L'héritage colonial raciste du Canada
- Lettre à la rédaction -
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Les participants à la marche pour la restitution
du territoire, à Toronto, le 9
octobre 2020, s'unissent aux Six Nations et
à leur occupation de la région appelée
restitution de 1492 du territoire de la
rivière Grand. (N.G. Farreal)
Parallèlement aux attaques en Nouvelle-Écosse, un
juge de l'Ontario a ordonné aux défenseurs de la
terre des Six Nations de Grande Rivière de quitter
la région appelée 1492 Land Back Lane sur le
territoire de la rivière Grand, sur les terres des
Six Nations près de Caledonia, sous peine
d'arrestation. La Police provinciale de l'Ontario
semble se mobiliser encore une fois pour la
répression violente des défenseurs de la terre
autochtones.
Tous ces problèmes trouvent leur source dans
l'héritage colonial raciste que l'on appelle
Canada. Lorsque la nouvelle de la violence en
Nouvelle-Écosse a éclaté, j'ai immédiatement pensé
à des agents de police infiltrés qui se livraient
à de sales coups, comme c'est habituellement le
cas. Chaque fois que les travailleurs sont
confrontés à l'insécurité de leurs moyens de
subsistance et de leur avenir, les agents de
l'État en viennent à blâmer les minorités
nationales, les peuples autochtones et les
immigrants pour leurs problèmes. De cette manière,
les gouvernements, les entreprises et les riches
oligarques, ceux qui détiennent réellement le
pouvoir et établissent la direction de l'économie,
essaient d'éviter la responsabilité et une
nouvelle direction. Pire encore, le gouvernement
et les pouvoirs policiers, qu'il s'agisse de la
police locale, de la GRC ou de l'armée, sont
appelés à imposer une « paix » raciste et à
remettre les choses en ordre comme s'ils étaient
des parties désintéressées.
![](http://cpcml.ca/images2020/IndigenousPeoples/Historical/big-bear.jpg)
Chef cri Mistahi Maskwa (Big Bear)
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Nous voyons bien que la mission initiale de la
GRC était de supprimer les peuples autochtones des
Prairies. Voir la photo ci-contre du grand chef
cri des Prairies Mistahi Maskwa (Big Bear)
emprisonné, humilié et enchaîné juste avant sa
mort en 1888. Son « crime » était
d'avoir dirigé la résistance de son peuple à
l'assaut de l'État canadien colonial raciste.
L'industrie de la pêche en mer a été exploitée et
détruite pendant des décennies par de grandes
entreprises privées avec l'aide des gouvernements
à tous les niveaux qui leur donnent le feu vert
sur le plan de la loi. La vie d'un pêcheur est
précaire et « saisonnière » et
l'industrie est passée en quelques
générations de petits bateaux à une pêche en
grande partie commerciale, alors que la pêche
côtière était constamment menacée de destruction
par les géants de la pêche en haute mer. La vie
des gens a été bouleversée, comme à Terre-Neuve
avec la destruction de la pêche à la morue. Pour
tenter d'échapper à cette tourmente, les gens font
des pieds et des mains, cherchent à survivre et à
trouver des solutions.
Une partie de la recherche de solutions consiste
à déterminer qui est responsable des problèmes et
quelle force et quelle conscience sociales
fourniront une voie vers l'avant et donneront
naissance au nouveau. L'élite dirigeante fait tout
ce qui est en son pouvoir pour empêcher les
travailleurs de voir qu'ils sont la solution en
trouvant et en forgeant une nouvelle direction
prosociale pour l'économie et le pays. Une des
méthodes les plus courantes pour contrecarrer
l'ambition du peuple à trouver des solutions qui
servent ses intérêts communs est de diviser le
peuple et de dresser les gens les uns contre les
autres plutôt que contre l'élite dirigeante, son
État colonial et ses pouvoirs de police.
Le fait que la pêche autochtone ne représente
qu'une petite partie des prises de homard est une
preuve irréfutable qu'il y a anguille sous roche,
c'est-à-dire une incitation délibérée à la haine
et aux tensions envers les peuples autochtones par
ceux qui sont au pouvoir. La ministre fédérale des
Pêches, Bernadette Jordan, a attisé les flammes de
la façon habituelle à peine voilée des libéraux en
disant essentiellement que les Autochtones
braconnent le homard. Jordan, qui est également la
députée d'une communauté de pêche rurale en
Nouvelle-Écosse, a déclaré que la conservation «
sous-tend tout ce que nous faisons »,
ajoutant que les stocks de homard de la
Nouvelle-Écosse demeurent sains. De cette manière
détachée, les libéraux entendent se cacher
derrière l'environnementalisme comme moyen de
justifier le déni des droits ancestraux des
peuples autochtones. « Nous n'irons jamais de
l'avant avec un plan qui menace la santé de
l'espèce », a déclaré Jordan. Elle n'a pas
répondu directement lorsqu'on lui a demandé si le
droit issu du traité de pêcher pour gagner sa vie
s'étendait à la pêche en dehors de la saison du
homard réglementée par l'État.
