15–19 avril 2021
Cuba célèbre des anniversaires transcendants
Du 16 au 19 avril, au moment où le Parti communiste de Cuba tient son VIIIe Congrès, le peuple cubain célèbre simultanément des anniversaires transcendants : la défaite de l’agression par des mercenaires commandités et organisés par les États-Unis à Playa Giron (baie des Cochons) le 17 avril 1961, et la déclaration de Fidel Castro sur le caractère socialiste de la Révolution cubaine le jour précédent, le 16 avril 1961, pendant les funérailles des jeunes personnes tuées en défendant Cuba lors des bombardements perpétrés par les mercenaires des aéroports et des terrains d’aviation de Ciudad Libertad, San Antonio de los Baños et de Santiago de Cuba, prélude au débarquement des mercenaires à Playa Giron.
Le 17 avril 1961, plus de 1 400 mercenaires soutenus par les États-Unis, entraînés et dirigés par la CIA, ont envahi Cuba à Playa Giron, située dans le centre-sud de l’île. La force d’invasion était menée par la Brigade 2506, composée de mercenaires de l’ancien dictateur Fulgencio Batista soutenu par les États-Unis, de terroristes et d’oligarques déchus. L’invasion avait pour but de renverser la jeune révolution qui avait triomphé le 1er janvier 1959. Moins de trois jours plus tard, le 19 avril, les envahisseurs avaient été vaincus de façon décisive par les forces révolutionnaires cubaines.
Les 1 400 mercenaires qui débarquèrent à Playa Giron étaient mal organisés et mal équipés. Ils étaient persuadés que le peuple cubain partageait leur inimitié envers la révolution et les accueillerait à bras ouverts. Leurs illusions ont été brusquement brisées par la réalité : le peuple cubain était uni à Fidel et à l’armée et ne permettrait pas que Cuba redevienne une colonie américaine. La bataille à Playa Giron est la première fois que le gouvernement avait donné des armes aux masses (milices, ouvriers, paysans) pour défendre la souveraineté de leur patrie. Ils se sont montrés à la hauteur, jouant un rôle important à assurer la souveraineté de celle-ci.
La véritable invasion du 17 avril a été précédée par des bombardements des trois aéroports de Ciudad Libertad, San Antonio de los Baños et de Santiago de Cuba perpétrés le 15 avril par les mercenaires américains anticubains. Cela a amené Fidel Castro à prononcer pendant les funérailles des personnes tuées lors des bombardements sa déclaration historique sur le caractère socialiste irrévocable de la Révolution cubaine. Alors que le cortège funèbre et la marche de milliers de personnes se dirigeaient vers le cimetière de Colon de La Havane, des drapeaux cubains flottaient aux balcons et des fleurs étaient lancées des fenêtres. Le cortège s’est arrêté à l’intersection des 23e et 12e rues, où le dirigeant de la Révolution cubaine a déclaré :
« C’est la révolution socialiste et démocratique des humbles, avec les humbles et pour les humbles. Et pour cette Révolution des humbles, avec les humbles et pour les humbles, nous sommes prêts à donner notre vie. »
Parlant des impérialistes américains, Fidel a déclaré : « Ce qu’ils ne peuvent pas nous pardonner, c’est que nous soyons toujours là, et que nous ayons fait une révolution socialiste juste sous le nez des États-Unis ! »
C’est ainsi que la Révolution cubaine a annoncé avec défi sa nature socialiste au monde et aux États-Unis.
Fidel a ensuite accusé l’administration américaine d’entraver le développement pacifique de la nation cubaine, de détruire les ressources économiques de son peuple et la vie de ses citoyens, et a exigé que les États-Unis assument la responsabilité de cette agression.
« Cette Révolution, nous ne la défendons pas avec des mercenaires », a déclaré Fidel en parlant des pilotes engagés avec de l’argent américain qui avaient mené les bombardements, « Nous la défendons avec les hommes et les femmes du peuple. »
Alors que Cuba se préparait à repousser l’agression des États-Unis à Playa Giron, le peuple a acclamé le discours de Fidel et, les armes brandies, a affirmé sa défense militante du pays et la nature socialiste de la révolution qui se poursuit à ce jour.
« Qui a les armes ? » a demandé Fidel à la foule. « Quelles sont les mains qui brandissent ces armes ? Sont-ce des mains d’exploiteurs ? » Les gens ont brandi leurs armes au-dessus de leur tête et ont crié « NON ! » « Quelles sont les mains qui brandissent ces armes ? Ce ne sont pas des mains d’ouvriers ? Et qu’est-ce qui forme la majorité du peuple ? Une révolution où les humbles ont les armes est-elle démocratique ? Camarades ouvriers et paysans, ceci est la Révolution socialiste et démocratique des humbles, avec les humbles et pour les humbles. »
L’invasion par les mercenaires à Playa Giron faisait partie du Plan Pluton de la CIA, qui visait à établir une tête de pont en territoire cubain afin de créer un prétexte à l’intervention intéressée des États-Unis pour instaurer un régime fantoche au pouvoir. Elle a eu lieu alors qu’ils avaient déjà provoqué de nombreuses tragédies par des coups d’État, des interventions militaires et d’autres actes d’ingérence en Amérique latine et dans les Antilles. Ainsi, la victoire décisive sur les forces ennemies à la Playa Giron, qui est considérée comme étant la première défaite de l’impérialisme américain en Amérique latine, a eu une importance capitale non seulement pour Cuba, mais pour tous les peuples des Amériques.
Dans son discours prononcé le Premier mai 1961, après la victoire de Playa Giron, le légendaire chef de la Révolution cubaine Fidel Castro a déclaré que le type de patrie dont parlent les impérialistes est celui des parasites qui vivent du travail de la majorité, de ceux qui exploitent le plus grand nombre. La nouvelle patrie cubaine, a-t-il dit, est une patrie où les Cubains ont gagné le droit de contrôler leur destin et le droit de construire leur propre avenir qui sera nécessairement meilleur que celui du passé.
Parlant du gouvernement américain qui avait organisé le débarquement de la baie des Cochons, Fidel Castro a terminé son discours du Premier mai, par le défi qui a caractérisé Cuba jusqu’à ce jour. « Si M. Kennedy n’aime pas le socialisme, eh bien, nous n’aimons pas l’impérialisme ! », a déclaré Fidel, établissant l’engagement qui guide Cuba à ce jour.
L’exigence du peuple cubain et des peuples du monde que Cuba puisse forger sa voie indépendante, libre de toute ingérence des États-Unis, que ce soit l’agression armée, le terrorisme, le blocus économique, etc., est tout aussi pertinente aujourd’hui qu’elle l’était en 1961.
Soixante ans après sa victoire décisive à Playa Giron, la révolution cubaine continue de surmonter avec calme tous les obstacles, naturels ou artificiels, sur la voie de son développement socialiste. Soixante ans après Playa Giron, les impérialistes américains sont plus isolés que jamais. Les peuples du monde condamnent résolument le terrorisme des États-Unis contre Cuba et leur recours réactionnaire à la violence pour résoudre leurs différends avec Cuba ou toute autre nation. Les impérialistes américains devraient enfin tirer les leçons de leur défaite ignominieuse à Playa Giron et ne plus toucher à Cuba.
Vidéo
(Sources : Archives du LML, Granma International, www.fidelcastro.cu)