Un statut pour tous et toutes
Une marche à Montréal lance les actions
de cette semaine
Plus de 200 personnes se sont rassemblées à 11h au parc Hector-Toe Blake près du métro Atwater à Montréal le 18 juillet pour une marche de masse, inaugurant la semaine d’actions pour exiger un Statut pour tous et toutes ! Cette semaine d’actions est organisée par Solidarité sans frontières, Migrant Rights Network (Réseau des droits des migrants) et plusieurs autres alliés, y compris le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants. Les actions visent à mobiliser l’appui à un programme global et ininterrompu de régularisation pour tous les migrants ayant un statut précaire.
Les participants ont été informés que le Canada avait rejeté deux fois plus d’applications pour la résidence permanente basées sur des Considérations d’ordre humanitaire, passant de 35 % en 2019 à près de 70 % au premier quart de 2021. La conclusion : un véritable programme de régularisation pour tous et toutes est nécessaire.
Pendant plus d’une heure et demi, les participants ont marché dans les rues du centre-ville de Montréal jusqu’aux bureaux du premier ministre François Legault sur l’avenue McGill-College.
Suite aux témoignages de travailleurs sans papiers, Mostafa Heneway, un organisateur communautaire du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants a dit : « Malheureusement, nous sommes toujours ici. Un an après la pandémie, on nous a dit que la régularisation allait se faire […], qu’il y avait un nouveau processus pour obtenir un statut. C’était faux. C’était pour les travailleurs en haute-technologie […], les travailleurs qualifiés […], pour les gens qui allaient obtenir leur statut de toutes façons […]. Mais ce sont des centaines de travailleurs qui ne l’ont pas obtenu et qui sont restés dans l’ombre, qui ont été simplement punis, non récompensés pour ce qu’ils ont accompli pendant la pandémie […].
« Ce que le Canada a fait pendant cette pandémie, c’est de préparer le terrain pour les déportations, pas pour l’obtention du statut. Et maintenant, ce qu’il dit c’est : ‘Pour tous ceux qui ont espéré demander asile, […], trouver un peu de dignité humaine — qu’ils aient traversé à Lacolle, ou qu’ils soient venus en tant que demandeurs d’asile ou en tant que travailleurs non qualifiés — la porte est fermée. Notre frontière est fermée et, maintenant, nous allons déporter tous ceux qui sont venus ici’. C’est ce que nous avons retenu de cette augmentation des rejets des demandes basées sur des considérations d’ordre humanitaire.
« Ces bureaux qu’ils ont créés ne font que refuser carrément les gens et faire en sorte qu’ils restent ici sans papiers […], dociles, sans accès à aucun service, à des soins de santé de base, à l’éducation ou au logement. C’est de l’apartheid […]. On ne peut le nommer autrement.
« Et qui en profite ? Ce sont les gens d’ici […], dans ces tours qui ont un accès illimité à de la main-d’oeuvre bon marché, que ce soit les Uber, les Dollarama, les Amazon, Metro ou Costco. Ce sont eux qui finissent par en bénéficier. Et il ne s’agit pas que des personnes qui ont réussi à trouver du travail, mais aussi des personnes sans statut qui sont constamment marginalisées et qui n’ont pas la possibilité de pratiquement faire quoi que ce soit.
« Ainsi, le statut pour tous et toutes est, pour tout dire, une nécessité. […] Il permettra l’obtention d’une dignité de base pour les gens qui déjà contribué, ont déjà souffert et qui refusent de quémander. C’est pourquoi ce mouvement est si important, parce que le statut pour tous et toutes […] va se réaliser pour la simple raison que les migrants s’organisent et que nous sommes ici pour les appuyer. Un statut pour tous et toutes ! Nous y arriverons si nous appuyons ceux et celles qui sont déjà engagés dans cette lutte. »