Le congrès a également ratifié des
modifications aux statuts de l'organisation pour les rendre plus
conformes aux conditions actuelles. Les délégués
ont élu un nouveau Comité national qui a tenu sa
première réunion et sélectionné les membres
de son Bureau national, dont Liudmila Alamo Dueñas et Ernesto
Luis Corvo Vizcaíno en tant que
première secrétaire et second secrétaire. La
réunion a également nommé Osnay Miguel Colina,
Hilder Torres et Yamilé Ramos respectivement responsables du
travail idéologique, du travail éducationnel et de
l'Organisation des pionniers José Martí. Leira
Sánchez et Yoel Pérez ont été nommés
respectivement responsables des relations
internationales et des jeunes ouvriers et combattants. Douze autres
membres ont été choisis qui agiront sur une base non
professionnelle.
La clôture du congrès a
coïncidé avec le 48e anniversaire de la fondation de l'UJC
et le 49e anniversaire de l'Organisation des pionniers José
Martí de l'UJC, chargée de l'engagement des
élèves du primaire et du secondaire, jusqu'à la
neuvième année.
Le congrès s'est tenu dans le contexte d'une des
campagnes médiatiques les plus pernicieuses et concertées
contre la Révolution cubaine, menée par les
impérialistes étasuniens et l'Union européenne.
Cette campagne de calomnies et de mensonges est démentie
à chaque jour par les réalisations de la
Révolution, à Cuba même mais aussi partout
où sont présentes les brigades internationalistes de
Cuba, comme en Haïti par exemple. Elle est dénoncée
par les amis de Cuba partout dans le monde, y compris ici au Canada. Le
succès du Congrès de l'UJC est un autre coup porté
à tous les ennemis du socialisme, de la justice et de la
démocratie.
Nous reproduisons ci-dessous l'allocution du camarade
Raúl Castro et le résumé du rapport
présenté au congrès par Liudmila Álamo
Dueñas, première secrétaire de l'UJC.
Nous ne céderons jamais au chantage,
qu'il provienne d'un pays ou d'un groupe de nations,
si puissantes qu'elles soient
- Allocution prononcée par le
général d'armée Raul Castro Ruz,
président des Conseils d'État et des ministres et
deuxième secrétaire
du Comité central du Parti communiste de Cuba à
l'occasion de la clôture
du IXe Congrès de l'Union des jeunes communistes,
La Havane, le 4 avril 2010, Année 52 de la Révolution -
Compañeras et
compañeros délégués et invités,
Nous avons eu un bon Congrès qui a
débuté en fait en octobre dernier par les réunions
ouvertes auxquelles ont participé des centaines de milliers de
jeunes, qui s'est poursuivi par les assemblées de bilan des
organisations de base et des comités municipaux et provinciaux
qui ont mis au point les accords adoptés à ces
séances finales-ci.
Si quelque chose a abondé dans les cinq ans et
quelque qui se sont écoulés depuis que Fidel a
clôturé le VIIIe Congrès, le 5 décembre
2004, ce sont bel et bien le travail et les défis.
Nous tenons ce Congrès au milieu d'une des
campagnes médiatiques les plus féroces et les mieux
concertées jamais orchestrées contre la Révolution
cubaine en cinquante ans, et c'est là un point que je devrai
aborder un peu plus loin.
Bien que je n'aie pu assister aux assemblées
préalables de votre Congrès, j'en ai été
informé constamment sous forme de résumés. Je sais
que vous avez peu parlé des réussites pour vous
concentrer sur les problèmes, en regardant devant vous et sans
perdre plus de temps qu'il ne fallait à l'analyse des facteurs
extérieurs. Tel est le style de
travail qui doit caractériser en permanence l'UJC face à
ceux qui se consacrent à chercher la paille dans l'oeil du
voisin au lieu d'axer leurs efforts sur ce qu'il convient de faire.
Il a été gratifiant d'écouter de
nombreux jeunes consacrés à la production expliquer avec
orgueil et dans des mots simples le travail qu'ils réalisent,
sans mentionner à peine les difficultés
matérielles et les blocages bureaucratiques auxquels ils se
heurtent.
Bien des déficiences analysées ne sont pas
nouvelles, elles ont accompagné l'organisation depuis bien
longtemps et les congrès précédents ont
adopté à cet égard les accords correspondants. Or,
elles se reproduisent dans une plus ou moins grande mesure, ce qui
prouve que leur application n'est pas soumise à un
contrôle systématique et
rigoureux.
Aussi est-il juste et nécessaire de
répéter quelque chose sur lequel les compañeros
Machado et Lazo, qui ont présidé de nombreuses
assemblées, ont insisté : le parti se sent tout
à fait responsable de chaque déficience du travail de
l'UJC, en particulier des problèmes relevant de la politique des
cadres.
Nous ne devons pas permettre que les documents
adoptés se convertissent de nouveau en lettre morte et soient
enfermés dans des placards en guise de mémoires. Ils
doivent constituer le guide de l'action quotidienne du Bureau national
et de chaque militant. Ce qui est fondamental, vous l'avez
déjà adopté. Il ne reste plus qu'à
travailler.
Certains sont très critiques quand ils parlent
des jeunes actuels en oubliant qu'ils l'ont été un jour.
Ce serait une illusion de prétendre que les pins nouveaux soient
pareils à ceux d'époques passées. N'oublions pas
un sage proverbe : les hommes ressemblent plus à leur
époque qu'à leurs parents.
Les jeunes Cubains ont toujours été
prêts à relever les défis, comme ils l'ont
prouvé quand ils ont oeuvré au relèvement du pays
après les dommages causés par les cyclones, quand ils ont
fait face aux provocations de l'ennemi et aux tâches de la
défense, et je pourrais citer bien d'autres exemples.
L'âge moyen des délégués du
Congrès étant de vingt-huit ans, vous avez donc tous
grandi durant les dures années de la Période
spéciale et vous avez participé aux efforts consentis par
notre peuple pour préserver les conquêtes essentielles du
socialisme au milieu d'une situation économique très
complexe.
C'est justement parce qu'il est important que
l'avant-garde de notre jeunesse soit au courant de notre
réalité économique, que la Commission du Bureau
politique, compte tenu de l'expérience positive ayant
découlé de l'analyse réalisée à ce
sujet avec les députés de l'Assemblée nationale, a
décidé de fournir aux assemblées municipales de
l'UJC
une information qui décrit crûment la situation actuelle
et les perspectives dans ce domaine, cette information ayant
touché plus de trente mille jeunes militants et les principaux
dirigeants du parti, des organisations de masse et les administrations
aux différents niveaux.
Le slogan de ce congrès est: «Tout pour la
révolution», et cela signifie, d'abord et avant tout, le
renforcement et la consolidation de notre économie nationale.
La bataille économique constitue de nos jours,
plus que jamais, la tâche principale et le coeur même du
travail idéologique des cadres, car c'est d'elle que
dépend que notre système social se maintienne et perdure.
Sans une économie solide et dynamique, sans
élimination des dépenses superflues et du gaspillage, on
ne pourra pas élever le niveau de vie de la population, on ne
pourra pas maintenir et améliorer les niveaux déjà
élevés des services gratuits garantis à toute la
population en éducation et en santé.
Sans une agriculture forte et efficace que nous pouvons
développer avec les ressources dont nous disposons, car on ne
saurait penser aux grandes allocations du passé, nous ne pouvons
aspirer à soutenir et à améliorer l'alimentation
de la population qui dépend encore tant de produits
importés que nous pouvons cultiver à Cuba.
Tant que les gens ne sentiront pas le besoin de
travailler pour vivre, à l'abri de réglementations
étatiques excessivement paternalistes et irrationnelles, nous ne
stimulerons jamais l'amour du travail, et nous ne réglerons
jamais la carence chronique de bâtisseurs, d'ouvriers agricoles
et industriels, de professeurs, de policiers et de travailleurs
d'autres métiers indispensables et qui sont en train de
disparaître.
Sans un refus social solide et systématique des
illégalités et de diverses manifestations de corruption,
bon nombre de gens, devenus riches grâce à la sueur de la
majorité, continueront de disséminer des attitudes qui
attaquent directement l'essence même du socialisme.
Si nous maintenons des effectifs enflés dans
presque tous les domaines de l'activité sociale et payons des
salaires sans rapport avec les résultats, ce qui gonfle la masse
d'argent en circulation, nous ne pourrons espérer que les prix
ne cessent de monter au détriment du pouvoir d'achat du peuple.
Nous savons que des centaines de milliers de
travailleurs sont de trop dans les secteurs budgétisés et
dans les entreprises, au point que certains observateurs parlent de
plus d'un million de personnes excédentaires. C'est là
une question très sensible que nous avons le devoir d'affronter
en faisant preuve de fermeté et de sens politique.
La Révolution ne laissera personne à
l'abandon, elle se battra pour créer les conditions requises
pour que tous les Cubains aient un emploi digne, mais il n'est pas
question que l'État se charge de placer chacun après
plusieurs offres d'emploi. Ce sont les citoyens eux-mêmes qui
doivent faire preuve de leur intérêt à trouver un
travail socialement
utile.
Bref, continuer de dépenser au-delà de nos
revenus revient tout bonnement à manger le blé en herbe
et à mettre en danger la survie même de la
Révolution.
Nous faisons face à des réalités
pas du tout agréables, mais nous ne fermons pas les yeux pour
autant. Nous sommes convaincus qu'il faut briser des dogmes et nous
prenons en charge, avec fermeté et confiance, la mise à
jour, désormais en marche, de notre modèle
économique afin de jeter les bases qui rendront notre socialisme
cubain
irréversible et en développement, car nous savons qu'il
est le garant de notre indépendance et de notre
souveraineté nationale.
Je n'ignore pas que certains compagnons sont parfois en
proie au désespoir et souhaitent des changements
immédiats dans de nombreux domaines. Je parle bien entendu de
ceux qui le font sans la moindre intention de faire le jeu de l'ennemi.
Nous comprenons ces inquiétudes qui découlent en
règle générale d'une méconnaissance de
l'ampleur
de la tâche qui nous attend, de la profondeur et de la
complexité de l'interdépendance existant entre les
différents facteurs en jeu dans la société et
qu'il faut modifier.
Ceux qui demandent d'aller plus vite doivent tenir
compte de la kyrielle de questions que nous étudions, et dont je
n'ai mentionné que quelques-unes ici. Nous devons éviter,
en réglant un problème, d'en causer un autre plus grave
par hâte ou improvisation. Dans des questions d'envergure
stratégique pour la vie de toute la nation, nous ne
pouvons pas nous laisser mener par nos émotions et agir sans
avoir une vision intégrale des choses. Voilà pourquoi, et
je l'ai déjà expliqué, nous avons
décidé, et c'est la seule raison, d'ajourner de quelques
mois le Congrès du parti et la Conférence nationale
qui le précédera.
Tel est le défi le plus grand et le plus
important que nous avons à relever pour assurer la
continuité de l'oeuvre édifiée en ces cinquante
ans et que notre jeunesse a assumée en toute
responsabilité et avec conviction. Le slogan qui préside
ce Congrès : « Tout pour la
Révolution » veut dire en premier lieu renforcer et
consolider l'économie nationale.
La jeunesse cubaine est appelée à prendre
le relais de la génération qui a fondé la
Révolution. Pour conduire la grande force des masses, il faut
une avant-garde qui soit capable de convaincre et de mobiliser, forte
de l'autorité qui émane de son exemple personnel, sous la
conduite de dirigeants solides, capables et prestigieux, de vrais
leaders,
non des leaders improvisés, qui soient passés dans le
creuset incontournable de la classe ouvrière au sein de laquelle
un révolutionnaire cultivent les valeurs les plus authentiques.
