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La situation au Honduras
Un mois de résistance au coup d'État
Confronté à la persistance de la
résistance populaire pacifique et condamné par le monde,
le gouvernement de fait issu du coup d'État militaire du 28 juin
au Honduras se maintient en place depuis un mois par la force
armée et la répression brutale des opposants.
Agissant comme une force d'occupation dans son propre
pays, les forces armées cherchent à empêcher la
mobilisation du peuple et la répression a fait plusieurs morts
et blessés et il y a eu de nombreuses arrestations.
Les dirigeants du Front national contre le coup
affirment que la survie des putschistes dépend du ferme appui de
la droite au sein du gouvernement des États-Unis et du
système américain. Juan Barahona, coordinateur
général du front, souligne la politique à deux
volets des États-Unis : rejet du coup d'État en
public et soutient aux auteurs
du coup en privé. Carlos Humberto Reyes, candidat
indépendant à la présidence et syndicaliste de
longue date, pointe en direction du complexe militaro-industriel des
États-Unis où se trouvent les secteurs
ultra-conservateurs qui soutiennent les putschistes. Il croit
également que le prolongement de la médiation sous
l'arbitrage du président
costaricain Oscar Arias, nommé par les États-Unis, est
une manoeuvre pour finalement légitimer le coup d'État.
Les agences de nouvelles rapportent que les forces
populaires continuent leur opposition militante au régime du
coup. Aujourd'hui et demain, des travailleurs, fermiers, syndicalistes,
étudiants, autochtones et d'autres ont fait deux jours de
grève générale pour maintenir les pressions sur
les putschistes.
Dimanche le 26 juillet les organisations du Front se
sont entendues pour intensifier les actions de résistance
pacifique pour le retour inconditionnel du président Manuel
Zelaya et le rétablissement de l'État de droit. Face aux
rumeurs de tentatives d'expulser les diplomates du Venezuela de leur
ambassade, les organisations regroupées dans le
Front national contre le coup ont lancé l'appel aux Honduriens
de renforcer les vigiles devant l'ambassade. Mercredi matin il y a eu
un autre rassemblement à l'Université pédagogique
nationale Francisco Morazan dans le cadre du mouvement national de
protestation.
Les manifestants ont bloqué l'entrée de
deux centres d'achat luxueux que les gens appellent
« mol », du mot anglais
« mall », pour cibler l'entreprise privée
impliquée dans le coup d'État militaire. Israel Salinas,
secrétaire général de la Fédération
unitaire des travailleurs honduriens, a dit que le but de ces actions
est de
frapper au coeur des intérêts privés qui
soutiennent le coup.
Des organisations de défense des droits humains
parlent d'une situation d'urgence humanitaire dans le
département de El Paraiso où un état de
siège est en vigueur depuis vendredi le 24 juillet, lorsque des
milliers de personnes ont tenté d'atteindre la frontière
à Las Manos, où le président Zelaya attendait de
pouvoir entrer au pays.
Les forces armées et la police pratiquent le
génocide collectif, a dit aux journalistes Andres Pavon,
président du Comité des droits humains du Honduras. Le
comité a en a appelé devant la Cour suprême de
justice du Honduras contre le couvre-feu qu'il considère comme
inconstitutionnel. L'État ne pourra pas dire ensuite qu'il ne
savait pas que
les forces armées et la police se livraient à un
génocide de nature collective, dit l'avocat. En imposant le
couvre-feu, le régime de fait enfreint plus de 22 articles de la
Constitution, notamment ceux portant sur le droit à
l'alimentation et la liberté de mouvement.
« L'interjection en appel
déposée au tribunal constitutionnel de la Cour
suprême est un avertissement qu'un holocauste est en train de se
produire dans la ville frontalière de El Paraiso »,
explique-t-il.
Des centaines de personnes sont restées dans
cette petite ville située à 10 km de la frontière
avec le Nicaragua pour aller rejoindre le président Zelaya,
risquant leur vie à cause de la répression militaire et
du manque d'eau potable et de nourriture.
