Numéro 139 - 19 novembre 2016
99e anniversaire de la Grande
Révolution socialiste d'Octobre
La naissance du nouveau
1918
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1927
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1930
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1932
|
1937
|
1947
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Affiches marquant les
anniversaires du pouvoir des Soviets
(Cliquer sur l'image pour agrandir)
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99e
anniversaire
de
la
Grande
Révolution
socialiste
d'Octobre
• La naissance du nouveau
• Le léninisme: une idéologie
indispensable pour ouvrir la voie au progrès de la
société - Hardial Bains
• La nécessité
de l'analyse des
conditions contemporaines - K.C. Adams
99e anniversaire de la Grande
Révolution socialiste d'Octobre
La naissance du nouveau
Célébration du 99e anniversaire de la Grande
Révolution d'Octobre à Samara, la sixième plus
grande ville de Russie, le 7 novembre 2016
Le 7 novembre marquait le commencement de
l'année du centenaire de la Grande Révolution socialiste
d'Octobre 1917 sous la direction du grand Lénine. La
Révolution d'Octobre a ébranlé le monde et
signalé la naissance d'un monde nouveau. Elle a mis fin à
la Première Guerre mondiale, cette guerre horrible entre pays
impérialistes pour le repartage du monde entre eux.
La Révolution
d'Octobre a créé le
premier État socialiste et les conditions nécessaires au
développement du pouvoir soviétique. Ce pouvoir a fait
échec à l'intervention de quatorze pays, dont le Canada,
qui avaient entrepris de renverser le pouvoir politique et
étatique saisi par la classe ouvrière et ses
alliés en Russie. Sur la base de ce pouvoir,
le socialisme a été construit de façon tout
à fait spectaculaire en Russie. Parmi ses réalisations on
compte la création de l'Union des républiques socialistes
soviétiques (URSS) en 1922, la réunification des
nations de l'ancien empire russe, l'industrialisation du pays à
une vitesse sans précédent et, en 1936, la
proclamation de ce qu'on a
appelé la Constitution de Staline, la constitution la plus
démocratique et la plus moderne que le monde ait connue. L'Union
soviétique s'est plus tard méritée une place
d'honneur dans les annales de l'histoire pour avoir
écrasé le fascisme nazi et le militarisme japonais durant
la Deuxième Guerre mondiale, la lutte la plus
héroïque que l'humanité ait
connue jusqu'à présent.
C'est pourquoi la Grande Révolution socialiste
d'Octobre est devenue un événement d'une importance
historique colossale. Bien que l'union des peuples et le projet
d'édification nationale nés de cette révolution
n'existent plus, la voie tracée par cette révolution pour
la création du nouveau continue de guider tous celles et ceux
qui sont engagés
dans la même lutte aujourd'hui.
Après l'effondrement de l'Union
soviétique et des anciennes démocraties populaires, des
réformes réactionnaires ont été
instituées dans ces pays et ailleurs dans le monde et le repli
de la révolution a commencé. Le vieux monde est devenu
bravache et il s'est convaincu que le cauchemar de 1917
était chose du passé. Or, les produits de la
restauration du capitalisme et de l'état de droit bourgeois dans
l'ancienne Union soviétique et la brutalité de
l'offensive antisociale capitaliste menée sous l'enseigne de la
mondialisation et du libre-échange sont si
éloignés de la liberté, de la démocratie et
des droits humains promis que le monde est maintenant aux prises avec
un autre monstre, un
Béhémoth, qui assume la forme de pouvoirs policiers
harnachés directement par les oligopoles et leur nouvelle figure
de proue qui occupera bientôt la présidence des
États-Unis. Dans cette situation remplie de dangers,
l'expérience acquise par le prolétariat et les peuples
combattants du monde à créer le nouveau tel
qu'incarné dans la Grande
Révolution d'Octobre est loin de s'être dissipée.
Ce qui s'est produit dans l'ancienne Union soviétique et dans
les anciennes démocraties populaires est une expérience
précieuse pour les peuples du monde qui cherchent aujourd'hui
une issue à la crise dans laquelle les puissances
impérialistes ont plongé l'humanité.
L'année du centenaire
de la Grande
Révolution socialiste d'Octobre est l'occasion de revisiter
cette expérience dans la perspective du présent, de
retourner dans le passé pour mieux discerner la voie vers
l'avant pour l'humanité aujourd'hui. Depuis l'effondrement de
l'URSS, la bourgeoisie impérialiste a réussi à
imposer son état de non-droit au
monde entier. Les conflits actuels sont sans précédent et
les conditions dans lesquelles les peuples se retrouvent se sont
beaucoup aggravées. Dans les pays où domine la
démocratie impérialiste, le peuple a été
complètement privé de pouvoir et les vieilles
façons de légitimer le pouvoir bourgeois par les
élections sont en crise. Aujourd'hui l'anarchie
et la violence dominent toutes les sphères de la vie humaine.
Les affaires économiques, politiques, sociales et culturelles
sont privées du facteur humain/conscience sociale et la
société est dominée par des buts antisociaux. On
est témoin de la pauvreté abjecte à un pôle
et la richesse obscène à l'autre pendant que sur une
grande échelle le peuple est
privé de tout droit de regard sur les affaires du corps
politique.
De la révolution à la
contre-révolution, l'histoire a ses tours et détours. En
cette occasion, Le
Marxiste-Léniniste exprime sa grande
reconnaissance à la classe ouvrière et aux peuples qui
ont accompli la Grande Révolution socialiste d'Octobre et
donné naissance au nouveau. Nous sommes profondément
convaincus que l'humanité défendra la
cause de la Grande Révolution d'Octobre 1917, les
premières salves annonçant l'aube du nouveau monde, et la
portera à la victoire. L'humanité connaîtra
d'autres révolutions comme celle dirigée par le grand
Lénine, informée par les enseignements des classiques du
marxisme-léninisme qui demeurent un guide vivant pour
transformer les
succès de l'humanité en victoire durable.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) profitera de l'année du centenaire
de la Grande Révolution socialiste d'Octobre pour tenir des
séminaires et des événements de tout genre afin de
revoir et discuter de la signification de cet événement
aujourd'hui. Nous appelons les travailleurs et les jeunes à
diriger ces discussions et lançons
l'appel à tous à s'y joindre.
Le léninisme: une idéologie indispensable
pour ouvrir la voie au progrès de la société
- Hardial Bains -
Lénine proclame le pouvoir des Soviets à la
réunion historique du
Deuxième Congrès des Soviets de toute la Russie au
quartier général des
bolchevique à Saint-Petersbourg le 7 novembre 1917. (Détail du tableau
« Lénine proclame le pouvoir des Soviets » de
Vladimir Serov, 1947)
L'article qui suit est basé sur un manuscrit
de 1994 de Hardial
Bains. Il a été édité par le Comité
central du PCC(M-L) pour en faire
un article sur le 90e anniversaire de la Grande Révolution
socialiste
d'Octobre publié dans Le Marxiste-Léniniste le 7
novembre 2007.
***
La victoire de la Grande Révolution socialiste
d'Octobre de 1917 en Russie fut le plus remarquable exemple de
travail guidé par la conception du monde du léninisme.
Elle prouva que pour que la classe ouvrière réussisse son
projet d'édification nationale pour faire avancer la
société, elle doit être guidée par la
théorie la plus avancée
à chaque étape de son développement, en partant de
sa propre idéologie et conception du monde. Ce n'est pas un
choix, c'est une nécessité. Tout individu, collectif ou
mouvement ou parti politique qui n'a pas fait sienne la conception du
monde du léninisme au début du XXe siècle a
échoué, et en Europe beaucoup ont
dégénéré en socialisme et
chauvinisme européens.
