Le Marxiste-Léniniste

Numéro 143 - 30 juillet 2009

La situation au Honduras

Un mois de résistance au coup d'État


Honduras: Manifestations contre le coup, 29 et 30 juillet 2009

Un mois de résistance au coup d'État
Des emplois, oui, mais dans la dignité! - Collectif des femmes du Honduras (CODEMUH)

27 juillet
Le président Zelaya exclut la tenue de pourparlers aux États-Unis
Un article d'opinion du dictateur putschiste dans le Wall Street Journal - Eva Gollinger, Postcards from the Revolution

25-26 juillet
Zelaya reste à la frontière du Honduras
La solution de «puissance intelligente» du gouvernement Obama-Clinton - Eva Golinger, Postcards from the Revolution
Les États-Unis autorisent le dirigeant du coup d'État militaire à visiter Miami

23-24 juillet
Zelaya entre au Honduras puis retourne au Nicaragua
Grève générale au Honduras
Des supporters de Zelaya torturés et assassinés par le régime du coup

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La situation au Honduras

Un mois de résistance au coup d'État

Confronté à la persistance de la résistance populaire pacifique et condamné par le monde, le gouvernement de fait issu du coup d'État militaire du 28 juin au Honduras se maintient en place depuis un mois par la force armée et la répression brutale des opposants.

Agissant comme une force d'occupation dans son propre pays, les forces armées cherchent à empêcher la mobilisation du peuple et la répression a fait plusieurs morts et blessés et il y a eu de nombreuses arrestations.

Les dirigeants du Front national contre le coup affirment que la survie des putschistes dépend du ferme appui de la droite au sein du gouvernement des États-Unis et du système américain. Juan Barahona, coordinateur général du front, souligne la politique à deux volets des États-Unis : rejet du coup d'État en public et soutient aux auteurs du coup en privé. Carlos Humberto Reyes, candidat indépendant à la présidence et syndicaliste de longue date, pointe en direction du complexe militaro-industriel des États-Unis où se trouvent les secteurs ultra-conservateurs qui soutiennent les putschistes. Il croit également que le prolongement de la médiation sous l'arbitrage du président costaricain Oscar Arias, nommé par les États-Unis, est une manoeuvre pour finalement légitimer le coup d'État.

Les agences de nouvelles rapportent que les forces populaires continuent leur opposition militante au régime du coup. Aujourd'hui et demain, des travailleurs, fermiers, syndicalistes, étudiants, autochtones et d'autres ont fait deux jours de grève générale pour maintenir les pressions sur les putschistes.

Dimanche le 26 juillet les organisations du Front se sont entendues pour intensifier les actions de résistance pacifique pour le retour inconditionnel du président Manuel Zelaya et le rétablissement de l'État de droit. Face aux rumeurs de tentatives d'expulser les diplomates du Venezuela de leur ambassade, les organisations regroupées dans le Front national contre le coup ont lancé l'appel aux Honduriens de renforcer les vigiles devant l'ambassade. Mercredi matin il y a eu un autre rassemblement à l'Université pédagogique nationale Francisco Morazan dans le cadre du mouvement national de protestation.

Les manifestants ont bloqué l'entrée de deux centres d'achat luxueux que les gens appellent « mol », du mot anglais « mall », pour cibler l'entreprise privée impliquée dans le coup d'État militaire. Israel Salinas, secrétaire général de la Fédération unitaire des travailleurs honduriens, a dit que le but de ces actions est de frapper au coeur des intérêts privés qui soutiennent le coup.

Des organisations de défense des droits humains parlent d'une situation d'urgence humanitaire dans le département de El Paraiso où un état de siège est en vigueur depuis vendredi le 24 juillet, lorsque des milliers de personnes ont tenté d'atteindre la frontière à Las Manos, où le président Zelaya attendait de pouvoir entrer au pays.

