98e anniversaire de la mort du grand révolutionnaire V. I. Lénine
le 21 janvier 1924
Le nom et l’oeuvre de Lénine auront toujours une place d’honneur
Vladimir Ilitch Lénine fut un révolutionnaire et le plus grand théoricien marxiste du XXe siècle. Il est mort le 21 janvier 1924 des blessures d’une balle à la nuque reçue six ans plus tôt d’un assassin opportuniste. Le grand Lénine n’avait que 53 ans et il est mort aux toutes premières étapes de la révolution et de la construction socialistes en Russie soviétique. Parmi ses plus grands exploits, il y a la création du parti révolutionnaire du prolétariat distinct des partis parlementaires qui adhéraient à la Deuxième Internationale ; l’établissement de l’État prolétarien des ouvriers et paysans de Russie et l’analyse et l’établissement des lignes idéologiques et organisationnelles pour le développement de la révolution et du socialisme dans les conditions de l’impérialisme, le stade suprême du capitalisme, et de la révolution prolétarienne.
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Lénine a dès le début fondé son travail sur les conclusions théoriques du marxisme, traçant la voie vers l’émancipation de la classe ouvrière par la révolution prolétarienne dans les conditions de cette époque. La voie léniniste, loin d’être invalidée par les développements intervenus depuis l’effondrement de l’Union soviétique à la fin du XXe siècle, a été pleinement confirmée.
La première considération idéologique énoncée par Lénine fut la défense de la tendance marxiste, c’est-à-dire la tendance basée sur les conclusions du marxisme. Il a établi que l’unité du mouvement dépendait de la défense de cette tendance, c’est-à-dire le développement de la pensée marxiste et son élaboration en tenant compte des conditions de son temps. Entre autres, il a défendu la nécessité d’élaborer un plan pour bâtir le mouvement et il a condamné le concept spontanéiste de la « tactique-procès ». Les conclusions qu’il a tirées de son travail au début du XXe siècle ont aujourd’hui une profonde validité.
Un des concepts qu’a énoncé Lénine et qui conserve toute sa signification aujourd’hui, est que la tâche d’émanciper la classe ouvrière appartient aux ouvriers eux-mêmes.
Un autre concept qui conserve toute sa validité et sa signification est que sans théorie révolutionnaire il ne peut y avoir de mouvement révolutionnaire. L’idée de développer la pensée marxiste et de l’élaborer en lien étroit avec le mouvement révolutionnaire demeure ce qui distingue les marxistes révolutionnaires de toutes les écoles de l’opportunisme. Pour les opportunistes, la politique révolutionnaire signifie détacher la politique de son essence révolutionnaire, émasculer et transformer la théorie révolutionnaire en une série de dogmes tout en transformant la politique en auxiliaire du pouvoir bourgeois. Pour les marxistes révolutionnaires, par contre, la théorie révolutionnaire se développe dans le cours de la pratique révolutionnaire. La défense même de ce concept léniniste est une des formes de la lutte de classe qu’ils mènent.
Reconnaissant la condition objective que le capitalisme était au dernier stade de son développement, son stade parasitaire et agonisant, Lénine a tiré la conclusion qu’il n’y a pas d’autre stade du capitalisme et que le capitalisme est mûr pour son renversement révolutionnaire et pour faire place à l’édification du socialisme. Cette conclusion possède une signification énorme. Il y a beaucoup de pression pour l’abandon de ce concept, pour l’idée que le capitalisme aurait encore plusieurs étapes à franchir et qu’il serait en mesure de surmonter ses propres contradictions.
L’effondrement des régimes d’Europe de l’Est, avec toutes leurs réformes capitalistes, a démontré qu’il n’y a pas d’autre étape au capitalisme. Tous les pays qui se sont engagés dans la construction du capitalisme sous prétexte de l’« économie de marché » sont aujourd’hui plongés dans l’anarchie et le désordre économique et les répercussions qui ont suivi en politique, comme le sont les pays capitalistes avancés qui ne faisaient pas partie du monde socialiste. La thèse de Lénine voulant que l’impérialisme est la veille de la révolution prolétarienne demeure toujours valide. Ce concept est un autre point de la lutte idéologique et il est nécessaire aujourd’hui de le défendre et de l’élaborer. C’est une chose que de décrire la progression de la décadence de l’impérialisme, c’en est une autre que de développer le front prolétarien et d’apporter une alternative pour que le Nouveau puisse surmonter la résistance de l’Ancien et vaincre.
Saisissant que son époque était l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne, Lénine en a déduit qu’il fallait un parti de type nouveau qui soit en mesure de relever les défis de la révolution. Le principe organisationnel du centralisme démocratique, élaboré par lui, conserve aujourd’hui toute sa pertinence. Une des causes de la débâcle du Parti communiste d’Union soviétique (PCUS) a été l’émasculation de cette idée, d’ensevelir ce principe sous la lourdeur de la bureaucratie autour du Bureau politique et de réduire au niveau le plus superficiel la participation des membres à la vie du Parti, tout en négligeant le travail théorique requis par l’époque. L’ensemble des membres du Parti communiste étaient devenus apolitiques, incapables d’exercer un contrôle sur leurs propres décisions et les décisions de l’État. C’est ce qui se produit inévitablement lorsque les rapports entre les citoyens au sein du corps politique sont basés sur une structure d’inégalités et que le pouvoir d’État est usurpé par le pouvoir exécutif. Le centralisme démocratique est alors réduit à une idée dénuée de pratique et une série de hiérarchies organisationnelles. La défense du principe du centralisme démocratique est une des tâches les plus importantes pour jeter les fondements d’un parti communiste de masse.
