Numéro 30 - 1er septembre 2018
Fête du travail 2018
La dignité de la classe
ouvrière est dans
la défense des droits de tous et toutes
- Centre ouvrier du PCC(M-L) -
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Fête
du
travail
2018
• La dignité de la classe
ouvrière est dans la défense des droits de tous
et toutes - Centre ouvrier
du PCC(M-L)
Affaires politiques
• La campagne électorale en cours au
Québec - Pauline Easton
• Pourquoi les petits partis et les
indépendants sont-ils diabolisés dans la campagne
référendaire en Colombie-Britannique? - Peter
Ewart
Collaboration
canado-américaine en appui au terrorisme
• Israël fait sortir clandestinement de
Syrie les Casques blancs pour les relocaliser au Canada et dans
d'autres pays de l'OTAN - Margaret Villamizar
La croisade
anticommuniste du Canada
• Une autre glorification officielle
anticommuniste du nazisme - Dougal
MacDonald
Amérique latine
et Caraïbes
• Ne touchez pas au Venezuela!
• Le XXIVe Forum de Sao Paulo à La
Havane
• Les États-Unis planifient d'utiliser
Facebook pour diffuser de
la propagande à Cuba
• Les médias sociaux : réflexion
sur le système idéologique - Gilberto Rios
Mungia
• La guerre judiciaire contre la
démocratie - Enrique Santiago Romero
Fête du travail 2018
La dignité de la classe ouvrière est dans
la défense des droits de tous et toutes
- Centre ouvrier du PCC(M-L) -
Le Centre ouvrier du PCC(M-L) salue les travailleurs en
cette Fête du travail qu'ils marquent avec beaucoup de choses en
tête. L'avenir de la société et sa
sécurité sont dans la lutte des travailleurs à la
défense des droits de tous et toutes !
Cette année plus que jamais, en ce jour de la
Fête du travail, il est évident que c'est la
dignité du travail qui est en jeu. En raison de la grave crise
de la démocratie, les travailleurs sont systématiquement
privés de salaires correspondant au travail qu'ils
accomplissent, des conditions qui
garantissent leur santé et leur sécurité et d'une
pension à la retraite. Ils sont également privés
de moyens efficaces d'affirmer leurs droits.
La classe dirigeante et les gouvernements à son
service, avec leur courroie de transmission qu'est le système
des partis de cartel, n'ont jamais été aussi
désespérés de se maintenir à flot en
s'emparant de toutes les ressources humaines et matérielles de
la nation. Leur
concurrence acharnée pour la richesse et le pouvoir est telle
qu'ils passent leur vie à s'attaquer les uns les autres et
à inventer des histoires pour faire croire au peuple que leur
réussite est dans l'intérêt national et pour le
bien de tous.
Personne ne peut ignorer que les oligopoles
possèdent un pouvoir économique et politique mondial
déchaîné. Ils se sont emparés de positions
dominantes dans l'ensemble de l'économie et de l'État et
utilisent leur pouvoir pour favoriser leurs intérêts
privés
étroits aux dépens de la classe ouvrière et tout
le monde. Au sein de l'économie et de la société,
les travailleurs doivent développer de nouvelles méthodes
de lutte pour défendre leurs droits.
Les travailleurs de la Colombie-Britannique, de concert avec les
peuples autochtones, veulent une voix au chapitre et un contrôle
sur le développement des ressources. Haut: Manifestation contre
le rachat de Kinder Morgan à Vancouver le 24 août 2018.
Bas: Actions en Alberta contre le pipeline et pour une nouvelle
direction de l'économie.
La situation à laquelle les travailleurs sont
confrontés suscite de vives préoccupations quant à
l'orientation de l'économie et l'avenir de la
société. À l'heure actuelle, l'offensive
antisociale apparaît comme une concentration du pouvoir entre les
mains des oligopoles mondiaux.
Leurs arrangements supranationaux sont conçus pour mettre
à leur disposition, dans leur empire privé, les
ressources naturelles et les moyens de production de la nation ainsi
que toutes les richesses sociales que produisent les travailleurs.
Les travailleurs se battent et les efforts du peuple
pour s'investir du pouvoir de décider se manifestent par des
revendications visant à réformer le processus politique.
La classe dominante cherche désespérément à
s'approprier l'initiative sur ce front pour taire ces revendications.
Soumettre le
Canada à la sécurité intérieure des
États-Unis et écraser la résistance
organisée des travailleurs et de leurs syndicats est au premier
plan de l'assaut des oligopoles contre l'édifice national et la
société. L'oligarchie financière sait très
bien qu'une
classe ouvrière organisée et consciente est le plus grand
défenseur des droits et du bien-être de tous et des
intérêts généraux de l'édifice
national et de la société.
Les métallos de Hamilton à la Fête du travail 2017
C'est pourquoi les travailleurs intensifient
également leur opposition aux lois et aux dispositions qui
foulent aux pieds leurs droits. Lorsque les oligopoles veulent quelque
chose, ils exigent que les institutions publiques et les
représentants politiques adoptent des lois et des
règlements au service de leurs
intérêts privés. La lutte des travailleurs pour la
justice, la dignité humaine et les droits de tous est la seule
ligne de défense entre le peuple et l'intensification de la
paupérisation, de l'esclavage et de la guerre, menée sous
les bannières de la prospérité, de la
liberté,
des droits de l'homme et de la démocratie pour quelques-uns.
Les travailleurs du secteur public de la Nouvelle-Écosse
s'opposent aux lois qui attaquent leur droit de négocier les
conditions de travail, 21 septembre 2017.
Partout au pays, les travailleurs des secteurs de la
fabrication, des mines, de la foresterie, des transports, de la
santé et des services publics et privés, y compris les
casinos, ainsi que les travailleurs blessés et les personnes
âgées ont fait preuve d'une grande détermination
à défendre
leurs droits et leur honneur.
Les travailleurs du secteur du transport défendent leurs droits.
Haut: Aéroport international Pearson à Mississauga, 3
septembre 2017. Bas: Des camionneurs du Québec à Rimouski
lors d'une journée d'action le 14 mai 2018.
Les grutiers du Québec et d'autres travailleurs
du secteur de la construction se sont levés et ont tenu
tête à l'arrogance des oligarques de la construction et de
leurs malfaiteurs politiques et médiatiques. Les travailleurs de
la construction refusent que leur honneur soit entaché et
traîné
dans la boue par des calomnies médiatiques et des lois
arriérées qui criminalisent leur droit de se faire
entendre de façon organisée sur leurs conditions de
travail.
Les grutiers de Montréal s'opposent aux changements à la
formation professionnelle qui créent une situation non
sécuritaire sur les chantiers, 25 mai 2018.
Des mineurs de Goderich, en Ontario, et des concitoyens
se sont dressés pour empêcher les mercenaires briseurs de
grève d'entrer dans la mine lors d'un récent lockout. Par
leur action, ils ont réussi à forcer les oligarques
américains à négocier et à conclure un
accord.
Les
grévistes de Goderich empêchent des briseurs de
grève d'entrer à la mine de sel et obligent la
compagnie à retourner à la table de négociation et
à retirer ses demandes de concessions. Ci-dessus: manifestation
le 14 juillet 2018.
Plus d'un millier de métallos de l'usine
d'aluminium de Bécancour, au Québec, continuent de
mobiliser leurs efforts pour faire cesser un lockout qui dure depuis
plus de
six mois. Des métallos ont combattu partout en Amérique
du Nord pour expliquer comment les oligarques mondiaux manipulent le
secteur de
l'aluminium pour servir leurs intérêts privés et
détruire ce que les travailleurs ont construit. Les oligarques
de Rio Tinto et d'Alcoa, en collusion avec les gouvernements au
pouvoir, volent non seulement la richesse sociale que produisent les
travailleurs, mais détruisent toute perspective
d'édification
nationale.
Les
travailleurs
de l'aluminium de Bécancour en
lockout reçoivent un large appui à leurs
justes demandes à la défense de leurs droits. Photo lors
d'un rassemblement de solidarité
le 23 mars 2018.
En cette Fête du travail, que les travailleurs
s'engagent à renforcer leur résistance organisée
pour défendre les droits et la dignité de tous.
Empêchons les oligarques d'exproprier la richesse sociale du pays
pour s'enrichir tout en privant les travailleurs de leur droit de
parole ou de contrôle
sur l'économie et le produit social qu'ils créent.
Arrêtez de payer les riches !
Augmentez les investissements dans les
programmes sociaux !
Faisons du Canada une zone de paix !
Affaires politiques
La campagne électorale en cours au Québec
- Pauline Easton -
Le 23 août, le premier ministre du
Québec, Philippe Couillard, a dissous l'Assemblée
nationale et a demandé au lieutenant-gouverneur de convoquer
la 42e élection générale du Québec
le 1er octobre, conformément à la loi sur les
élections à date fixe.
Le Parti marxiste-léniniste du Québec
(PMLQ) présente au moins 25 candidats aux élections.
Lors du déclenchement le 23 août, le directeur
général des élections du Québec a
annoncé que 21 partis politiques étaient
autorisés.
Les candidats des partis politiques autorisés et les candidats
indépendants ont jusqu'au 15 septembre pour s'inscrire et
participer à cette élection. Tous les autres qui
désirent participer à l'élection et
dépenser de l'argent en publicité, y compris les
citoyens, doivent s'inscrire
comme « tiers ».
L'Assemblée nationale compte 125
députés. À sa dissolution, elle était
composée de 68 députés du Parti
libéral, 28 du Parti québécois, 21 de la
Coalition Avenir Québec, trois de Québec Solidaire et
cinq
indépendants. Il y a actuellement 6 160 000
citoyens inscrits pour voter dans les 125 circonscriptions du
Québec. La liste est sujette à révision d'ici le
scrutin.
Jusqu'à présent, la campagne se
caractérise par un effort désespéré de la
classe dirigeante pour former un gouvernement de parti qui poursuivra
la mise en oeuvre de son programme néolibéral à un
moment où les citoyens sont dégoûtés par la
performance des libéraux à payer les riches et à
diviser le corps politique sur une base identitaire. En attendant, tout
est fait pour que les citoyens n'aient pas voix au chapitre. Leur rejet
de l'offensive antisociale brutale qui entraîne la destruction
des emplois manufacturiers, pille les ressources naturelles et
compromet
gravement les programmes sociaux est manifeste. Ils méprisent
les projets de privatisation des programmes sociaux et de destruction
du tissu social pour payer les riches. Malgré le silence des
partis cartellisés pour maintenir en désarroi les
travailleurs et
les citoyens et leurs efforts pour s'investir du pouvoir de
décider, le besoin de renouvellement du
processus politique pour que le peuple puisse parler en son propre nom
est criant.
Pour étouffer cette volonté des citoyens
de se faire entendre, les cercles dirigeants, avec leurs agences de
sondage et leurs médias, ont déjà
déclaré qu'un parti qualifié de
« droite », la Coalition Avenir Québec,
est en voie de former le gouvernement
avec 37,1 % des voix et 74 des sièges. Les
travailleurs, accusés d'être « de
droite », sont censés
« vouloir » ce parti. Les sondages
prévoient également que les libéraux occuperont la
deuxième place
avec 31,4 % des voix et 40 sièges. Le Parti
québécois a été déclaré hors
de la course, les médias ayant déclaré que,
« heureusement », la question nationale n'est
désormais plus à l'ordre du jour. Le PQ se voit
attribuer 18,4 % du vote et sept sièges. Québec
solidaire, quatrième parti à l'Assemblée
nationale, est censé pouvoir espérer quatre sièges
et 9,7 % des suffrages.
Que comprendre de tout cela ?
L'idée que l'élection a pour fonction de
porter au pouvoir des représentants du peuple a
été dissipée il y a longtemps. Une succession
ahurissante de promesses concernant les places dans les garderies, les
foyers pour personnes âgées, les soins dentaires gratuits,
etc. est censée
être l'expression de ce que le peuple veut. Dans cette fiction,
les jeunes du Québec, qui sont à l'avant-garde des
efforts pour humaniser l'environnement naturel et social, veulent
simplement gagner de l'argent, se trouver une place dans le
système et s'amuser. Les préoccupations exprimées
par les
travailleurs et sur lesquelles ils se battent sont totalement
ignorées. Le diktat des oligopoles est imposé sur une
base supranationale, ce qui rend la question nationale un million de
fois plus pertinente. Non seulement les droits des travailleurs et de
leurs organisations de défense, des agriculteurs et des petits
producteurs sont
foulés aux pieds, mais également, même les
gouvernements n'exercent plus de contrôle sur ce qui se fait au
pays.
Le Québec, tout comme le reste du Canada, a
été placé sous la juridiction de la
sécurité intérieure des États-Unis et ses
jeunes sont contraints de participer aux guerres d'occupation et
d'agression des États-Unis malgré la longue tradition
d'opposition des
Québécois aux guerres impérialistes. Jamais le
besoin de conférer la souveraineté au peuple n'a
été plus grand — c'est la clé pour
développer une économie indépendante et exercer un
contrôle sur les affaires politiques, sociales et culturelles et
contribuer à la cause de la paix sur le plan international. La
lutte pour la souveraineté est loin d'être finie. C'est
une préoccupation majeure : le renouvellement du processus
politique est nécessaire pour que le peuple s'investisse
lui-même du pouvoir souverain, du pouvoir de décider de
toutes ses affaires.
Pour détourner l'attention de la signification
des développements actuels au Québec, les travailleurs
sont criminalisés, on tente de les faire passer pour des
criminels, des mafieux qui veulent des salaires
disproportionnés, qui tiennent les employeurs en otage et
causent des dommages économiques.
C'est ridicule. On tente également de diviser le peuple sur la
base de ce qu'on appelle la politique identitaire - une opposition
irrationnelle à l'appropriation culturelle qui accuse le peuple
de discrimination, de racisme et de génocide, lesquels sont le
propre de la classe dominante, pas du peuple.
Les mesures pour priver les citoyens de leurs voix, du
moyen de résoudre les problèmes et de régler les
comptes avec la vieille conscience de la société ne
protègent personnes, sauf les riches et leurs institutions
vétustes. La promotion de la xénophobie est une pratique
méprisable des riches pour blâmer le peuple pour leurs
propres violations du droit humanitaire et les crimes qu'ils commettent
eux-mêmes. Tout est fait pour diviser le peuple et le priver
d'une perspective qui lui permet d'agir de façon unifiée,
ce qui est son droit. Ceux qui bénéficient de la division
du peuple se prétendent ensuite les plus grands
défenseurs des droits des minorités et des droits des
peuples autochtones et disent vouloir « faciliter la
vie des gens ». Les Québécois ont un
mépris total pour ce genre de choses. Ils voient que les
élections sont
conçues pour les empêcher d'exprimer ce qu'ils veulent.
Sous le slogan Pour un Québec moderne
qui reconnaît les droits de tous et toutes !, la
plateforme du PMLQ dans cette élection est la suivante :
Humanisons
l'environnement naturel et
social :
tous ensemble pour le renouveau
démocratique !
Une nouvelle direction de l'économie :
- Arrêtez de
payer les riches ; augmentez les investissements dans les
programmes sociaux !
- Oui à l'industrie manufacturière ! Non à la
destruction nationale !
- Non au pillage de nos ressources !
Pour le renouveau du processus politique :
- Notre avenir est
dans la lutte pour les droits de tous et toutes
- Investissons le peuple du pouvoir de décider et non les riches
- Pour le financement du processus électoral et non des partis
Défendons la dignité du travail :
- Oui à la
négociation ! Non au diktat !
- Non à la criminalisation des travailleurs et des luttes pour
leurs droits !
Faisons du Québec une zone de paix :
- Non à
l'OTAN et à NORAD !
- Non à l'intégration à la sécurité
intérieure des États-Unis et aux guerres
d'agression !
- Pas un jeune pour la guerre impérialiste !
Visitez le site du PMLQ à : pmlq.qc.ca.
Pourquoi les petits partis et les indépendants
sont-ils diabolisés dans la campagne
référendaire en Colombie-Britannique?
- Peter Ewart -
On parle beaucoup de la possibilité que des
petits partis et des indépendants soient élus à
l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique si les
Britanno-Colombiens décident de se débarrasser du
système de scrutin majoritaire à un tour et de le
remplacer par la représentation proportionnelle. En effet, en
prévision du référendum
provincial cet automne, divers politiciens de grands partis et des ONG
opposées à la représentation proportionnelle ont
émis des avertissements désobligeants à propos de
cette possibilité. Selon eux, le ciel va tomber nous tomber sur
la tête si la
représentation proportionnelle est adoptée.
Par exemple, le groupe « Non à la
représentation proportionnelle en
Colombie-Britannique » allègue que la
représentation proportionnelle « permettra aux partis
extrémistes de siéger à l'Assemblée
législative avec seulement 5 % des voix - et de
possiblement détenir la balance du pouvoir ». Avec
cette logique, le
groupe soutient que c'est une bonne chose que le vote pour ceux qu'on
appelle les « petits partis extrémistes » ait
diminué et que ces partis ne soient pas
représentés dans les assemblées
législatives et les parlements, même si les
électeurs leur apportent un soutien substantiel. Comment cela
est-il démocratique ? Le groupe n'explique
pas.
Pour sa part, Ujjal Dosanjh, ancien premier ministre de
la Colombie-Britannique et ministre fédéral, soutient que
la représentation proportionnelle « encouragera
l'élection des députés des partis marginaux de
droite ou de gauche en Colombie-Britannique ».
Ces opinions sont reprises au niveau
fédéral par l'ancien premier ministre libéral Jean
Chrétien, qui affirme que la représentation
proportionnelle est un moyen pour les « apparatchiks »
« d'entrer au Parlement par la porte arrière ».
Il y a une certaine ironie dans le fait que Chrétien ait
remporté son deuxième gouvernement
majoritaire avec seulement 38 % des suffrages exprimés
et, comme certains l'ont décrit, a agi comme « un
dictateur amical qui a gouverné avec peu de contrepoids
à son pouvoir ».
L'actuel premier ministre Justin Trudeau s'est
déjà prononcé sur cette question en arguant :
« Si nous faisions un changement ou risquions un changement qui
augmente les voix individuelles - qui augmenterait les voix
extrémistes et les voix activistes qui ne siègent pas au
parlement pour débattre de ce qui est dans le meilleur
intérêt de
l'avenir de l'ensemble du pays, comme le font les trois partis actuels
-, je crois que nous ouvririons une période
d'instabilité et d'incertitude. Et nous mettrions en
péril cette chose qui fait que nous sommes plus chanceux que
quiconque sur la planète. »
Pourquoi cette hargne des grands partis politiques et
de ces ONG contre les petits partis et les
indépendants ? Parce qu'ils regardent les choses du point
de vue du système de partis de cartel qui existe au niveau
fédéral et provincial. Le système uninominal
majoritaire à un tour consacre ce monopole des grands partis et
constitue l'un des mécanismes privilégiés par
lesquels le cartel s'efforce de contrôler le processus
électoral et tente d'étouffer la voix des citoyens.
Malgré leurs promesses sans lendemain, leurs
scandales de corruption, leurs mesures antidémocratiques ou
autres méfaits, les grands partis continuent d'exercer leur
pouvoir en utilisant des spécialistes, des analyses
informatiques, les médias monopolisés qui sont d'accord
avec eux et, surtout, un processus électoral qui marginalise et
aliène les
citoyens. Leur premier commandement est de réduire les citoyens
au rôle de spectateurs et de les empêcher de prendre des
décisions ou même de discuter sérieusement des
problèmes auxquels la société est
confrontée. Leur deuxième commandement est de diaboliser
ou de faire taire quiconque remet en question le statu quo.
Les élections et le processus politique
lui-même ont été discrédités à
cause de cette activité de l'élite dirigeante et de ses
représentants, et les stratèges et partisans oligarques
des grands partis en sont très conscients. Ils sont
également
très conscients que les petits partis et les indépendants
poussent souvent à la réforme électorale et
à l'émancipation
des citoyens, qu'ils posent un défi au système des partis
de cartel et doivent rester marginalisés. Ce n'est pas seulement
la marginalisation des petits partis politiques ou des candidats
indépendants ; c'est avant tout la marginalisation des
citoyens. La voix du nombre croissant de personnes qui ont des opinions
politiques qui ne correspondent
pas à celles de l'élite dirigeante du Canada doit
être réduite au silence à tout prix.
En votant oui à la représentation
proportionnelle d'une seule voix, les citoyens de la
Colombie-Britannique peuvent prendre des initiatives à cet
égard et insister pour avoir leur mot à dire. Ce serait
un geste positif.
Collaboration canado-américaine en
appui au terrorisme
Israël fait sortir clandestinement de Syrie les
Casques blancs pour les relocaliser au Canada et dans d'autres pays de
l'OTAN
- Margaret Villamizar -
La fin de semaine du 21-22 juillet, après
quatre ans de financement et de promotion des Casques blancs qui sont
un front États-Unis/OTAN pour l'intervention
étrangère et le changement de régime en Syrie,
l'OTAN a organisé l'évacuation de 98 membres de leur
agence et leurs familles par l'armée israélienne.
L'évacuation a eu lieu alors que les forces gouvernementales
syriennes libéraient les dernières poches du territoire
contrôlé par des terroristes dans le sud-ouest du pays.
Cela ne devrait laisser aucun doute quant aux intérêts
servis par ce soi-disant groupe de secours humanitaire.
Les 442 individus ont été introduits
clandestinement par la frontière et dans les hauteurs du Golan,
occupées par Israël, où ils ont été
récupérés par des fonctionnaires de l'ONU et
emmenés dans une base de l'armée israélienne. De
là, ils ont été transportés en Jordanie
pour être relocalisés rapidement au Canada, en
Grande-Bretagne et en
Allemagne.
Les Casques blancs, également connus sous le nom
de Défense civile syrienne, prétendent être une
organisation humanitaire bénévole dont les membres se
précipitent sur les lieux des frappes aériennes et des
bombardements pour secourir des civils, mais uniquement dans les zones
contrôlées par les rebelles. Ils ont maintes fois
réclamé une
intervention militaire étrangère sous la forme de «
zones d'exclusion aérienne » à imposer au
gouvernement syrien sur son propre territoire national.
Dans un article du Marxiste-léniniste
paru en décembre 2016 il est mentionné qu'il est un
des groupes qui « font en fait partie des forces spéciales
privées de l'impérialisme sur le front
civil »,
car « Ils renforcent l'objectif du changement de régime en
Syrie, notamment en agissant comme auxiliaires pour les groupes
armés
hostiles au gouvernement qui sont financés par les
impérialistes que le Canada appuie. » [1]
Les vidéos des Casques blancs ont
été utilisées à plusieurs reprises pour
fournir des « preuves » que le gouvernement syrien et
les forces alliées utilisent des armes chimiques. Cela est
répété à maintes reprises par les
impérialistes et repris dans les médias
monopolisés selon la logique de répéter un
mensonge à l'infini pour qu'on finisse
par le croire. Ils le font malgré le déni
catégorique du gouvernement syrien au sujet de l'utilisation
d'armes chimiques, l'absence de preuves corroborantes,
l'impossibilité logique de certaines des allégations et
même la preuve que les attaques ont été
perpétrées par des terroristes antigouvernementaux pour
créer de « faux pavillons ». Les
vidéos sont utilisées sans aucun doute pour justifier les
frappes aériennes des forces américaines contre des
cibles du gouvernement syrien, que le Canada et d'autres intervenants
ont saluées et déclarées comme nécessaires
en avril dernier.
L'opération de passage de clandestins en juillet
a été largement rapportée par des sources
d'information canadiennes. Toutes les histoires sont parsemées
de citations d'experts soutenant les affirmations des Casques blancs
sur le sort tragique qui les attendait alors que les forces
gouvernementales syriennes ont achevé d'éliminer les
forces
terroristes comme le Front Nusra d'Al-Qaïda et d'autres des zones
où elles opéraient. Toute contestation du récit
officiel États-Unis-OTAN sur le rôle joué par les
Casques blancs est généralement considérée
comme le produit d'une « campagne de
désinformation » russe contre le groupe.
Le rôle du Canada
Un article du Globe and Mail cite
James Le Mesurier, l'ancien officier du renseignement militaire
britannique et entrepreneur en sécurité privée qui
a fondé les Casques blancs en 2014 : « Trois
pays ont pris les devants : le Canada, le Royaume-Uni et
l'Allemagne, mais c'est le Canada qui a pris l'initiative et
galvanisé les autres. »
Et le gouvernement Trudeau n'a pas hésité
à s'en attribuer le mérite. Dans une déclaration
du 21 juillet, la ministre des Affaires étrangères,
Chrystia Freeland, a affirmé :
Le Canada, en étroite
collaboration avec le Royaume-Uni et l'Allemagne, mène un effort
international afin d'assurer la sécurité des Casques
blancs et de leurs familles.
Le Canada appuie les Casques
blancs sans équivoque. Lors d'une réunion des ministres
des Affaires étrangères dans le cadre du Sommet des
dirigeants de l'OTAN tenu à Bruxelles il y a une semaine, j'ai
recommandé que les dirigeants fassent preuve de leadership
à l'échelle mondiale pour appuyer et aider ces
héros.
Le Canada est un partenaire
clé des Casques blancs, et il est fier de leur avoir fourni du
financement en soutien à leur formation d'urgence et en vue
d'augmenter le nombre de femmes qui en font partie. Nous ressentons une
responsabilité morale profonde envers ces personnes qui font
preuve de bravoure et d'altruisme.
Freeland et le premier ministre Trudeau auraient fait
appel à des « interventions formelles » lors du
sommet de l'OTAN du 11 au 12 juillet pour attirer l'attention
des autres pays membres et obtenir leur appui pour l'évacuation
et la relocalisation de leurs actifs humains. L'Allemagne et la
Grande-Bretagne ont finalement
accepté de recevoir un certain nombre de Casques blancs et
membres de leurs familles.
Dans un article publié dans Strategic
Culture Foundation, Finian Cunningham note que les actions de
l'Allemagne semblent particulièrement «
étranges », étant donné que le ministre
de l'Intérieur, Horst Seehofer, qui a personnellement
autorisé la relocalisation des Casques blancs, est la même
personne qui a défié ouvertement la
politique de « porte ouverte » de la
chancelière Angela Merkel envers les immigrants. Il conclut
cependant que ce que font l'Allemagne, la Grande-Bretagne, le Canada et
peut-être d'autres qui pourraient suivre, est « d'absorber
leurs avoirs terroristes », peut-être pour les
empêcher de révéler les sales secrets qu'ils
connaissent, s'ils
étaient abandonnés à leur sort.
Le rôle d'Israël
Selon des sources anonymes citées par
Radio-Canada, l'ancien ministre libéral de la Justice, Irwin
Cotler, un fauteur de guerre sioniste qui se présente comme un
« expert des droits de l'homme », qui conspire avec le
secrétaire général de l'Organisation des
États américains pour imposer un changement de
régime au Venezuela, a
été enrôlé par le Canada pour aider à
négocier avec Israël les accords de passage des clandestins.
Le gouvernement syrien a dénoncé «
l'opération criminelle », affirmant «
qu'Israël a toujours menti, affirmant qu'il n'a aucun lien avec la
guerre menée contre la Syrie, mais qu'il a fait passer des
centaines de membres de l'organisation terroriste des 'Casques blancs'
et des dirigeants d'autres organisations terroristes armées, en
coopération avec les gouvernements des États-Unis, de
Grande-Bretagne, de Jordanie, d'Allemagne et du Canada,
révélant le soutien apporté par ces États
aux groupes terroristes dans leur agression contre les Syriens et la
destruction des infrastructures en Syrie sous de faux
prétextes. »
Commentant le rôle d'Israël, Cunningham
écrit :
Dans une stupéfiante
révélation des liens étrangers avec les
extrémistes en Syrie, le premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu a ordonné à ses forces militaires
d'évacuer jusqu'à 800 militants appartenant aux
prétendus Casques blancs. Ils sont les marchands de propagande
du front Nusra et d'autres organisations terroristes
liées à al-Qaïda.
Netanyahu a annoncé
que l'intervention flagrante pour sauver les djihadistes dans le
sud-ouest de la Syrie avait été faite à la demande
personnelle du président américain Donald Trump et du
premier ministre canadien Justin Trudeau, « parmi
d'autres ».
Par ailleurs, il a
été signalé que quatre commandants djihadistes de
haut rang avaient été transférés en toute
sécurité par les forces israéliennes alors que
l'armée syrienne refermait son étau sur les derniers
bastions de militants autour de la ville de Daraa et de la province de
Quneitra.
Ce n'était pas une
coïncidence si les opérations d'évacuation
étaient accompagnées de frappes aériennes
israéliennes sur les installations du gouvernement syrien dans
la province de Hama.
Le financement et l'appui politique
impérialistes aux Casques blancs
En mai, un responsable du département
d'État américain a déclaré à CNN que
depuis 2013 les États-Unis ont fourni 33 millions de
dollars aux Casques blancs. Son principal bailleur de fonds serait le
British Foreign Office. Un porte-parole d'Affaires mondiales Canada a
déclaré récemment que le Canada avait donné
sur une
période de deux ans 7,5 millions de dollars au groupe. On
disait que l'argent était destiné à la formation
aux techniques d'élimination des explosifs et au recrutement de
bénévoles, en particulier des femmes - une tentative
typique des libéraux de Trudeau de donner une apparence
progressiste à leurs activités interventionnistes et
proguerre,
comme c'est le cas du travail « d'action positive »
menée par leur émissaire spécial pour recruter et
former des femmes pour faire partie du Comité de
négociation de l'opposition syrienne, appuyé par les
impérialistes, qui a constamment fait échouer les
tentatives visant à mettre fin à la guerre par le
dialogue.
Les Canadiens devraient rejeter avec mépris le
rôle que joue le Canada pour appuyer la guerre terroriste
dirigée par les États-Unis en Syrie, ainsi que toute
suggestion selon laquelle ses actions sont fondées sur des
considérations humanitaires, le respect des droits humains, la
démocratie, les droits des femmes ou tout autre grand
idéal. Le
moment est venu de s'organiser pour un gouvernement antiguerre et de
faire du Canada une zone de paix.
Note
1. La promotion
de « Casques blancs » à des fins ignobles,
le Marxiste-léniniste.
La croisade anticommuniste du Canada
Une autre glorification officielle
anticommuniste du nazisme
- Dougal MacDonald -
Cette année encore, le régime Trudeau a
fait le 23 août une déclaration pour souligner la
journée du Ruban noir, une journée commémorative
inventée en 2009 par les cercles dominants d'Europe pour
promouvoir l'anticommunisme par la diffamation et le mensonge et pour
glorifier le nazisme. Le parlement canadien a
officiellement fait de ce jour la « journée nationale de
commémoration des victimes du communisme et du nazisme en
Europe » en décembre 2009.
La déclaration de 2018 du premier ministre
Justin Trudeau commence par une falsification totale de la nature du
pacte Molotov-Ribbentrop du 23 août 1939. La
signification historique réelle du 23 août, qui est
délibérément occultée par la campagne
anticommuniste, est que c'est l'anniversaire du Traité de
non-agression germano-soviétique de 1939 (pacte
Molotov-Ribbentrop) qui a donné à l'Union
soviétique vingt-deux mois de plus pour renforcer sa
défense face à l'invasion attendue de l'Allemagne nazie
qui occupait déjà l'Autriche et s'était
emparée de la Tchécoslovaquie.
L'Union soviétique avait demandé à
la Grande-Bretagne et à la France de signer un traité
d'assistance mutuelle et collective, qui aurait pu sauver l'Europe de
la Deuxième Guerre mondiale ou, du moins, l'abréger et la
rendre moins dévastatrice. Les impérialistes
anglo-français ont rejeté ces propositions de
sécurité collective parce qu'ils
espéraient pouvoir pousser Hitler à attaquer et à
détruire l'Union soviétique. En septembre 1938, la
Grande-Bretagne et la France avaient signé avec les nazis les
accords de trahison de Munich, qui donnaient le feu vert à
Hitler pour son invasion de l'Europe.
L'Union soviétique a déjoué le
plan anglo-français d'utiliser l'Allemagne comme arme contre
l'Union soviétique en signant le pacte de non-agression
germano-soviétique, lequel déclarait simplement que
l'Allemagne n'attaquerait pas l'Union soviétique et que l'Union
soviétique n'attaquerait pas l'Allemagne, même si l'Union
soviétique n'avait
aucune illusion sur les plans d'Hitler de «
germaniser » l'Est, qu'il avait annoncés
dès 1925 dans son livre Mein Kampf.
De gauche à
droite : Chamberlain, Daladier, Hitler, Mussolini et Ciano à la
signature des accords de trahison de Munich en 1938.
|
Lorsque l'Allemagne nazie a attaqué l'Union
soviétique le 22 juin 1941, le Pacte a
été immédiatement annulé, et, comme le
montre l'histoire, les préparatifs faits par l'Union
soviétique avant cette agression lui ont permis de jouer un
rôle majeur, au prix de sacrifices énormes, dans la
défaite des nazis et de leurs rêves fous de
conquête du monde.
La propagande anticommuniste typique des
impérialistes anglo-américains assimile les nazis,
reconnus comme étant les plus grands criminels de guerre de tous
les temps, à l'Union soviétique, reconnue pour son
rôle majeur dans la défaite des hitlériens et la
libération du monde du fléau du nazisme. Après
avoir falsifié l'histoire dans sa
déclaration, Trudeau a ajouté : « Aujourd'hui,
je me joins aux Canadiens et à nos partenaires internationaux
pour rendre hommage aux victimes du communisme et du nazisme en Europe.
Nous sommes solidaires des survivants et de leurs descendants, qui
composent encore avec les traumatismes engendrés par ces
régimes cruels. »
Trudeau et ses acolytes utilisent
délibérément le mot «
totalitarisme » pour assimiler faussement le nazisme au
communisme, tout en menant des guerres d'agression contre des pays
souverains au nom de l'économie de marché, de l'«
intervention humanitaire » et de la «
démocratie » pluraliste dans laquelle les
électeurs sont
obligés de choisir quel parti des riches mettra en oeuvre
l'ordre du jour des monopoles.
À nouveau, assimilant à tort l'Union
soviétique à l'Allemagne nazie, Trudeau a
déclaré : « Parmi ceux qui ont fui les
régimes soviétique et nazi, nombreux sont ceux qui ont
trouvé un foyer accueillant au Canada où ils ont
rebâti leur vie. Ces réfugiés et leurs descendants
ont apporté des contributions remarquables à notre pays,
aidant à
façonner notre identité canadienne et à
bâtir le Canada fort, diversifié et prospère que
nous connaissons aujourd'hui. » Trudeau a oublié de
mentionner que le gouvernement du Canada, comme le gouvernement des
États-Unis et d'autres pays, a travaillé activement
à amener au Canada des criminels de guerre et des collaborateurs
nazis connus,
dont 2 000 membres de la Division SS Galicie.
Trudeau a terminé ses remarques sur les
réfugiés avec les platitudes habituelles : «
Leurs histoires nous rappellent notre responsabilité commune de
protéger les droits de la personne, la liberté et la
démocratie. » C'est, bien sûr, une
déclaration ridicule de la part d'un gouvernement qui vient de
vendre 15 milliards de dollars
d'armes à l'Arabie saoudite, l'un des plus grands violateurs des
droits humains au monde. Ou, d'un autre point de vue, quel est
l'opinion des peuples autochtones, des Métis et des Inuit du
Canada quant à l'engagement proclamé des libéraux
envers « les droits de la personne, la liberté et la
démocratie » ?
Chaque 23 août depuis 2009, Trudeau et
son prédécesseur Harper ont assisté à des
réunions et ont fait des déclarations officielles et des
discours pour souligner la journée du Ruban noir au nom de la
lie la plus réactionnaire de la société qui, sous
couvert d'idéaux élevés, associe les droits
humains à la réhabilitation des crimes
hitlériens contre l'humanité. Ainsi est avancée et
promue délibérément l'idée que les nazis
hitlériens, qui ont massacré les peuples d'Europe et
d'Union soviétique, seraient des héros tandis que les
forces antifascistes qui les ont combattus au sacrifice de leur vie, en
particulier les communistes, devraient être rayées de
l'histoire.
La déclaration de Trudeau à l'occasion
du 23 août montre que les cercles dominants au Canada et
dans d'autres pays définissent les droits humains et
l'humanitarisme à partir des notions anticommunistes de la
guerre froide pour masquer leur crise de gouvernance d'aujourd'hui et
leur incapacité à résoudre les problèmes
auxquels font
face leurs sociétés actuellement. Des millions de dollars
sont dépensés pour des campagnes dont le but est
d'inculquer l'anticommunisme aux gens afin de saboter le mouvement
ouvrier, le mouvement pour la défense des immigrants et des
réfugiés, le mouvement pour la défense des droits
ancestraux des Premières Nations et le mouvement antiguerre et
les conduire dans un abîme.
Trudeau a repris également le projet de
prédilection de Harper, un monument financé par les fonds
publics appelé officiellement « Monument
commémoratif aux victimes du communisme totalitaire — Le Canada,
terre d'accueil ». Le projet est basé sur le
mémorial américain Victims of Communism,
dédié en 2007, dont le
président honoraire est le criminel de guerre George W. Bush et
dont les bienfaiteurs comprennent des monopoles tels que l'entrepreneur
de défense Lockheed Martin et Amway Corporation, qui appartient
à la famille dominioniste DeVos. Au Canada, le projet a
été approuvé en 2009 à huis clos par
la Commission de la capitale nationale
(CCN) du gouvernement fédéral, qui supervise
l'utilisation et l'aménagement des terrains de la région
de la capitale nationale.