Le léninisme n'était pas une
idéologie singulière, extrémiste et gauchiste,
pouvant être considérée comme aussi bonne ou
mauvaise que les autres, que ce soit le libéralisme, la
social-démocratie ou des variations de l'un et l'autre. Le
léninisme fut l'idéologie de la Renaissance en son temps
et espace, la conception du monde nécessaire pour
répondre aux exigences du moment, pour s'attaquer aux
problèmes politiques, sociaux et culturels du jour afin de faire
avancer la société et ouvrir la voie au progrès.
Le léninisme était l'extension naturelle de la conception
du monde de la Renaissance de l'Europe du XVIIIe siècle et de
l'idéologie marxiste du prolétariat international du XIXe
siècle.
Une conception du monde de la Renaissance
Contre le Moyen-Âge, la Renaissance fut la
conception du monde nécessaire pour guider la révolution
industrielle, les projets d'édification nationale bourgeois en
Angleterre et dans le nord de l'Europe et l'organisation et la victoire
de la Révolution française de 1789 contre la classe
dominante de propriétaires fonciers, le clergé et leurs
forces politiques, intellectuelles et militaires sous l'auspice de
l'État. L'État médiéval et sa conception du
monde fondée sur le Droit divin des rois devaient être
renversés pour que la société puisse progresser.
Les découvertes scientifiques ne pouvaient se traduire en une
pratique conséquente dans l'ensemble de la société
et de l'économie en
l'absence d'une idéologie qui reconnaît dans les
contradictions internes la base du changement, du développement
et du mouvement et considère les conditions externes comme des
circonstances particulières. La conception du monde et la
pensée de la
Renaissance donnèrent son idéologie à la victoire
du capitalisme sur le féodalisme, de la grande production
industrielle sur la petite production, de la science sur la
superstition et l'idéalisme et de l'organisation bourgeoise
moderne basée sur la démocratie « du
peuple » sur l'absolutisme, le pouvoir par décret et
le Droit divin des rois. La conception du monde de la Renaissance
prépara les conditions subjectives nécessaires à
la résolution des contradictions internes devenues mures dans
l'Europe
médiévale, en particulier la contradiction principale
entre les forces productives avancées et les rapports de
productions dépassés. La contradiction interne de
l'Europe médiévale, résolue par la
révolution, correspond à la contradiction interne non
résolue au Canada d'aujourd'hui, contradiction entre les forces
productives socialisées avancées et les
rapports de production privés, contrôlés par les
monopoles et dépassés.
Le marxisme
Dans les conditions du développement du
capitalisme du XIXe siècle, le marxisme représente le
développement ultérieur de l'idéologie de la
Renaissance expliquant que l'origine du profit est le temps de travail
de la classe ouvrière dans la transformation des ressources
naturelles ; que la lutte de classe est le moteur de la
société et que la
force dirigeante dans les conditions du capitalisme ne peut être
que la classe ouvrière ; et que la lutte de classe de la
classe ouvrière doit renverser le capitalisme et le remplacer
par le socialisme. Le marxisme exposa les contradictions de la
philosophie de l'époque en Europe et donna à la classe
ouvrière et à l'humanité tout entière une
conception du monde conséquente, le matérialisme
dialectique et historique et la conclusion que « les philosophes
n'ont fait qu'interpréter diversement le monde, ce qui importe,
c'est de le transformer ». Le marxisme fut
l'idéologie nécessaire de la période du
capitalisme naissant, de la naissance de la classe ouvrière
moderne et du
développement des conditions objectives pour le remplacement du
capitalisme par le socialisme, menant à l'émancipation de
la classe ouvrière et à l'élimination des classes
sociales et de la société de classes.
Le léninisme
Le léninisme fut l'idéologie de
renaissance requise par la classe ouvrière dans les conditions
du passage du capitalisme au stade de la propriété et du
pouvoir monopolistes à la fin du XIXe siècle. Le
capitalisme moderne est la fusion du capital industriel et bancaire
formant le capital financier et menant à la création d'un
État bureaucratique
militarisé et à la naissance de l'impérialisme
agressif. Les conditions objectives de la révolution
prolétarienne ayant maintenant mûri, c'est la
création des conditions subjectives qui devint
nécessaire. Le léninisme apporta le guide scientifique et
la conception du monde nécessaires pour accomplir cette
tâche historique. Il était devenu nécessaire
d'organiser la classe ouvrière en une force politique
indépendante avec sa pensée, sa conception du monde, son
quartier général, ses organisations de défense et
sa vision d'un avenir socialiste affranchi du pouvoir des capitalistes
et de leur État bureaucratique militarisé. Ce n'est qu'en
Russie que le léninisme a guidé la classe ouvrière
et la
paysannerie avec conséquence et résolution, menant
à la Grande Révolution socialiste d'Octobre de 1917.
Le communisme moderne
Dans les conditions du XXIe siècle, le
communisme moderne est l'idéologie nécessaire.
Aujourd'hui le communisme moderne est la théorie de renaissance
basée sur la conception du monde requise par la classe
ouvrière et le peuple pour guider leurs luttes jusqu'à la
victoire. À moins que les individus, les collectifs et les
mouvements et partis
politiques ne fassent leur la conception du monde du communisme moderne
et n'élaborent des définitions modernes pour tous les
problèmes sociaux, politiques, économiques et culturels
auxquels l'humanité est confrontée, la
nécessité de changement ne peut être
réalisée.
Le communisme moderne n'est pas une idéologie
singulière, extrémiste et gauchiste, pouvant être
considérée comme aussi bonne ou mauvaise que les autres,
que ce soit le libéralisme, la social-démocratie ou des
variations de l'un et l'autre. Le communisme moderne est
l'idéologie de renaissance du temps et de l'espace
présents, la conception
du monde nécessaire pour répondre aux exigences du
présent, pour s'attaquer aux problèmes politiques,
sociaux et culturels d'aujourd'hui pour faire avancer la
société et ouvrir la voie au progrès, menant
à l'émancipation de la classe ouvrière et à
l'élimination des classes sociales et de la
société de classes à l'échelle mondiale. Le
communisme
moderne requiert un acte individuel de participation consciente
à l'acte de découvrir pour bâtir l'alternative sur
la base de la reconnaissance de la Nécessité de
changement.
Le léninisme et la victoire de la Grande
Révolution
socialiste d'Octobre
Le léninisme a construit une organisation
politique de la classe ouvrière basée entièrement
sur la nécessité de renverser l'État capitaliste
et de le remplacer par un État socialiste pouvant
préparer les conditions nécessaires à
l'émancipation de la classe ouvrière. Le parti politique
léniniste de la classe ouvrière mit au point des
règles et des
structures correspondant au niveau et aux besoins de la classe
ouvrière dans le présent, notamment le centralisme
démocratique, un esprit de sacrifice pour la cause de la classe
ouvrière et de mépris de la trahison de la vision
socialiste, et un sens de confiance que les travailleurs et les peuples
sont leurs propres libérateurs. Le parti communiste
léniniste fait tout en son pouvoir pour élever la
pensée, la conception du monde et l'organisation des
travailleurs et des paysans au niveau requis pour renverser le pouvoir
de la classe capitaliste.
