Numéro 13 - 8 avril 2017
Joignez les manifestations contre
l'attaque des
États-Unis en Syrie
Opposons-nous aux frappes
américaines contre la Syrie!
Non à l'escalade du conflit militaire!
Bas les pattes de la Syrie!
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Joignez
les
manifestations
contre
l'attaque
des
États-Unis
en
Syrie
• Opposons-nous aux frappes américaines
contre la Syrie! Non à
l'escalade du conflit militaire! Bas les pattes de la Syrie!
• Faisons du Canada une zone de paix
Positions sur les
frappes aériennes américaines
• Gouvernement des États-Unis
• Le gouvernement du Canada
• Le président et l'Assemblée du
Peuple de Syrie
• Le président et des
représentants de Russie
Positions sur
l'utilisation d'armes chimiques en Syrie le 4 avril
• Le vice-premier ministre syrien dit que
l'armée n'a pas eu recours et n'aura
pas recours aux armes chimiques même contre les terroristes
• Informations provenant du ministère de
la Défense de Russie
• Ce que les États-Unis ont dit lors du
la réunion du 5 avril du Conseil
de sécurité de l'ONU
Commentaires
• Un autre jugement précipité
et dangereux en Syrie - Robert Parry
• Pourquoi les médias citent-ils un
homme accusé d'enlèvement
de journalistes comme source crédible sur l'attaque aux armes
chimiques en Syrie? - Ben Norton
Joignez les manifestations contre
l'attaque des États-Unis en Syrie
Opposons-nous aux frappes américaines
contre la Syrie! Non à l'escalade du conflit militaire! Bas les
pattes de la Syrie!
Piquet à Windsor le 7 avril 2017 contre les frappes
américaines en Syrie
Les États-Unis ont lancé une attaque
criminelle contre des cibles militaires syriennes à 20
h 40 le 6 avril. Cinquante-neuf missiles d'attaque terrestre
Tomahawk ont été lancés à partir de
destroyers américains en mer Méditerranée
et ont atteint des avions, des hangars, un réservoir de
carburant, un entrepôt de munition, des
systèmes de défense aérienne et un radar à
la base aérienne d'Al-Chaayrate dans la province de Homs.
Cette base a joué un rôle important dans
les récentes batailles de l'armée syrienne contre
l'État islamique dans le centre, le nord et l'est de la Syrie
pour libérer les villes de Palmyre, Raqqa, Deir ez-Zor et
d'autres. Le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi, a dit aux
médias que l'attaque a fait cinq morts parmi les soldats et neuf
parmi les
civils, dont quatre enfants des villages avoisinants.
Le président
impérialiste américain Donald Trump s'est servi de la
mort de plusieurs civils suite à l'attaque aux armes chimiques
du 4 avril, pour laquelle il blâme le président
syrien Bachar el-Assad, pour lancer l'attaque. On rapporte que les
armes chimiques en question appartenaient à des forces à
la solde des impérialistes
anglo-américains et que les gaz toxiques ont été
libérés quand
l'armée syrienne a attaqué ce qu'elle croyait être
un dépôt d'armes des terroristes par une frappe
aérienne dont les Russes avaient préalablement
informé les Américains. Il est de plus en plus
évident que les armes chimiques étaient utilisées
par des groupes terroristes comme partie d'une provocation
délibérée pour blâmer le président
syrien. Sans attendre une enquête sur qui a utilisé les
armes chimiques, l'administration Trump a déclaré le
gouvernement syrien coupable et a attaqué la base
aérienne à partir de laquelle l'armée syrienne
avait attaqué le dépôt d'armes en question.
Le but est de s'assurer qu'il n'y ait pas de
règlement politique et pacifique du conflit syrien sous les
auspices des Syriens eux-mêmes et des pays auxquels ils ont
demandé de l'aide, notamment la Russie. L'attaque aux missiles a
eu lieu
après que 1000 soldats américains au sol aient
envahi le pays au cours des dernières semaines, lesquels doivent
être suivis de 1500 autres.[1]
Le 1er avril, l'administration Trump a annoncé qu'elle ne
divulguera plus le nombre de soldats américains en Syrie.
Les agences de nouvelles rapportent qu'il n'y aura pas
d'autres frappes « avant qu'une autre décision ne soit
prise ». La Russie, qui a été alertée
à l'avance par les canaux militaires, a annoncé la
suspension des communications militaires dites de «
déconfliction », des voies de communication
conçues pour prévenir des affrontements
accidentels des forces aériennes des deux pays en Syrie. Le
lendemain, le gouvernement Trudeau a déclaré que «
le Canada appuie entièrement » l'attaque
américaine.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne fermement l'utilisation d'armes
chimiques et la prise de civils pour cibles ainsi que le refus des
États-Unis, du Canada et d'autres alliés de laisser le
monde tirer les conclusions d'une enquête en bonne et due forme
sur ce qui s'est passé pour traduire les responsables en justice
suivant les
procédures prévues par le droit international. Le
PCC(M-L) appelle tous ses membres, sympathisants et amis et tous les
Canadiens à condamner les frappes américaines
menées sous l'enseigne d'idéaux supérieurs et
à se joindre aux manifestations contre cette dangereuse escalade
du recours à la force militaire et contre l'appui du Canada
à cette
escalade. Faisons du Canada une zone de paix !
Note
1. « Début
de l'invasion terrestre de la Syrie par les
États-Unis », LML, 25
mars 2017
Faisons du Canada une zone de paix
Manifestation devant le consulat américain à Vancouver le
7 avril 2017
L'intervention américaine en Syrie est en
violation de la charte de l'ONU et en tant que telle c'est un acte
illégal. La Syrie n'a pas attaqué les États-Unis.
Les États-Unis ne peuvent invoquer la légitime
défense et l'action n'est pas autorisée par le Conseil de
sécurité des Nations unies. Malgré cette violation
du droit international, tout comme
le gouvernement de Trump, le gouvernement Trudeau dit que l'attaque est
une obligation morale pour arrêter un dictateur brutal qui,
dit-il, a utilisé des armes chimiques contre le peuple syrien.
Trump et Trudeau présentent comme un fait incontestable que le
gouvernement syrien est responsable de l'utilisation d'armes chimiques
contre la
population de la ville de Khan Cheikhoun dans la province d'Idlib
le 4 avril 2017. Cette attaque aurait tué plus
de 70 personnes. C'est le prétexte invoqué par les
criminels américains pour lancer des frappes aériennes
contre la Syrie dans la nuit du 6 avril 2017, que le
gouvernement du Canada a appuyées le
lendemain.
Une source principale de l'information et des images
vidéo de cette attaque diffusées à
répétition sur les chaînes de
télévision câblées est le groupe
appelé « Casques blancs ». Celui-ci
prétend être une organisation de défense civile et
pourtant depuis sa création par un mercenaire britannique
en 2013, il est un défenseur invétéré
de
l'intervention militaire dans la forme d'une « zone
d'interdiction de vol » américaine en Syrie. Les
images et les séquences vidéo qu'il a produites servent
toutes à appuyer les appels à une intervention militaire.[1] La vidéo des Casques blancs
montre des hommes dans l'uniforme du groupe, sans
gants ni autre protection, qui arrosent des gens qui gisent à
terre.
Idlib est l'une des
dernières régions importantes de la Syrie à
être tenue par des « groupes rebelles ». Quand
Alep, qui se trouve à environ 60 kilomètres de
là, a été libérée en décembre
dernier, des groupes armés soutenus par l'étranger ainsi
que des organisations affiliées comme les Casques blancs et un
petit nombre de civils ont été
évacués à Idlib. La ville d'Idlib, ainsi que Khan
Cheikhoun où l'attaque du 4 avril a eu lieu, est tenue
principalement par le Front Al-Nosra, un groupe affilié à
Al-Qaïda qui a porté plusieurs noms dont le dernier est
Tahrir Al-Cham. Al-Nosra est accusé d'avoir utilisé des
armes chimiques dans le passé : en Turquie, plusieurs de
ses
membres ont été arrêtés en possession de gaz
sarin et après la libération d'Alep une installation de
fabrication de chlore a été découverte.[2]
Le Commandement général de l'armée
et des forces armées syriennes a publié le 4 avril
un communiqué condamnant et réfutant
catégoriquement toute implication dans ce crime et a
déclaré qu'il n'a pas utilisé et n'utilisera pas
d'armes chimiques. Le commandement général de
l'armée a déclaré que les groupes armés
à la solde de
l'étranger « accusent l'Armée arabe syrienne
d'utiliser des gaz toxiques contre eux ou contre des civils chaque fois
qu'ils ne parviennent pas à atteindre les objectifs de leurs
commanditaires et opérateurs ou lorsqu'ils sont incapables
d'obtenir des résultats sur le terrain dans une tentative
désespérée pour justifier leur échec et
conserver l'appui de
leurs maîtres. »
Dans une interview avec le réseau libanais
al-Mayadeen TV, le jeudi 6 avril, avant les frappes
aériennes américaines, le vice-ministre syrien des
Affaires étrangères et des expatriés, Faisal
Mekdad, a déclaré que, il y a quelques semaines, le
gouvernement syrien avait informé et fourni des preuves à
l'Organisation pour l'interdiction des
armes chimiques (OIAC) et au Conseil de sécurité de l'ONU
que des organisations, notamment Al-Nosra, avaient
transporté et stocké des matières toxiques en
Syrie. Il a déclaré que la Syrie est contre l'utilisation
d'armes chimiques par qui que ce soit, où que ce soit et quelles
que soient les circonstances.
