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Même sans pouvoirs spéciaux, au Canada le droit de conscience est attaqué de façon routinière. Loin d'être un écart par rapport à la norme, la persécution, l'arrestation et l'emprisonnement de militants du mouvement communiste et ouvrier font partie de ce qu'on appelle la démocratie canadienne. Durant la période qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale, bien que l'existence du Parti communiste et l'appartenance au Parti communiste n'étaient pas considérées comme des infractions au code criminel, la démocratie anglo-américaine a déclaré le communisme ennemi de la démocratie. C'est sur cette base que la GRC a dressé des listes de milliers de communistes et de sympathisants communistes qu'elle voulait détenir indéfiniment. En plus des arrestations effectuées durant la Loi des mesures de guerre, il y a eu plus de 2 500 arrestations de membres et sympathisants du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) dans les années 1970, l'État canadien cherchant par tous les moyens à écraser le nouveau parti qui venait d'être créé. Ces arrestations n'ont pas été effectuées en invoquant des pouvoirs spéciaux. La GRC a tout simplement recouru à ses méthodes habituelles pour faire passer les membres du PCC(M-L) pour des criminels de droit commun et détruire l'organisation. Le fondateur et dirigeant du PCC(M-L), Hardial Bains, a fait l'objet de plusieurs coups montés et de tentatives de déportation de la GRC et il a été privé de citoyenneté pendant 30 ans. La persécution des autres militants du Parti se poursuit à ce jour.
Tout cela montre que les prétendues sauvegardes qu'on appelle libertés civiles, qui sont censées nous protéger contre les abus et l'impunité des pouvoirs policiers, sont toujours sujettes à des « limites raisonnables ». Mise à part la persécution des forces progressistes, les droits des travailleurs sont brimés par des lois de retour au travail. De plus, dans certaines conditions, des « circonstances exceptionnelles » soient invoquées pour justifier l'utilisation d'instruments comme la Loi des mesures de guerre, comme pour la persécution du mouvement communiste et ouvrier durant la Première et la Deuxième Guerres mondiales, l'expropriation des flottes de pêches et des maisons des Japonais sous prétexte d'internement et en octobre 1970. Tout cela révèle le caractère de classe des institutions démocratiques que ces faux débats cherchent à cacher et que tant que la souveraineté réside dans la prérogative de la Couronne représentant les monopoles et défendant leurs intérêts, plutôt que dans le peuple comme le veut la démocratie moderne, la situation ne fera qu'empirer. Le fait que des ministres de la Justice n'étaient même pas au courant de l'existence du programme PROFUNC (comme l'ont admis Warren Allmand et Robet Kaplan, tous deux ministres de la Justice des gouvernements Trudeau) montre le mépris de cette prérogative pour le « pouvoir civil ». La proclamation de la Loi des mesures de guerre
de 1970 et le programme PROFUNC montrent non pas que la police
était au-dessus du pouvoir civil dans le passé mais que
ce qu'on appelle pouvoir civil est en fait une forme de pouvoir
policier au service du pouvoir des monopoles et de leurs
intérêts
au pays et à l'étranger. Les dommages causés à la librairie Livres et Périodiques progressistes sur la rue Gerrard à Toronto lors d'une descente de la police de Toronto et de la police provinciale de l'Ontario dans une opération de la GRC le 1er décembre 1970. En plus de saccager la librairie, les policiers ont tenté de provoquer un incendie avec le chauffe-eau. Les méfaits de la GRC ayant été exposés dans les années 1970, en 1983 le gouvernement canadien a déposé un projet de loi créant le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) pour retirer les opérations de sécurité et de renseignement des mains de la GRC. Le SCRS a été créé en 1984. Mais cela n'a pas changé le fait que la police agit au-dessus du pouvoir civil, qui a à voir avec l'essence de la démocratie canadienne, bien au contraire. Le SCRS et les autres agences policières n'ont jamais cessé d'agir au-dessus du pouvoir civil, comme on l'a vu dans l'affaire Mahar Arar et dans d'autres cas où le Canada a été impliqué dans la torture, la déportation vers la torture et autres crimes contre l'humanité. Dans le cas des détenus afghans remis aux autorités américaines et soumis à la torture un peu après l'engagement du Canada dans l'invasion de l'Afghanistan par les États-Unis, même le premier ministre n'a appris la nouvelle qu'une semaine après le fait. Selon une note de service qui a depuis été rendue publique, le premier ministre ne devait pas être mis au courant de certains accords secrets entre les forces spéciales du Canada et des États-Unis. À cet égard, notons que la CBC et Radio-Canada ont « révélé » toutes sortes de choses au sujet du programme PROFUNC, mais ils n'ont pas parlé de l'intégration actuelle des services policiers et de renseignement et des forces armées du Canada et des États-Unis, sans compter l'information qui est transmise aux services d'espionnage américains pour placer des Canadiens sur les listes d'interdiction de vol, de gens soupçonnés d'être des terroristes, qui peuvent être soumis à la torture, etc. Tout cela montre que le programme PROFUNC concerne le présent, pas le passé. C'est un phénomène qui appartient à la catégorie du terrorisme d'État, non de la démocratie. L'essence de la « démocratie » canadienneLe sacrifice des droits civils sur l'autel du droit de monopole, de la sécurité, de l'intérêt national et des valeurs n'est pas un écart par rapport à la « démocratie » canadienne mais l'essence même de cette démocratie. Aujourd'hui la guerre à la terreur a transformé toutes les libertés civiles en dommages collatéraux. Les gouvernements enfreignent le droit public avec arrogance et déclarent que les monopoles ont un accès illimité aux richesses et au travail des Canadiens. Au nom de la sécurité nationale, de
l'intérêt national et des valeurs, les monopoles exercent
leur règne en toute impunité et on assiste à la
militarisation et à la fascisation de tous les aspects de la
vie. Lors des protestations contre le G8/G20, la ville de Toronto a
été militarisée, plus de un milliard de
dollars
ont été dépensés pour la
« sécurité » et plus de 1 100
personnes ont été arrêtées. La Cour
suprême a statué récemment que les Canadiens n'ont
pas droit à la présence d'un avocat quand ils sont
interrogés par la police. Les droits Miranda selon les tribunaux
sont un arrangement américain et non
canadien. En une autre occasion, la Cour suprême a
déclaré que les droits d'Omar Khadr ont bel et bien
été violés quand il a été
torturé. Les preuves obtenues sous la torture ne sont pas
admissibles parce que la torture est illégale en toute
circonstance. Les pouvoirs de prérogative du premier ministre
lui permettent
cependant de garder toute chose secrète au nom de la
sécurité nationale et sur la base de la preuve
secrète il doit faire ce qu'il juge la meilleure chose à
faire. Il y a eu des manifestations partout au Canada contre le G20 et contre la criminalisation de la dissidence en juin et juillet derniers. Tout cela est fait pour permettre un régime d'impunité et le modus operandi est le même que par le passé : l'État au-dessus du pouvoir civil s'affaire à créer l'hystérie au sujet de supposés « anarchistes » et « terroristes » afin de criminaliser la dissidence. L'opposition politique à la mondialisation néolibérale et à ses institutions telles le G8 et G20 est accueillie par des gaz lacrymogènes, des balles de caoutchouc, le confinement de manifestants, l'imposition d'endroits désignés comme seuls lieux de protestation « légale » et des arrestations massives. Un manifestant s'est fait dire récemment que s'il refuse de signer et de respecter les conditions de sa libération sous caution, il est « libre » de le faire mais il sera placé en cellule d'isolement pour une période indéfinie. Tout cela est le propre d'un État policier et non d'une démocratie digne du nom. En une autre occasion, une personne d'origine rom
n'appartenant à aucun État et que le gouvernement voulait
déporter s'est fait dire que si elle n'acceptait pas de son
gré d'être déportée (comme l'exige le droit
international lorsqu'une personne n'appartient à aucun
État), elle passerait le reste de ses jours en prison.
La détention pour une période indéfinie est
interdite par le droit international mais rien ne l'empêche au
Canada. Au Canada, la GRC, le SCRS, les autres agences de police et les tribunaux ont couramment recours à des méthodes illicites. L'espionnage, le terrorisme organisé par l'État et l'impunité sont choses courantes. Dans la situation où la police est au-dessus du pouvoir civil, les musulmans sont mis sous pression de déclarer leur « loyauté » comme à l'époque des « serments de loyauté » de McCarthy aux États-Unis. À tel point qu'ils sont accusés de déloyauté s'ils refusent de déclarer leur appui à la guerre illégale contre l'Afghanistan. L'opposition au sionisme, à l'agression et aux crimes de guerre d'Israël et à l'appui matériel et moral du gouvernement canadien aux méthodes de châtiment collectif de la population de Gaza est criminalisée. Que ce soient les certificats de sécurité, les lois « anti-terroristes », les attaques contre les réfugiés tamouls qui se font traiter de « terroristes », la nouvelle norme maintenant est d'essayer de faire accepter une conception de la « primauté du droit » qui repose sur un état d'exception permanent, où les agences de police et les forces spéciales sont aux commandes et le pouvoir civil est sans pouvoir. L'armée permanente et la police jouent ce rôle partout où le pouvoir souverain ne réside pas dans le peuple. Cela ne doit pas passer ! Il nous faut un gouvernement qui défend nos droits. Il nous faut une démocratie nouvelle et moderne. Les travailleurs et leurs alliés doivent bâtir une Opposition ouvrière capable de donner naissance à un tel gouvernement.
Une tentative ratée d'éliminer l'organisation et de mater le désir de changement et l'esprit de rébellion de la classe ouvrière et du peuple au Québec
Toute campagne de désinformation doit décontextualiser les événements. En fin de compte, à chaque fois, ce n'est pas tant ce qu'on dit qui est important, mais ce qu'on ne dit pas. Il est impossible de parler de l'application de la Loi des mesures de guerre en octobre 1970 sans tenir compte du contexte d'ensemble qui prédominait au Québec et au Canada à ce moment-là. Pour la télévision d'État et certains médias monopolisés, la version consiste tout simplement à répéter que l'ambiance était aux actes de terrorisme isolés et à des enlèvements, alors qu'il a été maintes fois démontré que cette ambiance était l'oeuvre de la GRC, de ses délateurs, de ses agents provocateurs et de ses taupes. Ce qui est tenu sous silence, c'est l'éveil du mouvement ouvrier au Québec et la naissance du Parti qui allait affirmer le rôle premier de cette classe dans la transformation de la société. L'esprit qui animait le PCC(M-L), et qui s'inspirait de l'expérience des années soixante des Internationalistes, était qu'il est juste de se rebeller contre un ordre social fondé sur l'exploitation et l'oppression nationales et internationales. Cet esprit, le Parti ne faisait pas que le déclarer comme un dogme, il le basait sur les conditions nationales au Québec à ce moment-là et sur la tradition de la classe ouvrière et du peuple québécois de lutte pour le changement contre le colonialisme anglo-canadien, de défi des institutions des privilégiés, que ce soient les monarques, les monopoles, l'église ou les représentants politiques qui parlaient en leur nom. Les années qui ont suivi l'application des mesures de guerre témoignent amplement du fait que la tentative de Trudeau et d'autres de mater le désir de changement n'a pas réussi. D'abord, les attaques de l'État n'ont pas arrêté contre le Parti. Au contraire, les années soixante-dix furent des années de résistance active aux attaques de l'État : plus de 2 500 activistes du Parti furent arrêtés et 21 déportés. Souvent ces arrestations se faisaient du simple fait de vendre le journal du Parti, le Quotidien du Canada populaire. Cet esprit de résistance était essentiel pour la survie du Parti, mais aussi pour toute la tâche de transformation sociale qui incombait à la classe dans les années à venir. Le peuple et la classe exprimaient cet esprit dans les mouvements de grèves et les actions ouvrières en plein élan avant la déclaration des mesures de guerre et qui se sont poursuivis tout au long des années soixante-dix. Le Front commun s'est formé à peine deux ans après le coup monté de la « Crise