La vie a démontré éloquemment combien il est
périlleux de violer ce principe.
Fidel l'a dit clairement en clôturant le
Deuxième Congrès de l'UJC le 4 avril 1972 :
« Personne n'apprendra à nager sur la
terre ni à marcher sur la mer. C'est le milieu ambiant qui fait
l'homme, c'est sa propre vie, sa propre activité qui fait
l'homme.
« Nous apprendrons à respecter ce que
crée le travail en créant. Nous enseignerons à
respecter ces biens en enseignant comment on les
crée. »
Cette idée, émise voilà vingt-huit
ans et sûrement applaudie, est un autre exemple évident
des points que nous adoptons un jour et que nous n'exécutons pas
ensuite.
Nous avons plus besoin que jamais de cadres capables de
mener un travail idéologique efficace, qui ne peut être ni
un dialogue de sourds ni une répétition machinale de
consignes, de dirigeants qui sachent raisonner en utilisant des
arguments solides, sans se croire les détenteurs absolus de la
vérité, qui sachent écouter, même si ce que
certains
disent ne leur plaît pas, qui évaluent sans
étroitesse d'esprit les critères des autres, ce qui ne
les exonère pas de réfuter d'une manière
fondée et énergique ceux qui s'avèrent
inacceptables.
Promouvoir la discussion franche et voir dans la
divergence non un problème, mais la source de meilleures
solutions. L'unanimité absolue est généralement
fictive et donc nocive. Quand elle n'est pas antagoniste, comme c'est
notre cas, la contradiction est un moteur du développement. Nous
devons supprimer tout ce qui nourrit la simulation et
l'opportunisme. Apprendre à réunir les avis, stimuler
l'unité et renforcer la direction collective, tels sont les
traits qui doivent caractériser les futurs dirigeants de la
Révolution.
Il existe d'un bout à l'autre de notre pays des
jeunes ayant l'attitude et les capacités requises pour assumer
des tâches de direction. Il faut tout simplement les
découvrir, les préparer et leur confier peu à peu
des responsabilités plus importantes. Les masses se chargeront
de confirmer si le choix a été correct.
Nous constatons des progrès en ce qui concerne la
composition sur les plans ethnique et sexospécifique. C'est
là une direction où nous ne pouvons pas nous permettre
des reculs ou des attitudes superficielles, et où l'UJC doit
oeuvrer de manière permanente. Je souligne en passant que c'est
là un autre des accords que nous avons adoptés, en
l'occurrence voilà trente-cinq ans au premier Congrès du
Parti, et dont nous avons laissé ensuite la solution à la
génération spontanée et que nous n'avons pas
dûment contrôlé, alors pourtant que c'est là
une prise de position que Fidel avait réitérée
à maintes reprises à partir du triomphe de la
Révolution.
Comme je l'ai dit au début, votre Congrès
a coïncidé avec une campagne de discrédit hors du
commun, organisée, dirigée et financée depuis les
centres de pouvoir impérial aux États-Unis et en Europe,
sous la bannière hypocrite des droits de l'homme.
Cette campagne a manipulé avec cynisme et sans
vergogne la mort d'un prisonnier de droit commun, condamné pour
quatorze chefs d'accusation, et converti par la magie du mensonge
ressassé et par l'appât du soutien économique en
provenance de l'étranger en un « dissident
politique » qui a été poussé à
faire une grève de la
faim à partir de revendications absurdes.
