À titre d'information
Revue d'un article du New York Times pour justifier des stratagèmes pour payer les riches
La garde d'enfants est la préoccupation première du point de vue du lieu de travail
Andy
Ortiz, le responsable des ressources humaines pour un fournisseur de
soins de santé du sud de la Californie, est cité dans un
article du NYT[1] : « La garde d'enfants est devenue la
préoccupation numéro 1 du point de vue des lieux de
travail ». Ortiz dit que la garde d'enfants « est quelque
chose qui doit être abordé au niveau national,
étatique ou local ». (Notons que l'auteur de l'article
s'empresse ensuite d'abandonner la garde d'enfants en tant que
problème numéro 1 en faveur, du moins pour l'instant, du
manque de tests pour la COVID-19.) L'article
indique qu'environ un tiers des employeurs offrent à leurs
employés des rabais ou des subventions pour la garde d'enfants.
Les employeurs qui refusent de fournir cette prestation se plaignent
que « l'augmentation des responsabilités de soins [pour
leurs employés] avait rendu plus difficile de maintenir la
même productivité ». L'article
indique que les employeurs qui assument la responsabilité
sociale ou le financement des services de garde d'enfants pour leurs
employés sont devenus « surchargés » pendant
la pandémie. « Le secteur privé a assumé des
charges que, selon de nombreux économistes, le gouvernement est
mieux placé pour assumer », écrit l'auteur. Il
utilise la crise de la pandémie pour renforcer son argument
selon lequel les employeurs ne devraient pas être «
laissés à eux-mêmes » face aux
problèmes sociaux. Les programmes sociaux pour faire face à la pandémie
L'article cite Jonathan Kolstad, un économiste spécialisé en santé à l'Université de
Californie : « Bien avant que tout le monde ne se soucie de ce genre de choses, nous avions
l'habitude d'utiliser les maladies transmissibles et les pandémies comme définition d'une
intervention gouvernementale évidente. »
Il est admis que sans de vastes programmes sociaux dans le domaine
de la santé et un
gouvernement qui assume la responsabilité sociale, les
États-Unis sont mal préparés à vaincre
la pandémie et sont par conséquent confrontés
à des pertes de vies et des souffrances terribles.
Le système de santé américain est connu pour
être détenu et contrôlé de manière
privée,
toutes ses parties disparates se faisant concurrence pour les «
clients » et le profit. La réalité
de la pandémie a révélé quel
désastre crée l'absence d'un système de soins de
santé socialisé
et universel, où toutes ses parties collaborent pour atteindre
l'objectif de répondre aux besoins
de santé de toutes les personnes de manière
coopérative et égale tout au long de leur vie.
Dans un pays de production socialisée moderne, le manque de
médecine socialisée et le but de
coopérer pour le bénéfice mutuel de tous est une
catastrophe pour le peuple et la société.
« Le recours excessif au secteur privé » pour fournir des programmes sociaux « a eu un coût
considérable pour l'économie », indique l'article du NYT. L'auteur veut des
programmes sociaux ciblés, qui paient les riches, parlant plus particulièrement du dépistage du
virus. Il soutient sans preuve ni explication que le gouvernement fédéral aurait pu en grande
partie empêcher le licenciement massif de plus de 10 millions de travailleurs s'il était
intervenu plus vigoureusement pour payer des entreprises privées pour le dépistage de la
COVID-19.
« Le gouvernement fédéral était le mieux
placé, et les employeurs étaient peut-être les
moins
équipés, pour diriger l'effort que les experts en
santé publique jugent essentiel pour relancer
l'économie : des tests généralisés, pour
identifier les personnes susceptibles d'être infectées
même si elles ne présentent pas de symptômes
», écrit l'auteur.
Cette façon de centrer l'attention sur le dépistage
est une tactique impérialiste pour détourner
l'attention de l'ensemble des relations humaines et de ce qu'elles
révèlent dans le présent, en
particulier la nécessité d'investir le peuple du pouvoir
politique pour s'attaquer aux problèmes
auxquels lui, l'économie et la société sont
confrontés. La pandémie révèle l'absence
flagrante
de pouvoir du peuple pour s'attaquer aux problèmes tels qu'ils
se présentent et trouver et
mettre en oeuvre des solutions. La suggestion facile de l'article de
dépistage par le
gouvernement comme solution miracle à la pandémie est un
exemple de la tendance régressive
de l'élite dirigeante de vouloir nier aux travailleurs le
pouvoir de se mobiliser, le facteur
humain/conscience sociale, de s'attaquer aux problèmes et de les
résoudre.
L'article continue dans cette veine : « Une étude récente de la Fondation Rockefeller estime
que le pays devait effectuer 200 millions de tests de COVID-19 par mois juste pour pouvoir
faire fonctionner en toute sécurité des écoles et des maisons de retraite, sans parler des autres
lieux de travail comme les usines, restaurants et magasins de détail. Au début septembre,
moins de 25 millions de tests par mois étaient signalés.
« De nombreux économistes estiment que ce manque à gagner est une défaillance du marché
que le gouvernement fédéral aurait pu éviter. Les fabricants de tests et de fournitures de test,
supposant que la demande se tarirait une fois la pandémie passée et que les employeurs et les
compagnies d'assurance seraient prêts à payer seulement une certaine partie des coûts des tests
entre-temps, ont rechiné devant les coûts initiaux élevés de l'augmentation de la production.
