québécois dépensent plus de 30 % de leurs revenus pour se loger, ce qui les place dans une situation financière difficile. Parmi eux, près de 40 % (195 645) dépensent plus de la moitié de leurs revenus en logement, une situation financière intenable. De tous les locataires québécois, les aînés (42 % d’entre eux) et les nouveaux arrivants (40 % d’entre eux) sont ceux qui allouent la plus grande partie de leurs revenus pour se loger, constate l’ILL.
« Les données démontrent que nous avons un problème un peu partout au Québec », souligne Jacques Beaudoin, secrétaire général du Réseau québécois des organismes sans but lucratif d’habitation.
Le regroupement canadien s’inquiète également du surpeuplement. Le surpeuplement dans les logements québécois est intimement lié aux dépenses élevées pour se loger, et bon nombre de locataires habitent avec des colocataires, et ce, bien au-delà de la capacité du logement. On estime que 7 % des locataires québécois (92 220) vivent dans un logement surpeuplé, et cette proportion est deux fois plus importantes chez les mères monoparentales (18 %) et près de trois fois plus importantes (26 %) chez les nouveaux arrivants. Le surpeuplement touche particulièrement les circonscriptions de l’île de Montréal ainsi que celles d’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, Laval-Les Îles, Brossard-Saint-Lambert et bien d’autres.
Voici les 10 circonscriptions où la proportion des dépenses liées au logement est plus de 30 % :
– Ville-Marie-Le Sud-Ouest-Île-des-Soeurs (46 %)
– Outremont (44 %)
– Lac-Saint-Louis (42 %)
– Notre-Dame-de-Grâce-Westmount (41 %)
– Rivière-du-Nord (41 %)
– Laurier-Sainte-Marie (41 %)
– Laurentides-Labelle (40 %)
– Mont-Royal (38 %)
– Saint-Laurent (38 %)
– Argenteuil-La Petite-Nation (38 %)
Les activistes pour le droit au logement réalisent de plus en plus que ce qui est au coeur de la question c’est le pouvoir politique. Ceux et celles qui mènent une lutte inlassable depuis des décennies doivent décider. Le slogan Qui décide ? Nous décidons ! est plus que jamais à l’ordre du jour.
(Source : Indice du logement locatif canadien. Photo : FRAPRU.)