Les forces armées et la police pratiquent le génocide collectif, a dit aux journalistes Andres Pavon, président du Comité des droits humains du Honduras. Le comité a en a appelé devant la Cour suprême de justice du Honduras contre le couvre-feu qu'il considère comme inconstitutionnel. L'État ne pourra pas dire ensuite qu'il ne savait pas que les forces armées et la police se livraient à un génocide de nature collective, dit l'avocat. En imposant le couvre-feu, le régime de fait enfreint plus de 22 articles de la Constitution, notamment ceux portant sur le droit à l'alimentation et la liberté de mouvement.

« L'interjection en appel déposée au tribunal constitutionnel de la Cour suprême est un avertissement qu'un holocauste est en train de se produire dans la ville frontalière de El Paraiso », explique-t-il.

Des centaines de personnes sont restées dans cette petite ville située à 10 km de la frontière avec le Nicaragua pour aller rejoindre le président Zelaya, risquant leur vie à cause de la répression militaire et du manque d'eau potable et de nourriture.

Le 28 juillet, la Cour suprême a jugé que le gouvernement doit permettre à la première dame Xiomara Castro de Zelaya et sa famille de se rendre à la frontière à la rencontre de son mari. Mais elle n'a autorisé aucun autre Hondurien à le faire, ce qui amène les forces de la résistance à croire que la Cour suprême a rendu cette décision uniquement pour faire sortir la première dame du pays. Selon les reportages, elle est avec des supporters du gouvernement constitutionnel.

Le même jour le président Zelaya, qui se trouvait à Ocotal au Nicaragua, près de la frontière, s'est rendu à un endroit dans les montagnes d'où il peut organiser la résistance pour reprendre le pouvoir dans son pays, selon les agences de nouvelles.

Par ailleurs, les États-Unis ont annoncé qu'ils révoquaient les visas diplomatiques de quatre fonctionnaires honduriens au service du gouvernement du coup d'État et examinent d'autres cas. Le porte-parole Ian Kelly a dit que les révocations et les révisions concernent des fonctionnaires honduriens qui étaient à l'emploi du gouvernement du président Manuel Zelaya avant le coup d'État du 28 juin et qui sont maintenant à l'emploi du régime de fait de Roberto Micheletti.

« Nous ne reconnaissons pas Roberto Micheletti comme président du Honduras », a dit Kelly à la presse. « Nous reconnaissons Manuel Zelaya. Alors, conformément à cette politique de non-reconnaissance, nous avons décidé de révoquer les visas diplomatiques de quatre individus membres du régime [de Micheletti]. » Il n'a pas voulu les nommer.

En entrevue sur la chaîne Telesur, le président Zelaya s'est dit satisfait de l'annonce faite. « Je crois que c'est une mesure correcte [...] un message clair d'appui aux mesures contre l'interruption de l'ordre démocratique au Honduras. »

(Prensa Latina, Agencia Bolivariana de Noticias, Rights Action)

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Des emplois, oui, mais dans la dignité!

Le CODEMUH (Collectif des femmes du Honduras) organise les travailleurs des maquila (sweatshops) dans la région de San Pedro Sula. Il a émis la déclaration suivante le 21 juillet pour dénoncer le chantage des auteurs du coup d'État pour forcer les travailleurs à participer aux manifestations en faveur du régime du coup.

* * *

Les féministes regroupées dans le Collectif des femmes du Honduras (CODEMUH) croient qu'il est important d'exposer, à l'échelle nationale et internationale, la situation que vivent les travailleuses des maquila dans ce pays.

Elles sont forcées de participer à de prétendues « marches pour la paix » [en faveur du coup]. Dans certaines entreprises, les travailleurs sont sélectionnés parce qu'ils sont partie de groupes de travail très productifs, ceux qui réalisent les quotas. On ne leur demande pas s'ils veulent participer aux manifestations ou pas et il y a au moins un cas, une coopérative, où les administrateurs sont également forcés de participer.