L'Organisation pour
l'interdiction des armes chimiques (OIAC) est l'organisme chargé
de faire appliquer toutes les dispositions de la Convention sur
l'interdiction des armes chimiques (CIAC) qui vise à
éliminer une catégorie entière d'armes de
destruction massive en interdisant le développement, la
production, l'acquisition, le stockage, la
conservation, le transfert ou l'utilisation d'armes chimiques par les
États Parties. Le 23 juin 2014, l'OIAC a
confirmé que la Syrie avait détruit avec succès
ses stocks d'armes chimiques et ses installations de production.
Le colonel W. Patrick Lang, un officier
supérieur retraité des U.S. Military Intelligence and
Special Forces (les
bérets verts), offre le compte rendu suivant sur son site Web en
date du 7 avril :
« La décision
de Donald Trump de lancer des missiles de croisière contre une
base aérienne syrienne était basée sur un
mensonge. Durant les jours qui viennent, le peuple américain
apprendra que la communauté du renseignement savait que la Syrie
n'a pas largué une arme chimique sur des civils innocents
à Idlib. Voici ce qui s'est
produit :
« 1. Les Russes
ont informé les États-Unis qu'ils s'apprêtaient
à frapper une certaine cible. Cela fait partie d'un processus
qui a commencé il y a plus de deux mois. Il existe une ligne
téléphonique spéciale pour coordonner et
déconflictuer (c'est-à-dire prévenir des tirs
entre
les forces aériennes américaines et russes)
l'opération
prévue.
« 2. Les
États-Unis ont été pleinement informés du
fait qu'il y avait une cible à Idlib que les Russes voyaient
comme un dépôt d'armes et d'explosifs des rebelles
islamistes.
« 3. La Force de
l'air syrienne a frappé la cible en question avec des armes
conventionnelles. Tous s'attendaient à une explosion secondaire
massive. Cela ne s'est pas produit. Au lieu de cela, une fumée,
une fumée chimique, a commencé à se dégager
du site. Il s'avère que les rebelles islamistes utilisaient ce
site pour stocker des
produits chimiques mortels, mais pas le sarin. Il s'agit de phosphates
organiques et de chlore qui, emportés par le vent, ont
tué des civils.
« 4. Il y avait
un vent fort ce jour-là et le nuage de fumée a
été entraîné vers un village avoisinant et a
fait des victimes.
« 5. Nous savons
que ce n'était pas du sarin. Pourquoi ? C'est très
simple : les 'premiers intervenants' ont touché aux
victimes sans porter de gants. Si cela vait été du sarin,
ils seraient
tous morts. Le sarin sur la peau tue. Comment je le sais ? J'ai
suivi la formation « Live Agent » à Fort
McClellan en Alabama.
« Il y a des membres
de l'armée américaine qui étaient au courant que
cette frappe allait se produire et cela a été
enregistré. Il y a un enregistrement vidéo. Il y a au
moins la Defense Intelligence Agency qui savait que ce n'était
pas une attaque aux armes chimiques. En fait, les armes chimiques de
l'armée syrienne ont été détruites avec
l'aide
de la Russie. »[3]
Calgary, 7 avril 2017
La création d'un prétexte pour justifier
l'agression est la méthode éprouvée des
impérialistes américains. Les impérialistes
américains n'ont pas pu atteindre leur objectif de
contrôler l'Europe et de dominer l'Asie avec l'autorisation du
Conseil de sécurité des Nations unies,
conformément au droit international. Ainsi, ils ont
créé des crises
humanitaires avec des crimes si odieux qu'ils espèrent que
l'opinion publique mondiale leur demande d'agir en libérateurs.
C'est ce qu'ils étaient censés faire dans la
période précédant la Deuxième Guerre
mondiale, mais au lieu de cela les Britanniques, avec le soutien du
premier ministre du Canada, se sont engagés dans la trahison de
Munich et
pendant la guerre ils ont retardé l'ouverture d'un
deuxième Front qui aurait permis de réduire la pression
sur les peuples de l'Union soviétique qui supportaient le poids
principal de l'offensive meurtrière d'Hitler.[4] Mais
aujourd'hui ils ne sont pas des libérateurs, ils sont les
auteurs des crimes contre la paix et des crimes contre
l'humanité, ces
crimes condamnés par les procès de Nuremberg qui ont
établi les principes de la primauté du droit
international de l'après-guerre.
L'attaque de missiles du 6 avril contre la base
aérienne syrienne est la plus récente atrocité de
la machine de guerre des États-Unis. En septembre 2016, les
États-Unis ont blessé et tué plus de 160
soldats syriens qui défendaient la ville de Deir ez-Zor contre
Daesh/ÉIIL. Cela montre encore une fois le soutien direct
qu'apportent les États-Unis à cette réincarnation
islamiste d'Al-Qaïda, créé par les États-Unis.
Il a été prouvé, depuis la
première guerre en Irak en 1991 puis le démembrement
de la Yougoslavie par l'OTAN en 1999, que les tentatives actuelles
de persuader les peuples du monde qu'il existe un impératif
moral qui justifie une intervention pour des raisons humanitaires sont
des fabrications. En 1999 et depuis, les
États-Unis et les grandes puissances européennes ont
eux-mêmes organisé des massacres pour créer des
crises humanitaires et en rendre responsables les gouvernements des
États qu'ils accusent d'être des États voyous
barbares.
Les faits montrent que des
prétextes sont utilisés ou directement
créés par les agences secrètes des puissances
impérialistes et que les grandes puissances et leurs
médias utilisent ces fausses « preuves » comme
prétextes pour justifier le recours à la force pour
s'emparer des pays qu'ils convoitent. Les résultats sont
désastreux, ils laissent la
mort et la destruction délibérée dans leur
sillage. Les opérations de changement de régime des
États-Unis au Moyen-Orient ont créé les pires
crises humanitaires et crises de réfugiés qui ont jamais
frappé l'humanité.
Les États-Unis n'ont jamais résolu aucun
problème où que ce soit avec leurs invasions et les actes
d'agression. Ils ont créé Al Qaeda et l'ÉIIL et
malgré leur présence continue ils ont subi défaite
après défaite, avec comme résultat leur propre
isolement. C'est ce qui a poussé le gouvernement Obama à
essayer de changer de tactique pour
réaliser les ambitions américaines par d'autres moyens,
notamment les négociations, comme il l'a fait avec l'Iran, de
pair avec le recours massif aux assassinats par drones et autres
assassinats ciblés.
Avec sa frappe de missile du 6 avril, le
gouvernement Trump a fait voler tout cela en éclat. Il pense que
cette attaque servira d'avertissement à tous ceux qui luttent
pour préserver leur souveraineté. La
grossièreté du nouveau président américain
est telle qu'il pense qu'en lançant cette attaque, alors que le
président de la Chine était avec
lui à un dîner officiel à son domaine privé
en Floride, que les Chinois se plieront à la volonté des
États-Unis et « restreindront » la
République populaire démocratique de Corée que les
États-Unis menacent de destruction nucléaire.
LML invite les
Canadiens à tirer les conclusions qui s'imposent et à
prendre conscience de la nécessité d'adopter une position
politique indépendante. Ils pourront ainsi priver la propagande
du gouvernement du Canada et des apologistes libéraux de
l'agression, de la guerre et de l'impérialisme «
humanitaire » de la prétention
d'avoir un mandat du peuple pour être complices de ces crimes.
Les crimes de guerre non fabriqués et les crimes commis au
quotidien contre l'humanité dont les impérialistes sont
responsables montrent qu'on ne peut attendre des remèdes des
dieux de la peste. Tout cela montre que dans cette situation de
mensonges, de demi-vérités et de
désinformation, il est essentiel de défendre la position
de principe que les conflits doivent être résolus sur une
base pacifique et politique et que le Canada doit devenir une zone de
paix, pas un complice des impérialistes américains.
Dans ce numéro, LML présente les
positions des Syriens, des Russes et des Américains sur
l'utilisation d'armes chimiques qu'on a attribuée à
l'armée syrienne et sur les frappes américaines du 6
avril. Ce numéro contient également des nouvelles et des
commentaires de différentes sources qui démontrent que ce
ne sont pas les
Syriens qui ont utilisé les armes chimiques le 4 avril.
Faisons du Canada une zone de
paix !
Non à l'agression des États-Unis
contre la Syrie !
Ne permettons pas l'accroissement des menaces de
guerre !
Notes
1. « Les
« Casques blancs » : un groupe suspect
proposé pour le Prix Nobel de la paix », LML
, 5 octobre 2016 et « La
promotion des « Casques blancs » à des fins
ignobles », Enver Villamizar, LML, 10
décembre 2016.
2. « Le sarin de qui ? »,
Seymour Hersh, London Review of Books, 11
décembre 2013.
Hersh écrit :
« Durant les mois qui ont
précédé cette attaque, les services de
renseignement américains ont produit une série de
rapports classés hautement confidentiels, culminant par un Operation
Order
-- un document de planification en prévision
d'une
invasion au sol -- qui citait des preuves que le Front al-Nosra, un
groupe de djihadistes affilié
à Al-Qaïda, maîtrisait la technique de production du
sarin et était capable d'en produire en quantité. Quand
les attaques ont eu lieu, al-Nosra aurait dû faire partie des
suspects, mais le gouvernement a sélectionné avec soin
les renseignements qui pouvaient justifier une frappe contre
Assad. »
Voir également :
« Turkey indicts 11 linked with Syria
militants caught with sarin gas », PressTV, 14
septembre 2013.