Le 28 juillet, la Cour suprême a jugé que
le gouvernement doit permettre à la première dame Xiomara
Castro de Zelaya et sa famille de se rendre à la
frontière à la rencontre de son mari. Mais elle n'a
autorisé aucun autre Hondurien à le faire, ce qui
amène les forces de la résistance à croire que la
Cour suprême a rendu cette décision
uniquement pour faire sortir la première dame du pays. Selon les
reportages, elle est avec des supporters du gouvernement
constitutionnel.
Le même jour le président Zelaya, qui se
trouvait à Ocotal au Nicaragua, près de la
frontière, s'est rendu à un endroit dans les montagnes
d'où il peut organiser la résistance pour reprendre le
pouvoir dans son pays, selon les agences de nouvelles.
Par ailleurs, les États-Unis ont annoncé
qu'ils révoquaient les visas diplomatiques de quatre
fonctionnaires honduriens au service du gouvernement du coup
d'État et examinent d'autres cas. Le porte-parole Ian Kelly a
dit que les révocations et les révisions concernent des
fonctionnaires honduriens qui étaient à l'emploi du
gouvernement du
président Manuel Zelaya avant le coup d'État du 28 juin
et qui sont maintenant à l'emploi du régime de fait de
Roberto Micheletti.
« Nous ne reconnaissons pas Roberto
Micheletti comme président du Honduras », a dit Kelly
à la presse. « Nous reconnaissons Manuel Zelaya.
Alors, conformément à cette politique de
non-reconnaissance, nous avons décidé de révoquer
les visas diplomatiques de quatre individus membres du régime
[de Micheletti]. »
Il n'a pas voulu les nommer.
En entrevue sur la chaîne Telesur, le
président Zelaya s'est dit satisfait de l'annonce faite.
« Je crois que c'est une mesure correcte [...] un message
clair d'appui aux mesures contre l'interruption de l'ordre
démocratique au Honduras. »
Des emplois, oui, mais dans la dignité!
- Collectif des femmes du Honduras
(CODEMUH), 21 juillet 2009 -
Le CODEMUH (Collectif des femmes du Honduras) organise
les travailleurs des maquila (sweatshops) dans la
région de San Pedro Sula. Il a émis la déclaration
suivante le 21 juillet pour dénoncer le chantage des auteurs du
coup d'État pour forcer les travailleurs à participer aux
manifestations en faveur du régime du coup.
Les féministes regroupées dans le
Collectif des femmes du Honduras (CODEMUH) croient qu'il est important
d'exposer, à l'échelle nationale et internationale, la
situation que vivent les travailleuses des maquila dans ce
pays.
Elles sont forcées de participer à de
prétendues « marches pour la paix » [en
faveur du coup]. Dans certaines entreprises, les travailleurs sont
sélectionnés parce qu'ils sont partie de groupes de
travail très productifs, ceux qui réalisent les quotas.
On ne leur demande pas s'ils veulent participer aux manifestations ou
pas et il y a au
moins un cas, une coopérative, où les administrateurs
sont également forcés de participer.
Les employeurs dénigrent ceux qui manifestent
contre le coup, disant qu'ils sont des agitateurs qui veulent faire du
mal aux participants à la « Marche pour la
paix ». Le secteur manufacturier fait preuve
d'incohérence puisque les manifestations de la résistance
du peuple hondurien comprennent les familles et amis de ces
travailleurs. L'intention cynique des manufacturiers est d'agir comme
protagonistes d'un conflit qui maintient la division entre les pauvres
au Honduras. Et cela a pour conséquence d'accroître la
violence et de consolider le pouvoir quasi absolu de l'État.
