Numéro 127 - 5 octobre 2016
Décès de l'ancien
président israélien Shimon Peres
Un criminel de guerre
présenté
comme un pacifiste
- Tony Seed -
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Décès
de
l'ancien
président israélien Shimon Peres
• Un criminel de guerre présenté
comme un pacifiste - Tony Seed
Non à la
participation du Canada au changement de régime dirigé
par les États-Unis contre la Syrie!
• Non à l'usage de la force, de la
provocation et du terrorisme d'État
• Condamnons les frappes criminelles des
États-Unis en Syrie - Voice of Revolution
• Ne touchez pas à la Syrie!
États-Unis, hors du Moyen-Orient! - United National
Anti-War Coalition (États-Unis)
• Les «Casques blancs» : un groupe
suspect proposé pour le
Prix Nobel de la paix
Appuyons tous le droit
d'être des nations autochtones
• La réconciliation doit être plus
que symbolique - Union des chefs indiens de la
Colombie-Britannique
• Les 15 accusés Onondaga face à
des machinations dans leur lutte pour
obtenir réparation de l'État de New York
• Les Sioux Standing Rock au Dakota du Nord
défendent fermement les droits émanant de traités
Résistance
militante à la criminalisation de la lutte du peuple pour
ses droits aux États-Unis
• Salut à la résistance contre la
tuerie policière et l'impunité à Charlotte -
Voice
of
Revolution
Décès de l'ancien
président israélien Shimon Peres
Un criminel de guerre présenté comme un
pacifiste
- Tony Seed -
Il est répugnant de voir que d'une
manière apparemment coordonnée tous les chefs de l'OTAN
présentent le criminel de guerre chevronné Shimon Peres
comme un pacifiste. Le président des États-Unis, Barack
Obama, va jusqu'à déclarer qu'il y a peu de gens comme
lui « avec qui nous avons partagé ce monde qui ont
changé le cours de
l'histoire humaine, non seulement grâce à leur rôle
dans les événements humains, mais parce qu'ils
élargissent notre imagination morale et nous obligent à
attendre plus de nous-mêmes ». Il est révoltant
de voir tous les grands partis au Canada s'associer à ces
louanges. Quelle est l'essence de leur deuil ? Les
déclarations du premier
ministre Justin Trudeau sont un exemple de l'ignorance de l'histoire et
de la mentalité raciste exhibées en cette occasion.
« Shimon Peres était par-dessus tout un homme de paix et
un homme dévoué au bien-être du peuple
juif », a-t-il dit. Il est allé en Israël
assister aux funérailles d'État. Le ministre des Affaires
étrangères, Stéphane Dion, la
chef par intérim du parti conservateur et de l'opposition
officielle, Rona Ambrose, et le gouverneur général, David
Johnston, ont tous fait des déclarations et les médias
monopolisés se sont tous lancés dans une hagiographie
uniforme qui regorge de falsifications de l'histoire.
Protestation de
Chadia Bitar en 2003 contre la visite de Shimon Peres à Dearborn
au Michigan pour y recevoir le Prix Faiseur de paix John P. Wallach.
Les deux jeunes fils de Chadia Bitar sont parmi les 106 civils qui ont
été tués par les bombes israéliennes
à Cana au Liban en avril 1996. Peres était premier
ministre d'Israël au moment du bombardement.
|
Ce n'est pas que les libéraux de Trudeau et les
autres gouvernements de l'OTAN et les médias qui font fi des
crimes de guerre de Shimon Peres ne connaissent pas ses crimes de
guerre. Ils savent, mais leur mentalité raciste et leur
poursuite d'édification d'empire les empêchent de penser
aux victimes, comme, par exemple, celles du massacre
de Cana, les106 victimes civiles, principalement des femmes et des
enfants, qui s'étaient réfugiées dans un camp des
Nations unies, et de porter des accusations des crimes de guerre. Les
criminels de guerre et ceux qui participent à des crimes contre
l'humanité et contre la paix ne s'inculpent pas eux-mêmes
et ne pleurent pas les victimes.
En Occident, Peres parlait de paix et d'un «
nouveau Moyen-Orient ». Il a été
récompensé par un Prix Nobel de la paix en 1994
après les tractations de couloir qui sont devenues tristement
célèbres sous le nom des « Accords
d'Oslo » (la non-solution biétatique), mais,
en 1996, il a ordonné le massacre de civils à
Cana et dans tous les camps de réfugiés et villages du
Liban dans le cadre de l'opération Raisins de la colère
(le nom donné à l'attaque israélienne).
Ce que les Israéliens ont fait à Cana sur
les ordres de Peres, et que l'ONU a confirmé, et comment ils ont
ensuite menti et essayé de tromper le monde entier, est un
exemple particulièrement odieux des massacres des dizaines de
milliers de civils perpétrés par les Israéliens
depuis la première guerre israélo-arabe en 1948, de
l'engagement de leur patron américain à semer la mort et
la destruction, et du modus operandi que nous voyons se produire
aujourd'hui à Alep, contre la Syrie et le peuple syrien.
Des civils libanais ont été
intentionnellement ciblés et des bombes américaines ont
été larguées avec une précision absolue sur
des innocents. Selon le site Internet officiel des Forces
aériennes israéliennes (en hébreu, pas en
anglais), l'opération comprenait « le bombardement massif
des villages chiites du Sud-Liban afin de provoquer un exode
de civils vers le Nord, en direction de Beyrouth, appliquant ainsi des
pressions sur la Syrie et sur le Liban afin qu'ils freinent le
Hezbollah ». Rien n'a été laissé qui
tienne, pas une seule brique, et encore moins le drapeau de l'ONU qui
était censé protéger les malheureux habitants du
camp. Des responsables et des employés de l'ONU ont
aussi été tués au cours de ce bombardement, mais
l'ONU n'a pas émis la moindre protestation parce que les
États-Unis ont utilisé leur veto pour bloquer toute
condamnation officielle de cet acte de barbarie par les Nations unies.
Mais le massacre de Cana n'a pas été un
crime exceptionnel perpétré sous la responsabilité
de Peres, et le Hezbollah ne peut servir de justification. Peres a
été ministre de la Défense dans le premier
gouvernement de Rabin en 1974. Sous Peres, Israël a
changé sa justification pour tuer sans pitié les
non combattants palestiniens et libanais
dans des attaques aériennes : s'il s'agissait auparavant de
« représailles », c'était maintenant de
la « prévention », et c'est ainsi qu'on a
formulé les théories des frappes de «
représailles » et des frappes «
préventives » contre des cibles civiles
palestiniennes et libanaises.[1]
Sous Peres, l'armée de l'air a commencé à
bombarder sans pitié tous les jours des dizaines de villages au
Sud-Liban - ainsi que des villes et des ports syriens (Latakiya,
Tartous et Baniysa) - avant d'occuper la région et de l'annexer
en 1978 avec 30 000 soldats, déplaçant
plus de 250 000 personnes, au nom de
l'expansion du « Grand Israël ».[2]
De
gauche à droite: le chef sud-africain de la propagande Eschel
Rhoodie, le premier ministre d'Israël Yitzhak Rabin, le
chef sud-africain du renseignement Hendrik van den
Bergh et le ministre israélien de la Défense Shimon Peres
à la résidence du premier ministre à
Jérusalem le 11 avril 1975
|
Les libéraux ont créé une image
fantasmée d'Israël qui ne ressemble en rien à la
réalité, même à la réalité de
leur « peuple juif » inventé. La plus grande
expansion des colonies illégales en Palestine occupée
s'est faite sous les « libéraux » Peres et
Rabin, pas sous Netanyahou. Après la guerre de 1967, Peres
a défendu la
colonisation de la Cisjordanie et de Gaza et dans les
années 1970 alors qu'il était ministre de la
Défense pour établir les premières colonies de
peuplement dans le nord de la Cisjordanie. Son slogan
était : « Des colonies de peuplement
partout » dans le but de « judaïser »
la Galilée. Après avoir joué un rôle
clé dans les
premiers jours de ces colonies de peuplement, Peres est intervenu dans
les années suivantes pour saper toutes les mesures, même
les plus modestes, qui visaient à limiter les colonies
illégales - toujours, bien sûr, au nom de la protection
« des négociations de paix ».
Les mentalités racistes et la poursuite
d'édification d'empire de ces libéraux les
empêchent de pleurer les victimes de massacres et de condamner
les crimes contre la paix et l'humanité. Peres était un
sioniste libéral autoproclamé, un dirigeant du parti
travailliste, qui commandait la Haganah. Cette organisation a
été la principale responsable de
plus de 40 massacres (documentés) et du nettoyage ethnique
de villages palestiniens en 1947-49, au cours de la Nakba. Peres a
toujours insisté pour dire que les forces sionistes « ont
défendu la pureté des armes » lors de la
création de l'État d'Israël. [3] Il a aussi déclaré
qu'avant la
création d'Israël, « il n'y avait rien ».[4]
Les libéraux font l'éloge de Peres parce
qu'il s'est opposé à l'armement nucléaire de
l'Iran, une autre invention de l'esprit, et parce qu'il a
défendu la position des États-Unis, mais ils «
oublient » que ce même pacifiste, directeur
général du ministère israélien de la
Défense, puis vice-ministre de la Défense de 1953
à 1965, a
été « un architecte du programme d'armement
nucléaire d'Israël » à Dimona, qui
jusqu'à ce jour « échappe à l'examen de
l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA) ».[5] Par
ailleurs, cette colombe a aussi été un architecte de
l'alliance nucléaire avec l'Afrique du sud raciste et
fasciste. Le 31 mars 1975, comme le montrent les
procès-verbaux, Peres s'est entretenu avec le ministre de la
Défense sud-africain, PW Botha, et « a offert de vendre
des ogives nucléaires au régime de
l'apartheid ». Le Guardian de Londres a
souligné que « quelques semaines avant que Peres fasse son
offre, les ministres
de la Défense des deux pays ont signé une entente
secrète qui définissait les termes de leur alliance
militaire appelée Secment. Cette entente était tellement
secrète que son texte comprenait le démenti de son
existence : ' il est expressément convenu que l'existence
même de cet accord... doit être tenue secrète et ne
doit pas être divulguée par
l'autre partie'. » L'accord stipulait également
qu'aucune des parties ne pourrait y renoncer unilatéralement.
En 1986, Peres a autorisé l'enlèvement à Rome
par le Mossad de Mordechaï Vanunu, le dénonciateur de
l'existence du programme nucléaire israélien.[6]
Ce promoteur d'un « nouveau
Moyen-Orient » a comploté avec les puissances
coloniales britannique et française lors de l'Invasion
tripartite de l'Égypte en 1956, qui a provoqué la
crise de Suez. Pour donner un prétexte à l'«
intervention » anglo-française pour s'emparer du
Canal de Suez, Israël a envahi le Sinaï. C'est la
division impérialiste des peuples arabes pour protéger
cette voie maritime stratégique vers l'Asie qui est la raison
d'être du soutien impérialiste au projet sioniste.
Les actes et la tendance idéologique
représentés par les dirigeants du sionisme travailliste
ont pavé la voie au Likoud, Sharon et Netanyahou de la tendance
terroriste du sionisme révisionniste et à l'Irgoun
« radicale » de Jabotinsky : l'alliance
libérale-fasciste. Aujourd'hui, ils sont impossibles à
distinguer. Après que Peres ait perdu
devant Netanyahou lors des élections de 1996 (Peres, en
fait, n'a jamais gagné une seule élection), il est devenu
le gant de velours de la main de fer et lors de la deuxième
Intifada il a donné un vernis de respectabilité
internationale aux gouvernements de droite de Sharon qui ont
écrasé les dirigeants palestiniens et construit le mur
d'acier
et de béton qui serpente la Cisjordanie. En 2005, cet
opportuniste a déserté le Parti travailliste et rejoint
le nouveau parti de centre-droit Kadima de Sharon. De 2007
à 2014, il a été le neuvième
président d'Israël. Comme ambassadeur mondial
d'Israël, Peres a systématiquement appuyé le
châtiment collectif illégal et la brutalité
militaire, et a affirmé la supériorité naturelle
de
l'État sioniste égocentrique dans la langue d'un
revanchard médiéval :
- Par exemple, en janvier 2009, malgré les
appels « des organisations israéliennes des droits de
l'homme... pour que l' 'Opération Plomb durci' soit
stoppée », Peres a qualifié « la
solidarité nationale derrière l'opération
militaire » d'« heure de gloire
d'Israël ». Selon Peres, l'objectif de l'assaut «
était de porter un
coup violent à la population de Gaza afin qu'elle perde son
goût de tirer sur Israël ».
- Lors de l'« Opération Pilier de
défense » en novembre 2012, Peres « s'est
chargé d'aider l'effort de relations publiques israélien
et a transmis aux dirigeants du monde la narration
israélienne », écrit Ynetnews. À la
veille de l'offensive d'Israël, « Peres a averti le Hamas
que s'il veut une vie normale pour la population de
Gaza, il doit alors cesser les tirs de roquettes sur
Israël ».
- En 2014, lors d'un bombardement sans
précédent de la bande de Gaza, Peres est allé une
fois de plus camoufler les crimes de guerre. Après que les
forces israéliennes aient tué quatre petits enfants qui
jouaient sur une plage, Peres savait qui blâmer : les
Palestiniens. « Nous avions averti que cet endroit allait
être bombardé, a-t-il
dit. Et malheureusement, ils n'ont pas éloigné les
enfants. »
- Quelques années auparavant, Peres avait
déclaré que les Palestiniens «
s'autovictimisent ». Il a dit : « Ils se
victimisent. Ils sont victimes inutilement de leurs propres
erreurs. » Cette condescendance cruelle caractérisait
cet homme pour qui « la paix » a toujours
signifié la pacification coloniale ou le
génocide.[7]
Une « amitié » sans principe
Shimon Peres est salué par les libéraux
et les conservateurs comme « un ami du Canada ». Les
Canadiens ne peuvent qu'avoir un mépris pour des «
amis » comme celui-là. Cette interprétation de
l'amitié doit être remise en question. L'amitié
véritable dans les rapports internationaux doit être
basée sur les principes. L'absence de
principes modernes et d'une primauté du droit dans les rapports
internationaux sert l'agression injustifiée, les guerres
préventives et l'édification d'empire. Quels exemples
donne-t-on de cette amitié ? Selon le Globe and Mail
, « monsieur Peres a réussi à négocier
l'achat d'un surplus de canons du Canada en 1951 (malgré
l'existence d'un embargo sur la vente d'armes à Israël ou
à ses ennemis parmi les pays arabes) et a même
trouvé un Canadien juif sympathique, Sam Bronfman, pour les
payer ».[8]
Le contexte historique de cette «
amitié » est oublié et considéré
comme sans importance, car on ne cherche qu'une validation
anticonsciente de la loi du plus fort. Durant cette période, la
Force aérienne d'Israël a poursuivi un bombardement sans
répit des camps de réfugiés sans défense en
Jordanie, au Liban et en Syrie, au nombre des
pires crimes de guerre commis par Israël. Ces attaques sont
caractérisées par le fait qu'elles font peu de victimes
parmi les combattants palestiniens pour la liberté, mais
infligent des pertes massives à la population non combattante.[9] Et où a mené cette
« amitié » basée sur la loi du plus
fort ?
Le 22 septembre 1956, en plein coeur de la crise du Canal de
Suez, le premier ministre canadien, Louis Saint-Laurent, a
annoncé la vente à Israël de 24 avions de
combat canadiens de type Sabre pour le compte des États-Unis,
à peine cinq semaines avant l'invasion tripartite de
l'Égypte le 29 octobre. Ces gestes d'«
amitié » ont mené à la création
du mythe du Canada en tant que force de « maintien de la
paix » sous Pearson, lequel mythe les libéraux de
Justin Trudeau s'efforcent désespérément de
ranimer. C'est à cela que servent leurs éloges de Shimon
Peres.[10] Cette
histoire en tant que telle sert à
justifier l'agression aujourd'hui car les raisons de l'époque
ont été discréditées. Cette «
amitié » sert à couvrir la participation
directe et l'aide du Canada à l'agression, l'intervention et la
subversion impérialistes et sa participation à la guerre
impérialiste.
Le 29 juillet 2006, durant la
quatrième guerre d'agression sioniste contre le Liban et dix ans
après ce premier horrible massacre, des obus à guidage de
précision de 230 kg, de fabrication américaine, ont
recommencé à pleuvoir sur Cana, largués par des
avions américains pilotés par des soldats
israéliens avec une précision
absolue. Cinquante-quatre villageois ont été tués
d'une seule frappe. Parmi les victimes du deuxième massacre se
trouvait un casque bleu canadien, le major Paeta Hess-von Kruedener, un
des quatre observateurs militaires non armés de l'ONU qui ont
péri dans le bunker d'un immeuble de l'ONU.[11]
Deux semaines auparavant, le 16 juillet, plusieurs Canadiens
d'origine libanaise avaient été tués lors d'un
bombardement aveugle.