« Turkey intercepts chemical shipment from
Syria », Al-Akhbar, 4 novembre 2013.
« This is Where Syrian Rebels Obtain Chemical
Weapons », Sputnik, 12 novembre 2016.
« Syrian Army Discovers Saudi-Made Chemical
Weapons in Aleppo », Alwaght, 11 janvier 2017.
3. « Donald Trump Is An International Law
Breaker by Publius Tacitus », Sic Semper Tyrannis, 7
avril 2017
4. Les accords de Munich de 1938 sont un
accord signé par les dirigeants de l'Empire britannique, de la
France, de l'Allemagne hitlérienne et de l'Italie fasciste pour
le partage de la Tchécoslovaquie, signé à Munich
le 29 septembre 1938. Ils stipulaient la cession à
l'Allemagne
hitlérienne des territoires des Allemands
des Sudètes de la Tchécoslovaquie, avec toutes ses
installations et fortifications, ses usines, ses réserves de
matières premières et ses moyens de transport, et
donnaient des concessions territoriales à d'autres puissances
régionales. Les accords de Munich avaient pour but de diriger
l'agression fasciste vers les pays d'Europe de l'Est et l'Union
soviétique et d'empêcher la formation du front uni
antifasciste.
Positions sur les frappes
aériennes américaines
Gouvernement des États-Unis
Manifestation devant la Maison-Blanche le 7 avril 2017 pour condamner
les frappes aériennes américaines contre la Syrie de la
nuit précédente. Des actions ont été
organisées immédiatement dans de nombreuses villes des
États-Unis.
Le président américain Donald Trump a
parlé peu de temps après l'attaque. Il a dit : « Ce
soir, j'ai ordonné une frappe
militaire ciblée sur le terrain d'aviation en Syrie d'où
l'attaque chimique a été lancée. Il y va de
l'intérêt vital de la sécurité nationale des
États-Unis d'empêcher et de dissuader la propagation et
l'utilisation
d'armes chimiques mortelles. Il ne peut y avoir de doute que la Syrie a
utilisé des armes chimiques interdites, a violé ses
obligations en vertu de la Convention sur les armes chimiques et
ignoré l'appel lancé par le Conseil de
sécurité de l'ONU. »
Trump a dit : « Les efforts de plusieurs
années pour changer le comportement d'Assad ont
été vains et ont connu un échec spectaculaire. En
conséquence, la crise des réfugiés continue de
s'accroître et la région continue de se
déstabiliser, menaçant les États-Unis et leurs
alliés.
« Ce soir, je demande à toutes les nations
civilisées de se joindre à nous pour tenter de mettre fin
au massacre et au sang versé en Syrie, et de mettre fin au
terrorisme de toutes sortes et de tous genres. Nous en appelons
à la sagesse de Dieu alors que nous sommes confrontés au
défi qu'affronte notre monde très
perturbé », a-t-il dit.
Le secrétaire d'État Rex Tillerson a
parlé « des circonstances chaotiques qui existent sur le
terrain en Syrie avec la bataille en cours pour vaincre l'EI, la
présence d'éléments d'Al-Qaeda en Syrie et une
guerre civile en cours ». Il a dit qu'il existe en Syrie
« une menace existentielle » autour de la question de
s'il y a « des armes
de cette nature disponibles en Syrie, de la capacité de
sécuriser ces armes et de ne pas les laisser tomber entre les
mains de ceux qui les amèneraient sur nos rivages pour faire du
mal aux citoyens américains ».
Tillerson a dit que le projet de lancer l'attaque a
donné lieu à un « processus très
délibératif » et que « la réponse
de nos alliés, de même que de la région et du
Moyen-Orient a été largement favorable à l'action
que nous avons prise ». Tillerson a dit que « d'autres
choses ont été examinées. Elles ont
été rejetées pour un certain
nombre de raisons. À mon avis, le président a pris la
décision exacte qu'il fallait. »
H.R. McMaster, conseiller auprès de la
Sécurité nationale américaine, a publié une
déclaration affirmant que « le niveau de confiance des
États-Unis a continué de croître dans les heures et
les jours suivant l'attaque, associé à des preuves
supplémentaires, en particulier celles qui sont regrettables,
dont celle des victimes qui sont traitées et la
confirmation du type d'agent qui a été utilisé,
soit un agent neurotoxique ». McMaster a
déclaré : « Il y avait trois options dont nous
avons discuté avec le président et le président
nous a demandé de nous concentrer sur deux options en
particulier, de mûrir ces options, et il nous a posé une
série de questions auxquelles nous nous
sommes efforcés de répondre... Après une
réunion d'une durée considérable et une discussion
approfondie, le président a décidé d'agir et
voilà la chronologie des événements. Donc, deux
réunions plutôt élargies et formelles, mais
vraiment toute une série de discussions depuis le moment des
attaques. »
Le département d'État américain a
publié son propre rapport sur les détails techniques de
l'attaque. Il a également déclaré que celle-ci
« a été une réponse proportionnelle à
l'acte odieux d'Assad. La base aérienne d'Al-Chaayrate a
été utilisée pour entreposer les armes chimiques
et
y stationner les forces aériennes syriennes. La
communauté du
renseignement américain évalue que des avions provenant
d'Al-Chaayrate ont mené l'attaque aux armes chimiques le 4
avril. La frappe était destinée à dissuader le
régime d'utiliser à nouveau des armes chimiques ... Les
indications premières sont que cette frappe a
considérablement endommagé ou détruit des avions
syriens, des infrastructures et
des équipements de soutien à la base aérienne
d'Al-Chaayrate, ce qui a réduit la capacité du
gouvernement
syrien à utiliser des armes chimiques ».
Manifestation à New York le 7 avril 2017
Le gouvernement du Canada
Le 7 avril, à
la Chambre des communes, le premier ministre Trudeau a confirmé
que le Canada avait reçu un avertissement préalable de la
frappe lors d'un échange entre le secrétaire à la
Défense des États-Unis, James Mattis, et le ministre de
la
Défense, Harjit Sajjan, qui a ensuite informé Trudeau. Le
premier ministre a déclaré qu'il a
parlé avec le président américain Donald Trump le
matin du 7 avril et a appuyé l'attaque. Trudeau a dit
devant la Chambre que « tous les peuples civilisés doivent
dénoncer d'une même voix ces crimes de guerre
atroces ».
L'échange à la Chambre des communes
révèle la volte-face du gouvernement Trudeau sur la
légitimité de l'action militaire menée sans
l'autorisation du Conseil de sécurité de l'ONU. Cela
montre que le gouvernement Trudeau déclare une chose la veille
de l'attaque et une autre après avoir reçu des ordres des
États-Unis quand ils agissent
unilatéralement et prétendent parler au nom de toutes les
« nations civilisées ».
Pierre Poilievre
(Carleton, PCC) : Le premier ministre se montre
dangereusement naïf au sujet de la Syrie. Hier, il a
déclaré que le Conseil de sécurité des
Nations unies devait tenir une réunion, adopter des
résolutions et faire enquête pour découvrir qui
était à l'origine des attaques chimiques
perpétrées contre des
civils syriens, notamment des enfants. À peine quelques heures
plus tard, les États-Unis ont lancé des missiles contre
le point d'origine des attaques chimiques en question. Pourquoi le
premier ministre continue-t-il de se fier aveuglément au Conseil
de sécurité, qui n'a pas réussi à contrer
Bachar al-Assad ?
Justin Trudeau
(premier ministre, Lib.) : Hier soir, le
secrétaire américain à la Défense a
informé le ministre de la Défense nationale du Canada que
les États-Unis s'apprêtaient à mener des frappes
militaires en Syrie. Le ministre de la Défense nationale m'en a
immédiatement informé. Ce matin, j'ai parlé avec
le
président ; je lui ai signalé que le Canada
considère, lui aussi, qu'il faut mettre un terme aux attaques
chimiques menées par Assad. Tous les peuples civilisés
doivent dénoncer d'une même voix ces crimes de guerre
atroces. C'est pourquoi le Canada appuie sans réserve les gestes
restreints et ciblés visant à affaiblir la
capacité du régime
Assad de mener de telles attaques. En collaboration avec nos
partenaires du monde entier, nous continuons de soutenir les efforts
diplomatiques qui visent à trouver une issue à la crise
syrienne.
Pierre Poilievre
(Carleton, PCC) : Signalons que le premier ministre
affichait une position différente hier. Il a alors dit qu'on ne
savait pas vraiment qui était responsable des attaques chimiques
contre les civils syriens et que le Conseil de sécurité
des Nations unies devait tenir une autre rencontre, pendant laquelle la
fédération russe aurait un droit de veto. Quand le
premier ministre abandonnera-t-il sa dangereuse naïveté et
quand se décidera-t-il à confronter ce dictateur, ce
tyran ?
Justin Trudeau
(premier ministre, Lib.) : Hier soir, le
secrétaire d'État américain à la
Défense a informé d'avance notre ministre de la
Défense nationale de l'action américaine militaire en
Syrie. Le ministre de la Défense nationale m'a
immédiatement transmis l'information, et ce matin, j'ai
parlé directement au
président. J'ai insisté sur le fait que l'utilisation
répétée d'armes chimiques par Assad devait cesser.
Face à ces crimes de
guerre, toutes les sociétés civilisées doivent
parler d'une seule voix. C'est pourquoi le Canada appuie pleinement
l'intervention limitée et ciblée que les
États-Unis ont menée en vue de réduire la
capacité du régime d'Assad de perpétrer de telles
attaques. Nous continuons de soutenir les efforts diplomatiques, de
concert
avec nos partenaires internationaux, en vue de résoudre la crise
en Syrie.