Il est décédé malgré les
efforts de nos médecins. Nous l'avons regretté au moment
opportun et nous avons dénoncé les seuls
bénéficiaires de cette mort, ceux-là mêmes
qui incitent aujourd'hui un autre individu à maintenir cette
même attitude de chantage inacceptable. Celui-ci, malgré
tant de calomnies, n'est pas en prison : il est en
liberté, bien qu'il ait déjà fait de la prison
pour des délits de droit commun, en particulier agresser et
blesser la directrice d'un hôpital qu'il a ensuite menacée
de mort, puis une presque septuagénaire à laquelle il a
fallu extirper la rate. Comme dans le cas précédent, l'on
fait l'impossible pour le sauver, mais s'il ne modifie pas son attitude
autodestructive, il sera responsable, tout autant que ses parrains,
d'une issue que nous ne souhaitons pourtant pas non plus.
Le deux poids deux mesures de ceux qui, en Europe, ne
disent un traître mot, en complices, des tortures
employées durant la prétendue guerre contre le
terrorisme, qui ont autorisé les vols clandestins de prisonniers
de la CIA et qui sont allés jusqu'à prêter leur
territoire pour y créer des prisons secrètes, est
absolument répugnant.
Que diraient-ils si, comme eux, nous avions violé
les normes éthiques et si nous alimentions de force ces
personnes, comme cela s'est passé normalement, parmi bien
d'autres centres de tortures, sur la base navale de
Guantánamo ? Ce sont d'ailleurs, soit dit en passant,
ceux-là mêmes qui, comme le montre la
télévision quasiment jour
après jour, font charger leurs polices montées contre des
manifestants, les dispersent à coups de matraque, de gaz
lacrymogènes, voire de vraies balles. Et que dire des mauvais
traitements et des humiliations qu'ils infligent aux immigrants ?
La grande presse occidentale ne fait pas qu'attaquer
Cuba ; elle a inventé une nouvelle modalité :
la terreur médiatique implacable contre les leaders politiques,
les intellectuels, les artistes et les autres personnalités qui,
sur toute la planète, élèvent leurs voix contre le
mensonge et l'hypocrisie, voire analysent tout simplement les
événements avec objectivité.
Il semblerait par ailleurs que les porte-drapeaux de la
fameuse liberté de presse ont oublié que le blocus
économique et commercial contre Cuba avec tous ses effets
inhumains sur notre peuple, est totalement d'actualité et se
renforce ; que l'administration étasunienne n'a pas
cessé un seul instant d'appuyer la subversion dans notre
pays ; que la Position commune de l'Union européenne,
injuste, discriminatoire, frappée au sceau de
l'ingérence, parrainée à l'époque par le
gouvernement des USA et par l'extrême droite espagnole, existe
toujours, et que, de ce fait, l'Union européenne continue de
réclamer un changement de régime dans notre pays, ou, ce
qui revient au
même, la destruction de la Révolution.
Plus d'un demi-siècle de combat permanent a
appris à notre peuple que la vacillation est synonyme de
défaite.
Nous ne céderons jamais au chantage, qu'il
provienne d'un pays ou d'un groupe de nations, si puissantes qu'elles
soient, quoi qu'il arrive. Nous avons le droit de nous défendre.
Si l'on prétend nous acculer, que l'on sache que
nous saurons nous défendre derrière les remparts de la
vérité et des principes. Nous serons une fois de plus
fermes, sereins et patients. Ce ne sont pas les exemples qui manquent
dans notre histoire !
C'est ainsi que nos héroïques mambis se sont
battus au XIXe siècle durant nos guerres d'Indépendance.
C'est ainsi que nous avons liquidé la
dernière offensive lancée par dix mille soldats de la
tyrannie, fortement armés, contre, au début, à
peine deux cents combattants rebelles qui, sous la direction directe du
commandant en chef Fidel Castro Ruz, ont livré durant
soixante-quinze jours, du 24 mai au 6 août 1958, plus de cent
combats, dont quatre
batailles, sur un petit territoire faisant de six cent cinquante
à sept cents kilomètres carrés, autrement dit
moins que La Havane. Cette grande opération décida du
cours de la guerre. Quatre mois après, la Révolution
triomphait, ce qui explique pour le commandant Ernesto Che Guevara
écrivit sur son journal de campagne :
« L'armée
batistienne est repartie l'échine brisée de sa
dernière offensive contre la Sierra Maestra. »
La flotte yankee qui rôdait en face de Playa
Girón en 1961 ne nous fit pas peur non plus. C'est à la
barbe des USA que nous avons liquidé leur armée
mercenaire, ce qui constitua la première défaite
militaire de ce pays sur le continent.
