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Les États-Unis et l'état de droit
- Voice of Revolution -
Une demande pressante des Américains et des
peuples du monde aujourd'hui est que les États-Unis ne soient
pas au-dessus de la primauté du droit. Ceux qui luttent pour
leurs droits exigent que les États-Unis se soumettent à
la primauté du droit, ce qui veut dire qu'ils doivent respecter
les principes qu'il renferme et agir en conséquence. Les
États-Unis sous George W. Bush ont contribué à
saper l'état de droit. Les guerres illégales contre
l'Irak et l'Afghanistan, les bombardements au Pakistan, la
déportation vers la torture, Guantánamo, Bagram, les
prisons secrètes de la CIA, les commandos secrets et les
interventions dites préventives qui foulent au pied la
souveraineté, les crimes
contre la paix, tout cela a placé les États-Unis
au-dessus de la primauté droit. Les peuples du monde ne
l'acceptent pas et ils rejettent le diktat des États-Unis.
C'est une demande si pressante que le président
Barack Obama a dû y consacrer une partie de son discours
inaugural. « Nous rejetons comme faux le choix entre notre
sécurité et nos idéaux, a dit le président.
Nos Pères fondateurs, face à des dangers que nous pouvons
à peine imaginer, rédigèrent une charte qui
garantit la primauté du
droit et les droits de chaque être humain, une charte
renforcée depuis par le sang des générations. Ces
idéaux éclairent encore le monde, et nous ne les
abandonnerons pas par opportunisme. » Son secrétaire
à la Justice, Eric Holder, qui témoignait devant le
Congrès, a dit : « Le respect de la
primauté du droit renforce la sécurité
en privant les organisations terroristes de leur outil de recrutement
préféré. » Lorsqu'on lui a
demandé si le président avait l'autorité en tant
que commandant en chef d'ordonner des actes de torture, Holder a
dit : « Personne n'est au-dessus de la loi. »
L'opposition est telle que Barack Obama a
ordonné la fermeture de la prison de Guantánamo au
deuxième jour de son entrée en fonction.
Guantánamo est le lieu où les autorités
américaines ont commis des crimes : torture,
détention déterminée sans accusation ni
procès et tribunaux militaires sans justice. Le décret
signé par Obama dit
que les États-Unis vont respecter les Conventions de
Genève, toutes les lois internationales et les lois
américaines. Le président Obama a ordonné
« un examen rapide et complet » du statut des
prisonniers détenus à Guantánamo. Il a
également ordonné un examen des politiques de
détention et d'interrogation. Ces mesures initiales sont
bien accueillies puisque tous veulent que la prison soit fermée
et que les nombreux prisonniers qui ne sont coupables d'aucun crime
soient libérés le plus tôt possible. Mais le monde
surveille la situation de près et veut voir comment les
décrets du président se traduiront en pratique. Les
États-Unis ne doivent pas seulement dire qu'ils vont respecter
la primauté du droit, ils doivent le faire en pratique.
À cet égard, ceux qui militent contre la
torture et la détention indéfinie se disent inquiets que
les décrets du président laissent encore la porte ouverte
à ces deux pratiques illégales, surtout en ce qui
concerne les personnes appréhendées dans le cadre
d'« opérations de lutte au terrorisme ».
Beaucoup croient que le camp de
prisonniers de Bagram en Afghanistan, une prison de l'armée
américaine, n'est pas visé par les décrets. Bagram
est maintenant l'endroit où sont détenus la plupart des
« combattants ennemis illégaux ». Plus de
600 prisonniers y sont détenus. Et contrairement aux prisonniers
de Guantánamo, ces derniers n'ont pas eu droit à un
avocat
ou à un examen judiciaire. Certains y ont été
amenés par la déportation. Plusieurs de ces prisonniers
ont été torturés et le comité international
de la Croix rouge a condamné les conditions dans lesquelles ils
sont maintenus. Et pourtant Bagram n'est pas mentionné par les
décrets du président et les porte-parole de
l'administration Obama ont déclaré
que rien ne changera à cette prison pendant au mois six mois. Le
camp de Bagram doit être fermé immédiatement.
Toutes ces prisons doivent être fermées. Les Conventions
de Genève concernant le traitement des prisonniers de guerre et
des combattants illégaux doivent être respectées.
Plusieurs déclarations faites par le
secrétaire à la Justice devant le Congrès ont eu
pour effet de susciter d'avantage d'inquiétudes parmi ceux qui
surveillent de près ce que les décrets du
président signifieront en pratique. Eric Holder a fait savoir
qu'un nouveau Guantánamo pourrait être établi en
territoire américain. En réponse à un congressiste
qui demandait si les prisonniers de Guantánamo amenés aux
États-Unis seraient traduits en justice devant des tribunaux
fédéraux, Holder a dit : « Je crois que
nous voulons garder nos options ouvertes. Je ne sais pas exactement
quel système nous mettrions en place ou quel système nous
utiliserions pour juger ces personnes. » Il a
dit que le système « respecterait nos
valeurs » et qu'il y aurait des « garanties de
procédure ». Beaucoup ont déjà fait
remarquer que la création d'un nouveau système par
l'appareil exécutif traduirait nécessairement deux poids
deux mesures et serait sans doute contraire à la constitution.
Le droit actuel, tant les lois
américaines que les Conventions de Genève, prévoit
des procès publics devant des tribunaux fédéraux
ou des tribunaux militaires, selon le cas, ou devant des tribunaux
internationaux en cas de conflit d'interprétation de la
catégorie « combattants ennemis ».
Pourquoi, dans ce cas, est-il nécessaire de « laisser
nos options
ouvertes » et de mettre en place un autre
système ?
Par ailleurs, les prisons
américaines sont notoires pour la pratique de la torture. En
effet, bon nombre des méthodes utilisées à
Guantánamo, comme l'isolement cellulaire et l'humiliation
systématique par les gardiens, sont monnaie courante dans les
prisons américaines. Les décrets du président ne
prévoient pas l'abolition de la torture dans les
prisons américaines. On a toutes les raisons de croire qu'elle
continuera d'avoir cours dans le nouveau système dont parle le
secrétaire à la Justice. Les plans de créer des
camps sous l'égide de la FEMA (agence de gestion des mesures
d'urgence) pour détenir un grand nombre de personnes en cas
d'« urgence nationale », aux causes
naturelles ou humaines, alimentent d'ailleurs les inquiétudes
à ce sujet.
L'Organisation marxiste-léniniste des
États-Unis se joint aux nombreuses organisations de
défense des droits des prisonniers détenus aux
États-Unis et dans le monde. Un principe important de la lutte
pour la primauté du droit est qu'il n'y ait pas deux poids, deux
mesures : pas de discrimination, de mesures gouvernementales
arbitraires
ou d'impunité des autorités.
D'autre part, le fait que ces décisions sont
prises par le président et appliquées par décret,
comme l'a fait George W. Bush, inquiète également.
Étant donné les contradictions qui existent dans les
cercles dominants sur la façon de poursuivre la guerre à
la terreur, il est possible que le président Obama
considère qu'il soit nécessaire de se
prévaloir de ses prérogatives exécutives pour
faire passer ses priorités sans opposition intérieure.
Mais cela signifierait en pratique la continuation du modus
operandi de Bush, en vertu duquel c'est le président qui
décide quelles lois sont appliquées et lesquelles ne le
sont pas.
En fait, Obama pourrait aller plus loin que Bush dans
l'utilisation du pouvoir exécutif. Il a indiqué que c'est
lui, et non le Congrès ou le pouvoir judiciaire, qui mettra en
place un autre système pour juger les personnes que le
président considère comme étant « trop
dangereuses » pour être relâchées ou
jugées selon la procédure
établie. Il est question ici d'établir un nouveau
système, aux États-Unis, décidé par le
président. Cela crée une situation assez dangereuse. Les
peuples du monde sont censés croire que, puisque le
président Obama est « un bon
président » comparé à Bush, les
décisions qu'il prendra seront « de bonnes
décisions ». Or,
personne, « bon » ou
« mauvais », ne peut être au-dessus de la
loi. D'autre part, tout changement fondamental à la
procédure légale établie doit faire l'objet d'un
débat public et être approuvé. La volonté
juridique n'incarne la volonté populaire que si la population
est informée et dispose des moyens de formuler ses
convictions et d'approuver les décisions.
Une primauté du droit digne du nom codifie les
sacrifices consentis par les peuples dans la lutte pour leurs droits et
sert à défendre ces droits. La définition de ces
droits est une affaire publique. Ils ne peuvent être
définis par un seul homme et son cercle intérieur, qu'il
soit bon ou mauvais. L'époque du droit divin des droits est
révolue, il y a
plus de 200 ans dans le cas des États-Unis. Cette
révolution a été codifiée dans la
Constitution américaine et la primauté du droit
international est codifiée par la lutte héroïque des
peuples du monde contre le fascisme durant la Deuxième Guerre
mondiale. Il est temps de moderniser la Constitution américaine
et de défendre la primauté du droit
international. Pour cela, il faut suivre le principe que la
primauté du droit défend les droits de tous.
Des groupes de médecins demandent qu'on
élimine les échappatoires sur la pratique de la torture
Tout en applaudissant les récents décrets
du président Obama interdisant la torture et certaines autres
pratiques d'interrogation, des groupes de médecins aux
États-Unis attirent l'attention sur une section peu connue du Field
Manual on Interrogation (manuel de service sur l'interrogation) de
l'armée qui, disent-ils, continue de
permettre l'utilisation de tactiques pouvant être
interprétées comme de la torture ou un traitement cruel,
inhumain et dégradant par le droit américain et le droit
international.
Il s'agit de l'« Annexe M » du
manuel, qui autorise la privation du sommeil, la privation sensorielle
et l'isolement, appelé
« séparation ». Selon les décrets
du président Obama, toutes les agences de l'État, y
compris la CIA, doivent suivre ce qui est écrit dans le manuel
pour ce qui est des techniques
d'interrogation.
Mais le groupe Physicians for Human Rights (PHR),
organisation à but non lucratif et prix Nobel, demande que le
groupe de travail nommé par le président pour revoir les
politiques d'interrogation et de transfert d'abolir l'annexe et de
consulter les organisations de défense des droits humains.
John Bradshaw, directeur du groupe à Washington,
a dit à l'agence IPS : « La technique de
séparation permise par l'Annexe M semble innocente mais en
réalité elle autorise la privation du sommeil, la
privation sensorielle et l'isolement. »
« Ces techniques constituent de la torture
psychologique, dit-il, surtout lorsqu'elles sont utilisées en
même temps. » L'administration Obama doit
éliminer cet échappatoire qui laisse la porte ouverte
à la torture.
Le groupe de médecins demande également au
président Obama et au Congrès d'« autoriser
immédiatement une commission non partisane à
enquêter sur l'autorisation, la justification légale et
l'application de la torture psychologique et physique sous le
régime de l'administration Bush ».
Tout mécanisme de contrôle doit comprendre
la participation d'un groupe chargé d'enquêter la
participation de professionnels de la santé dans le mauvais
traitement de détenus, dit-il.
Le PHR demande à Obama de mettre fin à
l'utilisation de conseillers en sciences du comportement dans les
interrogations. L'utilisation de ces conseillers constitue une
violation de l'éthique médicale et est en rupture de
tradition pour les professionnels de la santé, dit Frank
Donaghue, directeur du PHR.
L'utilisation de professionnels de la santé pour
infliger un mauvais traitement aux détenus constitue en soi un
crime de guerre, dit-il. Il ajoute : « En dépit
de tout ce qui a été révélé
jusqu'à présent au sujets des mauvais traitements
infligés par des professionnels de la santé, beaucoup de
questions restent sans réponse, et en premier
lieu la question à savoir si les personnes responsables
d'infractions à l'éthique médicale et à la
loi seront appelées à rendre des comptes. »
Le désir de tourner la page sur sept
années de mauvais traitement et de torture de détenus par
les forces armées américaines est compréhensible,
poursuit M. Donaghue. mais « le président Obama, le
Congrès et les professions de la santé ne se seront pas
acquittés de leurs obligations envers la constitution et
l'éthique médicale si nous nous
contentons de réforme sans imputabilité. »
D'autres professionnels de la santé prennent une
position semblable. Le psychologue Jeffrey Kaye fait remarquer entre
autres qu'après le scandale d'Abu Ghraib, le gouvernement
américain voulait cacher ou interdire tout traitement risquant
de faire scandale dans la presse, comme les révélations
au sujet du waterboarding (simulation de noyade).