Les employeurs dénigrent ceux qui manifestent contre le coup, disant qu'ils sont des agitateurs qui veulent faire du mal aux participants à la « Marche pour la paix ». Le secteur manufacturier fait preuve d'incohérence puisque les manifestations de la résistance du peuple hondurien comprennent les familles et amis de ces travailleurs. L'intention cynique des manufacturiers est d'agir comme protagonistes d'un conflit qui maintient la division entre les pauvres au Honduras. Et cela a pour conséquence d'accroître la violence et de consolider le pouvoir quasi absolu de l'État.

Nous désirons également préciser que les travailleurs et travailleuses des maquila qui sont forcés de participer aux « Marches pour la paix » n'ont pas reçu un sou en échange. En fait, il y a des entreprises qui forcent les travailleurs à récupérer le temps perdu en travaillant le samedi, après la marche, en promettant de les payer en temps supplémentaire. Mais ce temps supplémentaire n'est jamais payé en fin de compte, alors non seulement ces travailleurs sont-ils obligés de participer aux marches pour la bourgeoisie, mais ils doivent travailler un jour de plus.

Les travailleurs qui vivent cette situation, parce qu'ils veulent conserver leur emploi, se sentent impuissants et misérables. Ils ne sont pas d'accord avec ces activités organisées par les employeurs. Nous appelons les travailleurs des maquila à ne plus accepter de se faire appeler « maqueleras ». Vous n'êtes pas des « maqueleras », vous êtes des travailleuses et des travailleurs. Nous devons reprendre notre identité de classe. Nous les appelons également à résister aux tentatives de les obliger à participer aux « Marches pour la paix ». Ils ne peuvent pas être congédiés pour refus de participer. C'est un abus de pouvoir de la part des manufacturiers. Vous n'avez pas été embauchés pour défendre leurs intérêts dans la rue mais pour travailler dans leurs manufactures.

Les femmes sont des êtres humains, pas des machines, et les employeurs se servent de leur pouvoir capitaliste patriarcal pour opprimer les travailleurs. Des emplois, oui, mais dans la dignité ! Les femmes veulent la paix, mais une paix inclusive où les pauvres jouissent du plein respect de leurs droits au foyer, au travail et dans la rue, sans coups d'État, sans coupures soudaines d'électricité, sans la censure de la télévision et de la radio, sans les couvre-feu, sans la suspension de nos droits humains fondamentaux sans autorité.

Ce conflit nous a permis de voir les vraies couleurs de nos dirigeants. Qui vote le jour des élections ? Qui élit nos dirigeants ? N'est-ce pas édifiant de voir leurs vraies couleurs et de nous rappeler le pouvoir que nous avons ?

Nous sommes pour la tendresse, la beauté, l'espoir et la fraternité entre êtres humains.

Plus de violence contre les femmes et les hommes du peuple hondurien.

San Pedro Sula, 21 juillet 2009

(Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste.)

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27 juillet

Le président Zelaya exclut la tenue
de pourparlers aux États-Unis

Lundi 27 juillet, après avoir exigé que les États-Unis prennent une position ferme contre le coup d'État, le président du Honduras, Manuel Zelaya, a exclu de se rendre à Washington pour y rencontrer la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton.

« Si Washington veut me parler, un représentant devrait être envoyé ici, à Ocotal », a déclaré Zelaya, de la frontière entre le Nicaragua et le Honduras où il se trouve depuis quatre jours pour tenter de revenir dans son pays.

Le président a déclaré qu'il n'avait jamais pensé laisser seuls les manifestants qui se sont rendus au poste frontière de Las Manos pour le soutenir et montrer leur solidarité.

Ayant fait remarquer que Clinton n'utilise pas le terme de coup d'État et ne parle pas de sanction contre la répression dans son pays, Zelaya a demandé aux États-Unis de clarifier leur position envers les usurpateurs du pouvoir au Honduras.

Clinton doit comprendre que ce coup d'État a l'approbation de certains milieux de droite au pouvoir aux États-unis, dont plusieurs sénateurs, a déclaré Zelaya.