Nous avons adopté la même attitude en 1962,
lors de la crise des missiles. Nous ne cédâmes pas d'un
pouce face aux menaces brutales d'un ennemi qui nous visait de ses
armes atomiques et qui s'apprêtait à nous envahir,
même pas quand les dirigeants de l'Union soviétique, alors
notre principal allié dans cette conjoncture si difficile et de
l'appui de laquelle dépendait le sort de la Révolution,
après avoir négocié dans notre dos les conditions
d'une sortie de la crise, s'efforcèrent respectueusement de nous
convaincre d'accepter l'inspection sur notre sol du retrait de leur
armement nucléaire, ce à quoi nous avons répondu
que cette inspection se ferait en tout état de cause à
bord de
leurs navires en eaux internationales, mais jamais à Cuba.
Nous sommes sûrs que des circonstances pires
peuvent se représenter.
A une époque plus récente, le peuple
cubain a donné la preuve indélébile de sa
capacité de résistance et de sa confiance en soi quand,
par suite de la disparition du camp socialiste et de l'implosion de
l'Union soviétique, notre pays enregistra une chute de 35 %
de son Produit intérieur brut, un réduction de 85 %
de son commerce
extérieur, la perte de ses principaux marchés
d'exportation, tels que le sucre, le nickel, les agrumes et d'autres
produits dont les cours chutèrent de moitié, la
disparition des crédits à des conditions favorables, ce
qui interrompit de nombreux investissements vitaux, comme la
première centrale nucléaire et la raffinerie de
Cienfuegos, l'effondrement
du transport, des constructions et de l'agriculture quand
cessèrent brusquement les livraisons de pièces
détachées, d'engrais, d'aliments pour animaux, de
matières premières pour les industries, ce qui provoqua
la paralysie de centaines d'usines et la dégradation
quantitative et qualitative de l'alimentation de notre peuple en
deçà des paramètres
recommandés. Nous avons tous souffert ces chauds
étés de la première moitié des
années 90, avec des coupures de courant de parfois douze heures
d'affilée, faute du combustible nécessaire pour produire
de l'électricité. Entre temps, des dizaines d'agence de
presse occidentales, certaines sans cacher leur allégresse,
dépêchaient des correspondants à
Cuba pour être les premiers à claironner la défaite
définitive de la Révolution.
Personne, au milieu de cette situation dramatique, n'est
resté livré à son sort, et notre peuple fit preuve
de la force que donne l'unité quand on défend des
idées justes et une oeuvre bâtie sur tant de sacrifices.
Seul un régime socialiste est capable, malgré ses
déficiences, de passer une épreuve si gigantesque.
Autant dire, donc, que nous ne perdons pas le sommeil
devant les escarmouches de la réaction internationale,
coordonnée comme toujours par ceux qui ne se résignent
pas à admettre que ce pays-ci ne pliera jamais, qu'elle que soit
la voie utilisée, et qu'il préfère
disparaître avant, comme il l'a prouvé en 1962.
Cette Révolution a débuté
voilà cent quarante-deux ans, le 10 octobre 1868 : elle se
battait alors contre un colonialisme européen en
décadence, et ce malgré le boycott du jeune
impérialisme étasunien qui ne souhaitait pas notre
indépendance et attendait que le « fruit
mûr » tombe en ses mains sous l'effet de la
« gravité géographique ». C'est ce
qui arriva d'ailleurs au terme de plus de trente ans de guerres et
d'énormes sacrifices du peuple cubain.