Trudeau a également réaffirmé
l'objectif du Canada de provoquer un changement de régime en
Syrie et de préparer le terrain pour criminaliser quiconque
présente une opinion dissidente. Il a dit :
« Nous savons que nous nous devons de travailler
de façon diplomatique pour créer un régime de
sécurité et de paix pour les citoyens en Syrie.
« Toutefois, nous reconnaissons que l'action
américaine était nécessaire pour dégrader
les capacités du régime d'Assad et pour envoyer, comme je
l'ai dit hier, un message clair selon lequel quiconque appuie le
régime d'Assad est en partie responsable de ces attaques
chimiques. »
Le ministre de la Défense a par la suite fait
les remarques suivantes :
Harjit S. Sajjan
(ministre de la Défense nationale Lib.) : Hier soir,
le secrétaire américain à la Défense m'a
informé que les États-Unis s'apprêtaient à
mener une intervention militaire en Syrie. J'ai immédiatement
informé le premier ministre de la situation. Ce matin, le
premier ministre s'est entretenu directement avec le
président américain et a insisté sur le fait qu'il
faut mettre un terme aux multiples attaques chimiques menées par
Assad.
Tous les peuples
civilisés doivent dénoncer d'une même voix ces
crimes de guerre odieux. C'est pourquoi le Canada appuie sans
réserve les gestes restreints et ciblés visant à
affaiblir la capacité du régime Assad de mener de telles
attaques. En collaboration avec nos partenaires internationaux, nous
continuons de soutenir les efforts
diplomatiques pour trouver une issue à la crise syrienne.
Le matin du 7 avril, le bureau du premier ministre
a émis le communiqué suivant :
« Le Canada appuie pleinement l'intervention
limitée et ciblée que les États-Unis ont
menée pour affaiblir la capacité du régime Assad
de perpétrer des attaques aux armes chimiques contre des civils
innocents, dont de nombreux enfants. Le recours aux armes chimiques par
le président Assad et les crimes que le régime syrien a
commis contre
sa propre population ne peuvent pas passer sous silence. Nous ne
pouvons pas permettre que ces horribles attaques puissent continuer de
se produire en toute impunité.
« Les attaques de cette semaine dans le sud
d'Idlib et la souffrance des Syriens constituent un crime de guerre et
sont inacceptables. Le Canada condamne toute utilisation d'armes
chimiques.
« Le Canada continuera de soutenir les efforts
diplomatiques en vue de résoudre la crise en Syrie. »
Action au consulat des États-Unis à Vancouver le 7 avril
2017
Le président et l'Assemblée du Peuple de
Syrie
Damas le 9 septembre 2013
|
L'agression des États-Unis contre la Syrie est
« un comportement irresponsable et irréfléchi
qui n'a pas de perspectives militaires ou politiques », a
déclaré le bureau présidentiel syrien dans un
communiqué diffusé par l'agence de presse SANA le
lendemain des attaques aériennes.
La frappe aux missiles vise à soutenir les
complices des États-Unis parmi les groupes terroristes actifs en
Syrie, indique le communiqué. « La République
arabe syrienne déclare en réponse que cette agression ne
fera que renforcer la volonté des Syriens d'écraser les
gangs de mercenaires et d'accélérer le rythme des
opérations militaires contre eux. »
Pour sa part, l'Assemblée du Peuple a
condamné l'agression américaine dans les termes les plus
forts, rapporte SANA.
« Cette agression flagrante vient à
la défense des organisations terroristes effondrées et a
pour but de les relancer puisqu'Israël a échoué dans
cette mission », affirme l'assemblée
législative syrienne dans un communiqué. Elle a
ajouté que les
États-Unis, le parrain du terrorisme dans le monde, ont
commencé à pratiquer le terrorisme contre la Syrie quand
il est devenu évident que leurs agents terroristes n'ont fait
aucun progrès contre l'Armée arabe syrienne.
« L'agression américaine et les
autres agressions menées auparavant contre les unités de
l'armée à Deir ez-Zor ainsi que le bombardement des
barrages de l'Euphrate mettent à nu les allégations
américaines sur la lutte contre le réseau terroriste
"Daech" », indique le communiqué. Il salue
également le peuple syrien et souhaite une convalescence rapide
aux blessés, selon SANA.
L'Armée arabe syrienne ne sera pas
dissuadée par cette agression brutale d'aller de l'avant, de
vaincre le terrorisme et ses partisans et de libérer tout le
territoire syrien du terrorisme, déclare l'Assemblée du
Peuple en conclusion.
Le président et des représentants de
la Russie
Le 7 avril, de hauts représentants de la
Russie ont condamné l'attaque des États-Unis contre un
aérodrome syrien comme un « acte d'agression ».
L'agence Tass a aussi rapporté que Moscou a gelé un canal
de communication militaire qui avait été utilisé
pour prévenir les collisions en plein air entre les pilotes
américains et
russes. Cette ligne appelée ligne de désescalade a
été établie en octobre 2015 suite à de
nombreux incidents où les avions américains et russes
avaient failli se frapper au-dessus de la Syrie. Elle est maintenant
suspendue à partir du 8 avril.
Le président russe Vladimir Poutine a
accusé les États-Unis d'utiliser un «
prétexte tiré par les cheveux » pour attaquer
la Syrie suite à l'attaque par armes chimiques cette semaine,
rapporte l'agence de presse TASS.
« L'action de
Washington inflige un coup important aux relations entre la Russie et
les États-Unis, qui sont déjà dans un état
déplorable », a déclaré un porte-parole
de Poutine.
Quand on lui a demandé en conférence de
presse si l'attaque des États-Unis est considérée
par le Kremlin comme un acte d'agression contre l'allié de la
Russie, le secrétaire de presse du président, Dmitry
Peskov, a répondu : « Définitivement...
Puisque nous fournissons une aide à l'armée syrienne
conformément à la demande en ce sens
des autorités syriennes, nous considérons la Syrie comme
notre alliée. »
« En ce qui concerne les changements dans la
situation géopolitique suite à ces attaques, nous devons
examiner ensemble comment la situation se développe.
Jusqu'à
présent, on peut certainement dire que les frappes ont
entravé la lutte contre le terrorisme », a-t-il
déclaré.
« Ce qui est sans ambiguïté, c'est le
fait que les frappes [par les États-Unis contre la Syrie] sont
de facto dans l'intérêt de l'EISL [l'ancien nom de
l'organisation terroriste de l'État islamique interdit en
Russie], Jabhat al-Nusra et d'autres organisations
terroristes », a-t-il dit.
En ce qui concerne le partage d'informations par voie
militaire sur ses opérations en Syrie, Peskov a confirmé
que la Russie a suspendu le Mémorandum sur la prévention
des incidents militaires et la sécurité aérienne
qui a été signé avec les États-Unis.
« Techniquement, les canaux demeurent mais aucune
information ne sera partagée », a dit Peskov. «
Ce mémorandum a perdu son sens la nuit dernière lorsque
l'attaque a été menée. »
Viktor Ozerov, président du Comité de
défense du Conseil de la fédération, a
condamné les frappes avec missiles de croisière contre
l'aérodrome de Shayrat, disant que l'opération pourrait
compromettre toute autre opération militaire conjointe.
« Cela pourrait
éliminer la coopération en cours entre les forces russes
et américaines en Syrie », a déclaré
Ozerov, tel que rapporté par RIA.
Il a en outre souligné que l'opération
pourrait détruire les efforts conjoints de lutte contre le
terrorisme en Syrie.
Un autre membre du Conseil de la
fédération, Konstantin Kosachev, a fait écho aux
remarques d'Ozerov, soulignant que la coopération future avec la
Russie en Syrie est maintenant peu probable.
« Quoi qu'il en soit, les missiles russes
continuent de cibler les terroristes alors que les roquettes
américaines frappent les forces gouvernementales qui
mènent cette lutte contre les terroristes, a
déclaré Kosachev. Je crains qu'avec une telle approche,
la coalition antiterroriste russo-américaine souhaitée en
Syrie, qui a fait l'objet de plusieurs
discussions depuis que [le président] Trump est arrivé au
pouvoir, ne verra pas le jour. »
En plus, le directeur du Département de la
non-prolifération et du contrôle des armements du
ministère des Affaires étrangères de Russie,
Mikhail Ulyanov, a déclaré à TASS le 7 avril
que les allégations d'armes chimiques présentes au
terrain d'aviation de Shayrat visé par les frappes
américaines sont sans fondement. « C'est une
tentative maladroite de justifier d'une certaine façon des
gestes qui vont à l'encontre des normes fondamentales du droit
international », a-t-il dit.
Positions sur l'utilisation d'armes
chimiques en Syrie le 4 avril
Le vice-premier ministre syrien dit que l'armée
n'a pas eu recours et n'aura pas recours aux armes chimiques même
contre les terroristes
Le vice-premier ministre, ministre des Affaires
étrangères et des expatriés Walid al-Moallem a
réaffirmé jeudi que l'Armée arabe syrienne n'a pas
utilisé et ne va pas utiliser d'armes chimiques même
contre les terroristes qui s'attaquent au peuple syrien.
Lors d'une conférence de presse à Damas,
al-Moallem a dit que le mensonge à l'effet que l'armée
syrienne a eu recours à ces armes provient de pays qui
conspirent toujours contre la Syrie après que les terroristes
aient échoué dans leurs attaques et que ces pays aient
échoué à perturber le processus politique.
