Numéro 6 - 17 février 2018
Supplément
170e anniversaire du Manifeste du
Parti communiste
Le Manifeste a révolutionné
la pensée
de l'être humain
Les dirigeants révolutionnaires Friedrich Engels et Karl Marx,
auteurs du Manifeste du Parti
communiste qui fait de façon
décisive le bilan de l'expérience et de la conception du
monde communistes, et trace le rôle historique de la classe
ouvrière.
Le 22 février 2018 sera le 170e
anniversaire
de la publication de la première édition du Manifeste
du Parti communiste écrit en 1848 par Karl Marx et son
ami de longue date et disciple Friedrich Engels. Le Manifeste
du Parti communiste est devenu la brochure la plus lue et la plus
demandée du monde. L'attitude
envers cette brochure distingue à ce jour ceux qui sont
révolutionnaires parce qu'ils utilisent le marxisme comme guide
à l'action de ceux qui sont bornés et dogmatiques et
poursuivent un but différent.
Voir comment commander votre exemplaire au bas de la page
|
Karl Marx était d'abord et avant tout un
révolutionnaire. Ses découvertes de la loi
générale du développement de la
société et de la nature, le matérialisme
dialectique et le matérialisme historique, et de la loi
spécifique du mode de production capitaliste, la théorie
de la plus-value, ont été formulées et
présentées au monde avec la certitude que
sans théorie révolutionnaire, il ne peut y avoir de
mouvement révolutionnaire.
En tant que révolutionnaire, dès sa
jeunesse dans les années 1840 Marx a participé
à la solution pratique des problèmes de la
révolution. Il a mené une lutte idéologique et
polémique résolue et développé le travail
théorique pour faire progresser le mouvement
révolutionnaire.
Comme révolutionnaires, Marx et Engels ont rompu
avec l'idéologie bourgeoise dès le début. À
mesure que leur travail révolutionnaire progressait, ils ont
développé leur idéologie et leur théorie.
Ils ont porté une attention de tous les instants au mouvement
pratique de la classe ouvrière, lui apportant une
idéologie et une théorie au service du
mouvement révolutionnaire et conformes aux conditions
concrètes. Ils n'ont pas tiré leurs idées des
idées. Au contraire, ils ont fait progresser la pratique
révolutionnaire et élaboré les idées pour
la servir.
Aujourd'hui, comme au temps de Marx, il est crucial de
porter la plus grande attention à la pratique sur une nouvelle
base historique. La pratique révolutionnaire est le point de
départ des idées et non le contraire. Comme au temps de
Karl Marx, il est nécessaire aujourd'hui de développer la
pratique révolutionnaire en partant du présent, en
partant de la réalité concrète. Il faut bien
saisir que les idées qui contribuent à propulser de
l'avant le mouvement révolutionnaire ne peuvent être
trouvées que dans la pratique révolutionnaire du monde
d'aujourd'hui.
Il existe toutes sortes de gens qui se disent disciples
de Marx. Les pires
sont ceux qui ont appris par coeur des passages des oeuvres de Marx et
se prétendent marxistes pour cette raison. Il y a
également leurs proches alliés, ceux qui formulent un
programme en empruntant des idées des livres et invitent la
classe ouvrière à les suivre.
Marx et Engels à l'imprimerie de la Rheinische
Zeitung
à Cologne (Tableau de
E. Chapiro)
Même après que la bourgeoisie et la
réaction mondiale aient proclamé la mort du communisme,
il en est encore qui concèdent à contrecoeur que le
communisme est théoriquement valable, mais qui proclament dans
la foulée qu'en pratique il est impossible d'instaurer un
système
qui sera la condition de l'émancipation complète de la
classe
ouvrière. La logique du développement contredit cette
thèse qui crée ce fossé entre la théorie et
la pratique. Il est vrai que le monde de Marx n'est pas le même
que le monde d'aujourd'hui. Bien que les lois du développement
de l'économie et de la société découvertes
par Marx continuent d'opérer, elles se manifestent
différemment dans la vie
réelle et doivent être redécouvertes dans la vie
réelle.
