Le Marxiste-Léniniste

Numéro 163 - 21 octobre 2010

40e anniversaire de la Loi des mesures de guerre

Les pouvoirs policiers au-dessus du pouvoir civil:
la vraie nature de la démocratie canadienne

40e anniversaire de la Loi des mesures de guerre
Les pouvoirs policiers au-dessus du pouvoir civil: la vraie nature de la démocratie canadienne - PCC(M-L)
Une tentative ratée d'éliminer l'organisation et de mater le désir de changement et l'esprit de rébellion de la classe ouvrière et du peuple au Québec - Pierre Soublière
PROFUNC: Le plan secret du Canada pour des détentions pour des périodes indéterminées

De la presse du Parti
La ligne des «deux extrêmes» - LML hebdomadaire, 28 juin 1998

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40e anniversaire de la Loi des mesures de guerre

Les pouvoirs policiers au-dessus du pouvoir civil:
la vraie nature de la démocratie canadienne

Le 16 octobre est le 40e anniversaire de la proclamation de la Loi des mesures de guerre par le gouvernement libéral de Pierre Elliott Trudeau. Trudeau avait déclaré un état d'« insurrection appréhendée » pour se prévaloir des pouvoirs de la Loi des mesures de guerre, utilisée durant la Première et la Deuxième Guerres mondiales pour détenir des personnes indéfiniment et sans accusations ni procès.

Plus de mille descentes eurent lieu entre le 7 et le 10 octobre 1970. Le 12 octobre l'armée était dans les rues d'Ottawa, le gouvernement canadien ayant invoqué les dispositions de la Loi de la défense nationale, et dans les rues de Montréal le 15 octobre. Après le décret de la Loi des mesures de guerre, aux petites heures du matin le 16 octobre, 3 068 autres descentes et perquisitions et 465 autres arrestations sans mandat eurent lieu. La majorité des personnes arrêtées furent relâchées sans accusations après 21 jours mais certains furent détenus plus longtemps.

Dans la désinformation médiatique à l'approche du 40e anniversaire de cet événement, on apprenait l'existence d'un programme secret de la GRC, du nom de code PROFUNC (« PROminent FUNCtionaries of the Communist Party » - membres importants du Parti communiste) pour détenir pour une période indéfinie et interner des milliers de Canadiens. Les reportages laissent entendre que les agissements de la police au-dessus du pouvoir civil seraient une chose du passé. Selon l'émission préparée conjointement par Radio-Canada et la CBC (Enquête en français et The Fifth Estate en anglais), « le plan secret appelé PROFUNC permettait à la police d'arrêter et de détenir pour une période indéterminée des citoyens canadiens soupçonnés d'être des sympathisants communistes. [...] Il est difficile d'imaginer aujourd'hui qu'un gouvernement canadien approuve un plan pour arrêter des milliers de citoyens et les enfermer tout simplement parce qu'ils sont perçus comme une menace pour la démocratie canadienne. »


À gauche: Une militante du PCC(M-L) est arrêtée à Toronto en septembre 1970 pour avoir manifesté en
appui à la lutte du peuple québécois. À droite: La devanture de la librairie Livres et Périodiques progressistes
sur la rue Fairmont à Montréal après un incendie criminel en 1970.

Cette tentative de présenter les événements d'octobre 1970 et le programme PROFUNC comme quelque chose d'inimaginable aujourd'hui et les descentes et arrestations massives comme le fait de policiers un peu trop zélés « dans le temps » échoue lamentablement devant la réalité des arrestations et descentes massives et des agissements illégitimes de la police avec la pleine sanction des tribunaux avant, durant et après les manifestations contre le G8/G20 à Toronto cet été. C'est une affirmation étonnante quand tout le monde sait maintenant que le Canada a livré des citoyens et résidents canadiens à la torture et maintient des listes d'interdiction de vol sur lesquelles apparaît le nom de milliers d'individus soupçonnés d'allégeance terroriste du simple fait qu'ils sont musulmans, pakistanais ou arabes ou professent des opinions contraires à celles du gouvernement Harper sur le droit de résister ou sur le sionisme et les crimes de l'État d'Israël.

La proclamation de la Loi des mesures de guerre en 1970 et les choses révélées au sujet de PROFUNC qu'on présente comme « le programme de sécurité nationale le plus draconien de l'histoire du Canada en temps de paix » sont présentées comme des anomalies, des écarts par rapport à la démocratie canadienne, mais ce n'est malheureusement pas le cas.

En fait, ce qu'il faut examiner à la lumière de ces événements ce n'est pas le passé mais le présent, et le faux « débat » qu'on nous propose à propos du passé cache que les pouvoirs policiers continuent d'être au-dessus du pouvoir civil. Les événements d'octobre 1970 et le programme PROFUNC ne sont pas des exceptions à la règle, ils sont la manifestation de la vraie nature de la démocratie canadienne. La seule différence est que dans le passé les libertés civiles étaient suspendues occasionnellement alors que maintenant un état d'urgence permanent a été déclaré au nom de la guerre à la terreur et que cela sert à justifier une redéfinition de la démocratie avec l'état d'exception comme nouvelle norme.