Mais le premier ministre du Canada Stephen Harper et
d'autres ont salué devant les caméras le « sens de
la mesure » de la « réponse défensive
proportionnelle » d'Israël. Cette réaction du
premier ministre canadien était par contre tout à fait
logique, quand on sait que l'avion et les obus provenaient des
États-Unis et que les pilotes
avaient été formés au Canada. En mai et
juin 2005, des pilotes israéliens ont été
formés à bord d'avions F-16 dans le cadre d'un exercice
militaire américain Maple Flag 2005, tenu à Cold
Lake en Alberta sous les auspices du ministre libéral canadien
de la Défense, Bill Graham, pour la première fois
en 38 rencontres de
l'exercice Maple Flag. Le Canada a d'ailleurs demandé à
la Force aérienne d'Israël de rester deux semaines de plus
à Cold Lake. (Le Qatar et les Émirats arabes unis avaient
envoyé des « observateurs ».) La
première cible des F-16 fut l'école
élémentaire Al-Arqam à Gaza en octobre, à
peine cinq mois plus tard. Les porte-parole de l'armée
israélienne ont répété sans cesse que des
combattants de la résistance à l'occupation et à
l'agression israéliennes se trouvaient dans le sud du Liban,
combattants que Washington, Ottawa et la « presse »
à leur solde ont étiquetés comme «
terroristes », ce qui était ni plus ni moins qu'une
carte blanche pour bombarder des populations
entières sans la moindre discussion.[12]
Un porte-parole de l'armée israélienne a dit au
journaliste canadien Jon Elmer que le massacre de l'école de
Gaza était justifié parce qu'on « y formait la
prochaine génération de combattants du Hamas ».
Cela ne fait pas honneur au gouvernement du Canada de
présenter un homme comme Shimon Peres comme un exemple à
suivre et un homme d'État modèle. Les peuples du monde
ont une énorme dette envers les peuples de Palestine et du
Levant pour leur courage et détermination à
résister à l'empire le plus destructeur que le monde ait
connu. Des peuples anciens résistent à l'annexion et
défendent leur souveraineté contre des assassins
américains et sionistes. Les peuples sont guidés par le
principe de la souveraineté et du droit de décider de
leurs affaires, sans le diktat et l'occupation militaires de l'empire
américain.
Les libéraux de Justin Trudeau pleurent la mort
de ce gant de velours que fut Shimon Peres en disant qu'« il
était avant tout un homme de paix » parce qu'eux
aussi ont revêtu l'uniforme du « maintien de la
paix » pour camoufler et justifier l'expansion sans
précédent de la présence militaire canadienne au
Moyen-Orient. Justin
Trudeau sert de gant de velours pour cacher le poing de fer du
néolibéralisme et de la guerre des impérialistes
américains sous le commandement de la présidente de
guerre désignée Hillary Clinton.
Honte aux partis politiques qui sont dans le
déni complet devant les tueries racistes dont les Palestiniens
font l'objet, le refus brutal du droit de retour, le ciblage et le
piégeage des musulmans, les attaques contre les travailleurs
immigrants, les politiques de payer les riches, les préparatifs
de guerre massifs et l'histoire elle-même.
Notes
1. « Le 2
décembre 1975, trente avions de combat israéliens
ont bombardé et mitraillé des camps de
réfugiés palestiniens et des villages avoisinants au
Liban, tuant 92 personnes [...] Des porte-paroles du gouvernement
israélien ont dit que l'opération était à
des fins préventives, pas punitives. » ( New York
Times, 3 décembre 1975, cité dans
l'Encyclopedia of Palestine, chapitre 31)
2. « Here to Stay : A
Timeline of Palestine », Dossier on Palestine, p. 55
3. « Peres Extends Holiday
Wishes to Nation as Israel Turns 65 », Haaretz, 16
avril 2013
4. Dans une entrevue à la
presse israélienne à la veille du « Jour de
l'indépendance » d'Israël, Shimon Peres a
dit : « Je me souviens comment tout cela a commencé.
L'ensemble de l'État d'Israël est un millimètre de
l'ensemble du Moyen-Orient. Une erreur statistique, terre aride et
décevante, les marais dans le nord, le
désert dans le sud, deux lacs, l'un mort et une rivière
surfaite. Aucune ressource naturelle en dehors de la malaria. Il n'y
avait rien ici. Et nous avons maintenant la meilleure agriculture au
monde. C'est un miracle : un pays construit par des
gens. » (Maariv, 14 avril 2013) Cité par
Ilan Pappe, « Quand le déni israélien de
l'existence palestinienne devient génocidaire »,
Electronic Intifada, 20 avril 2013
5. « Shimon Peres :
Israel war criminal whose victims the West Ignored », Middle
East
Monitor, 28 septembre 2016
6. Chris McGreal, «
Revealed : how Israel offered to sell South Africa nuclear
weapons », The Guardian, 24 mai 2010
7. Middle East Monitor
8. Patrick Martin, « Shimon
Peres, Israel's hidden hawk, was the fater of a nation's military
might », Globe and Mail , 28
septembre 2016 (En fait, Bronfman n'a contribué qu'un
million de dollars.)
9. Le 5 avril 1951, le
porte-parole de l'armée israélienne, le
lieutenant-colonel Moshe Pearlman, a annoncé que la Force
aérienne israélienne avait bombardé des positions
à l'intérieur de la Syrie à titre de «
représailles ». Beaucoup de vieillards, femmes et
enfants ont été blessés dans le village d'El
Harnma. Le 9
avril, les États-Unis ont réprimandé Israël
pour son bombardement aérien en territoire syrien en disant que
ce n'était « aucunement justifié ». Le
gouvernement britannique s'est joint aux États-Unis dans leurs
représentations auprès d'Israël. De plus, le
ministre des Affaires étrangères d'Israël, Moshe
Sharett, avait tout tenté pour faire échouer
un plan conçu par David Ben Gourion et Moshe Dayan pour «
acheter » un officier chrétien maronite qui devait
ensuite « inviter » l'intervention israélienne
dans les affaires du Liban et permettre ainsi à Israël
d'établir son contrôle du Liban. Le plan a
été mis en oeuvre plus tard. (The Middle East Journal
, 1951,
volume 5, no. 3, cité dans Encyclopedia of Palestine,
chapitre 31)
10. « The Suez Crisis
of 1956 : Canada the peacemaker -- a myth »,
Voice of the People, revue nationale du Front du peuple,
vol. 3 no. 4, juillet-août 1984, pages 31-34
11. « Harper a
décidé de camoufler l'affaire car c'était trop
embarrassant ; Israël ne coopérerait pas avec
l'enquête sur ce qui s'est produit. » (« Israel
IDF kills a Canadian peacekeeper, Harper Makes DND hide the
report », Nadine Lumley, 7 décembre 2014)
12. « La terreur libanaise
frappe chez nous », titre le Toronto Star dans son
édition du 17 juillet 2006. « Des Canadiens ont
été tués dans des feux croisés dans des
combats contre le Hezbollah », lisait-on dans
l'édition du 18 juillet du Globe and Mail. On
présentait l'affaire comme si des
Canadiens d'origine libanaise fuyaient une catastrophe naturelle, pas
une campagne de châtiment collectif entièrement
cautionnée par le gouvernement Harper.
Non à la participation du Canada
au changement de régime dirigé par les États-Unis
contre la Syrie!
Non à l'usage de la force, de la provocation et
du terrorisme d'État
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne l'escalade du recours à la
force, à la provocation et au terrorisme d'État de
l'impérialisme américain et de ses agents en Syrie visant
à saborder toute solution politique au conflit. Cela comprend le
décès, le 17 septembre, de plus de 82 soldats
syriens tués par des
frappes aériennes des États-Unis. Le PCC(M-L) condamne
également les attaques deux jours plus tard contre des
véhicules d'aide humanitaire des Nations unies et du Croissant
rouge syrien où 21 civils ont été tués
ainsi qu'une provocation semblable le 20 septembre
où 20 travailleurs humanitaires des organisations
internationales
médicales et humanitaires ont subi le même sort.
Le PCC(M-L) condamne aussi l'appui
du gouvernement du Canada à la politique américaine en
Syrie et l'esprit qui l'anime, qui n'a rien d'humanitaire. Alors que le
ministre des Affaires étrangères du Canada et la ministre
du Développement international ont dénoncé les
tueries du 19 et du 20 septembre perpétrées par
des
coupables non identifiés, le gouvernement n'a rien dit de la
mort des soldats syriens tués par les États-Unis. Un des
rôles du Canada en Syrie dans le contexte du « prolongement
de la mission contre l'ÉI » des libéraux est
d'identifier des cibles pour faciliter les frappes des
États-Unis et d'autres membres de la coalition. Le gouvernement
Trudeau n'a émis aucun communiqué suite aux meurtres
avoués de civils en Syrie par la coalition dirigée par
les États-Unis.
Le mépris total des impérialistes
américains pour la vie humaine se reflète aussi dans
l'imposition ininterrompue par les États-Unis, l'Union
européenne et le Canada, entre autres, de sanctions brutales
contre la Syrie et contre son peuple. Un rapport interne de l'ONU dont The
Intercept a obtenu copie soulignait, le 28 septembre,
que les sanctions sont « particulièrement dures,
'affectant
surtout les opérations d'aide
humanitaire' ». Elles ont rendu « le transfert de
fonds
vers le pays presqu'impossible » tandis que « tout
item ayant un contenu américain de 10 % et plus, y
compris les appareils médicaux, est interdit... »
Les Nations unies
affirment que les sanctions « ont contribué à des
prix de combustible deux fois plus élevés et à une
baisse de 40 % de la production de blé
depuis 2010, engendrant une hausse du prix du blé
de 300 % et du prix du riz de 650 % » et
qu'elles constituaient le « facteur principal » de
l'érosion
du système de santé en Syrie ». The Intercept
note aussi qu'en 2013 les sanctions ont été
allégées dans les régions tombées entre les
mains des rebelles, et qu'au même moment, la CIA a
commencé à expédier des armes au rythme de 1
milliard $ par année aux groupes terroristes.
Même s'ils prétendent tout faire
pour que cessent les hostilités en Syrie, les États-Unis
n'ont pas abandonné leur objectif de changement de régime
dans ce pays. D'ailleurs, ils ont de plus en plus recours aux actes de
provocation et au terrorisme d'État. Le meurtre de soldats
syriens au moyen de frappes qui ont duré plus d'une heure a
grandement aidé les combattants de l'ÉI, puisque
ce dernier a réussi à saisir une position importante de
l'armée syrienne. Les attaques contre des convois d'aide
humanitaire appuyée par le gouvernement syrien qui avait
autorisé ces convois à transiger sur son territoire ont
été manipulées par les États-Unis dans le
but de dépeindre les efforts de la Syrie pour libérer
Alep et ses habitants de groupes
terroristes comme une agression. L'ambassadrice des États-Unis
aux Nations unies, Samantha Power, a confirmé ces assertions
avec ses commentaires à l'emporte-pièce à l'effet
qu'elle tenait la Russie responsable et que, selon elle, l'objectif du
gouvernement syrien était de « conquérir
militairement jusqu'au dernier pouce carré de la
Syrie ».
Les soldats et les
aéronefs des États-Unis et d'autres pays opèrent
en Syrie en pleine violation de la souveraineté de ce pays et
sans l'autorisation de la République arabe syrienne. Ces
derniers mois, les États-Unis et les forces spéciales
britanniques ont été photographiés en Syrie bien
intégrés aux escouades de la mort antigouvernementales
qu'ils appellent communément « rebelles
modérés ». Les États-Unis ont
déclaré une zone d'exclusion aérienne au nord de
la Syrie et les aéronefs syriens doivent l'éviter au
risque
de se faire descendre. Le ministre des Affaires
étrangères de la Turquie, un membre de l'OTAN, a
annoncé le 24 septembre que des troupes turques
allaient pénétrer davantage en Syrie pour y
établir une « zone de sécurité de facto
de 5 000 kilomètres ». Les agences de
nouvelles annoncent que les États-Unis cherchent à
empêcher coûte que coûte la libération d'Alep,
et qu'ils se préparent à « inonder » les
zones contrôlées par les rebelles d'armes
antiaériennes, même
s'ils avouent qu'il existe un danger que ces armes « se
retrouvent entre mauvaises mains ».
Il devient clair que les contradictions s'exacerbent
à l'échelle internationale et posent de sérieux
dangers au peuple syrien comme aux peuples du Moyen-Orient et du monde.
Il devient de plus en plus évident que les impérialistes
américains ne
s'arrêteront devant rien pour empêcher qu'une
résolution du conflit en Syrie ne se réalise au
détriment de leurs aspirations géopolitiques de
domination. Avec en surcroît une intensification du terrorisme
d'État et d'actes de provocation des États-Unis, il
devient aussi de plus en plus clair que le peuple ne peut remettre son
sort entre les mains des
grandes puissances ni compter sur elles pour défendre la paix.
Le temps est venu pour les Canadiens de préparer les conditions
pour un gouvernement antiguerre qui sera un facteur pour la paix sur
le plan international.
Le PCC(M-L) appelle tous les Canadiens à exiger
que le gouvernement du Canada s'oppose à l'agression des
États-Unis contre la Syrie et qu'il dénonce son
ingérence dans les affaires souveraines de la Syrie, y compris
son appui aux groupes antigouvernementaux ainsi que son appui militaire
à la mission des États-Unis et de l'OTAN en Irak
et en Syrie. Le Canada doit aussi mettre fin à toutes sanctions
contre la Syrie et restaurer les relations diplomatiques avec son
gouvernement. Le PCC(M-L) appelle tout le monde à s'opposer aux
provocations, au terrorisme d'État et à la
désinformation qui visent à ouvrir la voie à la
guerre et au changement de régime, et à défendre
sans réserve la
souveraineté de la Syrie.
Défendons la souveraineté
de la Syrie !
États-Unis hors de la Syrie !
Non aux provocations et au terrorisme d'État dans le but d'un
changement de régime !
Condamnons les frappes criminelles des
États-Unis en Syrie
- Voice of Revolution -
Le 18 septembre, les États-Unis ont
mené des frappes qui ont tué près de 82
soldats de l'Armée arabe syrienne (AAS) en plus d'en blesser une
centaine. Les Syriens combattaient l'ÉI près de
Deir-ez-Zor.
Les frappes n'ont tué aucun membre de l'ÉI. Par contre,
elles ont permis à celui-ci de prendre d'assaut les positions de
l'AAS
sur le sommet des collines et d'en prendre le contrôle. Les
États-Unis ont mené ces frappes en dépit de
l'élaboration d'un cessez-le-feu et même d'actions
conjointes prévues le 20 septembre avec la Russie,
envenimant de ce fait les tensions avec ce pays.
La Russie a demandé une
réunion d'urgence au Conseil de sécurité des
Nations unies (CSNU). L'ambassadrice des États-Unis aux Nations
unies, Samantha Power, a rejeté tout effort pour en arriver
à une solution diplomatique et a refusé de tenir les
États-Unis responsables. Power a quitté la salle de
réunion pendant que l'ambassadeur russe
donnait son discours et a aussitôt déclaré aux
journalistes que la réunion du CSNU n'était qu'un coup
monté. Ces agissements de la part de Power rendent encore moins
crédibles les « regrets » exprimés par
les États-Unis suite aux frappes. Pourquoi ne pas corriger
l'erreur par le biais de mesures diplomatiques et en retirant les
troupes américaines ? C'est ce qui contribuerait
réellement
à mettre fin au conflit et à respecter le droit des
Syriens de décider eux-mêmes de leur gouvernement.
L'agression des États-Unis contre la Syrie, comme les agressions
contre l'Irak, l'Afghanistan et la Libye, tout comme l'appui des
États-Unis aux agressions israéliennes dans la
région,
n'ont d'aucune façon contribué à la paix ni
à la sécurité des Syriens. Au contraire, la
situation des peuples de tous ces pays s'est grandement
détériorée suite aux agressions commises par les
États-Unis.
Si les peuples du monde ont déclaré suite
à la Deuxième Guerre mondiale et à leur victoire
contre le fascisme que l'agression constituait un crime, c'est parce
qu'en effet, l'agression mène à la guerre et à la
destruction. En raison de l'instabilité dans la région
due grandement à l'agression américaine, le danger d'une
guerre mondiale est encore
plus réel.
Pour contribuer à la paix, il faut exiger le
retour au pays de toutes les troupes américaines. Les Syriens
sont un peuple d'une grande culture et aux traditions
millénaires. Ils ont le droit de se gouverner eux-mêmes et
de le faire libres de toute ingérence des États-Unis. La
revendication qui est devant Obama, Clinton et Trump est de mettre fin
aux guerres américaines immédiatement et de respecter
les droits des peuples. La défense des droits de tous sera la
source de sécurité au pays et à l'étranger.
Ne touchez pas à la Syrie! États-Unis,
hors du Moyen-Orient!
- United National Anti-War Coalition
(États-Unis) -
La cessation des hostilités telle que
négociée par les États-Unis et la Russie s'est
effondrée en Syrie. Les États-Unis sont intervenus
directement de sorte à miner toute possibilité d'un
cessez-le-feu réussi. Le 18 septembre, des forces
militaires américaines -- quatre aéronefs suivis de deux
hélicoptères -- ont attaqué un avant-poste de
l'Armée arabe syrienne (SAA) près de Deir ez-Zor, tuant
au moins 82 soldats et en blessant une centaine, tout en
détruisant leur équipement. Il devait y avoir une
opération conjointe contre l'ÉI, mais cette attaque a
plutôt permis aux combattants de l'ÉI de prendre d'assaut
la position de l'AAS et de prendre le contrôle du sommet des
collines où celle-ci était en avant-poste.
Peu après cette
attaque sans précédent contre l'Armée arabe
syrienne par les États-Unis, Israël a à son tour
lancé une attaque contre les positions de l'AAS au Golan
où les Syriens étaient en train de combattre Al Nusra,
tuant et blessant plusieurs autres soldats syriens. Les
États-Unis prétendent que l'attaque est un accident.
Malgré cet accident,
les alliés des États-Unis, l'Australie, le Danemark et la
Grande-Bretagne, ont tous confirmé qu'ils avaient bel et bien
pris part aux attaques, affirmant par le fait même que tous ces
pays participent aux tueries impérialistes. Les frappes des
États-Unis contre des positions de l'armée du
gouvernement syrien dans la ville de Deir ez-Zor constituent
une dangereuse escalade depuis que les États-Unis ont entrepris
il y a cinq ans de provoquer un changement de régime en Syrie ou
un renversement total du gouvernement syrien dûment élu et
reconnu internationalement.
Voici quelques faits au sujet des frappes :
1. Les frappes ont tué au moins 82
soldats syriens et blessé une centaine d'autres. Il s'agit du
plus important nombre de victimes suite à des frappes
américaines contre quelque cible que ce soit en Syrie depuis
que les États-Unis ont annoncé leur « guerre contre
l'ÉI ».
2. Les frappes n'ont infligé aucune victime
connue au sein de l'ÉI, la cible déclarée des
États-Unis.
3. Les États-Unis n'ont
présenté aucune preuve qu'ils avaient alerté leurs
homologues russes, tel que stipulé par l'entente. En fait,
l'action conjointe contre l'ÉI ne devait avoir lieu que dans
deux jours, ce qui porte à soupçonner que l'attaque par
les États-Unis est en violation flagrante des termes de
l'entente.
4. Des soldats syriens disent avoir vu des drones
de reconnaissance le jour précédent.
5. Les combattants de l'ÉI étaient
prêts à attaquer les unités de l'armée
syrienne aussitôt que les frappes aériennes des
États-Unis ont pris fin. Comment pouvaient-ils savoir à
quel moment les frappes cesseraient ?
6. Si, d'une part, la présence militaire
russe en Syrie est légale puisqu'elle a été
invitée par l'État souverain de la Syrie, celle des
États-Unis est illégale puisqu'elle n'a jamais
été approuvée, ni par le gouvernement syrien, ni
par les Nations unies. Toute action militaire de la part des
États-Unis en Syrie constitue donc une invasion illégale
du territoire syrien, et doit prendre fin immédiatement. Suite
aux frappes par les États-Unis, les Russes ont demandé
une réunion au Conseil de sécurité des Nations
unies pour discuter de la violation par les États-Unis de
l'entente sur la cessation des hostilités ainsi que de l'accord
de Genève sur la Syrie. L'ambassadrice américaine,
Samantha
Power, a choisi de boycotter cette réunion et a plutôt
tenu une conférence de presse à l'extérieur de la
réunion, où elle a d'emblée accusé les
Russes d'avoir attaqué des civils, des écoles et des
hôpitaux en Syrie, en plus de les accuser, non sans ironie,
d'hypocrisie et de dire de la réunion qu'il s'agissait d'un
« coup monté ». Elle a traité
de façon cavalière le meurtre de près d'une
centaine de Syriens. L'indignation de Power était nettement
à l'intention d'un auditoire américain ou de quiconque
trouve acceptable son sarcasme et son rejet du forum international.
Au lendemain de ces frappes, le 19 septembre, un
convoi d'aide des Nations unies a été frappé alors
qu'il passait par les territoires d'Alep occupés par
l'opposition. Dix-huit travailleurs ont été tués.
Une vidéo des débris a été publiée
en ligne par les « casques blancs », un ONG
appuyé par les États-Unis qui opère uniquement
dans
les territoires occupés par l'ÉI et Al Qaeda. Les
États-Unis ont immédiatement tenu les forces
aériennes syriennes responsables, ensuite les forces
aériennes russes, et finalement, les « Russes »
tout court, qui, après quelques heures de silence, ont
publié des séquences vidéo prises par drone
montrant un camion armé de mortiers filant à
proximité du convoi alors que celui-ci entrait en territoire
hostile. La Russie a affirmé que ni elle ni les Syriens
n'étaient à proximité de la région du
convoi et qu'une enquête devra faire la lumière sur cet
incident.
Les États-Unis n'agissent plus par le biais
d'intermédiaires en Syrie. Dorénavant, ils interviennent
directement. C'est la deuxième fois en autant de mois qu'ils
tuent près de 100 Syriens par frappes aériennes. Ils
ont trahi un traité durement négocié et
l'ambassadrice des États-Unis, Samantha Power, confrontée
à cette trahison, a choisi
plutôt de s'en prendre au messager.
Il est clair que les États-Unis n'ont pas
abandonné leurs ambitions de renverser le gouvernement reconnu
internationalement de la Syrie. Les concepteurs du Pentagone ont
bafoué le droit international ainsi que tous les engagements
diplomatiques des États-Unis à l'égard de la
Syrie. Ils veulent à tout prix que la situation ne soit pas
résolue
avant l'inauguration d'un nouveau président.
Quelques jours après avoir massacré des
soldats syriens près de Deir ez-Zor, les États-Unis ont
tenté d'intégrer 300 troupes des Forces
spéciales à des factions de l'Armée syrienne libre
appuyées par la Turquie dans la ville de Ra'i près de la
frontière turque. Les américains ont été
repoussés par un groupe d'hommes en colère. Plus tard
dans la journée, des bombardiers américains ont «
accidentellement » mené des frappes contre une ville
avoisinante où les organisations étaient
cantonnées. Peu de temps après, les Forces
spéciales des États-Unis sont retournées à
la ville de Ra'i pour y joindre les groupes restants de l'Armée
libre syrienne.
Les États-Unis retardent la mise en oeuvre
intégrale de la cessation des hostilités et n'ont, de
toute évidence, aucune intention de respecter une trêve,
quelle qu'elle soit. L'armée syrienne, pour sa part, s'est
retirée des alentours d'Alep, mais les États-Unis ne sont
pas sérieux lorsqu'ils prétendent tenter de
séparer les soi-disant modérés des
mercenaires d'Al Nusra/Al Qaeda.
La négociation était une fraude et
maintenant les États-Unis continuent de gagner du temps afin de
consolider leurs intermédiaires et mettre davantage de soldats
américains sur le terrain. Le Pentagone est en train de
préparer le terrain à un conflit armé ouvert
contre le gouvernement légitime de la Syrie (tout en augmentant
les risques d'une
guerre avec la Russie) et en exacerbant la terrible crise humanitaire
du peuple syrien.
Il est temps que cette situation prenne fin !
Ne touchez pas à la Syrie !
États-Unis, hors du Moyen-Orient !
Les «Casques blancs» : un groupe
suspect proposé pour le Prix Nobel de la paix
Une grande campagne de désinformation qui
s'inscrit dans les efforts des États-Unis pour imposer un
changement de régime en Syrie a mené à des appels,
notamment au Canada, à proposer un groupe suspect pour le Prix
Nobel de la paix. Le groupe en question s'appelle « Casques
blancs » ou parfois « Défense civile de
Syrie ».