« Nous connaissons
tous la déclaration du Commandement de l'armée et des
forces armées de même que celle du ministre des Affaires
étrangères et des expatriés qui ont
été envoyées au Conseil de sécurité
de l'ONU et à l'Organisation pour l'interdiction des armes
chimiques (OIAC) et la déclaration du vice-représentant
permanent à New
York, lesquelles disaient toutes que nos forces n'ont eu recours aux
armes chimiques ni dans le passé ni dans le présent et
qu'il en sera de même dans l'avenir et que nous condamnons un
acte aussi criminel », a dit al-Moallem.
Al-Moallem a rappelé que la Syrie s'est jointe
à l'OIAC et a soumis plusieurs déclarations sur le sujet
et que l'organisation a confirmé la véracité des
données fournies par la Syrie au milieu de 2016.
Il s'est interrogé sur le minutage de la campagne
de calomnies contre la Syrie. Il a parlé des
développements favorables qui se sont produits depuis quelques
semaines, comme le mouvement actif pour la réconciliation
nationale, la défaite des attaques terroristes à Jobar et
dans la région rurale de Hama au nord du pays par l'armée
syrienne et l'absence des groupes terroristes aux derniers pourparlers
de paix à Astana dans le Kazakhstan dont la présence
aurait bloqué le déroulement.
Il a aussi rappelé que lors de la
cinquième ronde de Genève, la «
délégation de Riyad » n'avait qu'une seule
demande soit la prise du pouvoir.
« Face à l'échec de toutes ces
tentatives, ils ont inventé le mensonge du recours aux armes
chimiques par l'armée à Khan Cheikhoun », a
dit al-Moallem.
Le ministre des Affaires étrangères a
expliqué que la campagne visant à accuser l'armée
syrienne du recours aux armes chimiques à Khan Cheikhoun a
débuté à 6 heures du matin le 4 avril, alors
que le
premier raid effectué par l'armée syrienne a
été effectué à 11 heures 30 du
matin le même jour contre un centre de munitions des
terroristes de Jabhat al-Nusra qui abritait des armes chimiques.
Il a dit qu'il est clair que la cible était un
dépôt de munitions parce que la zone où a
été filmée la vidéo sous les auspices des
« Casques blancs » et de l'« Observatoire
syrien des droits de l'homme » basé à Londres
formait un petit cercle et que si le raid avait été fait
aux armes chimiques, les effets se seraient répandus sur plus
d'un kilomètre ».
Il a dit que l'État islamique, Jabhat-al-Nusra
et d'autres groupes terroristes ont continué d'entreposer des
armes chimiques dans les villes et les zones habitées, ajoutant
que la Syrie a envoyé plus de 100 messages au Conseil de
sécurité et à l'OIAC contenant de l'information
sur l'entrée d'armes chimiques à partir de l'Irak
à l'intention de
l'ÉI et de Jabhat al-Nusra et à partir de la
frontière turque à destination d'Idlib.
« Cette chorale qui agit à
l'échelle internationale est composée d'États qui
sont bien connus pour leurs conspirations contre la Syrie »,
a dit al-Moallem.
« Je réitère que l'Armée
arabe syrienne n'a jamais utilisé et ne va jamais utiliser ce
genre d'armes, non seulement contre notre peuple et nos enfants mais
pas même contre les terroristes qui tuent notre peuple et nos
enfants et les civils de nos villes avec leurs attaques à
l'aveugle », a ajouté al-Moallem.
Il a dit qu'il est déraisonnable de dire que
l'armée syrienne pourrait avoir recours aux armes chimiques
maintenant alors qu'elle a remporté des victoires sur
différents fronts qui ont produit des changements dans les
positions de certains pays dans l'arène
internationale et « à un moment où
nous avons de bonnes raisons de
croire que l'opinion publique mondiale est devenue consciente de la
réalité du complot terroriste contre la
Syrie ? »
« Nous sommes bien conscients que le principal
bénéficiaire de tout cela est Israël et il est
étrange de voir Netanyahu presque en larmes au sujet de ce qui
s'est passé à Khan Cheikhoun », a dit
al-Moallem.
Il a critiqué la
déclaration qu'a faite la représentante des
États-Unis au Conseil de sécurité mercredi dans
laquelle elle a dit ne rien savoir de ce qui s'est produit à
Khan Cheikhoun et pourtant les États-Unis accusent la Syrie.
Al-Moallem a dit qu'il est normal qu'ils n'aient pas
d'information parce que le choeur des accusateurs de l'armée
syrienne s'est mis en action une heure à peine après
que les événements de Khan Cheikhoun ait
été rendus publics ; il s'est demandé comment il
se fait que les
États-Unis n'avaient pas d'information alors que l'envoyé
de l'ONU
pour la Syrie Staffan de Mistura possédait cette information
« lorsqu'il a dit qu'il s'agissait d'un raid aérien mais a
oublié de donner le nom du pilote ».
Quand on lui a demandé si la Syrie accueillerait
un comité d'enquête internationale sur le recours aux
armes chimiques à Khan Seikhoun, al-Moallem a dit que mercredi
dernier, le représentant russe au Conseil de
sécurité a soumis des idées en vue de la formation
d'un comité d'enquête neutre, non politisé et
comprenant une vaste
représentation afin d'enquêter sur l'incident, ajoutant
que la Syrie n'a pas une expérience encourageante de ces
comités qui viennent à Damas, quittent la Syrie avec
certaines données et les changent lorsqu'ils rentrent
dans
leurs quartiers généraux.
Il a dit que la Syrie agit de façon
coordonnée avec la Russie pour voir ce qui va advenir de ce
projet.
En réponse à une question à savoir
si le but de la campagne contre la Syrie est de faire échouer le
processus politique, le ministre a dit que cela va dépendre des
développements dans les jours qui viennent au Conseil de
sécurité et des communications entre la Russie et les
États-Unis, faisant remarquer que « la Syrie tient
à ce que le processus
politique réussisse, mais si leur but est de le
désactiver, alors soit ».
Al-Moallem a dit qu'un nouvel assaut terroriste a
été lancé jeudi dans la région rurale de
Lattakia au nord dans le cadre des tentatives continuelles des patrons
des organisations terroristes de perturber le processus politique
après leurs attaques récentes ratées à
Jobar et dans la région rurale de Hama.
Le ministre des Affaires étrangères a
fait mention d'autres objectifs possibles qui expliqueraient cette
campagne contre la Syrie, comme d'amener le président Trump
à changer son opinion récente sur la Syrie, ce qui semble
avoir réussi, ou de faire pression sur la Russie qui fournit un
appui réel et sincère à la Syrie dans sa lutte
contre le
terrorisme, ce qui ne va vraisemblablement pas réussir compte
tenu surtout des deux déclarations du Kremlin émises il y
a deux jours qui réaffirment l'appui à l'armée et
au gouvernement légitime de la Syrie, ou encore de faire
pression sur Damas pour qu'il change ses positions et ses principes, ce
qui n'est pas prêt d'arriver.
Au sujet de l'annonce du président turc sur des
préparatifs pour une nouvelle opération suite à
l'opération dite du « Bouclier de l'Euphrate »,
al-Moallem a dit mercredi que Recep Tayyip Erdogan a
déclaré que sa prochaine cible est Manbij, ajoutant que
le gouvernement syrien « va le laisser aller de l'avant et on
verra bien ce qu'il
va faire ».
En ce qui concerne la position de la Syrie sur un
comité d'enquête de l'ONU, al-Moallem a dit que la Syrie
n'accepte pas un comité qui serait formé tel que
proposé.
« Nous devons faire en sorte que ce comité
ne soit pas politisé, qu'il ait une vaste représentation
géographique et qu'il soit établi à partir de
Damas
et non de la Turquie. Nous avons plusieurs questions à ce sujet
et lorsque nous serons certains que nos questions ont obtenu des
réponses convaincantes, alors nous donnerons notre
réponse »,
a-t-il dit.
Informations provenant du ministère
de la
Défense de Russie
Voici ce qu'a dit un représentant du
ministère de la
Défense de Russie le 5 avril concernant l'attaque
aérienne du 4 avril dans
la
banlieue de Khan Cheikhoun, selon l'agence de presse TASS.
« Selon
les
systèmes
de
surveillance
russes
de
l'espace aérien,
hier, entre 11 h 30 et 12 h 30, l'aviation syrienne a effectué
une
attaque aérienne dans la banlieue de Khan Cheikhoun, ciblant un
important entrepôt de munitions de terroristes et un centre de
matériel militaire. Le territoire de
cette installation d'entreposage a abrité des ateliers pour
produire des projectiles armés d'agents toxiques », a
déclaré le major-général Igor Konashenkov.
« À
partir
de
cet
important
arsenal,
des
armes chargées de produits
chimiques ont été livrées par des militants en
Irak. Leur utilisation par des terroristes a été
confirmée à maintes reprises par des organisations
internationales et les autorités officielles du
pays », a-t-il dit.
Le porte-parole a
ajouté que ces projectiles étaient semblables à
ceux utilisés par les militants à Alep, en Syrie, où leur utilisation
a été observée par des spécialistes
militaires russes.
« Les
séquences vidéo des réseaux sociaux montrent que
les personnes touchées à Khan Cheikhoun démontrent
les mêmes symptômes d'empoisonnement qu'ont subi les
victimes de l'attaque d'Alep l'automne dernier », a-t-il
ajouté.
Le
représentant a déclaré que la Russie a transmis
toutes les informations sur l'incident à l'Organisation pour
l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui « les
étudie toujours ».