Pour ce faire, il a déformé les Conventions de
Genève pour faire croire que le programme d'interrogatoire par
la force était utilisable en citant l'annexe M du manuel.
Il ajoute : « Ce programme compte sur la
production d'une régression psychologique en utilisant en
même temps l'isolement cellulaire, la fatigue, la privation du
sommeil, la privation sensorielle et le sentiment de crainte pour
créer un état de dépendance par rapport à
l'interrogateur. Ces techniques qu'autorise le manuel, et
appliquées avec l'aide de médecins et de
spécialistes du comportement, comme les psychologues, sont tout
à fait à l'antithèse de la loi actuelle et
constituent de la torture et/ou un traitement cruel, inhumain des
prisonniers. »
En fait, explique-t-il, l'isolement est l'essence du
mauvais traitement fait aux détenus de l'armée
américaine, ajoutant que l'isolement peut provoquer une
détérioration grave de l'état mental de la
personne.
« Cette détérioration peut se
produire en quelques jours, bien avant la période de 30 jours
autorisée par l'annexe M du manuel. Et d'ailleurs, la
période de 30 jours peut être prolongée plusieurs
fois, moyennant une autorisation. »
Durant l'administration Bush, plusieurs organisations
médicales bien en vue ont demandé au président de
mettre un terme à la participation de professionnels de la
santé à l'interrogation des détenus. L'American
Medical Association a adopté une résolution à cet
effet qui condamne « la participation de médecins
à la torture ou au
traitement inhumain d'individus en rapport avec la détention et
l'emprisonnement ».
Il n'en demeure pas moins qu'il y a amplement de preuve
démontrant que des membres du personnel médical de
l'armée ont participé à la torture et au mauvais
traitement de prisonniers. Les rapports indiquent, par exemple, que les
Behavioral Science Consultation Teams (équipes de conseillers en
science du comportement) comprenaient des
professionnels qui étaient au courant des abus et qui ne les ont
pas rapportés. Certains ont participé directement
à la mise au point de plans d'interrogation abusive et des
médecins et psychiatres auraient facilité les mauvais
traitements en donnant aux interrogateurs des informations concernant
la santé mentale et les vulnérabilités des
détenus.
Obama met (presque) fin à la torture
- Le Courrier international, 23 janvier
2009 -
Fermeture de Guantanamo, interdiction pour la CIA de
recourir à la violence dans ses interrogatoires... Les premiers
décrets du nouveau président sont louables mais pas
dénués d'ambiguïté.
Avec les décrets pris le jeudi 22 janvier, le
président Barack Obama s'est attelé à
réhabiliter la réputation des États-Unis en
matière de traitement des terroristes présumés.
Néanmoins, ces décrets sont entachés
d'ambiguïté, preuve de la difficulté qu'il y aura
à démêler l'imbroglio créé par George
W. Bush. Les efforts d'Obama pour clore le
chapitre de l'ère Bush et de son mépris du droit ont pour
pièce maîtresse un décret ordonnant la fermeture,
dans un délai d'un an, du centre de détention tristement
célèbre de Guantanamo Bay, sur l'île de Cuba. Dans
le même décret, le nouveau président met en place
une procédure d'examen du statut des détenus toujours
emprisonnés à
Guantanamo, pour déterminer s'ils doivent être
transférés vers d'autres pays ou jugés et
identifier ceux qui représenteraient une menace trop grave pour
être traduits en justice ou rapatriés.
Le deuxième décret pris par Obama impose
à la CIA de respecter les mêmes règles
d'interrogatoire que l'armée américaine. Il rend par
ailleurs illégaux les centres de détention de l'agence de
renseignements telles ces prisons secrètes, à
l'étranger, fermées à la Croix-Rouge, où
étaient détenus et soumis à des interrogatoires
« renforcés » les suspects de terrorisme.
Le troisième décret donne ordre aux ministres de la
Justice et de la Défense et à d'autres hauts responsables
d'examiner le cas d'Ali Saleh Kahlah Al-Marri, le seul
« ennemi combattant illégal »
détenu aux États-Unis.
Ces trois décisions constituent certes des
améliorations des mesures prises par Bush, mais elles
présentent d'inutiles ambiguïtés. Par exemple, le
décret de fermeture de Guantanamo marque la
préférence de Barack Obama pour le jugement des
détenus par des tribunaux civils ou des cours martiales soumises
au code unifié de justice militaire.