d'octobre » tandis qu'ailleurs au Canada les travailleurs repoussaient la compagne pour les faire payer pour la crise du système économique et des arrangements politiques d'après-guerre. La désinformation médiatique ne peut confirmer des faits qu'en en passant d'autres sous silence. Plus souvent qu'autrement, ces faits passés sous silence – telle la négation continue des droits du peuple et des travailleurs mais aussi la résistance héroïque de la classe et du peuple – sont les seuls qui peuvent mettre les pendules à l'heure. On passe sous silence qu'à l'époque le PCC(M-L) et les Internationalistes avant lui définissaient le rôle de la classe ouvrière dans le mouvement pour l'affirmation de la nation québécoise. C'est pour ça que beaucoup de souverainistes se sont joints au Parti, ont dénoncé divers monopoles et le rôle destructeur qu'ils jouaient au Québec et se sont ralliés à la classe ouvrière. Le Parti a résolu cette question du lien entre le mouvement d'émancipation de la classe ouvrière et de l'émancipation de la nation, ce qui allait éventuellement s'exprimer ainsi : que la classe ouvrière doit se constituer en la nation et investir le peuple du pouvoir souverain. Lorsque nous disons que tout est à recommencer, c'est ce que ça veut dire. Nous devons en tant que peuple et, avant tout, en tant que classe, poursuivre notre travail dans l'esprit de changements profonds, de défi envers tous ceux qui ont usurpé le pouvoir par la force, avec leurs conceptions médiévales des droits et de gouvernance, qui reprennent les thèses simplistes de menace terroriste pour suspendre et supprimer les droits humains fondamentaux au pays et à l'étranger – qu'ils s'appellent Harper, Charest ou autres. Les institutions qui furent et qui continuent d'être les instruments de notre marginalisation et de la négation de nos droits humains ne sont démocratiques dans aucun sens du terme. Le droit auquel elles s'opposent le plus farouchement est le droit de se rebeller contre l'ancien et de faire naître le nouveau, de remplacer les vieilles notions poussiéreuses par des définitions modernes, et par là, vivantes et transformatrices, qui permettent au peuple de résoudre les problèmes qui se posent dans le monde réel.
PROFUNC: Le plan secret du Canada pour des détentions pour des périodes indéterminéesLes émissions The Fifth Estate de CBC et Enquête de Radio-Canada ont révélé l'existence d'un plan pour détenir indéfiniment lors de situations « d'urgence nationale » des milliers de Canadiens soupçonnés d'être des communistes ou des sympathisants communistes. Le PROFUNC (« PROminent FUNCtionaries of the Communist Party » – principaux membres du Parti communiste) est un plan ultra-secret développé en 1950 par le commissaire de la GRC, Stuart Taylor Wood. Il contenait une liste de 16 000 personnes soupçonnées d'être des communistes et de 50 000 sympathisants qui devaient être espionnés et possiblement internés pour une période indéfinie. L'émission de la CBC décrit PROFUNC comme un des programmes de sécurité nationale les plus draconiens que le Canada ait connus en période de paix. Selon la CBC, les personnes sur la liste pouvaient être détenues indéfiniment, subir « des châtiments sévères » et être abattues si elles essayaient de s'enfuir. Les listes comprenaient des personnalités canadiennes bien connues et des gens ordinaires, hommes, femmes et enfants, dont l'identité était gardée secrète dans des enveloppes scellées gardées dans des bureaux de la GRC. Un formulaire d'arrestation appelé C-215 était créé pour chaque détenu potentiel. Selon la CBC, les filières mentionnaient des détails personnels comme l'âge, une description physique, des photos, de l'information sur la voiture de la personne et sur son logis et même les issues pouvant être utilisées en cas de tentative de fuite. La liste des personnes visées comprenait même le nom des enfants des hommes et des femmes à arrêter. L'information aurait été maintenue à jour de 1950 jusqu'en 1983, lorsque le programme a été démantelé. Le PROFUNC prescrivait à la GRC d'entreprendre des descentes massives lors du Jour M ou Journée de mobilisation. On préparait secrètement des chefs de police en vue de cette journée. Le plan comprenait des équipes spéciales qui devaient être déployées dans les quartiers résidentiels, y prendre leurs positions