Certains éditorialistes sont allés jusqu'à dire que la majorité des Canadiens préfèrent « la paix, l'ordre et le bon gouvernement » même s'il faut pour cela renoncer aux libertés civiles. S'il faut sacrifier les droits civils à la paix, l'ordre et le bon gouvernement, que valent la paix, l'ordre et le bon gouvernement ? Ou bien ils ne valent rien, ou bien ils sont un régime dans lequel les pouvoirs policiers sont au-dessus du pouvoir civil et ce sont les pouvoirs policiers qui décident quand les droits peuvent être suspendus.

Il y a un « débat » sur le besoin d'un équilibre entre les droits et la sécurité. Qu'est-ce qu'un droit s'il peut être suspendu ? Qui décide des conditions justifiant la suspension de ce droit ? Selon la Charte canadienne des droits et libertés, tous les « droits » sont soumis à des « limites raisonnables ». Autrement dit, vous avez des droits sauf quand vous en avez besoin. C'est contraire à la définition même d'un droit appartenant à son détenteur du fait de son existence en tant qu'être humain, un droit qui ne peut être ni échangé, ni abandonné, ni enlevé, mais seulement affirmé et appliqué.


Un militant du PCC(M-L) qui vendait le journal du
Parti à Toronto est attaqué en novembre 1970. Il y a eu
plus de 2 500 arrestations de militants du PCC(M-L)
durant les premières années de la création du
Parti. Les camarades étaient arrêtés alors qu'ils
vendaient Le Quotidien du Canada populaire.

Même sans pouvoirs spéciaux, au Canada le droit de conscience est attaqué de façon routinière. Loin d'être un écart par rapport à la norme, la persécution, l'arrestation et l'emprisonnement de militants du mouvement communiste et ouvrier font partie de ce qu'on appelle la démocratie canadienne.

Durant la période qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale, bien que l'existence du Parti communiste et l'appartenance au Parti communiste n'étaient pas considérées comme des infractions au code criminel, la démocratie anglo-américaine a déclaré le communisme ennemi de la démocratie. C'est sur cette base que la GRC a dressé des listes de milliers de communistes et de sympathisants communistes qu'elle voulait détenir indéfiniment. En plus des arrestations effectuées durant la Loi des mesures de guerre, il y a eu plus de 2 500 arrestations de membres et sympathisants du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) dans les années 1970, l'État canadien cherchant par tous les moyens à écraser le nouveau parti qui venait d'être créé. Ces arrestations n'ont pas été effectuées en invoquant des pouvoirs spéciaux. La GRC a tout simplement recouru à ses méthodes habituelles pour faire passer les membres du PCC(M-L) pour des criminels de droit commun et détruire l'organisation. Le fondateur et dirigeant du PCC(M-L), Hardial Bains, a fait l'objet de plusieurs coups montés et de tentatives de déportation de la GRC et il a été privé de citoyenneté pendant 30 ans. La persécution des autres militants du Parti se poursuit à ce jour.


Perquisition dans l'une des librairies du PCC(M-L)
à Montréal en 1970.

Tout cela montre que les prétendues sauvegardes qu'on appelle libertés civiles, qui sont censées nous protéger contre les abus et l'impunité des pouvoirs policiers, sont toujours sujettes à des « limites raisonnables ». Mise à part la persécution des forces progressistes, les droits des travailleurs sont brimés par des lois de retour au travail. De plus, dans certaines conditions, des « circonstances exceptionnelles » soient invoquées pour justifier l'utilisation d'instruments comme la Loi des mesures de guerre, comme pour la persécution du mouvement communiste et ouvrier durant la Première et la Deuxième Guerres mondiales, l'expropriation des flottes de pêches et des maisons des Japonais sous prétexte d'internement et en octobre 1970.

Tout cela révèle le caractère de classe des institutions démocratiques que ces faux débats cherchent à cacher et que tant que la souveraineté réside dans la prérogative de la Couronne représentant les monopoles et défendant leurs intérêts, plutôt que dans le peuple comme le veut la démocratie moderne, la situation ne fera qu'empirer. Le fait que des ministres de la Justice n'étaient même pas au courant de l'existence du programme PROFUNC (comme l'ont admis Warren Allmand et Robet Kaplan, tous deux ministres de la Justice des gouvernements Trudeau) montre le mépris de cette prérogative pour le « pouvoir civil ».

La proclamation de la Loi des mesures de guerre de 1970 et le programme PROFUNC montrent non pas que la police était au-dessus du pouvoir civil dans le passé mais que ce qu'on appelle pouvoir civil est en fait une forme de pouvoir policier au service du pouvoir des monopoles et de leurs intérêts au pays et à l'étranger.


Les dommages causés à la librairie Livres et Périodiques progressistes sur la rue Gerrard à Toronto lors d'une
descente de la police de Toronto et de la police provinciale de l'Ontario dans une opération de la GRC le 1er
décembre 1970. En plus de saccager la librairie, les policiers ont tenté de provoquer un incendie avec le chauffe-eau.

Les méfaits de la GRC ayant été exposés dans les années 1970, en 1983 le gouvernement canadien a déposé un projet de loi créant le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) pour retirer les opérations de sécurité et de renseignement des mains de la GRC. Le SCRS a été créé en 1984. Mais cela n'a pas changé le fait que la police agit au-dessus du pouvoir civil, qui a à voir avec l'essence de la démocratie canadienne, bien au contraire. Le SCRS et les autres agences policières n'ont jamais cessé d'agir au-dessus du pouvoir civil, comme on l'a vu dans l'affaire Mahar Arar et dans d'autres cas où le Canada a été impliqué dans la torture, la déportation vers la torture et autres crimes contre l'humanité. Dans le cas des détenus afghans remis aux autorités américaines et soumis à la torture un peu après l'engagement du Canada dans l'invasion de l'Afghanistan par les États-Unis, même le premier ministre n'a appris la nouvelle qu'une semaine après le fait. Selon une note de service qui a depuis été rendue publique, le premier ministre ne devait pas être mis au courant de certains accords secrets entre les forces spéciales du Canada et des États-Unis.

À cet égard, notons que la CBC et Radio-Canada ont « révélé » toutes sortes de choses au sujet du programme PROFUNC, mais ils n'ont pas parlé de l'intégration actuelle des services policiers et de renseignement et des forces armées du Canada et des États-Unis, sans compter l'information qui est transmise aux services d'espionnage américains pour placer des Canadiens sur les listes d'interdiction de vol, de gens soupçonnés d'être des terroristes, qui peuvent être soumis à la torture, etc. Tout cela montre que le programme PROFUNC concerne le présent, pas le passé. C'est un phénomène qui appartient à la catégorie du terrorisme d'État, non de la démocratie.

L'essence de la « démocratie » canadienne

Le sacrifice des droits civils sur l'autel du droit de monopole, de la sécurité, de l'intérêt national et des valeurs n'est pas un écart par rapport à la « démocratie » canadienne mais l'essence même de cette démocratie.

Aujourd'hui la guerre à la terreur a transformé toutes les libertés civiles en dommages collatéraux. Les gouvernements enfreignent le droit public avec arrogance et déclarent que les monopoles ont un accès illimité aux richesses et au travail des Canadiens.

Au nom de la sécurité nationale, de l'intérêt national et des valeurs, les monopoles exercent leur règne en toute impunité et on assiste à la militarisation et à la fascisation de tous les aspects de la vie. Lors des protestations contre le G8/G20, la ville de Toronto a été militarisée, plus de un milliard de dollars ont été dépensés pour la « sécurité » et plus de 1 100 personnes ont été arrêtées. La Cour suprême a statué récemment que les Canadiens n'ont pas droit à la présence d'un avocat quand ils sont interrogés par la police. Les droits Miranda selon les tribunaux sont un arrangement américain et non canadien. En une autre occasion, la Cour suprême a déclaré que les droits d'Omar Khadr ont bel et bien été violés quand il a été torturé. Les preuves obtenues sous la torture ne sont pas admissibles parce que la torture est illégale en toute circonstance. Les pouvoirs de prérogative du premier ministre lui permettent cependant de garder toute chose secrète au nom de la sécurité nationale et sur la base de la preuve secrète il doit faire ce qu'il juge la meilleure chose à faire.


Il y a eu des manifestations partout au Canada contre le G20 et contre la criminalisation
de la dissidence en juin et juillet derniers.

Tout cela est fait pour permettre un régime d'impunité et le modus operandi est le même que par le passé : l'État au-dessus du pouvoir civil s'affaire à créer l'hystérie au sujet de supposés « anarchistes » et « terroristes » afin de criminaliser la dissidence. L'opposition politique à la mondialisation néolibérale et à ses institutions telles le G8 et G20 est accueillie par des gaz lacrymogènes, des balles de caoutchouc, le confinement de manifestants, l'imposition d'endroits désignés comme seuls lieux de protestation « légale » et des arrestations massives. Un manifestant s'est fait dire récemment que s'il refuse de signer et de respecter les conditions de sa libération sous caution, il est « libre » de le faire mais il sera placé en cellule d'isolement pour une période indéfinie. Tout cela est le propre d'un État policier et non d'une démocratie digne du nom.

En une autre occasion, une personne d'origine rom n'appartenant à aucun État et que le gouvernement voulait déporter s'est fait dire que si elle n'acceptait pas de son gré d'être déportée (comme l'exige le droit international lorsqu'une personne n'appartient à aucun État), elle passerait le reste de ses jours en prison. La détention pour une période indéfinie est interdite par le droit international mais rien ne l'empêche au Canada.