« Nous
assurons que cette information est complètement impartiale et
vraie », a-t-il ajouté.
Ce que les États-Unis ont dit lors du la
réunion du
5 avril du Conseil de sécurité de l'ONU
Voici des extraits des remarques que Nikki Haley,
représentante permanente des États-Unis aux Nations
unies, a faites le 5 avril à la réunion d'urgence du
Conseil de sécurité des Nations unies sur les armes
chimiques :
***
[...] « Hier matin, nous nous sommes
réveillés devant des photos d'enfants qui bavaient
profusément de la bouche, qui souffraient de convulsions,
étaient portés dans les bras de parents
désespérés. Nous avons vu des rangées de
corps sans vie dont certains encore dans des couches et certains avec
les cicatrices visibles d'une attaque à l'arme
chimique.
« Regardez ces
images. Nous ne pouvons pas fermer les yeux devant ces images. Nous ne
pouvons pas demeurer inconscients face à la
responsabilité d'agir. Nous ne savons pas encore tout sur
l'attaque d'hier mais il y a beaucoup de choses que nous connaissons.
« Nous savons que l'attaque d'hier a tous les
traits de l'utilisation d'armes chimiques par le régime d'Assad.
Nous savons qu'Assad a utilisé auparavant ces armes contre les
Syriens. Cela a été confirmé par la propre
équipe indépendante du Conseil. Nous savons que l'attaque
d'hier a atteint un nouveau seuil, même pour le régime
barbare
d'Assad.
« Les preuves signalées sur les lieux
indiquent qu'Assad utilise maintenant des agents chimiques encore plus
létaux qu'il ne l'avait fait auparavant. Le gaz qui est
tombé du ciel hier a été plus mortel, laissant les
hommes, femmes, personnes âgées et enfants haletant pour
leur dernier souffle.
« Et au moment où les premiers
intervenants, les médecins et infirmières se sont
précipités pour aider les victimes, une deuxième
série de bombes a plu. Ils sont morts de la même lente et
horrible manière que les civils qu'ils essayaient de sauver.
« Nous savons tous cela : il y a quelques
semaines, ce Conseil a tenté de tenir Assad responsable d'avoir
asphyxié à mort son propre peuple avec des produits
chimiques toxiques. La Russie s'est opposée à ce qu'il
soit tenu responsable. Ils ont fait un choix irresponsable. Ils ont
choisi de fermer les yeux sur la barbarie. Ils ont défié
la
conscience du monde. La Russie ne peut échapper à sa
responsabilité. En fait, si la Russie avait pris en main sa
responsabilité, le régime syrien n'aurait même plus
d'armes chimiques.
« Il y a encore une chose que nous savons :
nous savons que si rien n'est fait, ces attaques vont se poursuivre.
« Pourquoi Assad cesserait-il d'utiliser des
armes
chimiques alors que la Russie continue de protéger son
régime contre les conséquences? Je demande à mes
collègues d'examiner attentivement leurs paroles au sein de ce
Conseil. Nous répétons régulièrement et
inlassablement des points de discussion à l'appui d'un processus
de paix qui est
constamment miné par le régime d'Assad.
« À maintes
reprises, la Russie a utilisé le même faux discours pour
détourner l'attention de ses alliés de Damas. De
manière répétée, sans aucune base
factuelle, la Russie tente de blâmer les autres.
« Il y a une vérité évidente
qui doit être prononcée ici. La vérité est
qu'Assad, la Russie et l'Iran n'ont aucun intérêt pour la
paix.
« Depuis plus de six ans, le gouvernement syrien
illégitime, dirigé par un homme sans conscience, a commis
des atrocités incalculables contre son peuple. Assad a dit
clairement qu'il ne veut pas participer à un processus politique
véritable. L'Iran a renforcé la capacité militaire
d'Assad et la Russie a protégé Assad des sanctions de
l'ONU.
« Si la Russie a de l'influence en Syrie, ce
qu'elle prétend avoir, nous devons la voir l'utiliser. Nous
devons la voir mettre fin à ces actes horribles. Combien
d'autres enfants doivent mourir avant que la Russie se
préoccupe de ce qui se passe ?
« Les États-Unis considèrent
l'attaque d'hier comme une disgrâce du plus haut niveau, une
certitude que l'humanité ne signifie rien pour le gouvernement
syrien.
« La question que les membres de ce Conseil
doivent se poser est la suivante : si nous ne sommes pas en mesure
d'appliquer des résolutions empêchant l'utilisation
d'armes chimiques, qu'est-ce que cela dit sur nos chances de mettre fin
au conflit plus large en Syrie ? Qu'est-ce que cela nous indique
sur notre capacité à soulager le
peuple syrien ? Si nous ne sommes pas en mesure de faire respecter
des résolutions empêchant l'utilisation d'armes chimiques,
qu'est-ce que cela dit de notre efficacité dans cette
institution ?
« Si nous ne sommes pas prêts à
agir, alors le Conseil continuera de se réunir, mois
après mois, pour exprimer son indignation à l'utilisation
continue des armes chimiques, et cela ne se terminera pas. Nous serons
témoins de plus de conflits en Syrie. Nous verrons plus de
photos que nous ne pouvons éviter de regarder.
« J'ai commencé mes remarques en disant
que dans la vie des Nations unies, il y a des moments où nous
sommes obligés de prendre des mesures collectives. Je vais
maintenant ajouter ceci : lorsque les Nations unies manquent
constamment à leur devoir d'agir collectivement, il y a des
moments dans la vie des États où nous sommes
obligés de prendre nos propres mesures.
« Pour le bien des victimes, j'espère que
le reste du Conseil est finalement prêt à faire de
même. Le monde doit faire face à la réalité
du recours aux armes chimiques et au fait qu'elles ne vont pas
être tolérées. »
Commentaires
Un autre jugement précipité et
dangereux en
Syrie
- Robert Parry -
Manifestation au Union Square de New York le 7 avril 2017
Avec leur récent jugement
précipité portant sur les victimes d'une attaque au gaz
toxique mardi dans une zone contrôlée par les rebelles en
Syrie du Nord, les grands médias aux États-Unis ont
à nouveau montré à quel point ils sont une menace
pour le journalisme responsable et pour l'avenir de l'humanité.
Une fois de plus on est témoin de
la tendance inquiétante du verdict d'abord et de l'enquête
après, même si cela peut mener à une escalade
dangereuse de la guerre et à un nombre encore plus
élevé de victimes.
Avant même qu'un examen des preuves n'ait
été fait sur la tragédie de mardi, le New York
Times et les principales agences de nouvelles des
États-Unis ont tenu le gouvernement syrien de Bachar el-Assad
responsable des nombreuses victimes. Ces accusations ont ravivé
la revendication des États-Unis et d'autres pays d'une «
zone
d'exclusion aérienne » sur la Syrie, ce qui
préparerait le terrain à une autre guerre de «
changement de régime » et pourrait engager les
États-Unis dans une guerre chaude avec la Russie et ses armes
nucléaires.
Pendant que les faits de base étaient encore en
train d'être rassemblés au sujet de l'incident de mardi,
nous, le public, avons été incités à ne pas
croire la réponse du gouvernement syrien à l'effet que le
gaz toxique aurait pu faire partie des stockages des rebelles et qu'il
aurait pu être activé accidentellement ou
intentionnellement causant la
mort de civils dans une ville de la province d'Idlib.
Un scénario possible c'est que des avions de
combat syriens auraient bombardé un dépôt d'armes
des rebelles où le gaz toxique était entreposé, ce
qui aurait fissuré les conteneurs. Il est possible que tout cela
ait été monté de toute pièce par des
djihadistes désespérés d'Al Qaeda, notoires pour
leur mépris envers les vies innocentes.
Bien qu'il soit difficile de distinguer le vrai du faux
à ce stade initial, ces différentes explications, nous
dit-on, font l'objet d'une enquête sérieuse de la part des
agences de renseignement des États-Unis. Selon une source, il
est possible que la Turquie ait approvisionné les rebelles en
gaz toxique (dont la nature exacte n'a pas encore été
déterminée) comme arme potentielle contre les forces
kurdes qui opèrent en Syrie du Nord près de la
frontière turque ou dans le but de mener une attaque terroriste
dans une ville contrôlée par le gouvernement comme la
capitale Damas.
Des reportages produits par le journaliste
d'enquête Seymour Hersh et des déclarations de la police
turque et de politiciens de l'opposition ont établi un lien
entre le renseignement turc et les djihadistes affiliés à
Al Qaeda et l'attaque au sarin perpétrée le 21
août 2013 près de Damas qui a fait des centaines de
victimes, bien que le Times et les autres principales agences
de nouvelles des États-Unis continuent de tenir le régime
d'Assad responsable de cet incident.
Des propagandistes chevronnés
Mardi, le Times a assigné deux de ses
propagandistes les plus hostiles au gouvernement syrien, Michael B.
Gordon et Anne Barnard, à la couverture de l'incident du gaz
toxique en Syrie.
Gordon est depuis des années aux
premières lignes des stratégies néoconservatrices
de « changement de régime ». Il est le coauteur
de la nouvelle tristement célèbre publiée dans le Times
le 8 septembre 2002 au sujet des tubes en aluminium, dont les
sources étaient le gouvernement des États-Unis et des
transfuges
irakiens, qui visait à terrifier les Américains avec des
images de « champignons atomiques » qui deviendraient
réalité si les Américains n'appuyaient pas
l'invasion imminente de l'Irak par le président George W. Bush.
