The Yellow Brick Jail
- Poem by a Temporary Caregiver in a Montreal Residential and Long-Term Care Centre -
Workers' Forum received the following poem. Below is the French text, then our English translation.
La prison de briques jaunes Lorsque tous les matins, Elle se dirigeait vers la prison de briques jaunes, Elle enfilait son masque, sa jaquette, sa visière et ses gants Elle prenait l'ascenseur vers les étages supérieurs Et dans ces couloirs puants et
asphyxiants bordés de cellules Elle surveillait chaque prisonnier avec angoisse « Non, ne sortez pas, il ne faut pas sortir, Bientôt, bientôt, on pourra vous sortir, Non, ne vous levez pas,
vous allez tomber et vous faire mal, Bientôt, bientôt, on viendra vous aider Non, ne pleurez pas, il ne faut pas pleurer, Bientôt, bientôt, on pourra vous changer » Et lorsqu'elle
nourrissait une telle résidente Lorsqu'elle donnait à boire à un tel patient Lorsqu'elle peignait les cheveux à une telle autre Et lorsqu'elle offrait de l'espoir à un tel autre Elle s'offrait ainsi à elle-même de l'espoir Et lorsqu'elle étanchait la soif, Elle étanchait sa propre soif Et lorsqu'elle les soulevait, Elle se soulevait elle-même Ce n'était plus eux, mais elle maintenant, Lorsqu'elle crémait un corps, C'était toujours elle, Lorsqu'elle rassurait un patient C'était encore elle, Lorsqu'elle habillait un résident, C'était rendu elle. Elle qui était dans la
cellule Elle qu'elle regardait dans les yeux, Elle qui ne respirait plus, Elle qui ne pouvait sortir, Elle qui mourra seule, Et après avoir fini son shift, Après avoir donné ce qu'elle
pensait de l'espoir, Elle quittait enfin la prison de brique jaune vers chez elle, Et lorsqu'elle s'étendait dans la nuit, Les traces du masque et de la visière gravés dans sa chair Il ne lui restait plus que comme seul fantôme, Les corps perdus et les
promesses
brisées.
The Yellow Brick Jail When every morning, She'd make her way to the yellow brick jail, She'd don her mask,
gown, visor and gloves Take the elevator to the upper floors And from those smelly and suffocating cell-lined corridors Watch over each of the prisoners with anguish "No, don't go out, you mustn't go out, Soon,
soon, we'll be able to take you out, No, don't get up, you'll fall and hurt yourself, Soon, soon, we'll come to help you No, don't cry, you mustn't cry, Soon, soon, we'll be able to change you" And when she fed
one of the residents When she gave a patient something to drink When she combed another's hair And when she gave hope to yet another She offered hope to herself When she quenched their thirst, She quenched her
own thirst When she lifted them, she lifted herself It was no longer them now, but her When she put cream on a body, It was now her body, When she reassured a patient She reassured herself When she dressed a resident, She was now dressing herself. Herself in the cell Gazing into her own eyes, No longer breathing, No longer able to go out, She was the one who would die alone, And after finishing her shift, After giving what she felt was hope, She would finally leave the yellow brick jail for home, And when she lay down at night, The traces of the mask and visor etched on her skin The ghosts haunting
her Were the lost bodies and the broken promises.
This article was published in
Number 61 - September 15, 2020
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The Yellow Brick Jail >
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