et arrêter leurs « cibles » qui seraient alors transportées vers des « centres d'accueil » et de là vers des prisons permanentes ou centres d'internement. À Toronto, on devait utiliser la Casa Loma, à Port Arthur en Ontario un club western et un parc d'attractions à Regina. Les hommes devaient être envoyés dans des camps partout au pays tandis que les femmes iraient dans deux ou trois endroits sur la Péninsule du Niagara ou à Kelowna en Colombie-Britannique. Les enfants devaient demeurer avec des membres de la famille ou avec leurs parents en internement. La CBC rapporte que les détenus devaient être punis sévèrement s'ils enfreignaient les règles du camp, comme celle-ci par exemple : « Aucun détenu n'a le droit de parler à quiconque n'est pas un officier de garde ou un membre du personnel à moins que les règles ne le permettent ou qu'un officier lui ait donné une permission spéciale. » L'information amassée par le PROFUNC a été utilisée lorsque la Loi des mesures de guerre a été décrétée en 1970. Trudeau a alors déclaré un état « d'insurrection appréhendée » bien que, selon le lieutenant à la retraite Julien Giguère, le chef de l'escouade antiterroriste de la police de Montréal à l'époque, la police n'avait que 60 noms sur la liste des personnes soupçonnées d'être des sympathisants du FLQ. Cette liste est apparue insuffisante pour justifier un état « d'insurrection appréhendée ». Selon le lieutenant retraité, la Sûreté du Québec et la GRC ont alors fourni plus de noms, ce qui a mené à près de 4 000 perquisitions et 500 arrestations. Même le solliciteur général responsable de la GRC ignorait le plan. Robert Kaplan, qui a été solliciteur -général de 1980 à 1984, a été interviewé dans les deux émissions. C'est lui qui aurait mis fin au programme par inadvertance en 1983 quand il a ordonné à la GRC d'arrêter toute activité limitant l'entrée de Canadiens âgés aux États-Unis. Kaplan a dit que c'est l'émission Fifth Estate qui l'a mis au courant de l'existence du programme. Il a confié à la CBC qu'il n'en revient pas d'apprendre que le gouvernement canadien a été impliqué dans le programme. « Je ne peux pas croire, a-t-il dit, que le programme a reçu une autorisation gouvernementale. » Si cela ne prouve pas que la police au Canada est au-dessus de pouvoir civil, que faut-il d'autres comme preuve ? À
titre
d'information
Les « centres d'accueil » et les camps d'internement du PROFUNC Bien que le plan ait été modifié au fil des années, un document de 1951 donnait la liste suivante des centres d'accueil et des camps d'internement à être établis à l'échelle du pays. Les « centres d'accueil » Halifax : Les quartiers généraux de
détention d'Immigration Canada Les camps d'internement : Kelowna en Colombie-Britannique : un camp pour
femmes seulement pour loger 400 internées de la
Colombie-Britannique et des Prairies
De la presse du Parti La ligne des «deux extrêmes»Le Parti libéral du Canada a encore une fois soulevé l'idée de la lutte contre ce qu'il appelle « les deux extrêmes » pour affirmer « la valeur canadienne fondamentale » qu'est selon lui la « tolérance ». Mais en réalité il s'agit d'une propagande pour cacher le fait que c'est la bourgeoisie et son État qui sont intolérants envers toute chose ou toute personne qui s'oppose à eux et qu'ils sont la véritable source du terrorisme et de la violence politique au pays. Qui sont les terroristes et qui se livre à des actes de violence politique au Canada ? La bourgeoisie a donné elle-même la réponse à cette question dans les révélations de la Commission McDonald sur les méfaits de la GRC. La Commission royale a carrément admis que c'est la bourgeoisie, sa GRC et ses autres forces policières et d'espionnage, ainsi que les bandes fascistes, qui ont été la source d'actes de terrorisme, d'incendies de granges, d'enlèvements, de tortures et de chantage pour recruter des espions et des indicateurs, de messages téléphoniques enregistrés véhiculant la haine raciste et fasciste, d'attaques violentes contre les minorités nationales, contre les luttes ouvrières, contre les forces démocratiques et progressistes et les marxistes-léninistes, de tentatives d'assassinats, etc. Le rapport de cette commission révèle également que la police et les autorités gouvernementales ont apporté leur pleine collaboration aux services d'espionnage et aux forces policières des États-Unis pour faire venir au Canada des espions afin de saboter le PCC(M-L) et la lutte des autochtones et d'autres groupes au Canada. Cependant, il est significatif que certaines sections du Rapport de la Commission McDonald, notamment celle sur l'« Opération Échec et Mat », qui traite spécifiquement des attaques terroristes menées contre le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) et son dirigeant, le camarade Hardial Bains, n'ont pas été publiées. Cette dissimulation aussi sert la tactique de la bourgeoisie qui consiste à proclamer que le problème est l'existence de « deux extrêmes ».