La sortie de l'article était parfaitement synchronisée
avec l'annonce de l'administration qu'elle se «
lançait » dans la
guerre en Irak.
Évidemment, il s'est avéré que
l'histoire était fausse mais elle a servi à injustement
décrédibiliser les sceptiques qui ne croyaient pas que
les tubes en
aluminium étaient prévus pour des contrifugeuses
nucléaires, alors qu'elles étaient destinées
à l'artillerie. Mais
l'article a donné toute une impulsion à la guerre en Irak
dans laquelle près de 4500 soldats
américains sont morts de même que des centaines de
milliers d'Irakiens.
La coauteure de Gordon, Judith Miller, est devenue la
seule journaliste américaine connue pour avoir perdu son emploi
en raison d'un reportage irresponsable et bâclé qui a
contribué au désastre en Irak. Pour sa part, Gordon a
poursuivi sa carrière en tant que correspondant respecté
du Pentagone.
Gordon a aussi joué un
rôle de soutien dans l'« analyse vectorielle »
bâclée du Times qui devait prouver que
l'armée syrienne était responsable de l'attaque au sarin
du 21 août 2013. Dans un article du 17
septembre 2013, l'« analyse vectorielle » avait
déterminé la trajectoire de vol de deux
roquettes qui avaient été récupérées
dans les banlieues de Damas et qui auraient été
lancées à partir d'une base militaire syrienne à
une distance de 9,5 kilomètres.
Cet article devait devenir la preuve «
irréfutable » que le gouvernement syrien mentait
lorsqu'il niait être l'auteur de l'attaque au sarin. Cependant,
comme pour l'histoire des tubes en aluminium, l'« analyse
vectorielle » du Times n'a pas tenu compte de
preuves contraires telle la non fiabilité de l'azimut d'une
roquette
qui avait atterri à Moadamiya puisqu'elle avait heurté un
édifice sur sa trajectoire. On avait constaté que cette
roquette ne contenait pas de sarin, alors son inclusion dans l'analyse
vectorielle de deux roquettes contenant du sarin n'avait pas de sens.
Éventuellement, l'histoire du Times s'est
effondrée lorsque des experts en roquettes ont analysé
une des roquettes contenant du sarin tombée dans la zone de
Zamalka et ont conclu qu'elle avait une portée maximale
d'environ deux kilomètres, ce qui rendait son lancement à
partir d'une base militaire syrienne impossible. C. J. Chivers, un des
coauteurs de l'article, a attendu jusqu'au 28
décembre 2013 pour publier un semblant de
rétractation. [1]
Gordon est coauteur d'un autre article frauduleux
publié à la une dans le Times le 21
avril 2014 lorsque le département d'État et le
gouvernement ukrainien ont refilé au Times deux
photographies qui devaient confirmer qu'un groupe de soldats russes,
d'abord photographiés en Russie, étaient entrés en
Ukraine,
où ils ont été à nouveau
photographiés.
Deux jours plus tard cependant, Gordon a dû se
rétracter puisque les deux photos avaient en fait
été prises en Ukraine, ce qui révélait la
fausseté de l'histoire.[2]
Gordon offre sans doute le meilleur exemple du modus
operandi des grands médias. Si vous publiez des fausses
nouvelles qui concordent avec les discours de l'establishment, vous ne
perdrez pas votre emploi même si la fausseté de ces
nouvelles vous éclate en plein visage. Par contre, si vous allez
à contre-courant, et si quelqu'un d'important
soulève des questions au sujet de votre nouvelle, vous pouvez
facilement vous retrouver à la rue même si votre nouvelle
est véridique.
Pas de place pour le scepticisme
Anne Barnard, la coauteure de Gordon de l'article de
mardi sur le gaz sarin en Syrie, a fait des reportages fréquents
sur le conflit syrien comme si elle était l'attachée de
presse des rebelles. Elle fait la promotion de leurs accusations
antigouvernementales même lorsqu'il n'y a pas de preuve à
l'appui.
Barnard, qui travaille à Beyrouth au Liban, a
cosigné un article à la une le 2 juin 2015 qui
répétait la propagande des rebelles à l'effet que
le gouvernement syrien était de connivence avec l'État
islamique même si le département d'État
américain reconnaissait lui-même qu'il n'était pas
capable de confirmer les affirmations des
rebelles.
Lorsque Gordon et Barnard
ont fait équipe pour couvrir la récente tragédie
syrienne, ils n'ont fait preuve d'aucun scepticisme au sujet des
déclarations prématurées du gouvernement
américain et des rebelles syriens à l'effet que
l'armée syrienne était responsable d'avoir
déployé intentionnellement du gaz toxique.
Peut-être pour la première fois, le New
York
Times
a cité le président Trump comme une
source fiable parce que lui et son attaché de presse disaient ce
que le Times voulait entendre, qu'Assad est sûrement
coupable.
Gordon et Barnard ont aussi cité les Casques
blancs controversés, ce groupe de défense civil des
rebelles financé par l'Occident qui a travaillé de
près avec le Front Nusra d'Al Qaeda et dont les activités
suspectes incluent des « sauvetages »
héroïques montés de toute pièce qui sont
néanmoins traités comme la pure vérité par
les grands
médias américains.
Dans les premières versions en ligne de
l'article du Times , une réaction des militaires syriens
était enfouie dans le 27e paragraphe de l'article où
il est indiqué : « Le gouvernement nie avoir eu
recours à des armes chimiques et affirme que les insurgés
et les combattants de l'État islamique se servent des gaz
toxiques pour
piéger le gouvernement ou en tant que mise en
scène. »
Le paragraphe suivant mentionnait qu'une frappe
syrienne aurait pu détruire par inadvertance un entrepôt
des rebelles où du gaz toxique était entreposé.
Mais la place accordée dans l'article à
cette réponse indiquait clairement que le Times rejette
tout ce que le gouvernement Asssad a dit. Au moins dans la version de
l'histoire qui est parue dans le quotidien du matin, une
déclaration du gouvernement se retrouvait au sixième
paragraphe mais toujours entourée de commentaires
exprimant que le Times acceptait la version des rebelles.
Après avoir noté que le gouvernement
Assad nie toute implication dans l'attaque, Gordon et Barnard
ajoutent : « Mais seule l'armée syrienne a la
capacité et le mobile pour mener une attaque aérienne
comme celle qui a frappé la ville de Khan Cheikhoun
contrôlée par les rebelles. »
Une fois de plus, ils ignorent les différentes
possibilités. Une d'elles est qu'une frappe aérienne a pu
faire éclater des conteneurs de produits chimiques que les
rebelles avaient l'intention d'utiliser dans de futures attaques, et
l'autre est que c'est une fabrication des djihadistes d'Al Qaeda pour
provoquer la colère internationale contre Assad
comme cela s'est produit.
Gordon et Barnard pourraient aussi se tromper sur le
fait qu'Assad est le seul à avoir un mobile pour vouloir
déployer du gaz toxique. Puisque les forces d'Assad ont pris le
dessus sur les rebelles, pourquoi courrait-il le risque de provoquer la
colère internationale à ce moment-ci ? Par contre,
les rebelles, dans leur désespoir, pourraient
avoir eu recours à des scènes horrifiques de
déploiement d'armes chimiques comme moyen ultime de changer la
donne.
On pousse à préjuger des choses
Rien de tout ceci ne signifie que les forces d'Assad
sont innocentes, mais une enquête sérieuse présente
d'abord les faits puis tire une conclusion et non l'inverse.
Je suppose que mentionner ces autres
possibilités peut vous attirer le titre de «
défenseur d'Assad », mais le journalisme est
censé interdire de préjuger d'une enquête.
Le Times cependant semble avoir
abandonné tout souci de rassembler les faits et de les laisser
parler par eux-mêmes. Le Times a d'ailleurs publié
un article mercredi intitulé « M. Assad atteint un nouveau
niveau de dépravation ».
En sautant aux conclusions, le Times et les
grands médias font pression sur d'autres personnes importantes
pour qu'elles se joignent à la condamnation, ce qui contribue
à préjuger de l'enquête et a générer
un momentum de guerre dangereux.
Une fois que le leadership politique prononce un
jugement, il devient dangereux pour la carrière de
personnalités de rang inférieur d'être en
désaccord avec ces conclusions. Nous avons été
témoins de cela quand les enquêteurs des Nations unies ont
accepté les affirmations des rebelles sur l'utilisation de
chlore gazeux par le gouvernement
syrien, des accusations que le Times et d'autres
médias reprennent maintenant comme si elles étaient de
simples faits.
Pourtant, les affirmations à l'effet que les
militaires syriens fabriquent des « bombes barils »
à même des cartouches de chlore n'a pas de sens parce que
le chlore ainsi utilisé est inefficace comme arme létale
ce qui n'empêche pas que cette histoire est maintenant un
élément important de la campagne de propagande des
rebelles.
Les enquêteurs de l'ONU, qui subissaient une
pression intense de la part des États-Unis et des pays
occidentaux pour qu'ils leur fournissent quelque chose contre Assad,
ont appuyé les prétentions des rebelles sur l'utilisation
du chlore par le gouvernement dans une série de cas, mais les
enquêteurs ont aussi entendu des témoignages de
résidents
dans une région qui parlaient d'une attaque au chlore comme
d'une simple opération de propagande.
