Numéro 23 - 24 fevrier 2016

L'obstination des libéraux à promouvoir
le monument commémoratif anticommuniste

Le monument exposera les définitions intéressées
  de la démocratie, de la liberté et des droits humains

- Pauline Easton et Louis Lang -

Du 2 au 16 février, le gouvernement du Canada a utilisé un questionnaire en ligne pour associer les Canadiens au projet de monument commémoratif anticommuniste lancé par Stephen Harper et Jason Kenney.

Le ministère du Patrimoine canadien déclare qu'il « invite les Canadiens de partout au pays à contribuer à l'édification de leur capitale en commanditant les oeuvres érigées en hommage aux personnes, aux idées et aux événements canadiens qui ont une importance symbolique nationale ». Le projet de monument anticommuniste n'est pas « une idée canadienne d'importance symbolique nationale » mais le projet d'une organisation composée de toutes sortes de personnages peu recommandables, qui sont des sympathisants des nazis, anciens et nouveaux, ou des descendants de nazis, et qui prétendent être les vrais partisans de la liberté et de la démocratie parce qu'ils ont combattu le communisme.

Le ministère du Patrimoine canadien demande d'appuyer ce projet privé sans expliquer comment cela est « un hommage aux personnes, aux idées et aux événements canadiens qui ont une importance symbolique nationale ». Dans le but de le rendre pertinent aux yeux des Canadiens, il essaie de minimiser son anticommunisme et soutient que le projet célèbre le Canada comme « une terre d'accueil ». Il dit que « Hommage à la liberté, une organisation à but non lucratif, parraine un projet visant à construire un monument du nom de Monument aux victimes du communisme - Le Canada, une terre d'accueil ».

Puis, on nous informe que Patrimoine canadien va lancer un concours national pour développer un nouveau design pour le monument, « plus représentatif du nouvel emplacement », et que le questionnaire fait partie « des lignes directrices pour orienter le concours design ».

Pour donner le ton aux répondants, le questionnaire présente les distorsions flagrantes qui ont été avancées d'abord par le gouvernement Harper comme si c'était des faits. Par exemple, il est dit dans le questionnaire : « on estime que plus de 8 millions de Canadiens peuvent retracer leurs origines à des pays qui ont souffert sous des régimes communistes totalitaires ». Autrement dit, toutes les personnes dont la famille a quitté, peu importe quand, un pays qui avait selon le gouvernement un « régime communiste totalitaire », sont commémorées maintenant dans ce projet, qu'elles partagent ou non les opinions du groupe privé qui le met de l'avant. [1]

Par un tour de passe-passe, le gouvernement essaie de cacher l'ampleur de l'opposition au monument en prétendant que celle-ci était due seulement à son emplacement près de la Cour suprême du Canada. « L'an dernier, beaucoup de Canadiens ont exprimé leurs préoccupations au sujet de l'emplacement du monument, qui devait être situé sur un grand terrain près de la Cour suprême du Canada. Ainsi, la ministre du Patrimoine canadien a demandé qu'un emplacement plus petit au centre-ville d'Ottawa qui soit de 200 à 500 mètres carrés soit considéré pour le monument. » Le fait est qu'il y a une forte opposition à la construction du monument, peu importe son emplacement.

Les libéraux ont repris le projet là où les conservateurs l'avaient laissé et espèrent détourner l'attention de leur attachement à des conceptions de liberté et de démocratie qui sont incompatibles avec les exigences d'une démocratie moderne qui est appelée à défendre les droits de tous. Leur conception est profondément enracinée dans l'anticommunisme de la guerre froide qui sert à justifier tous les crimes que les impérialistes ont commis dans leur lutte pour la domination du monde en prétendant qu'ils sont pour la liberté, la démocratie et les droits de l'homme. Selon cette conception, tous les problèmes dans le monde au cours du XXe siècle ont été causés par des dictatures totalitaires communistes et, aujourd'hui, ils sont causés par les djihadistes islamiques et les terroristes, et, en particulier, les combattants de la liberté de Palestine et d'ailleurs. En tenant un prétendu concours pour un nouveau design et un emplacement plus approprié pour le monument, ils peuvent prétendre que c'est une entreprise populaire qui représente les valeurs canadiennes, une position on ne peut plus malhonnête.

Le questionnaire pousse les Canadiens à choisir des réponses données par le gouvernement, qui toutes ont comme point de départ le soutien au projet. Par exemple, dans la section « objectifs du monument », on demande aux participants d'identifier les objectifs qu'ils pensent sont les plus importants :

« Reconnaître l'expérience des Canadiens qui ont émigré des pays communistes et souligner leurs contributions au Canada.

« Rendre hommage aux millions de personnes dans le monde qui ont perdu la vie et ont souffert sous la tyrannie communiste.

« Rappeler aux visiteurs les valeurs canadiennes fondamentales de liberté, de démocratie et de droits de la personne.

« Sensibiliser les gens à la réalité des conditions de vie sous les régimes communistes ».

Il s'agit vraiment d'un cas de « pile, Hommage à la liberté gagne, face, tu perds encore ».

Les autres sections du questionnaire n'offrent également que le choix de partager les opinions malhonnêtes et extrémistes d'Hommage à la liberté et du gouvernement qui commandite son projet.[2]

Le seul endroit où l'on pourrait peut-être exprimer une opinion contraire est en répondant à la question, « Avez-vous des suggestions ou des idées concernant le design du Monument aux victimes du communisme ? » Dans la discussion du sondage du gouvernement sur Facebook, beaucoup de gens ont dit qu'ils avaient saisi cette occasion pour démolir le projet et exiger qu'il soit abandonné complètement. Cependant, comme les processus de « consultation » des libéraux sont tous privés, leurs résultats restent inconnus du public.

Le gouvernement s'est engagé à verser 3 millions de dollars pour couvrir la moitié des coûts de ce projet, même si Hommage à la liberté n'a jamais pu recueillir de fonds significatifs pour son projet. Et cela malgré l'appui direct de l'ancien premier ministre,Stephen Harper, et de Jason Kenney, en sa qualité de ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration et de plusieurs autres portefeuilles. Bien que Hommage à la liberté est enregistré comme un organisme de bienfaisance, il a fait activement du lobbying auprès du gouvernement de façon contraire à la Loi de l'impôt sur le revenu et n'a jamais déclaré ses activités politiques dans ses états financiers. Alors que le gouvernement Harper a poursuivi toutes sortes d'organismes de bienfaisance légitimes en prétextant l'inobservation de détails mineurs, il n'a jamais remis en question le statut d'organisme de bienfaisance d'Hommage à la liberté.

La cause à laquelle ce monument est dédié est fausse et indigne du Canada parce que jamais les Canadiens n'ont donné leur vie dans les guerres pour défendre les définitions de liberté, de démocratie et de droits humains des nazis. En continuant d'insister pour que ce monument soit construit et en recourant à des méthodes frauduleuses pour déclarer qu'il a un appui populaire, les libéraux ne font qu'exposer leurs manoeuvres pro-nazies.

Note

1. Pour plus d'informations sur les arguments avancés par Hommage à la liberté et le gouvernement du Canada pour appuyer le projet du monument, lire :

« Les raisons pour lesquelles le monument commémoratif anticommuniste du gouvernement Harper doit être abandonné et non pas relocalisé », LML, Numéro 27 - 9 juin 2015.

2. Autres questions du sondage. :

Partie 2 - L'expérience du visiteur

Les expériences des visiteurs sont prises en considérations lors de la conception d'un nouveau monument. Ces expériences guident les équipes de conception dans leur approche créative de la façon dont les visiteurs vont interagir et utiliser le Monument aux victimes du communisme.

Veuillez indiquer lesquelles de ces expériences des visiteurs du monument vous pensez être les plus importantes.

Vous pouvez sélectionner jusqu'à deux des énoncés suivants :

Comme un espace de rassemblement pour un événement commémoratif ou une cérémonie.

Comme un lieu de réflexion et de recueillement.

Comme un catalyseur qui invite la discussion et inspire les visiteurs de tous âges à en apprendre plus sur le passé.

Comme un point de repère qui enrichit la perception du visiteur de la capitale.

Comme un lieu de repos pour le public dans le centre-ville.

Partie 3 - Forme et caractère

Le plan actuel prévoit que le monument sera construit sur un terrain d'une superficie de 200 à500 mètres carrés au centre-ville d'Ottawa.

Les équipes de conception doivent considérer des facteurs comme la taille et les caractéristiques de l'emplacement ainsi que le milieu environnant en créant un design qui est intégré à son environnement. Les différentes approches sur le lien entre un monument et son environnement ont une incidence sur sa forme et son caractère.

Veuillez indiquer votre approche privilégiée pour le monument, compte tenu de l'emplacement projeté et du thème.

Vous pouvez sélectionner l'un des énoncés suivants :

Un monument impressionnant situé dans un espace ouvert qui reflète l'ampleur des millions de personnes touchées par le communisme dans le monde entier.

Un monument à l'échelle humaine situé dans un environnement intime qui permet aux visiteurs de se rapprocher des tragédies à un niveau personnel.

Un ensemble de composantes individuelles qui encourage l'interaction avec le monument pendant que les visiteurs explorent le site.

Partie 4 - À vous la parole !

Avez-vous des suggestions ou des idées concernant le design du Monument aux victimes du communisme ?

[Entrer ici]

Partie 5 - questions démographiques

Habitez-vous dans la région de la capitale nationale ?

Oui/non

Dans quelle province ou quel territoire habitez-vous ?

[liste]

Merci de votre participation

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