La ministre des Affaires étrangères du gouvernement légal du Honduras, Patricia Rodas, a exigé que la secrétaire d'État américaine fasse la distinction entre ceux qui veulent la paix et ceux qui provoquent la violence.

« Ceux qui ont les fusils et ceux qui manifestaient pacifiquement ne peuvent être mis dans le même panier », a déclaré Rodas répondant aux déclarations de Clinton selon lesquelles la décision de Zelaya de retourner au Honduras était « téméraire » et « provocatrice ».

Si la secrétaire d'État américaine ne peut voir cette différence, nous ne parlons ni de la même démocratie ni du même conflit, a déclaré Rodas.

La ministre des Affaires étrangères accompagne Zelaya qui tente de rentrer au Honduras. La ministre et le président ont été expulsés de force par les troupes putschistes le 28 juin.

(Prensa Latina)

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Un article d'opinion du dictateur putschiste
dans le Wall Street Journal

Le dictateur du Honduras, Roberto Micheletti, a fait paraître dans le Wall Street Journal d'aujourd'hui un article d'opinion intitulé : « La voie à suivre pour le Honduras : la mise à l'écart de Zelaya a été un triomphe pour l'État de droit », dans lequel il justifie le coup d'État et demande au public américain d'appuyer son régime illégal. Le WSJ présente le dictateur Micheletti ainsi : « M. Micheletti, auparavant président du Congrès du Honduras, est devenu président du Honduras après le départ de Manuel Zelaya. » ... Très intéressant, ce n'était donc pas par un coup d'État et l'enlèvement violent du président démocratiquement élu, Zelaya, que Micheletti est illégalement devenu président, mais à cause du « départ » de Zelaya. Hmm, bien sûr, il est plus facile de justifier le coup de cette façon !

Dans cet article d'opinion, Micheletti explique les « raisons » pour lesquelles le régime putschiste a enlevé Zelaya ; il ment comme d'habitude, allant jusqu'à affirmer que Zelaya a volé des millions de dollars de la Banque centrale du Honduras (première fois que nous l'entendons celle-là ! Je me demande si Micheletti à jamais entendu le terme « diffamation » ?). L'article souligne aussi, fort étrangement, la « volonté » du régime putschiste de travailler avec le plan Arias, énoncé la semaine dernière par le président Oscar Arias du Costa Rica et soutenu par Washington, malgré le fait qu'à chaque occasion le régime ait rejeté la base de la proposition Arias, qui est le retour de Zelaya à la présidence. Bien sûr, l'article a été écrit et publié par l'ami de Clinton, Lanny Davis, lobbyiste du régime putschiste à Washington.

Cependant, au point de presse d'aujourd'hui du département d'État, il est devenu encore plus évident que Washington n'insiste plus sur le retour de Zelaya comme la base de l'accord Arias (je l'ai déjà fait remarquer, mais pour les sceptiques... voici à nouveau). ..

« QUESTION : Croyez-vous encore que le retour de la démocratie exige le rétablissement du président Zelaya comme président ?

MR. KELLY : Notre politique reste la même, nous voulons le rétablissement de l'ordre démocratique. Et cela inclut le retour d'un commun accord du président démocratiquement élu, c'est-à-dire le président Zelaya. » [En d'autres termes, le département d'État soutient le retour de Zelaya que s'il est « mutuel », c'est-à-dire si le régime putschiste est d'accord ! — Commentaire du LML]

Aussi, cette fin de semaine, le congressiste républicain Connie Mack est allé voir le régime putschiste du Honduras, accompagné d'un autre membre républicain du Congrès, Brian Bilbray, et d'un collègue membre du parti, Tom Dime. Pour donner un plus grand prestige et plus d'attention à cette visite, le régime illégal et répressif du Honduras a menti et qualifié ce trio de sénateurs américains...

Au fait, Zelaya est campé à la frontière Honduras-Nicaragua et attend toujours l'arrivée de sa famille et de ses supporteurs. Cela fait trois jours maintenant qu'ils sont détenus par les forces putschistes et qu'on les empêche d'atteindre la frontière.

(Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste)

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25-26 juillet

Zelaya reste à la frontière du Honduras

Le président constitutionnel du Honduras, Manuel Relaya, a déclaré qu'il restera à la frontière du Nicaragua et Honduras avec ses partisans et a demandé à son peuple de rester ferme. Zelaya est arrivé à Las Manos le 25 juillet. Quelque deux milles personnes avaient passé la nuit au village d'El Arenal, près de la ville de Danli, à 100 kilomètres à l'est de la capitale, Tegucigalpa. Les manifestants ont fait des feux de camp dans les rues principales, scandant haut et fort des mots d'ordre d'appui près de l'endroit où sont déployées les troupes honduriennes, rapporte le correspondant spécial de Prensa Latina, Ronnie Huete.

Huete a expliqué que les troupes avait refusé le passage à plusieurs journalistes internationaux qui voulaient se rendre au poste frontière de Las Manos où se trouvait Zelaya vendredi 24 juillet.

Il a ajouté que cent cinquante personnes étaient détenues à un barrage policier et que leurs téléphones portables avaient été saisis.

Huete a déclaré que la première dame du Honduras, Xiomara Castro de Zelaya, a remis à plusieurs reprises un message à l'armée hondurienne pour tenter d'empêcher les attaques contre les manifestants et obtenir leur passage.

Plusieurs dirigeants du Front national contre le coup au Honduras, comme Juan Barahona, Carlos Humberto Reyes et Rafael Alegria, sont restés aux environs de la frontière.

Pour sa part, le gouvernement putschiste a décrété un couvre-feu de dix-huit heures dans les zones frontalières et l'armée a fermé la frontière avec le Nicaragua.

Le 25 juillet, des milliers de Honduriens qui se rendaient en convoi de la capitale à la frontière pour soutenir le retour du président Manuel Zelaya ont été bloqués dans leurs camions, voitures et autobus le long de la route.

« Les gens peuvent être arrêtés, emprisonnés ou abattus pour être sortis de leurs maisons, mais ici nous n'avons pas de maisons où retourner », a déclaré le journaliste californien Clifton Ross, qui accompagnait le convoi et était bloqué à El Paraíso. Le dirigeant du coup d'État, Roberto Micheletti, a déclaré l'état de siège dans la soirée du 24 juillet. Dans le département d'El Paraíso, le plus proche de la frontière, il est en vigueur 24 heures sur 24. Dans le reste du pays le couvre-feu est de minuit à 4 heures.

Hier, les policiers ont abattu trois sympathisants de Zelaya, en ont écrasé trois autres et tiré plusieurs fois des grenades de gaz lacrymogènes sur la foule, a dit Ross. Ils ont arrêté, torturé et tué un jeune homme de 24 ans de Tegucigalpa. Des milliers de partisans ont réussi à atteindre la frontière avant que le gouvernement ait pu dresser des barrages routiers et bloquer les autobus de ceux qui voulaient rencontrer Zelaya.

Le président Zelaya a traversé la frontière sans armes et a négocié pendant une demi-heure avec un colonel de l'armée hondurienne. Zelaya s'est vu refuser l'entrée, le colonel a été arrêté pour lui avoir parlé et le gouvernement putschiste a déclaré l'état de siège.

« Personne ne peut entrer ou sortir d'El Paraíso en ce moment », a dit Ross. Les sympathisants de Zelaya ont dormi dans leurs voitures, sous les camions ou sous les porches des maisons voisines pour se protéger des fortes pluies intermittentes au cours de la nuit.

« Les gens ici luttent pour le retour de Zelaya depuis un mois. Ils sont très engagés et ne reculeront pas », a dit Ross.