Nous désirons également préciser
que les travailleurs et travailleuses des maquila qui sont
forcés de participer aux « Marches pour la
paix » n'ont pas reçu un sou en échange. En
fait, il y a des entreprises qui forcent les travailleurs à
récupérer le temps perdu en travaillant le samedi,
après la marche, en promettant de
les payer en temps supplémentaire. Mais ce temps
supplémentaire n'est jamais payé en fin de compte, alors
non seulement ces travailleurs sont-ils obligés de participer
aux marches pour la bourgeoisie, mais ils doivent travailler un jour de
plus.
Les travailleurs qui vivent cette situation, parce
qu'ils veulent conserver leur emploi, se sentent impuissants et
misérables. Ils ne sont pas d'accord avec ces activités
organisées par les employeurs. Nous appelons les travailleurs
des maquila à ne plus accepter de se faire appeler
« maqueleras ». Vous n'êtes pas des
« maqueleras », vous êtes des travailleuses
et des travailleurs. Nous devons reprendre notre identité de
classe. Nous les appelons également à résister aux
tentatives de les obliger à participer aux « Marches
pour la paix ». Ils ne peuvent pas être
congédiés pour refus de participer. C'est un abus de
pouvoir de la part des
manufacturiers. Vous n'avez pas été embauchés pour
défendre leurs intérêts dans la rue mais pour
travailler dans leurs manufactures.
Les femmes sont des êtres humains, pas des
machines, et les employeurs se servent de leur pouvoir capitaliste
patriarcal pour opprimer les travailleurs. Des emplois, oui, mais dans
la dignité ! Les femmes veulent la paix, mais une paix
inclusive où les pauvres jouissent du plein respect de leurs
droits au foyer, au travail et dans la rue,
sans coups d'État, sans coupures soudaines
d'électricité, sans la censure de la
télévision et de la radio, sans les couvre-feu, sans la
suspension de nos droits humains fondamentaux sans autorité.
Ce conflit nous a permis de voir les vraies couleurs de
nos dirigeants. Qui vote le jour des élections ? Qui
élit nos dirigeants ? N'est-ce pas édifiant de voir
leurs vraies couleurs et de nous rappeler le pouvoir que nous
avons ?
Nous sommes pour la
tendresse, la beauté,
l'espoir et la fraternité entre êtres humains.
Plus de violence contre les
femmes et les hommes du
peuple hondurien.
San Pedro Sula, 21 juillet
2009
27 juillet
Le président Zelaya exclut la tenue
de
pourparlers aux États-Unis
Lundi 27 juillet, après avoir exigé que
les États-Unis prennent une position ferme contre le coup
d'État, le président du Honduras, Manuel Zelaya, a exclu
de se rendre à Washington pour y rencontrer la secrétaire
d'État américaine, Hillary Clinton.
« Si Washington veut me parler, un
représentant devrait être envoyé ici, à
Ocotal », a déclaré Zelaya, de la
frontière entre le Nicaragua et le Honduras où il se
trouve depuis quatre jours pour tenter de revenir dans son pays.
Le président a déclaré qu'il
n'avait jamais pensé laisser seuls les manifestants qui se sont
rendus au poste frontière de Las Manos pour le soutenir et
montrer leur solidarité.
Ayant fait remarquer que Clinton n'utilise pas le terme
de coup d'État et ne parle pas de sanction contre la
répression dans son pays, Zelaya a demandé aux
États-Unis de clarifier leur position envers les usurpateurs du
pouvoir au Honduras.
Clinton doit comprendre que ce coup d'État a
l'approbation de certains milieux de droite au pouvoir aux
États-unis, dont plusieurs sénateurs, a
déclaré Zelaya.
La ministre des Affaires étrangères du
gouvernement légal du Honduras, Patricia Rodas, a exigé
que la secrétaire d'État américaine fasse la
distinction entre ceux qui veulent la paix et ceux qui provoquent la
violence.
« Ceux qui ont les fusils et ceux qui
manifestaient pacifiquement ne peuvent être mis dans le
même panier », a déclaré Rodas
répondant aux déclarations de Clinton selon lesquelles la
décision de Zelaya de retourner au Honduras était
« téméraire » et
« provocatrice ».