Tout au long des années soixante-dix et
quatre-vingt, ils n'ont cessé de dire que les
marxistes-léninistes sont la source du crime et de la violence
et de les comparer aux fascistes et terroristes, tout en gardant le
silence quant à leurs vraies activités et positions
progressistes, en plus de garder sous silence que c'est
l'État qui a été à l'origine d'actes de
violence et de terreur. Le rapport de la Commission McDonald a
également servi à justifier la fascisation de
l'État et le renforcement de l'appareil de répression,
notamment avec la création d'un service d'espionnage civil, le
Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS),
concluant de son investigation que la sécurité nationale
exigeait la légalisation des activités illégales. * * *
L'expérience des peuples au Canada et dans le monde a montré que ce sont l'impérialisme, la bourgeoisie et toute la réaction, avec leurs forces policières, leurs espions et leurs bandes fascistes, qui sont les terroristes et qui commettent des actes de violence politique, que la bourgeoisie a une loi pour elle-même et une autre loi pour la classe ouvrière et les forces progressistes et démocratiques. La loi interdit au peuple d'affirmer sa souveraineté et aux citoyens de lutter pour leurs droits, de s'opposer au danger de guerre impérialiste et de fascisme et de chercher à transformer la société du capitalisme au socialisme. La bourgeoisie s'est donnée le mandat incontestable de régner « par la Grâce de Dieu » ; il n'y a pas et ne peut y avoir d'autres justifications. L'incitation à la terreur fasciste constitue l'attaque la plus sauvage, la forme la plus laide de l'État de la bourgeoisie monopoliste dans les conditions de la grave crise économique et politico-sociale qui ronge la société capitaliste. Elle représente une tentative de la bourgeoisie d'intimider le prolétariat, tentative qui ne montre pas sa force mais bien sa faiblesse. Elle est une preuve de la désagrégation de la société capitaliste. Dans les conditions actuelles de la crise, la bourgeoisie est en train de laisser tomber son masque démocratique et son déguisement humanitaire. Elle gouverne par décrets pour imposer l'offensive antisociale. Pour désorienter le peuple et semer la division dans ses rangs pour qu'il ne puisse pas faire front uni contre l'offensive antisociale, elle fait la promotion des bandes fascistes et du fascisme. L'histoire a montré que ces bandes ont toutes les possibilités de s'épanouir dans les conditions de la démocratie bourgeoise. L'État les protège, les encourage et les organise. Il excuse leurs actions, en disant par exemple que le concierge du Temple Sikh de Surrey était « au mauvais endroit au mauvais moment ». La bourgeoisie a elle-même avoué avoir infiltré le FLQ et que ses agents étaient à l'origine des plus importants actes terroristes au Québec, des enlèvements et communiqués terroristes et de l'incitation au terrorisme. Ses agents oeuvraient aussi au sein du groupe fasciste appelé Western Guard à Toronto, allant jusqu'à faire eux-mêmes des messages téléphoniques véhiculant la haine et à proposer et à participer à des actes fascistes commis par cette organisation contre les minorités nationales et contre les marxistes-léninistes. La promotion et la défense du KKK par la
bourgeoisie sont sans pareil. Elle n'a aucune réserve à
admettre au Canada des voyous fascistes comme ceux du KKK, des Anges
gardiens et de la Ligue de défense juive, tout comme aujourd'hui
une propagande assourdissante est faite à propos d'un homme qui
défend
des causes racistes sur Internet à Hope, en
Colombie-Britannique. Mais quand il s'agit de personnes progressistes
venant au Canada, elle n'hésite pas à leur refuser
