71e anniversaire de la victoire sur le fascisme
Le renversement du système impérialiste est la seule garantie de la paix
30 avril 1945 : Des soldat de l’Armée rouge brandissent le drapeau de la victoire de l’Union soviétique sur le Reichstag à Berlin, quelques jours avant la capitulation des forces allemandes le 9 mai 1945, marquant la victoire décisive sur le fascisme hitlérien. Les photos sont du 1er mai (à gauche) et du 2 mai. (RIA Novosti)
Le 9 mai 1945, les forces antifascistes du monde, l’Union soviétique et les communistes de tous les pays à la tête du mouvement de résistance, ont proclamé la victoire sur le nazisme hitlérien. Il y a 71 ans, en ce jour mémorable, l’Allemagne fasciste vaincue signait sa capitulation sans condition.
Le tournant de la guerre a été la victoire historique de l’Union soviétique à Stalingrad le 2 février 1943, avec l’encerclement et la capitulation de 300 000 soldats des armées allemandes. Cette défaite de la Wehrmacht, suivie de la victoire décisive de l’Armée rouge à Koursk le 23 août 1943, a marqué le début de la puissante contre-offensive qui a repoussé les armées de l’Allemagne hitlérienne jusqu’à Berlin et scellé la défaite du IIIe Reich.
Cette contre-offensive a été appuyée par le débarquement du 6 juin 1944 (le Jour J) des forces alliées en Normandie, ce qui obligea l’Allemagne à une guerre sur deux fronts. Incapables de résister aux coups conjugués de l’Armée rouge et des forces alliées, les troupes nazies cèdent bientôt, sont chassées de leur tanière et doivent capituler sans condition.
Aussitôt Hitler anéanti dans Berlin, et sans donner un instant de répit aux peuples et le temps de célébrer leurs exploits héroïques dans la guerre antifasciste, les puissances impérialistes anglo-américaines ont déclenché leur guerre froide pour « endiguer le communisme ». C’était une campagne pour attaquer et étouffer les droits démocratiques des peuples. Elle visait d’abord l’Europe où on imposa aux peuples des arrangements politiques, culturels, militaires et sociaux anglo-américains pour stopper le communisme mais elle s’étendit également à l’Afrique, à l’Amérique latine et aux Caraïbes, par des opérations clandestines et des coups d’État. L’Union soviétique et les démocraties populaires d’Europe de l’Est furent la cible de grandes opérations d’espionnage et de contre-révolution.
Dans leur lutte contre tout ce qui est progressiste, les impérialistes américains et leurs laquais falsifient délibérément l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd’hui, ils veulent faire croire que l’Armée rouge de l’époque était semblable à l’armée hitlérienne, que les armées populaires et communistes tuaient des civils et fusillaient les prisonniers. C’est Goebbels et la machine de propagande nazie qui ont d’abord peint ce portrait de l’Armée rouge. Sans relâche, les impérialistes répètent toutes les vieilles accusations fascistes contre le communisme et surtout contre Staline, l’architecte de la victoire de l’Union soviétique et des peuples sur le fascisme. Les accusations les plus extravagantes sont lancées, que Hitler et Staline étaient « pareils » et que « les deux portent la responsabilité de la Deuxième Guerre mondiale » alors que ce sont les États fascistes de connivence avec les Anglo-Américains et les Français qui sont responsables du déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale tandis que l’Union soviétique a cherché à arrêter la guerre dès le début, et y est parvenue.
Quel est l’objectif de ces falsifications ? Elles ne visent pas simplement à discréditer les ennemis de l’impérialisme après coups, car l’histoire ne peut pas être réécrite de cette façon. Non, l’objectif est de nourrir et encourager les forces fascistes actuellement à l’oeuvre, de les soutenir et de les mobiliser contre les peuples dans le présent. Les impérialistes présentent au monde une invention de toute pièce appelée « le stalinisme » et cherchent à assimiler la caricature à son contraire, le fascisme. Dans les faits, tout ce qu’ils attribuent à tort à Staline et à son oeuvre est exactement ce qu’ils font eux-mêmes depuis la victoire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre de 1917 et le début du projet d’édification nationale soviétique mené par la classe ouvrière, pour se débarrasser de ses exploiteurs et ouvrir la voie à l’émancipation des travailleurs et opprimés du monde.
Durant toute la Deuxième Guerre mondiale, le plan stratégique d’ensemble des impérialistes anglo-américains était de tenter de minimiser leurs pertes militaires, puis d’intervenir lorsque l’Allemagne et l’Union soviétique seraient épuisées. L’élite dirigeante américaine souhaitait que l’Allemagne nazie détruise l’Union soviétique. En fait, l’élite dirigeante des États-Unis était très mécontente du fait que l’Armée rouge ait été capable de repousser les forces de Hitler à Stalingrad et de se rendre jusqu’à Berlin et de stopper les forces impérialistes anglo-américaines. Les États-Unis, de concert avec leur allié britannique, cherchaient à créer une Europe d’après-guerre qui serait à leur avantage du point de vue économique et politique. Ils ont lancé des opérations, dont le but premier n’était pas d’amener une paix juste. Leur objectif était plutôt d’essayer d’empêcher les soviétiques de jouer le rôle décisif dans la victoire contre les hitlériens, bien que l’Union soviétique venait précisément de jouer ce rôle et de se mériter la gratitude éternelle des peuples du monde pour ses grandes réalisations.