Selon la chaîne de télévision Telesur, Zelaya a dit qu'il allait rester sur place deux ou trois jours et attendre que d'autres camarades viennent le rejoindre, Il a également remercié le peuple du Nicaragua et le président Daniel Ortega pour leur hospitalité.

Le président du Honduras a déclaré que le gouvernement de facto de Micheletti est condamné par le peuple du Honduras et le monde entier et que les auteurs du coup devront répondre de leurs conduite criminelle devant le peuple.

Zelaya a condamné les conspirateurs du coup d'État, une élite composée de gens d'affaires qui représentent les dix familles qui se sont appropriées les richesses du pays et dit qu'ils ont une branche armée qui n'est pas l'armée mais les cercles des officiers supérieurs, qui doivent être condamnés.

S'adressant à ses partisans à la frontière, Zelaya a déclaré : « Aujourd'hui, le Honduras n'est pas la même qu'avant le coup d'État militaire du 28 juin. Nous avons donné l'exemple au monde d'un peuple qui résiste avec dignité, courage et patriotisme ».

(Agence de presse cubaine, Prensa Latina, Dollars and Sense)

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La solution de «puissance intelligente» du gouvernement Obama-Clinton

Le président Zelaya est à la frontière du Honduras pour renouveler sa tentative de rentrer dans le pays et, bien qu'il ait franchi brièvement la frontière hier après-midi, l'armée sur les ordres du régime putschiste a empêché son retour. Aujourd'hui, Zelaya espère retrouver sa femme et ses enfants, qui sont détenus par la police et l'armée depuis hier à plusieurs kilomètres de la frontière à El Paraíso, Honduras. Environ 3 000 policiers et les soldats sont à la frontière pour l'empêcher d'enter ou de rencontrer ses supporteurs massés du côté du Honduras.

Hier après-midi, la secrétaire d'État des États-Unis, Hillary Clinton, a qualifié le comportement de Zelaya de « téméraire ». Elle a dit : « La tentative du président Zelaya d'atteindre la frontière est irresponsable. Elle ne contribue pas aux efforts plus large faits pour rétablir la démocratie et l'ordre constitutionnel au Honduras en crise. Ainsi, nous demandons instamment au président Zelaya et à tous les autres partis de réaffirmer leur engagement en faveur d'une solution négociée, pacifique pour rétablir l'intégrité de la démocratie au Honduras et la sécurité et le bien-être de la population hondurienne. En fait, nous exhortons les deux partis à accepter la proposition présentée par le président Arias. Elle est la base d'une solution pacifique, et c'est ce que les États-Unis soutiennent. »

Oui bien sûr, et certainement la répression du peuple hondurien par le régime putschiste, les assassinats politiques, les tortures, les détentions de plus de 1 000 supporteurs de Zelaya, l'enlèvement violent et l'exil forcé de Zelaya, l'usurpation illégale de la présidence et des fonctions exécutives, la censure des médias, l'expulsion de journalistes étrangers, entre autres crimes, sont un « bon comportement » qui « contribue à la démocratie » ? Parce que nous n'avons pas entendu de condamnation claire de Clinton ou de son porte-parole de ce que nous venons d'énumérer. Zéro, zip, rien.

Toute la négociation Arias est un piège pour gagner du temps et consolider le régime putschiste, ou le retour de Zelaya à la présidence mais sans pouvoir. Le conseiller de Clinton, Kevin Casas-Zamora, titulaire du Brookings Institute (les plus influents groupe de réflexion « démocrate » de Washington) et ancien vice-président du Costa Rica sous la présidence Arias (hmmm, c'est peut-être la raison pour laquelle il est le négociateur désigné) a exposé les termes qu'Arias-Clinton tentent d'imposer à Zelaya dans un article du 9 juillet 2009, au moins une semaine avant qu'Arias ne présente sa première proposition de résolution de conflit au Honduras. Casas-Zamora écrit :

« Tout d'abord Zelaya devrait revenir à la présidence, mais pas nécessairement au pouvoir. La présidence et le pouvoir sont deux choses différentes. Deuxièmement, il doit abandonner son projet de modification de la constitution, qui ne sera pas un gros problème. Troisièmement, il doit mettre une certaine distance entre lui et Chavez. C'est essentiel. Quatrièmement, il faut qu'il y ait une sorte d'accord de partage du pouvoir, par lequel Zelaya reste à la tête du gouvernement, mais certaines autres personnes participent aux principales décisions qui seront prises entre maintenant et la prochaine élection en novembre. Cinquièmement, il doit y avoir une sorte d'amnistie, en l'absence d'un meilleur mot, où tout le monde ferme les yeux sur le comportement illégal généralisé de toutes les parties en cause, parce que tous ont fait preuve de comportement illégal et ont agi avec un mépris total de la primauté du droit. Malheureusement pour le Honduras, ils devront fermer les yeux sur tout cela. À ce stade, aucune partie ne se trouve dans une mesure de demander des comptes à personne. Il n'existe pas de plus haute considération morale au Honduras en ce moment. »

Donc, le régime putschiste est sauf et le président Zelaya devient un « canard boiteux ». C'est la solution de « puissance intelligente » du gouvernement Obama-Clinton. Sauver la face de l'empire et ses intérêts aussi !

Le retour « téméraire » de Zelaya au Honduras et à sa réunification avec son peuple est le seul moyen de rétablir la dignité de cette nation d'Amérique centrale.

(Le titre est du LML, l'article était initialement intitulé : Zelaya de retour à la frontière du Honduras : Clinton dit qu'il est « téméraire ». Traduit de l'anglais.)

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Les États-Unis autorisent le dirigeant
du coup d'État militaire à visiter Miami

Le principal dirigeant du coup, le diplômé de l'École des Amériques, le général Roméo Vasquez, était à Miami le 25 juillet, invité à prendre la parole lors d'une conférence évangélique financée par la mafia. Le département d'État ne lui a pas retiré son visa, en dépit de son rôle dans l'enlèvement, sous la menace d'armes à feu, et l'expulsion du président démocratiquement élu du Honduras. Encore une autre indication claire du soutien de Washington au coup d'État.

(Postcards from the Revolution)

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23-24 juillet

Zelaya entre au Honduras puis
retourne au Nicaragua

Dans l'après-midi du 24 juillet, le président Honduras est entré au Honduras mais a été obligé de retourner au Nicaragua après qu'un colonel de l'armée hondurienne l'ait rencontré et informé qu'il était en communication avec le haut commandement de l'armée et le régime putschiste et attendait une décision. À quelques kilomètres de la frontière, l'armée hondurienne continue de bloquer une grande manifestation de sympathisant de Zelaya et d'opposants au régime putschiste et lui interdit de rejoindre leur président constitutionnel. L'épouse et les enfants de Zelaya sont parmi ceux qui sont retenus par l'armée à El Paraíso, à environ 8 kilomètres de la frontière avec le Nicaragua.

La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a déclaré que le président Zelaya était « téméraire » d'essayer de rentrer chez lui dans son pays un mois après en avoir été chassé.

« La tentative du président Zelaya de passer la frontière est irresponsable », a dit Clinton lors d'une conférence de presse avec le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, en visite aux États-Unis.

« Cela ne contribue pas à l'effort plus général visant à rétablir la démocratie et l'ordre constitutionnel au Honduras en crise. Washington appuie une solution pacifique négociée à la crise du Honduras », a dit Clinton.

« Nous avons constamment exhorté toutes les parties à éviter toute provocation qui pourrait conduire à la violence », a-t-elle dit. Cependant, Clinton reste totalement silencieuse sur la répression insensée déclenchée par le régime putschiste. Au lieu de cela, elle déclare que les États-Unis demandent instamment à Zelaya « et à toutes les autres parties de réaffirmer leur attachement à une solution pacifique négociée, à l'intégrité de la démocratie au Honduras, à la sécurité et au bien-être du peuple du Honduras ».

