Le
PCC(M-L) condamne le meurtre de Mouammar
Kadhafi
La politique d'assassinat expose
les plans antidémocratiques et
meurtriers
en réserve pour la Libye
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne
l'assassinat de sang froid du leader libyen Mouammar Kadhafi
capturé,
gravement blessé et désarmé, durant la guerre de
l'OTAN menée par les
États-Unis contre le peuple libyen. Cet acte de
lâcheté et de revanche,
commis au mépris de la loi, a été salué sur
un air triomphaliste par
l'ensemble des médias impérialistes mondiaux.
Les chefs des États impérialistes de
l'OTAN – le président
américain Barack Obama, le premier ministre britannique David
Cameron, le
président français Nicolas Sarkozy, la chancelière
Angela Merkel et le
premier ministre canadien Stephen Harper – ont tous fait des
déclarations à l'effet que le meurtre de Mouammar Kadhafi
marque un
« nouveau départ pour la
démocratie » en Libye.
L'impudence de ces chefs de la
« communauté
internationale » est qu'ils ont tout et chacun
participé à ce meurtre de
sang froid par leurs actes d'agression sauvage contre le peuple libyen.
C'est la machine de guerre de l'OTAN, avec la
participation d'avions
canadiens, qui a mené la campagne de changement de régime
jusqu'à la
capture et l'assassinat de Kadhafi. Il est confirmé qu'un pilote
britannique,
commandant à distance un drone américain, a
bombardé le convoi
transportant Kadhafi à Syrte et qu'un avion français a
ensuite pris le relais.
Des agents du renseignement de l'OTAN étaient au sol avec les
« forces rebelles » et se sont assurés,
grâce à des appareils
d'écoute avancés, que Kadhafi se retrouve entre les mains
des fanatiques et
meurtriers, lesquels l'ont exécuté d'une balle à
la tête. Cet acte de lâcheté
souligne encore une fois que la contribution maintes fois
attestée des
impérialistes américains à la diplomatie
internationale est la politique de
l'assassinat. Cela fait partie de leur modus operandi que de
créer l'anarchie et la violence afin de maintenir
désorganisés les peuples qui
luttent pour leur libération et émancipation et maintenir
leurs rivaux en
échec. Il vaut de noter que le commandant militaire du
soi-disant Conseil
national de transition, Abdel Hakim Belhaj, était un combattant
en
Afghanistan. Cet ex-dirigeant du Groupe de combat islamique libyen est
un
de ces « éléments d'Al-Qaïda »
que les agressions de l'OTAN
sont censées combattre, mais à qui on confie maintenant
la tâche de bâtir la
démocratie dans la prétendue nouvelle Libye.
Durant les assauts de l'OTAN contre la Libye et avant
son assassinat,
Kadhafi a été continuellement démonisé par
les médias monopolistes, qui le
traitaient de tous les noms et en profitaient pour régler leurs
vieilles
rancunes, de causes réelles ou perçues, bien qu'aucune
preuve spécifique
n'ait été apportée qui aurait permis de l'inculper
devant un tribunal. L'usage
de la violence contre des rivaux politiques est une pratique
médiévale et
fasciste. Son vrai crime a été d'avoir maintenu
l'équilibre des intérêts
tribaux et régionaux et d'avoir soustrait la Libye du
contrôle des intérêts
étrangers. De plus, il a joué un rôle
prépondérant dans le développement de
l'unité des pays du continent africain contre les
intérêts impérialistes et cela
était d'autant plus inacceptable pour les impérialistes
anglo-américains et les
anciennes puissances coloniales qui se lancent aujourd'hui dans une
nouvelle
conquête de l'Afrique, semblable à celle qui a
précédé la Première Guerre
mondiale et qui a marqué la fin de la période coloniale
et le début de la
période de l'impérialisme et de la révolution
prolétarienne.
On a vu le rôle joué par Kadhafi
récemment lorsqu'il s'est adressé à
l'Assemblée générale des Nations unies, le
23 septembre 2009, et
qu'il a dénoncé les puissances détentrices du veto
au Conseil de sécurité
pour avoir trahi les principes de la Charte de l'ONU. La conspiration
internationale pour un changement de régime en Libye, pour le
compte des
monopoles mondiaux, notamment ceux du pétrole, facilitée
par ceux qui ont
collaboré à l'adoption de la Résolution
1973 du Conseil de sécurité
pour autoriser le bombardement sous prétexte de
« protéger les
civils », confirme ce que dénonçait Kadhafi.
Les chacals qui ont exécuté Kadhafi
étaient armés, financés et organisés
par la machine militaire de l'OTAN et n'auraient jamais osé
s'aventurer à
l'extérieur de Benghazi sans la protection des raids massifs des
forces
aériennes et navales de l'OTAN et sans la présence des
forces spéciales de
l'alliance sur le terrain. Les sept mois de bombardement incessant par
les
forces de l'OTAN, comme un blitzkrieg nazi, ont fait d'innombrables
victimes parmi les civils et détruit des villes entières,
des hôpitaux, des
écoles, des universités, des routes, des systèmes
d'égout, des usines de
traitement des eaux et beaucoup d'autres infrastructures sociales
payées avec
le labeur de travailleurs libyens et migrants dans les champs
pétroliers de la
Libye. Pour bien montrer quel genre de
« libération » et de
« démocratie » les brigands de la
« communauté
internationale » ont à l'esprit pour les pays cibles
dans le monde, le
Royaume-Uni a fait une demande de permis de forage au Conseil national
de transition moins de 24 heures après la mort de Kadhafi.
Les États
de l'OTAN responsables de la destruction de la Libye vont sans doute
exiger
un remboursement pour chaque bombe, chaque missile, chaque balle et
chaque litre d'essence dépensés pour détruire ce
pays.
Le PCC(M-L) se joint aux peuples du monde pour condamner
l'agression brutale de l'OTAN contre le peuple libyen et le meurtre de
sang
froid de Mouammar Kadhafi. Nous condamnons en particulier la
participation du gouvernement Harper à ces crimes et l'appui
donné à ce
gouvernement à l'intérieur comme à
l'extérieur du parlement par tous ceux
qui justifient ou font la promotion de la doctrine de la
« responsabilité
de protéger » et la « construction de
démocratie »
impérialiste. La classe ouvrière et le peuple du Canada
s'opposent
résolument à l'ingérence dans les affaires
intérieures de pays étrangers, à la
guerre d'agression pour changer un régime, à la politique
de l'assassinat et
au diktat des impérialistes que la force fait le droit. Il est
temps d'intensifier
leur opposition aux plans Harper et leur lutte pour un gouvernement
anti-guerre.
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