Si la secrétaire d'État américaine
ne peut voir cette différence, nous ne parlons ni de la
même démocratie ni du même conflit, a
déclaré Rodas.
La ministre des Affaires étrangères
accompagne Zelaya qui tente de rentrer au Honduras. La ministre et le
président ont été expulsés de force par les
troupes putschistes le 28 juin.
Un article d'opinion du dictateur putschiste
dans le
Wall Street Journal
- Eva Gollinger, Postcards from the
Revolution, 27 juillet, 2009 -
Le dictateur du Honduras, Roberto Micheletti, a fait
paraître dans le Wall Street Journal d'aujourd'hui un
article d'opinion intitulé : « La voie à
suivre pour le Honduras : la mise à l'écart de
Zelaya a été un triomphe pour l'État de
droit », dans lequel il justifie le coup d'État
et demande au public américain d'appuyer son régime
illégal. Le WSJ présente le dictateur
Micheletti ainsi : « M. Micheletti, auparavant
président du Congrès du Honduras, est devenu
président du Honduras après le départ de Manuel
Zelaya. » ... Très intéressant, ce
n'était donc pas
par un coup d'État et l'enlèvement violent du
président démocratiquement élu, Zelaya, que
Micheletti est illégalement devenu président, mais
à cause du « départ » de Zelaya.
Hmm, bien sûr, il est plus facile de justifier le coup de cette
façon !
Dans cet article d'opinion, Micheletti explique les
« raisons » pour lesquelles le régime
putschiste a enlevé Zelaya ; il ment comme d'habitude,
allant jusqu'à affirmer que Zelaya a volé des millions de
dollars de la Banque centrale du Honduras (première fois que
nous l'entendons celle-là !
Je me demande si Micheletti à jamais entendu le terme
« diffamation » ?). L'article souligne
aussi, fort étrangement, la
« volonté » du régime putschiste de
travailler avec le plan Arias, énoncé la semaine
dernière par le président Oscar Arias du Costa Rica et
soutenu par Washington,
malgré le fait qu'à chaque occasion le régime ait
rejeté la base de la proposition Arias, qui est le retour de
Zelaya à la présidence. Bien sûr, l'article a
été écrit et publié par l'ami de Clinton,
Lanny Davis, lobbyiste du régime putschiste à Washington.
Cependant, au point de presse d'aujourd'hui du
département d'État, il est devenu encore plus
évident que Washington n'insiste plus sur le retour de Zelaya
comme la base de l'accord Arias (je l'ai déjà fait
remarquer, mais pour les sceptiques... voici à nouveau). ..
« QUESTION : Croyez-vous encore que le
retour de la démocratie exige le rétablissement du
président Zelaya comme président ?
MR. KELLY : Notre politique reste la même,
nous voulons le rétablissement de l'ordre démocratique.
Et cela inclut le retour d'un commun accord du président
démocratiquement élu, c'est-à-dire le
président Zelaya. » [En d'autres termes, le
département d'État soutient le retour de Zelaya que
s'il est « mutuel », c'est-à-dire si le
régime putschiste est d'accord ! — Commentaire du LML]
Aussi, cette fin de semaine, le congressiste
républicain Connie Mack est allé voir le régime
putschiste du Honduras, accompagné d'un autre membre
républicain du Congrès, Brian Bilbray, et d'un
collègue membre du parti, Tom Dime. Pour donner un plus grand
prestige et plus d'attention à cette visite, le régime
illégal et répressif du Honduras a menti et
qualifié ce trio de sénateurs américains...
Au fait, Zelaya est campé à la
frontière Honduras-Nicaragua et attend toujours l'arrivée
de sa famille et de ses supporteurs. Cela fait trois jours maintenant
qu'ils sont détenus par les forces putschistes et qu'on les
empêche d'atteindre la frontière.
25-26 juillet
Zelaya reste à la frontière du Honduras
Le président constitutionnel du Honduras, Manuel
Relaya, a déclaré qu'il restera à la
frontière du Nicaragua et Honduras avec ses partisans et a
demandé à son peuple de rester ferme. Zelaya est
arrivé à Las Manos le 25 juillet. Quelque deux milles
personnes avaient passé la nuit au village d'El Arenal,
près de
la ville de Danli, à 100 kilomètres à l'est de la
capitale, Tegucigalpa. Les manifestants ont fait des feux de camp dans
les rues principales, scandant haut et fort des mots d'ordre d'appui
près de l'endroit où sont déployées les
troupes honduriennes, rapporte le correspondant spécial de
Prensa Latina, Ronnie Huete.
Huete a expliqué que les troupes avait
refusé le passage à plusieurs journalistes internationaux
qui voulaient se rendre au poste frontière de Las Manos
où se trouvait Zelaya vendredi 24 juillet.
Il a ajouté que cent cinquante personnes
étaient détenues à un barrage policier et que
leurs téléphones portables avaient été
saisis.
Huete a déclaré que la première
dame du Honduras, Xiomara Castro de Zelaya, a remis à plusieurs
reprises un message à l'armée hondurienne pour tenter
d'empêcher les attaques contre les manifestants et obtenir leur
passage.
Plusieurs dirigeants du Front national contre le coup au
Honduras, comme Juan Barahona, Carlos Humberto Reyes et Rafael Alegria,
sont restés aux environs de la frontière.
Pour sa part, le gouvernement putschiste a
décrété un couvre-feu de dix-huit heures dans les
zones frontalières et l'armée a fermé la
frontière avec le Nicaragua.
Le 25 juillet, des milliers de Honduriens qui se
rendaient en convoi de la capitale à la frontière pour
soutenir le retour du président Manuel Zelaya ont
été bloqués dans leurs camions, voitures et
autobus le long de la route.
« Les gens peuvent être
arrêtés, emprisonnés ou abattus pour être
sortis de leurs maisons, mais ici nous n'avons pas de maisons où
retourner », a déclaré le journaliste
californien Clifton Ross, qui accompagnait le convoi et était
bloqué à El Paraíso. Le dirigeant du coup
d'État, Roberto Micheletti, a
déclaré l'état de siège dans la
soirée du 24 juillet. Dans le département d'El
Paraíso, le plus proche de la frontière, il est en
vigueur 24 heures sur 24. Dans le reste du pays le couvre-feu est de
minuit à 4 heures.
Hier, les policiers ont abattu trois sympathisants de
Zelaya, en ont écrasé trois autres et tiré
plusieurs fois des grenades de gaz lacrymogènes sur la foule, a
dit Ross. Ils ont arrêté, torturé et tué un
jeune homme de 24 ans de Tegucigalpa. Des milliers de partisans ont
réussi à atteindre la frontière avant que le
gouvernement ait pu dresser des barrages routiers et bloquer les
autobus de ceux qui voulaient rencontrer Zelaya.
Le président Zelaya a traversé la
frontière sans armes et a négocié pendant une
demi-heure avec un colonel de l'armée hondurienne. Zelaya s'est
vu refuser l'entrée, le colonel a été
arrêté pour lui avoir parlé et le gouvernement
putschiste a déclaré l'état de siège.
« Personne ne peut entrer ou sortir d'El
Paraíso en ce moment », a dit Ross. Les sympathisants
de Zelaya ont dormi dans leurs voitures, sous les camions ou sous les
porches des maisons voisines pour se protéger des fortes pluies
intermittentes au cours de la nuit.
« Les gens ici luttent pour le retour de
Zelaya depuis un mois. Ils sont très engagés et ne
reculeront pas », a dit Ross.
Selon la chaîne de télévision
Telesur, Zelaya a dit qu'il allait rester sur place deux ou trois jours
et attendre que d'autres camarades viennent le rejoindre, Il a
également remercié le peuple du Nicaragua et le
président Daniel Ortega pour leur hospitalité.
