Le Nouveau-Mexique poursuit l'administration Trump pour ses politiques d'immigration

La gouverneure Michelle Lujan Grisham a annoncé, au nom de l'État du Nouveau-Mexique, qu'elle poursuit en justice le gouvernement des États-Unis pour tenter d'empêcher la mise en liberté sans discernement par l'administration Trump des migrants dans les communautés des régions frontalières de cet État, en violation de la politique de la « mise en liberté sécuritaire » du gouvernement fédéral, ce qui fait en sorte que des individus et des familles sont laissés à eux-mêmes et doivent être pris en main par les gouvernements locaux et des organisations à but non lucratif. La plainte vise aussi à obtenir un remboursement pour les coûts encourus par l'État en raison de la dérogation du gouvernement fédéral à sa responsabilité d'administrer le système d'immigration de ce pays et les demandes d'asile.

Déposée auprès de la Cour de district des États-Unis pour le district du Nouveau-Mexique, la plainte de la gouverneure et de la ville d'Albuquerque en tant que codemanderesse conteste l'abandon par le gouvernement fédéral de son programme de mise en liberté sécuritaire de longue date, qui permettait aux personnes demandant asile d'obtenir de l'aide en attendant d'arriver à leur destination finale pendant que leur demande est traitée. On a laissé tomber cette politique de façon soudaine et illégale, sans avertissement et sans permettre aux juridictions concernées de dire leur mot, y compris l'État et la ville d'Albuquerque. Les décisions politiques du gouvernement fédéral ont eu de nombreuses et multiples répercussions sur l'État du Nouveau-Mexique et sur les demandeurs d'asile, qui ont dû subvenir à leurs besoins dans les communautés du Nouveau-Mexique adjacentes à la frontière. Alors que l'État et les communautés frontalières ont tenté d'éviter une exacerbation de la crise humanitaire déclenchée par cette politique, le prix à payer pour le Nouveau-Mexique a été très élevé et il n'y a aucune indication que la situation va s'améliorer.

L'État et la ville demandent au tribunal d'annuler la résiliation par le gouvernement fédéral de sa politique de mise en liberté sécuritaire, puisqu'elle est sans valeur et sans effet juridique. Ils demandent aussi que la Cour impose des injonctions préliminaires et permanentes exigeant des défendeurs en question de fournir aux individus et aux familles demandeurs d'asile une aide équivalente à celle prévue dans la politique de mise en liberté sécuritaire, et qu'elle exige un remboursement des dépenses encourues par l'État et la ville à la suite de l'abandon illégal de la politique de mise en liberté sécuritaire.

La plainte nomme le secrétaire par intérim du département de la Sécurité intérieure des États-Unis, Kevin McAleenan, le directeur par intérim du Service de l'immigration et de l'application des règles douanières (ICE), Mark Morgan, le directeur adjoint du ICE, Matthew Albence, la directrice générale associée des Opérations d'application de la loi et de renvoi du ICE, Nathalie Asher, et la dirigeante de la Patrouille frontalière des États-Unis, Carla Provost.

« L'administration Trump a systématiquement et de toute évidence échoué dans sa réponse à la crise humanitaire à notre frontière méridionale et au traitement des questions légitimes touchant à la sécurité frontalière, a dit la gouverneure Lujan Grisham. Le président a montré à maintes reprises qu'il n'était intéressé qu'à démoniser les gens vulnérables qui arrivent à la frontière, incitant des craintes non fondées au sujet de la sécurité nationale tout en n'entreprenant aucune action pour, de façon concrète et proactive, protéger les immigrants et nos communautés de la frontière méridionale de la traite des personnes et du narcotrafic. Il y a une absence de leadership. Ce sont les communautés du Nouveau-Mexique qui ont pallié le vide qui a été créé. Mais des solutions à long terme sont requises. Le but de la poursuite juridique est de protéger, de façon équitable, les Nouveaux-Mexicains et les gouvernements locaux, d'une part, et les demandeurs d'asile de l'Amérique centrale et d'ailleurs qui ont souffert de la négligence des décideurs de Washington, de l'autre. »

« Ce sont les organisations et volontaires religieux locaux qui doivent réparer les dégâts de l'administration fédérale sur la question de l'immigration, a dit le maire Tim Keller. Lorsque le gouvernement fédéral a abandonné la politique de 'mise en liberté sécuritaire', il a abandonné les États frontaliers. Les membres compatissants de la communauté d'Albuquerque ont répondu à l'appel et sont venus en aide à ces familles dépourvues au moment de transiter par notre ville dans leur difficile voyage, et notre ville a répondu à l'appel en appuyant nos voisins et amis dans cet effort. Il est temps que l'administration fédérale fasse sa part et assume ses responsabilités juridiques envers ces familles, notre État et notre ville. »

En avril, le comté de San Diego a déposé une poursuite semblable auprès de la Cour de district des États-Unis de la Californie du Sud.

(10 juin 2019. Traduction: LML)


Cet article est paru dans

Volume 49 Numéro 23 - 15 juin 2019

Lien de l'article:
Le Nouveau-Mexique poursuit l'administration Trump pour ses politiques d'immigration - Bureau de la gouverneure du Nouveau-Mexique, Lujan Grisham


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca