Numéro 15 - 22 avril 2017
Les échecs du renseignement
américain
Notre sécurité est dans
notre lutte pour les droits de tous et toutes!
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Les
échecs
du
renseignement
américain
• Notre sécurité est dans notre
lutte pour les droits de tous et toutes!
• Des justifications fabriquées pour le
recours aux pouvoirs de
police - Pauline Easton
Développements
internationaux depuis les frappes américaines en Syrie
• La position sans principe et guerrière
du gouvernement Trudeau
- Sam Heaton et Enver Villamizar
• Les États-Unis multiplient les
provocations
• Les États-Unis menacent la Corée
- Charlie Vita
• Les contradictions s'aiguisent au sein de la
bureaucratie américaine au sujet de l'attaque à l'arme
chimique - Hilary LeBlanc
Des actions partout
dans le monde condamnent le bombardement américain en Afghanistan
• Bas les pattes de l'Afghanistan! OTAN, hors
d'Afghanistan! Fin à l'occupation maintenant!
Le Venezuela
résiste à l'ingérence impérialiste
• Dénonçons le sale rôle
joué par le Canada! Ne touchez pas au
Venezuela! - Margaret Villamizar
• Les Vénézuéliens se
mobilisent à la défense de la révolution
bolivarienne
Lancement d'une
grève de la faim en masse le 17 avril, Jour des prisonniers
palestiniens
• Liberté pour la Palestine et tous les
prisonniers politiques d'Israël! La résistance est un
droit! Fin à l'occupation!
- Yi Nicholls
• Conditions dans les prisons
israéliennes - Centre palestinien pour les
droits de la personne (PCHR)
Élection
présidentielle en Équateur
• La révolution citoyenne l'emporte sur
l'oligarchie
Les échecs du renseignement
américain
Notre sécurité est dans notre lutte pour
les droits de tous et toutes!
Les contradictions dans les rangs de la bureaucratie
américaine se sont beaucoup exacerbées depuis
que Donald Trump est devenu président des États-Unis
d'Amérique. Les révélations sur l'échec des
agences du renseignement américain à fournir des
informations fiables les accentuent davantage.
Tous les 17 services du renseignement
américain ont été accusés
d'ingérence dans l'élection présidentielle et un
bon nombre de personnalités militaires se sont également
prononcées en faveur du camp de Clinton ou du camp de Trump. Les
deux partis politiques, les démocrates et les
républicains, ont été accusés de
s'espionner
mutuellement et/ou de collaborer avec l'espionnage russe. Les Russes
ont également été accusés
d'ingérence dans le processus électoral américain.
Les fuites du cabinet, les accusations d'espionnage par la Maison
Blanche ou d'espionnage contre
la Maison Blanche par les services de
renseignement se sont multipliées tandis que des accusations de
fausses
informations émanant des services de renseignement sont sorties
de leurs propres rangs.
Les récentes accusations que les services de
renseignement fournissent de faux renseignements et que la
présidence des États-Unis ne base pas ses actions sur des
renseignement fiables sont liées à l'affirmation non
fondée que le
gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques contre des
civils le 4 avril 2017. Cela est contesté par
plusieurs
anciens militaires et personnalités du renseignement qui,
utilisant des canaux privilégiés, corroborent la version
russe des événements selon laquelle le gouvernement
syrien n'y est pour rien.
Selon certaines sources, le directeur de la CIA de
Trump, Mike Pompeo, a lui-même essayé d'avertir le
président de l'échec du renseignement sur la Syrie avant
la frappe aérienne américaine du 6 avril. Il aurait
été écarté par les «
faucons » et n'était pas dans la « salle de
commandement » au domaine privé de Floride du
président
lorsque la frappe de missile a été
déclenchée.[1]
Ces compte-rendus contradictoires des différentes
sections de la « communauté du renseignement »
sont censés pousser les personnes éprises de paix qui
s'opposent aux agissements du gouvernement de Trump et d'autres
gouvernements
à prendre partie
dans la lutte factionnelle qui se mène dans les rangs des
élites dominantes.[2]
L'objectif est également de détourner
encore l'attention de la crise profonde dans laquelle s'enlisent les
institutions
démocratiques américaines et des
dangers que représente l'établissement d'un gouvernement
des pouvoirs de police.
Les révélations des anciens agents des services de
renseignement montrent également que l'agression contre la Syrie
n'a pas
uni la bureaucratie américaine comme prévu. Le
matériel que publie LML cette semaine montre que plus
les divisions s'aiguisent dans les rangs de l'élite dirigeante
et de ses services de renseignement, plus les dangers augmentent pour
les peuples du monde. Deux jours après les frappes
américaines, le commandement Pacifique des
États-Unis a annoncé le déploiement d'un
porte-avions, de navires de guerre et de sous-marins dans les eaux
coréennes pour menacer la République populaire de Chine
et la République populaire démocratique de Corée
et pour contenir la Russie. Puis, le 13 avril, aux
mêmes fins, les États-Unis ont attaqué
l'Afghanistan avec une GBU-43/B Massive Ordnance Air Blast Bomb,
une
bombe
à
effet de souffle d'artillerie lourde de 10
tonnes qui, nous dit-on, est « la plus puissante bombe
non-nucléaire jamais utilisée par
l'Amérique ».
Malgré les échecs massifs du
renseignement, les peuples du monde sont censés confier leur
sort et leur protection aux organismes de sécurité, aux
services de renseignement, à la police et aux forces
armées qui fournissent de faux renseignements ou basent leurs
actions sur de faux renseignements. C'est non seulement irrationnel,
mais c'est
également une
tentative désespérée de garder les peuples
désarmés face à la situation. C'est une voie
pleine de dangers.
LML considère que les peuples ne peuvent
établir leur position en se basant sur ce que disent les
impérialistes américains et les autres grandes
puissances,
et sur des renseignements faux et intéressés, car il est
nécessaire de faire preuve de lucidité en examinant les
conséquences de la lutte pour le pouvoir entre les
intérêts privés qui se sont emparés de
l'appareil d'État des États-Unis et de leurs
alliés de l'OTAN et en tirer les conclusions qui s'imposent. Les
événements actuels enseignent aux mouvements de
résistance des peuples qu'ils doivent baser leur action sur leur
propre intelligence collective indépendante, fondée sur
leur propre expérience collective. La sécurité des
peuples du monde est
dans la lutte pour leurs droits et les droits de tous et toutes.
Notes
1. Le même directeur de la CIA, Mike Pompeo, a
annoncé le 13 avril que les États-Unis
considéraient désormais l'organisation Wikileaks comme un
« service de renseignement non étatique hostile souvent
encouragé par des acteurs étatiques comme la
Russie ». Pompeo a déclaré : « Nous
devons reconnaître que nous ne pouvons plus tolérer
qu'Assange et ses collègues aient la latitude d'utiliser des
valeurs de liberté d'expression contre nous. ... Leur donner
l'espace pour nous écraser avec des secrets obtenus
illégalement est une perversion de ce que représente
notre grande Constitution. Cela se termine maintenant. »
Durant la
campagne électorale américaine de 2016, Mike Pompeo
(auparavant un représentant au Congrès du Tea Party) et
Trump ont cité et salué Wikileaks pour avoir
exposé les différents crimes de l'adversaire de Trump,
Hillary Clinton.
2. La frappe contre la Syrie a été
précédée par un remaniement au sein du
gouvernement américain, notamment, entre autres mesures, celui
du Conseil de sécurité nationale de Trump. Ce remaniement
aurait favorisé le conseiller de la sécurité
nationale, le lieutenant-général HR McMaster, qui est une
des
nombreuses figures militaires du gouvernement Trump, mais un des seuls
encore en service actif. La nomination de McMaster a été
elle-même le résultat de luttes intestines féroces
dans le cercle rapproché de Trump. Son
prédécesseur, le général Michael Flynn, a
été obligé de démissionner au bout
de 24 jours parce qu'il avait prétendument
menti au vice-président au sujet de ses rencontres avec
l'ambassadeur de Russie aux États-Unis. Après la frappe
contre la Syrie, le conseiller adjoint à la
sécurité nationale, KT McFarland, a été
invité à démissionner et a été
transféré à un poste diplomatique.
Au nombre de ceux qui se sont unis à Trump, il y
a son ancienne rivale Hillary Clinton qui, quelques heures seulement
avant la frappe de missile, a demandé que les États-Unis
bombardent les aérodromes syriens. Après la frappe, les
sénateurs républicains John McCain et Lindsey Graham,
tous deux des détracteurs virulents du gouvernement
de Trump, ont fait une déclaration conjointe en appui aux
frappes et ont déclaré que maintenant Trump «
mérite le soutien du peuple américain ». Le
sénateur républicain Marco Rubio, lui-même un
ancien rival de Trump, qui a continué de critiquer Trump, a
également salué les frappes et cité des versets de
la Bible : « Les méchants
ne resteront pas impunis », a-t-il dit. Il a exigé
d'autres mesures et déclaré qu'il fallait « cesser
de s'inquiéter de ce que la Russie va penser ou de ce que va
faire la Russie ».
Des justifications fabriquées pour le recours
aux pouvoirs de police
- Pauline Easton -
L'hystérie sur le piratage informatique russe,
les fausses nouvelles et la subversion pendant les élections
présidentielles américaines et depuis a permis aux
services de renseignement et à la police secrète des
États-Unis et d'autres pays de l'OTAN de se présenter
comme les défenseurs de la démocratie. Ce faisant, ils
appellent au renforcement
de leurs pouvoirs arbitraires comme moyens de protection contre les
« menaces ». Malgré le fait que ces organismes
sont connus pour leurs mensonges tant au niveau national
qu'international et leurs ingérences passées et
présentes, le spectre de « l'agression russe »
est présenté comme une preuve de la
nécessité de mettre notre
confiance dans les pouvoirs de police de l'État
impérialiste des États-Unis.
Au Canada, le gouvernement Trudeau a
emboîté le pas et annoncé qu'au lieu de mettre en
place la réforme promise du système électoral, les
services du renseignement du Canada allaient s'impliquer davantage dans
les élections pour nous défendre contre les
prétendues menaces russes. Le 1er février, Trudeau a
annoncé que la nouvelle
mission de son gouvernement est « de défendre le processus
électoral du Canada contre les cybermenaces » et que
cela comprendra la participation du Centre de la sécurité
des télécommunications (CST), l'organisme d'espionnage
électronique du Canada, qui est connu pour mener sa propre
« cyberguerre », aux élections canadiennes et
son travail auprès des partis politiques. De même, le
détachement militaire du Canada déployé en
Lettonie compte dans ses rangs des « cyber guerriers »
du renseignement militaire qui luttent contre les « attaques par
la Russie » et les « fausses nouvelles »
qui, selon les chefs militaires, comprennent les affirmations que le
Canada
et les autres pays de l'OTAN poursuivent des buts agressifs en
déployant des troupes aux frontières de la Russie, ou que
les gens s'opposent à leur présence.
Toute cette dépendance accrue envers les
services de renseignement survient malgré le fait notoire qu'ils
n'ont même pas pu prédire le résultat des
élections américaines. Hillary Clinton s'est
vantée que pas moins de 17 agences distinctes soutenaient
ses prétentions concernant le piratage russe du Parti
démocrate et l'ingérence russe pour
faire élire son adversaire. Le gagnant, Donald Trump, a
déclaré que soutenir les agences de renseignement et
leurs pouvoirs était une priorité absolue et son
gouvernement a relancé la lutte contre la menace russe,
malgré les luttes factionnelles en cours pour établir les
liens entre la campagne de Trump et l'État russe, qui
pourrait montrer que
Clinton avait raison. Le « renseignement » semble
être ou bien inexact ou bien tout simplement
intéressé. Dans cette situation, comment peut-on faire
confiance à ces organismes et à ceux pour qui ils
travaillent pour assurer la sécurité du peuple ?
Un exemple du caractère intéressé
des actions de ces organismes est le fait peu connu que les
affirmations explosives sur le piratage russe de l'élection
américaine et les conclusions et les rapports des organismes de
renseignement officiels ont été produits non pas par ces
organismes mais sous-traités et produits par une agence
privée appelée
CrowdStrike. Bien que la liste de ses clients soit secrète, nous
savons que celle-ci comprend non seulement le gouvernement
américain, mais aussi le Parti démocrate et « cinq
des 10 plus grandes banques du monde et trois des principales
entreprises pétrolières et gazières ».
CrowdStrike est également connu pour un rapport
discrédité
selon lequel les pirates informatiques russes auraient infecté
les équipements technologiques de l'artillerie ukrainienne et
provoqué des pertes énormes d'équipement.
CrowdStrike et son principal concurrent, Mandiant, se
sont fait connaître par la publication de rapports douteux dans
lesquels ils accusaient la Chine de cyberattaques
généralisées contre les États-Unis et
plusieurs de leurs alliés. Le Rapport de 2013 de Mandiant,
prétendument exhaustif, qui associait le gouvernement chinois
aux
cyberattaques, a été critiqué par plusieurs
experts de la cybersécurité, en particulier parce qu'il
écartait la possibilité que d'autres acteurs
étatiques aient déguisé leurs propres actions pour
les faire passer pour des attaques perpétrées par les
Chinois.[1] La Chine a nié
ces allégations et a demandé aux
États-Unis de cesser leurs accusations sans fondement, et
souligné que les adresses IP peuvent être facilement
dissimulées et que la Chine fait face à de nombreuses
cyberattaques provenant d'adresses IP aux États-Unis.
Le 31 mars, Wikileaks a publié des
centaines de fichiers sur le code source « Marble » de
l'Agence centrale de renseignement des États-Unis (CIA) qui,
selon Wikileaks, permet à l'agence de s'engager dans « un
double jeu d'attribution légale, par exemple en
prétendant que la langue du créateur du virus
n'était pas l'anglais mais le
chinois ».
En imposant leur conclusion intéressée,
l'objectif de tous ces organismes et de ces entreprises privées
est de colporter leurs marchandises et de renforcer leur emprise sur
les institutions de l'État. L'exemple américain montre la
gravité de la crise dans laquelle les cercles dominants et leurs
institutions sont plongés. Plus ceux-ci créent des
forces de sécurité, plus ils mettent en place des mesures
de sécurité et plus ils recourent aux pouvoirs de police,
plus ils s'embourbent. Les contradictions au sein de la bureaucratie et
des services civils et militaires s'aiguisent, mais on nous invite
néanmoins à compter sur ces organismes.
Les cercles dominants n'ont pas changé leurs
prétextes depuis le début de la guerre froide,
déclenchée en utilisant le prétexte de
l'espionnage russe. À cette époque, les services de
renseignement ont reçu une mission : la
contre-révolution. L'infrastructure dans les pays capitalistes
avancés était basée sur un contrat social
destiné à garder
les travailleurs attachés au système bipartite afin
d'isoler le communisme et assurer que le désir de paix, de
démocratie et de socialisme du peuple soit manipulé pour
consolider les institutions capitalistes et empêcher la
propagation du communisme.
Les allégations d'espionnage russe ont
été utilisées pour justifier la création
d'organismes de renseignement et leurs activités
secrètes, tout comme les allégations de cyberespionnage
russe aujourd'hui servent à accroître le recours aux
pouvoirs de police. Selon la désinformation lancée
dès que la Deuxième Guerre mondiale touchait à sa
fin, le
premier espion a été Igor Gouzenko, un chiffreur à
l'emploi de l'ambassade soviétique au Canada. Il aurait fait
défection le 5 septembre 1945, à peine trois
jours après la fin de la Deuxième Guerre mondiale,
amenant avec lui « 109 documents sur les activités
d'espionnage de l'Union soviétique en Occident ».
Cela aurait «
forcé le premier ministre Mackenzie King à créer
une Commission royale pour enquêter l'espionnage au
Canada ».
L'historien Jack Granatstein écrit que l'«
affaire Gouzenko » a déclenché la guerre
froide. Gouzenko « a exposé les efforts de Staline pour
voler des secrets nucléaires et la technique d'implantation de
cellules dormantes ». Il ajoute que cette affaire « a
été le début de la guerre froide dans l'opinion
publique », c'est-à-dire
qu'une justification était offerte pour renforcer les organismes
de sécurité et du renseignement et mener une campagne
anticommuniste pour défendre les « démocraties
occidentales ».
Le journaliste Robert Fulford écrit :
« Je suis absolument certain que la guerre froide a
commencé à Ottawa. » Le New York Times
prétend que les activités de Gouzenko « ont
éveillé les Nord-Américains à l'ampleur et
au danger de l'espionnage soviétique ».
Après Gouzenko, pour prouver ces «
dangers », les Américains Julius et Ethel Rosenberg
ont été faussement accusés d'espionnage pour les
Russes et de vol de « secrets nucléaires ».
C'était malgré le fait qu'après la guerre, des
scientifiques atomistes américains avaient déclaré
à maintes reprises qu'il n'existait pas de secret de
fabrication pour faire une bombe nucléaire et que n'importe quel
pays serait en mesure d'appliquer les mêmes principes
scientifiques et de développer leur propre bombe dans trois
à cinq ans. Pourtant, toutes les accusations contre les
Rosenberg et autres allégations concernant l'espionnage ont
servi à justifier leur persécution, leur condamnation
à
mort et la persécution des communistes, des travailleurs et des
forces progressistes et le recours aux pouvoirs de police pour
défendre « la démocratie contre la dictature
totalitaire ».
L'élite dominante tente de faire le même
coup aujourd'hui. Cependant, malgré leur énorme
puissance, les organismes de renseignement subissent l'humiliation d'un
échec du renseignement après l'autre, surtout leur
incapacité à convaincre les gens de leur faire confiance
pour assurer leur sécurité. Ils continuent de
représenter un danger grave
pour la cause de la paix et la démocratie à
l'échelle mondiale.
Notes
1. Ils ont souligné que le
rapport Mandiant avait des défauts analytiques majeurs, parmi
lesquels :
- l'exclusion, sans justification, d'autres auteurs
éventuels des attaques en question, notamment la
possibilité que d'autres agences étrangères
déguisent leurs propres opérations comme étant
chinoises ;
- le manque de suite logique, comme lorsqu'on laisse
entendre que si un piratage était fait par une des millions de
personnes dans l'armée chinoise, c'est parce que le gouvernement
en avait donné l'instruction ;
- retracer une adresse IP
dans une section de Shanghai, une ville de plus de cinq millions de
personnes, et suggérer faussement
qu'elle était attribuée à un bâtiment de
l'armée ;
- une détermination évidente à
attribuer à la Chine le rôle de méchant
malgré le fait que de nombreux acteurs étatiques sont
connus pour les cyberattaques, y compris les plus grands alliés
des États-Unis ; et
- insister pour désigner comme coupable le
gouvernement chinois malgré le fait qu'il est presque impossible
de prouver sa responsabilité pour de telles attaques, et de
nombreuses méthodes existent pour dissimuler les auteurs.
Voir par exemple : Adam Taylor, « Sorry, But
That 'Chinese' Hacking Report Proves Nothing », Business
Insider, 19 février 2013
Développements internationaux
depuis les frappes américaines en Syrie
La position sans principe et guerrière du
gouvernement Trudeau
- Sam Heaton et Enver Villamizar -
Le gouvernement Trudeau prend une position sans
principe et guerrière sur la guerre en Syrie. S'il
prétend être en faveur d'une solution politique, et si
avant les frappes américaines du 6 avril il disait qu'il
fallait une enquête en bonne et due forme sur l'incident qui a
fait plusieurs morts parmi les civils le 4 avril, il a
soudainement changé son refrain lorsque le gouvernement
américain lui a demandé de le soutenir. Justin Trudeau
est alors passé à l'action avec plusieurs
déclarations blâmant le gouvernement syrien et soutenant
les frappes américaines illégales. Il est par contre
resté silencieux sur l'utilisation de la super bombe en
Afghanistan la semaine suivante
et il participe au battage des tambours contre la Corée.
Le 7 avril, le lendemain des frappes
aériennes des États-Unis contre la Syrie, le premier
ministre Trudeau a dit à la Chambre des communes qu'il avait
parlé au président Trump ce matin-là et que
« le régime Assad doit rendre des comptes ». Il
a continué de dire qu'il favorisait « des solutions
diplomatiques à la situation en
Syrie » mais le 10 avril, lors de sa visite sur les
champs de bataille de la première et de la deuxième
guerres mondiales accompagné du président français
François Hollande, il a dit qu'il fallait « avancer le
plus rapidement possible vers la paix et la stabilité en Syrie
sans inclure Bachar el-Assad ». Le premier ministre a
également appelé à des représailles contre
la Russie en reprenant la propagande des États-Unis que le
gouvernement russe a sa part de responsabilité dans la mort de
personnes par des armes chimiques puisqu'il soutient le gouvernement
Assad et doit par conséquent rendre des comptes. Ces sujets
seront abordés à la réunion des ministres des
Affaires étrangères du G7 à Lucca, Italie,
les 10 et 11 avril, a-t-il ajouté.
Le lendemain, en Italie, la ministre canadienne des
Affaires étrangères Chrystia Freeland a
déclaré : « Assad doit partir. »
C'est devenu le slogan du gouvernement libéral depuis que
l'administration Trump a annoncé son intention d'attaquer la
Syrie. Il fait écho à la position du gouvernement
conservateur de Stephen Harper et aux
nombreuses déclarations de son ministre des Affaires
étrangères John Baird en 2012 et 2013. Cette
demande des impérialistes anglo-américains, de la France,
de l'Arabie saoudite et d'autres depuis 2011, gênée
par les « échecs des services du
renseignement » entourant la tentative bâclée
du président Obama de déclencher
la guerre contre la Syrie en 2013 et par le conflit
parallèle avec l'ÉIIL, est redevenue la cause du jour. En
même temps, le Canada a continué de soutenir politiquement
et financièrement les forces qui veulent un changement de
régime en Syrie tout en prétendant vouloir une solution
politique.
Le député libéral Matt De Courcey,
secrétaire parlementaire de la ministre Freeland, a dit au Huffington
Post le 17 avril que le rôle du Canada dans la
montée de l'intervention en Syrie sera basée sur des
discussions « passant par le G7, par l'ONU, et d'autres efforts
de nos alliés et de la coalition » et que «
notre relation
étroite avec les États-Unis nous permet de
connaître la situation et leurs plans et actions relatifs
à certaines zones de conflit dans le monde ». Il a
ajouté : « Nous avons entendu le président
Trump exprimer des points de vue qui sont plus étroitement
alignés sur les nôtres concernant le
multilatéralisme, l'importance de l'ONU,
l'importance encore une fois de trouver une paix durable pour le peuple
syrien. »
Le Canada a condamné la Russie pour avoir
utilisé son droit de veto le 12 avril contre une
résolution du Conseil de sécurité de l'ONU
autorisant d'autres attaques contre la Syrie. La résolution a
été battue à cause du veto russe. La Russie et la
Bolivie ont voté contre ; l'Égypte, les
États-Unis, la France, l'Italie, le Japon, le
Royaume-Uni, le Sénégal, la Suède, l'Ukraine et
l'Uruguay ont voté pour et il y a eu trois abstentions : la
Chine, l'Éthiopie et le Kazakhstan.
La résolution présentée par les
États-Unis, la France et le Royaume-Uni exigeait que la Syrie
accorde un accès illimité à tous les sites
à la demande des inspecteurs internationaux, fournisse les plans
de vol, les journaux de navigation et les noms d'officiers militaires
à la demande des inspecteurs. Mais surtout, elle stipulait que
le refus de se
plier à la demande justifierait une action militaire
américaine soutenue par le Conseil de sécurité aux
termes de l'article VIII de la Charte de l'ONU. Vladimir Safronkov,
l'envoyé de la Russie au Conseil de sécurité
(l'ambassadeur de la Russie à l'ONU, Vitaly Tchourkine, est
décédé à New York le 20
février), a expliqué que « la principale
objection à la résolution est qu'elle assigne le
blâme avant la tenue d'une enquête extérieure
objective sur l'incident... Le résultat du vote était
prévisible puisque nous sommes catégoriquement en
désaccord avec un document fondamentalement mal
conçu. »
La ministre Freeland a dit dans un
communiqué : « Le Canada déplore le veto
opposé aujourd'hui par la Russie à l'occasion du vote au
Conseil de sécurité de l'ONU. C'est la huitième
fois que la Russie exerce son droit de veto pour des résolutions
visant la Syrie. Cette obstruction systématique à l'ONU
ignore froidement les souffrances
des Syriens et empêche de tenir responsables de leurs actes les
auteurs de ces atrocités horribles. Parmi les 15 membres du
Conseil de sécurité de l'ONU, seule la Bolivie s'est
jointe à la Russie, qui a opposé son veto à la
résolution. »
Le 21 avril, Affaires mondiales Canada a
annoncé des sanctions supplémentaires contre la Syrie
ciblant « 17 hauts dirigeants du régime Assad et cinq
entités en lien avec l'utilisation d'armes chimiques en
Syrie ». Dans son communiqué le ministère dit
que les sanctions visent à « accroître la pression
internationale sur le
régime pour qu'il cesse immédiatement les actes de
violence arbitraire contre son propre peuple, comme l'attaque à
l'arme chimique perpétrée ce mois-ci, et qu'il amorce des
négociations sérieuses ». Il soutient aussi
que le Canada « contribuera aux enquêtes sur l'utilisation
d'armes chimiques et à la collecte de preuves pour appuyer la
poursuite en justice des auteurs de crimes de guerre et de crimes
contre l'humanité en Syrie », bien qu'il ait
déjà déclaré un coupable pour les
événements
du 4 avril et qu'à ce sujet il ne voit pas la
nécessité d'une enquête.
Un attentat-suicide des rebelles a fait plus
de 126 morts en Syrie le 16 avril, dont 68 enfants dans
un autobus qui était évacué par le gouvernement
des villes assignées par les terroristes dans la province
d'Idlib pour libérer Alep. CNN rapportait ce jour-là que
« des dizaines de supporters du président Bachar el-Assad
sont les
dernières victimes de la guerre civile brutale qui fait rage en
Syrie ».
Les gestes du gouvernement Trudeau pour resserrer les
coudes avec Donald Trump et ses menées en Syrie, l'attaque
dépravée à la bombe en Afghanistan et l'escalade
dramatique des préparatifs de guerre n'ont pas
empêché les contradictions de s'aiguiser au sein des
élites dominantes ni fait disparaître le besoin de faire
du Canada une zone de
paix.
En France, à l'occasion du 100e
anniversaire de la bataille de Vimy, Justin Trudeau s'est rendu sur les
champs de bataille de la première et de la deuxième
guerres mondiales pour rendre hommage « aux milliers de Canadiens
qui ont donné leur vie loin des côtes du
Canada ». Faut-il lui rappeler que la Première Guerre
mondiale
fut un massacre sans précédent auquel se sont
livrées
les puissances impérialistes et coloniales de
l'époque ? Elle a fait plus de 17 millions de morts et
causé la chute de quatre empires : l'empire russe, l'empire
austro-hongrois, l'empire prussien qui dominait l'Allemagne et l'empire
Ottoman. Faut-il aussi lui rappeler que plus
de 27 millions de citoyens soviétiques, plus de 14
millions de Chinois et des millions d'autres personnes partout en
Europe ont sacrifié leur vie pour défaire Hitler,
Mussolini et Tojo durant la Deuxième Guerre mondiale? Le peuple
ne veut pas de répétition de ces atrocités.
Les États-Unis multiplient les provocations
Échec à créer la division entre la
Russie et la Syrie
Une rencontre des ministres des
Affaires étrangères du G7 a eu lieu les 10 et 11
avril à Lucca, en Italie, au même moment où le
secrétaire d'État américain Rex Tillerson
effectuait une visite officielle à Moscou pour s'entretenir avec
le ministre des Affaires étrangères de Russie Sergeï
Lavrov et le président russe Vladimir Poutine.
Les Américains ont tenté de convaincre la Russie de
renoncer à son soutien militaire et politique à la Syrie
parce que son gouvernement aurait prétendument utilisé
des armées chimiques.
Le Canada était de la partie. La ministre
Freeland a dit à la réunion du G7 que « la Russie
doit décider si elle veut accroître son appui à ce
régime sanguinaire ». Le ministre de la
Défense de Grande-Bretagne, sir Michael Fallon, a dit que la
Russie était « indirectement responsable de chaque mort de
civils » dans l'attaque
du 4 avril. Dans un article du 8 avril, The Economist
affirme que « plus la Russie maintient Assad au pouvoir, plus
elle devra partager sa culpabilité ». Le
président américain Donald Trump et la première
ministre britannique Theresa May ont déclaré d'un commun
accord lors d'un point de presse le 10 avril que
les frappes américaines ont donné à la Russie
« une occasion » d'admettre que « son
allégeance à Assad n'est plus dans son
intérêt stratégique ».
À Moscou, le secrétaire d'État
américain Rex Tillerson a reconnu le danger de la
détérioration des relations entre les États-Unis
et la Russie : « Le niveau de confiance entre nos deux pays
est très faible. Les deux plus grandes puissances
nucléaires du monde ne peuvent pas avoir ce genre de relations
entre elles. » Les pays du G7
ont renoncé à imposer des sanctions
supplémentaires à la Russie comme le demandaient les
États-Unis et le Royaume-Uni. Le ministre russe a dit :
« Nous avons constaté que la phase actuelle que
traversaient nos relations et la situation internationale
n'était pas la plus calme. [...] Nous sommes réalistes et
nous comprenons que de sérieux
efforts sont nécessaires pour surmonter ces barrières.
Nous sommes disposés à fournir de tels efforts,
comprenant que ce sera réciproque de la part de nos
collègues américains. »
Utilisation de la bombe « MOAB » par
les États-Unis en Afghanistan
Comme pour bien montrer à la Russie quels sont
ses « intérêts stratégiques »,
le 13 avril les États-Unis ont effectué une frappe
sans précédent contre l'Afghanistan avec la « super
bombe » GBU-43B de 10 tonnes. On a dit
que 94 personnes ont été tuées. Comme pour
laisser entendre qu'à l'avenir les
États-Unis pourraient utiliser des armes encore plus
dévastatrices à la poursuite de leur stratégie
géopolitique pour dominer le monde, les médias
américains ont répété à plusieurs
reprises qu'il s'agissait de la « plus grosse bombe non
nucléaire ». La « Massive Ordnance Air Blast
Bomb » (MOAB) détruit tout en un rayon 900
mètres du point de détonation. Dans un rayon de 1,6
km les immeubles s'écrasent. Elle peut tuer des personnes se
situant à 2,7 km du point d'impact, provoquer la
surdité à 3,2 km et fracasser les vitres à
une distance allant jusqu'à 8 km.
Trump a dit aux médias qu'il a donné
à l'armée « l'autorisation totale »
d'utiliser la MOAB et a ajouté : « Nous avons la plus
grande armée au monde et elle a fait son travail comme
toujours ». Interrogé sur l'utilisation de la MOAB
pour menacer d'autres pays, il a répondu : « Je ne
sais pas si cela envoie un
message. Ça n'a pas de différence. »
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) a immédiatement condamné
l'acte criminel et a fait une mobilisation de concert avec des
Canadiens d'origine afghane pour manifester devant le consulat
américain à Toronto dimanche le 16 avril. Le
PCC(M-L) a demandé que les États-Unis cessent d'utiliser
l'Afghanistan comme
terrain d'essai pour des guerres plus étendues et qu'on ne
laisse pas le gouvernement canadien s'en sauver avec son appui à
de tels actes. L'ancien président afghan Hamid Karzaï,
lui-même installé au pouvoir grâce à
l'invasion américaine en 2001, a condamné l'attaque
qu'il a qualifiée d' « abus brutal de notre
pays » et a dit que les
États-Unis doivent cesser d'utiliser l'Afghanistan comme «
un terrain d'essai pour des armes nouvelles et dangereuses ».
L'Afghanistan est depuis longtemps un
théâtre de rivalité entre les États-Unis et
la Russie. Celle-ci a maintenant initié des pourparlers entre le
gouvernement afghan, les talibans et les gouvernements de l'Inde, de
l'Iran, du Pakistan et de la Chine. Ces pourparlers à six, sans
la participation d'aucun pays de l'OTAN qui occupent
présentement
l'Afghanistan, ont déjà donné lieu à deux
rencontres, une en décembre 2016 et l'autre le 15
février, bien que les talibans aient jusqu'à
présent refusé d'y participer.
Les États-Unis menacent la Corée
- Charlie Vita -
Piquets à Toronto contre les
préparatifs de
guerre américains contre la Corée
Piquet du 19 avril 2017 sur la place Dundas dans le centre-ville de
Toronto
Mercredi 26 avril — 17 h à 18 h
Cour supérieure de l'Ontario (devant le consulat
américain)
361 avenue University
Organisés
par
le
Parti
communiste
du Canada (marxiste-léniniste) et
la Fédération coréenne au Canada
Information : (647) 907-7915
|
|
Le 17 avril, le vice-président
américain Michael Pence s'est rendu dans la Zone
démilitarisée entre le nord et le sud de la Corée
au même moment où un groupe de navires américains
munis d'armes nucléaires, dont un porte-avions et plusieurs
destroyers et croiseurs, se dirigeaient vers les eaux coréennes.
Lors d'une conférence de presse
tenue conjointement avec le président par intérim de la
Corée du sud Hwang Kyo-ahn (un fidèle de la
présidente Park Geun-hye mise en accusation), Pence a dit :
« Nous espérons atteindre cet objectif [la
dénucléarisation du nord de la Corée] par des
moyens pacifiques mais toutes les options sont sur la table. Ne
serait-ce qu'au cours des deux dernières semaines, le monde a
été témoin de la force et de la
détermination de notre nouveau président par ses actions
en Syrie et en Afghanistan. La Corée du
Nord ferait bien de ne pas mettre sa détermination à
l'épreuve ou de tester la puissance des forces armées
américaines dans cette région. » Les
États-Unis « vont repousser toute attaque et nous
donnerons une réponse effective et écrasante à
toute utilisation d'armes conventionnelles ou
nucléaires », a-t-il ajouté.
Avec une ferveur évangélique, Pence a
déclaré : « Laissez-moi vous assurer que sous
la direction du président Trump notre détermination n'a
jamais été aussi solide, notre engagement envers cette
alliance historique avec le courageux peuple de Corée du sud n'a
jamais été aussi fort et avec votre aide et l'aide de
Dieu, la liberté règnera
à jamais dans cette péninsule. » Il a
également parlé de son père qui a reçu
l'étoile de bronze comme soldat dans la Guerre de Corée.
Il a dit : « Je crois que mon père au ciel aurait un
sourire de voir que les sacrifices que lui et d'autres soldats
américains et sud-coréens ont faits sont maintenant
défendus par ma génération, que notre
engagement envers la sécurité et la
prospérité de la Corée du sud n'a pas
changé. »
Kim In Ryong, ambassadeur adjoint de la République populaire
démocratique de
Corée à l'ONU
|
Le même jour, Kim In Ryong, l'ambassadeur adjoint
de la République populaire démocratique de Corée
(RPDC) à l'ONU, a tenu une conférence de presse où
il a réitéré le désir de la RPDC de signer
un traité de paix avec les États-Unis pour mettre fin
à la Guerre de Corée et faire cesser les
hostilités contre le nord. Il a réitéré que
« si les
États-Unis osent choisir l'option militaire », la
RPDC « est prête à réagir à tout mode
de guerre désiré par les États-Unis ».
Il a fait remarquer que la décision de l'administration Trump de
déployer son groupe de navires dans les eaux coréennes
montre que les efforts imprudents des États-Unis pour envahir la
Corée encore une fois
sont entrés dans une phase grave.
Kim In Ryong a dit en réponse aux questions des
journalistes que les lancements de missiles effectués par la
RPDC s'inscrivent dans un processus normal pour un pays qui bâtit
sa capacité de défense. Il a fait remarquer que le
Conseil de sécurité de l'ONU et les grandes puissances
font fi des lancements de missiles par la Corée du sud, le
Japon et d'autres pays. La précondition pour résoudre les
problèmes sur la péninsule coréenne, a-t-il dit,
est de cesser les hostilités américaines. Il a aussi
dénoncé la décision de tenir une réunion du
Conseil de sécurité le 28 avril sur le programme
nucléaire de la RPDC, la qualifiant de « nouvel abus
d'autorité » des États-Unis. Toutes
les requêtes de la RPDC de tenir des réunions sur la
Corée ont été ignorées, a-t-il
souligné.
L'ambassadeur adjoint a réitéré
deux propositions soutenues par la Chine pour la désescalade de
la situation qui ont également été ignorées
par les États-Unis : la dénucléarisation de
la péninsule coréenne basée sur la signature d'un
traité de paix pour mettre fin à la Guerre de
Corée et l'arrêt des exercices militaires conjoints des
États-Unis et de la Corée du sud en échange d'un
arrêt des essais nucléaires et du développement
nucléaire par la RPDC.
Le président Trump a écrit sur son compte
Twitter le 13 avril : « Je suis convaincu que la Chine
va savoir comment s'occuper de la Corée du Nord. Sinon nous et
nos alliés le feront ! »
Dans un éditorial du Global Times de
Chine publié le 18 avril on lit : « Beijing
coopérera avec Washington et s'en tiendra à ses
principes. [...] Par contre, les efforts de coopération de la
Chine et des États-Unis n'évolueront en aucune
circonstance vers une action militaire contre la Corée du Nord.
Beijing ne coopérera
jamais avec Washington pour ce qui est d'appliquer des
résolutions comprenant l'utilisation de la force militaire
contre Pyongyang. Beijing ne soutiendra pas non plus les mesures de
Washington visant un renversement direct du régime de
Pyongyang. »
L'éditorial du Global Times
poursuit : « Si les États-Unis portent un coup dur
à la RPDC, le peuple chinois ne permettra pas à son
gouvernement de rester passif lorsque les armées
américaines et sud-coréennes déclenchent une
guerre et cherchent à renverser le régime de Pyongyang.
La Chine ne permettra pas une telle chose,
surtout pas sur ce même sol où l'Armée des
volontaires chinois a jadis combattu. » L'éditorial
affirme également que la Chine est disposée à
imposer d'autres sanctions à la RPDC et que « la
dénucléarisation de la Corée du Nord est une
priorité qui s'élève au-dessus de ses autres
intérêts ».
Célébrations du 105e anniversaire de naissance du
fondateur de la RPDC
Kim Il Sung le 15 avril 2017
Le 15 avril était jour de
célébration en RPDC. C'était le 105e
anniversaire de naissance du fondateur du pays, le président Kim
Il Sung. Choe Ryong Hae, membre du présidium du Bureau politique
du Comité central du Parti des travailleurs de Corée,
s'est adressé aux participants au rassemblement principal
à Pyongyang. Il a noté
dans son discours que les États-Unis « recourent à
des provocations nucléaires frénétiques contre la
RPDC ». Il a déclaré que toute attaque
préventive des États-Unis, nucléaire ou pas,
méritera une réponse du même type par la RPDC.
Les menaces américaines se sont
accompagnées de reportages médiatiques dépeignant
la RPDC comme un pays non disposé à négocier et
agissant de façon irrationnelle. Un exemple typique est
l'affirmation de Victor Cha, président coréen du Centre
for Strategic and International Studies en entrevue au réseau
NBC : « Les dirigeants de
la Corée du Nord n'ont montré aucun intérêt
pour la diplomatie et le dialogue avec les pays
concernés. » Le congressiste américain Mac
Thornberry a dit à Fox News le 16 avril que la RPDC «
n'est pas intéressée à
négocier ». Plusieurs médias ont repris les
propos de Gordon Chang, un professeur américain connu pour ses
positions anti-RPDC et anti-Chine, à l'effet que « toutes
les tentatives des États-Unis de négocier ont
été futiles jusqu'à présent »,
cachant ainsi que ce sont les États-Unis qui à chaque
fois violent l'esprit et la lettre de tout effort.
Le 20 avril, une résolution des
États-Unis au Conseil de sécurité de l'ONU
condamnant un essai de missile par la RPDC n'est pas passée
parce que la Russie lui a opposé son veto. Selon la Mission
permanente de la Russie à l'ONU, les États-Unis ont
refusé d'inclure dans la résolution un article stipulant
que la situation sur la péninsule
coréenne doit être résolue par le dialogue. La
mission russe affirme que les États-Unis ont refusé
d'acquiescer à la demande d'inclure cet article et que, quand la
résolution a échoué en conséquence, ils ont
dit que c'était un autre exemple de « blocage »
du Conseil de sécurité par la Russie.
Malgré la désinformation américaine et les
sanctions brutales, la RPDC
progresse dans sa mission d'offrir une vie prospère à son
peuple. Le 13
avril, les dirigeants du pays se sont joints aux résidents de la
capitale Pyongyang pour inaugurer le nouvel «
Ryomyong » (aube), un
complexe de logements publics. Le complexe
comprend un gratte-ciel de 70 étages
incorporant la technologie solaire
et géothermale et des toits et murs verts, des dizaines d'autres
immeubles à logement, six écoles, trois maternelles et
trois
pouponnières. La construction a été achevée
il y a presqu'un an.
Les contradictions s'aiguisent au sein de
la bureaucratie américaine au sujet de
l'attaque à l'arme chimique
- Hilary LeBlanc -
Manifestation le 7 avril 2017 à New York pour dénoncer la
frappe étasunienne contre la Syrie
(G. Butterfield)
L'opposition grandit dans les rangs des experts, des
militaires et
des personnalités politiques des États-Unis aux faux
prétextes invoqués
par l'administration Trump pour justifier sa frappe aérienne
contre la
Syrie le 6 avril. Le 11 avril, dans un document de quatre
pages, la
Maison-Blanche a réitéré les raisons pour
lesquelles elle
tient la Syrie responsable du décès de civils par
l'exposition à des produits chimiques dans la province d'Idlib
le 4 avril.[1]
Theodore Postol, professeur émérite de
l'Institut de technologie du
Massachussetts (MIT) en Science, Technologie et Sécurité
internationale, a dit du document de la Maison-Blanche qu'il s'agit
«
d'un rapport de renseignement qui est de toute évidence faux,
trompeur
et amateur ». Postol affirme que le document « ne
prouve
aucunement que le gouvernement des États-Unis détenait
des informations
concrètes que le gouvernement syrien était responsable de
l'attaque à l'arme chimique ». Ce document « ne
met de l'avant aucune preuve que cette attaque a été
menée à l'aide de missiles lancés à
partir d'un aéronef. En fait, le rapport ne fournit aucune
preuve pouvant indiquer qui est responsable de cette
atrocité », a-t-il
dit.[2]
Dans une analyse ultérieure détaillée du
présumé impact de l'attaque
sur le site, Postol a réfuté les allégations de
l'administration
américaine et dit qu' « aucun agent de renseignement
professionnel
n'aurait émis autant de
fausses allégations qui sont totalement en contradiction avec
les
éléments de preuve ». [3]
Dans ses commentaires aux médias sur le rapport,
Phyllis Bennis, du
groupe d'experts de l'Institut d'Études politiques, a pour sa
part
déclaré que celui-ci « ne présente rien qui
ressemble le moindrement à
des preuves ni même à des éléments de preuve
qui pourraient jeter la
lumière sur le qui, le pourquoi et le comment de l'attaque
chimique ».[4]
Un grand nombre de
personnalités en marge ou au sein de la «
communauté de renseignement » américain se
disent en désaccord avec la
position officielle des États-Unis et prennent des positions qui
correspondent aux explications fournies par le gouvernement syrien et
le gouvernement russe à l'effet que des produits chimiques
létaux
ont été involontairement dispersés lorsque des
aéronefs syriens ont
frappé une installation terroriste abritant ces produits
chimiques.
S'ajoutant aux fuites qui contredisent la position officielle des
États-Unis, ces positions indiquent une scission au sein de la
bureaucratie étasunienne.
Le 7 avril, cette position qui disculpe le
gouvernement syrien
avait déjà été donnée par l'ancien
officier supérieur du renseignements
militaire le colonel W. Patrick Lang.[5]
La même explication a aussi été donnée par
le colonel Lawrence
Wilkerson, l'ancien chef d'état-major de Colin Powell
(qui s'était dissocié de celui-ci en signe de
désapprobation des
affirmations qui avaient servi à justifier la guerre contre
l'Irak
en 2003) dans une entrevue du 7 avril au Real News Network.
« Je ne
crois pas que l'administration Trump se souciait de ce que les services
de renseignement ont rapporté. Je pense qu'elle était en
quête d'une
provocation. Celle-ci semblait convenir, alors ils l'ont
saisie »,
a-t-il dit.
Selon Wilkerson, l'objectif des frappes était de
donner aux
États-Unis plus de poids pour un règlement du conflit par
voie de
négociations :
« En fait, selon la plupart de mes sources, y
compris des membres
de l'équipe qui surveille les armes chimiques mondiales, des
gens en
Syrie et des gens de la communauté du renseignement des
États-Unis, ce
qui s'est très probablement produit — et n'oublions pas que la
Russie
avait fait part de ces renseignements aux États-Unis
conformément à l'entente que nous avons conclue avec la
Russie pour
éviter un conflit— est que les Syriens ont frappé un
entrepôt qu'ils
avaient en effet ciblé. Ils ont annoncé à la fois
aux Russes et aux
États-Unis la cible qu'ils avaient choisie.
« On présumait que cet entrepôt
contenait des fournitures de l'État
islamique, ce qui est probablement le cas, et certaines d'entre elles
pouvaient vraisemblablement servir aux armes chimiques. Une autre
possibilité est qu'il s'agissait de phosphates servant d'engrais
dans
une région propice à la culture du coton voisine de la
région ciblée.
Ce
sont des bombes conventionnelles qui ont été
larguées sur l'entrepôt et
parce que le vent était particulièrement fort, la grande
force de
d'explosion a fait en sorte que des produits toxiques ont
été dispersés
et ont tué un certain nombre de personnes. »[6]
Le journaliste Robert Parry, dans un article pour Consortium
News
le 8 avril, a dit : « Selon une de mes
sources, le
directeur de la CIA,
Mike Pompeo, avait personnellement informé Trump le 6 avril
du point de
vue de la CIA que le président syrien, Bachar el-Assad,
n'était vraisemblablement pas
responsable de l'incident de gaz toxique létal dans le nord de
la Syrie deux jours plus tôt » et que suite à
cela Pompeo et d'autres
personnalités des agences de renseignement ont été
exclus des prises de
décision y compris celles touchant au lancement des missiles
le 6 avril.[7]
Philip Giraldi, un ancien spécialiste du
contre-terrorisme et agent
de renseignement militaire pour la CIA, a dit ce qui suit le 6
avril
lors d'une entrevue à l'émission radiophonique The
Scott Norton Show :
« Je reçois des informations de gens sur
le terrain au
Moyen-Orient, de gens qui connaissent bien les renseignements qui leur
sont disponibles, qui disent que le scénario voulant que le
gouvernement syrien ou les Russes aient eu recours aux armes chimiques
contre des civils innocents est une fraude.
« Les agences du renseignement confirment
à toute fin pratique
l'explication mise de l'avant par les Russes, à savoir qu'ils
ont
frappé un entrepôt où les rebelles — des rebelles
souvenons-nous liés à
Al-Qaïda — entreposaient leurs produits chimiques et que par
conséquent
l'explosion qui a suivi a fait des victimes. Il semble que le
renseignement
à ce sujet est très clair. »
Dans un mémorandum présenté au
président Trump le 11 avril, les
Anciens professionnels du Renseignement pour la raison (VIPS), un
groupe fondé en janvier 2003 en opposition aux
allégations mises de
l'avant pour justifier la guerre en Irak, ont défendu à
peu près le
même point de vue : « Nos contacts dans l'armée
américaine dans la région nous ont dit que ce n'est pas
ce qui s'est
produit. Il n'y a pas eu 'd'attaque aux armes chimiques' de la part de
la Syrie. Ce qui s'est produit c'est qu'un aéronef syrien a
frappé un
entrepôt d'armes d'Al-Qaïda en Syrie qui abritait des
produits
chimiques toxiques et un vent fort a soufflé la nuée de
produits
chimiques vers
un village voisin où plusieurs personnes ont perdu la
vie », écrit le
VIPS.[8]
Dans un article du 12 avril, Scott Ritter, qui fut
inspecteur de
l'ONU en Irak de 1991 à 1998, a critiqué les
allégations des agences de
renseignement de la Maison-Blanche et les raisons pour lesquelles elles
ont justifié les frappes américaines :
« Le Pentagone a éventuellement fait
connaître une prétendue
trajectoire radar de l'aéronef syrien, vraisemblablement un
chasseur
bombardier SU-22, qui a décollé de la base
aérienne de Shayrat et
survolé Khan Cheikhoun au moment de la soi-disant attaque
chimique.
Cette trajectoire radar aurait été produite en
collaboration avec ceux
que [le
conseiller à la Sécurité nationale] McMaster nomme
'nos amis et
partenaires et alliés de par le monde', mais elle proviendrait
en
toute
vraisemblance d'un aéronef de reconnaissance AWACS de l'OTAN qui
survolait la Turquie au même moment. Selon d'autres sources
militaires
américaines, le même système qui a permis de suivre
la trajectoire du
SU-22 a aussi détecté l'envoi de missiles ainsi que
l'impact de ces
missiles au niveau terrestre, à l'aide de capteurs infrarouges
qui
auraient capté les signatures thermiques associées aux
deux incidents.
« Toujours selon
McMaster, les renseignements liant cette frappe
aérienne répertoriée à l'incident des armes
chimiques à Khan Cheikhoun
proviennent uniquement d'images rendues publiques par des activistes
médiatiques affiliés aux rebelles, dont les 'Casques
Blancs', et de
rapports médiatiques sur les symptômes observés par
le personnel
médical qui prétend avoir été en contact
avec les victimes. En ce
moment, rien n'indique que la communauté du renseignement des
États-Unis se soit basée sur une information
indépendante pour
corroborer les rapports provenant de la Syrie. Au contraire, ce sont
une série d'images et de soi-disant compte-rendus de
témoins oculaires
à la solde de
Tahrir al-Sham (le nouveau nom du Front Al-Nusra, un groupe
affilié à
Al-Qaïda) et l'évaluation médicale d'individus qui a
été remise aux
autorités médicales par nul autre que Tahrir al-Sham qui
ont permis de
'confirmer' l'utilisation de gaz innervants. »
Ritter écrit : « Les
éléments de preuve semblent corroborer les
versions syriennes et russes à l'effet que l'aéronef
SU-22 qui a
survolé Khan Cheikhoun a utilisé des armes
conventionnelles et non des
armes chimiques comme le prétendent les rebelles. Il est
physiquement
impossible qu' une arme chimique produise les traces d'impact
relevées par les capteurs infrarouges des États-Unis lors
de l'attaque
contre Khan Cheikhoun. Les données infrarouges recueillies par
les
États-Unis, combinées aux déclarations des
témoins oculaires des
rebelles et à leur vidéo, confirment de façon non
équivoque
l'allégation du gouvernement syrien que celui-ci a
utilisé
des armes
conventionnelles contre Khan Cheikhoun. »
Ritter a également dit que le type de missile
lancé par l'aéronef
SU-22 de la Syrie « n'était pas conçu pour le
déploiement d'armes
chimiques. Rien n'indique que les missiles S-8 ou S-24 aient jamais eu
la capacité de porter une ogive chimique. Pour que la version
des
États-Unis tienne la route, il aurait fallu que la Syrie ait
entrepris
un
programme secret de développement d'armes dans le but de
concevoir,
développer et produire un nouveau type d'ogive chimique n'ayant
aucune
valeur militaire (d'un point de vue militaire, la faible
quantité
d'agent chimique que l'arme porterait et les vitesses produisant de
hauts impacts n'ont pas de sens). »
Ritter a aussi observé que les « rapports
de sources ouvertes » des
médias sociaux dont dépendent, selon eux, les
États-Unis, contredisent
l'idée que le sarin ait été utilisé. Alors
que les victimes ont dit de
la fumée qu'elle était « bleue et
jaunâtre » et que l'odeur était âcre,
le sarin est incolore et inodore, a-t-il dit. Il a ajouté que
«
toute personne se portant au secours des victimes comme on le voit dans
la vidéo des 'Casques Blancs' aurait elle-même
été affectée ». Ritter
dit aussi que « la version des Russes [comme quoi les frappes
syriennes
cette journée-là ont atteint un entrepôt d'armes
des terroristes
abritant des substances chimiques] demeure la seule version
plausible, et digne en ce sens qu'on y consacre une enquête
internationale comme le demandent la Russie et la Syrie mais le
refusent les États-Unis ». Ritter a aussi
affirmé que l'image largement
montrée d'un cratère qui serait le résultat de
l'attaque chimique des
Syriens n'a rien à voir avec les frappes du 4 avril mais
est plutôt «
conforme à l'impact d'une ogive de haute intensité
provenant d'un
mortier ou d'une roquette air-sol ». [9]
Notes
1. Les principales allégations du document
du 11 avril de la Maison-Blanche sont :
- « du personnel traditionnellement
associé au programme
d'armes chimiques de la Syrie » était présent
à la base aérienne de
Shayrat à la fin de mars et le 6 avril ;
- « des témoignages selon lesquels des
victimes manifestaient des
symptômes typiques d'une exposition au sarin, tels que le nez et
la
bouche écumeux, spasmes et myosis. Cet ensemble de
symptômes n'est pas
compatible avec l'exposition à un irritant respiratoire comme le
chlore » ; « Des médecins locaux ont
publié des vidéos
indiquant spécifiquement le symptôme du myosis (la
réduction de la
pupille est une indication d'exposition à un gaz innervant), un
personnel médical portant des combinaisons de protection et des
traitements à l'atropine, un antidote aux gaz innervant tels le
sarin » ;
- toute fabrication de rapports, actualités ou
preuve « aurait
nécessité une campagne hautement organisée dans le
but de tromper les
nombreux réseaux médiatiques et les organisations des
droits de la
personne sans se faire prendre » ;
- « Amnistie internationale a dit que les
éléments de preuve
indiquaient qu'une attaque chimique aérienne avait
été perpétrée » ;
- « Médecins sans frontières a dit
que des équipes médicales
avaient décelé des symptômes typiques d'une
exposition à des gaz
innervant tels le sarin » ;
- « suite à des analyses de laboratoire
d'échantillons
physiologiques relevés sur de nombreuses victimes, on a
constaté
qu'elles portaient les traces du gaz innervant
sarin » ;
- « en outre, l'Organisation mondiale de la
Santé a affirmé le 5
avril que son analyse des victimes de l'attaque en Syrie montrait que
celles-ci avaient été exposées à des gaz
innervants, et l'OMS a noté
l'absence de blessures externes et que les décès
étaient dus à la
suffocation » ;
Les déclarations de Médecins sans
frontières et de l'OMS sont soit
mal citées ou citées de façon sélective par
la Maison-Blanche.
Dans un revirement de situation, les États-Unis
prétendent
maintenant que les armes chimiques de la Syrie n'ont pas vraiment
été
détruites et que le gouvernement « a toujours la
capacité et
l'intention d'utiliser des armes chimiques... »
Le rapport est aussi fondé sur « des
renseignements par
transmissions électroniques, des données
géospatiales, des analyses de
laboratoire d'échantillons physiologiques relevés sur de
nombreuses
victimes ainsi qu'une quantité importante de reportages à
source
ouverte crédibles », c'est-à-dire des
publications dans les médias
sociaux.
Aucune preuve n'est mise de l'avant. Il s'agit plutôt d'un
« résumé »
des conclusions des États-Unis.
2. Theodore A. Postol, « A Quick Turnaround
Assessment of the White House Intelligence Report Issued on
April 11, 2017 ».
Voir aussi, au sujet des allégations des
États-Unis en 2013, «
Possible Implications of Faulty US Technical Intelligence in the
Damascus Nerve Agent Attack of August 21, 2013 »
par l'ancien
inspecteur en armements de l'ONU, Richard Lloyd et le professeur du MIT
en Technologie, Science et Sécurité nationale,
Theodore A.Postol, publié le 14 janvier 2014. Voir
aussi Robert Parry, « New York Times Retreats
on 2013 Syria-Sarin Claims », Consortium News ,
le 6 avril 2017.
3. Theodore A. Postol « The Nerve Gas Attack
Described in White House Report Did Not Occur, Expert Says of Syria
Incident », Truthdig, le 19 avril 2017.
4. Steven Rosenfeld, « Trump's missile
attack on Syria was
justified with fake intelligence : experts », Alternet,
le 18
avril, 2017.
5. Lang écrit :
« La décision de Donald Trump de lancer
des missiles Cruise contre
une base de l'armée aérienne syrienne est fondée
sur un mensonge. Dans
les jours qui suivent le peuple américain va apprendre que la
communauté du renseignement était au courant que la Syrie
n'avait pas
largué de bombe chimique militaire contre des civils innocents
à
Idlib. Voici ce qui s'est passé :
« 1. Les Russes ont informé les
États-Unis au sujet de la cible en
question. C'est un processus qui a débuté il y a plus de
deux mois. Il
existe une ligne téléphonique exclusive qui permet de
coordonner et
d'éviter des conflits (en d'autres mots, empêcher que les
aéronefs
américains et russes ne se tirent dessus) en cas d'une
opération
imminente.
« 2. Les États-Unis ont
été très bien informés du fait qu'il
existait une cible à Idlib et que les Russes pensaient que
celle-ci
était un dépôt d'armes ou d'explosifs appartenant
aux rebelles
islamiques.
« 3. L'armée aérienne syrienne
a frappé la cible avec des armes
conventionnelles. Tous s'attendaient à ce que la frappe provoque
une
importante explosion secondaire, ce qui ne s'est pas produit. C'est
plutôt une nuée chimique qui s'est échappée
de l'entrepôt car de toute
évidence les rebelles islamiques se servaient du site pour y
entreposer des produits chimiques létaux, hormis le sarin. Parmi
les
produits chimiques se trouvaient des phosphates et du chlore organiques
qui se sont déplacés au gré du vent et qui ont
tué des civils.
« 4. Cette journée-là le vent
soufflait considérablement et la nuée
fut déplacée jusqu'à un village voisin où
elle a fait des victimes.
« 5.Nous savons qu'il ne s'agissait pas de
sarin. Comment ? C'est
simple. Les soi-disant 'premiers répondants' ont traité
les victimes
sans se munir de gants. S'il s'était agi de sarin, ils seraient
morts.
Le contact du sarin avec la peau vous tue. Comment se fait-il que je le
sais ? J'ai suivi une formation en gaz innervant au
Fort McClennan en Alabama.
« Certains membres de l'armée
américaine étaient au courant de la
planification de cette frappe et celle-ci a été
enregistrée. Il existe
une vidéo de l'explosion. À tout le moins l'Agence de
renseignement de
la Défense sait qu'il ne s'agit pas d'une attaque à armes
chimiques. En
fait, les armes chimiques militaires syriennes ont été
détruites avec
l'aide de la Russie. »
Voir «
Faisons du Canada une zone de paix », LML, 8 avril 201
6. « Wilkerson : Trump Attack on Syria
Driven by Domestic Politics », The Real News, le 7
april, 2017.
7. Robert Parry, « Where Was CIA's Pompeo on
Syria ? », Consortium News , le 8
avril, 2017.
8. Les signataires de la déclaration
sont :
- Eugene D. Betit, analyste de renseignements, DIA, FAO
soviétique, (armée américaine,
retraité.) ;
- William Binney, directeur technique, NSA ; co-fondateur, SIGINT
Automation Research Center (retraité) ;
- Marshall Carter-Tripp, agent des Services étrangers et ancien
directeur du Bureau de renseignement et de recherche du
département d'État, (retraité) ;
- Thomas Drake, Service des cadres supérieurs, NSA
(ancien) ;
- Robert Furukawa, capitaine, CEC, USN-R, (retraité) ;
- Philip Giraldi, CIA, officier d'opérations
(retraité) ;
- Mike Gravel, ancien adjudant, agent de contrôle confidentiel,
Service de renseignement en communications ; agent spécial
du Corps de contre-espionnage and ancien sénateur des
États-Unis ;
- Matthew Hoh, ancien capitaine, USMC, Irak and agent des Services
étrangers, Afghanistan (associé VIPS ) ;
- Larry C. Johnson, CIA & département d'État
(retraité) ;
- Michael S. Kearns, capitaine, USAF (retraité) ; ancien
maître SERE, instructeur de missions de reconnaissance (NSA/DIA)
et unités de missions spéciales (JSOC) ;
- John Brady Kiesling, agent des Services étrangers
(retraité) ;
- John Kiriakou, ancien analyste de la CIA et officier antiterroriste,
ancien enquêteur supérieur, comité
sénatorial des Relations étrangères ;
- Linda Lewis, WMD analyste des Politiques de planification, USDA
(retraité) (associée VIPS ) ;
- David MacMichael, Conseil national de renseignement
(retraité) ;
- Ray McGovern, ancien officier de l'infanterie et de renseignement de
l'armée américaine et analyste de la CIA
(retraité) ;
- Elizabeth Murray, agente adjointe du Conseil national de
renseignement pour le Proche-Orient, CIA et Conseil national de
renseignement (retraitée) ;
- Torin Nelson, ancien interrogateur et agent de renseignement,
département de l'Armée ;
- Todd E. Pierce, MAJ,
juge-avocat de l'Armée américaine (Retraité) ;
- Coleen Rowley, agente spéciale du FBI et ancienne
conseillère juridique de la division de Minneapolis
(retraitée) ;
- Scott Ritter, ancien major, USMC, et ancien inspecteur d'armements de
l'ONU, Irak ;
- Peter Van Buren, département d'État des
États-Unis, agent des Services étrangers
(retraité) (associé VIPS) ;
- Kirk Wiebe, ancien analyste supérieur, SIGINT Automation
Research Center, NSA ;
- Robert Wing, ancien agent des Services étrangers
(associé VIPS) ;
- Ann Wright, colonel de réserve de l'armée
américaine (retraitée) and ancienne diplomate des
États-Unis.
9. Scott Ritter, «
Dereliction of
Duty, Redux », Truthdig, 12 avril 2017
Des actions partout dans le monde
condamnent le bombardement
américain en Afghanistan
Bas les pattes de l'Afghanistan! OTAN, hors
d'Afghanistan! Fin à l'occupation maintenant!
Le 13 avril, les États-Unis ont
largué une bombe appelée Massive Ordnance Air Blast
(MOAB), aussi appelée « la mère de toutes
bombes », sur le district d'Achin dans la province de
Nangarhar, en Afghanistan, sous prétexte que c'était
nécessaire
pour détruire un réseau de cavernes utilisé par
des terroristes.[1]
Des manifestations d'urgence ont été
appelées dès le 14 avril partout dans le
monde : à Kaboul, en Afghanistan, dans plusieurs villes
américaines (Boston, Minneapolis, New York, Washington, Los
Angeles) et à Toronto, à Londres, à Vienne et
ailleurs. Bon
nombre de ces actions étaient organisées par des jeunes
qui font partie de la diaspora afghane de concert avec des
organisations contre la guerre et pour la défense des droits. LML
vous présente un reportage-photo de ces manifestations.
Parlant de la bombe MOAB, l'organisation Afghans United
for Justice fait remarquer dans un communiqué du 14
avril :
« La bombe n'est pas seulement une arme pour
frapper les personnes dans les souterrains. C'est aussi une arme de la
guerre psychologique. C'est une arme de destruction massive. Son
souffle détruit tout sur son passage sur plusieurs
kilomètres et cause de graves problèmes auditifs. Au
moment
d'écrire ces lignes, les incendies causés par l'explosion
continent de brûler.
« À part les dommages à court
terme et les blessures infligées, la province de Nangarhar sera
affectée pendant des générations à venir
par les produits toxiques libérés dans l'air, l'eau et le
sol. La guerre est aussi une affaire d'environnement et de santé
qui nous touche tous. Notre planète entière est
saturée de toxines à cause des effets à long terme
de ces bombardements parce que nous partageons tous la même
atmosphère.
« Bien que l'armée américaine
prétende, avec la collaboration du gouvernement afghan, cibler
uniquement des agents de l'ÉIIL, la vérité est que
les résidents innocents de Nangarhar vont souffrir des effets de
cette bombe pendant des décennies.[...]
« Cette bombe, comme les drones, les frappes
aériennes, les raids nocturnes et la destruction qui les a
précédés, est utilisée pour nier la
stabilité aux Afghans dans toutes les provinces du pays. Nous
devons exiger des comptes pour ce crime de guerre. Les Afghans ont
subi 16
années de cette 'guerre contre la terreur' des États-Unis
et de leurs alliés. Cette guerre a diminué les chances
d'une paix mondiale. La MOAB est appelée 'mère de toutes
les bombes' mais elle n'a rien de maternelle. La mère, c'est la
reproduction et la protection de la vie, pas la
mort et la destruction.
« En 2016, alors que le
président Obama était encore en fonction, les
États-Unis ont largué au moins 1337 bombes sur
l'Afghanistan et la communauté internationale a
déclaré que le pays était sécuritaire et a
forcé des milliers de
réfugiés à y retourner. Et depuis que Donald Trump
est à la présidence, il y a eu plus de 150
bombardements contre l'Afghanistan, plus de 100 frappes
aériennes ne serait-ce que durant les deux premières
semaines d'avril. L'utilisation de la bombe MOAB signale l'escalade
d'une
guerre déjà prolongée et meurtrière qui a
coûté aux Afghans leur patrie. »
Le réseau Afghan Overseas Student Network a
lancé un appel à l'action en réponse à
l'utilisation de la bombe MOAB et à l'accroissement du danger
d'une guerre qui pourrait mener l'humanité à
l'extinction. Les étudiants rejettent fermement la
déshumanisation du
peuple afghan et l'occupation impérialiste de leur pays par les
États-Unis et l'OTAN :
« La récente utilisation de
l'horrible bombe 'MOAB' par le cabinet Trump était une insulte
pour nous et pour les millions d'Afghans qui ont été
déshumanisés pendant tant d'années par les actions
illégitimes des États-Unis dans leur guerre en
Afghanistan. Le peuple afghan a été décimé
pendant des années mais la récente utilisation de l'arme
MOAB dans le district d'Achin au Nangarhar nous a fait penser que nos
vies ne sont pas si importantes. [...]
« Aujourd'hui nous demandons à tous
les citoyens américains de tenir leur gouvernement responsable
pour cet acte de guerre immoral. Un bien meilleur usage pourrait
être fait de vos impôts, à aider des millions de
personnes dans le monde, plutôt que de dépenser cet argent
pour
des guerres pour le compte de profiteurs. L'effet de trois
décennies de guerre est précisément ce que
l'armée américaine voulait infliger aux simples citoyens
d'Afghanistan, soit un état de panique,
d'insécurité, de peur et de colère qui a
ruiné la vie de notre peuple.
Aujourd'hui toutes les familles d'Afghanistan en ont assez de la guerre
et nous vous demandons à tous d'arrêter l'agression de la
guerre impérialiste américaine. Aujourd'hui nous ne
pouvons pas retourner à la vie normale quand nous savons que nos
familles et notre peuple sont piégés par les
frappes américaines. Il y a 100 cas non rapportés
d'attaques au drone par les États-Unis dans le sud et le nord de
l'Afghanistan. On dit de l'Afghanistan qu'elle est la mère des
attaques par drone. Semble-t-il que le monde ne fait que
regarder ! ! ! »
Kaboul, Afghanistan
Toronto
États-Unis
Minneapolis
New
York
Washington
Europe
Londres
Vienne
Hambourg
Note
1. La bombe MOAB est une arme de
destruction massive, la plus grosse bombe non nucléaire de
l'arsenal américain. Elle a été larguée en
Afghanistan une semaine après les frappes américaines en
Syrie sous le prétexte inventé que le
gouvernement syrien a utilisé des armes de destruction massive,
c'est-à-dire des armes chimiques.
Cette première utilisation de la bombe MOAB a
tué 94 personnes. L'armée américaine dit
avoir lancé des feuillets dans la région pour demander
aux civils de quitter durant les semaines qui ont
précédé l'attaque. Il y avait déjà
de lourds combats dans
cette région. Ce prétendu « acte de diligence
raisonnable », de pair avec le fait que les forces de l'OTAN
tuent régulièrement des civils en Afghanistan (victimes
de ce qu'on qualifie lâchement de « dommage
collatéral »), prouve que l'armée
américaine ment lorsqu'elle dit qu'aucun civil n'a
été tué. Depuis l'attaque à la bombe MOAB,
aucun reporter civil ni même aucun soldat afghan n'a
été autorisé dans la région pour
évaluer les dommages et le bien-fondé des
prétentions
américaines.
Le Venezuela résiste à
l'ingérence impérialiste
Dénonçons le sale rôle joué
par le Canada!
Ne touchez pas au Venezuela!
- Margaret Villamizar -
Des actions de masse à Caracas au Venezuela à la
défense de la République bolivarienne lors de la
Journée de l'indépendance le 19 avril 2017
Le Canada s'engage de plus en plus dans de sales
activités contre le Venezuela à mesure que des forces
à l'intérieur du pays appellent à une intervention
étrangère et à un coup contre le gouvernement de
Nicholás Maduro et la Révolution bolivarienne. Il le fait
notamment par le biais de l'Organisation des États
américains (OÉA), l'agence
basée à Washington, qui a été mise sur
pied et utilisée historiquement par les États-Unis pour
faciliter leur domination des pays d'Amérique latine et des
Caraïbes.
Le Canada à la tête d'un « coup
institutionnel » à l'OÉA
Le 3 avril dernier, une réunion
extraordinaire du Conseil permanent de l'OÉA a été
convoquée par 20 de ses 34 pays membres afin d'
«
examiner les événements récents au
Venezuela » et discuter d'une ébauche de
résolution qui serait appuyée par les mêmes 20
pays.[1] Par le passé,
des tentatives semblables d'adopter des résolutions contre le
Venezuela à l'OÉA ont échoué
misérablement. Cette dernière tentative n'a pas fait
exception bien qu'une déclaration affirme que la
résolution « a été
adoptée » par une minorité de
délégués alors que la plupart des
délégués se sont abstenus.
La convocation de la réunion a été
faite en violation des règles de procédure de
l'OÉA car l'ambassadeur de la Bolivie Diego Pary, qui a
assumé la position de président du Conseil permanent
le 1er avril n'a pas été consulté. On voit
bien le sale rôle qu'a joué le Canada au fait que la
demande officielle de la tenue de la réunion
extraordinaire a été faite sur le papier à
en-tête de la mission permanente du Canada à l'OÉA
et que le Canada est le premier pays nommé sur la liste des pays
qui ont demandé la tenue de la réunion.
Le contenu de la résolution soumise par le
Canada et les autres exprime une ingérence flagrante dans les
affaires intérieures du Venezuela. Les auteurs y
déclarent leur « grave inquiétude quant à
l'altération inconstitutionnelle de l'ordre démocratique
dans la République bolivarienne du Venezuela et appellent
l'OÉA à encourager la «
restauration du système institutionnel
démocratique » conformément à la Charte
démocratique interaméricaine. Cette Charte appelée
trompeusement Charte démocratique qui est une invention des
États-Unis adoptée par l'OÉA lors d'une
réunion extraordinaire le 11 septembre 2001, n'est
rien d'autre qu'un instrument de violation
de la souveraineté et d'ingérence dans les affaires
intérieures des États membres qui à l'instar du
Venezuela affirment leur indépendance et refusent de se
soumettre au diktat impérialiste.
L'ambassadeur bolivien a suspendu la réunion
n'ayant pas été consulté au préalable ou
reçu quelque information sur l'ordre du jour bien qu'il
préside le Conseil. Dans une déclaration où il
dénonce la convocation de la réunion, le ministre des
Affaires étrangères de Bolivie a expliqué pourquoi
elle avait été suspendue et ajouté qu'elle serait
convoquée une fois que les arrangements appropriés auront
été faits conformément à la Charte de
l'OÉA et aux règles de l'organisation. La
déclaration affirme aussi que si la Bolivie est prête
à travailler sur la base du respect mutuel et de la
collaboration avec tous les pays de l'hémisphère et du
monde, elle rejette toute tentative de saper sa dignité
et celle de ses représentants et ne va jamais accepter d'
« impositions ou de pressions sur sa souveraineté comme
pays ».
Pour pouvoir « adopter » une
résolution après que la réunion ait
été suspendue, le Canada et d'autres pays ont
perpétré ce qui a été décrit comme
un coup d'État institutionnel au sein du Conseil permanent de
l'OÉA contre son président et son vice-président
et contre les règles et procédures de l'organisation.
Invoquant un règlement de
l'OÉA qui permet au représentant d'un pays membre ayant
le plus d'ancienneté au Conseil permanent d'en assumer la
présidence intérimaire « en l'absence
temporaire » du président et du
vice-président, le représentant du Honduras, Leonidas
Rosa Bautista a supervisé la « réunion »
illégale.
Avant que le vote ne se tienne sur la
résolution, les représentants de la Bolivie, du Venezuela
et du Nicaragua sont entrés dans la salle de réunion et
ont soulevé des points d'ordre, dénonçant le coup
institutionnel. C'est l'ambassadrice canadienne Jennifer Loten qui est
venue à la rescousse de la réunion en déclarant
que celle-ci était
parfaitement légale et en règle et en demandant au
« président » d'entreprendre le débat
sur la résolution que le Canada avait soumise sur son papier
à en-tête.
Caracas, Venezuela, 19 avril 2017
|
Le Mexique a demandé que la motion soit
adoptée sur-le-champ « sans un vote » alors que
le Canada a proposé de retarder le vote de deux jours sous
prétexte que cela donnerait du temps pour chercher plus d'appui
(i.e. pour soudoyer, faire oppression et tordre le bras à plus
de pays) ou même pour modifier la résolution « afin
de mieux
refléter la volonté de la majorité ».
La représentante du Canada n'en a pas moins
déclaré que le gouvernement canadien « appuie
très fermement » la résolution parce qu'elle
reflète « ses sérieuses
préoccupations » pour le « déclin de la
démocratie au Venezuela » et que « c'est
à cela que sert la Charte démocratique
interaméricaine ».
En dépit de la suspension de la réunion
par le président légitime, et de la présence de
quatre pays déclarant leur intention de s'abstenir tandis que
d'autres pays avaient quitté la salle en protestation
après avoir présenté leurs points d'ordre et que
d'autres plus nombreux encore ne s'étaient pas rendus à
la réunion, le « président » du coup
a déclaré que la résolution avait
été adoptée par consensus et n'avait fait l'objet
d' « aucune objection ». Le représentant des
États-Unis a bien exprimé l'esprit du coup en disant que
« tous » sont affectés par la situation au
Venezuela et que l'OÉA devait donc s' «
impliquer ». Il a déclaré de manière
menaçante que la résolution
par son appel au dialogue et à une résolution pacifique
au Venezuela constitue une bonne mesure préventive à
prendre du moins jusqu'à ce qu'elle semble avoir perdu son
utilité. Il a alors proféré des menaces et a
même averti le Venezuela de « respecter la
souveraineté et l'intégrité territoriale de ses
voisins ».
Ingérence inacceptable d'un sous-comité
parlementaire
Le 6 avril, le Sous-comité des droits
internationaux de la personne du Comité permanent des affaires
étrangères et du développement international a
tenu un briefing d'urgence sur la « situation des droits de la
personne au Venezuela ». Le comité, qui a tenu
plusieurs réunions semblables par le passé, a
créé un espace officiel pour
la promotion des mensonges les plus flagrants de ceux provenant du
Canada et d'ailleurs qui appellent depuis des années à
une intervention étrangère pour effectuer un changement
de régime au Venezuela.[2]
Aucune occasion n'a été fournie aux représentants
officiels du gouvernement vénézuélien au
Canada de prendre la parole et aucun représentant des partis
politiques et organisations sociales du Venezuela qui ne partagent pas
l'objectif de renverser le gouvernement élu et n'appellent pas
à une intervention étrangère n'a été
invité à y participer, à donner son point de vue
ou à répondre à la convocation du briefing.
Le contenu principal des remarques qu'ont faites les
deux témoins invités, qui vivent tous deux au Canada,
était fait de demi-vérités, d'accusations
diffamatoires et de mensonges purs et simples visant à «
prouver » que le peuple vénézuélien
souffre et vit une crise humanitaire et des abus aux droits de la
personne si répandus que la «
communauté internationale » doit intervenir. Les
témoignages visaient aussi à nier les nombreuses
réalisations de la révolution bolivarienne en ce qui a
trait aux droits humains et dans d'autres domaines ces dix-huit
dernières années sur la base du rejet des «
solutions » néolibérales. Après avoir
écouté les témoignages et avoir tenu une
période de questions-réponses avec les témoins, le
Sous-comité a adopté une motion qui s'ingère de
manière flagrante dans les affaires intérieures du
Venezuela et tente de justifier les actions prises par le Canada
à l'OÉA quelques jours plus tôt. La motion a fait
l'objet d'un communiqué de presse du comité
intitulé « La situation des droits de la
personne au Venezuela et la réponse de l'Organisation des
États américains ». [3]
En essence, la réunion parlementaire sur «
la situation des droits de la personne au Venezuela » a
été une façon de refuser toute discussion sur ce
qui se passe au Venezuela et pourquoi, sur l'amélioration des
conditions de vie du peuple du Venezuela qui s'est produite grâce
à la révolution bolivarienne dirigée par Hugo
Chávez jusqu'à sa
mort prématurée il y a quatre ans et par le
président Nicolás Maduro depuis, et sur les attaques
incessantes que mènent les impérialistes
américains et l'oligarchie, qui sont privés de leur
pouvoir, contre le projet d'édification nationale prosociale au
Venezuela. On n'a pas permis non plus que le sabotage économique
qui a fait l'objet de rapports bien
documentés et qui a grandement contribué aux
difficultés que confrontent les
Vénézuéliens soit examiné.
Personne n'a informé le Comité qu'en
dépit des difficultés économiques actuelles du
Venezuela, la Grande Mission pour le logement du Venezuela a atteint
le 25 février dernier le record de 1.5 million de
logements publics construits depuis le début du projet
en 2011 et que d'ici la fin de 2017 ce
seront 540 000 nouveaux logements qui auront
été remis aux Vénézuéliens.
En 2016, des mobilisations de masse ont bloqué les
tentatives des forces politiques que le Canada appuie au Venezuela de
privatiser ces logements et de les remettre aux propriétaires et
aux spéculateurs.
En 1999, 44 % de la population du
Venezuela souffrait de pauvreté et 20 % de
pauvreté extrême. Aujourd'hui, la pauvreté et
l'extrême pauvreté ont été réduites
à respectivement 27 % et 5,4 % de la
population. En 1998, 21 % de la population souffrait de
malnutrition, un pourcentage qui a maintenant été
réduit à 2 %. En 1998, 5,3 % des
enfants pesaient moins que leur poids normal et ce pourcentage
était réduit de moitié à la fin
de 2012. Aujourd'hui, 95,4 % des
Vénézuéliens mangent trois repas par jour, selon
l'Institut national de la statistique.
L'accès à l'eau potable est maintenant assuré
à 96 % de la population contre 80 % en 1998.
L'investissement social est passé de 37 %
du budget de l'État avant que Chavez n'arrive au pouvoir
à 61 % aujourd'hui.
L'analphabétisme a été
éliminé, comme ce fut le cas à Cuba, et le
Venezuela possède maintenant un des pourcentages les plus
élevés dans le monde de citoyens qui fréquentent
l'université. Plus de 80 % des
Vénézuéliens ont maintenant accès au
système de santé public du pays et plus
de 10 000 centres de santé ont
été construits pendant la révolution. La
mortalité infantile a été réduite du tiers
ce qui a sauvé des centaines de milliers de vies. En 1998,
le taux de chômage officiel était de 14,5 %. Ce
pourcentage a été réduit des deux-tiers
et 60 % de la population occupe maintenant un emploi. Plus
de 2,5 millions de gens
reçoivent maintenant une pension de l'État,
contre 387 000 avant la révolution bolivarienne.
Ces victoires importantes du peuple ont
été passées sous silence et sacrifiées
à l'objectif de l'intervention étrangère et du
changement de régime. Le Canada marche dans les traces des
Américains créant de l'hystérie sur une soi-disant
ingérence de la Russie dans les institutions politiques alors
que lui-même s'ingère ouvertement dans les
institutions démocratiques du Venezuela contre la volonté
souveraine de son peuple. Cela doit être condamné.
Notes
1. Voici les
délégations qui ont demandé la tenue de la
réunion extraordinaire du Conseil permanent de
l'OÉA : Argentine, Bahamas, La Barbade, Belize,
Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala,
Honduras, La Jamaïque, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou,
Sainte-Lucie, les États-Unis et
l'Uruguay. Le Conseil permanent est composé d'un
représentant de chaque État membre qui est
désigné comme l'ambassadeur du pays. Les positions de
président et de vice-président sont tenues par
l'ambassadeur du pays sur une base rotative, pour une période de
trois mois.
2. Les deux témoins au briefing du
Sous-comité ont été :
- Maria Margarita Torres, une conseillère
municipale de l'ouest de Montréal née au Venezuela mais
vivant au Canada depuis 40 ans soit depuis l'âge de 20
ans. Elle a dit dans son témoignage qu'elle rend visite chaque
année à sa famille au Venezuela et avoir observé
pendant ses visites « la
détérioration rapide de la situation du pays et de son
peuple » ajoutant qu'elle a été «
ahurie » des « atrocités et des
violations commises contre le peuple vénézuélien
par suite soit de la négligence soit des abus du gouvernement
».
Torrez a dit que le gouvernement
vénézuélien torturait des « prisonniers
politiques », a parlé de gens faisant la queue
pendant des heures pour des aliments de base et fouillant des piles
d'ordures à la recherche de nourriture et de niveaux «
record » de malnutrition et de mortalité infantile.
Elle et son co-témoin ont soumis comme «
preuve » de leurs allégations un rapport du
Secrétaire général de l'OÉA Luis Almagro,
le même rapport sans doute qui attaquait le gouvernement
bolivarien et le président Nicolás Maduro et appelait
à la suspension du Venezuela de l'OÉA et qu'il a
tenté de faire approuver en vain à la réunion
du 28 mars du Conseil permanent de
l'OÉA.
Torres a dit en conclusion que « nous espérons vous
convaincre de l'urgence qu'il y a aujourd'hui à élaborer
et à examiner une série de recommandations
concrètes pouvant aboutir à un plan d'action
immédiat, que le gouvernement mettrait en oeuvre pour nous aider
à combattre les violations des droits de la personne au
Venezuela et, du même coup, à rétablir la
démocratie dans le pays ».
- Orlando Viera-Blanco, un résident et avocat
canadien que l'Assemblée nationale du Venezuela
contrôlée par l'opposition a nommé «
conseiller externe » de son Comité des affaires
étrangères et de la souveraineté. Il est le
président d'un groupe appelé la Fondation canadienne pour
un engagement au Venezuela qui prétend représenter
les « Vénézuéliens en exil »
dévoués à la défense des droits humains des
Vénézuéliens toujours au pays par le biais d'un
engagement avec le gouvernement du Canada.
Viera-Blanco a parlé de ce qu'il a appelé
« un coup d'État continuel » au Venezuela,
disant que « tout
le
monde
parle aujourd'hui d'une rupture de l'ordre constitutionnel et
d'un coup d'État ». Il a aussi affirmé que
« des modifications
d'ordre
constitutionnel »
ont causé des
souffrances au peuple du Venezuela depuis 18 ans »,
autrement dit depuis l'élection d'Hugo Chávez à la
présidence du Venezuela laquelle a mené à de
vastes améliorations des conditions de vie et sociales du peuple
du Venezuela.
On peut lire les témoignages et les
questions-réponses à la réunion en cliquant
ici.
3. Le Sous-comité a donné son appui aux
sales activités menées par ceux qui venaient juste
d'organiser un coup anticonstitutionnel à l'OÉA sous
prétexte de la restauration de la démocratie au Venezuela
en affirmant son appui « au travail accompli par les membres du
Conseil permanent de l’Organisation des États américains
afin d’élaborer des mesures concrètes visant à
aider le Venezuela à rétablir l’ordre constitutionnel
» et a appuyé en particulier les efforts
déployés par le secrétaire général
de l’Organisation des États américains Luis Almagro pour
« obliger le pouvoir exécutif du Venezuela à rendre
des comptes ».
La motion adoptée par le Sous-comité se
termine par un appel au gouvernement du Canada et à la «
communauté internationale » d'intervenir au Venezuela
sur une base fallacieuse :
« Le Sous-comité insiste sur la
nécessité, pour le gouvernement du Canada et la
communauté internationale, d'élaborer des mesures
efficaces pour favoriser le rétablissement de l'ordre
constitutionnel au Venezuela, gérer la crise humanitaire en
cours et faire en sorte que les Vénézuéliens ne
soient pas privés des droits de la personne les plus
fondamentaux. Nous pressons la communauté internationale de
faire le nécessaire pour que le régime
vénézuélien soit tenu de rendre des comptes
relativement aux violations des droits de la personne reconnus à
l'échelle internationale. »
Le président du Sous-comité, le
député libéral de York Centre Michael Levin a dit
ce qui suit de la motion : « Il est temps de prendre de
véritables mesures concrètes pour rétablir l'ordre
constitutionnel et démocratique au Venezuela, y compris le
respect de la séparation des pouvoirs et des libertés
fondamentales. Les Vénézuéliens ont
déjà assez souffert. »
Un vice-président, le député
conservateur de Flamborough-Glanbrook a dit : « Il est
inacceptable d'utiliser l'appareil étatique pour faire taire la
dissidence. La détention de prisonniers politiques n'est que
l'un des nombreux stratagèmes immoraux employés par le
régime vénézuélien pour s'accrocher au
pouvoir, au détriment de 30
millions de Vénézuéliens et de la Constitution du
pays. »
L'autre vice-présidente, la
députée du NPD de Windsor-Tecumseh Cheryl Hardcastle, qui
n'a pas participé à la réunion du 6 avril du
Comité permanent et y a été remplacée par
le député Erin Weir de Regina-Lewvan a dit : «
Il est crucial à ce moment-ci que la communauté
internationale insiste sur la responsabilité des
gouvernements de protéger et de renforcer la démocratie.
Le respect des droits de la personne est fondamental et nous exhortons
le gouvernement et les parlementaires de l'opposition à montrer
leur engagement à l'égard du bien-être des gens.
Nous les appuyons dans ces efforts. »
Les Vénézuéliens se mobilisent
à la défense
de la révolution bolivarienne
Le président Maduro s'adresse au rassemblement de Caracas le 19
avril 2017.
Plus d'un million de Vénézuéliens
ont marché dans la capitale, Caracas, le 19 avril pour
défendre la souveraineté du pays et la révolution
bolivarienne contre l'intervention étrangère, la violence
et la déstabilisation. Le 19 avril était
le 207e anniversaire du début de la guerre
d'indépendance du Venezuela contre la
domination coloniale espagnole.
Des manifestants ont scandé : « Ils ne
reviendront pas ! » en référence à
l'ancienne domination du Venezuela par les impérialistes et les
riches. Les rapports font état de la mobilisation la plus
importante des dernières années, un rejet des efforts des
impérialistes américains, de l'Organisation des
États américains, du Canada
et de l'oligarchie régionale pour inciter au chaos et renverser
le gouvernement de Nicolas Maduro.
Prenant la parole lors d'un grand rassemblement
à Caracas, le président Maduro a appelé les
Vénézuéliens à préparer une victoire
complète, pacifique et démocratique contre les tentatives
de coup d'État. Il a déclaré que la mobilisation
de masse a été un triomphe contre les tentatives de
groupes parrainés par des étrangers d'inciter à la
violence
dans les actions antigouvernementales également prévues
le même jour.
Le président Maduro a déclaré
qu'il y a trois raisons pour lesquelles les forces alignées aux
États-Unis ont intensifié leur violence et leurs appels
à une intervention étrangère : un nouvel
appui de la nouvelle administration Trump aux États-Unis ;
l'amélioration de la situation économique à
l'intérieur du pays et l'échec de
l'Assemblée nationale contrôlée par l'opposition
à s'adresser aux problèmes auxquels sont
confrontés les Vénézuéliens. Maduro a
également profité de l'occasion pour confirmer son
soutien à la tenue d'élections régionales dans
tout le pays lorsqu'une date sera déterminée par le
Conseil électoral national.
La mobilisation a raison des provocations
Les deux décès qui ont eu lieu en
même temps que les manifestations antigouvernementales ont la
caractéristique d'une provocation organisée pour inciter
à de nouvelles violences et à déstabiliser le
pays, ce qui a été observé lors du
précédent coup d'État soutenu par les
États-Unis au Venezuela en 2002 ainsi que plus
récemment
en 2013 durant le coup d'État « Maidan »
en Ukraine.
Carlos Moreno, âgé de 19 ans, a
été abattu non loin d'une manifestation à laquelle
il ne participait pas, mais les rumeurs se sont rapidement
répandues parmi les manifestants de l'opposition qu'il avait
été tué par des partisans du gouvernement
armé. Le blâme pour le meurtre de Paola Andreina Ramirez,
une femme âgée de 23 ans
qui ne participait pas aux manifestations, a été
immédiatement associé aux « Chavistas »
dans les médias privés du Venezuela.
L'ombudsman du Venezuela, Tarek William Saab, a
appelé à une enquête complète sur les
décès et au châtiment des coupables et a
annoncé que l'on aurait arrêté un prétendu
prévenu du meurtre de Ramirez. Saab a également
annoncé qu'un membre de la Garde nationale bolivarienne du
Venezuela, NiumarJosé Barrios, qui a été
tué le même
jour, a été abattu par un tireur embusqué, de
même qu'un autre membre de la garde nationale qui a
survécu à
l'attentat.
Ces événements tragiques ont
été manipulés pour alimenter la violence
contre-révolutionnaire organisée durant les
manifestations antigouvernementales, dont des attaques contre la
police et des bâtiments publics avec des cocktails molotov, des
frondes et d'autres armes, et des jets de contenants
en verre et de bouteilles sur
des manifestants progouvernementaux, qui ont mené à
l'hospitalisation d'une femme. Dans les jours précédant
le 19 avril, des bâtiments publics ont été
vandalisés, y compris une école secondaire, un centre de
santé communautaire, des marchés alimentaires
subventionnés et des ministères gouvernementaux.
Un facteur de paix
Le président Maduro a appelé à la
mobilisation des Vénézuéliens en faveur de la paix
dans le pays. « Lorsque le peuple bolivarien est dans la rue, il
y a la paix, a-t-il déclaré. Aujourd'hui, ils ont
essayé de reprendre le pouvoir et nous avons encore vaincu les
comploteurs, la droite corrompue et les interventionnistes. »
Une déclaration conjointe émise avant le
début des marches par les gouvernements soutenus par les
États-Unis en Amérique latine, dont beaucoup sont
eux-mêmes connus pour la répression contre les
manifestants, comme le Honduras, le Mexique, l'Argentine et la
Colombie, appelle le gouvernement vénézuélien
à « assurer le droit à la
protestation pacifique » et à « éviter
la violence ». Une déclaration subséquente du
département d'État des États-Unis a appuyé
l'appel et a fait référence à « la
subversion des institutions et pratiques
démocratiques », tandis que le secrétaire
général de l'Organisation des États
américains, Luis Almagro, a publié sa propre
déclaration qualifiant le Venezuela de « régime
répressif ».
La ministre vénézuélienne des
Affaires étrangères, Delcy Rodriguez, a souligné
l'hypocrisie de ces gouvernements qui critiquent les droits humains au
Venezuela. Elle a affirmé que le Venezuela est le seul de tous
ces pays en question qui peut montrer au monde entier une
démocratie participative qui enchâsse les droits humains.
Rodriguez a
noté que l'intervention étrangère au Venezuela ne
consiste pas simplement à retirer son président, mais
à saper et à renverser son projet d'édification
nationale et l'exemple qu'il représente pour les peuples
d'Amérique latine
et des Caraïbes.
Lancement d'une grève de la faim
en masse le 17 avril,
Journée des prisonniers palestiniens
Liberté pour la Palestine et tous les
prisonniers politiques d'Israël! La résistance est un
droit!
Fin à l'occupation!
- Yi Nicholls -
Action de la Journée des prisonniers palestiniens en appui
à la nouvelle grève de la faim, Gaza, 17 avril 2017
Près de 1700 prisonniers politiques
palestiniens participent maintenant à la grève de la faim
en masse qui a débuté le 17 avril, Jour des
prisonniers Palestiniens. À l'heure actuelle, un total
de 6440 Palestiniens sont détenus dans des prisons
israéliennes, y compris de nombreux enfants et des jeunes,
détenus même pour les
plus petits gestes de défi contre l'occupation. Addameer,
l'association
de soutien aux prisonniers et de défense des droits humains,
rapporte que plus de 800 000 Palestiniens ont
été emprisonnés ou détenus par Israël
au cours des 50 dernières années.
Dans un communiqué de presse du 17 avril,
Addameer rapporte les demandes des grévistes de la faim et
appelle à un appui international :
« Les demandes des
grévistes de la faim comprennent : visites familiales,
soins médicaux adéquats, fin de la pratique d'Israël
consistant à détenir des Palestiniens sans inculpation ni
procès dans de prétendues détentions
administratives et fin de l'isolement. L'association Addameer d'appui
aux prisonniers invite les partisans de la justice
dans le monde entier à prendre des mesures pour soutenir les
prisonniers Palestiniens dont le corps et la vie sont en jeu pour la
liberté et la dignité.
« La question des prisonniers et détenus
palestiniens dans les prisons et les centres de détention
israéliens dépasse celle des droits de l'homme ;
c'est aussi l'un des droits collectifs d'un peuple entier -- le peuple
palestinien, qui continue d'être privé du droit à
l'autodétermination et à la souveraineté --
fondements du droit international.
Tous les prisonniers politiques palestiniens -- quelles que soient les
affiliations politiques alléguées ou les accusations --
ont droit à un procès équitable en vertu du droit
international humanitaire et des lois internationales relatives aux
droits humains. Les prisonniers politiques palestiniens et les
détenus sont systématiquement soumis à la torture
et
aux mauvais traitements avec une impunité qui perdure, ce qui
souligne la nécessité de multiplier les actions de
solidarité de par le monde entier pour exiger la
libération immédiate de tous les prisonniers politiques
palestiniens, longtemps privés de leurs droits fondamentaux.
« L'association de soutien aux prisonniers et de
défense des droits Addameer invite instamment toutes les
personnes à organiser des manifestations en solidarité
avec les grévistes de la faim et les détenus.
L'année 2017, c'est cent ans de la déclaration
Balfour ; 70 ans de la Catastrophe (al-Nakba) ; 50
ans
d'occupation militaire brutale de la Palestine. C'est aussi
l'année pour tenir l'occupation israélienne responsable
de ses actes et d'exiger la libération immédiate de tous
les prisonniers politiques palestiniens !
L'agence de nouvelles Maan rapporte ce qui suit sur le
traitement inhumain vécu par les prisonniers politiques
palestiniens dans les prisons d'Israël, particulièrement
ceux qui sont déjà malades :
« Au centre de la longue liste de revendications
formulées par Marwan Barghouthi, le leader de ce qu'on appelle
maintenant la grève de la liberté et de la
dignité, il y a plusieurs demandes relatives au manque de soins
adéquats dans les prisons israéliennes, ainsi que ce que
les groupes de défense des droits qualifient de politique
délibérée de
négligence médicale.
« Les grévistes
de la faim demandent au Service pénitentiaire israélien
(IPS) de fermer la clinique de la prison de Ramla qui ne fournit pas un
traitement adéquat, de mettre fin à la politique
israélienne de négligence médicale
délibérée, d'effectuer des examens médicaux
périodiques, d'effectuer des interventions chirurgicales
à un niveau
médical élevé, de permettre à des
médecins de l'extérieur de l'IPS de traiter les
prisonniers, de libérer tous les détenus malades -- en
particulier ceux qui ont des handicaps et des maladies incurables -- et
de ne pas tenir les détenus responsables des dépenses
engagées pour un traitement médical. »
L'agence Maan poursuit en notant que «
contrairement aux revendications concernant le traitement
médical de base pour les prisonniers, les autorités
israéliennes ont établi un hôpital de campagne pour
les prisonniers palestiniens, ce qui laisse croire que les
grévistes de la faim, dont la condition va sans doute se
détériorer dans les jours qui
viennent, seront nourris de force en masse, en violation des
normes internationales de l'éthique médicale et du droit
international qui considère cette pratique comme inhumaine et
même une forme de torture.
« Les médecins israéliens dans les
hôpitaux civils ont jusqu'à présent refusé
de nourrir de force les grévistes de la faim, malgré la
récente décision de la Cour suprême
israélienne qui a jugé la pratique
constitutionnelle. »
Il y a plus de 700 prisonniers malades,
dont 21 détenus dans la clinique de la prison de Ramla,
selon Addameer. En 2016, il y avait aussi un certain nombre de
prisonniers palestiniens gravement blessés.
L'IPS entreprend divers actes de représailles
contre les grévistes de la faim. Le Comité palestinien
des affaires des prisonniers rapporte que les responsables de l'IPS ont
transféré un certain nombre de prisonniers -- y compris
Marwan Barghouthi et Karim Yunis -- en isolement cellulaire, ont
confisqué les biens et les vêtements personnels des
prisonniers grévistes de la faim et interdit aux prisonniers de
regarder la télévision. Le comité signale
également que Barghouthi serait « poursuivi devant un
tribunal de discipline » pour son article publié dans
la page éditoriale publié du New York Times
le 16 avril, qui présente en détail la lutte des
prisonniers politiques
palestiniens dans les prisons israéliennes et les revendications
des grévistes de la faim. Pendant ce temps, le Comité
international de la Croix-Rouge rapporte que l'IPS a suspendu les
visites familiales pour les grévistes de la faim.
Les Canadiens doivent donner leur plein appui à
la juste lutte du peuple palestinien, à son droit de
résister à l'occupation et à son dont d'exister.
Exigeons la fin immédiate de l'occupation !
Des actions marquent la Journée des prisonniers
partout en Palestine
Jénine
Tubas
Tulkarem
Naplouse
Qalqiliya
Salfit
Ramallah
Bethléem
Hébron
Jéricho
Gaza
Conditions dans les prisons israéliennes
- Centre palestinien pour les droits de
la personne (PCHR) -
Affiche de « La grève de la dignité » sur
laquelle on voit les prisonniers palestiniens les plus en vue. De
gauche à droite: Fouad Shubaki, Nael Barghouthi, Karim Yunis,
Ahmad Saadat and Marwan Barghouthi.
Aujourd'hui, le 17 avril 2017, est la
Journée des prisonniers palestiniens. Plus de 6500
prisonniers palestiniens et arabes sont détenus dans les prisons
israéliennes et les centres de détention dans des
conditions cruelles et inhumaines.
Les Palestiniens marquent ce jour depuis 1979 en
soutient à la cause des prisonniers puisque le 17 avril est
l'anniversaire de la première libération d'un prisonnier
dans le cadre du premier accord d'échange de prisonniers entre
les Palestiniens et les occupants israéliens en 1974.
Cette occasion arrive à un moment où les
difficultés des prisonniers palestiniens dans les prisons
israéliennes sont aggravées en raison des violations et
des mesures punitives. Ces prisonniers sont régulièrement
soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants,
y compris la torture, le refus de visite familiale, les fouilles
à nu, les
descentes en pleine nuit, l'isolement cellulaire, la négligence
médicale, le refus à l'éducation dans le cadre
d'une décision rendue le 20 juillet 2011 par les
Services pénitentiaires israéliens[1], l'application de la loi sur le gavage
forcé contre les prisonniers lors d'une grève de la faim[2] ainsi que d'autres violations relevant
de la politique israélienne contre les prisonniers palestiniens.
Aujourd'hui les prisonniers palestiniens dans les
prisons israéliennes ont déclaré choisir ce qui
est le plus difficile, soit de débuter une grève de la
faim jusqu'à ce que leurs demandes humaines minimales soient
satisfaites. Les statistiques du Centre palestinien pour les droits de
la personne (PCHR) montrent qu'environ 1 500
prisonniers dans un certain nombre de prisons et centres de
détention ont déclaré commencer une grève
de la faim en revendiquant un certain nombre de demandes humaines, dont
les plus importantes sont, entre autres : mettre fin à la
politique d'isolement cellulaire, offrir des médicaments aux
prisonniers malades, une communication
constante avec leur famille, mettre fin aux mesures arbitraires et
dégradantes, recevoir des périodiques et des journaux en
permanence et le droit à l'éducation.
On s'attend à ce que d'autres prisonniers les
rejoignent dans leur grève de la faim, qui a été
qualifiée de grève rotative.
En outre, les données et les statistiques du
PCHR indiquent que plus de 6500 prisonniers palestiniens ont
été détenus dans 22 prisons et centres de
détention, dont la majorité sont situés en
Israël en violation flagrante de l'article 76 de la
Quatrième Convention de Genève qui oblige Israël
à détenir tout prisonnier d'un pays
occupé dans sa patrie jusqu'à la fin de sa peine. La
majorité des prisonniers sont de Cisjordanie, dont 57
femmes et 300 enfants. En outre, le nombre de prisonniers malades
a atteint environ 1800, dont 180 souffrant de maladies graves
et 26 ayant un cancer.
Les autorités israéliennes ont
continué à détenir 500 détenus dans
les prisons israéliennes, dont 15 membres du Conseil
législatif palestinien (PLC) et d'anciens ministres, en
violation flagrante de leur droit à un procès
équitable et du droit de bénéficier d'une
défense adéquate et d'être informé des
accusations portées. La violation
du droit à un procès équitable fait partie de la
politique de détention administrative mise en oeuvre dans le
cadre d'une procédure qui viole la procédure d'un
procès équitable.
Les familles des prisonniers commencent une grève de la faim de
solidarité à Salfit,
Palestine, le 18 avril 2017
En ce jour-là, le PCHR attire l'attention sur
les violations croissantes commises contre les prisonniers palestiniens
et les conditions médiocres dans lesquelles ils vivent, compte
tenu de l'insistance des autorités israéliennes à
violer les règles du droit international humanitaire et les
principes des droits humains dont Israël est un État
signataire.
Le PCHR souligne en outre que le silence de la communauté
internationale encourage la mise en oeuvre de plus de violations sans
obligation de rendre des comptes.
Depuis sa création,
le PCHR a suivi la cause des prisonniers, leur a offert, ainsi
qu'à leurs familles, l'aide juridique dont ils ont besoin, a
dévoilé les violations israéliennes et a
appelé :
- les Hautes Parties contractantes à la
Quatrième Convention de Genève de 1949 à
s'acquitter de leurs obligations ;
- les organisations internationales de défense
des droits humains à suivre de près la cause des
prisonniers palestiniens et à rallier un appui international
pour forcer Israël à arrêter toutes ses pratiques
arbitraires contre
les prisonniers palestiniens ;
- les pays européens de mettre en oeuvre
l'article 2 de l'accord d'Association UE-Israël, qui
prévoit qu'Israël doit respecter les droits humains comme
condition préalable à la coopération
économique ;
- les organismes des Nations unies, le Comité
international de la Croix-Rouge et la communauté
internationale à faire pression sur Israël pour
améliorer les conditions de détention des prisonniers
palestiniens, mettre fin à la torture et ouvrir les prisons aux
observateurs jusqu'à ce que les prisonniers soient
libérés.
Notes
1. Voir le site Web de PCHR, communiqué de presse
no. 70/2011 publié le 21 juillet 2011, «
PCHR Condemns Punitive Measures against Palestinian Prisoners in
Israeli Jails »
2. Le 30 juillet 2015, la Knesset
israélienne a approuvé en deuxième et
troisième lecture l'amendement à la loi dite « Loi
pour prévenir les souffrances causées par la grève
de la faim ». Le 12 janvier 2016, les forces
israéliennes ont gavé de force le journaliste Mohammed
al-Qeeq, qui faisait la grève de la faim depuis environ 50
jours.
Élection présidentielle en
Équateur
La révolution citoyenne l'emporte sur
l'oligarchie
Lénine Moreno (au
centre)
suite à sa victoire dans l'élection présidentielle
en Équateur (Xinhua)
Lénine Moreno a remporté la victoire au
deuxième tour de scrutin lors de l'élection
présidentielle en Équateur le 2 avril. Il a
obtenu 51 % des voix contre 49 % pour Guillermo
Lasso, un banquier. Près de 12,5 millions
d'Équatoriens vivant en Équateur (près
de 80 % des électeurs
admissibles) et près de 400 000 citoyens
expatriés ont voté.
Moreno est connu pour avoir lutté pour les
droits des personnes handicapées et est l'ancien envoyé
spécial de l'ONU pour le handicap et l'accessibilité et
ancien vice-président de l'Équateur du parti Alliance
PAIS du président sortant Rafael Correa. Il serait le premier
chef d'État paraplégique. La nouvelle administration sera
assermentée
le 24 mai.
Moreno s'est engagé à poursuivre
l'expansion des programmes sociaux et des politiques prosociales et
à défendre la souveraineté des peuples
d'Amérique latine et des Caraïbes qui ont
caractérisé les dix dernières années de la
révolution citoyenne de l'Équateur et de la
présidence Correa. Cela a permis à plus d'un million de
personnes de
s'extirper de la pauvreté et d'élargir
considérablement les soins de santé publique et
l'éducation.
Suite aux résultats, le président Correa
a déclaré : « La révolution a
triomphé de nouveau en Équateur. La droite a perdu,
malgré ses millions et ses médias. » Le
ministre équatorien des Affaires étrangères
Guillaume Long a déclaré que le résultat «
appuie positivement notre plan pour créer un Équateur
plus égal. Nous avons fait
de grandes avances dans le progrès social au cours de la
dernière décennie et nous continuerons de le faire pour
les quatre prochaines années. »
Moreno fait campagne durant l'élection présidentielle en
février 2017.
L'élection de Moreno est une défaite pour
les impérialistes américains et l'oligarchie locale. Les
deux avaient espéré poursuivre dans la même veine
que le coup d'État constitutionnel au Brésil et le coup
d'État électoral en Argentine contre les forces
progressistes en prenant le contrôle de l'Équateur, un
membre de l'Alliance bolivarienne pour
les peuples de nos Amériques (ALBA) et principal pays au sein
d'autres mécanismes de coopération régionale tels
que la Communauté des États d'Amérique latine et
des Caraïbes (CELAC) et l'Union des nations de l'Amérique
du Sud (UNASUR). Depuis lors, le Brésil et l'Argentine ont
été utilisés comme des acteurs des attaques
impérialistes
américaines contre la République bolivarienne du
Venezuela par l'intermédiaire de l'Organisation des États
américains (OÉA) et d'autres organisations.
Le président vénézuélien
Nicolas Maduro a déclaré à propos de la
victoire : « Conscient de l'importance du moment historique,
le peuple équatorien a porté un dur coup
stratégique, à l'échelle du continent, aux
pouvoirs qui sont conduits par le département d'État [des
États-Unis], qui a de nouveau échoué dans sa
tentative obsessionnelle
de déstabiliser les gouvernements progressistes de la
région. » Raul Castro, président des Conseils
d'État et des ministres de Cuba, a félicité Moreno
pour la victoire de l'Équateur, affirmant que cela «
inaugure une nouvelle étape de la Révolution citoyenne et
continuera l'engagement de cette nation soeur envers l'unité et
la défense de la
souveraineté de notre Amérique ».
LML félicite Lénine Moreno et le
peuple
de l'Équateur pour avoir prévalu à un moment
où les impérialistes intensifient les efforts pour faire
échec à toutes les réalisations des peuples
d'Amérique latine et des Caraïbes, d'abord et avant tout
l'affirmation de la souveraineté. La consolidation de la
révolution des citoyens en Équateur est
une contribution importante à la défense des peuples du
continent et de leurs mouvements.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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