Au Canada, la GRC, le SCRS, les autres agences de police et les tribunaux ont couramment recours à des méthodes illicites. L'espionnage, le terrorisme organisé par l'État et l'impunité sont choses courantes. Dans la situation où la police est au-dessus du pouvoir civil, les musulmans sont mis sous pression de déclarer leur « loyauté » comme à l'époque des « serments de loyauté » de McCarthy aux États-Unis. À tel point qu'ils sont accusés de déloyauté s'ils refusent de déclarer leur appui à la guerre illégale contre l'Afghanistan. L'opposition au sionisme, à l'agression et aux crimes de guerre d'Israël et à l'appui matériel et moral du gouvernement canadien aux méthodes de châtiment collectif de la population de Gaza est criminalisée. Que ce soient les certificats de sécurité, les lois « anti-terroristes », les attaques contre les réfugiés tamouls qui se font traiter de « terroristes », la nouvelle norme maintenant est d'essayer de faire accepter une conception de la « primauté du droit » qui repose sur un état d'exception permanent, où les agences de police et les forces spéciales sont aux commandes et le pouvoir civil est sans pouvoir.

L'armée permanente et la police jouent ce rôle partout où le pouvoir souverain ne réside pas dans le peuple.

Cela ne doit pas passer ! Il nous faut un gouvernement qui défend nos droits. Il nous faut une démocratie nouvelle et moderne. Les travailleurs et leurs alliés doivent bâtir une Opposition ouvrière capable de donner naissance à un tel gouvernement.

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Une tentative ratée d'éliminer l'organisation et de mater le désir de changement et l'esprit de rébellion de la classe ouvrière et du peuple au Québec


Manifestation des chauffeurs de Murray Hill
à Montréal en 1969.

Toute campagne de désinformation doit décontextualiser les événements. En fin de compte, à chaque fois, ce n'est pas tant ce qu'on dit qui est important, mais ce qu'on ne dit pas. Il est impossible de parler de l'application de la Loi des mesures de guerre en octobre 1970 sans tenir compte du contexte d'ensemble qui prédominait au Québec et au Canada à ce moment-là. Pour la télévision d'État et certains médias monopolisés, la version consiste tout simplement à répéter que l'ambiance était aux actes de terrorisme isolés et à des enlèvements, alors qu'il a été maintes fois démontré que cette ambiance était l'oeuvre de la GRC, de ses délateurs, de ses agents provocateurs et de ses taupes. Ce qui est tenu sous silence, c'est l'éveil du mouvement ouvrier au Québec et la naissance du Parti qui allait affirmer le rôle premier de cette classe dans la transformation de la société.

L'esprit qui animait le PCC(M-L), et qui s'inspirait de l'expérience des années soixante des Internationalistes, était qu'il est juste de se rebeller contre un ordre social fondé sur l'exploitation et l'oppression nationales et internationales. Cet esprit, le Parti ne faisait pas que le déclarer comme un dogme, il le basait sur les conditions nationales au Québec à ce moment-là et sur la tradition de la classe ouvrière et du peuple québécois de lutte pour le changement contre le colonialisme anglo-canadien, de défi des institutions des privilégiés, que ce soient les monarques, les monopoles, l'église ou les représentants politiques qui parlaient en leur nom.

Les années qui ont suivi l'application des mesures de guerre témoignent amplement du fait que la tentative de Trudeau et d'autres de mater le désir de changement n'a pas réussi. D'abord, les attaques de l'État n'ont pas arrêté contre le Parti. Au contraire, les années soixante-dix furent des années de résistance active aux attaques de l'État : plus de 2 500 activistes du Parti furent arrêtés et 21 déportés. Souvent ces arrestations se faisaient du simple fait de vendre le journal du Parti, le Quotidien du Canada populaire. Cet esprit de résistance était essentiel pour la survie du Parti, mais aussi pour toute la tâche de transformation sociale qui incombait à la classe dans les années à venir. Le peuple et la classe exprimaient cet esprit dans les mouvements de grèves et les actions ouvrières en plein élan avant la déclaration des mesures de guerre et qui se sont poursuivis tout au long des années soixante-dix. Le Front commun s'est formé à peine deux ans après le coup monté de la « Crise d'octobre » tandis qu'ailleurs au Canada les travailleurs repoussaient la compagne pour les faire payer pour la crise du système économique et des arrangements politiques d'après-guerre.

La désinformation médiatique ne peut confirmer des faits qu'en en passant d'autres sous silence. Plus souvent qu'autrement, ces faits passés sous silence – telle la négation continue des droits du peuple et des travailleurs mais aussi la résistance héroïque de la classe et du peuple – sont les seuls qui peuvent mettre les pendules à l'heure.

On passe sous silence qu'à l'époque le PCC(M-L) et les Internationalistes avant lui définissaient le rôle de la classe ouvrière dans le mouvement pour l'affirmation de la nation québécoise. C'est pour ça que beaucoup de souverainistes se sont joints au Parti, ont dénoncé divers monopoles et le rôle destructeur qu'ils jouaient au Québec et se sont ralliés à la classe ouvrière. Le Parti a résolu cette question du lien entre le mouvement d'émancipation de la classe ouvrière et de l'émancipation de la nation, ce qui allait éventuellement s'exprimer ainsi : que la classe ouvrière doit se constituer en la nation et investir le peuple du pouvoir souverain.