Lorsque les attaques actuelles contre les
pêcheurs autochtones ont éclaté en septembre,
Jordan a clairement indiqué qu'Ottawa était
opposée à toute pêche en dehors de la saison
réglementée. Quant à la définition de ce qui
constitue des droits ancestraux et issus de
traités, et même à la décision du tribunal
colonial concernant le droit à une « subsistance
convenable » pour les pêcheurs autochtones,
Jordan a déclaré que la question doit être
tranchée par des négociations avec chaque Première
Nation. Elle a dit qu'une définition « mur à
mur » n'était pas une option. C'est bien
cela, lier les mains de toutes les Premières
Nations en les forçant à consacrer du temps et des
ressources à des avocats et à des frais juridiques
pour plaider devant les tribunaux coloniaux tout
en déchaînant dans la pratique la violence raciste
et en privant les peuples autochtones de leurs
droits ancestraux et issus de traités.
Se cachant derrière le verbiage libéral habituel
au lieu de parler clairement de ce qui lui passe
par la tête, Jordan a déclaré : « C'est une
question très complexe et elle varie d'une
communauté à l'autre. Nous ne pouvons pas dire aux
Premières Nations ce qu'est un moyen de
subsistance convenable. »
Vous ne pouvez pas dire aux Premières Nations
comment vivre ? ! ! Votre État
colonial raciste n'a jamais cessé une seconde de
dire aux peuples autochtones comment vivre. S'ils
ne suivent pas votre diktat et vos règlements, ils
sont jetés en prison ou tués !
Imaginez ! Blâmer les peuples autochtones
pour la destruction de l'environnement et la
surpêche ! Incroyable ! Qui sont les
libéraux et leurs tribunaux pour dire aux
Premières Nations quel genre de subsistance elles
peuvent avoir ! ? Est-ce «
convenable », « moyen », peut-être un
pourcentage du total des pêcheries ?
Devrions-nous leur assigner une valeur en dollars
comme le font les impérialistes pour tout ?
Avez-vous dit au propriétaire milliardaire de
Clearwater Seafoods qu'il ne devrait exproprier
qu'une quantité « convenable » de la valeur
que ses pêcheurs et autres travailleurs
produisent ? Les riches oligarques comme les
empires des familles Irving et McCain renfrognent
devant toute réglementation ou contrôle de leur «
droit » de tirer le maximum de profit de
leurs opérations.
Ces agents du gouvernement libéral sont une
farce, mais aussi une bande de racistes coloniaux
condescendants qui complotent toujours dans le dos
du peuple. Avons-nous besoin d'une
autre enquête sur la violence récente contre
les peuples autochtones en Colombie-Britannique,
en Ontario, au Québec et partout au pays, comme
l'a montré l'Enquête sur les femmes et les filles
autochtones disparues et assassinées ? Vous,
les libéraux, n'avez même pas encore abordé les
conclusions des autres enquêtes menées par l'État,
comme la Commission McDonald sur les actes
illicites de la GRC.
Le gouvernement Trudeau et le gouvernement Harper
avant lui n'ont pas agi pour mettre fin à la
violence contre les peuples autochtones. Dans ce
cas en Nouvelle-Écosse, vos agents de la GRC sont
restés à l'écart tout en regardant et filmant la
violence contre la Première Nation Sipekne'katik.
Cela me porte à croire que la GRC est prête à
intervenir si la résistance des Mi'kmaq
s'intensifie et à intervenir pour intensifier la
violence comme elle l'a fait ailleurs, comme à
Caledonia. Cette même année, nous avons vu la GRC
arrêter violemment les défenseurs de la terre du
territoire des Wet'suwet'en en
Colombie-Britannique.
Les Canadiens ont une longue et fière histoire de
défense contre la violence organisée par l'État,
avec des organisations comme le Comité de défense
indien et le Front du peuple. Lorsqu'ils ont été
attaqués dans les années 1980, les gens
d'origine indienne dirigés par le camarade Hardial
Bains se sont d'abord et avant tout défendus sur
la base d'une mobilisation politique maximum du
peuple pour défendre les droits de tous. Ils ont
activé le facteur humain/conscience sociale pour
défendre les droits de tous parce que c'est là que
réside notre sécurité, certainement pas dans
l'État colonial raciste et ses pouvoirs de police.
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Volume 50 Numéro 65 - 24 octobre 2020
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