Le léninisme et la Révolution socialiste
d'Octobre créèrent un modèle de communistes russes
basé sur leur pratique révolutionnaire en lutte contre la
classe capitaliste et l'élite dominante. Le léninisme a
développé le marxisme dans les conditions du stade
suprême du capitalisme, le stade de l'impérialisme et de
la révolution prolétarienne. Le
léninisme et l'activité révolutionnaire de la
classe ouvrière et du peuple ont transformé en pratique
le prolétariat russe en un continent avancé du
prolétariat international offrant ses ressources au mouvement
ouvrier et communiste international pour l'émancipation de la
classe ouvrière et la libération des peuples
opprimés du joug colonial.
Le léninisme a montré en pratique que
chaque contingent de la classe ouvrière internationale devait
créer un modèle à partir de sa propre pratique
révolutionnaire. La devise « Nous sommes notre propre
modèle » devait retentir partout où les
travailleurs s'organisaient pour transformer le monde. Les
modèles révolutionnaires basés sur la
pensée et la pratique des communistes et des travailleurs
donnèrent un souffle d'énergie et une signification
matérielle au travail difficile des communistes pour diriger la
classe ouvrière à l'intérieur de ses
frontières nationales et en affrontement avec la classe
capitaliste et l'élite dominante du pays.
Le léninisme, en tant que développement
du marxisme, fut l'expression théorique des
développements matériels du passage du capitalisme
à l'étape monopoliste, sa propagation partout dans le
monde et la croissance et la maturation de la classe ouvrière.
Le léninisme fut le guide pour l'organisation de la classe
ouvrière et de la paysannerie en
vue de la révolution durant les premières
décennies du vingtième siècle dans chaque
situation nationale. L'unité du prolétariat international
grandit avec son expansion matérielle et avec les succès
remportés à organiser la classe ouvrière dans
chaque situation nationale en tant que voix indépendante et
force matérielle de la révolution, en tant que
base solide de la pensée et en tant que contingent du mouvement
communiste et ouvrier pour l'émancipation de la classe
ouvrière.
Les détracteurs du léninisme, en Russie,
en Union soviétique et à l'étranger, se servirent
du modèle russe sorti de la pratique révolutionnaire en
Russie pour bloquer le développement de modèles
révolutionnaires basés sur la pratique des communistes et
de la classe ouvrière dans chaque situation nationale
guidée par l'idéologie du léninisme.
Ces détracteurs arrêtèrent le développement
de la théorie marxiste-léniniste et des communistes
pensants en convertissant le léninisme en un dogme et en ne le
prenant pas comme guide pour analyser les conditions concrètes
de chaque situation nationale et pour mener les actions
nécessaires pour créer les conditions subjectives sur la
base de
l'organisation et de la tactique léniniste.
Certains détracteurs du léninisme
introduisirent au Canada des modèles venus d'Union
soviétique pour bloquer le développement de
modèles canadiens basés sur la pratique et la
pensée révolutionnaires développées par
confrontation à la réalité canadienne et en
opposition à l'élite dominante canadienne. Cela eut pour
effet d'empêcher la
conception du monde léniniste de s'enraciner au Canada comme
guide du mouvement communiste et ouvrier du pays vers l'atteinte de son
but. À l'échelle internationale, les détracteurs
du léninisme firent tout en leur pouvoir pour bloquer
l'utilisation du marxisme-léninisme comme guide à
l'action et le remplacèrent par l'exceptionnalisme. Ce fut
particulièrement le cas aux États-Unis où Earl
Browder s'empara de la direction du Parti communiste et y introduisit
la ligne exceptionnaliste qui disait que l'impérialisme
américain avait un aspect « progressiste » et
que le renversement révolutionnaire n'était pas
nécessaire. Au Canada, la ligne de l'exceptionnalisme proclama
que la
démocratie canadienne est un « modèle »
et donna naissance à l'Alliance libérale-ouvrière
qui assigna aux communistes le rôle de se joindre aux
sociaux-démocrates pour livrer le vote des travailleurs au Parti
libéral. La ligne anti-léniniste de l'exceptionnalisme
fut présentée dans les pays agraires comme un socialisme
avec un caractère
national spécifique, comme si le feu, la gravité et la
science pouvaient avoir « un caractère
national ». Ces attaques qui consistaient à imposer
des modèles de l'extérieur ou l'exceptionnalisme, deux
côtés d'une même médaille, étaient
dirigées contre la science du marxisme-léninisme et
visaient à bloquer son développement dans les conditions
concrètes du présent et de la Nécessité de
Changement.
Au Canada, la jeunesse
révolutionnaire s'opposa aux modèles importés et
à l'exceptionnalisme. Elle dénonça
l'exceptionnalisme comme une attaque
contre la science et un retour vers le Moyen-Âge et insista sur
la
nécessité d'avoir nos propres modèles basés
sur notre propre pratique
révolutionnaire. Cela obligea les communistes canadiens et
la classe ouvrière à développer leur travail
à partir de leurs
conditions et de leur pensée en prenant comme guide
l'idéologie la plus
avancée. Cela mena à l'affirmation et à
l'approfondissement du
léninisme dans les conditions des dernières
décennies du vingtième
siècle et à la rénovation et à la
réaffirmation des principes
léninistes sur
l'organisation et la tactique lorsque la révolution battit en
retraite.
La direction du PCC(M-L) insista pour dire que la pensée
marxiste-léniniste contemporaine est la base idéologique
qui guide
notre pensée et sur la nécessité de la
participation consciente de
chaque communiste et travailleur individuel à la pratique
révolutionnaire pour bâtir une
alternative, donnant naissance à l'analyse «
Nécessité de changement »
d'où nous vient la devise du PCC(M-L) : La parole du
Parti est son acte
. La classe ouvrière canadienne peut ainsi prendre sa place
parmi les
autres contingents nationaux du prolétariat international qui
organisent et qui luttent pour l'émancipation de la
classe ouvrière et l'abolition des classes et de la
société de classes.
Le léninisme et la Grande Révolution
socialiste d'Octobre firent avancer la théorie et
contribuèrent à l'enrichissement idéologique du
marxisme et de la conception du monde de la Renaissance. Lénine
démontra en pratique que la théorie est quelque chose de
vivant qu'il faut développer en rapport avec les conditions
changeantes. Cela ne nie
pas l'existence de la théorie et ne la remplace pas par quelque
chose d'autre, mais contribue à la richesse fondamentale de la
science du communisme, qui est le mouvement pour l'émancipation
de la classe ouvrière et l'abolition des classes et de la
société de classes à l'échelle
internationale.
La Révolution socialiste d'Octobre a
prouvé que la révolution socialiste est possible. Le
léninisme et son développement ultérieur durant le
vingtième siècle ont réfuté la pratique de
la théorie du socialisme européen selon laquelle la
société peut progresser par la conciliation de classe et
que des représentants favorables aux travailleurs peuvent
s'emparer de postes dirigeants au sein de la machine d'État
capitaliste et presser l'élite dominante et les capitalistes
à faire des concessions socialistes pour le bien de
l'humanité. Le léninisme a prouvé que le
socialisme est possible seulement par le renversement
révolutionnaire du capitalisme et de l'élite dominante,
et en établissant la classe
ouvrière comme classe dominante avec sa propre machine
d'État, notamment son armée. L'échec de la Commune
de Paris de 1871 avait déjà prouvé que le
socialisme européen était la base du projet
d'édification nationale de la bourgeoisie, établissant la
social-démocratie comme forme de pouvoir après que le
capitalisme soit passé du
capitalisme du laissez-faire à l'étape du capitalisme
monopoliste d'État. La conclusion marxiste fut que la classe
ouvrière doit créer son État national à
neuf, avec son appareil militaire et tout le reste, et ne peut
simplement s'emparer de l'État capitaliste et de ses
institutions. La Révolution d'Octobre a montré en
pratique que la classe ouvrière peut
s'emparer du pouvoir, détruire la machine d'État
capitaliste et la remplacer par de nouvelles institutions, comme les
Soviets des ouvriers et paysans et l'Armée rouge.
Le développement de l'idéologie de la
renaissance au marxisme, au léninisme et à la
pensée marxiste-léniniste contemporaine est ce qui
constitue le communisme moderne d'aujourd'hui et représente un
guide et une vision pour l'émancipation de la classe
ouvrière et l'abolition des classes et de la
société de classes. Le communisme moderne est
le guide pratique de la pensée et de l'action dans le temps et
l'espace présents, tout comme le léninisme l'était
dans le temps et l'espace du début du vingtième
siècle. Le communisme moderne est une vision qui doit être
concrétisée dans le temps et l'espace présents en
reconnaissant la nécessité de bâtir les
organisations qui vont faire avancer la classe
ouvrière et la société vers la réalisation
de cette vision. Le communisme moderne ouvre la voie au progrès,
à l'accomplissement de ces grands bonds révolutionnaires,
comme les révolutions française et russe, qui prennent
des années à se réaliser mais qui font avancer les
conditions sociales à une allure fulgurante une fois
réalisés.
La tâche générale qui se pose pour
les communistes est d'organiser la classe ouvrière dans
l'organisation communiste pour qu'elle se prépare à
assumer le pouvoir politique et économique et à
bâtir le socialisme en tant que transition vers
l'émancipation complète de la classe ouvrière, la
réalisation de la vision du communisme et de la
société
sans classes.
Lénine s'adresse aux travailleurs de l'usine de Putilov en
mai 1917. (Peinture de
I. Brodsky)
Le communisme moderne est intimement lié
à l'émancipation de la classe ouvrière à
l'échelle internationale et ne peut réaliser
l'émancipation de la classe ouvrière et l'abolition de la
société de classes sans que la vaste majorité du
prolétariat international s'unisse dans ce projet. La
Révolution d'Octobre fit de la Russie la patrie
libérée du
prolétariat international, offrant à ses
différents contingents un appui concret et une inspiration dans
leurs efforts révolutionnaires.
L'unité internationale du prolétariat est
concrétisée dans les nombreux projets
d'édification nationale de la classe ouvrière
basés sur les conditions concrètes du temps et de
l'espace où ils évoluent, le temps et l'espace
présents et leur nécessité de changement, qui est
l'alternative pour laquelle la classe ouvrière s'organise
consciemment. Le
mouvement international du prolétariat dépend de chacun
des projets d'édification nationale mené par la classe
ouvrière. Chaque projet d'édification nationale
dépend de la solidarité et de l'unité du
prolétariat international et de l'effort commun pour
défaire le système impérialiste d'États. La
Grande Révolution socialiste d'Octobre établit une base
sur laquelle s'est concrétisé l'appui au
prolétariat international. Les détracteurs du
léninisme se servirent de cette base comme substitut à la
construction d'une base révolutionnaire dans chaque situation
nationale. Ils s'assirent sur la victoire de la Révolution
socialiste d'Octobre et devinrent des organisateurs de
solidarité avec l'Union soviétique
plutôt que des organisateurs pour la transformation de leur
prolétariat national en contingent libéré du
prolétariat international et d'appuyer l'Union soviétique
de cette façon. La quantification des contingents
libérés du prolétariat international donne une
garantie de la transformation des succès réalisés
par le mouvement émancipateur de la classe
ouvrière internationale en victoire avec l'abolition des classes
et de la société de classe partout dans le monde. Le
peuple russe et les autres peuples qui formèrent par la suite
l'Union soviétique firent faire un pas en avant au mouvement
émancipateur de la classe ouvrière vers une
société sans classes avec la victoire de la
Révolution socialiste
d'Octobre. Ils ouvrirent la voie au progrès. Les travailleurs,
paysans et révolutionnaires anticolonialistes du monde en furent
enhardis, tandis que les impérialistes y perdirent une
importante partie du marché mondial et du système
impérialiste d'États sous leur botte. Partout, dans les
luttes de la classe ouvrière ou dans celles des forces
anticoloniales,
ceux qui prirent le nom de communistes devinrent les dirigeants du
mouvement progressiste.
En termes pratiques, la Révolution d'Octobre fit
faire un pas de géant au communisme et à la science du
marxisme-léninisme, lesquels gagnèrent rapidement en
popularité parmi les peuples du monde. Des partis communistes
furent établis dans un pays après l'autre, y compris au
Canada en 1921. La quantification des partis communistes
exigeait une qualité nouvelle, un développement du
léninisme en communisme moderne. Pour beaucoup d'autres, par
contre, il était suffisant d'avoir une organisation portant le
nom de communiste avec des membres portant le nom de communiste,
lesquels militent pour la justice sociale et pour la solidarité
avec l'Union soviétique. C'était le cas au
Canada. Il n'y eut pas une nouvelle qualité de travailleurs et
de communistes canadiens pensants, conscients de leur mission et
armés de la stratégie et de la tactique léninistes
pour la réalisation de la nécessité de changement
engendrée par la réalité concrète. La
quantification du parti communiste en tant qu'allié de l'Union
soviétique était
considérée comme suffisante. Plusieurs partis communistes
ne saisirent pas la qualité essentielle qui avait vu le jour
avec la création du Parti léniniste en Russie et qui
devait être développée avec chaque nouvelle
quantification. Cette qualité du léninisme était
la capacité de théoriser à partir des conditions
politiques, sociales et économiques de la fin
du XIXe siècle, qui avaient porté le capitalisme à
son stade suprême, celui de l'impérialisme, qui est la
fusion de l'État avec les monopoles les plus puissants. Les
leçons de la Commune de Paris examinées par Marx dans La
Guerre
civile
en
France devinrent essentielles à la nouvelle
pensée de Lénine.
La thèse léniniste fut
présentée à la IIe Internationale durant la
période des préparatifs de guerre impérialiste qui
menèrent à la Première Guerre mondiale : la
classe ouvrière de chaque pays doit combattre sa propre
bourgeoisie et régler les comptes avec elle en s'emparant du
pouvoir. Cela veut dire d'abord et avant tout que la classe
ouvrière doit être organisée pour s'opposer
à la guerre impérialiste et aux préparatifs de
guerre de sa propre bourgeoisie. Le socialisme européen s'opposa
à cette thèse léniniste et organisa la classe
ouvrière des pays concernés en appui à sa
bourgeoisie dans la guerre et la paix, transformant la classe
ouvrière en une réserve de la bourgeoisie. La
Première Guerre mondiale et la Révolution socialiste
d'Octobre portèrent un coup mortel à ce socialisme
européen, mais il se réorganisa après la guerre ou
bien en tant que représentant de la Révolution d'Octobre
en faisant de l'Union soviétique un modèle stérile
à suivre et pour lequel organiser des mouvements de
solidarité, ou bien en tant que
critique du modèle soviétique. Dans un cas comme dans
l'autre il s'agissait de bloquer le développement de la pratique
révolutionnaire et l'effort pour régler les comptes avec
la classe capitaliste du pays. Il n'y eut pas de nouveaux contingents
de patries libérées de la classe ouvrière dans la
triade Europe de l'Ouest, Amérique du Nord et Japon. La
théorie léniniste fut reléguée au statut de
dogme plutôt que de généralisation de
l'expérience concrète donnant naissance à des
principes qui guide la pensée et l'action. L'organisation dans
les pays de la triade a plutôt servi à imposer la
conciliation social-démocrate de la lutte de classe et à
réduire les communistes au statut de coordonnateurs de
décisions prises dans leur dos, de la même façon
que les partis bourgeois, c'est-à-dire constituer des factions
qui rivalisent pour le pouvoir dans les confins de l'appareil
d'État bourgeois.
La Révolution d'Octobre a montré en
pratique l'impasse du socialisme européen. Les bolcheviques ont
mis fin à la participation de la Russie à la guerre
impérialiste. Ils ont donné tout le pouvoir aux Soviets
en tant qu'institution servant à mobiliser et à
élever la classe ouvrière, les paysans et soldats
à la position de dirigeants de la société et
du nouvel État. La Révolution d'Octobre transforma la
Première Guerre impérialiste mondiale en une guerre
révolutionnaire sur le front russe pour établir la paix
en Europe. Elle réclama immédiatement un traité de
paix avec l'Allemagne, avec comme conséquence le retrait de la
Russie de la guerre.
La Révolution d'Octobre a prouvé que la
classe ouvrière peut avoir son point de vue indépendant
sur comment organiser l'économie et la politique. Non seulement
elle peut, mais elle doit avoir sa propre vision et sa propre pratique
si elle veut ouvrir la voie au progrès, assurer la paix entre
nations suivant le principe que toutes les nations,
petites et grandes, sont égales et ont le droit à
l'autodétermination et faire avancer le monde vers
l'émancipation de la classe ouvrière et l'abolition de la
société de classes.
La Révolution d'Octobre a placé les
ressources de la nation russe à la disposition de la
résolution des problèmes comme la famine et
l'éducation et les soins de santé pour tous, et
établit des mécanismes d'État concrets pour la
résolution de problèmes sociaux en pratique, contrant les
visées des intérêts privés, le vol de la
valeur ajoutée par une
classe privilégiée oisive.
La Révolution d'Octobre amorça le
processus de mettre la propriété de l'économie
socialisée entre les mains de la classe ouvrière et des
organisations collectives de la paysannerie. Cela voulait dire d'abord
nationaliser les principales industries et les ressources. Les
propriétaires du capital qui renonçaient à leur
opposition à la Révolution
d'Octobre furent dédommagés mais retirés de toute
position d'autorité dans l'économie. Toute obstruction
capitaliste fut interdite. Ceux qui refusèrent de
coopérer avec le nouvel État de la classe ouvrière
virent leur capital exproprié sans compensation et furent
obligés de gagner leur vie en travaillant.
La Révolution d'Octobre amorça le
processus d'harmonisation de la production de biens et services et de
livraison de ces besoins et services à la population. Il fallait
pour cela retirer les parasites du secteur financier comme les banques
et les assurances, et progressivement de tous les secteurs de la
circulation des biens et services, à commencer
par le secteur du commerce du gros.
La Révolution d'Octobre amorça le
processus de résolution de la question agraire et de
libération de la paysannerie opprimée de Russie,
d'Ukraine et d'autres nations et régions de l'Union
soviétique. Ce fut une lutte extrêmement difficile. Il
fallait faire avancer l'agriculture de la petite production à la
grande ferme industrielle sans détruire la
paysannerie et sans forcer les paysans à quitter la terre. Il
fallut d'abord exproprier la terre et le pouvoir des
propriétaires fonciers et ensuite organiser les paysans pauvres
et sans terre en vue d'un affrontement avec les paysans riches. Pour la
première fois dans l'histoire du monde la révolution de
la classe de paysans pauvres et sans terre était
appuyée par l'État et par la classe ouvrière
urbaine. Les ouvriers des villes allèrent en grand nombre dans
les campagnes aider les paysans dans cette bataille
héroïque pour la collectivisation et la transformation de
l'agriculture de la petite production à la grande production
industrialisée et pour leur apporter la machinerie et aider les
Soviets de
paysans à assumer un pouvoir politique réel.
La Révolution d'Octobre amorça la
réforme des méthodes utilisées par l'État
pour réclamer un revenu pour financer les programmes sociaux, la
bureaucratie gouvernementale, l'Armée rouge et la police. Les
réclamations du gouvernement furent déterminées
dans les centres de production de la valeur ajoutée. Les revenus
recueillis de la
richesse produite par la classe ouvrière et les paysans devaient
d'abord servir à garantir le bien-être des masses dans
toutes ses formes, notamment avec les programmes sociaux et la
défense de la révolution contre l'agression et la
subversion impérialistes. Les réclamations des
propriétaires des avoirs et de la dette (étrangers et
russes) à la valeur
ajoutée réalisée furent en majeure partie
éliminées. Il ne restait que les réclamations de
l'État et celles des producteurs réels en tant que seuls
en droit de réclamer la valeur ajoutée produite par la
classe ouvrière et les paysans. La propriété
coloniale de la terre et des moyens de production à
l'étranger fut abolie ; ces terres et ces moyens de
production furent remis aux autorités des pays concernés.
Le léninisme et la Révolution d'Octobre
débloquèrent le mouvement pour les lumières en
Russie. Cela ouvrir la voie à des progrès importants dans
le domaine des droits, surtout les droits économiques,
l'État soviétique devant garantir le moyen de subsistance
et le bien-être de tous de la naissance à la mort. Ce
mouvement pour les droits mena
à l'adoption de la Constitution de l'Union soviétique
de 1936, qui fut nul doute la plus avancée de
l'époque et qui allait influencer plus tard les
délibérations sur la Déclaration des droits de
l'Homme de l'ONU.
Illustration en hommage à la « Constitution de
Staline » de 1936
La Révolution d'Octobre amorça la
transition historique du socialisme. Le socialisme est la
période héroïque de lutte de classe qui conclut
quatre mille ans de domination de la société par les
classes possédantes et d'exploitation de l'être humain par
l'être humain, inaugurant l'ère du communisme, la
réalisation de l'émancipation de la classe
ouvrière et de l'abolition totale des classes et de la
société de classes. La période du socialisme doit
résoudre le problème de l'élimination du droit
bourgeois et des arrangements fondés sur lui de la pensée
et de la pratique de la société, tout comme la
société bourgeoise avait éliminé la
pensée et la pratique basées sur le Droit absolu.
Aujourd'hui la
société bourgeoise, face au besoin de renouveau
démocratique et constitutionnel en profondeur, revient aux
arrangements fondés sur le Droit absolu, le Droit de monopole,
rendant la nécessité de changement encore plus urgente.
Le socialisme est entre autres une période de lutte sans
relâche contre les vestiges de la société de classe
sur le front
culturel, surtout dans les formes idéologiques et sociales, et
pour une transition internationale vers le façonnement d'un
nouvel être humain, socialement conscient, et de
sociétés sans classes sociales et sans exploitation de
l'humain par l'humain.
La Révolution d'Octobre fut la première
rupture de la chaîne d'États impérialiste. Elle fit
une brèche dans le système impérialiste
d'États et celui-ci fut grandement affaibli par la soustraction
d'une importante partie du globe et de sa population à son
contrôle. La brèche dans le système
impérialiste d'États approfondit la crise du
système
capitaliste qui est toujours à la recherche de marchés
à exploiter et de ressources naturelles à piller. La
Révolution d'Octobre a ajouté une nouvelle contradiction
à celles qui déchiraient le système
impérialiste d'États : la contradiction entre les
pays du système impérialiste d'État, dominé
par les plus puissants, et la nouvelle patrie libérée du
prolétariat international, l'Union des Républiques
socialistes soviétiques.
Tel que l'avait prédit Lénine,
après que la classe ouvrière se soit emparée du
pouvoir la bourgeoisie devient encore plus féroce et
déterminée à reconquérir le pouvoir
politique et économique par tous les moyens. L'histoire de la
révolution russe est une histoire de lutte de classe sans
relâche de la classe ouvrière pour conserver le pouvoir et
résister aux attaques de ceux qui sont résolus à
restaurer le capitalisme. Sous la direction du Parti communiste de
l'Union soviétique et de Staline, la classe ouvrière
combattit héroïquement pour défendre ses projets
d'édification nationale contre le système
impérialiste d'États et contre les intrigues et la
subversion des classes renversées.
L'industrialisation de
l'Union soviétique, la
propagation de la science et l'application de la technologie à
la production et à la distribution, surtout dans les
années trente, lorsque le système impérialiste
d'États subissait les durs coups d'une grave dépression,
fut un exploit héroïque, accompli sans piller des pays
étrangers pour la valeur
nécessaire à l'investissement, les matières
premières et les marchés. C'était la
première fois qu'un grand pays accomplissait la transition de la
petite production à la grande production industrielle sans
pillage étranger et sans destruction de la paysannerie. Le monde
entier pouvait voir qu'il est possible de bâtir une
économie socialiste qui répond à
ses propres besoins et que l'économie socialiste, avec le
travail de la classe ouvrière et de la paysannerie
combiné à la science et à la technologie moderne,
peut créer suffisamment de valeur accumulée (capital
d'investissement) pour les programmes sociaux et la reproduction
élargie. Mais cela n'est vrai que lorsque la
société est libérée des
réclamations des classes oisives, qui possèdent
l'économie socialisée et se servent de leur
contrôle pour soumettre l'économie à leurs
intérêts étroits, allant de crise en crise, vers
l'agression et la guerre. Une fois l'économie socialisée
fermement sous le contrôle de la classe ouvrière et de la
paysannerie et libérée de l'emprise des classes oisives,
la
valeur ajoutée provenant de la production peut servir à
élever les conditions de vie du peuple, à investir dans
les programmes sociaux, à répondre aux besoins de
l'État et à assurer la reproduction élargie des
moyens de production et de distribution socialisés.
La période de transition socialiste vers le
communisme en Union soviétique fut sabotée par ceux qui
occupaient les fonctions d'autorité et qui refusèrent de
continuer la lutte de classe contre les vestiges de la
société de classes dans les domaines politique,
économique, culturel, idéologique et social. Il y eut
donc une interruption du leadership
dans la résolution notamment du problème politique
consistant à élever la classe ouvrière à la
position de classe dominante en pratique. Ce refus de poursuivre la
période de transition socialiste ouvrit la porte à un
retour du capitalisme. Ce refus et cette capitulation devant la
restauration capitaliste furent annoncés officiellement par
Nikita
Khrouchtchev au XXe Congrès du Parti communiste de l'Union
soviétique en 1956. La Révolution d'Octobre se
termina lorsque l'Union soviétique fut convertie en une
puissance social-impérialiste rivalisant avec les
États-Unis pour la domination mondiale. Mais les leçons
et les glorieux exploits de la Révolution d'Octobre dans tous
les
domaines de l'activité humaine vivront à jamais. Le
pouvoir de la classe ouvrière a duré beaucoup plus
longtemps que la Commune de Paris de 1871 et cela a
créé une richesse d'expérience directe pouvant
aider le mouvement communiste et ouvrier du monde dans ses projets
d'édification nationale futurs.
La société socialiste est la plus
révolutionnaire et la plus dynamique de toutes les
sociétés humaines qui ont jusqu'à présent
vu le jour. C'est le caractère qu'elle doit assumer pour
mobiliser les masses dans la lutte contre les vestiges de la
société de classes, surtout dans la forme politique et
sociale et sur le plan de la culture, surtout dans ses
formes idéologiques et sociales.
L'essentiel à saisir est que les communistes et
la classe ouvrière
révolutionnaire doivent être à la hauteur de la
situation dans le temps
et l'espace présents et de la nécessité de changer
le monde. La classe
ouvrière et les communistes luttent dans les conditions
données pour
faire avancer la société socialiste, pour bloquer le
retour des
vestiges de
la classe capitaliste et pour organiser la classe ouvrière dans
les
pays impérialistes pour la révolution
prolétarienne, que cette
révolution soit en état de flux ou de reflux. Il n'y a
pas de meilleur
temps ou de pire temps pour les communistes et la classe
ouvrière ; il
n'y a que le temps et l'espace présents et la
nécessité de changement.
Parfois
les communistes oublient les longues années difficiles qu'ont
vécues
les bolcheviques durant la réaction Stolypine, après la
défaite brutale
du soulèvement de 1905, que Lénine a appelé
« la répétition générale en
vue de la Révolution d'Octobre ». La situation devint
encore pire pour
les bolcheviques lorsque les partis communistes,
surtout en Europe au sein de la IIe Internationale,
désertèrent la
révolution et trahirent la classe ouvrière en appuyant
leur classe
capitaliste et ses préparatifs de guerre avant et durant la
Première
Guerre mondiale. Lénine et les bolcheviques se sont sans doute
sentis
isolés, seuls défenseurs du communisme et du
prolétariat international.
Mais ils
persistèrent et c'est ce qui est important. Ils
dirigèrent la classe
ouvrière et la paysannerie jusqu'à la victoire de la
Révolution
d'Octobre et « les dix jours qui ébranlèrent le
monde ». À l'époque de
l'impérialisme, quel que soit le niveau de développement
des forces
productives la classe ouvrière et son parti communiste sont
placés
devant le
défi de formuler leur stratégie et tactique pour ouvrir
la voie au
progrès de la société en s'assurant que la classe
ouvrière se constitue
en la nation et investisse le peuple du pouvoir souverain. C'est ce qui
est requis, tout comme Marx le faisait remarquer au XIXe siècle,
comme
Lénine le fit en pratique dans son temps et espace et comme
d'autres le
font dans leurs conditions données. En élevant la classe
ouvrière vers
le pouvoir politique pour commencer son héroïque projet
d'édification
nationale, pour le socialisme et le passage au communisme, les
succès
historiques seront transformés en victoire historique. En tant
que
contingent du prolétariat international, la classe
ouvrière de chaque
pays,
grand ou petit, qu'il soit en train de passer de la petite production
à
la grande production industrielle ou qu'il soit un système
capitaliste
monopoliste développé, se voit assigner par l'histoire la
tâche de
faire une contribution réelle à la lutte internationale
pour
l'émancipation de la classe ouvrière et la
préservation de la paix
mondiale et à la marche
vers l'abolition des classes et de la société de classes
une fois pour
toutes. Telle est la contribution faite par la Grande Révolution
socialiste d'Octobre dirigée par Lénine et le
léninisme. À l'occasion
de l'anniversaire de cette révolution, défendons le
communisme moderne
et redoublons d'effort pour préparer les conditions en vue des
tempêtes
révolutionnaires à venir et pour mener à bien nos
propres plans pour
transformer les succès historiques en victoire historique !
La nécessité de l'analyse des conditions
contemporaines
- K.C. Adams -
Depuis que Karl Marx a présenté son
analyse économique au monde, le
mouvement prolétarien a acquis une maturité et une
expérience énormes
et a étendu sa portée partout dans le monde. Beaucoup de
personnes bien
intentionnées citent l'analyse du capital de Karl Marx en
utilisant les
mêmes termes et classifications que dans ses oeuvres.
Continuer de reprendre sa thèse sans tenir compte des
changements
intervenus dans les conditions objectives et subjectives ne rend pas
justice à Karl Marx.