Lorsque nous disons que tout est à recommencer, c'est ce que ça veut dire. Nous devons en tant que peuple et, avant tout, en tant que classe, poursuivre notre travail dans l'esprit de changements profonds, de défi envers tous ceux qui ont usurpé le pouvoir par la force, avec leurs conceptions médiévales des droits et de gouvernance, qui reprennent les thèses simplistes de menace terroriste pour suspendre et supprimer les droits humains fondamentaux au pays et à l'étranger – qu'ils s'appellent Harper, Charest ou autres. Les institutions qui furent et qui continuent d'être les instruments de notre marginalisation et de la négation de nos droits humains ne sont démocratiques dans aucun sens du terme. Le droit auquel elles s'opposent le plus farouchement est le droit de se rebeller contre l'ancien et de faire naître le nouveau, de remplacer les vieilles notions poussiéreuses par des définitions modernes, et par là, vivantes et transformatrices, qui permettent au peuple de résoudre les problèmes qui se posent dans le monde réel.

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PROFUNC: Le plan secret du Canada pour des détentions pour des périodes indéterminées

Les émissions The Fifth Estate de CBC et Enquête de Radio-Canada ont révélé l'existence d'un plan pour détenir indéfiniment lors de situations « d'urgence nationale » des milliers de Canadiens soupçonnés d'être des communistes ou des sympathisants communistes. Le PROFUNC (« PROminent FUNCtionaries of the Communist Party » – principaux membres du Parti communiste) est un plan ultra-secret développé en 1950 par le commissaire de la GRC, Stuart Taylor Wood. Il contenait une liste de 16 000 personnes soupçonnées d'être des communistes et de 50 000 sympathisants qui devaient être espionnés et possiblement internés pour une période indéfinie. L'émission de la CBC décrit PROFUNC comme un des programmes de sécurité nationale les plus draconiens que le Canada ait connus en période de paix. Selon la CBC, les personnes sur la liste pouvaient être détenues indéfiniment, subir « des châtiments sévères » et être abattues si elles essayaient de s'enfuir.

Les listes comprenaient des personnalités canadiennes bien connues et des gens ordinaires, hommes, femmes et enfants, dont l'identité était gardée secrète dans des enveloppes scellées gardées dans des bureaux de la GRC. Un formulaire d'arrestation appelé C-215 était créé pour chaque détenu potentiel. Selon la CBC, les filières mentionnaient des détails personnels comme l'âge, une description physique, des photos, de l'information sur la voiture de la personne et sur son logis et même les issues pouvant être utilisées en cas de tentative de fuite. La liste des personnes visées comprenait même le nom des enfants des hommes et des femmes à arrêter. L'information aurait été maintenue à jour de 1950 jusqu'en 1983, lorsque le programme a été démantelé.

Le PROFUNC prescrivait à la GRC d'entreprendre des descentes massives lors du Jour M ou Journée de mobilisation. On préparait secrètement des chefs de police en vue de cette journée. Le plan comprenait des équipes spéciales qui devaient être déployées dans les quartiers résidentiels, y prendre leurs positions et arrêter leurs « cibles » qui seraient alors transportées vers des « centres d'accueil » et de là vers des prisons permanentes ou centres d'internement. À Toronto, on devait utiliser la Casa Loma, à Port Arthur en Ontario un club western et un parc d'attractions à Regina. Les hommes devaient être envoyés dans des camps partout au pays tandis que les femmes iraient dans deux ou trois endroits sur la Péninsule du Niagara ou à Kelowna en Colombie-Britannique. Les enfants devaient demeurer avec des membres de la famille ou avec leurs parents en internement.

La CBC rapporte que les détenus devaient être punis sévèrement s'ils enfreignaient les règles du camp, comme celle-ci par exemple : « Aucun détenu n'a le droit de parler à quiconque n'est pas un officier de garde ou un membre du personnel à moins que les règles ne le permettent ou qu'un officier lui ait donné une permission spéciale. »

L'information amassée par le PROFUNC a été utilisée lorsque la Loi des mesures de guerre a été décrétée en 1970. Trudeau a alors déclaré un état « d'insurrection appréhendée » bien que, selon le lieutenant à la retraite Julien Giguère, le chef de l'escouade antiterroriste de la police de Montréal à l'époque, la police n'avait que 60 noms sur la liste des personnes soupçonnées d'être des sympathisants du FLQ. Cette liste est apparue insuffisante pour justifier un état « d'insurrection appréhendée ». Selon le lieutenant retraité, la Sûreté du Québec et la GRC ont alors fourni plus de noms, ce qui a mené à près de 4 000 perquisitions et 500 arrestations.