Le président du Honduras a déclaré
que le gouvernement de facto de Micheletti est
condamné par le peuple du Honduras et le monde entier et que les
auteurs du coup devront répondre de leurs conduite criminelle
devant le peuple.
Zelaya a condamné les conspirateurs du coup
d'État, une élite composée de gens d'affaires qui
représentent les dix familles qui se sont appropriées les
richesses du pays et dit qu'ils ont une branche armée qui n'est
pas l'armée mais les cercles des officiers supérieurs,
qui doivent être condamnés.
S'adressant à ses partisans à la
frontière, Zelaya a déclaré :
« Aujourd'hui, le Honduras n'est pas la même qu'avant
le coup d'État militaire du 28 juin. Nous avons donné
l'exemple au monde d'un peuple qui résiste avec dignité,
courage et patriotisme ».
La solution de «puissance intelligente» du
gouvernement Obama-Clinton
- Eva Golinger, Postcards from the
Revolution, 25 juillet 2009 -
Le président Zelaya est à la
frontière du Honduras pour renouveler sa tentative de rentrer
dans le pays et, bien qu'il ait franchi brièvement la
frontière hier après-midi, l'armée sur les ordres
du régime putschiste a empêché son retour.
Aujourd'hui, Zelaya espère retrouver sa femme et ses enfants,
qui sont détenus
par la police et l'armée depuis hier à plusieurs
kilomètres de la frontière à El Paraíso,
Honduras. Environ 3 000 policiers et les soldats sont à la
frontière pour l'empêcher d'enter ou de rencontrer ses
supporteurs massés du côté du Honduras.
Hier après-midi, la secrétaire
d'État des États-Unis, Hillary Clinton, a qualifié
le comportement de Zelaya de
« téméraire ». Elle a dit :
« La tentative du président Zelaya d'atteindre la
frontière est irresponsable. Elle ne contribue pas aux efforts
plus large faits pour rétablir la démocratie
et l'ordre constitutionnel au Honduras en crise. Ainsi, nous demandons
instamment au président Zelaya et à tous les autres
partis de réaffirmer leur engagement en faveur d'une solution
négociée, pacifique pour rétablir
l'intégrité de la démocratie au Honduras et la
sécurité et le bien-être de la population
hondurienne.
En fait, nous exhortons les deux partis à accepter la
proposition présentée par le président Arias. Elle
est la base d'une solution pacifique, et c'est ce que les
États-Unis soutiennent. »
Oui bien sûr, et certainement la répression
du peuple hondurien par le régime putschiste, les assassinats
politiques, les tortures, les détentions de plus de 1 000
supporteurs de Zelaya, l'enlèvement violent et l'exil
forcé de Zelaya, l'usurpation illégale de la
présidence et des fonctions exécutives, la censure des
médias,
l'expulsion de journalistes étrangers, entre autres crimes, sont
un « bon comportement » qui
« contribue à la
démocratie » ? Parce que nous n'avons pas
entendu de condamnation claire de Clinton ou de son porte-parole de ce
que nous venons d'énumérer. Zéro, zip, rien.
Toute la négociation Arias est un piège
pour gagner du temps et consolider le régime putschiste, ou le
retour de Zelaya à la présidence mais sans pouvoir. Le
conseiller de Clinton, Kevin Casas-Zamora, titulaire du Brookings
Institute (les plus influents groupe de réflexion
« démocrate » de Washington)
et ancien vice-président du Costa Rica sous la présidence
Arias (hmmm, c'est peut-être la raison pour laquelle il est le
négociateur désigné) a exposé les termes
qu'Arias-Clinton tentent d'imposer à Zelaya dans un article du 9
juillet 2009, au moins une semaine avant qu'Arias ne présente sa
première proposition de
résolution de conflit au Honduras. Casas-Zamora
écrit :
« Tout d'abord Zelaya devrait revenir
à la présidence, mais pas nécessairement au
pouvoir. La présidence et le pouvoir sont deux choses
différentes. Deuxièmement, il doit abandonner son projet
de modification de la constitution, qui ne sera pas un gros
problème. Troisièmement, il doit mettre une certaine
distance entre lui et Chavez. C'est essentiel. Quatrièmement, il
faut qu'il y ait une sorte d'accord de partage du pouvoir, par lequel
Zelaya reste à la tête du gouvernement, mais certaines
autres personnes participent aux principales décisions qui
seront prises entre maintenant et la prochaine élection en
novembre.