Tous les développements de la période
actuelle ont donné raison à Marx et au marxisme. Tous
ceux qui désirent être révolutionnaires doivent
suivre le marxisme comme guide de leur pratique. Le Parti communiste du
Canada (marxiste-léniniste), se basant sur les
découvertes de Karl Marx, a élaboré la
pensée marxiste-léniniste contemporaine à
partir des conditions actuelles, tout comme Marx l'avait fait dans les
conditions de son époque. Nous devons cet accomplissement
contemporain au travail de pionnier de Marx, car sans ses contributions
théoriques antérieures, le travail contemporain aurait
été impossible.
Ce que nous apprécions tout
particulièrement en cette occasion du 170e anniversaire de
la publication de la première édition du Manifeste du
Parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels est le fait que
leur oeuvre a révolutionné la pensée humaine. Tous
les grands changements révolutionnaires conduisant au
renversement
final de la société de classes seront attribués
à l'oeuvre Marx et Engels.
Dans son essai intitulé De certaines
particularités du développement historique du marxisme,
Lénine
écrit :
Notre doctrine, disait
Engels de lui-même et de son célèbre ami, n'est pas
un dogme, mais un guide pour l'action. Cette formule classique souligne
avec force et de façon saisissante un aspect du marxisme que
l'on perd de vue à tout instant. Dès lors, nous faisons
du marxisme une momie difforme et mutilée, nous évacuons
son âme
vivante, nous sapons ses bases théoriques fondamentales que sont
la dialectique, la théorie de l'histoire en tant que mouvement
plein de contradictions et auquel rien n'échappe ; nous
affaiblissons son lien avec les problèmes pratiques et
précis de l'époque, susceptibles de se modifier à
chaque nouveau tournant.
Dans cet essai écrit en 1910, quinze ans
après la mort d'Engels, Lénine fait ressortir un des plus
grands problèmes de la révolution, celui du rapport de la
conscience philosophique prolétarienne avec les tâches
concrètes de la révolution prolétarienne dans des
conditions données. La conscience philosophique
prolétarienne progresse
pendant que la conscience philosophique bourgeoise
dégénère. Les deux sont dans un rapport inverse
l'une à l'autre : l'offensive de l'une signifie le repli de
l'autre. Les « problèmes pratiques et précis de
l'époque » changent « à chaque nouveau
tournant » et exigent un développement de la
conscience philosophique
prolétarienne.
Aujourd'hui, il faut que les
grandes forces productives humaines et les rapports humains modernes et
l'intelligence générale que ces forces ont
créés favorisent les peuples du monde. Ou bien les forces
productives sont libérées des confins étroits dans
lesquels les maintient la vieille société civile, ou bien
nous subissons les effets terriblement
destructeurs de ces forces déclenchées contre l'humain et
le monde, comme c'est le cas aujourd'hui. Dans la perspective de
l'Ancien, il s'agit de détruire les forces productives par des
crises et des guerres. Karl Marx les a qualifiées de guerres
universelles de destruction massive et de famine. Aujourd'hui des
nations entières font face à la
destruction.
Dans la perspective du Nouveau, il s'agit de trouver
les moyens de canaliser les grandes forces productives humaines et les
rapports humains et l'intelligence générale qu'elles
créent pour avancer les intérêts de
l'humanité.
Quand Karl Marx et Friedrich Engels ont commencé
leur lutte contre leur « conscience philosophique
d'autrefois », c'était le début de la lutte
organisée contre la bourgeoisie. Cela comprenait
un certain besoin de « voir clair en
nous-mêmes », mais ce
n'était pas par solipsisme, le but était de
créer une nouvelle « conscience philosophique »
qu'on pourrait appeler « conscience philosophique
prolétarienne ». Ce n'était pas une affaire de
conscience personnelle, mais une affaire de conscience de classe. Voici
une longue citation tirée de la Préface à la
« Critique de l'économie
politique » de Karl Marx dans laquelle il
présente de façon concentrée ce qu'il entend par
régler les comptes avec leur « conscience philosophique
d'autrefois » :
Le premier travail que
j'entrepris pour résoudre les doutes qui m'assaillaient fut une
révision critique de la Philosophie du droit, de Hegel, travail
dont l'introduction parut dans les Deutsch-Franzosische Jahrbucher,
publiés
à
Paris,
en 1844.
