Les plans de sauvetage des projets miniers et métallurgiques privés risqués

D'autres exemples de plans de sauvetage par les gouvernements et de cadeaux faits aux riches intérêts privés sont le cas du lithium, un autre minéral critique, et les diamants industriels. En juillet 2019, le prix du marché mondial des produits de base tels que le carbonate de lithium a chuté à une valeur inférieure à 10 $/kg en raison « d'une avalanche continue d'approvisionnement en lithium, provenant principalement d'Australie ». Cela a forcé de nombreux projets miniers en cours de démarrage à faire faillite, comme ce fut le cas pour Nemaska Lithium qui possédait une mine de spodumène contenant du lithium dans la région de la baie James dans le nord du Québec et une usine de traitement pour créer un concentré de lithium de haute qualité à Shawinigan, au Québec.

Après avoir mis 80 millions de dollars de fonds publics dans l'entreprise privée minière et métallurgique Nemaska Lithium en mai 2018, le gouvernement du Québec est venu à nouveau à la rescousse de l'entreprise qui a déposé son bilan en décembre 2019. Le 20 août de cette année, le ministre de l'Économie et Innovation, Pierre Fitzgibbon, a annoncé que le gouvernement du Québec rachèterait Nemaska Lithium avec deux autres entreprises privées, le groupe Orion Mine Finance, le plus grand créancier garanti de Nemaska, et Pallinghurst, une société de capital-investissement minier et métallurgique britannique. Le gouvernement du Québec paiera une grande partie des 146,5 millions de dollars de dettes dues en partie par Orion. De nombreux petits investisseurs qui avaient investi leurs économies dans cette entreprise ont tout perdu. Le gouvernement du Québec ajoutera de 200 à 300 millions de dollars de fonds publics afin de garder Pallinghurst comme « partenaire » du plan de sauvetage.

Pour justifier ces énormes remises d'argent, le ministre Fitzgibbon déclare : « Le projet de Nemaska Lithium est un projet stratégique pour le Québec et pourra contribuer à la relance économique », ajoutant que le développement de la filière de la batterie pour les véhicules électriques est au coeur des priorités gouvernementales. « Il est primordial d'implanter le plus de maillons possible de cette filière, allant de l'extraction des minerais à la fabrication de batteries, afin que le Québec puisse en récolter le maximum de bénéfices. »

C'est le même Orion Mine Finance qui s'est associé à Blackstone en 2015 pour acquérir une partie de la mine de diamants Renard de Stornoway dans la région de la baie James au Québec qui a également déclaré faillite en novembre 2019, à un moment où le prix du marché mondial des diamants industriels plonge à de nouveaux creux. Cela s'est produit après que le gouvernement du Parti québécois de Pauline Marois et le gouvernement libéral de Couillard ont autorisé la dépense de 300 millions de dollars de deniers publics pour construire la route d'accès de 143 km à la mine et utilisé 122 millions de dollars de deniers publics pour acheter 26 % des actions de Stornoway, ce qui en fait le plus gros investisseur dans le projet minier Renard.

(Sources : Gouvernement du Québec, Globe and Mail, Mining.com)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 65 - 24 octobre 2020

Lien de l'article:
Les plans de sauvetage des projets miniers et métallurgiques privés risqués


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca