Numéro 135 -
10 septembre 2013
12e anniversaire des attentats
du 11 septembre 2001
Non à la terreur
d'État américaine contre la Syrie!
Militante
manifestation à Washington le 9 septembre
2013 contre l'intervention
étrangère en Syrie (Cheryl LaBash)
CALENDRIER
D'ACTIVITÉS
12e anniversaire des attentats du 11
septembre 2001
• Non à la terreur
d'État américaine contre la Syrie!
• La Russie propose une
voie d'issue pour les États-Unis
• Ne laissons pas
l'impérialisme américain cacher
des crimes contre la paix
Points de vue
• L'essai de missile
d'Israël et des États-Unis
- Hilary Leblanc
• Le «Bandar
chimique» est-il derrière les
attaques chimiques en Syrie? - Mahdi
Darius Nazemroaya
À
titre d'information
• L'OTAN et les
alliés des États-Unis
émettent une déclaration qui
appelle à une attaque contre la Syrie
• Le déploiement
militaire autour de la Syrie
12e anniversaire des attentats du
11 septembre 2001
Non à la terreur d'État
américaine contre la Syrie!
![](http://cpcml.ca/images2013/Antiwar/130909-USDCSyriaAntiWar-CherylLaBash-04crop.jpg)
Washington,
9 septembre 2013
Demain est l'anniversaire des attentats du
11 septembre 2001 et pour le
président des États-Unis c'est
l'occasion de déclencher la terreur
d'État contre la Syrie.
En
cette occasion, Le Marxiste-Léniniste
réitère son opposition
catégorique à toute agression contre
la Syrie, par les États-Unis ou par tout
autre pays. Nous réitérons notre
opposition à tous les terrorismes,
qu'importe la cause. Nous dénonçons
spécifiquement aujourd'hui l'utilisation de
groupes terroristes en Syrie par les
impérialistes américains et leurs
alliés, notamment la Grande-Bretagne, la
France et le Canada, mais aussi l'Arabie saoudite,
la Jordanie et le Qatar. L'armement de bandes
terroristes dans des opérations
insurrectionnelles pour forcer des changements de
régime dans les pays qui refusent de se
soumettre au diktat étranger est devenu la
méthode privilégiée des
impérialistes américains et de leurs
alliés, de pair avec le terrorisme
d'État par la guerre d'agression, les
frappes à distance par drone et d'autres
moyens.
L'opposition en Syrie n'est pas une opposition
intérieure ; elle ne veut pas de
dialogue ou de solution politique à la
crise. Elle est une force terroriste
rassemblée d'abord par l'Arabie saoudite,
la Turquie et la Jordanie, incitée par les
services secrets des États-Unis, de la
France, de la Grande-Bretagne et du Qatar. C'est
parce qu'elle agit à la solde des
puissances étrangères que celles-ci
ne veulent pas de solution politique à la
guerre qui fait rage dans ce pays depuis deux ans.
Même Israël, qui ne veut pas d'une
Syrie forte ou d'un Liban fort, est
désavantagé par la propagation du
soi-disant terrorisme intégriste islamique
au Moyen-Orient.
Aujourd'hui, quand le monde entier dénonce
la décision que s'apprête à
prendre le président américain en
cette veille d'anniversaire des attentats du
11 septembre, il est on ne peut plus clair
qu'en plus de soutenir le terrorisme, le
président des États-Unis
d'Amérique, le secrétaire
d'État de ce pays, le premier ministre du
Canada et son ministre des Affaires
étrangères, le président de
la France et d'autres sont eux-mêmes devenus
des terroristes.
Les gens honorables essaient d'empêcher la
guerre, ils ne la cherchent pas
Une personne honorable ou un gouvernement
honorable fera tout en son pouvoir pour
empêcher ou arrêter la guerre. Si
Barack Obama était un homme honorable, si
le premier ministre Stephen Harper ou le ministre
des Affaires étrangères John Baird
était honorable, ils déclareraient
sans hésitation qu'il n'y a pas de preuve
que le gouvernement Assad a utilisé des
armes chimiques et qu'il ne faut pas aller en
guerre. Ils exigeraient que les normes et les
conventions internationales soient
respectées pour juger la preuve s'il en
est.
Les représentants au Congrès
américain ont fait le serment de
défendre les intérêts du
peuple américain. Ces intérêts
ne sont pas servis par une guerre contre la Syrie
et la déstabilisation du Moyen-Orient, par
les souffrances qu'on fait subir aux peuples de la
région. C'est inadmissible. De même,
au Canada les députés au parlement
ont le devoir d'élever la voix contre le
déclenchement d'une guerre sous de faux
prétextes. Mais il ne semble pas y avoir
parmi eux beaucoup de gens honorables.
Obama va demander au Congrès de voter en
faveur d'une guerre contre la Syrie et ce soir il
s'adressera à la nation. Il y a des
manifestations devant le congrès à
Washington et les gens se mobilisent partout aux
États-Unis pour dire à leurs
congressistes qu'ils doivent dire non à la
guerre contre la Syrie.
Au Canada, il y a eu des manifestations dans au
moins treize villes en fin de semaine
dernière pour s'opposer à
l'agression contre la Syrie et il y en aura
d'autres dès le déclenchement d'une
agression. La confiance dans la justesse de
l'opposition à l'agression commise par les
pires criminels de guerre et violateurs des droits
humains, même s'ils prétendent agir
pour les plus grandes idéaux de
l'humanité, se voit sur les pancartes et
dans les slogans des manifestants. Cela comprend
la demande que le gouvernement Harper
n'entraîne pas le Canada dans une attaque
des États-Unis contre la Syrie. La
désinformation impérialiste
crée l'impression que les peuples n'ont
aucun rôle sauf celui d'être les
victimes impuissantes, que ce soit en Syrie ou au
Canada, incapables de défendre les
principes et de changer la situation.
Le Marxiste-Léniniste lance
l'appel à tous à participer à
ces actions contre la guerre, à engager la
discussion dans leur entourage sur la situation
actuelle et à contacter leurs
députés pour leur dire de ne pas
faire le jeu du prétexte humanitaire pour
justifier l'agression criminelle. Il est important
d'être actif sur cette question parce que
c'est la seule façon de s'orienter et de
voir comment le Canada peut devenir une
véritable force pour la paix dans le monde,
en défendant le principe de la
souveraineté. Cela fait partie de nos
valeurs.
Des
manifestations contre l'agression en Syrie se
tiennent partout aux États-Unis.
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La Russie propose une voie
d'issue pour les États-Unis
À la veille du vote du Congrès
américain sur une résolution
autorisant une attaque contre la Syrie, la Russie
a présenté une proposition à
l'effet que la Syrie s'engage à remettre
ses armes chimiques à la «
communauté internationale » pour
être détruites.
Le ministre des Affaires étrangères
de la Syrie, Walid Mouallem, a répondu
à la proposition en disant : «
Hier [9 septembre] nous avons eu une séance
de négociations fructueuses avec le
ministre russe des Affaires
étrangères Sergueï Lavrov qui a
proposé une initiative concernant les armes
chimiques. Et déjà en soirée,
nous avons donné notre accord à
l'initiative russe. » Le ministre syrien a
souligné que l'objectif était de
« couper l'herbe sous le pied à une
agression américaine ».
On rapporte que la proposition a
été faite à peine cinq heures
avant les remarques « à l'improviste
» du secrétaire d'État
américain John Kerry, qui mène la
charge pour le compte du gouvernement
américain pour obtenir l'approbation du
Congrès pour une attaque contre la Syrie.
Un journaliste du réseau CBS a
demandé au secrétaire d'État
le 9 septembre : « N'y a-t-il rien
à ce moment-ci que son gouvernement puisse
faire ou proposer qui arrête la guerre ?
» Ce à quoi Kerry a
répondu : « Bien sûr. Il
peut remettre toutes ses armes chimiques à
la communauté internationale au cours de la
semaine qui vient. Remettez-les toutes, sans
délai, et laissez-nous les compter toutes.
Mais il ne le fera pas et évidemment cela
ne peut pas être fait. »
Le département d'État a plus tard
dit que les remarques de Kerry étaient
« purement rhétoriques » et
« non préparées »
et qu'il s'agissait plutôt d'une
plaisanterie.
Or, devant la possibilité que le
Congrès refuse la guerre et devant la
condamnation du peuple américain, le
président Obama a dit au réseau CNN
que c'était une « possible
percée ».
Obama a dit au réseau NBC que le plan
russe représentait « un
développement potentiellement positif
». Il a également dit que cela
pourrait être une tactique du
président syrien pour gagner du temps.
Au réseau PBS il a dit : « J'ai
demandé à John Kerry de s'entretenir
directement avec les russes et si nous pouvons
explorer ces efforts diplomatiques et trouver une
formule qui donne à la communauté
internationale un mécanisme d'application
vérifiable pour ces armes chimiques en
Syrie, alors je suis en faveur. »
En réaction à la proposition russe,
la France a déposé une
résolution au Conseil de
sécurité de l'ONU à l'effet
que la Syrie renonce à ses armes chimiques,
la menaçant de conséquences «
extrêmement sérieuses » en cas
de violation des engagements syriens.
Selon le premier ministre français Laurent
Fabius, le projet de résolution vise
à mettre l'arsenal chimique syrien «
sous contrôle international » afin de
le démanteler. Il se place « sous le
chapitre 7 » de la Charte de l'ONU,
c'est-à-dire qu'il autorise en dernier
recours l'usage de la force pour contraindre la
Syrie à respecter les obligations
mentionnées dans le texte. Parmi ces
obligations figure le déferrement des
responsables de l'attaque du 21 août qui a
fait 1400 morts devant la Cour pénale
internationale.
Cela veut dire que si la résolution est
adoptée, elle pourrait être
interprétée comme une autorisation
d'utiliser la force contre la Syrie, donnant ainsi
un sceau de légalité à
l'agression militaire que préparent les
États-Unis et la France. Par ailleurs, le
libellé de la résolution pourrait
être interprété comme une
confirmation du « fait » que des armes
chimiques ont été utilisées
et qu'il est par conséquent légitime
d'exiger des représailles.
Cela peut également être une
façon pour Obama d'obtenir l'aval du
Congrès pour une attaque contre la Syrie,
en la présentant non pas comme une action
immédiate, mais comme un moyen de maintenir
la pression sur le gouvernement syrien pour qu'il
se désarme. L'approbation de l'utilisation
de frappes militaires non pas comme mesure
immédiate mais comme solution de rechange
pour maintenir la pression sur la Syrie, avec la
possibilité d'une résolution de
l'ONU l'autorisant, rend le plan d'agression
contre la Syrie plus vendable auprès des
congressistes. Le discours américain est
que le plan russe est devenu possible uniquement
parce que les États-Unis se
préparaient à intervenir
militairement.
Plutôt que de renoncer à une
agression contre la Syrie, cela pourrait
être pour Obama une façon de
continuer les préparatifs pour attaquer
avec l'approbation du Congrès et un mandat
de l'ONU.
« Cela a été très bien
joué par les Russes, a dit un diplomate
français à l'agence Reuters, mais
nous ne voulions pas que quelqu'un d'autre
présente une résolution à
l'ONU qui soit faible. C'est à nos
conditions et les principes sont établis.
Cela place la Russie dans une situation où
elle ne peut reculer. »
Le leader démocrate au Congrès
américain Harry Reid a reporté le
Sénat sur une attaque qui devait avoir lieu
mercredi. Le vote aura quand même lieu cette
semaine. Ensuite il y aura un autre vote à
la Chambre des représentants, qui est
dominée par les républicains.
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Ne laissons pas l'impérialisme
américain
cacher des crimes contre la paix
Selon ce qu'on nous dit, le président
Obama cherche une solution « diplomatique
» à la question des armes chimiques
en Syrie et explorera donc la voie d'issue offerte
par la Russie. Et ce malgré le fait qu'il
n'y a toujours pas de preuve que le gouvernement
syrien a utilisé des armes chimiques contre
son peuple. Par contre les preuves s’accumulent
à l'effet que l'opposition syrienne
soutenue par l'OTAN possède des armes
chimiques.
On essaie de cacher que ce sont les
États-Unis qui enfreignent les principes
fondamentaux du droit international. L'usage de la
force, ou la menace de l'utiliser, constitue un
crime contre la paix. Les menaces des
États-Unis contre la Syrie ont placé
le monde dans une situation dangereuse et
provoqué un mouvement mondial de
protestation. Le monde a été
placé dans cette position non pas par la
Syrie, mais par les impérialistes
américains. La France exploite le chantage
impérialiste en présentant une
résolution au Conseil de
sécurité pour essayer de le forcer
d'autoriser une invasion de la Syrie si cette
dernière ne se soumet pas aux demandes des
États-Unis concernant les armes chimiques.
N'est-ce pas exactement ce qui s'est produit en
Irak ? Sous prétexte que l'Irak
possédait des « armes de destruction
massive », on a exploité le
rôle des inspecteurs de l'ONU pour
préparer le terrain politiquement à
l'invasion, d'abord sous les ordres de Bill
Clinton avec Opération Desert Fox, puis de
Bush Jr avec une invasion totale.
La question n'est donc pas les armes de la Syrie,
mais qui tiendra l'impérialisme
américain et les autres grandes puissances
en échec.
Dans la situation actuelle, Obama cherche
à cacher les visées agressives de
l'impérialisme américain en disant
chercher une solution politique. Or, la solution
politique dont parlent les États-Unis n'est
pas la même chose que ce que le monde entend
par solution politique. L'impérialisme
américain n'est pas engagé dans une
voie politique, il est engagé dans un
élan destructeur sans retenu. Le
système impérialiste d'États
est basé sur le sabotage de la politique et
l'usage de la force pour régler les
différends, entre rivaux comme entre
adversaires. Lorsque les États-Unis parlent
de solution politique, ils entendent tout
simplement réaliser leur objectif de
s'emparer du contrôle de la Syrie par des
moyens autres que la guerre et l'invasion
déclarées.
Les peuples du monde ne veulent pas des invasions
et de l'armement de groupes terroristes pour
forcer des changements de régime. Ils sont
contre la menace de guerre constante et les actes
de guerre. Ils veulent des rapports fondés
sur le respect et l'égalité entre
nations, grandes et petites, où la force ne
fait pas le droit et où les droits de tous
sont respectés et affirmés.
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Informations et points de vue
L'essai de missile d'Israël et des
États-Unis
- Hilary Leblanc -
Le 30 août, alors que le monde était
saisi par la perspective d'une agression militaire
de l'Occident contre la Syrie, la Russie a
annoncé que son système de radar
à Armavir, dans le sud-ouest du pays, avait
détecté le lancement de deux
missiles à partir du centre de la
Méditerranée en direction des
côtes est de la mer. Israël a ensuite
confirmé qu'il y avait eu lancement de
missiles dans un communiqué publié
par l'agence Reuters.
Mais Israël avait d'abord nié
l'affaire, selon Al Jazeera, avant de
confier à Reuters qu'il avait
effectué un essai de missile en
coopération avec les États-Unis.
Israël déclare avoir lancé un
missile radar de type Ankor dans la
Méditerranée à 6 h 15 GMT,
soit approximativement à la même
heure que celui détecté par la
Russie, dans le cadre d'un exercice impliquant son
système de défense antimissile.
Voilà un exemple typique de manoeuvre de
désinformation. Dans ce cas-ci, nous avons
la preuve d'un lancement de missile dans un
contexte évident de préparatif en
vue d'une attaque militaire contre un pays
souverain, mais les puissances occidentales
n'invoquent pas les nobles idéaux pour
demander que des mesures soient prises contre les
États-Unis et Israël pour ce geste.
Elles ne convoquent par le Conseil de
sécurité et ne demandent pas des
sanctions contre les deux pays fautifs. Il n'est
pas question non plus de frappes
préventives comme lorsque le gouvernement
syrien se défend contre des mercenaires
étrangers appelés « rebelles
» ou lorsque la République populaire
démocratique de Corée exerce son
droit souverain de mettre en orbite des satellites
de communications que les médias
impérialistes appellent « missiles
», ou encore quand l'Iran exerce son droit
souverain de développer sa capacité
nucléaire à des fins pacifiques.
Derrière ce deux poids, deux mesures, il y
a le fait que les États-Unis et Israël
se préparent à utiliser ces missiles
contre des pays souverains comme la Syrie,
peut-être aussi le Liban et l'Iran. Les
essais sont la preuve que des crimes contre la
paix se préparent. On ne peut avoir plus
hitlérien que cela. Ils commettent des
crimes mais prétendent le faire au nom de
nobles idéaux, tout comme ces mêmes
forces l'ont fait juste avant la Deuxième
Guerre mondiale, quand elles ont encouragé
Hitler à vaincre l'Union soviétique
coûte que coûte. Les arguments de
Goebbels et Kerry, de Chamberlain et Cameron, de
King et Baird sont les mêmes. Faites
entendre votre voix. Non, c'est non! Non à
la guerre contre la Syrie!
Washington, DC
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Le «Bandar chimique» est-il
derrière les attaques chimiques en Syrie?
- Mahdi Darius Nazemroaya -
Aucune des allégations des
États-Unis au sujet de ce qui s'est
passé en Syrie n'a de sens. Nous sommes
appelés à croire à une
histoire illogique, alors qu'il est beaucoup plus
probable que ce soit Israël et l'Arabie
saoudite qui ont permis à l'administration
Obama de menacer la Syrie de guerre.
Le rapport de renseignement sur la Syrie
préparé par l'administration Obama
n'est qu'une reprise de ce qui s'est passé
en Irak. « Beaucoup de choses ne sont pas
dites clairement » dans le document de
quatre pages, selon Richard Guthrie, l'ancien
directeur du projet sur les guerres chimiques et
biologiques mené par l'Institut
international de recherche sur la paix de
Stockholm. Une des soi-disant pièces
à conviction serait la
présumée interception des
communications du gouvernement syrien, mais aucune
transcription n'a été
présentée comme preuve.
Il en va de même pour les discours de
l'administration Obama qui font tout sauf
confirmer de façon irréfutable ce
qui s'est vraiment passé. Rien n'est
confirmé de façon catégorique
dans le rapport de renseignement. Ce document
officiel a toutes les allures d'une thèse
superficielle produite par un étudiant
collégial ou universitaire,
rédigé par quelqu'un qui jongle avec
les mots plutôt que par de véritables
experts en la matière.
Le rapport tourne en rond, se fiant à des
réseaux sociaux qu'on ne nomme pas et
à des racontars en tant que preuves et
données. Sans transparence, il affirme qu'
« il y a des comptes rendus de la part de
personnel médical international et syrien,
des vidéos, des témoignages, des
milliers de rapports provenant des médias
sociaux d'au moins douze endroits
différents dans la région de Damas,
des comptes rendus de journalistes et des rapports
provenant d'organisations non-gouvernementales
».
On a fort à parier que ces sources sans
nom sont en réalité des
insurgés financés
internationalement, les médias
israéliens, les médias saoudiens,
l'Observatoire syrien pour les droits de la
personne (qui a dans ses rangs ceux qui militent
avec les rebelles et qui considèrent que
l'Arabie saoudite est un modèle de la
démocratie) ainsi que l'organisation non
gouvernementale Médecins sans
frontières. Il s'agit des
mêmes sources qui appuient depuis le
début l'insurrection et qui favorisent un
changement de régime et une intervention
militaire en Syrie.
Qui plus est, une des principales sources de
renseignement et d'interception des communications
devant servir de preuve probante est nulle autre
qu'Israël, pays notoire pour son recours
à la manipulation et la falsification de
preuves.
Le rapport de renseignement des États-Unis
prétend aussi avoir eu connaissance des
plans d'une attaque d'armes chimiques plusieurs
jours avant que celle-ci ne se produise. Un
spécialiste en matière d'armes
chimiques, Jean Pascal Zanders, chargé de
recherche principal à l'Institut des
études de sécurité de l'Union
européenne, pose la question : pourquoi le
gouvernement étasunien n'a-t-il donc pas
alerté le monde entier du danger imminent
d'une attaque chimique ?
Washington, DC
Une conspiration Israélo-saoudienne?
Les forces antigouvernementales combattant en
Syrie et supportées par les
États-Unis ont un lien définitif
avec les armes chimiques. Et pourtant, Obama et
cie ne disent rien.
En dépit des accusations portées
par les forces antigouvernementales à
l'effet que l'armée syrienne aurait
lancé une attaque d'armes chimiques contre
Homs à Noël, en décembre 2012
CNN rapportait que l'armée
étasunienne entraînait des
combattants antigouvernementaux dans la
sécurisation et la manipulation d'armes
chimiques. Portant le nom de Destructive Wind
Chemical Battalion, les insurgés ont
même menacé d'avoir recours aux gaz
neurotoxiques et ont lancé une vidéo
où ils tuent des lapins et disent que c'est
le sort qui pourrait être
réservé à la Syrie.
Selon le quotidien français Le Figaro,
deux brigades de combattants antigouvernementaux
formées par la CIA, les Israéliens,
les Saoudiens et les Jordaniens, auraient
traversé en Syrie par les frontières
du Royaume hachémite de Jordanie pour
donner l'assaut, les 17 et 19 août 2013. Les
États-Unis ont sans doute investi
grandement dans l'entraînement des deux
brigades antigouvernementales. Si c'est le cas,
certains pourraient spéculer que leur
défaite aurait été le signal
d'une attaque chimique à Damas, un plan B,
en quelque sorte.
La question se pose : comment ces combattants
ont-ils eu accès à des armes
chimiques ? Plusieurs indices pointent vers
l'Arabie saoudite. Selon le journal britannique Independent,
c'est le prince Bandar de l'Arabie saoudite qui
aurait le premier « alerté les
alliés occidentaux du recours
présumé du régime syrien au
sarin en février 2013 ». La Turquie
aurait arrêté des militants syriens
sur son territoire avec du sarin que ces
terroristes devaient utiliser en Syrie même.
Le 22 juillet, les insurgés devaient aussi
prendre d'assaut Al-Assal et tuer tout
témoin pour dissimuler leurs actes.
Un rapport signé Yahya Ababneh et auquel a
contribué Dale Gavlak contient le
témoignage de personnes qui disent que
« certains rebelles ont reçu des
armes chimiques via le chef des renseignements
saoudien, le prince Bandar bin Sultan, et sont
responsables d'avoir mené des attaques aux
gaz ».
Le rapport du Mint Press News contribue
grandement à cette histoire, contredisant
de plein fouet les prétentions du
gouvernement étasunien. Une insurgée
y est citée et des liens sont faits qui
impliquent clairement l'Arabie saoudite. Elle dit
que ceux qui les ont fournis en armes « ne
leur ont pas expliqué à quoi ces
armes servaient ni comment s'en servir » et
qu'eux ne savaient pas « qu'il s'agissait
d'armes chimiques ». « Lorsque le
prince Bandar offre de telles armes au peuple, il
doit d'abord les offrir à ceux qui savent
comment les manipuler et s'en servir »,
aurait-elle dit.
Le rapport met en relief un autre lien saoudien :
« Abdel-Moneim a dit que son fils ainsi que
douze autres rebelles avaient été
tués dans un tunnel devant stocker des
armes fournies par un militant saoudien, dont le
nom serait Abu Ayesha, qui dirigeait un bataillon
de combattants. Le père a décrit les
armes comme étant d'une « structure
tubulaire » tandis que d'autres
ressemblaient à « d'énormes
bombonnes de gaz ».
Ainsi, il semblerait que les Saoudiens aient
facilité l'attaque chimique tandis que les
Israéliens auraient camouflé leur
intention de déclencher une guerre
généralisée, ou du moins de
faciliter une campagne de bombardement contre
Damas. Israël et l'Arabie saoudite ont
assisté l'administration Obama à
menacer la Syrie de guerre.
Obama cherche à changer le rapport de
force en Syrie
Le discours moralisateur provenant de Washington
relève du cirque et est ignoble.
L'hypocrisie du gouvernement étasunien est
sans bornes. Celui-ci condamne l'armée
syrienne parce qu'il aurait recours aux bombes
à fragmentation tandis que les
États-Unis vendent massivement de telles
bombes à l'Arabie saoudite.
Si les inspecteurs de l'ONU sont entrés en
Syrie, c'est d'abord à l'invitation du
gouvernement de Damas. Le gouvernement syrien
avait informé l'ONU depuis des semaines que
les milices antigouvernementales tentaient d'avoir
recours aux armes chimiques après qu'elles
eurent pris contrôle d'une usine de chlore
à l'est d'Aleppo. En guise de
prévention, l'armée syrienne a
depuis concentré toutes ses armes chimiques
dans des complexes bien protégés
afin que les forces antigouvernementales ne
puissent y avoir accès. Pourtant, les
insurgés ont lancé une attaque aux
armes chimiques contre les forces du gouvernement
syrien à Khan Al-Assal le 19 mars 2013.
Déformant totalement la
vérité, les insurgés et leurs
supporteurs étrangers, y compris le
gouvernement des États-Unis, tentent de
tenir le gouvernement syrien responsable des
attaques chimiques, allégations qui ont
été réfutées en mai
par l'enquêteur de l'ONU, Carla Del Ponte,
après un travail d'enquête intensif.
Au sujet de l'attaque présumée du
mois d'août, l'administration Obama ment et
se contredit depuis des jours. Ses porte-parole
disent que les traces d'armes chimiques ne peuvent
être éliminées mais que tout
de même le gouvernement syrien aurait
réussi à détruire des preuves
qui ne peuvent être
éradiquées. Aussi
prétendent-ils vouloir une enquête
alors qu'ils affirment déjà avoir
toutes les réponses.
Les allégations à l'effet que le
gouvernement syrien aurait eu recours aux armes
chimiques dans la banlieue de Ghouta
défient toute logique. Pourquoi le
gouvernement syrien aurait-il eu, sans raison,
recours à des armes chimiques dans une
région qui est sous son contrôle et
pourquoi se tirerait-il ainsi dans le pied en
offrant aux États-Unis et à leurs
alliés un prétexte pour intervenir?
Et que dire du choix de la date pour agir ainsi?
L'administration Obama voudrait nous faire croire
que le gouvernement syrien aurait choisi la
journée-même où les
inspecteurs des Nations unies sont arrivés
à Damas.
Même la British Broadcasting
Corporation a avoué que cette
situation était pour le moins
étrange. Le rédacteur en chef pour
le Moyen-Orient Jeremy Brown a lui-même
soulevé qu'il était tout de
même curieux que le gouvernement syrien ait
eu recours à de telles armes au moment de
la visite des inspecteurs de l'ONU, et à un
moment où l'armée mène
l'offensive dans la région de Damas.
Les États-Unis accusent le gouvernement
syrien d'avoir recours aux armes chimiques, mais
les porte-parole étasuniens ont une longue
tradition d'avoir recours aux mensonges pour
déclencher des guerres contre d'autres
pays. C'est le modus operandi constant
des États-Unis, depuis le Vietnam
jusqu'à la Yougoslavie, de l'Irak
jusqu'à la Libye.
Ce n'est pas la Syrie qui agit à
l'encontre de la communauté internationale,
mais bien les fauteurs de guerre de Washington, y
compris l'administration Obama.
Washington menace d'attaquer la Syrie pour tenter
de prolonger les combats en Syrie. Le gouvernement
étasunien veut aussi avoir un rôle
plus important à jouer dans toutes futures
négociations en restaurant le rapport de
force entre le gouvernement syrien et les
alliés des États-Unis, les
insurgés antigouvernementaux, pour faire en
sorte que l'armée syrienne soit
ébranlée et pour ainsi stopper son
offensive victorieuse contre l'insurrection. Que
les États-
Unis veuillent ou non affaiblir Damas en faveur
des insurgés, il est certain qu'ils veulent
tout au moins rétablir un équilibre
tout en portant un important coup au gouvernement
syrien avant la tenue d'une négociation
finale.
La « R2P » - la responsabilité
de protéger - doit maintenant faire place
à une nouvelle « R2P » - la
« responsabilité de prévenir
la guerre »
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À titre d'information
L'OTAN et les alliés des
États-Unis émettent une
déclaration qui appelle à une
attaque contre la Syrie
Le 6 septembre, les dirigeants et des
représentants des puissances membres de
l'OTAN et des pays alliés ont émis
une déclaration conjointe qui appelle
à une action internationale contre la Syrie
sur la base des allégations, ne reposant
sur aucune preuve, à l'effet que le
gouvernement syrien aurait utilisé des
armes chimiques lors d'une attaque le 21
août dernier. L'Australie, le Canada,
la France, l'Italie, le Japon, la
République de Corée, l'Arabie
saoudite, l'Espagne, la Turquie, le Royaume-Uni et
les États-Unis ont signé la
déclaration pendant la réunion du
G-20 à Saint-Pétersbourg en Russie.
La déclaration reprend la position
belliciste qui est maintenant donnée par
plusieurs promoteurs d'une agression militaire
contre la Syrie, à savoir qu'une frappe
militaire est nécessaire afin de
prévenir d'autres attaques aux armes
chimiques.
« La norme internationale contre
l'utilisation d'armes chimiques est ancienne et
universelle, lit-on dans la déclaration. Le
recours aux armes chimiques partout diminue la
sécurité des personnes partout. Ne
pas le sanctionner, c'est accroître le
risque d'une nouvelle utilisation et de la
prolifération de ces armes. »
Les pays signataires ferment
délibérément les yeux sur le
faire qu'aucune preuve n'existe pour appuyer
l'allégation que le gouvernement Assad
utilise les armes chimiques. « Les
éléments de preuve indiquent
clairement que le gouvernement syrien est
responsable de cette attaque, laquelle s'inscrit
dans la pratique de l'utilisation d'armes
chimiques par ce régime. »
Cela est suivi d'un mensonge flagrant au sujet
des règles et des principes
régissant les affaires internationales en
ce qui concerne la préservation de la paix.
Ils lancent l'appel « à une
réponse internationale forte qui enverra le
message clair que ce genre d'atrocité ne
doit jamais se répéter. Ceux qui ont
perpétré ces crimes doivent
être tenus responsables. »
Les gouvernements de ces pays fauteurs de guerre
disent tous que puisque le Conseil de
sécurité de l'ONU n'a pas
été capable d'en arriver à
l'unanimité pour approuver une attaque
contre la Syrie, il revient aux États-Unis
d'entreprendre une action afin de « tenir la
Syrie responsable ».
Nul doute que cette déclaration commune a
été faite dans le but de surmonter
l'opposition qui existe au Congrès
américain à une attaque militaire
puisque maintenant « nos
alliés nous appuient ».
Les pays signataires ne se demandent même
pas pourquoi il n'y a pas unanimité au
Conseil de sécurité. L'absence
d'unanimité est plutôt
considérée comme un blocage à
la réalisation de quelque chose qui est
déjà décidé, alors
mieux vaut l'ignorer.
« Les signataires ont constamment soutenu
l'adoption d'une résolution
énergique par le Conseil de
sécurité de l'ONU, au vu des
responsabilités qui lui incombent de
piloter la réponse internationale, mais ils
reconnaissent que le Conseil demeure
paralysé, comme il l'est depuis deux ans et
demi.»
Autrement dit, seul un processus qui garantit le
résultat désiré par les
États-Unis est acceptable.
« Le monde ne peut pas passer son temps
à attendre, devant des processus sans cesse
voués à l'échec qui ne
peuvent que conduire à une augmentation de
la souffrance en Syrie et à
l'instabilité régionale »,
déclarent-ils, pour ensuite donner le feu
vert aux États-Unis, un pays qui a
utilisé l'arme nucléaire, les armes
chimiques et bactériologiques à
d'innombrables occasions, pour « renforcer
l'interdiction de l'utilisation d'armes chimiques
».
Pour le comble, les pays signataires qui donnent
ainsi leur aval à un acte d'agression
contre la Syrie osent dire en conclusion qu'ils
veulent une résolution politique au
conflit. Ils disent être
préoccupés par « la violence
des deux côtés » et la
situation humanitaire qui s'est
créée en Syrie. Ils clament leur
innocence quand on sait que ce sont ces
mêmes pays qui financent et arment les
« rebelles » mercenaires pour
provoquer une contre-insurrection, laquelle sert
ensuite de prétexte pour commettre des
crimes contre le peuple syrien.
« Nous condamnons dans les termes les plus
énergiques toutes les violations des droits
de l'homme en Syrie, de tous les
côtés, dit la déclaration.
Plus de 100 000 personnes ont été
tuées dans ce conflit, plus de 2 millions
sont devenues des réfugiés et
environ 5 millions sont déplacées
sur le territoire syrien. Conscients que le
conflit en Syrie n'a pas de solution militaire,
nous réaffirmons notre engagement à
rechercher un règlement politique pacifique
à travers l'application intégrale du
Communiqué de Genève de 2012. Nous
sommes déterminés à trouver
une solution politique qui aboutira à une
Syrie unie, inclusive et démocratique.
»
Elle se termine avec un appel, vraisemblablement
à l'attention du gouvernement syrien et des
rebelles, « à permettre aux acteurs
humanitaires d'accéder en toute
sécurité et sans entraves aux
personnes dans le besoin ».
On voit bien que ceux qui demandent l'agression
au nom d'une cause humanitaire, comme le Canada,
et qui veulent un accès non entravé
pour leurs agences « humanitaires »,
veulent tout simplement contrôler ceux qui
sont devenus des victimes à cause d'eux.
Ils ne veulent surtout pas que ces victimes
viennent chez eux demander l'asile.
Selon un communiqué émis par le
cabinet du premier ministre du Canada lors du
sommet du G20, « le Premier ministre Stephen
Harper a annoncé une aide humanitaire
supplémentaire de 45 millions de
dollars destinée aux Syriens touchés
par le conflit en Syrie de même que dans les
pays voisins.
« Le soutien du Canada aidera les
organismes humanitaires à fournir de la
nourriture, de l'eau potable, des installations
sanitaires, de l'aide médicale, des abris
et une protection aux Syriens touchés par
le conflit, autant à ceux qui se trouvent
au pays qu'à ceux qui ont fui vers les pays
voisins.« Avec cette annonce, le Canada a
versé 203,5 millions de dollars en
aide humanitaire en réponse à la
crise en Syrie depuis janvier 2012. »
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Le déploiement militaire autour de la
Syrie
![](http://cpcml.ca/images2013/Antiwar/130902-MilitaryForcesAroundSyria-AFP.jpg)
Cliquer sur
l'image pour agrandir (AFP, September 2, 2013)
![](http://cpcml.ca/images2013/Antiwar/130829-WesternMilitaryForcesAroundSyria-01crop.jpg)
Cliquer sur
l'image pour agrandir (Voice of America, August 29, 2013)
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