l'entrée. De nombreux antifascistes chiliens qui
échappaient à la terreur fasciste de la junte se sont vu
refuser l'entrée au pays, comme beaucoup d'autres
personnes associées à des causes progressistes. Au moins
25 membres et sympathisants du PCC(M-L) ont été
déportés après avoir fait l'objet d'accusations
forgées ou sous prétexte qu'ils représentaient un
danger pour la sécurité nationale. De la même
manière, la bourgeoisie a donné asile à des
milliers de criminels
de guerre nazis après la Seconde Guerre mondiale, leur a offert
de nouvelles identités et des emplois et les a
protégés de la justice des combattants antifascistes,
alors qu'elle maintenait des dossiers sur quelque 800 000 Canadiennes
et Canadiens qu'elle considérait comme une « menace
à la sécurité ».
Cela comprenait par exemple plusieurs membres de la résistance
clandestine de Norvège et d'ailleurs en Europe. De même,
elle a défendu des organisations fascistes comme la Western
Guard et le Comité d'Action antisoviétique et en
défend beaucoup d'autres encore aujourd'hui. Manifestation à Toronto contre la réunion de la Western Guard pour «Garder le Canada blanc» en 1972. La police a attaqué les manifestants et plusieurs activistes du Parti ont été arrêtés. En fait, il existe un rapport concret entre la politique du gouvernement et les activités de ces organisations fascistes. Par exemple, la Western Guard a organisé la violence raciste et fasciste sous le mot d'ordre nazi « Gardons le Canada blanc » et le gouvernement fédéral a repris cette ligne peu après dans son Livre vert sur l'Immigration en invoquant la « capacité d'absorption » du Canada face aux personnes « aux traits nouveaux et distinctifs », plus tard appelées « minorités visibles ». De même, la position belliciste officielle de la bourgeoisie en appui à l'OTAN est basée sur la théorie impérialiste de la « paix par la force », et c'est sous le même slogan que des éléments fascistes ayant appartenu à la Western Guard, au KKK et à d'autres groupes nazis se sont regroupés pour former le Comité d'Action antisoviétique. Non seulement la bourgeoisie protège-t-elle les groupes fascistes, mais elle renforce sans cesse l'appareil policier, qui est un puissant instrument pour le maintien de son pouvoir. Elle envoie les forces policières attaquer les grèves des ouvriers, harceler les jeunes, les autochtones, les minorités nationales, les forces progressistes et révolutionnaires, bref tous celles et ceux qui combattent l'exploitation et l'oppression et qui luttent pour leurs droits. Pendant que la bourgeoisie sabrait dans les dépenses sociales dans les années soixante-dix et exigeait des concessions salariales des travailleurs du secteur public, coupant leurs emplois, etc., il ne manquait pas de fonds quand il s'agissait d'augmenter les dépenses pour l'appareil répressif. En tout, le nombre de policiers, de gardiens de prisons et autres agents de cette catégorie s'élevait à 128 000 en 1981, soit une augmentation de 20 % par rapport à 1975. Durant cette période, le nombre d'habitants « à surveiller » n'a augmenté que de 6 %. Un grand nombre d'escouades spéciales, comme la police « ethnique », les « escouades jeunesse » et les escouades « antiterroristes », ont été établies et de vastes sommes ont été consacrées à la propagande pour embellir l'image de la police et à l'implantation de programmes policiers comme « Surveillance de quartier », « Parents-secours », etc. Le nombre de prisons a également augmenté et on a renforcé la sécurité carcérale. Aujourd'hui, la soi-disant nécessité de réduire les dépenses n'empêche pas les gouvernements d'augmenter les dépenses pour renforcer les lois sur la « délinquance juvénile », pour criminaliser les jeunes et établir des camps de travail tandis qu'il manque toujours d'argent quand il s'agit d'accroître les services éducatifs et récréatifs pour les jeunes. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, les
parlements ont servi à avancer la fascisation de la vie du pays,
comme cela se fait encore aujourd'hui. Le projet de loi créant
le SCRS, le soi-disant service civil de sécurité, fut un
pas de plus dans la fascisation de l'État dans le cadre du
« processus
parlementaire » et par les « moyens
constitutionnels » et il représente un
véritable danger pour la vie et les libertés du peuple.
