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Pourparlers entre la Russie et les États-Unis
L’expansion de l’OTAN accroît l’insécurité et le danger de guerre
– Steve Rutchinski –
L’expansion de l’OTAN est le principal sujet des discussions qui ont lieu cette semaine entre les États-Unis, la Russie, l’OTAN et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Le 10 janvier 2022, la secrétaire d’État adjointe des États-Unis, Wendy Sherman, a eu une discussion d’une journée avec le vice-ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Riabkov, à Genève. Aucune des parties n’a dit grand-chose sur ce qui a été discuté. La Russie a toutefois réaffirmé qu’elle n’avait pas l’intention d’« attaquer » l’Ukraine. La secrétaire d’État adjointe des États-Unis a réitéré la position américaine selon laquelle aucune tierce partie ne peut limiter les décisions de l’OTAN en matière d’expansion future.
La Maison-Blanche, après s’être déshonorée en abandonnant unilatéralement ses alliés et son État client en Afghanistan, a publié une fiche d’information déclarant : « Nous sommes absolument attachés au principe rien sur l’Ukraine sans l’Ukraine, tout comme nous sommes pleinement attachés au principe rien sur l’Europe sans l’Europe. »
Wendy Sherman conduira la délégation américaine à la réunion OTAN-Russie du 12 janvier. Sergueï Riabkov rencontrera également l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe le 13 janvier pour discuter des préoccupations de sécurité de l’Ukraine et de la Russie.
Ces réunions sont motivées par la demande constante de la Russie de garanties de sécurité mutuelles entre les États-Unis, l’OTAN et la Fédération de Russie. Le 17 décembre 2021, la Russie a concrétisé ses attentes en proposant un « Traité entre les États-Unis d’Amérique et la Fédération de Russie sur les garanties de sécurité ».
Le projet de traité énonce le type de garanties de sécurité que la Fédération de Russie recherche :
– qu’ « aucune des parties au traité n’utilisera le territoire d’autres États en vue de préparer ou de mener une attaque armée contre l’autre partie » ;
– que les États-Unis « s’engagent à empêcher toute nouvelle expansion vers l’Est de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord et à refuser l’adhésion à l’Alliance aux États de l’ancienne Union des républiques socialistes soviétiques » ; et
– que les deux parties « s’abstiennent de déployer leurs forces armées et leurs armements, y compris dans le cadre d’organisations internationales, d’alliances ou de coalitions militaires, dans les zones où ce déploiement pourrait être perçu par l’autre partie comme une menace pour sa sécurité nationale ».
Ces propositions ne sont pas déraisonnables. L’expansion de l’OTAN constitue bien sûr une menace directe et imminente pour la sécurité de la Fédération de Russie et déstabilise la paix et la sécurité de l’Europe. Cette réalité a été pleinement reconnue il y a 30 ans, au moment du démantèlement de l’Union soviétique et de la fin de la division bipolaire du monde. L’engagement des États-Unis à l’époque concernant l’expansion de l’OTAN était « pas un pouce vers l’Est ».
Les États-Unis n’ont jamais eu l’intention de tenir cet engagement. Des documents du Département de la Défense des États-Unis datant d’octobre 1990 révèlent que les États-Unis disaient publiquement qu’ils ne voulaient pas d’une expansion de l’OTAN vers l’Est, tout en prévoyant de laisser la porte « entrouverte » pour une expansion de l’OTAN vers l’Europe de l’Est.
Les dangers sont tout aussi réels aujourd’hui. L’OTAN est un instrument de l’agression menée par l’impérialisme américain à l’échelle mondiale. La poursuite de l’expansion de l’OTAN menace la paix et la sécurité de la Russie, de l’Europe et du monde. Il faut s’opposer fermement à l’expansion de l’OTAN. L’existence de l’OTAN doit être fermement combattue. La garantie de la paix et de la sécurité est la lutte des peuples pour s’affirmer en tant que décideurs dans leurs pays respectifs.
(Sources : Département d’État des États-Unis, la Maison-Blanche, TASS, Global Times et Archives de la sécurité nationale « NATO Expansion : What Gorbachev Heard »)