Mes
recherches
aboutirent
à ce résultat que les rapports juridiques -- ainsi que
les
formes de l'État -- ne peuvent être compris ni par
eux-mêmes ni par la prétendue évolution
générale de l'esprit humain, mais qu'ils prennent au
contraire leurs racines dans les conditions d'existence
matérielle dont Hegel, à l'exemple des Anglais et des
Français du XVIIIe siècle, comprend l'ensemble sous le
nom de « société civile », et que
l'anatomie de la société civile doit être
cherchée à son tour dans l'économie politique.
J'avais commencé l'étude de celle-ci à Paris, et
je la continuai à Bruxelles où j'avais
émigré à la suite d'un arrêté
d'expulsion de M. Guizot.
Le résultat
général auquel j'arrivai et qui, une fois acquis, servit
de fil conducteur à mes études, peut brièvement se
formuler ainsi : dans la production sociale de leur existence, les
hommes entrent en des rapports déterminés,
nécessaires, indépendants de leur volonté,
rapports de production qui correspondent à un degré de
développement
déterminé de leurs forces productives matérielles.
L'ensemble de ces rapports de production constitue la structure
économique de la société, la base concrète
sur laquelle s'élève une superstructure juridique et
politique et à laquelle correspondent des formes de conscience
sociale déterminées. Le mode de production de la vie
matérielle conditionne le
processus de vie sociale, politique et intellectuelle en
général. Ce n'est pas la conscience des hommes qui
détermine leur être ; c'est inversement leur
être social qui détermine leur conscience.
À un certain stade de
leur développement, les forces productives matérielles de
la société entrent en contradiction avec les rapports de
production existants, ou, ce qui n'en est que l'expression juridique,
avec les rapports de propriété au sein desquels elles
s'étaient mues jusqu'alors. De formes de développement
des forces productives qu'ils
étaient, ces rapports en deviennent des entraves. Alors s'ouvre
une époque de révolution sociale. Le changement dans la
base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute
l'énorme superstructure. Lorsqu'on considère de tels
bouleversements, il faut toujours distinguer entre le bouleversement
matériel - qu'on peut constater d'une manière
scientifiquement rigoureuse - des conditions de production
économiques et les formes juridiques, politiques, religieuses,
artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques
sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le
mènent jusqu'au bout.
Pas plus qu'on ne juge un
individu sur l'idée qu'il se fait de lui-même, on ne
saurait juger une telle époque de bouleversement sur sa
conscience de soi ; il faut, au contraire, expliquer cette
conscience par les contradictions de la vie matérielle, par le
conflit qui existe entre les forces productives sociales et les
rapports de production. Une
formation sociale ne disparaît jamais avant que soient
développées toutes les forces productives qu'elle est
assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux
et supérieurs ne s'y substituent avant que les conditions
d'existence matérielles de ces rapports soient écloses
dans le sein même de la vieille société. C'est
pourquoi
l'humanité ne se pose jamais que des problèmes qu'elle
peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il
se trouvera toujours que le problème lui-même ne surgit
que là où les conditions matérielles pour le
résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de
devenir.
À grands traits, les
modes de production asiatique, féodal et bourgeois moderne
peuvent être qualifiés d'époques progressives de la
formation sociale économique. Les rapports de production
bourgeois sont la dernière forme contradictoire du processus de
production sociale, contradictoire non pas dans le sens d'une
contradiction individuelle,
mais d'une contradiction qui naît des conditions d'existence
sociale des individus ; cependant les forces productives qui se
développent au sein de la société bourgeoise
créent en même temps les conditions matérielles
pour résoudre cette contradiction. Avec cette formation sociale
s'achève donc la préhistoire de la société
humaine.