Aujourd’hui, le monde est témoin d’un nouvel affrontement entre l’Ancien et le Nouveau à l’échelle planétaire. Cela requiert un développement en profondeur de la théorie marxiste-léniniste, comme l’ont fait Marx et Engels, puis Lénine et Staline à leur époque et d’autres depuis ce temps.
Très tôt dans son travail révolutionnaire, en 1908, Lénine s’est consacré à la défense du matérialisme dialectique et du matérialisme historique, la perception du monde, la méthode et la conception nécessaires à l’étude des rapports entre les êtres humains et des rapports entre les êtres humains et la nature, le problème fondamental que devaient résoudre la théorie et la philosophie. À travers son oeuvre, Lénine a révélé comment les opportunistes, sous le couvert de la science, se sont posés en marxistes pour attaquer la théorie du matérialisme dialectique et du matérialisme historique.
L’oeuvre de Lénine est d’une grande valeur aujourd’hui pour défendre cette théorie du matérialisme dialectique et historique qui est attaquée de toutes parts. Attaquer cette théorie assombrit la grande voie de la civilisation, sa définition et son contenu. Des pressions s’exercent pour la faire dévier dans des voies sans issue.
Les conclusions de Lénine à propos de l’État et de la révolution, du rôle de la classe ouvrière et ses organisations, du rôle de la paysannerie et des autres couches sociales, du rôle du Parti bolchévique pour diriger étape par étape la révolution et la mener à terme et bâtir l’unité de toutes les masses travailleuses autour de la classe ouvrière, mener la lutte de classe, avec le prolétariat international qui joue son rôle de réserve stratégique de la révolution ainsi que l’étude des conditions objectives, des stratégies et des tactiques, sont un ensemble d’idées qu’il faut défendre et élaborer. Cet ensemble d’idées devra être développé à partir des conditions actuelles et doté de cette qualité unique, c’est-à-dire qu’elles devront être basées sur des définitions modernes. C’est pourquoi elles conserveront toute leur pertinence tant qu’elles ne seront pas réduites à autant de dogmes.
Tout comme Lénine a défendu la tendance marxiste, la défense de la tendance marxiste-léniniste demeure indispensable aujourd’hui pour bâtir le mouvement révolutionnaire et cette défense doit se faire en étroite liaison avec le mouvement. La défense de la tendance marxiste-léniniste engendre la pensée marxiste-léniniste contemporaine, la théorie révolutionnaire qui guide le mouvement révolutionnaire. Ce travail ne peut être réduit à rabâcher des citations de Lénine ou de quelqu’un d’autre. La défense de la tendance marxiste-léniniste doit avoir un contenu qui correspond aux exigences de l’heure. Une des choses les plus importantes est de s’assurer que le parti communiste de masse soit bâti pour mener l’opposition aux dangers qui nous attendent.
En fait, Lénine a débuté son oeuvre en s’attaquant aux tâches nécessaires pour bâtir le Parti. Nous ne pouvons pas reproduire ce travail tel quel, dans la même forme et avec le même contenu, comme certains ont tenté de le faire dans le passé. Il faut en saisir l’essence et le mettre en pratique. L’essence, c’est la nécessité de bâtir un parti révolutionnaire pour garantir que le mouvement soit révolutionnaire et que l’édification d’un tel parti doit se faire conformément aux principes du centralisme démocratique appliqués aux exigences des conditions concrètes existantes. Nombreux sont ceux qui ont accusé Lénine d’abandonner le marxisme parce qu’il avait bâti un Parti selon les conditions de son époque. De même, s’il fallait renoncer aujourd’hui à la grandiose tâche de bâtir le Parti communiste de masse par crainte d’être accusé d’abandonner le léninisme, ce serait faire preuve d’un manque de convictions.
La vie et l’oeuvre de Lénine sont un grand atout du mouvement pour l’émancipation. Il est crucial d’en faire le meilleur usage possible et au meilleur avantage de la classe ouvrière et des peuples du monde.
Beaucoup de changements se sont produits depuis l’époque de Lénine. Il importe de bien saisir la teneur profonde de ces changements, sinon la force de l’oeuvre de Lénine ne sera pas utilisée, comme cela s’est produit en Europe de l’est et dans l’ancienne Union soviétique.
Tout comme à son époque Lénine a su faire du mouvement de libération nationale une réserve de la révolution prolétarienne, de même aujourd’hui tous les mouvements des peuples pour l’amélioration de leurs conditions, surtout pour la démocratisation de la vie, doivent être résolument défendus.
De plus, pour mettre cette force à la disposition de la cause révolutionnaire il faut en comprendre l’essence, c’est-à-dire qu’il faut saisir le maillon crucial de la chaîne des événements qui mènent à la révolution. En ce qui concerne l’activation du facteur humain/conscience sociale, ce lien, ce maillon de la chaîne, est l’élaboration de définitions modernes. C’est le lien du travail révolutionnaire qui, dans les conditions du repli de la révolution, permet à la classe ouvrière de se mettre dans la course et gagner l’appui du peuple. La classe ouvrière ne peut transformer des succès historiques en une victoire finale sans participer à cette course et sans arracher des batailles clés à la bourgeoisie durant cette période-ci.
La cause de Lénine, la cause de la victoire de la révolution et du socialisme, est une cause urgente aujourd’hui, comme elle l’était au début du XXe siècle. Tant que la lutte pour créer une société nouvelle continue, le nom et l’oeuvre de Lénine auront une place d’honneur.
(Centre de ressources Hardial Bains)