Seul le gouvernement aurait pu leur garantir un retour suffisant sur cet investissement - par
exemple en promettant d'acheter ce que les fabricants ne vendaient pas. »
Mais l'augmentation de la capacité de test est insuffisante selon l'auteur de l'article en raison
du manque de direction et de soutien du gouvernement. Les experts de l'industrie lui ont dit
que le simple fait d'ajouter de la capacité ne suffisait pas et ils prouvent leur point de vue en
démontrant que la capacité de tests dépasse en fait la demande. Certains laboratoires
rapportent qu'« ils ont la capacité d'effectuer deux ou trois fois plus de tests qu'ils ne font
actuellement. Le problème est que les décisions sur l'opportunité de tester les travailleurs
incombent souvent à des employeurs individuels, qui ont des opinions différentes sur l'utilité
des tests. » Le prix moyen d'un test COVID-19 aux États-Unis est de 100 $. L'auteur
écrit que l'objectif de faire de l'argent dicte les
décisions de tester ou
non. Il se plaint que les décisions ne sont pas fondées
sur la question de savoir si les tests
aideront dans la lutte générale contre la
pandémie, mais sur les intérêts privés
d'entreprises ou
de secteurs spécifiques. Il donne l'exemple des ligues sportives
professionnelles et des
productions théâtrales qui « ne sont pas
prêtes à risquer des infections et ont accepté les
coûts
de dépistage du virus chez les travailleurs ».
La situation dépend des calculs privés de l'entreprise
en question « s'il faut payer pour des
tests fréquents et généralisés ».
« De nombreux dirigeants estiment que les tests sont de peu
de valeur car ils peuvent en grande partie prévenir les
épidémies sur le lieu de travail grâce à
des mesures moins coûteuses telles que des équipements de
protection et la distanciation.
Certains considèrent les tests davantage comme un service public
-- une mesure qui aide à
limiter le nombre de personnes infectées circulant dans la
communauté mais pas qui améliore
nécessairement les résultats nets. »
L'article cite un cadre supérieur d'une grande entreprise qui dit sans détour : « Je ne pense
pas aux avantages pour la santé publique. Mon obligation est envers nos actionnaires. »
Selon l'auteur, la « même logique » ou le
même objectif de profit privé « s'applique à
d'autres décisions ». « Les employeurs sont
généralement disposés à faire des
investissements
lorsqu'ils estiment que ces investissements profiteront à leur
entreprise. Mais ils hésitent à
assumer les coûts alors que c'est principalement le public qui en
profite, auquel cas il
incombe au gouvernement d'intervenir. »
L'article cite Zack Cooper, économiste à la Yale School of Public Health : « Il aurait fallu
une intervention fédérale pour obtenir le volume de tests dont nous avions besoin. Un
organisme central agrégeant la demande, envoyant un signal assez clair aux entreprises. »
L'auteur revient à l'exemple de la garde d'enfants, qui plus
tôt dans l'article était le problème
numéro 1 : « La plupart des employeurs ne subventionneront
les services de garde d'enfants
que s'ils peuvent récupérer les coûts grâce
à une baisse de l'absentéisme et du roulement du
personnel, de sorte qu'ils dépensent moins que ce qui est
idéal.
« De même, les employeurs éviteront généralement les licenciements s'ils estiment qu'il est
moins coûteux de soutenir les travailleurs pendant les périodes de passage à vide que de
recruter et de former de nouveaux travailleurs une fois que l'entreprise reprend. Mais les
avantages de garder les gens au travail sont beaucoup plus importants – cela contribue à
maintenir les dépenses de consommation et évite aux travailleurs des rupture d'emploi qui les
marque pour la vie. Si nous perdons ces personnes, nous aurons une autre décennie de
chômage. Ce n'est pas seulement mauvais pour eux, c'est mauvais pour leurs familles, pour
leurs communautés – c'est mauvais pour l'économie dans son ensemble. »
Le refus de l'auteur de voir que le contrôle impérialiste de l'économie et l'objectif étroit du
profit privé maximal est la base réactionnaire de tout ce qui concerne l'économie, la politique
et la société est à la fois typique et irresponsable. Cela empêche la libération du facteur
humain/conscience sociale et empêche la prise de mesures collectives pour résoudre les
problèmes. Ne pas voir la contradiction entre le caractère socialisé de la base économique et
des forces productives et les rapports de production dépassés et destructeurs contrôlés par le
privé est inacceptable car c'est précisément ce que révèle encore une fois la situation
actuelle.
L'auteur reconnaît l'objectif régressif
impérialiste quand cela fait son affaire, sans jamais
relier les différents éléments entre eux pour
aboutir avec une analyse cohérente qui reconnaît
ce qui doit être changé si l'on veut résoudre les
problèmes et faire avancer la société.
L'artifice jette un voile sur l'argumentation rationnelle pour
dissimuler la réalité, retardant
ainsi la résolution des problèmes d'une manière
qui favorise le peuple. Le contexte donné est
que si seulement il y avait de meilleures politiques, la vie serait
meilleure. Cela revient en
pratique à refuser de traiter les relations humaines qui
existent et ce qu'elles révèlent. Tout est
réduit à une question d'avoir une compréhension
correcte, ou une conscience, et la vie sera
parfaite. En fait, notre conscience sociale reflète notre
être dans la société. Le problème n'est
pas d'acquérir des idées correctes pour façonner
des politiques correctes, mais de s'unir dans
l'action pour la défense des droits de tous. En activant le
facteur humain/conscience sociale,
des solutions peuvent être trouvés aux problèmes
auxquels le peuple est confronté. Note 1. « The Private Sector Can't Pay for Everything », Noam Scheiber, New York Times, 9 octobre 2020
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