Le Jardin des
Territoires et des Provinces approuvé par la CCN comme site du
monument anticommuniste.
|
Le monument a commencé comme un projet
privé initié par Hommage à la liberté, une
organisation anticommuniste dirigée par différents
individus au passé très douteux. Le projet de monument
anticommuniste privé de Hommage à la liberté a
été transformé en un projet public par Harper et
plusieurs de ses ministres et députés, dont Jason
Kenney. Le député néo-démocrate Alex
Atamanenko et la chef du Parti vert, Elizabeth May, ont
également montré leurs vraies couleurs en signant la
liste des appuis au projet et en faisant la promotion du monument.
Dans un premier temps, Hommage à la
liberté s'est vanté de pouvoir financer le monument
anticommuniste en amassant des contributions du «
public ». Lorsque cela a échoué lamentablement
faute de soutien public, la dictature Harper est intervenue pour sauver
le projet voué à l'échec en faisant don
de 1,5 million de dollars de
fonds publics. À l'époque, une porte-parole de Hommage
à la liberté a expliqué ainsi pourquoi Hommage
à la liberté était incapable de récolter de
l'argent auprès des Canadiens pour le monument
anticommuniste : « C'est un projet difficile à
comprendre pour beaucoup de gens du public. »
Une autre explication est que la classe ouvrière
et le peuple du Canada comprennent très bien le projet et
s'opposent fermement à son contenu violemment anticommuniste et
pro-nazi. Beaucoup de gens se souviennent encore du rôle majeur
joué par l'Union soviétique dans la défaite des
nazis hitlériens. Beaucoup de travailleurs sont conscients
du rôle clé joué par les communistes pour les aider
à bâtir leurs syndicats au Canada pour défendre les
intérêts des travailleurs. De plus, le Canada est
constitué de gens épris de paix qui ont combattu les
crimes commis par les États-Unis en Corée, au Vietnam, au
Congo, en Indonésie, en Grèce, en Iran, à Cuba, au
Guatemala, au Chili, en
Argentine, à Grenade, en Colombie, au Salvador, au Nicaragua, en
Afghanistan, en Irak, en Palestine et en Yougoslavie, et plus
récemment en Libye et en Syrie, pour ne nommer que
ceux-là.
Les Canadiens appuient la liberté et la
démocratie authentiques et non les abstractions fausses de
Trudeau et de Harper. Ils sont beaucoup plus susceptibles de soutenir
un monument commémorant les vraies victimes, c'est-à-dire
les millions de victimes de l'impérialisme assassinées au
nom de la lutte contre le communisme et le «
terrorisme », notamment toutes les personnes tuées en
combattant ces mêmes nazis que Harper et maintenant Trudeau
continuent de glorifier.
Amérique latine et Caraïbes
Ne touchez pas au Venezuela!
Le 6 août 2018, le peuple vénézuélien
remplit les rues de Caracas en appui au président Maduro et
à la République bolivarienne, deux jours après la
tentative d'assassinat contre lui.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne la campagne continue de violence
et de terreur des impérialistes
américains et de leurs représentants au Venezuela pour
renverser le gouvernement démocratiquement élu de ce
pays. Au cours des vingt dernières années, le
gouvernement, sous la direction du
commandant Hugo Chávez et désormais sous la direction du
président Nicolas Maduro, a défendu la
souveraineté et l'indépendance du Venezuela et mis en
oeuvre de nombreuses initiatives prosociales afin de garantir que les
ressources du pays soient utilisées pour satisfaire les besoins
fondamentaux des Vénézuéliens. Cela a
été réalisé contre toute
attente, et malgré la tentative d'assassinat contre le
président Maduro, d'autres responsables du gouvernement et des
forces armées vénézuéliennes le 4
août lors des célébrations du 81e anniversaire
de la garde nationale bolivarienne.
Le président Maduro,
qui prononçait un discours, et d'autres dirigeants ainsi que des
membres du corps diplomatique du pays étaient sur une tribune
pour passer en revue un grand défilé militaire au moment
de l'attaque. Sept soldats ont été blessés dans la
tentative d'assassinat ratée.
Deux drones, plus couramment utilisés pour
transporter des caméras cinématographiques,
chargés d'explosifs, du plastique C-4, ont été
utilisés lors de l'attaque. L'un des drones, qui aurait
été dérouté de sa trajectoire par un signal
électronique mis en place par l'armée comme mesure de
sécurité pendant l'événement, a
explosé dans les airs,
juste devant la tribune. Le second s'est écrasé sur un
immeuble à deux rues de là, non loin de l'endroit
où il était contrôlé, et a provoqué
un incendie.
Peu de temps après l'attaque, les forces de
sécurité vénézuéliennes ont pu
capturer six personnes trouvées en possession de preuves
incriminantes. Ces arrestations ont donné lieu à des
aveux et à la découverte d'autres éléments
de preuve matériels concernant des personnes qui auraient
participé à la planification et au financement de l'acte
terroriste. Parmi les personnes arrêtées par la suite, il
y avait deux officiers militaires de haut rang et un membre de
l'opposition siégeant à l'Assemblée nationale. Les
autorités vénézuéliennes ont annoncé
qu'un total de 34 personnes étaient impliquées. De
nombreuses personnes encore recherchées se trouveraient en
Colombie ou aux
États-Unis et le Venezuela a demandé leur extradition. Il
a été annoncé que les organisateurs de la
tentative d'assassinat s'étaient fait promettre 50
millions de dollars américains et l'asile aux États-Unis.
Après la tentative d'assassinat, les
Vénézuéliens ont envahi les rues de leurs villes
et villages pour manifester leur solidarité avec le
président Maduro. Les gouvernements, les partis politiques et
les personnalités du monde entier ont publié des
déclarations dénonçant la tentative d'assassinat.
Le gouvernement canadien s'est couvert de honte en restant
silencieux.
Le gouvernement canadien a
joué un rôle criminel en tentant de saper le peuple
vénézuélien et sa révolution bolivarienne
en appuyant les contre-révolutionnaires et en jouant un
rôle de premier plan parmi les pays du groupe de Lima
organisé par les États-Unis pour isoler le Venezuela et
détruire son économie. L'objectif déclaré
de cette cabale
est de parvenir à un changement de régime au Venezuela
sous prétexte de défendre les droits de l'homme et la
démocratie, mais dans les faits c'est celui d'imposer un
régime
néolibéral qui détruirait les acquis de la
révolution bolivarienne, permettant à
l'impérialisme de reprendre le contrôle des vastes
ressources du pays et asservir le peuple
vénézuélien.
Le PCC(M-L) appelle les Canadiens à
défendre fermement le peuple vénézuélien et
son gouvernement bolivarien en cette période critique et
à s'opposer résolument au soutien du gouvernement du
Canada à la campagne de terreur et de violence contre le peuple
vénézuélien.
Ne touchez pas au Venezuela !
Le groupe de Lima doit être démantelé !
Renforçons l'unité fraternelle entre les peuples
vénézuélien et
canadien !
Le 6 août 2018
Le 9 août 2018
Le 13 août 2018
Le XXIVe Forum de Sao Paulo à La Havane
La 24e réunion du Forum de Sao Paulo a eu
lieu du 15 au 17 juillet au Centre national des
Congrès à La Havane, à Cuba. Le forum a
été créé en 1990 lorsque des partis de
gauche et progressistes de l'Amérique latine et des
Caraïbes se sont réunis au Brésil pour discuter du
nouveau scénario international suite à
l'effondrement de l'Union soviétique et aux conséquences
des politiques néolibérales que la majorité des
gouvernements de la région avaient été
forcés d'adopter. Fidel Castro et le président
brésilien Luiz Inacio Lula de Silva ont joué un
rôle décisif dans le développement de ce forum.
Aujourd'hui, celui-ci est composé de plus d'une centaine de
partis et d'organisations politiques de l'Amérique latine et des
Caraïbes.
Le sujet de la rencontre de cette année
était l'Unité et l'Intégration
latino-américaine et caraïbe, et la rencontre
elle-même était dédiée à Fidel et
à Lula. Était présent un nombre record de 625
délégués et invités provenant de 51
pays, représentant 168 organisations, y compris plus
de 60 parlementaires et plus
de 120 représentants de mouvements sociaux. Le Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) a participé
à la plupart des forums depuis leur création et y a aussi
envoyé une délégation cette année.
Plusieurs chefs d'État, de gouvernements et
dirigeants politiques, anciens et actuels, provenant de diverses
régions du monde, sont intervenus lors des sessions
plénières au cours de la rencontre de trois jours,
mettant en lumière que la réunion à La Havane
représente un lieu de convergence important pour les forces
progressistes de la région.
Parmi ces intervenants on comptait : Miguel Diaz-Canel, le
président
des Conseils de l'État et des ministres de Cuba, Raoul Castro,
le premier secrétaire du Comité central du Parti
communiste de Cuba et d'autres membres dirigeants du Parti communiste
de Cuba qui en était l'organisation hôte, Ralph Gonsalves,
le premier ministre de
Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Nicolas Maduro, le président de
la République bolivarienne du Venezuela, Evo Morales, le
président de l'État plurinational de la Bolivie ainsi que
Salvador Sanchez Ceren, le président du Salvador.
Les anciens présidents et le premier ministre, de gauche
à droite, Dilma Rousseff du Brésil, Joaquim Chissano du
Mozambique et Kenny Anthony de Sainte-Lucie
Parmi les anciens présidents et premiers
ministres qui y ont participé il y avait Dilma Rousseff du
Brésil, Manuel Zelaya du Honduras, Kenny Anthony de
Sainte-Lucie, Denzil Douglas de
Saint-Christophe-et-Niévès, Martin Torrijos du Panama et
Joaquim Chissano du Mozambique.
