Vote sur l’indépendance le 1er octobre
L’Espagne multiplie les efforts pour empêcher la tenue du référendum catalan
Les Catalans affrontent l’escouade antiémeute de la police nationale
espagnole déployée pour arrêter le référendum le 1er octobre 2017.
La police espagnole a mis sous scellés 1 300 des 2 315 écoles catalanes qui doivent servir de bureaux de vote pour le référendum du 1er octobre sur l’indépendance, que le Tribunal constitutionnel d’Espagne a déclaré illégal. La police a aussi occupé le centre de télécommunications du gouvernement catalan. Des milliers de policiers espagnols sont présentement stationnés à bord de deux navires de croisière amarrés dans le port de Barcelone, pour empêcher tout vote « et ultimement pour garantir la souveraineté de l’Espagne sur la Catalogne », écrit un correspondant de la BBC. Les médias locaux font également état de restrictions été imposées au survol de Barcelone pendant la fin de semaine par des avions légers commerciaux et des hélicoptères « afin de prévenir que des activistes ne déploient des bannières ».
La police nationale espagnole brise les portes d’une école pour y
empêcher la tenue du vote.
Or, les gens cependant occupent des écoles pour les garder ouvertes pour le vote. Des centaines d’enseignants se sont rassemblés devant les quartiers-généraux du gouvernement catalan jeudi le 26 septembre, scandant « Nous serons ouverts ! » et « Nous allons voter ! ». Un site web (escolesobertes.eu – « écoles ouvertes ») a été créé pour que les électeurs sachent quelles écoles sont ouvertes.
Des Catalans ont campé devant les bureaux de vote deux jours avant le
référendum.
Des tracteurs ont aussi fait leur entrée dans les villes à partir de la campagne et sont stationnés tout près des écoles dans ce qui a été appelé une « tractorada ».
« Nous demandons que des tracteurs soient stationnés pacifiquement près des bureaux de vote pour que, s’ils essaient de les fermer, on les empêche de le faire ou on leur rend la tâche aussi difficile que possible », a dit à l’AFP un membre d’un groupe de fermiers, Gerard Batalla. « Laissez les tracteurs en place, sans rien faire d’autre. »
Les fermiers dépoient leurs tracteurs pour protéger les stations de vote contre la répression policière.
Le gouvernement catalan demande depuis cinq ans la tenue d’un référendum pour décider de l’indépendance de la Catalogne de l’Espagne. En vertu d’une loi adoptée par le parlement catalan, les dirigeants catalans disent qu’ils peuvent déclarer l’indépendance face à l’Espagne dans les 48 heures suivant le vote.
« Après la proclamation officielle des résultats, ce qui devrait prendre quelques jours, s’ouvre une période de 48 heures pour proclamer l’indépendance mais cela n’exclut pas la possibilité que nous fassions un appel dans la soirée du (dimanche) 1er octobre à s’asseoir et à résoudre cette question politiquement », a dit le président catalan Carles Puigdemont à BBC News le 29 septembre.
Des pompiers de Barcelone expriment leur solidarité avec le référendum
La BBC rapporte que « pendant ce temps, les tribunaux s’en sont pris à une application de téléphone intelligent qui a été lancée pour donner de l’information ».
La Haute cour de justice de Catalogne a ordonné à Google de supprimer l’application « On Votar 1-Oct » de son portail d’applications. Elle dit que l’application enfreint l’ordonnance de la cour suspendant le référendum. L’application a reçu plus de 1 100 appréciations cinq-étoiles et plusieurs personnes ont demandé à Google de ne pas obéir à l’ordre du tribunal », a rapporté la BBC qui ajoute que des domaines du site web officiel du référendum ont aussi été confisqués à plusieurs reprises.
La Catalogne est située dans le nord-est de l’Espagne. Ses 7,5 millions d’habitants représentent 16 % de la population espagnole. La Catalogne représente 25,6 % des exportations espagnoles, 19 % de son PIB et 20,7 % de ses investissements étrangers, selon les données fournies par le ministère de l’Économie, de l’Industrie et de la Compétitivité, Eurostat et la Banque d’Espagne. Le 29 septembre, le président du Parlement européen AntonioTajani a déclaré que le référendum était illégal mais qu’il allait travailler à une solution politique entre le gouvernement de Madrid et l’administration catalane.