Parti marxiste-léniniste du Canada

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105e anniversaire de l’insurrection irlandaise, 1916

Gloire aux patriotes irlandais qui ont combattu pour la liberté de l’Irlande

– Workers’ Weekly –

Message de James Connolly à la cour martiale générale de campagne,
Château de Dublin, 9 mai 1916 (extrait)

Nous avons mis tout notre coeur à briser la relation existant entre ce pays et l’Empire britannique pour instaurer la République d’Irlande. Nous croyons que l’appel lancé alors au peuple irlandais était le plus noble des appels pour la plus sainte des causes, plus noble que tout autre appel qui lui fut adressé pendant cette guerre, et en relation avec cette guerre [la Première Guerre mondiale]. Nous avons réussi à prouver que les Irlandais sont prêts à mourir pour essayer de gagner pour l’Irlande ces droits nationaux que le gouvernement britannique voulait leur faire gagner, au prix de leur vie, pour la Belgique. Tant qu’il en sera ainsi, la cause de la liberté irlandaise sera sauve.
Nous pensons que le gouvernement britannique n’a aucun droit sur l’Irlande, n’en a jamais eu et n’en aura jamais ; il suffit, dans une génération d’Irlandais, de la présence d’une minorité honorable prête à mourir pour défendre cette vérité, pour faire de ce gouvernement, et pour toujours, un usurpateur et un criminel contre le progrès humain.

– Transcrit par la Société James Connolly en 1997

L’héroïque insurrection de Pâques qui a débuté le 24 avril 1916 et était surtout concentrée à Dublin, même si elle a été écrasée de façon barbare par les troupes impérialistes britanniques dans l’espace de six jours, a été un tournant décisif dans l’histoire de la nation. Elle a mené directement à la victoire éclatante des candidats pro-indépendance aux élections générales de 1918 et à la création du Dail Eireann en 1919, qui lui-même a été brutalement réprimé par les Britanniques. Est arrivée la guerre d’indépendance 1919-1921, menée contre les forces armées britanniques, y compris les forces quasi-militaires et paramilitaires. À la suite de cela, la partition de l’Irlande le 3 mai 1921 a eu lieu il y a cent ans avec l’adoption de la Loi du gouvernement de l’Irlande de 1920 — et bien que cette loi ait été abrogée en 1998 en vertu de l’Accord du Vendredi saint, la partition est toujours en vigueur et est un instrument entre les mains du gouvernement britannique pour inciter les forces réactionnaires à agir et à causer des problèmes au peuple irlandais. L’État libre d’Irlande a été fondé en 1922 et finalement l’insurrection a porté fruit avec la création de la République d’Irlande le 18 avril 1949. Cette affirmation de souveraineté nationale, ce projet d’édification nationale, peu importe les rebondissements tortueux et souvent terribles, se poursuit jusqu’à ce jour.

Comme Lénine le déclarera plus tard, l’Armée citoyenne, une des principales composantes de l’insurrection, a été la première Armée rouge, et malheureusement, l’Insurrection de Pâques a eu lieu avant que le mouvement révolutionnaire en Europe n’ait atteint sa pleine maturité. Néanmoins, les forces révolutionnaires irlandaises deviendraient une inspiration et un exemple pour les combattants révolutionnaires partout dans le monde pour le reste du XXe siècle, tout comme les forces contre-révolutionnaires en Ulster devait être un modèle de pour la contre-révolution, la réaction et la manipulation étrangère.

Les Volontaires irlandais, dont les Cumann na mBan (les forces auxiliaires de femmes, photo du haut)

L’insurrection a eu lieu au milieu de la Première Guerre mondiale impérialiste, et était l’expression du rejet de la guerre par le peuple irlandais. Celui-ci défendait le mot d’ordre « Ni roi ni kaiser ! ». Il soulevait le principe selon lequel au coeur du progrès au XXe siècle, alors que le monde entier était la cible de la domination des puissances impérialistes, était l’autodétermination des peuples et des nations. Ceux qui ont donné leur vie dans l’insurrection ont eu leurs héritiers au XXe siècle. Pensons en particulier aux courageux martyrs qui ont donné leur vie dans les grèves de la faim de 1981 pour exiger d’être traités comme des prisonniers politiques et non comme des criminels. Ils ont sacrifié leur vie il y quarante ans. C’est le 5 mai 1981 que Bobby Sands est mort après 66 jours de grève de la faim, âgé de 27 ans, et que suivront ensuite neuf autres jeunes et héroïques patriotes irlandais.