Dans les années 1850, quand Marx a
écrit son analyse des
développements économiques prodigieux qui se produisaient
dans le
monde, la classe ouvrière était embryonnaire et
grandissait de pair
avec le renversement de la petite production et de l'autocratie
féodale. Encore naissant, le mouvement ouvrier, formé de
prolétaires de
première
et de deuxième génération encore peu instruits
pour la plupart,
durement exploités, et sans voix ou contrôle de leur vie,
a montré au
monde que la classe ouvrière était la classe de l'avenir.
Le
développement rapide des conditions objectives et subjectives
transformait les travailleurs en êtres conscients modernes
capables
de changer les rapports de
production socialisés modernes en accord avec les forces
productives
socialisées qui les avaient engendrés et capables de
diriger l'humanité
dans une lutte historique pour l'élimination des
privilèges de classe
et de l'inhumanité de l'exploitation de l'être humain par
l'être humain.
Alors que la petite production s'effondrait sous les
assauts de la
grande production industrielle socialisée partout dans le monde,
le
plus grand produit des nouvelles forces productives, la classe
ouvrière, a engagé le monde sur la voie du socialisme, de
l'internationalisme, de l'émancipation, de la démocratie,
de la
définition moderne des droits
ainsi que d'un projet d'édification nationale qui lui
était propre.
En 1871, la classe
ouvrière s'est soulevée, a dressé ses barricades
et s'est emparée de Paris, mais n'est pas parvenue à
consolider son
pouvoir pour les raisons que Marx a analysées et
expliquées dans son
oeuve La guerre civile en France . Cette expérience a
enseigné
à la classe ouvrière que pour réussir dans son
propre projet
d'édification nationale, il faut remplacer l'État
bourgeois en place,
notamment et surtout les pouvoirs de police, par des institutions et un
État qui lui sont propres.
L'échec de la Commune de Paris a
été rectifié en pratique un peu
plus de quatre décennies plus tard, quand Lénine a
dirigé le
prolétariat russe et ses alliés à la victoire dans
la Grande Révolution
socialiste d'octobre 1917, détruit l'État
tsariste/bourgeois en place
et l'a remplacé par un État socialiste de la classe
ouvrière en
alliance avec
la paysannerie , qui était encore nombreuse dans les vastes
campagnes.
La victoire socialiste en Russie a mis fin rapidement
à la Première
Guerre mondiale impérialiste. Sous la direction du Parti
communiste de
Lénine, la révolution s'est étendue et a permis la
création de l'Union
soviétique. Le projet d'édification nationale de la
classe ouvrière en
alliance étroite avec la paysannerie est devenu un symbole
d'espoir
pour l'humanité opprimée toute entière et a
inspiré un nombre croissant
de travailleurs et de leurs alliés à fonder leurs propres
partis
communistes pour diriger leurs mouvements pour l'émancipation de
la
classe et la libération de l'oppression coloniale.
Dans le monde entier, la classe ouvrière
connaissait une immense
transformation quantitative et qualitative à mesure que la
grande
production industrielle socialisée balayait la petite production
région
après région. Les besoins croissants de science et de
technologie de la
production industrielle de masse se traduisaient par un besoin de
travailleurs instruits. L'Union soviétique a dirigé le
développement
rapide de l'enseignement public, de la santé et du journalisme
pour
servir le peuple et ses mouvements pour le changement. La classe
ouvrière a fondé des partis communistes dans tous les
pays et a
entraîné les travailleurs dans l'action avec analyse
pour défendre
leurs droits et
atteindre leurs objectifs immédiats et à long terme.
Qualitativement, la classe ouvrière s'est
transformée rapidement
d'une masse sans instruction et opprimée en collectifs de
personnes et
de militants instruits et optimistes capables d'analyser les conditions
concrètes et d'élaborer leur propre programme
indépendant et leur
propre théorie. La classe ouvrière moderne, qui existe
partout dans le
monde, qui est non seulement la classe numériquement la plus
nombreuse
mais qui possède une nouvelle qualité et une nouvelle
capacité de
penser et d'analyser et de tirer les enseignements de sa vaste
expérience
politique et d'édification nationale, est bien différente
de la classe
ouvrière et des conditions concrètes que Marx a
analysées dans ses
célèbres oeuvres économiques.
Marx a indiqué que l'analyse de
l'évolution économique des débuts
de la destruction de la petite production ne pouvait s'expliquer que du
point de vue des propriétaires des moyens de production, des
descendants et des héritiers de la bourgeoisie marchande et de
son
intelligentsia qui avaient combattu la petite production et
l'autocratie féodale.
Pour servir la classe ouvrière et le mouvement communiste, Marx
s'est
fixé la tâche de disséquer la forme cellulaire de
l'économie
capitaliste, la marchandise, en tous ses éléments et de
retracer son
parcours tortueux de sa production en tant que valeur d'usage à
sa
transformation en valeur d'échange et de son retour à la
valeur
d'usage, tout en
observant le processus sous l'angle d'un propriétaire des moyens
de
production.
Marx a expliqué comment l'économie
contraint les propriétaires
bourgeois des moyens de production à des actions
spontanées qui
échappent à leur contrôle et forment leur but
d'exploiter la classe
ouvrière pour le profit privé sans tenir compte de
l'humanité et de
l'environnement. Il a montré comment les propriétaires
des secteurs
concurrents de
l'économie capitaliste s'engagent dans des actions qui leur sont
dictées par l'économie, les obligeant à parcourir
le monde entier à la
recherche d'opportunités d'investissement, de marchés et
de
travailleurs et de ressources à exploiter, tout en se livrant
à une
exploitation débridée des travailleurs dans leurs propres
pays et à des
violences indicibles
contre les peuples colonisés et au pillage de leur richesse, de
leurs
terres et de leurs ressources.
Marx a montré que l'anarchie de la production
sans contrôle
conscient se traduit par des crises économiques
récurrentes et que cela
pousse les propriétaires des secteurs concurrents de
l'économie à des
affrontements de plus en plus violents entre eux et avec la classe
ouvrière. Marx et Engels ont montré dès 1848
avec la publication du Manifeste du parti communiste, que la
classe ouvrière, le
plus important produit du passage à la grande production
industrielle
socialisée, était destinée à
résoudre les contradictions de la période
et à engager l'humanité sur la voie de
l'élimination consciente et
planifiée des classes et de la société de classes.
La classe ouvrière en s'organisant et en
renforçant sa qualité de
classe socialement responsable pour soi et pour toute l'humanité
avançait inévitablement vers une confrontation ultime
avec les
propriétaires des moyens de production pour le contrôle et
la direction
de l'économie centrée sur la nécessité de
mettre les rapports de
production en
accord avec la grande production industrielle socialisée.
Marx nous a laissé un héritage de
matériel qui non seulement nous
enseigne comment nous devrions considérer les conditions
concrètes de
son époque, le XIXe siècle, mais est également un
guide pour analyser
les conditions concrètes d'aujourd'hui de la même
manière que lui pour
montrer la voie vers l'avant. Il ne suffit pas de simplement
répéter les théories économiques de Marx.
Plus est attendu de la classe
ouvrière que la capacité de citer la théorie
déjà existante.
L'analyse de Marx a délivré l'esprit des
dirigeants de la classe
ouvrière et de l'intelligentsia de l'époque du lourd
fardeau du doute
et de l'incertitude. Il a précisé pour tous que la classe
ouvrière
était le producteur de tous les biens et services et qu'à
ce titre elle
produit le profit tant recherché par la bourgeoisie
propriétaire des
moyens de
production.