Les « Casques blancs » ont
été créés en 2013 par James Le
Mesurier, un entrepreneur militaire britannique privé,
conseiller au Foreign Office et ancien officier du renseignement
militaire, au moment où les États-Unis et la
Grande-Bretagne finançaient des individus choisis dans les zones
de la Syrie détenues par les rebelles pour
aller suivre une formation en « opérations de
sauvetage » en Turquie. L'organisation Casques blancs
est soutenue par la fondation créée par Le Mesurier
appelée Mayday Rescue qui opère dans les Pays-Bas,
à Dubaï, en Jordanie et en Turquie.
Contrairement aux
organisations reconnues de secours et d'aide humanitaire comme le
Croissant rouge syrien, le groupe en question opère uniquement
dans des zones contrôlées par des groupes terroristes,
comme à Idlib qui est sous le contrôle du front al-Nusra,
affilié à al-Qaïda, et des secteurs d'Alep. Selon
le département d'État
américain, le groupe a reçu au moins 23
millions $ du gouvernement américain mais le Foreign Office
britannique serait la source de son plus important soutien financier.
Les Casques blancs préconisent la création d'une «
zone d'interdiction de vol » comme cela s'est fait en Libye
en 2011.
Tout permet de croire que ce groupe joue le même
rôle que ceux qui ont propagé des récits au
sujet de bébés arrachés des incubateurs par des
soldats irakiens au Koweït durant les événements qui
ont mené à la première guerre en Irak en 1991
et ceux qui ont propagé les faux rapports de massacres de civils
immédiatement avant
l'invasion de la Libye par l'OTAN en 2011. Ils ont eu pleine
latitude dans la presse impérialiste américaine et ont
joué un rôle important dans les fabrications
propagées sur les médias sociaux pour créer des
prétextes pour l'intervention contre le gouvernement syrien.
Après l'attentat du 20 septembre contre un convoi
humanitaire de
l'ONU et du Croissant rouge syrien à Alep, des vidéos
rendues publiques par les « Casques blancs » ont
permis pour un certain temps aux États-Unis d'accuser
l'armée syrienne et la Russie. Bref, ils font partie de la
politique guerrière, pas de l'effort de paix, de la
défense des civils ou de l'aide humanitaire. Les gens au Canada
devraient se
méfier des appuis que reçoit ce groupe du gouvernement
Trudeau et du Nouveau Parti démocratique. Un film faisant la
promotion des Casques blancs a été distribué sur
Netflix au début de septembre, pour coïncider avec le
début de la campagne pour le Prix Nobel de la paix.
Le fait que le Prix Nobel de la paix ait
été décerné à des gens comme le
président américain Barack Obama, sous la gouverne duquel
il y a eu plus de guerres que sous celle de Bush et qui a fait de
l'assassinat par drone le pilier de la politique
étrangère des États-Unis, en dit
déjà long sur le rapport entre ce prix et la paix.
Soutenir le
terrorisme d'État au nom de la paix est sûrement le plus
bas qu'on puisse aller, et vouloir maintenant décerner ce prix
aux « Casques blancs » serait sans doute fidèle
à la tradition.
Infographie produite par le site britannique UKCOLUMN sur les liens
entre les Casques
blancs et d'autres organisations.
Un exemple : la photo « devenue
virale » d'un petit garçon sur
une chaise orange
En août, une photo et une vidéo
l'accompagnant ont été propagées sur les
médias sociaux et dans la presse monopoliste où l'on voit
un petit garçon qui a l'air gravement blessé assis seul
dans une ambulance. Parmi les innombrables images de
Syriens blessés, notamment à Alep, par suite d'attaques
des forces terroristes, on a choisi celle-là prise
prétendument lors d'une opération de secours des Casques
blancs, dans le contexte de la campagne pour le Prix Nobel de la paix.
Sur la vidéo on voit une dizaine d'hommes autour
d'une ambulance vide. Puis l'un d'entre eux apporte l'enfant qui semble
avoir été tiré des décombres, le place dans
l'ambulance et ressort, laissant la voie aux photographes. Plutôt
que de vérifier ses blessures, l'intervenant le laisse assis
tout droit sur le fauteuil pendant qu'il est photographié.
L'enfant se touche la tête là où il a apparence de
blessure sans réagir ni pleurer. Un autre enfant est ensuite
amené et des personnes s'attroupent pour prendre d'autres photos
avant que les portes ne se ferment.
Le photographe qui a diffusé ces images est
identifié comme étant Mahmoud Rslan. On a trouvé
par la suite que cet homme est associé au groupe terroriste
soutenu par les États-Unis appelé Mouvement Nour al-Din
al-Zenki, qui a publié une vidéo en juillet où
l'on voit ses combattants décapiter un enfant palestinien pour
avoir soutenu le
gouvernement syrien.
Voir : « "Is
the
Man
Who
Took
Viral
Syrian
Boy
Photo
Linked
with
Killers?" » TeleSUR, 19 août 2016
Appuyons tous le droit d'être des
nations autochtones
La réconciliation doit être plus que
symbolique
- Union des chefs indiens de la
Colombie-Britannique -
Le lundi 26 septembre,
dans le cadre de l'itinéraire de la tournée royale,
l'honorable Judith Guichon, lieutenant-gouverneur de la
Colombie-Britannique [a été l'hôte de] la
cérémonie de la verge noire à la Maison du
gouvernement. L'honorable juge Steven Point - Xwe l qwel tel- [a
appuyé officiellement] la cérémonie. [Le
président de
l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique (UCICB)], le grand
chef Phillip, a été invité à participer
activement à la cérémonie de la verge noire en
remettant l'anneau de la réconciliation à Son Altesse
royale et en l'invitant à apposer l'anneau sur la verge noire.
La verge noire est une canne cérémoniale utilisée
durant les occasions
formelles lorsque le monarque ou son représentant provincial, le
lieutenant-gouverneur, est présent à l'Assemblée
législative de la Colombie-Britannique. Les matériaux et
les symboles apposés sur la verge sont représentatifs de
la province et de sa relation avec la Couronne.
La semaine dernière, l'UCICB a tenu sa 48e
assemblée générale annuelle (AGA) au centre
communautaire de Musqueam, xʷməθkʷəy̓əm (territoire de Musqueam).
Le grand chef Stewart Phillip, le président de
l'UCICB, a déclaré : « Après trois
journées intenses de discussions et de débats au cours de
notre AGA, j'ai soumis aux chefs réunis en assemblée la
question de ma participation à la cérémonie de la
verge noire. Une nette majorité de chefs réunis en
assemblée ont convenu, face à l'hésitation
du gouvernement Trudeau à donner suite à ses engagements
électoraux et à l'intransigeance du gouvernement de la
Colombie-Britannique face à sa responsabilité de mettre
en oeuvre les quatre principes découlant de la décision
historique de la Cour suprême du Canada dans l'affaire
Tsilhqot'in, qu'il ne serait pas approprié pour moi de
participer
en ce moment à une cérémonie de «
réconciliation ».
Le chef Robert Chamberlin, vice-président de
l'UCICB, a dit : « Au Canada, on demande et on s'attend
à ce que les gouvernements fédéral et provinciaux
défendent l'honneur de la Couronne. L'approche du gouvernement
de la Colombie-Britannique d'accélérer la construction du
barrage du site C 'à un point de non-retour' et les
tactiques des conservateurs de retarder les choses et de tout contester
devant les tribunaux que le gouvernement Trudeau reprend à son
compte dans son traitement de l'affaire T'aaq-wiihak, la mise en oeuvre
des droits de pêche des Nuu-chah-nulth, sont deux exemples
récents qui démontrent pourquoi les Premières
Nations se retrouvent devant les
tribunaux afin d'obliger les gouvernements à défendre
l'honneur de la Couronne. »
Kukpi7 Judy Wilson, la
secrétaire-trésorière de l'UCICB, a fait la
remarque suivante : « Le gouvernement Trudeau et le
gouvernement de la Colombie-Britannique citent le nombre d'accords
conclus avec les Premières Nations, parlent des nombreuses
questions qui doivent être abordées et font au nom de la
réconciliation des promesses
de jours meilleurs à venir mais leurs actions aujourd'hui sont
la preuve du contraire. Il n'y a pas de véritable reconnaissance
des titres et des droits autochtones ni de respect des droits issus de
traités en ce qui concerne le site C, Enbridge, Kinder Morgan ou
l'île Lelu. Il n'existe que des processus alourdis par la
conviction des gouvernements que
nos titres et nos droits n'existent pas sauf si nous gagnons en cour ou
négocions un traité. »
Le grand chef Phillip a conclu : « Avec
l'accroissement de la pauvreté parmi nos communautés, le
souvenir des femmes et filles autochtones disparues et
assassinées et les politiques continues de négligence
envers le bien-être des enfants autochtones à travers ce
pays, je ne peux pas, en bonne conscience, participer à la
cérémonie de la
verge noire. La souffrance dans nos communautés est trop grande.
Je présente mes excuses pour tout inconvénient que notre
décision a pu causer. Nous ne voulons pas manquer de respect.
C'est une question de principe. »
Les 15 accusés Onondaga face à des
machinations dans leur lutte pour obtenir
réparation de l'État de New York
Les 15 d'Onondaga sont des membres des nations
autochtones qui luttent pour obtenir réparation dans une
poursuite civile contre le gouvernement de l'État de New York
pour une affaire de brutalité policière contre eux et
d'autres personnes il y a près de 20 ans. L'affaire remonte
au 18 mai 1997, lors d'un
tabassage horrible par les policiers de l'État de New York,
l'escouade spéciale du « bataillon indien
I-81 ». Plusieurs ont été
arrêtés, y compris un jeune de 11 ans et une fille
de 14 ans qui a été projetée brutalement au
sol. Leur poursuite civile contre le gouvernement a commencé
le 20 septembre à Syracuse, New York,
avec la sélection du jury et les 15 qui se défendent
seuls en cour. Ils exigent que l'État assume la
responsabilité pour sa brutalité, les sévices
infligés, y compris aux femmes et aux enfants, ainsi que la
douleur et les souffrances émotionnelles qui en découlent.
En 1997, de nombreuses nations, y compris les
Onondaga et les Seneca, ont organisé des actions pour s'opposer
aux efforts déployés par l'État de New York
d'imposer des taxes sur les ventes de cigarettes sur les terres
autochtones. Ces taxes sont un moyen pour l'État de freiner le
développement économique indépendant des peuples
autochtones, dans ce cas, la nation mohawk, et de fournir à
l'État un moyen de s'ingérer constamment dans leurs
affaires. Les forces policières de l'État ont
utilisé la force brutale, mais la résistance sur une
grande échelle a réussi à faire échouer la
tentative d'imposer des taxes.
En ce qui concerne les 15 d'Onondaga,
l'État a tenté de dissimuler la brutalité et a
empêché pendant des années que le procès ait
lieu. L'État a eu recours aux méthodes les plus perfides
et sans scrupules pour empêcher que la vérité soit
connue et que justice soit faite. Au lieu de cela, il a tenté
d'obtenir un règlement hors-cour où l'État
ne reconnaît aucune faute et impose une ordonnance de
non-publication à toutes les parties concernées. Plus
tôt cette année, 76 des 98 manifestants
originels qui ont initié la poursuite ont accepté un
règlement de 2,7 millions $, moins les frais
judiciaires et les honoraires d'avocats. Les 15 ont refusé
de régler et luttent
pour obtenir réparation et pour que soient
révélées au grand jour la brutalité
policière et l'impunité du gouvernement qui a
utilisé la force contre les manifestants.
Attaque brutale de la police sur les terres d'Onondaga le 18 mai
1997
|
Le juge du procès, Frederick J. Scullin, a mis
des bâtons dans les roues des 15. Il a refusé de
permettre la diffusion d'une vidéo montrant clairement l'assaut
violent d'au moins 80 officiers de police armés de
l'État contre environ 100 à 120 manifestants.
Comme le rapporte Mohawk Nation News (MNN), « la
vidéo montrant la police explique tout. Nous n'étions pas
sur l'autoroute [ Interstate-81. En fait, ils étaient debout
sur la propriété appartenant à l'un des
manifestants. Même les policiers avouent qu'ils ne leur ont pas
ordonné de se disperser -note du LML]. Les policiers
armés jusqu'aux dents ont envahi la propriété
privée et nous ont
battus avec des matraques. Nous voulons être entendus en cour sur
la base du mérite, et non sur la base des procédures qui
sont mises en place pour nous isoler. » Ces
procédures comprennent le report de la réunion
préparatoire au procès sans en avertir les personnes
touchées, certains étant venus du Québec et de
l'Oklahoma pour se
faire dire qu'il n'y avait pas de réunion. Le juge Scullin a
également ordonné à leurs avocats de ne plus
représenter les 15 parce qu'ils n'acceptaient pas le
règlement hors-cour et refusaient d'abandonner les accusations.
Les 15 d'Onondaga ont fait part d'autres
difficultés qu'ils ont affrontées dans la tenue du
procès. Le juge Scullin a bloqué à plusieurs
reprises les questions des demandeurs aux témoins. MNN rapporte
que « Scullin a regardé pendant une seconde les questions
et les a toutes rejetées sans explication. Une altercation s'en
est suivie. Scullin
a ordonné [au demandeur] de quitter la salle
d'audience » et a ordonné au jury d'en faire autant.
Le demandeur en question a été bousculé par un
gardien qui lui a ensuite lancé une insulte raciste. MNN
déclare : « Il semble que la cour
tente de saboter la
cause, en espérant que le jury donnera une décision qui
sera favorable aux forces
policières de l'État ayant commis ces crimes. »
Les 15 soulignent qu' « un procès
équitable doit leur être accordé »,
comme à « toute autre personne au monde, sur la base du
mérite, non pas sur la base de procédures
artificielles ». En plus de minimiser
délibérément le nombre des demandeurs
à 15, pour réduire au minimum les justes demandes de
ceux qui ont été
brutalisés, le juge a limité chacun à une
déclaration devant la cour de seulement cinq minutes. De plus
ils sont censés être en mesure d'identifier chacun des
policiers de l'État, bien que la plupart portaient casque et
visière et que leur insigne de police n'était pas
visible ; de plus, ceux qui ont été battus
étaient cloués au sol tout en essayant de se
protéger. Une personne a eu le dos brisé, une autre un
ligament déchiré et d'autres ont été
sévèrement battus.
Selon les rapports des manifestants, les assaillants
ont reçu comme directive de ne « parler
à personne et de les faire quitter les lieux par tous les
moyens. » Ils ont mené l'assaut sans avertissement.
L'un d'eux a essayé d'arrêter un bébé de
trois mois qui se trouvait dans son siège de bébé
dans une voiture. Comme le rapporte MNN , « le policier a
tiré le bébé de son siège et l'a
balancé dans les airs comme un appât pour attirer sa
mère. Celle-ci essayait désespérément de
sauver ses deux autres jeunes enfants de l'attaque
brutale. » Une autre femme a sauvé le
bébé. L'article du MNN continue : «
Une jeune fille de 10 ans tenait un bol
de tabac pour la cérémonie autour du feu. Le policier a
frappé violemment la femme qui s'occupait du feu, puis s'est mis
à courir après l'enfant pour lui enlever le bol. Le
policier a saisi la femme par les cheveux. Elle s'est
échappée, a couru vers une voiture et a
crié : 'Ils vont nous tuer !' Toute sa famille avait
été enlevée.
Plusieurs personnes l'ont emmenée dans les bois pour terminer la
cérémonie, sous les cris terrifiés d'enfants
battus. »
Une inspecteur de la police de l'État, qui
dirigeait une enquête sur les affaires internes, a dit qu'on l'a
démis de ses fonctions parce qu'il était trop agressif
dans son interrogatoire des commandants policiers et mettait en doute
leurs affirmations. Autre exemple de la façon dont l'État
fomente et sanctionne l'impunité et la brutalité de ceux
qui la
commettent, le capitaine qui a ordonné l'attaque, George Beach,
a maintenant été nommé surintendant de la police
de l'État de New York. Le gouverneur de l'État de New
York, Andrew Cuomo, l'a nommé à ce poste en juin et le
sénat de l'État a confirmé récemment sa
nomination.
Cette affaire, comme celle de Standing Rock, ainsi que
les meurtres par les policiers de Tulsa et Charlotte, sont
révélateurs du racisme et de la brutalité de
l'État américain. Les conditions d'aujourd'hui
révèlent de plus en plus que l'élite dirigeante
impérialiste américaine n'a pas de solutions et que
l'usage de la force est le premier et souvent
le seul choix.
LML condamne la brutalité de
l'État américain raciste et toutes les ruses
utilisées pour mettre un frein à la lutte pour obtenir
justice et réparation. Il appelle tout le monde à appuyer
les 15 d'Onondaga en popularisant leur lutte. Tous ceux qui sont
en mesure de le faire devraient assister au procès qui se
tiendra au 100 rue
Clinton sud, à Syracuse, dans l'État de New York, aux
États-Unis. Pour des mises à jour
régulières sur la lutte des 15 d'Onondaga pour
obtenir réparation, lire Mohawk Nation News.
Les Sioux Standing Rock au Dakota du Nord
défendent fermement les droits émanant de traités
Campement Sacred Stones, drapeaux de plusieurs nations à la
Marche
pour l'eau
Les membres de la tribu Sioux Standing Rock,
accompagnés par 280 autres tribus, des organisations de
fermiers et d'autres organisations luttent de pied ferme sur leurs
campements Sacred Stones et Red Warrior, demandant que leurs droits
provenant de traités soient respectés et que cesse la
construction de l'oléoduc Dakota Access.
Cette résistance a fait en sorte que le gouvernement
fédéral américain a temporairement cessé la
construction des sections qui sont situées près de
Standing Rock au Dakota du Nord alors qu'il poursuit la
construction ailleurs.
Des
nations autochtones provenant d'aussi loin que le nord de l'Alaska
participent à une « Pagaie pour Standing Rock »,
les
8 et 9 septembre 2016.
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Les campements le long des rives du lac Oahe au Dakota
du Nord sont en croissance constante depuis avril et comptent plus
de 6 000 personnes. Des manifestations d'appui ont eu lieu
partout aux États-Unis, au Canada et dans le monde. Tous se sont
dressés pour protéger et assurer de l'eau potable pour
des millions de gens, alors
que l'oléoduc traverse la rivière Missouri et le lac
Oahe, et pour protéger des lieux sacrés de
sépulture. La réunion de ces multiples tribus est la plus
grande depuis Wounded Knee en 1973. Ils mettent de l'avant une
position unie en tant que protecteurs de l'eau et défenseurs du
droit d'être de toutes les nations autochtones.
La résistance déterminée continue
de recueillir un vaste appui. Le 3 septembre, les gens
pacifiquement réunis au campement ont affronté une
attaque brutale de mercenaires privés qui les ont violemment
attaqués avec des chiens et du poivre de Cayenne. Une femme
enceinte et un enfant font partie des blessés. Le monopole de la
sécurité
G4S, notoirement inhumain et connu pour le traitement horrible des
immigrants dans des camps de détention aux États-Unis et
des Palestiniens, faisait partie de la force mercenaire. Les
mercenaires n'ont pas été arrêtés ou punis.
Le gouverneur du Dakota du Nord a appelé la
Garde nationale et instauré des points de contrôle sur les
autoroutes. Des hommes armés obligent tout le monde à
s'arrêter et les questionnent et forcent plusieurs personnes
à faire un détour. Des gens sont injustement
arrêtés alors que les gens sur le campement tiennent bon
et mènent des actions
contre les bulldozers et les autres tentatives qui sont faites pour
procéder
à la construction.
L'oléoduc Dakota
Access proposé, d'une valeur de 3,8 milliards $,
s'étend sur 1885 kilomètres et quatre États.
S'il est construit, on estime qu'il va transporter 470 000
barils par jour de pétrole de fracturation hautement toxique et
inflammable du Dakota du Nord à l'Illinois, avec la
capacité d' en
expédier 570 000 barils quotidiennement. Le
pétrole sera ensuite expédié au Texas, en partie
pour l'exportation. Le tracé proposé de l'oléoduc
traverse la rivière Missouri et le lac Oahe, qui approvisionnent
en eau non seulement les Sioux, mais des millions d'autres personnes.
Le gouvernement n'a pas consulté les Sioux Standing Rock,
tel que requis par traité, et n'a pas mené l'étude
d'impact environnementale requise, qui traite à la fois de
l'impact humain et naturel de l'oléoduc.
Les monopoles qui sont derrière l'oléoduc
Dakota Access en ont déjà construit des sections,
forçant de nombreux agriculteurs à abandonner leurs
terres. Le gouvernement invoque la « propriété
éminente», un pouvoir du gouvernement américain de
prendre la propriété privée ou un terrain pour un
usage public, pour s'emparer des terres agricoles et les remettre aux
monopoles pétroliers afin que l'oléoduc puisse passer.
Les agriculteurs de l'Iowa s'opposent à
l'oléoduc devant les tribunaux et demandent la fin de la saisie
de leurs terres.
LML salue la résistance
déterminée à Standing Rock et condamne l'usage de
la force contre ceux qui défendent leurs droits, l'eau potable
et l'environnement tandis que le droit de monopole est
protégé par cette même force.
Marche pour l'eau à Edmonton en appui aux Sioux Standing Rock,
le 9 septembre 2016
Washington, 14 septembre 2016
Rassemblement à Chicago, 12 septembre 2016
Oakland, 14 septembre 2016
Saxton, Alaska, 19 septembre 2016
Résistance militante à la
criminalisation de la lutte du peuple
pour ses droits aux États-Unis
Salut à la résistance contre la tuerie
policière et l'impunité à Charlotte
- Voice of Revolution -
Des centaines de personnes
à Charlotte en Caroline du Nord, continuent de manifester contre
la tuerie policière et l'impunité. La police a fait feu
et tué un noir, Keith Lamont Scott, 43 ans [le 20
septembre]. Des manifestations ont eu lieu presque immédiatement
et se sont poursuivies durant plusieurs jours. Les manifestants
demandent que soit publiée la vidéo de la police et ils
obtiendront vraisemblablement gain de cause.[1]
Mais plus que cela, ils demandent la fin de la violence
policière. Ils demandent que leurs droits en tant qu'êtres
humains soient respectés.
Les manifestations unissent tous ceux qui sont
concernés en appelant à mettre fin à une situation
où des individus coupables d'aucun crime et ne menaçant
personne peuvent être tués tandis que la police, du plus
haut au plus bas échelon, n'est pas tenue responsable. Une telle
impunité contribue à la violence rampante par la police
partout au
pays. L'assassinat à Charlotte fait suite à Tulsa, qui a
fait suite à des dizaines d'autres.
À Tulsa, l'officier de police, qui est une
femme, a été accusé d'homicide involontaire. Le
gouvernement prétend que cela va amener la justice. Toutefois,
des études récentes ont montré que même
lorsque des policiers sont accusés, ce qui est très rare,
ils sont encore plus rarement condamnés. Cette impunité
dans l'utilisation de la force
injustifiée et meurtrière contre le peuple est centrale
dans la lutte à Charlotte, comme elle l'a été
à Ferguson, Baltimore, Chicago, Baton Rouge et ailleurs.
La préoccupation plus large
qui anime plusieurs est que compte tenu de l'impunité du
gouvernement de déclencher la violence et la force mortelle, il
n'y aura pas de justice ou de paix. Même une condamnation
à Tulsa ne changera pas la réalité qu'on ne peut
se fier sur le gouvernement pour traiter du problème de son
propre racisme et de sa
propre violence, encore moins pour les éliminer. On le voit
encore
plus à la réponse militarisée qui est
donnée aux manifestants et à leur criminalisation. Les
manifestants font constamment face à une démonstration de
force, la police portant un équipement de combat et utilisant le
gaz lacrymogène, qui est illégal en tant qu'arme
chimique pour la
guerre mais pas dans les rues des États-Unis. Pourquoi la
réponse à la manifestation contre la violence
policière est-elle toujours plus de violence
policière ? Il en est ainsi parce que les dirigeants n'ont
pas de solutions aux problèmes sociaux et la force est leur
premier et seul recours. Cela montre que le gouvernement est
dysfonctionnel et
illégitime. Sa violence ne fera qu'augmenter.
Dans l'exemple de Charlotte, on assiste à
beaucoup de spéculation autour de la question : est-ce que
l'individu était armé ou non. La police bien sûr a
dit qu'il l'était. Mais même si c'est le cas, comment la
simple présence d'une arme justifie-t-elle la mort de
l'homme ? La vidéo qui a été rendue publique
ne le montre pas en train
de menacer la police, ou de la charger ou rien d'autre du genre. Le
niveau d'impunité et de violence qui a été
déchaînée par le gouvernement, au pays et à
l'étranger, où des gens sont bombardés et
assassinés avec des drones, est tel qu'il n'y a pas besoin de
menace. Les drones meurtriers et les policiers meurtriers
représentent un génocide de la
part du gouvernement. La militarisation de la police et de la vie en
général est telle que les gens sont perçus comme
des ennemis et ce sont les Afro-Américains et les Portoricains
qui sont les plus touchés par cette la brutalité au pays.
Une
nouvelle direction qui repose sur la défense des droits et
l'élimination du recours à la force est requise. C'est
sur le
peuple lui-même qu'on peut compter pour établir cette
justice.
Note
1. La vidéo a été
publiée le 24 septembre.
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Marxiste-Léniniste
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