Même le solliciteur général responsable de la GRC ignorait le plan. Robert Kaplan, qui a été solliciteur -général de 1980 à 1984, a été interviewé dans les deux émissions. C'est lui qui aurait mis fin au programme par inadvertance en 1983 quand il a ordonné à la GRC d'arrêter toute activité limitant l'entrée de Canadiens âgés aux États-Unis. Kaplan a dit que c'est l'émission Fifth Estate qui l'a mis au courant de l'existence du programme. Il a confié à la CBC qu'il n'en revient pas d'apprendre que le gouvernement canadien a été impliqué dans le programme. « Je ne peux pas croire, a-t-il dit, que le programme a reçu une autorisation gouvernementale. »

Si cela ne prouve pas que la police au Canada est au-dessus de pouvoir civil, que faut-il d'autres comme preuve ?

À titre d'information
Les « centres d'accueil » et les camps d'internement du PROFUNC

Bien que le plan ait été modifié au fil des années, un document de 1951 donnait la liste suivante des centres d'accueil et des camps d'internement à être établis à l'échelle du pays.

Les « centres d'accueil »

Halifax : Les quartiers généraux de détention d'Immigration Canada
Montréal : Le refuge opéré par le ministère du Travail
Toronto : La Casa Loma
Winnipeg : L'École normale
Port Arthur en Ontario : le Club western de Port Arthur
Régina : Le parc d'attractions
Edmonton : Les quartiers généraux d'Immigration Canada
Calgary : L'édifice de Northern Electric
Vancouver : L'édifice d'Immigration Canada

Les camps d'internement :

Kelowna en Colombie-Britannique : un camp pour femmes seulement pour loger 400 internées de la Colombie-Britannique et des Prairies
Chilliwack en Colombie-Britannique : un camp pour hommes seulement pour 400 résidents de la province
Lethbridge en Alberta : un camp pouvant loger 400 hommes des trois provinces des Prairies
Neys en Ontario : un camp pour 400 hommes de l'Ontario
Péninsule du Niagara (région de St-Thomas ou de London) : un camp pour 400 femmes de l'Ontario, du Québec et des Maritimes
St. Gabriel de Brandon au Québec : un camp pour 400 hommes du Québec et des Maritimes
Parry Sound en Ontario : un camp pouvant loger un nombre non spécifié de détenus

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De la presse du Parti

La ligne des «deux extrêmes»

Le Parti libéral du Canada a encore une fois soulevé l'idée de la lutte contre ce qu'il appelle « les deux extrêmes » pour affirmer « la valeur canadienne fondamentale » qu'est selon lui la « tolérance ». Mais en réalité il s'agit d'une propagande pour cacher le fait que c'est la bourgeoisie et son État qui sont intolérants envers toute chose ou toute personne qui s'oppose à eux et qu'ils sont la véritable source du terrorisme et de la violence politique au pays.

Qui sont les terroristes et qui se livre à des actes de violence politique au Canada ?

La bourgeoisie a donné elle-même la réponse à cette question dans les révélations de la Commission McDonald sur les méfaits de la GRC. La Commission royale a carrément admis que c'est la bourgeoisie, sa GRC et ses autres forces policières et d'espionnage, ainsi que les bandes fascistes, qui ont été la source d'actes de terrorisme, d'incendies de granges, d'enlèvements, de tortures et de chantage pour recruter des espions et des indicateurs, de messages téléphoniques enregistrés véhiculant la haine raciste et fasciste, d'attaques violentes contre les minorités nationales, contre les luttes ouvrières, contre les forces démocratiques et progressistes et les marxistes-léninistes, de tentatives d'assassinats, etc.

Le rapport de cette commission révèle également que la police et les autorités gouvernementales ont apporté leur pleine collaboration aux services d'espionnage et aux forces policières des États-Unis pour faire venir au Canada des espions afin de saboter le PCC(M-L) et la lutte des autochtones et d'autres groupes au Canada. Cependant, il est significatif que certaines sections du Rapport de la Commission McDonald, notamment celle sur l'« Opération Échec et Mat », qui traite spécifiquement des attaques terroristes menées contre le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) et son dirigeant, le camarade Hardial Bains, n'ont pas été publiées. Cette dissimulation aussi sert la tactique de la bourgeoisie qui consiste à proclamer que le problème est l'existence de « deux extrêmes ».


La police est déployée pour protéger une manifestation de
l'organisation fasciste Western Guard pour célébrer
l'anniversaire de Mussolini à Toronto en 1973.

Tout au long des années soixante-dix et quatre-vingt, ils n'ont cessé de dire que les marxistes-léninistes sont la source du crime et de la violence et de les comparer aux fascistes et terroristes, tout en gardant le silence quant à leurs vraies activités et positions progressistes, en plus de garder sous silence que c'est l'État qui a été à l'origine d'actes de violence et de terreur. Le rapport de la Commission McDonald a également servi à justifier la fascisation de l'État et le renforcement de l'appareil de répression, notamment avec la création d'un service d'espionnage civil, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), concluant de son investigation que la sécurité nationale exigeait la légalisation des activités illégales.