Mais il n'exclut pas pour autant le recours au système actuel,
déplorable, des commissions militaires (avec l'introduction
probable de nouvelles procédures).
Même ambivalence dans le décret portant sur
les interrogatoires. Il exige, à juste titre, des agents de la
CIA menant les interrogatoires qu'ils respectent le manuel pratique de
l'armée qui interdit le recours à la force physique, le
waterboarding (simulation de noyade), le placement prolongé
à l'isolement, le cagoulage des prisonniers et
l'utilisation de chiens pour les intimider. Cependant, le décret
semble aussi laisser la possibilité au gouvernement de changer
d'avis. Il porte ainsi création d'un groupe spécial en
charge d'examiner les directives du manuel de l'armée pour
« déterminer si des orientations distinctes ou
additionnelles sont nécessaires pour la CIA » — or il
n'y en a nul besoin.
À la décharge de Barack Obama, certains
enjeux exigent bien un examen approfondi. C'est le cas du traitement
des détenus « de grande valeur » qui,
même s'ils sont acquittés du chef d'accusation de crimes
de guerre, n'en constitueront pas moins une menace en cas de remise en
liberté ou de rapatriement dans leurs pays d'origine.
Le décret présidentiel assure que les autorités
examineront les « options conformes au droit »
pour décider de leur sort. Une tâche que complique le fait
que les interrogateurs ont utilisé le waterboarding contre
Khaled Cheikh Mohammed, l'un des cerveaux des attentats du 11 septembre
2001.
Il faut mettre au crédit du président
américain sa détermination à mettre un terme aux
pires excès commis par le gouvernement Bush dans sa
« guerre contre le terrorisme ». Mais, ce
faisant, il doit veiller à ne pas introduire d'ambivalences dans
des décisions qui se doivent d'être claires comme de l'eau
de roche.
Il est peu probable que le Canada traduise Khadr en
justice, disent les experts
Selon les reportages le Canada aurait très peu de
chance de faire condamner Omar Khadr s'il est rapatrié et
nombreux sont les experts qui prédisent qu'il ferait sans doute
l'objet de réhabilitation et de surveillance mais ne subirait
pas un procès et ne purgerait pas de peine d'emprisonnement.
Bien qu'il soit possible de porter des accusations au
criminel aux termes des lois anti-terrorisme du Canada, les preuves des
autorités américaines contre le jeune citoyen canadien se
sont effritées ces derniers mois, jetant le doute sur sa
responsabilité dans la mort d'un soldat américain en
2002. Les témoignages contradictoires et le fait qu'il
n'avait que 15 ans à l'époque, et donc un mineur selon la
loi canadienne, rendraient la poursuite difficile sinon impossible pour
un procureur canadien, disent les experts.
D'autre part, Omar Khadr a déjà
passé presque sept ans en détention stricte dans la
prison militaire des États-Unis à Guantánamo,
alors même si les procureurs obtenaient une condamnation, les
juges canadiens pencheraient en faveur d'une peine purgée,
écrit l'agence Canwest.
Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, qui
refuse toujours de rapatrier le jeune Khadr avant de savoir si les
États-Unis ont l'intention de laisser tomber les accusations, a
dit samedi qu'il n'accepte pas l'idée que M. Khadr est un enfant
soldat parce qu'il ne faisait pas partie d'une armée.
Selon Canwest, le professeur Craig Forcese,
spécialiste en matière de sécurité à
l'Université d'Ottawa, qui disait devant un comité
parlementaire l'année dernière que M. Khadr pourrait
faire face à des accusations aux termes des lois
anti-terrorisme, dit maintenant avoir changé d'avis parce qu'il
ne croit pas que la couronne aurait suffisamment
de quoi prouver sa culpabilité, surtout qu'il est le seul
survivant de l'affrontement qui aurait eu lieu entre al-Qaïda et
les soldats américains en Afghanistan.
M. Forcese croit qu'un procureur canadien serait
porté à conclure qu'il n'y a pas vraiment de
possibilité d'obtenir une condamnation et à opter contre
le port d'accusations. « Je crois qu'il s'agirait maintenant
de rapatriement et d'autre chose que la poursuite
judiciaire », dit-il.
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