En plus des sessions plénières
quotidiennes, les délégués et les invités
ont pu participer aux réunions des femmes, de la jeunesse et de
parlementaires ainsi qu'au dialogue avec les mouvements sociaux et aux
ateliers sur des sujets tels les arts et la culture, la communication
politique et les médias.
Parmi les principaux sujets traités en grande
partie par le programme, il y avait :
-la nécessité de défendre et de
mettre en oeuvre la déclaration de l'Amérique latine et
des Caraïbes en tant que Zone de Paix signée en 2014
par les gouvernements de tous les pays de la région
organisés sous les auspices de la Communauté des
États latino-américains et des caraïbes
(CÉLAC) ;
-la nécessité d'empêcher les
États-Unis de diviser et de déstabiliser la
région, que ce soit par les provocations de l'Organisation des
États américains et son Groupe de Lima, par les coups
parlementaires, judiciaires et médiatiques ou encore par la
violence organisée dont le but est de déstabiliser et de
renverser les gouvernements qui refusent de
se soumettre, ou par la destruction des projets d'intégration
régionale tels que la CÉLAC ;
-la nécessité de rejeter la notion promue
par les impérialistes américains et leurs alliés
locaux comme quoi le cycle progressiste dans la région est
arrivé à terme, avec la même détermination
que la thèse de la « fin de l'histoire » avait
été rejetée lorsqu'elle fut promue suite à
l'effondrement de l'Union soviétique ;
-la nécessité pour les forces populaires
de riposter au projet contre-révolutionnaire par un projet qui
leur est propre en bâtissant l'unité d'action la plus
large possible contre l'impérialisme, aussi bien dans la
région qu'au-delà.
La dernière journée, il y a eu une
session plénière spéciale consacrée
à la Pensée de Fidel Castro, et des dirigeants politiques
cubains et d'autres dignitaires invités ont exprimé ce
que Fidel représentait pour eux et pour les peuples de leurs
pays ainsi que son immense contribution à la cause de
l'humanité.
La session plénière du 17 juillet 2018 a
été dédiée à la Pensée de
Fidel Castro.
Le président cubain Miguel Díaz-Canel
|
Au sujet du legs de Fidel et de son rôle important
face aux défis que le Forum de Sao Paulo et d'autres doivent
relever aujourd'hui, le président Miguel Diaz-Canel a
rappelé aux participants que Fidel leur avait fait cette mise en
garde, que la révolution doit être en mesure de
confronter, sur la base de ses propres forces, les puissantes forces
dominantes à l'oeuvre tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur de ses domaines sociaux et nationaux.
Pour Fidel, a-t-il dit, ceci serait impossible sans la
participation active, organisée et consciente du peuple, lui qui
avait la ferme conviction qu'un projet ne pouvait perdurer que si le
peuple s'en faisait le défenseur et s'en appropriait comme s'il
était le leur. « Nous croyons fermement qu'il en est ainsi
», a-t-il dit, « sans quoi nous ne serions pas ici
aujourd'hui ».
Diaz-Canel a affirmé que la façon la plus
pratique de rendre le plus grand hommage à Fidel est de
réorienter la lutte pour concrétiser le plan d'action
réalisable et élaboré par tous sur la base de
l'unité et de l'intégration des forces politiques et des
mouvements sociaux de la région.
Le plan d'action 2018-19 du Forum de São
Paulo
Les activités que le Forum de São Paulo
planifie d'entreprendre cette année incluent :
- le lancement des campagnes pour la libération
immédiate de Lula et contre la persécution politique des
dirigeants populaires en Amérique latine et dans les
Caraïbes ;
- des actions visant à défendre
l'Amérique latine et les Caraïbes en tant que zone de paix,
notamment en participant, avec le Parti de la gauche européenne,
à la deuxième mission d'observation politique du Forum de
São Paulo en Colombie pour suivre la mise en oeuvre de l'accord
de paix et de construire la paix en Colombie ;
- renforcer et élargir les écoles de
formation et les fondations liées au Forum ;
- encourager les syndicats et les organisations
paysannes et de producteurs agricoles à organiser des
manifestations dans leur pays pour dénoncer l'augmentation de la
précarité des conditions de travail et la
réduction des conditions de vie par la sous-traitance et
d'autres moyens ;
- renforcer les communications entre les partis
membres ;
- prêter attention aux élections
organisées dans la région ;
- engager des actions communes avec le Parti de la
gauche européenne impliquant :
- approfondir l'étude
des accords de libre-échange entre l'Union européenne
(UE) et le MERCOSUR et avec différents pays d'Amérique
latine sur les conditions qu'ils cherchent à imposer à
nos peuples ;
- faire campagne contre les
sanctions de l'UE contre le Venezuela, le blocus de Cuba et
l'ingérence de l'UE dans les affaires intérieures des
pays d'Amérique latine et des Caraïbes pour les
déstabiliser ;
- lutter contre la guerre de
l'information des grands médias qui déforment et
manipulent la réalité ;
- envoyer des équipes
conjointes d'observateurs dans les pays de la région où
la fraude électorale pourrait se produire ;
- suivre de près les
processus de paix en Colombie pour assurer le plein respect ; et
- mener une campagne commune
de défense de la paix et de la solidarité entre les
peuples, en commençant par la mise en pratique de la
Déclaration de l'Amérique latine et des Caraïbes
comme Zone de paix.
(Photos : LML, S. Sanchez,
Trabajadores,
Cubadebate)
Les États-Unis planifient d'utiliser Facebook
pour diffuser de la propagande à Cuba
Prensa Latina a publié un compte rendu d'un
article paru récemment dans le Miami New Times qui
révèle que les États-Unis envisagent d'utiliser
Facebook pour propager clandestinement la propagande et fomenter des
dissensions à Cuba.
Citant des documents existants sur le sujet, la version
numérique de l'hebdomadaire de Miami, datée du 22
août, indiquait qu'au centre de l'offensive se trouve le Bureau
américain de radiodiffusion à Cuba (OCB), une agence
gouvernementale actuellement dirigée par l'ancien maire de
Miami, Tomás Regalado, qui exploite Radio
Martí, TV Martí et Martí Noticias.
Selon Miami New Times,
les
objectifs
sont
détaillés
dans
les
documents
budgétaires
pour les exercices 2018 et 2019 du Conseil
des gouverneurs de la radiodiffusion américaine.
Prensa Latina note qu'au moment où il y a un
grand émoi aux États-Unis à propos de
l'ingérence présumée de la Russie dans les
élections de 2016, les documents indiquent que l'agence
prévoit utiliser des comptes Facebook «
natifs » et « non marqués » pour
diffuser du contenu créé par le gouvernement
américain sans en
informer les utilisateurs cubains de Facebook.
L'article du Miami New Times indique que le
passage du gouvernement américain aux médias sociaux
était basé sur des indicateurs qui placent YouTube,
Google et Facebook parmi les sites les plus visités à
Cuba, avec l'utilisation de la technologie vidéo pour radio
(AVRA). Les programmes Radio Martí ont commencé
à
être transmis via Facebook Live avec la programmation de TV
Martí.
Prensa Latina fait le lien entre l'attention
particulère que porte
l'OCB à
une offensive des médias sociaux et l'efficacité des
autorités cubaines à bloquer les signaux de Radio
et TV Marti, que Cuba a dénoncés pour avoir
violé les normes internationales relatives à
l'utilisation des ondes.
Selon le Miami New Times, au cours de
l'exercice 2018, l'OCB prévoyait créer des
équipes de personnes à Cuba pour créer des comptes
Facebook natifs et non marqués afin de propager de la propagande
alors que les pages nationales augmenteraient les chances de figurer
sur les nouvelles des utilisateurs cubains de Facebook.
La même stratégie devait être reproduite dans
d'autres réseaux sociaux préférés.
Il écrit : « Les documents
n'expliquent pas ce que les autorités fédérales
appellent des pages Facebook "non marquées" ou "natives". Mais
il est clair qu'elles devraient ressembler aux pages des utilisateurs
de médias sociaux normaux afin d'échapper aux censeurs et
persuader les Cubains de lire la propagande de Martí
»,
soulignant que l'idée était de tromper les Cubains en
leur faisant croire que l'information provenait d'autres Cubains et non
du bureau de Regalado.
John S. Nichols, professeur à
l'Université de Pennsylvanie, a déclaré au Miami
New
Times que si le plan de propagande de Facebook avait vraiment
pris son envol, « cela s'inscrirait dans une longue histoire de
tentatives d'utiliser la technologie moderne pour propulser la
propagande à Cuba. » « Il y a un avertissement
dans tout cela», a déclaré Nichols, co-auteur du
livre de 1987 sur la radiodiffusion clandestine.
« C'est la plus récente d'une longue
série d'efforts de la part de Radio et TV
Martí et de ses prédécesseurs pour tenter de
se soustraire aux lois de la physique... Chaque fois qu'ils
échouent à faire passer leur message à Cuba, ils
disent qu'il doit y avoir une solution technologique »,
a-t-il déclaré.