Friedrich Engels avec qui,
depuis la publication dans les Deutsch-Franzosische Jahrbucher
de sa géniale esquisse d'une contribution à la critique
des catégories économiques, j'entreprenais par
écrit un constant échange d'idées, était
arrivé par une autre voie (comparez avec sa Situation des
classes laborieuses en Angleterre) au
même résultat que moi-même, et quand, au printemps
de 1845, il vint lui aussi s'établir à Bruxelles,
nous résolûmes de travailler en commun à
dégager l'antagonisme existant entre notre manière de
voir et la conception idéologique de la philosophie
allemande ; en fait, de régler nos comptes avec notre
conscience philosophique
d'autrefois. Ce dessein fut réalisé sous la forme d'une
critique de la philosophie post-hégélienne. Le manuscrit,
deux forts volumes in-octavo, était depuis longtemps entre les
mains de l'éditeur en Westphalie lorsque nous apprîmes que
des circonstances nouvelles n'en permettaient plus l'impression. Nous
abandonnâmes d'autant plus volontiers le
manuscrit à la critique rongeuse des souris que nous avions
atteint notre but principal, voir clair en nous-mêmes.
De différents travaux
dans lesquels nous avons exposé au public à cette
époque nos vues sur diverses questions, je ne mentionnerai que
le Manifeste du Parti communiste, rédigé par
Engels et moi en collaboration, et le Discours sur le
libre-échange publié par moi. Les points
décisifs de notre manière de voir ont été
pour la
première fois ébauchés scientifiquement, encore
que sous forme polémique, dans mon écrit, paru
en 1847, et dirigé contre Proudhon : Misère de
la philosophie, etc. L'impression d'une dissertation sur le Travail
salarié, écrite en allemand et rassemblant les
conférences que j'avais faites sur ce sujet à
l'Association des ouvriers
allemands de Bruxelles, fut interrompue par la révolution de
Février et par mon expulsion de Belgique qui en
résultât.
La publication de la Neue
Rheinische
Zeitung en 1848-1849 et les
événements ultérieurs interrompirent mes
études économiques, que je ne pus reprendre
qu'en 1850 à Londres. La prodigieuse documentation sur
l'histoire de l'économie politique amoncelée au British
Museum, le poste favorable qu'offre Londres pour
l'observation de la société bourgeoise et, enfin, le
nouveau stade de développement où celle-ci paraissait
entrer avec la découverte de l'or californien et australien, me
décidèrent à recommencer par le commencement et
à étudier à fond, dans un esprit critique, les
nouveaux matériaux. Ces études me conduisirent
partiellement d'elles-mêmes à des
disciplines qui semblaient m'éloigner de mon propos et
auxquelles il me fallut m'arrêter plus ou moins longtemps. Mais
ce qui surtout abrégea le temps dont je disposais, ce fut
l'impérieuse nécessité de faire un travail
rémunérateur. Ma collaboration qui dure maintenant depuis
huit ans, au New York Tribune, le premier journal
anglo-américain, entraîna, comme je ne m'occupe
qu'exceptionnellement de journalisme proprement dit, un
éparpillement extraordinaire de mes études. Cependant,
les articles sur les événements économiques
marquants en Angleterre et sur le continent formaient une partie si
considérable de mes contributions, qui ne sont pas du domaine de
la
science propre de l'économie politique.
Par cette esquisse du cours
de mes études sur le terrain de l'économie politique,
j'ai voulu montrer seulement que mes opinions, de quelque
manière d'ailleurs qu'on les juge et pour si peu qu'elles
concordent avec les préjugés intéressés des
classes régnantes, sont le résultat de longues et
consciencieuses études. Mais, au seuil de la science
comme à l'entrée de l'enfer, cette obligation
s'impose :
Qui si convien lasciare
ogni sospetto ; Ogni viltà convien che qui sia morta.
(Qu'ici l'on
bannisse tout soupçon Et qu'en ce lieu s'évanouisse toute
crainte.)
Marx a créé une nouvelle conception du
monde, une conscience philosophique prolétarienne, en
réglant les comptes avec « la conscience philosophique
d'autrefois ». Il y a aujourd'hui un besoin pressant de
régler les comptes avec la conscience philosophique bourgeoise
encore une fois.
Commandez
le
Manifeste du
Parti communiste
Disponible pour 7 $ (frais de poste et
manutention inclus)
Envoyer
chèque ou mandat à l'ordre du:
Centre national de publications
Case postale 264, succursale Adelaide, Toronto, ON M5C 2J8
|
|
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|