Contestation judiciaire déposée contre l'approbation environnementale du gazoduc Coastal GasLink


Les chefs héréditaires expulsent Coastal Gaslink de leur territoire, le 4 janvier 2020

Les chefs héréditaires Wet'suwet'en ont déposé une demande de révision judiciaire de la décision de l'Agence d'évaluation environnementale de la Colombie-Britannique (AÉO) de prolonger pour une autre période de cinq ans le certificat environnemental pour le gazoduc proposé par Coastal GasLink dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique pour le transport de gaz fracturé.

La demande conteste la décision de l'AÉO de prolonger les permis malgré plus de 50 cas de non-conformité par Coastal GasLink et le manquement à y inclure les récentes conclusions de l'enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. L'enquête a trouvé des liens directs entre les industries extractives, les « campements d'hommes » et la violence accrue contre les femmes autochtones.

Wet'suwet'en Dinï ze 'et Ts'akë ze' (chefs héréditaires) sont unis dans la poursuite de cette action en justice. La loi canadienne reconnaît la gouvernance traditionnelle Wet'suwet'en, comme la Cour suprême l'a explicitement déclaré dans la décision déterminante Delgamuukw-Gisday'wa et réaffirmé dans l'affaire Canfor c. Sam.

« Coastal GasLink a bafoué à maintes reprises les conditions énoncées dans son certificat précédent, et n'a montré que du mépris pour notre peuple. Mes cousines sont parmi les femmes et les filles assassinées et disparues, la Colombie-Britannique ne doit pas être autorisée à contourner les règles pour faciliter les opérations qui menacent la sécurité des femmes Wet'suwet'en », a déclaré Dinï ze 'Smogelgem, l'un des chefs héréditaires du clan Lakshamshu (épilobe et hibou).

« Cette affaire concerne la remise en question de l'intégrité du processus d'évaluation environnementale. En recommandant que CGL se voit accorder une prolongation de projet de cinq ans, l'AÉO a manqué à son obligation légale d'examiner correctement les faits, a abdiqué sa responsabilité de se questionner quant aux dommages potentiels de ce projet, et a pris une décision injustifiée et injustifiable », a déclaré Caily DiPuma de Woodward and Co., conseiller juridique des Wet'suwet'en. « La confiance du public dans l'administration du système d'évaluation environnementale de la Colombie-Britannique exige que l'AÉO soit tenu responsable de ses manquements. »

Cette contestation juridique survient à un moment où les Canadiens dans leur ensemble sont de plus en plus préoccupés par l'épidémie croissante de violence contre les femmes autochtones. Le rapport final de l'Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées a appelé à une action immédiate pour lutter contre « une pratique sociale génocidaire, délibérée et raciale » du Canada et a constaté que « les camps de travailleurs, associés à l'industrie d'extraction de ressources entraînent des taux plus élevés de violence à l'égart des femmes autochtones dans les camps mêmes et dans les communautés voisines. »

Le peuple Wet'suwet'en, sous la gouvernance de ses chefs héréditaires, n'a jamais consenti au projet de gazoduc Coastal GasLink. Cette action en justice vise à renverser la décision de l'AÉO de prolonger le certificat de Coastal GasLink en raison d'un modèle établi de non-conformité de la part du promoteur du projet. Les Dinï ze 'et Ts'akë ze' continuent de résister à la violence coloniale et sexiste contre le peuple Wet'suwet'en et de protéger le territoire des Wet'suwet'en pour les générations futures.


L'action à Comox en appui aux Wet'suwet'en, le 3 février 2020

(6 février 2020. Photos : LML, Wet'suwet'en)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 7 - 8 février 2020

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Contestation judiciaire déposée contre l'approbation environnementale du gazoduc Coastal GasLink - Chefs héréditaires Wet'suwet'en


    

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