Cinquièmement, il doit y avoir une sorte d'amnistie, en
l'absence d'un meilleur mot, où tout le monde ferme les yeux sur
le comportement illégal généralisé de
toutes les parties en cause, parce que tous ont fait preuve de
comportement illégal et ont agi avec un mépris total de
la primauté du droit. Malheureusement
pour le Honduras, ils devront fermer les yeux sur tout cela. À
ce stade, aucune partie ne se trouve dans une mesure de demander des
comptes à personne. Il n'existe pas de plus haute
considération morale au Honduras en ce moment. »
Donc, le régime putschiste est sauf et le
président Zelaya devient un « canard
boiteux ». C'est la solution de « puissance
intelligente » du gouvernement Obama-Clinton. Sauver la face
de l'empire et ses intérêts aussi !
Le retour
« téméraire » de Zelaya au Honduras
et à sa réunification avec son peuple est le seul moyen
de rétablir la dignité de cette nation d'Amérique
centrale.
Les États-Unis autorisent le dirigeant
du coup
d'État militaire à
visiter Miami
Le principal dirigeant du coup, le diplômé
de l'École des Amériques, le général
Roméo Vasquez, était à Miami le 25 juillet,
invité à prendre la parole lors d'une conférence
évangélique financée par la mafia. Le
département d'État ne lui a pas retiré son visa,
en dépit de son rôle dans l'enlèvement, sous la
menace
d'armes à feu, et l'expulsion du président
démocratiquement élu du Honduras. Encore une autre
indication claire du soutien de Washington au coup d'État.
23-24 juillet
Zelaya entre au Honduras puis
retourne au Nicaragua
Dans l'après-midi du 24 juillet, le
président Honduras est entré au Honduras mais a
été obligé de retourner au Nicaragua après
qu'un colonel de l'armée hondurienne l'ait rencontré et
informé qu'il était en communication avec le haut
commandement de l'armée et le régime putschiste et
attendait une décision. À
quelques kilomètres de la frontière, l'armée
hondurienne continue de bloquer une grande manifestation de
sympathisant de Zelaya et d'opposants au régime putschiste et
lui interdit de rejoindre leur président constitutionnel.
L'épouse et les enfants de Zelaya sont parmi ceux qui sont
retenus par l'armée à El Paraíso,
à environ 8 kilomètres de la frontière avec le
Nicaragua.
La secrétaire d'État américaine,
Hillary Clinton, a déclaré que le président Zelaya
était « téméraire »
d'essayer de rentrer chez lui dans son pays un mois après en
avoir été chassé.
« La tentative du président Zelaya de
passer la frontière est irresponsable », a dit
Clinton lors d'une conférence de presse avec le premier ministre
irakien, Nouri al-Maliki, en visite aux États-Unis.
« Cela ne contribue pas à l'effort
plus général visant à rétablir la
démocratie et l'ordre constitutionnel au Honduras en crise.
Washington appuie une solution pacifique négociée
à la crise du Honduras », a dit Clinton.
« Nous avons constamment exhorté
toutes les parties à éviter toute provocation qui
pourrait conduire à la violence », a-t-elle dit.
Cependant, Clinton reste totalement silencieuse sur la
répression insensée déclenchée par le
régime putschiste. Au lieu de cela, elle déclare que les
États-Unis demandent
instamment à Zelaya « et à toutes les autres
parties de réaffirmer leur attachement à une solution
pacifique négociée, à l'intégrité de
la démocratie au Honduras, à la sécurité et
au bien-être du peuple du Honduras ».