La répression de l’insurrection par les Britanniques a été menée avec une brutalité, une destruction et un esprit revanchard des plus débridés. Les dirigeants de la rébellion, dont James Connolly, ont été exécutés. En mai 1916, après six jours de combats ardus, des cours martiales ont eu lieu et 93 insurgés, dont une femme, ont été condamnés à mort par la cour martiale britannique, présidée par le colonel Charles Blackader, commandant de la 59e Brigade du 177e Régiment, qui avait combattu les rebelles. Près de 2 000 insurgés ont été déportés en Angleterre où ils ont été incarcérés sans procès. Quinze insurgés sont exécutés par un peloton d’exécution à la prison de Kilmainham à Dublin, parmi eux les sept dirigeants qui avaient signé la proclamation de la République de l’Irlande. L’un d’entre eux a été pendu plus tard. James Connolly, qui avait été blessé dans les combats, a été fusillé le 12 mai 1916, ligoté à une chaise et sans bandeau. Le médecin britannique qui a assisté aux exécutions a déclaré : « Ils sont tous morts comme des lions. »

Le racisme de l’État britannique envers les Irlandais, à cette époque et encore aujourd’hui, montre comment ce racisme vise tous les peuples opprimés par l’État britannique et son monarque. La barbarie a été la réaction typique de l’impérialisme britannique devant tout effort visant la liberté coloniale où que ce soit dans son empire. En fait, on peut affirmer que c’est cette même tyrannie qui a fait que l’insurrection armée de 1916 était inévitable.

Avec la Déclaration de Downing Street en 1993, le premier ministre de l’époque, John Major, affirmait que la Grande-Bretagne n’avait aucun intérêt ou réclamation territoriale face à ce qu’il a appelé « l’île d’Irlande ». Comment donc expliquer que vingt ans plus tard, la Grande-Bretagne maintient son emprise sur une partie de l’île ? Comment expliquer qu’il y a un secrétaire d’État en Irlande du Nord ? Et pourquoi la Grande-Bretagne maintient-elle une présence militaire dans le nord de l’Irlande, même si les troupes ont été retirées des rues depuis quelques années déjà — la raison étant, de leur propre aveu, pour libérer des soldats pour qu’ils puissent mener d’autres interventions criminelles au Moyen-Orient et ailleurs. En dépit des efforts sincères des diverses forces en Irlande pour faire avancer les choses avec l’Accord du Vendredi saint et l’Accord de paix, pourquoi l’État britannique et son gouvernement continuent-ils à s’ingérer dans les affaires de l’Irlande et empêcher tout progrès ?

Murale peinte à l’occasion du centenaire de l’insurrection irlandaise, dans la banlieue d’Andersontown à Belfast.
(S. Borthwick)

L’anniversaire de l’Insurrection de Pâques est une occasion importante pour la classe ouvrière et le peuple britanniques d’exprimer leur condamnation de l’État britannique et de sa violence qui au cours des siècles a sévi contre le peuple irlandais. L’État britannique a aussi tenté de faire l’essai de ses méthodes contre-insurrectionnelles et de les peaufiner en Irlande. Exiger que le gouvernement pro-guerre de Westminster rende des comptes au peuple pour ses crimes est une revendication juste.

La libération totale de l’Irlande et tout avancement dans son projet d’édification nationale seront l’acte du peuple irlandais lui-même. Pour ce faire, celui-ci a l’appui de millions de personnes partout dans le monde, en particulier dans les Amériques et les Caraïbes, et partout en Europe, en particulier en Angleterre, en Écosse et au Pays-de-Galles, en grande partie en raison de la diaspora, des gens de la classe ouvrière fiers de leur héritage irlandais même après des siècles d’émigration, exprimant leur appui directement et dans leurs luttes défendant les mêmes objectifs.

La génération actuelle en Irlande est à nouveau inspirée par la vision d’un peuple insurgé, d’une Irlande unie et d’un peuple irlandais qui décide tout entier de son propre destin, libre de toute ingérence de l’État britannique et de son « Royaume-Uni ». La cause du peuple irlandais, un peuple à nouveau inspiré par l’Insurrection de Pâques, l’emportera assurément !

Saluons l’insurrection de Pâques !
Victoire aux luttes du peuple irlandais !
Nos exigences sont très raisonnables — nous ne voulons que la terre !

Workers’ Weekly est le journal en ligne du Parti communiste révolutionnaire de Grande-Bretagne (marxiste-léniniste).

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