* * *

L'expérience des peuples au Canada et dans le monde a montré que ce sont l'impérialisme, la bourgeoisie et toute la réaction, avec leurs forces policières, leurs espions et leurs bandes fascistes, qui sont les terroristes et qui commettent des actes de violence politique, que la bourgeoisie a une loi pour elle-même et une autre loi pour la classe ouvrière et les forces progressistes et démocratiques. La loi interdit au peuple d'affirmer sa souveraineté et aux citoyens de lutter pour leurs droits, de s'opposer au danger de guerre impérialiste et de fascisme et de chercher à transformer la société du capitalisme au socialisme. La bourgeoisie s'est donnée le mandat incontestable de régner « par la Grâce de Dieu » ; il n'y a pas et ne peut y avoir d'autres justifications.

L'incitation à la terreur fasciste constitue l'attaque la plus sauvage, la forme la plus laide de l'État de la bourgeoisie monopoliste dans les conditions de la grave crise économique et politico-sociale qui ronge la société capitaliste. Elle représente une tentative de la bourgeoisie d'intimider le prolétariat, tentative qui ne montre pas sa force mais bien sa faiblesse. Elle est une preuve de la désagrégation de la société capitaliste.

Dans les conditions actuelles de la crise, la bourgeoisie est en train de laisser tomber son masque démocratique et son déguisement humanitaire. Elle gouverne par décrets pour imposer l'offensive antisociale. Pour désorienter le peuple et semer la division dans ses rangs pour qu'il ne puisse pas faire front uni contre l'offensive antisociale, elle fait la promotion des bandes fascistes et du fascisme. L'histoire a montré que ces bandes ont toutes les possibilités de s'épanouir dans les conditions de la démocratie bourgeoise. L'État les protège, les encourage et les organise. Il excuse leurs actions, en disant par exemple que le concierge du Temple Sikh de Surrey était « au mauvais endroit au mauvais moment ». La bourgeoisie a elle-même avoué avoir infiltré le FLQ et que ses agents étaient à l'origine des plus importants actes terroristes au Québec, des enlèvements et communiqués terroristes et de l'incitation au terrorisme. Ses agents oeuvraient aussi au sein du groupe fasciste appelé Western Guard à Toronto, allant jusqu'à faire eux-mêmes des messages téléphoniques véhiculant la haine et à proposer et à participer à des actes fascistes commis par cette organisation contre les minorités nationales et contre les marxistes-léninistes.

La promotion et la défense du KKK par la bourgeoisie sont sans pareil. Elle n'a aucune réserve à admettre au Canada des voyous fascistes comme ceux du KKK, des Anges gardiens et de la Ligue de défense juive, tout comme aujourd'hui une propagande assourdissante est faite à propos d'un homme qui défend des causes racistes sur Internet à Hope, en Colombie-Britannique. Mais quand il s'agit de personnes progressistes venant au Canada, elle n'hésite pas à leur refuser l'entrée. De nombreux antifascistes chiliens qui échappaient à la terreur fasciste de la junte se sont vu refuser l'entrée au pays, comme beaucoup d'autres personnes associées à des causes progressistes. Au moins 25 membres et sympathisants du PCC(M-L) ont été déportés après avoir fait l'objet d'accusations forgées ou sous prétexte qu'ils représentaient un danger pour la sécurité nationale. De la même manière, la bourgeoisie a donné asile à des milliers de criminels de guerre nazis après la Seconde Guerre mondiale, leur a offert de nouvelles identités et des emplois et les a protégés de la justice des combattants antifascistes, alors qu'elle maintenait des dossiers sur quelque 800 000 Canadiennes et Canadiens qu'elle considérait comme une « menace à la sécurité ». Cela comprenait par exemple plusieurs membres de la résistance clandestine de Norvège et d'ailleurs en Europe. De même, elle a défendu des organisations fascistes comme la Western Guard et le Comité d'Action antisoviétique et en défend beaucoup d'autres encore aujourd'hui.


Manifestation à Toronto contre la réunion de la Western Guard pour «Garder le Canada blanc» en 1972.
La police a attaqué les manifestants et plusieurs activistes du Parti ont été arrêtés.

En fait, il existe un rapport concret entre la politique du gouvernement et les activités de ces organisations fascistes. Par exemple, la Western Guard a organisé la violence raciste et fasciste sous le mot d'ordre nazi « Gardons le Canada blanc » et le gouvernement fédéral a repris cette ligne peu après dans son Livre vert sur l'Immigration en invoquant la « capacité d'absorption » du Canada face aux personnes « aux traits nouveaux et distinctifs », plus tard appelées « minorités visibles ». De même, la position belliciste officielle de la bourgeoisie en appui à l'OTAN est basée sur la théorie impérialiste de la « paix par la force », et c'est sous le même slogan que des éléments fascistes ayant appartenu à la Western Guard, au KKK et à d'autres groupes nazis se sont regroupés pour former le Comité d'Action antisoviétique.

