L'aide financière de l'État aux compagnies aériennes privées

La crise chez Air Canada et WestJet

Le gouvernement va de l'avant pour déclarer Air Canada et WestJet « des entreprises d'importance systémique » qui vont recevoir d'une façon ou d'une autre plus de fonds publics.

Les deux sociétés ont annoncé depuis mars une réduction massive de leur personnel. Air Canada a déjà profité de la subvention salariale fédérale de 75 % avec la réembauche de 16 000 employés mis à pied. Malgré cette aide, Air Canada a annoncé qu'elle mettra à pied à partir du 7 juin plus de la moitié de ses 38 000 employés. Les licenciements toucheront un minimum de 19 000 employés et pourraient atteindre 22 800. Air Canada a déclaré que ces travailleurs en congé ne recevront plus la subvention salariale, mais devront plutôt demander une autre aide fédérale même si le gouvernement a prolongé la Subvention salariale d'urgence du Canada d'urgence du Canada jusqu'à la fin août. Air Canada a cloué au sol quelque 225 avions et réduit sa capacité de vol de 95 %. WestJet a pris des mesures similaires.

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré qu'il avait des discussions avec les compagnies aériennes concernant une nouvelle aide financière publique. M. Trudeau a déclaré : « Nous aurons des conversations avec Air Canada comme nous le ferons avec les compagnies aériennes de tout le secteur pour essayer de voir la meilleure façon de surmonter cette pandémie particulière. »

Trudeau n'a pas donné plus de détails sur la forme de l'aide, s'il s'agissait d'un sauvetage, d'une participation fédérale au capital de l'entreprise ou si Ottawa était disposé à contribuer aux obligations de l'entreprise en matière de pensions et de prestations de santé. Trudeau a rappelé que les compagnies aériennes et d'autres gros employeurs peuvent également accéder au programme de financement provisoire nouvellement annoncé qui est mis à la disposition des entreprises avec au moins 300 millions de dollars de revenus afin qu'elles puissent rester ouvertes, garder les employés sur leur liste de paie et éviter les faillites.

Comment les travailleurs aériens actifs, licenciés et retraités devraient-ils réagir face à cette situation ? Que voudraient-ils que le gouvernement fasse ?

Devraient-ils accepter un sauvetage public d'Air Canada et de WestJet, même s'il s'agit d'entreprises privées qui répondent à leurs propriétaires et servent leurs intérêts privés ? Le cartel d'investissement impérialiste ONEX est le propriétaire majoritaire de WestJet.

Si les compagnies aériennes sont « des entreprises d'importance systémique » pour l'économie et le pays, ne devraient-elles pas être placées sous le contrôle d'une autorité publique redevable au peuple ? Est-ce que cela ne nécessite pas un changement d'objectif de l'autorité actuelle par lequel la prise en charge par des intérêts privés étroits est remplacée par une prise en charge par le peuple qui a le pouvoir de décision ? Est-ce que cela ne nécessite pas de donner la priorité aux entreprises que les travailleurs définissent comme « systématiquement importantes et viables » ? De telles entreprises n'auraient pas comme raison d'être le profit privé pour des propriétaires privés, mais seraient guidées par un objectif de servir le pays, le peuple et l'édification nationale. Cela nécessiterait à son tour un changement dans la façon dont l'opinion publique est créée et sur qui contrôle le processus de prise de décision. La façon d'y arriver est de se faire entendre sur les développements en fonction de ce qui sert le peuple, non pas ce qui paie les riches. Dans la situation actuelle, les travailleurs des compagnies aériennes et les autres sont appelés à mettre de l'avant leurs propres réclamations sur ce qui est requis en ce moment.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 35 - 23 mai 2020

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