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Les fermiers indiens soulignent le premier anniversaire de leurs campements à la frontière de Delhi
– J. Singh –
Pour souligner le premier anniversaire des campements entourant Delhi, l’organisation qui chapeaute la lutte des fermiers, Sanyukta Kisan Morcha, a décidé d’envoyer des groupes de 500 fermiers au parlement indien à chaque jour, à partir du 29 novembre. Le 26 novembre, des rassemblements de masse auront lieu pour souligner l’anniversaire de l’arrivée des fermiers aux frontières de Delhi, après avoir brisé les barricades policières à Haryana et Uttar Pradesh.
Un mahapanchayat (réunion de masse) des fermiers a été organisé par les jeunes à Kala Sanghian, dans le district de Kapurthala, au Pendjab, le 6 novembre. Des milliers de fermiers sont venus parler sans peur de leur détermination à continuer de lutter jusqu’à ce que les lois anti-fermiers soient abrogées. Un jeune fermier a souligné que les derniers sondages montrent que le BJP a subi des revers dans 13 États par ce que le mouvement des fermiers est devenu un mouvement populaire partout en Inde. Un autre fermier qui arrivait de Kerala où les gens organisent des rassemblements en appui aux fermiers. Il a dit qu’à Kerala, les petits cultivateurs de thé sont tous partis ; les grands monopoles ont pris le contrôle de leurs terres. Adani y construit présentement un énorme port, mettant fin aux activités des petits pêcheurs. En raison de la structure et des lois, le gouvernement de Kerala n’a pas le pouvoir d’agir sur ces questions. Kerala est un gouvernement de gauche mais n’est pas en mesure de défendre les droits du peuple. Nous devons trouver des solutions à ce problème, a dit le fermier. Peu importe le parti au pouvoir, il ne défend pas et ne peut pas défendre les intérêts du peuple.
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Le 6 novembre, les fermiers aux morchas (les campements de protestation) autour de Delhi ont célébré le 35e anniversaire du décès du poète pendjabi Sant Ram Udasi. Ses poèmes et chansons révolutionnaires sont devenus des chansons reprises par les travailleurs et les jeunes dans les années 1970 et 1980. Ses chansons ont inspiré tout une génération, donnant courage à tous ceux et celles qui luttent pour une vie de dignité et de justice.
L’une de ses chansons a été d’une grande inspiration pour les fermiers, les travailleurs, les étudiants, les femmes, les Dalits et tous les opprimés :
Camarades des récoltes de l’automne et de l’été, aiguisez vos serpes,
levez vos marteaux, des rocs martelés jaillissent les flammes, et nous avons soif d’étincelles.
Il était d’origine Dalit et sa poésie dénonçait toutes les indignités dont étaient accablés les Dalits. Il a été torturé par les agences de police qui tentaient de le réduire au silence mais ils ne pouvaient pas éteindre son ardeur.
À Tripura, les musulmans sont présentement attaqués par des fiers-à-bras organisés par des complices du BJP, sous l’oeil bienveillant des agences de l’État et du gouvernement central. Des accusations en vertu de la Loi sur les activités illégales (Prévention), 1967 (UAPA) ont été portées contre plus de 100 personnes, dont deux avocats de la Cour suprême de l’Inde, qui étaient membres d’un comité d’enquête.
À Gauhati, dans la région d’Assam, les sikhs sont évincés de leurs terres par l’État, eux qui y sont établis depuis très longtemps. Cela fait partie de la stratégie de l’élite dirigeante de provoquer des carnages en incitant la haine et la violence basées sur la religion.
Le 7 novembre, dans la ville de Yuba, en Californie, des milliers de gens se sont rassemblés pour appuyer les fermiers indiens. Ils ont condamné l’État indien, ses attaques contre les fermiers et ses tentatives de scinder l’unité du peuple en l’attaquant sur une base religieuse. Des chanteurs, jeunes, femmes, fermiers et conseillers municipaux ont condamné le gouvernement indien pour ses lois anti-fermiers.
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Le 7 novembre était aussi le 104e anniversaire de la Révolution bolchévique en Russie. Elle a ouvert une nouvelle voie et établi le premier État des ouvriers, des fermiers et des autres travailleurs. Pour la première fois, elle garantissait le suffrage universel, l’éducation gratuite et les soins de santé gratuits et créait les conditions pour que les travailleurs puissent entreprendre de nouveaux exploits. Plusieurs révolutionnaires, fermiers et travailleurs se sont rendus dans ce nouvel État et ont vu de leurs yeux ce que les travailleurs y réalisaient. Le parti Ghadar y a envoyé des délégations pour rencontrer le dirigeant de cette révolution, V.I. Lénine et d’autres. Les leçons de la Grande Révolution socialiste d’Octobre et du démantèlement du premier État des travailleurs par la contre-révolution continuent d’inspirer les peuples partout dans le monde à élaborer leur propre stratégie pour le renouveau et la rénovation.
Le 7 novembre était aussi le 159e anniversaire du décès de Bahadur Shah Zafar, qui est devenu le dirigeant de la grande révolte de 1857, nommée la Première Guerre d’indépendance de l’Inde. Bahadur Shah Zafar avait 81 ans lorsque la révolte a éclaté. Il était un grand poète et sa plume servait la cause du peuple et il était le rédacteur du journal Payam E Azadi. Les Britanniques considéraient que ce journal était si dangereux que le simple fait d’en avoir un en sa possession était jugé un crime passible d’une condamnation à mort. Les Britanniques ont décapité tous ses fils. Ils lui ont offert la tête de deux de ses fils sur un plateau pour le punir de ses oeuvres. Ses couplets appelant à la révolte résonnent toujours dans les rues de Delhi. Il a été exilé à Burma et est mort à Rangoon le 7 novembre 1862. Dans un de ses poèmes, il disait :
Encore un assaut contre Delhi, oh ! Travailleurs de l’Inde
Pour anéantir les citadelles de l’oppression et de l’exploitation
Les ruelles, les rues et les quartiers retentissent de l’appel de Zafar.
(Photos : Kisan Ekta Morcha, Humanity First, N. Singh, S. Bal)