« Nous exhortons les deux parties à
accepter la proposition présentée par le président
(Oscar) Arias (du Costa Rica). Elle est la base d'une solution
pacifique. Et c'est ce que les États-Unis
soutiennent », a dit Clinton.
Lors des pourparlers de San José la semaine
dernière, les négociations sur le plan Arias ont
échoué.
Grève générale au Honduras
Les trois centrales syndicales du Honduras ont maintenu,
vendredi le 24 juillet, l'ordre de grève générale
pour les employés publics, tandis que les forces populaires
continuaient de bloquer les routes pour protester une fois de plus
contre le coup d'État.
Dans une entrevue à l'agence Prensa Latina, le
dirigeant ouvrier Juan Barahona a déclaré que la veille,
jeudi, des manifestants avaient bloqué les principales routes,
paralysant ainsi le pays durant quelques heures.
Faisant le bilan de la première journée de
protestation, le président de la Fédération
unitaire des travailleurs, Barahona, a affirmé que la
grève avait été un franc succès, les
travailleurs ayant bloqué les routes et occupé les
principales institutions gouvernementales.
Le mouvement de grève s'est également
étendu aux principaux ports du pays, de la côte de
l'Atlantique à la côte du Pacifique, y compris la
région nord de la capitale.
Au même moment, des milliers de personnes ont
commencé à se diriger vers la frontière du
Nicaragua pour y attendre l'arrivée de leur président
constitutionnel, Manuel Zelaya, qui avait annoncé son retour
imminent au pays.
Radio Globo, qui se maintient à l'écoute
de la population, a déploré le fait que, selon plusieurs
témoignages, l'armée tente d'empêcher les
manifestants de se rendre au poste frontière et n'hésite
pas à employer la manière forte.
Pendant ce temps, le gouvernement de facto,
dirigé par l'homme d'affaires Roberto Michelleti, est aux prises
avec un autre problème. Mécontents de ne pas avoir
été payés depuis plusieurs semaines, des agents de
police de la capitale ont entrepris un mouvement de grève.
Le porte-parole des forces policières, Daniel
Molina, a aussitôt tenté de minimiser la chose, affirmant
à la presse qu'il s'agissait d'un simple problème
administratif.
Toutefois, des policiers ont déclaré, sur
les ondes de la chaîne 36, la seule chaîne de
télévision qui maintient un point de vue critique
à l'égard du coup d'État du 28 juin dernier,
qu'ils n'entendaient pas obéir aux ordres tant et aussi
longtemps que leurs demandes ne seraient pas satisfaites.
Ce corps policier, qui comprend l'escadron
spécial Cobras, apporte donc un problème de plus à
ce régime qui est isolé sur la scène
internationale et qui ne jouit d'aucun appui populaire.
Des supporters de Zelaya torturés
et
assassinés par le régime du coup
Des centaines de manifestants ont été
bloqués par la police et l'armée dans la région de
El Paraiso aux ordres du régime du coup d'État qui
voulait les empêcher de se rendre à la frontière du
Nicaragua à la rencontre du président Manuel Zelaya.
Les policiers et soldats ont lancé des gaz
lacrymogènes et tiré en direction des manifestants et des
dizaines de personnes ont été arrêtées. On
rapporte que le régime prépare en stade pour lui servir
de centre de détention de masse. Ce n'est pas sans rappeler les
méthodes des dictatures au Chili, en Argentine, au
Paraguay et en Uruguay dans les années 1970, qui ont
utilisé les stades publics pour détenir, faire
disparaître, torturer et exécuter des dizaines de milliers
de personnes.
Plusieurs manifestants honduriens sont
déjà portés disparus. L'un d'entre eux a
été retrouvé mort le matin du 24 juillet et il est
évident qu'il a été torturé et
exécuté. Pedro Ezequiel, âgé de 28 ans, a
été identifié par un résident d'El Paraiso
qui affirme qu'il a été arrêté par des
soldats et policiers. Son corps a été
retrouvé près de la route près de la
frontière du Nicaragua.
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