Pour mettre fin à quatre millénaires de
privilèges de classe et
d'exploitation de l'être humain pas l'être humain,
l'histoire appelle
la classe ouvrière à prendre le contrôle des moyens
de production et
surtout de la nouvelle valeur qu'elle produit et de mettre la
totalité
de cette valeur au service des intérêts du peuple pour
faire progresser
la société
dans son projet d'édification nationale, en accord avec les
définitions
modernes et son propre ordre du jour d'émancipation et
d'élimination
des privilèges de classe et des classes sociales.
Avec l'exploit historique que fut la
victoire de la Grande
Révolution socialiste d'Octobre et avec la propagation du
communisme,
de l'éducation de masse et de la production industrielle
socialisée
dans le monde entier, la classe ouvrière internationale est
devenue une
classe en soi et pour soi, avec sa propre pensée, sa politique
et la
capacité
d'analyser de façon indépendante. Il faut que l'analyse
économique
originale de Marx joue un rôle encore plus important dans la vie
de la
classe ouvrière en la développant sous l'angle de
l'antithèse dans
le cadre du rapport social, c'est-à-dire sous l'angle de la
classe
ouvrière.
Le rapport social entre la classe ouvrière et
les détenteurs de la
richesse sociale, le capital, a déjà été
rompu et doit se résoudre à
nouveau par une synthèse— une nouvelle classe ouvrière
libérée de ce
rapport social. La forme capitaliste transitoire entre la petite
production des autocrates féodaux et la grande production
industrielle
socialisée du
prolétariat moderne peut et doit être expliquée
dans la perspective de
l'antithèse du rapport social, dans la perspective de la classe
ouvrière.
Les travailleurs de l'ancienne Union soviétique
et de tous les pays
où ils ont pris le contrôle des moyens de production dans
le cadre d'un
projet d'édification nationale ou n'importe où ailleurs
dans le monde
d'aujourd'hui de grande production industrielle socialisée ne
pouvaient
alors et ne peuvent pas actuellement se considérer comme les
producteurs d'une « valeur en sus du coût de production —
comme la
source du profit, des intérêts et de la
rente ». Ce point de vue est
celui de la thèse, les détenteurs bourgeois de la
richesse sociale dans
le cadre du rapport social qu'est le capital.
La classe ouvrière a pris l'analyse
économique de Marx et l'a
développée, comme cela doit se faire avec toute science.
Aujourd'hui,
l'analyse économique doit partir des conditions concrètes
actuelles et
de leurs développements, tout comme Marx a analysé les
conditions
concrètes de son époque. Les conditions objectives pour
achever la
transition vers la grande production industrielle socialisée
avec des
rapports de production socialisés sont évidentes dans la
croissance
massive des forces productives socialisées dans le monde entier,
le
commerce international, le nombre dominant des effectifs de la classe
ouvrière dans le monde et l'expérience acquise par la
lutte de classe,
la théorie
et l'idéologie de la pensée marxiste-léniniste
contemporaine.
La théorie est en retard sur la pratique et les
conditions
concrètes. Il ne pourrait en être autrement, puisque la
théorie et les
idées viennent de la pratique et du bilan de
l'expérience, non pas
d'idées antérieures et ne tombent pas du ciel. La classe
ouvrière a besoin
de sa propre direction et de sa politique indépendante et de
mettre en
pratique sa
capacité à analyser, à théoriser et
à idéologiser. Le bilan de
l'expérience du projet d'édification nationale en l'Union
soviétique et
de l'économie sous le contrôle des producteurs
réels, de la prise de
contrôle arrachée à la classe ouvrière
soviétique par une nouvelle
bourgeoisie sortie de ses rangs, du repli actuel de la
révolution et de
l'analyse des
conditions économiques contemporaines dans le monde, qui sont
entièrement mûres pour la rupture finale avec la petite
production de
l'époque féodale, exige des définitions modernes
et des termes et des
classifications économiques qui partent de la perspective des
producteurs réels de la valeur, la classe ouvrière. La
classe ouvrière,
l'antithèse du
rapport social, le capital, a deux cents ans d'expérience de
lutte de
classe et la richesse de la théorie et sa propre
idéologie. La classe
ouvrière est prête pour la lutte historique qui va
résoudre une fois
pour toutes la dialectique oppressive et pour devenir une
synthèse
dynamique, la nouvelle classe ouvrière en marche dans une
direction
définie en
accord avec les conditions objectives et subjectives.
Les termes et les classifications de Marx,
formulées dans son oeuvre révolutionnaire Le Capital,
nous ont bien servis et continuent à nous éclairer.
Aujourd'hui, la
classe ouvrière a la responsabilité de retourner les
termes et les
classifications dans l'autre sens et de mettre les producteurs
réels,
la classe ouvrière, au centre de l'analyse
économique. Placer la classe ouvrière au centre exprime
en théorie ce
qui a déjà eu lieu dans la pratique dans l'ancienne Union
soviétique et
ce qui est appelé à se reproduire dans le monde entier
d'une manière
encore plus consciente--la résolution du rapport social
oppresseur, le
capital, et son élimination des projets d'édification
nationale de la
classe ouvrière dans le monde entier.
La source de profit est effectivement le temps de
travail de la classe ouvrière appliqué aux moyens de
production :
- les travailleurs produisent la valeur ajoutée
qui est saisie
comme profit par ceux qui possèdent et contrôlent les
moyens de
production ;
- les travailleurs reproduisent leur propre valeur, la
valeur
reproduite, qu'ils revendiquent individuellement et socialement en
paiement pour une durée de vie de leur capacité de
travail et pour leur
reproduction et leur disponibilité au travail ; et
- les travailleurs transfèrent et conservent
dans le produit social
la valeur transférée des machines et des matériaux
qu'ils utilisent au
cours du processus de production.
Par leur temps de travail, les travailleurs
transfèrent dans la
production la valeur consommée déjà existante dans
la valeur fixe et
circulante des machines et des matériaux, que Marx a
classifiée comme «
capital constant fixe et circulant », qui, en termes
modernes, est
classifiée comme valeur transférée fixe et
circulante.
Dans la vision du monde moderne, le facteur humain, la
classe
ouvrière, est au centre de la production et tout provient de son
temps
de travail appliqué aux moyens de production et est
expliqué de ce
point de vue.
Les travailleurs sont les producteurs de ce que Marx a
classifié
comme « plus-value » qui, en termes modernes, est
classifiée comme
valeur ajoutée.
Les travailleurs sont les reproducteurs de ce que Marx
a classifié
comme « capital variable » qui, en termes modernes,
est classifié comme
valeur reproduite.
De sa perspective, la classe ouvrière instruite
moderne, qui a sa
propre pensée, son analyse, sa théorie, son
idéologie et son programme
politique indépendant, n'est un « coût de
production » pour personne, y
compris elle-même, pour ceux qui possèdent et
contrôlent les moyens de
production ou pour l'économie. Par leur temps de
travail, les travailleurs produisent une nouvelle valeur
composée de
valeur ajoutée et de la valeur reproduite. Ces deux formes de la
nouvelle valeur sont en contradiction constante jusqu'à ce que
le
rapport social, le capital, soit résolu par la
révolution.
Libérées de
la domination du rapport social oppresseur, l'économie et toute
la
valeur que les
travailleurs produisent, reproduisent et transfèrent, la
nouvelle
valeur et l'ancienne, sont sous le contrôle des producteurs
réels et de
leurs nouvelles institutions étatiques pour servir
l'intérêt du peuple,
les intérêts généraux de la
société et garantir le bien-être et les
droits de tous.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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