Lorsque le SCRS a été créé, le ministre
fédéral de la Justice a déclaré que,
constitutionnellement, l'application du code criminel a toujours
été de juridiction provinciale,
mais avec le projet de loi créant le SCRS, le gouvernement
fédéral pourra intervenir, au point d'arrêter une
enquête criminelle s'il considère qu'il en va de la
« sécurité nationale ». De plus, la
loi offre l'immunité à tous les agents du SCRS, au point
où toute révélation concernant l'identité
d'un agent
ou concernant un crime commis par un agent est considérée
comme une offense criminelle. Voilà ce qu'il en est de la
défense des droits et libertés du peuple, qui est
censée être le rôle de ce service. * * *
De même, à l'échelle internationale les grandes puissances sont les terroristes. Elles établissent leurs stratégies de domination mondiale par le crime et la violence politique et par le banditisme contre les peuples. Leurs flottes rôdent dans les mers et les océans et menacent les peuples partout. Elles ont établi leurs bases et stationné leurs troupes sur tous les continents et ont déployé leurs armes de destruction de masse dans le monde entier. Elles manipulent la course aux armements pour faire chanter les peuples ; elles menacent leur souveraineté et exigent que les armes nucléaires soient réservées aux cinq puissances nucléaires pour qu'elles puissent « sauvegarder la paix ». Leurs services d'espionnage sont actifs aux quatre coins du globe. Ils organisent des coups d'État et incitent à la subversion et à la contre-révolution, provoquent des conflits entre différentes sections du peuple et l'anarchie dans nombre de pays pour y mettre en place des régimes réactionnaires au service des monopoles et multinationales des puissances impérialistes concernées. Ils sont responsables des foyers de tension et de l'instabilité qui existent partout dans le monde, comme dans les Balkans, en Afrique, au Moyen-Orient et sur le continent asiatique. Même si l'oligarchie financière et la réaction internationale sont les vrais terroristes et commettent sans cesse des actes de terreur et de violence politique contre les peuples du monde, elles cherchent à identifier la lutte révolutionnaire au terrorisme. Elles attribuent le terrorisme aux marxistes-léninistes, aux intégristes, aux forces patriotiques et révolutionnaires. Elles les blâment pour le terrorisme au moment où la classe ouvrière et ses alliés, les marxistes-léninistes et les forces patriotiques et révolutionnaires mènent la lutte pour les droits sociaux et nationaux du peuple. Toutefois, les véritables révolutionnaires s'opposent au terrorisme et à l'anarchie, non seulement en théorie, mais aussi en pratique. Tant comme méthode de lutte que comme tactique et objectif stratégique, le terrorisme est diamétralement opposé à la stratégie et aux tactiques marxistes-léninistes qui visent au contraire l'unité de la classe ouvrière et du peuple dans la défense de leurs droits et pour créer sur cette base une société propre à l'existence humaine.
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