Non seulement la bourgeoisie protège-t-elle les groupes fascistes, mais elle renforce sans cesse l'appareil policier, qui est un puissant instrument pour le maintien de son pouvoir. Elle envoie les forces policières attaquer les grèves des ouvriers, harceler les jeunes, les autochtones, les minorités nationales, les forces progressistes et révolutionnaires, bref tous celles et ceux qui combattent l'exploitation et l'oppression et qui luttent pour leurs droits. Pendant que la bourgeoisie sabrait dans les dépenses sociales dans les années soixante-dix et exigeait des concessions salariales des travailleurs du secteur public, coupant leurs emplois, etc., il ne manquait pas de fonds quand il s'agissait d'augmenter les dépenses pour l'appareil répressif. En tout, le nombre de policiers, de gardiens de prisons et autres agents de cette catégorie s'élevait à 128 000 en 1981, soit une augmentation de 20 % par rapport à 1975. Durant cette période, le nombre d'habitants « à surveiller » n'a augmenté que de 6 %. Un grand nombre d'escouades spéciales, comme la police « ethnique », les « escouades jeunesse » et les escouades « antiterroristes », ont été établies et de vastes sommes ont été consacrées à la propagande pour embellir l'image de la police et à l'implantation de programmes policiers comme « Surveillance de quartier », « Parents-secours », etc. Le nombre de prisons a également augmenté et on a renforcé la sécurité carcérale. Aujourd'hui, la soi-disant nécessité de réduire les dépenses n'empêche pas les gouvernements d'augmenter les dépenses pour renforcer les lois sur la « délinquance juvénile », pour criminaliser les jeunes et établir des camps de travail tandis qu'il manque toujours d'argent quand il s'agit d'accroître les services éducatifs et récréatifs pour les jeunes.

Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, les parlements ont servi à avancer la fascisation de la vie du pays, comme cela se fait encore aujourd'hui. Le projet de loi créant le SCRS, le soi-disant service civil de sécurité, fut un pas de plus dans la fascisation de l'État dans le cadre du « processus parlementaire » et par les « moyens constitutionnels » et il représente un véritable danger pour la vie et les libertés du peuple. Lorsque le SCRS a été créé, le ministre fédéral de la Justice a déclaré que, constitutionnellement, l'application du code criminel a toujours été de juridiction provinciale, mais avec le projet de loi créant le SCRS, le gouvernement fédéral pourra intervenir, au point d'arrêter une enquête criminelle s'il considère qu'il en va de la « sécurité nationale ». De plus, la loi offre l'immunité à tous les agents du SCRS, au point où toute révélation concernant l'identité d'un agent ou concernant un crime commis par un agent est considérée comme une offense criminelle. Voilà ce qu'il en est de la défense des droits et libertés du peuple, qui est censée être le rôle de ce service.

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De même, à l'échelle internationale les grandes puissances sont les terroristes. Elles établissent leurs stratégies de domination mondiale par le crime et la violence politique et par le banditisme contre les peuples. Leurs flottes rôdent dans les mers et les océans et menacent les peuples partout. Elles ont établi leurs bases et stationné leurs troupes sur tous les continents et ont déployé leurs armes de destruction de masse dans le monde entier. Elles manipulent la course aux armements pour faire chanter les peuples ; elles menacent leur souveraineté et exigent que les armes nucléaires soient réservées aux cinq puissances nucléaires pour qu'elles puissent « sauvegarder la paix ». Leurs services d'espionnage sont actifs aux quatre coins du globe. Ils organisent des coups d'État et incitent à la subversion et à la contre-révolution, provoquent des conflits entre différentes sections du peuple et l'anarchie dans nombre de pays pour y mettre en place des régimes réactionnaires au service des monopoles et multinationales des puissances impérialistes concernées. Ils sont responsables des foyers de tension et de l'instabilité qui existent partout dans le monde, comme dans les Balkans, en Afrique, au Moyen-Orient et sur le continent asiatique.

Même si l'oligarchie financière et la réaction internationale sont les vrais terroristes et commettent sans cesse des actes de terreur et de violence politique contre les peuples du monde, elles cherchent à identifier la lutte révolutionnaire au terrorisme. Elles attribuent le terrorisme aux marxistes-léninistes, aux intégristes, aux forces patriotiques et révolutionnaires. Elles les blâment pour le terrorisme au moment où la classe ouvrière et ses alliés, les marxistes-léninistes et les forces patriotiques et révolutionnaires mènent la lutte pour les droits sociaux et nationaux du peuple. Toutefois, les véritables révolutionnaires s'opposent au terrorisme et à l'anarchie, non seulement en théorie, mais aussi en pratique. Tant comme méthode de lutte que comme tactique et objectif stratégique, le terrorisme est diamétralement opposé à la stratégie et aux tactiques marxistes-léninistes qui visent au contraire l'unité de la classe ouvrière et du peuple dans la défense de leurs droits et pour créer sur cette base une société propre à l'existence humaine.

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