Au lieu de cela, a-t-il dit, le Congrès «
ne peut tout simplement pas reconnaître que les stations sont un
échec colossal. C'est triste parce qu'ils dépensent
l'argent des contribuables. Mais cela gaspille notre
crédibilité en tant que grande nation en faisant ces
choses absurdes et stupides. »
Les médias sociaux :
Réflexion sur le système idéologique
- Gilberto Rios Mungia -
LML publie cet article au sujet du rôle de
médias de masse dans le coup d'État au Honduras contre le
président élu démocratiquement Manuel Zelaya et
d'autres phénomènes de ce genre qui ont lieu partout dans
la région via les médias sociaux. L'auteur, Gilberto Rios
Munguia, est le directeur du Parti Liberté et Refondation
(libre) et un
activiste des médias sociaux au Honduras. L'article a d'abord
été publié dans El Pulso le 25
août 2018.
* * *
Il est important de clarifier d'entrée de jeu
que le concept de « système
idéologique » est lié à tous les
mécanismes dont on se sert pour contrôler la pensée
des masses et il est vieux de plusieurs centaines d'années. La
réflexion qui suit est simplement une adaptation de ces
idées aux nouvelles technologies d'information et de
communication d'un point de vue de néophyte, mais en mettant
l'accent sur la nécessité d'un «
militantisme » plus efficace pour ce qui est de
l'utilisation des médias alternatifs.
Je pense ici plus spécifiquement à ma
participation à un évènement à Sao Paulo,
au Brésil, dans les mois suivant le coup d'État. Le
congrès national d'un parti politique de gauche avait lieu et on
nous avait invités surtout pour dénoncer ce qui venait de
se passer au Honduras. Dans mon intervention, j'ai mentionné
comment les médias
traditionnels étaient grandement concentrés dans les
mains de quelques-uns -- quelques familles -- dans mon pays. Sur ce,
quelqu'un s'est approché de moi et a chuchoté :
« Il en va de même ici. »
Lorsque nous regardons ce qu'on appelle le
Modèle oligarchique, c'est-à-dire la nouvelle
étape de la concentration du capital entre quelques mains -- ce
qui représente une forme plus accentuée de la
contradiction capital/travail -- nous observons que partout sur notre
continent non seulement les moyens de production sont entre les mains
de
quelques-uns, mais que les médias de masse sont entre les
mêmes mains et reproduisent forcément les idées
nécessaires aux quelques-uns pour maintenir leur régime
d'exploitation, de corruption et de violence qui engendre tant de
profits pour eux.
Un autre aspect important de ce modèle oligopole
de communication est sa synchronisation avec les ordres du jour des
médias internationaux qui sont eux aussi des porte-paroles du
grand capital transnational. Nous le voyons dans les nouvelles
télévisées, la presse écrite, les
émissions de radio et les médias sociaux aux mains des
médias
monopolisés. Ils répètent tous les points de vue
éditoriaux sur la situation internationale et favorisent
nécessairement les intérêts de ces mêmes
secteurs.
Le microphone, la salle de classe et la chaire
C'est la même chose dans le domaine de
l'éducation formelle et des églises, qui font partie
intégrante du système en question qui vise à
endormir la conscience des étudiants et de leurs fidèles,
respectivement, à quelques exceptions près. En passant,
Marx appelait ce phénomène la « conscience
métamorphosée » de la réalité,
c'est-à-dire,
le phénomène incroyable selon lequel nous vivons une
réalité qui est interprétée d'un point de
vue favorable à l'ennemi. Par exemple, dans ce cas-ci, il s'agit
de présenter la crise comme quelque chose de positif et de faire
porter le blâme à l'opposition et à ses soi-disant
répercussions négatives. Dans cette situation, c'est la
responsabilité de
l'opposition politique de démanteler le modèle de
pensée conservateur qui sert l'oligarchie en interprétant
la réalité par une conscience différente et
éventuellement libératrice et en réussissant
à propager ces idées par tous les moyens possibles. Cette
nouvelle prise de conscience de la réalité peut
être engendrée par des spécialistes dans diverses
matières qui réussissent à démanteler la
toile imaginaire, mais elle est aussi révélée,
créée ou recréée par la discussion et la
pensée collective, qui ne peut se faire que par le biais de
l'organisation populaire.
C'est alors que le « militantisme »
devient nécessaire face aux médias alternatifs, sans
doute un sujet très délicat au Honduras, un pays
où, depuis 2009 -- immédiatement dans la
foulée du coup militaire -- plus de 70 journalistes, de
communicateurs sociaux et de travailleurs dans le domaine des
médias ont été assassinés, ce
qui indique bien la nécessité de l'oligarchie de bien
contrôler le monde des idées.
Heureusement, dans notre pays, des efforts vraiment
héroïques ont été déployés pour
maintenir des voix alternatives et indépendantes qui ont
combattu leur marginalisation par le parti au pouvoir et les lignes
directrices des sociétés de publicité, mais aussi
les menaces de mort, la fermeture des médias et diverses autres
formes de persécution et
d'intimidation. Ce genre de journalisme a conservé un
marché captif de lecteurs avides de vérité, de
points de vue critiques et d'interprétations non officielles des
phénomènes politiques et sociaux.
Il se passe la même chose maintenant dans les
médias sociaux, qu'on nomme aussi la Cinquième Puissance,
en raison de sa proximité avec la pensée des vastes
majorités qui ont réussi à remporter d'importantes
batailles contre l'hégémonie médiatique des
élites. Cette participation est d'une importance vitale en
raison de la crise actuelle de
gouvernance du régime hondurien, et de la
détérioration flagrante du système capitaliste et
de son modèle néolibéral.
La dénonciation constante par les utilisateurs
des médias sociaux, en plus de ce que la dénonciation
systématique et participation organisée du «
militantisme » peuvent signifier pour ces réseaux,
contribuerait énormément à élever la
conscience du peuple face à ses véritables bourreaux et
ennemis. Voilà la raison de cette réflexion. Elle
vise à nous encourager à regarder d'un autre oeil nos
téléphones, nos ordinateurs, nos liens en ligne et nos
comptes de médias sociaux et de les voir comme des armes
puissantes d'un nouveau système idéologique populaire qui
est un outil de plus de notre libération. Mon but n'est pas de
prêter aux médias sociaux des attributs qu'ils n'ont pas.
Je
veux affirmer clairement que les médias sociaux nous permettent
de nous informer et de nous plaindre. Dans nos quartiers, nos lieux
d'étude et de travail, nous organisons. Dans la rue, nous
manifestons.
La guerre judiciaire contre la démocratie
-Enrique Santiago Romero-
Lula da Silva, l'ancien président du Brésil et candidat
dans les
élections de 2018, présentement
incarcéré en vertu de fausses
accusations, s'adresse à un rassemblement à Sao Paolo
le 24
janvier 2018.
Le 1er septembre 2016, le Sénat
brésilien a destitué Dilma Rousseff
de la présidence du pays suite à un « procès
politique » au cours
duquel elle a été accusée de soi-disant
manipulation du budget public.
Entre le 2 novembre 2017 et le 6
mars 2018, la présidente Cristina
Fernandez de Kirchner a été accusée de trois
délits, dont deux liés à
des prétendus crimes de corruption et l'autre suite à une
prétendue
ingérence dans l'enquête sur l'attentat à la bombe
de l'AMIA
(L'Association mutuelle Argentine-Israël) à Buenos
Aires en 1994.
Le 24 janvier, la Cour suprême du
Brésil a maintenu la condamnation
de l'ancien président du pays et du candidat actuellement le
plus
populaire dans les sondages aux prochaines élections
présidentielles,
Lula da Silva, condamné à 12 ans
d'incarcération pour corruption. En
avril, il a été détenu et disqualifié
à sa réélection comme
président. (Lula en a appelé des deux accusations — note
de la
rédaction du LML).
Le 9 avril, le Bureau du procureur de la Colombie
a oublié un mandat
d'extradition vers les États-Unis contre le député
élu du FARC (Force
alternative révolutionnaire du peuple), Jesus Santrich, qui est
aussi
une des personnes responsables de la mise en oeuvre de l'Accord de
Paix. Il est accusé de conspiration dans le but d'exporter de la
cocaïne aux États-Unis. Depuis ce temps il est en prison et
ne peut
participer à la mise en oeuvre de l'Accord de Paix ni
siéger à la
Chambre législative bien qu'aucune accusation n'ait
été portée contre
lui en Colombie.
Le 3 juillet, un tribunal équatorien a
ordonné la détention de
l'ancien président Rafael Correa et a lancé contre lui un
mandat
international d'arrestation. Antérieurement, le 14
décembre 2017, le
vice-président Jorge Glas fut condamné à six ans
d'incarcération suite
à une accusation de corruption. Aussi, le 17 juin, Pablo
Romero, qui faisait partie du gouvernement de Rafael Correa, a
été
arrêté à Madrid à la demande de
l'Équateur.
La légitimité de la
judiciarisation de la politique est fondée
sur un consensus que 'la corruption' est le problème
numéro un en
Amérique latine. » Cette prémisse, fondée
sur tout
un raisonnement
formel, a été préconisée par les
institutions et agences financières
internationales du gouvernement des États-Unis avec leur
Ajustement
structurel de
l'État des années 90. Ils s'en servent pour attaquer
les gouvernements,
les forces politiques et les dirigeants de la gauche en Amérique
latine
qui s'opposent aux ajustements néolibéraux imposés
par le FMI qui
prétend que c'est le « populisme de gauche »
qui engendre le problème
structurel de corruption, niant ainsi que la corruption
est inhérente au néolibéralisme avec ses
politiques d'austérité et
d'ajustements.
« La guerre judiciaire », « la
guerre judiciaire asymétrique » qui
a remplacé la doctrine de la Sécurité nationale —
la guerre de
contre-insurrection — enseignée dans les Écoles des
Amériques, a été
déployée contre tous ceux qui ont mis en oeuvre avec
succès les
alternatives aux politiques néolibérales. Maintenant la
stratégie
provient
des facultés de droit universitaires du nord et elle
étend ses
tentacules pour tenter de se débarrasser des gouvernements de
gauche en
paralysant politiquement ces dirigeants qui cherchent à
défendre la
souveraineté de leurs peuples.