Les acteurs extérieurs ont maintenant
échangé leurs rôles. Nous sommes, depuis plus d'un
demi-siècle, assaillis et agressés constamment par
l'Empire déjà rassis devenu le plus puissant de la
planète, secondé par le boycott que représente
l'outrageante Position commune de l'Union européenne, toujours
en vigueur grâce aux pressions de certains
de ses membres et de forces politiques réactionnaires qui
veulent nous imposer des conditions inacceptables.
Pourquoi, nous demandons-nous ? Tout simplement,
parce que, dans le fond, ce sont toujours les mêmes acteurs qui
ne renoncent pas à leurs vieilles visées de domination.
Les jeunes révolutionnaires cubains comprennent
parfaitement que, pour préserver la Révolution et le
socialisme et rester dignes et libres, ils devront se battre et se
sacrifier pendant de nombreuses années encore.
Parallèlement, des problèmes colossaux
pèsent sur l'humanité, et c'est aux jeunes les tout
premiers de se colleter avec. C'est la survie même de
l'espèce humaine qui est en jeu, menacée comme jamais
avant par les changements climatiques qu'accélèrent les
modèles de production et de consommation irrationnels du
capitalisme.
Nous sommes aujourd'hui sept milliards, dont la
moitié est pauvre, et dont 1,020 milliard a faim.
Qu'adviendra-t-il en 2050 quand nous serons neuf milliards et que les
conditions de vie sur la Terre se seront encore plus
dégradées ?
La comédie qui a conclu le dernier Sommet dans la
capitale danoise, en décembre dernier, prouve que le
capitalisme, avec ses lois d'airain au sujet du marché, ne
réglera jamais ce problème-ci ni bien d'autres. Seules la
conscience et la mobilisation des peuples, la volonté politique
des gouvernements et l'avancée de la connaissance scientifique
et technologique pourront empêcher notre espèce de
s'éteindre.
Je tiens, pour conclure, à rappeler qu'avril de
l'année prochaine marquera le cinquantième anniversaire
de la proclamation du caractère socialiste de notre
Révolution et de la victoire écrasante sur l'invasion
mercenaire de Playa Girón. Nous fêterons ces
événements capitaux dans tous les endroits du pays,
depuis Baracoa, où un bataillon
mercenaire prétendit débarquer, jusqu'à
l'extrémité occidentale de la nation, et nous
organiserons dans la capitale un grand défilé populaire
et une revue militaire, toutes activités dont les travailleurs,
intellectuel et les jeunes seront les protagonistes.
Dans quelques jours, au 1er Mai, notre peuple
révolutionnaire donnera, d'un bout à l'autre du pays,
dans les rues et sur les places publiques qui lui appartiennent de
droit, une autre réponse massue à cette nouvelle escalade
d'agressions internationale.
Cuba ne craint pas le mensonge, ne plie pas le genou
devant les pressions, les conditions ou les diktats, d'où qu'ils
viennent, et se défend par la vérité qui finit
toujours, tôt ou tard, par s'imposer.
Voilà quarante-huit ans, en un jour pareil,
l'Union des jeunes communistes a vu le jour. En ce 4 avril 1962 devenu
historique, Fidel avait affirmé :
« Croire dans les jeunes, c'est voir en eux,
au-delà de l'enthousiasme, la capacité ;
au-delà de l'énergie, le sens des
responsabilités ; au-delà de la jeunesse, la
pureté, l'héroïsme, le caractère, la
volonté, l'amour de la patrie. La foi dans la patrie !
L'amour de la Révolution, la foi dans la Révolution, la
confiance en
soi ! La conviction profonde que la jeunesse peut, que la jeunesse
est capable. La conviction profonde que, sur les épaules de la
jeunesse, on peut déposer de grandes tâches. »
Il en a été ainsi hier, cela continue de
l'être aujourd'hui et cela le sera à l'avenir,
Je vous remercie.
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