« Nous exhortons les deux parties à accepter la proposition présentée par le président (Oscar) Arias (du Costa Rica). Elle est la base d'une solution pacifique. Et c'est ce que les États-Unis soutiennent », a dit Clinton.

Lors des pourparlers de San José la semaine dernière, les négociations sur le plan Arias ont échoué.

(Postcards from the Revolution, l'Agence France Presse)

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Grève générale au Honduras

Les trois centrales syndicales du Honduras ont maintenu, vendredi le 24 juillet, l'ordre de grève générale pour les employés publics, tandis que les forces populaires continuaient de bloquer les routes pour protester une fois de plus contre le coup d'État.

Dans une entrevue à l'agence Prensa Latina, le dirigeant ouvrier Juan Barahona a déclaré que la veille, jeudi, des manifestants avaient bloqué les principales routes, paralysant ainsi le pays durant quelques heures.

Faisant le bilan de la première journée de protestation, le président de la Fédération unitaire des travailleurs, Barahona, a affirmé que la grève avait été un franc succès, les travailleurs ayant bloqué les routes et occupé les principales institutions gouvernementales.

Le mouvement de grève s'est également étendu aux principaux ports du pays, de la côte de l'Atlantique à la côte du Pacifique, y compris la région nord de la capitale.

Au même moment, des milliers de personnes ont commencé à se diriger vers la frontière du Nicaragua pour y attendre l'arrivée de leur président constitutionnel, Manuel Zelaya, qui avait annoncé son retour imminent au pays.

Radio Globo, qui se maintient à l'écoute de la population, a déploré le fait que, selon plusieurs témoignages, l'armée tente d'empêcher les manifestants de se rendre au poste frontière et n'hésite pas à employer la manière forte.

Pendant ce temps, le gouvernement de facto, dirigé par l'homme d'affaires Roberto Michelleti, est aux prises avec un autre problème. Mécontents de ne pas avoir été payés depuis plusieurs semaines, des agents de police de la capitale ont entrepris un mouvement de grève.

Le porte-parole des forces policières, Daniel Molina, a aussitôt tenté de minimiser la chose, affirmant à la presse qu'il s'agissait d'un simple problème administratif.

Toutefois, des policiers ont déclaré, sur les ondes de la chaîne 36, la seule chaîne de télévision qui maintient un point de vue critique à l'égard du coup d'État du 28 juin dernier, qu'ils n'entendaient pas obéir aux ordres tant et aussi longtemps que leurs demandes ne seraient pas satisfaites.

Ce corps policier, qui comprend l'escadron spécial Cobras, apporte donc un problème de plus à ce régime qui est isolé sur la scène internationale et qui ne jouit d'aucun appui populaire.

(Granma International)

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Des supporters de Zelaya torturés
et assassinés par le régime du coup

Des centaines de manifestants ont été bloqués par la police et l'armée dans la région de El Paraiso aux ordres du régime du coup d'État qui voulait les empêcher de se rendre à la frontière du Nicaragua à la rencontre du président Manuel Zelaya.

Les policiers et soldats ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré en direction des manifestants et des dizaines de personnes ont été arrêtées. On rapporte que le régime prépare en stade pour lui servir de centre de détention de masse. Ce n'est pas sans rappeler les méthodes des dictatures au Chili, en Argentine, au Paraguay et en Uruguay dans les années 1970, qui ont utilisé les stades publics pour détenir, faire disparaître, torturer et exécuter des dizaines de milliers de personnes.

Plusieurs manifestants honduriens sont déjà portés disparus. L'un d'entre eux a été retrouvé mort le matin du 24 juillet et il est évident qu'il a été torturé et exécuté. Pedro Ezequiel, âgé de 28 ans, a été identifié par un résident d'El Paraiso qui affirme qu'il a été arrêté par des soldats et policiers. Son corps a été retrouvé près de la route près de la frontière du Nicaragua.

(Postcards from the Revolution)

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