L’élite dirigeante américaine nourrissait ce rêve depuis même avant la création de l’Union soviétique. En 1918, les États-Unis et 14 autres pays, dont le Canada, avaient entrepris d’envahir la nouvelle Russie soviétique dans l’espoir de la détruire avant que les ouvriers et paysans révolutionnaires n’aient la possibilité de consolider leur projet d’édification nationale. Pendant que les « artisans de la paix » étaient réunis à Paris en 1919, des dizaines de milliers de soldats alliés menaient une guerre non déclarée contre la Russie soviétique et les ouvriers et paysans révolutionnaires de 14 autres pays qui allaient former une Union des républiques socialistes soviétiques affranchie de l’exploitation et de la guerre impérialistes.
Après la Première Guerre mondiale, la classe dominante des États-Unis adopta comme politique d’exploiter les contradictions entre les puissances impérialistes d’Europe pour servir ses plans d’empire et profiter des revers de pays comme la France et la Grande-Bretagne. Avec l’arrivée au pouvoir du Parti nazi en 1933, les États-Unis virent en l’Allemagne nazie une arme pour terroriser et dominer l’Europe et détruire l’Union soviétique socialiste. De puissants monopoles américains comme Ford investirent des millions de dollars pour renforcer l’appareil militaire allemand en préparation pour les invasions et la guerre que l’Allemagne allait déclencher. Pendant que les nazis s’affairaient à éliminer brutalement toute opposition en Allemagne et à militariser la vie sous tous ses aspects, la Grande-Bretagne et la France poursuivaient une politique d’apaisement et de capitulation envers le fascisme et, comme les États-Unis, incitèrent l’Allemagne à marcher vers l’Est.
Tous les efforts de l’Union soviétique pour freiner l’élan de l’Allemagne en signant un pacte d’assistance mutuelle avec la Grande- Bretagne et la France échouèrent. Celles-ci acceptèrent passivement l’invasion et l’annexion de l’Autriche par la Wehrmacht en mars 1938, ce qui prépara le terrain à la signature de l’infâme Traité de Munich six mois plus tard, en septembre, donnant à l’Allemagne le champ libre pour occuper une importante région industrialisée de la Tchécoslovaquie, consolider son armée et accélérer ses préparatifs de guerre. La conciliation avec le fascisme à Munich scella le sort des peuples d’Europe car elle donnait feu vert à Hitler pour envahir d’autres pays sans opposition unie. Laissée seule, l’Union soviétique se prépara du mieux qu’elle put à l’inévitable attaque des nazis. Et comme cela était prévisible, 22 mois plus tard, le 22 juin 1941, l’armée hitlérienne envahissait l’Union soviétique sur un front de 2 900 km avec plus de 4,5 millions de soldats, 600 000 chars et blindés, 750 000 chevaux et des milliers d’avions. Cette invasion barbare qui visait à écraser le projet d’édification nationale de la classe ouvrière et de la paysannerie soviétiques, à annexer leur territoire, à s’emparer de leurs moyens de production et matières premières et à les asservir aux monopoles allemands, fut la plus grande offensive militaire de l’histoire. Mais la résistance des peuples soviétiques sous la direction de Staline et du Parti communiste vint à bout de l’agresseur nazi. Cinquante millions de personnes ont été tuées et 35 millions gravement blessées durant la Guerre antifasciste et ce sont les peuples de l’Union soviétique qui subirent le gros des pertes.
Quelle est la leçon principale de la Deuxième Guerre mondiale ?
Dans Les causes et les leçons de la Deuxième Guerre mondiale, Hardial Bains écrit : « En conclusion, il importe de bien comprendre que toute cette propagande au sujet de la Deuxième Guerre mondiale vise un but bien précis. Ce but est d’encourager le fascisme. Les travailleurs ne doivent pas prendre à la légère cette propagande, ils ne doivent pas rester les bras croisés, car son objectif fondamental est d’organiser un mouvement fasciste, de justifier l’agression fasciste. Si la bourgeoisie anglo-américaine y parvient, cela se traduira par un grand malheur pour les peuples du monde, aussi grand que celui causé par la politique anglo-américaine avant la Deuxième Guerre mondiale. Une répétition de cette politique conduira à une troisième guerre mondiale. Notre Parti affirme ouvertement qu’il faut s’engager sur la voie de la révolution. Notre Parti en appellera au renversement de tout gouvernement qui participe à une guerre impérialiste et agressive. Nous avons le droit de le faire si nous voulons épargner au peuple les horreurs d’une guerre catastrophique. Vouloir épargner au peuple les horreurs d’une guerre inter-impérialiste fait partie de la tradition du mouvement démocratique moderne, de la lutte pour les droits et libertés du peuple. Le mouvement nous confère cette position. […] Le renversement du système impérialiste est la seule garantie de paix. Il n’y a pas d’autre moyen d’établir une paix durable. Telle est la leçon de la Deuxième Guerre mondiale. » (Bains, Hardial, Les causes et les leçons de la Deuxième Guerre mondiale. Toronto : Institut MELS, 1990)