On pourrait penser que cette preuve de mise en
scène aurait accru le scepticisme face à d'autres
incidents, mais il semble que les enquêteurs de l'ONU sont
conscients de ce qui est bon pour leur carrière et ont
donné leur appui à d'autres allégations
même s'ils n'ont pu faire enquête sur le terrain. [3]
Maintenant qu'un rapport douteux de l'ONU est
utilisé en ce qui concerne ce nouvel incident, une conclusion
opportuniste sert à en justifier une autre. La question urgente
qui se pose maintenant est la suivante : est-ce que le peuple
américain est suffisamment conscient aujourd'hui des «
opérations psychologiques » et des «
stratégies de communications » pour enfin faire
preuve du scepticisme que l'on ne retrouve plus dans les grands
médias américains ?
Notes
1. "NYT
Backs
Off
Its
Syria-Sarin
Analysis,"
Consortiumnews.com,
December
29,
2013.
2. "NYT
Retracts
Russian-Photo
Scoop,"
Consortiumnews.com,
April
23,
2014.
3. 3. "UN
Team
Heard
Claims
of
'Staged'
Chemical
Attacks,"
Consortiumnews.com,
September
8,
2016.
Pourquoi les médias citent-ils un homme
accusé d'enlèvement de journalistes comme source
crédible sur l'attaque aux armes chimiques en Syrie?
- Ben Norton -
Les appels au changement de régime en Syrie
inondent encore une fois les ondes et le président Donald Trump
a dit qu'il envisage d'autres interventions militaires dans ce pays.
Les médias versent de l'huile sur le feu et
incitent à la guerre. Une des voix les plus citées et les
plus amplifiées par les médias corporatistes parmi celles
qui appellent à l'intervention occidentale est Chajoul Islam, un
médecin de la province d'Idlib contrôlée par
Al-Qaïda. Islam accuse le gouvernement syrien d'avoir lancé
une attaque aux
armes chimiques contre des civils, et des dizaines de grands
médias le citent sans préciser que ses allégations
n'ont pas été vérifiées par des sources
indépendantes. Ils ont pourtant omis un fait important dans
leurs reportages concernant ce médecin : il a
été accusé devant les tribunaux d'avoir
enlevé des journalistes en Syrie.
En octobre 2012, Chajoul Islam a été
arrêté au Royaume-Uni et accusé d'avoir
enlevé deux photographes, un britannique et un hollandais. Il a
été accusé d'avoir soigné des djihadistes
d'un groupe salafiste extrémiste en Syrie qui a retenu les
journalistes en otage. L'affaire a finalement été
abandonnée ainsi que les accusations portées
contre Islam parce que la poursuite n'a pas été en mesure
d'entendre les témoignages des victimes qui ont
été les témoins clés. L'avocat a
déclaré que cette restriction servait « à
freiner le procès du point de vue de la poursuite ».
John Cantlie, l'un des journalistes qu'Islam a
été accusé d'avoir enlevé, n'a pas pu
comparaître au procès parce qu'il était encore un
otage. Il a été kidnappé avec James Foley, le
journaliste américain qui a été
décapité devant la caméra par Mohamed Emwazi, un
combattant étranger de l'EI, originaire de Londres.
Le frère cadet d'Islam, Razul, serait
entré en Syrie pour se porter volontaire en tant que combattant
étranger dans les rangs de l'EI.
À un moment donné en 2016, Chajoul
Islam est retourné clandestinement en Syrie et il travaille
maintenant à Idlib.
Même les experts proguerre qui ont appelé
à maintes reprises à une intervention militaire
occidentale
en Syrie ont reconnu qu'Idlib est « le coeur
d'al-Nusra », en référence à Jabhat
al-Nusra, le pendant d'Al-Qaeda en Syrie.
L'Al-Qaïda syrien et
d'autres groupes rebelles extrémistes ont mis sur pied un
régime brutalement répressif à Idlib. Ils ont
procédé à un nettoyage ethnique des
minorités religieuses et ethniques et interdit la musique et ont
institué un violent système théocratique dans
lequel les femmes accusées d'adultère sont
exécutées publiquement. Amnistie
Internationale a documenté le recours par les djihadistes
salafistes à des exécutions sommaires, à la
torture, aux enlèvements et à la violence sectaire dans
la province.
Le 3 avril, une prétendue attaque chimique
à Idlib a tué des dizaines de civils. Les détails
entourant l'incident ne sont pas clairs.
Lors d'une conférence de presse le 4
avril, Staffan de Mistura, l'envoyé spécial de l'ONU pour
la Syrie, a noté : « Nous n'avons pas encore de
confirmation officielle ou fiable. » Federica Mogherini,
haute représentante de l'UE pour les affaires
étrangères et la politique en matière de
sécurité, a également
déclaré : « Nous n'avons pas encore de preuves
pour le moment. »
Une déclaration de l'Organisation pour
l'interdiction des armes chimiques n'a pas porté de blâme
et a souligné qu'elle « est en train de recueillir et
d'analyser des informations ».
Cependant, le gouvernement des États-Unis, qui a
dépensé des milliards de dollars au cours des
dernières années, à armer et former des rebelles
engagés à renverser le dirigeant syrien Bachar el-Assad,
a immédiatement déclaré que le gouvernement syrien
avait utilisé des armes chimiques, une accusation que les
gouvernements syrien et russe
nient.
Les médias ont été rapides
à sauter sur l'occasion et ont fait écho aux
revendications du gouvernement américain. Chajoul Islam est
devenu une source clé pour ce qui est de l'accusation selon
laquelle le gouvernement syrien avait utilisé le sarin contre
des civils.
De nombreux médias ont cité les
allégations d'Islam et ce qui est affiché sur les
médias sociaux, y compris CBS News, Fox News, McClatchy,
Daily Beast, Voice of America, New York Daily News, New York Post, CBC,
Politico, Independent, Vocativ, Bellingcat, Euronews, Middle East Eye,
Mirror, Métro, Daily Mail, Sun et UNILAD.
NBC News et Middle East Eye ont
publié des profils d'Islam sans l'identifier.
Même les médias de droite en faveur de
Trump, qui se sont précédemment opposés à
un
changement de régime dirigé par les États-Unis en
Syrie, ont soudainement changé leur fusil d'épaule,
maintenant que le président est à bord. PJ Media
et Western Journalism ont également cité sans
discrimination Chajoul Islam sans fournir
de contexte.
Dans un autre reportage, NBC News affirme avoir
parlé avec Islam, qu'il décrit comme « un
chirurgien londonien qui faisait du
bénévolat dans un hôpital juste à
l'extérieur d'Idlib ». Le réseau ajoute qu'il
« n'a pas été en mesure de
vérifier sur le terrain ni l'une ni l'autre de ses affirmations.
»
La plupart des médias n'offrent que des bribes
d'information sur Islam, notamment qu'il a été «
formé au Royaume-Uni et qu'il travaille maintenant dans le nord
de la Syrie ». Aucune mention des accusations
d'enlèvement.
Plusieurs médias qui
répandent sans critique les allégations non
vérifiées d'Islam ont déjà signalé
qu'il a été autrefois chargé de
travailler avec un groupe extrémiste en Syrie.
Dans les vidéos fréquemment
publiées dans les médias sociaux, il appelle ouvertement
à une plus grande intervention
étrangère en Syrie et réitère les
arguments qui ont été repris depuis des années par
les partisans du changement de régime.
« Nous vous exhortons à faire pression sur
votre gouvernement, à exercer une pression sur quiconque,
dit-il. J'essaie d'amener les gens à prendre conscience afin
qu'ils nous
soutiennent et appuient notre travail et nous donnent
l'équipement dont nous avons besoin pour continuer à
sauver des
vies. »
Islam a également affirmé que la
présumée attaque chimique est l'une des causes de ces
incidents, en insistant : « Ces attaques de gaz continuent
tous les jours et personne ne fait rien pour les
arrêter. »
Il a essayé d'effrayer les civils en Occident en
affirmant : « Maintenant c'est la population civile de la
Syrie : bientôt ce sera la population civile de
l'Amérique, dans un métro ou quelque chose
d'autre. » En réalité, les experts
reconnaissent que le pendant d'al-Qaïda en Syrie, Jabhat al-Nusra,
la force la plus puissante parmi
les rebelles dans le pays (sous ses nouvelles appellations),
représente une menace réelle pour les civils en Occident,
et non le gouvernement syrien.
Les allégations d'Islam n'ont pas
été vérifiées de manière
indépendante et il a déclaré dans une vidéo
qu'en raison de problèmes de sécurité, il ne
pouvait pas partager son emplacement.
Les principaux réseaux de nouvelles ont
démontré aussi un manque de scepticisme quand il s'agit
de reportages sur d'autres questions concernant la Syrie. Des «
militants » et des groupes rebelles ambigus engagés
à renverser le gouvernement syrien, certains liés
à Al-Qaeda, sont souvent cités comme des sources dans les
reportages
médiatiques.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme est
une source de premier plan et est fréquemment décrit par
les médias comme un « groupe de surveillance ».
Pourtant, même le New York Times, qui s'appuie souvent
sur les prétentions de l'OSDH, a reconnu qu'il « est
pratiquement un homme-orchestre » dirigé
à
partir de la maison d'un homme dans une petite ville en Angleterre qui
n'a pas été en Syrie depuis plus d'une décennie.
De même, les grands réseaux d'information
comme CNN ont cité à maintes reprises Bilal Abdul
Kareem, un propagandiste pour les miliciens extrémistes
djihadistes en Syrie, qui s'est intégré à la
faction syrienne d'al-Qaeda, en tant que prétendu observateur
indépendant de la guerre.
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Marxiste-Léniniste
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Courriel: redaction@cpcml.ca
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