En anglais, on utilise le terme «
lawfare », où les mots « law » et
« warfare » sont associés pour décrire
une forme de guerre asymétrique.
Il s'agit d'une « guerre judiciaire »
déployée en ayant recours de
façon illégitime aux lois domestiques et internationales
dans
l'intention de causer du tort à l'adversaire et de le
vaincre sur le champ de bataille des relations politiques publiques, ce
qui paralyse les adversaires politiquement et financièrement, ou
les
immobilisent tout au moins juridiquement, les empêchant ainsi
d'atteindre leurs objectifs ou de se présenter comme candidats
à la vie
publique. C'est ainsi qu'on explique la « guerre
judiciaire » dans le «
Rapport de 2010 de la réunion à Cleveland d'experts
du 11 septembre et
de ses conséquences ».
Et voilà que cette « guerre
judiciaire » est en pleine expansion.
Elle a été conçue il y a plusieurs années
alors que la gauche en
Amérique latine, jouissant de l'appui de la majorité,
avait établi des
systèmes démocratiques plus participatifs et
égalitaires. Pendant ce
temps, les forces néolibérales dirigées par
« l'establishment »
américain élaboraient une nouvelle stratégie pour
lutter contre les
succès des mouvements politiques de la gauche et de les
discréditer.
Reculons un peu au 16 octobre 1998. L'ancien
dictateur chilien
Augusto Pinochet, accusé de crimes contre l'humanité, est
arrêté à
Londres en vertu d'un mandat d'arrestation émis par le juge
Garzon à la
demande de groupes de défenseurs des victimes. La fin de la
« guerre
froide » a engendré une désorientation
stratégique
chez le vainqueur, les États-Unis. Il devenait urgent de
définir un
nouvel ennemi, ce qui faciliterait le maintien du conglomérat
militaro-industriel à la base du système capitaliste qui
avait fait
tomber les pays socialistes. La période de désorientation
avait ouvert
la porte à des procès criminels dans des pays tiers. Le
champ de «
compétence
universelle » envisagé depuis des années pour
les lois nationales, mais
impossible à mettre en oeuvre pendant la « guerre
froide », est devenu
un puissant instrument contre les régimes totalitaires
responsables de
crimes contre l'humanité, les mesures illicites auxquelles ils
avaient
eu recours pour supprimer le désir de changement du
peuple.
Cette expansion du champ de « compétence
universelle » s'est
poursuivie pendant des années. L'arrestation de Pinochet fut
suivie par
des procès judiciaires entamés par les groupes de
victimes contre les
militaires et politiciens de l'Argentine, de l'Uruguay, de la Colombie,
du Congo, des États-Unis et d'Israël, responsables de
graves
violations des droits humains.
Les démocraties occidentales ont réagi
non pas pour consolider le
champ de compétence universel, mais bien pour s'opposer à
l'opportunité
qui se présentait de consolider le droit international et de
mettre fin
à l'impunité accordée aux crimes internationaux.
Les contre-réformes
judiciaires touchant à la « compétence
universelle » au
Belgique en 2003 et en Espagne en 2009 (par le Parti
socialiste des
travailleurs d'Espagne) et en 2014 (par le Partido Popular) sont
des
exemples de rétrogression justifiée ainsi :
« [...] La compétence universelle peut
servir à des fins politiques
ou d'humiliation, ce qui peut influencer négativement l'ordre
mondial
en occasionnant des frictions inutiles entre États, des abus
potentiels
de procédures judiciaires et la privation de droits humains
individuels » (IBC Revue internationale de droit
pénal, 2008/1, Vol. 79).
Ceux qui appuient l'ordre mondial actuel ont appris
comment se
servir de la « compétence universelle » - avec
sa grande accessibilité,
ses frais minimes et son immense efficacité — à leurs
propres fins. Ils
ont commencé à développer de nouvelles
stratégies qui leur
permettraient de maintenir leur pouvoir et leur capacité
d'intervenir
lorsque nécessaire. En raison des méthodes politiques
nuisibles de la
doctrine de la Sécurité nationale — la torture, les
disparitions
forcées, les dictatures et les mouvements sociaux de
protestation —
depuis la fin de la « guerre froide » les
États-Unis n'ont pas eu
recours à l'établissement de régimes autoritaires
comme premier choix,
préférant
maintenir leur contrôle d'un pays par des moyens aux allures plus
démocratiques.
L'ingérence judiciaire peut être un choix
efficace lorsque motivée
par une stratégie permettant d'en arriver à ses fins. La
stratégie doit
être dotée d'une tactique — l'ingérence
politico-judiciaire permettant
de détourner la raison d'être des intervenants juridiques
-, certaines
ressources — comme des écoles et des programmes de formation
pour les
juges et les avocats, ainsi que des objectifs — renverser ces
gouvernements qui cherchent à défendre la
souveraineté nationale de
leurs peuples. La stratégie consiste à discréditer
les forces
politiques à la tête de ces gouvernements, de disqualifier
sur le plan
électoral et détruire sur le plan politique leurs plus
hauts dirigeants.
Les précédents de cette stratégie
politico-judiciaire remontent à
la soi-disant guerre contre le terrorisme lancée en 2001
après le 11
septembre. Les États-Unis ont tenté de créer une
nouvelle
interprétation du droit régissant les conflits
armés pour faire
progressivement disparaître l'énorme disparité
entre le droit pénal
domestique et
le droit humanitaire international. Ils ont tenté d'imposer de
nouvelles catégories juridiques non prévues dans le droit
domestique ou
international, telles que la notion de « combattant ennemi
illégal » ainsi
que leur droit unilatéral de « surveiller et
exécuter », lequel sert à
justifier les assassinats par drones.
Une autre étape en ce sens est l'immense
judiciarisation de la
politique fondée sur le consensus qu'il y a «
corruption » qui, de
façon générale, est attribuée aux
dirigeants de la gauche alternative
latino-américaine qui ont tenté de garantir la
souveraineté nationale
contre toute ingérence.
Depuis le début du XXIe siècle, des
ressources sont investies dans
les programmes de cooptation des institutions juridiques de plusieurs
pays, en particulier en Amérique latine. Les «
Écoles des Amériques »
pour les militaires ont été remplacées par des
écoles de droit et des
programmes de formation juridique aux États-Unis — où les
juges et les intervenants juridiques se rendent pour se faire
endoctriner- mais aussi dans les pays d'Amérique latine
où grâce au
financement massif par l'agence américaine pour le
développement
international (USAID), des écoles de formation juridique ont
été mises
sur pied qui sont contrôlées politiquement.
En Colombie, depuis la création de
l'école de formation en matière
juridique « Rodrigo Lara Bonilla », financée
par USAID, le système
judiciaire de nature « continentale » - la
primauté du droit sous forme
écrite— enchâssée dans la constitution, a peu
à peu basculé vers un
système fondé sur des précédents
judiciaires — le «
common law » américain — qui n'est aucunement
enchâssé dans la
constitution. Maintenant ce sont les juges de la Cour constitutionnelle
qui élaborent des projets de loi par le biais du processus de
révision
de la constitution. Là où ils jugent que la loi n'est pas
conforme à la
constitution, ils la réécrivent comme le ferait une
seconde et
ultime chambre législative.
En Amérique latine, nous observons la
substitution progressive de
systèmes inquisitoires ou pénaux mixtes par le
système pénal
accusatoire inspiré du système américain où
un pouvoir sans commune
mesure est confié aux bureaux des procureurs nationaux qui
agissent à
toute fin pratique en fonction d'instructions, d'information et
d'«
accusations » provenant du système judiciaire
américain.
La stratégie visant à étendre la
« guerre judiciaire » a commencé à
atteindre ses objectifs. Dilma Rousseff, Fernando Lugo, Cristina
Kirchner, Lula, Jesus Santrich, Rafael Correa ont tous
été victimes de
cette stratégie politico-judiciaire qui a comme résultat
de les
immobiliser politiquement grâce à cette nouvelle guerre
judiciaire.
L'objectif est de les discréditer, eux et leurs forces
politiques, en
les associant à des criminels de droit commun pour les faire
disparaître de l'échiquier électoral.
Le système judiciaire qui a permis à
l'Amérique latine de devenir
l'un des continents les plus rongés par la corruption
institutionnelle
— et qui dans certains cas en a même tiré avantage — et
qui n'a jamais
réussi à combattre cette corruption, est maintenant
devenu une arme
d'intervention directe dans les affaires politiques internes, au
service
des intérêts d'oligarchies étrangères et
locales et de puissances
conservatrices.
La guerre judiciaire constitue un sérieux revers
pour le processus
de consolidation institutionnelle des pays d'Amérique latine. Le
système judiciaire devrait se tenir loin des conflits politiques
afin
d'éviter de répéter les crises institutionnelles
d'une autre époque qui
étaient de graves crises de légitimité et de
mécontentement populaire.
Cette
ingérence dans les affaires politiques signifie la
négation de
l'indépendance du système judiciaire en raison de sa
politisation
calculée, et il en résulte inévitablement la
disparition de la
séparation des pouvoirs qui sous-tend la primauté du
droit. La guerre
judiciaire représente aujourd'hui un des plus grands dangers
pour la
démocratie partout dans le
monde et en particulier en Amérique latine.
(Article du El Diaro, le 21
août 2018. Traduit de l'espagnol par LML)
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