Numéro 36

22 juillet 2024

Vigoureuse opposition au sommet du 75e anniversaire de l'OTAN
au Canada et aux États-Unis

Le sommet de l'OTAN prouve que les peuples du monde doivent agir pour établir un état de droit international qui les favorise

- Hilary LeBlanc -


Toronto, 11 juillet 2024

Un contre-sommet populaire et des actions aux États-Unis

Actions au Canada

Le sommet de guerre de l'OTAN

L'OTAN prépare de plus grands désastres encore pour l'Ukraine et pour son peuple

- Nick Lin -

Préparatifs de guerre de l'OTAN en Asie-Pacifique

- Philip Fernandez -

Autres décisions prises au sommet de l'OTAN


Vigoureuse opposition au sommet du 75e anniversaire de l'OTAN
au Canada et aux États-Unis

Le sommet de l'OTAN prouve que les peuples du monde doivent agir pour établir un état de droit international qui les favorise

- Hilary LeBlanc -

Le sommet du 75e anniversaire de l'OTAN, qui s'est tenu du 9 au 11 juillet à Washington, a fait l'objet d'une opposition militante qui a commencé par un contre-sommet populaire la fin de semaine précédant le sommet des chefs d'État des pays membres. Outre le contre-sommet, d'importants rassemblements ont eu lieu à Washington et des piquets d'information ont été dressés au Canada, tandis que dans de nombreux pays, les forces de résistance continuent de s'opposer aux crimes odieux que les forces américaines/sionistes commettent contre la population de Gaza et de Palestine. Ce supplément de LML présente aux lecteurs des rapports sur les actions contre l'OTAN ainsi que les décisions imprudentes prises par l'OTAN à son sommet.

Le 11 juillet, l'OTAN a publié la déclaration finale de son 75e anniversaire. La déclaration souligne à quel point l'alliance militaire agressive et belliciste dirigée par les États-Unis est devenue irresponsable et combien il est urgent de reconnaître que seule la résistance des peuples du monde, fondée sur leur propre matériel de pensée et sur des définitions modernes, permettra d'établir un État de droit international qui leur soit favorable. La déclaration indique clairement que les préoccupations de l'OTAN ne sont pas celles des peuples du monde qui luttent pour la paix, la liberté et la démocratie. Sa posture et son comportement vantard confirment que l'OTAN n'a rien à offrir, aucune solution à quelque problème que ce soit, pas même les siens. Comme tout fabulateur, l'OTAN se vante avec arrogance et excès de ses prétendues réalisations et capacités, exagérées ou inexistantes. La vantardise et l'hyperbole sont des traits de caractère souvent associés à l'insécurité et à un besoin de validation de la part des autres, deux caractéristiques qui s'appliquent à l'état actuel de l'OTAN.

Plus l'OTAN multipliera les attaques contre la Russie, s'étendra à l'Asie-Pacifique, militarisera et menacera les peuples d'Europe, s'étendra à l'Arctique et menacera les peuples du monde entier, plus la résistance des peuples grandira. Le fait que les médias anglo-américains aient complètement abandonné leurs reportages sur l'exigence des peuples du monde de mettre fin au massacre du peuple palestinien et à son génocide, alors qu'ils parlent sans cesse des luttes de factions aux États-Unis et au sein de l'OTAN, montre jusqu'où les impérialistes américains et leurs alliés sont prêts à aller pour s'assurer que l'initiative ne soit pas entre les mains des forces de la résistance.

Un des buts des forces de l'OTAN est de normaliser les crimes odieux qu'Israël commet dans sa guerre génocidaire à Gaza et contre les Palestiniens, ce qui n'est pas acceptable. Tous les pays qui ne demandent pas à Israël de rendre des comptes, par exemple en coupant leurs relations et leur commerce avec cet État paria d'apartheid et de génocide, devront rendre des comptes. Ni l'inaction, ni les tentatives de faire croire qu'Israël peut être arrêté par les tribunaux, lui qui n'a jamais, depuis sa création, été guidé par les règles du droit international, ne sont acceptables. Le bellicisme des États-Unis/OTAN au sommet de l'OTAN visait à détourner l'attention de ses échecs, de son inutilité et des dangers qu'elle représente. Tout ce que les fauteurs de guerre pouvaient déclarer à la fin de leurs délibérations, c'est qu'ils continueront à élargir l'alliance agressive, à intensifier la production de guerre et à menacer encore plus de peuples et de pays. L'OTAN ne peut même pas se sortir de la situation difficile qu'elle a créée en Ukraine, alors même que des milliers de personnes meurent dans cette guerre par procuration. Tout ce qu'elle a pu trouver, c'est de continuer à mener la guerre par procuration des États-Unis/OTAN, ce qui, tout le monde le sait, signifie jusqu'au dernier Ukrainien.

Selon la déclaration des fauteurs de guerre de l'OTAN, à moins qu'ils ne fassent partie de l'OTAN ou de l'un de ses soi-disant partenaires, les peuples et les pays constituent des menaces s'ils poursuivent leur propre voie et des objectifs qui ne favorisent pas les intérêts hégémoniques des États-Unis. L'intention claire est d'élargir le champ d'action de l'OTAN au Moyen-Orient. L'OTAN cible l'Iran, la République populaire de Chine et la République populaire démocratique de Corée, et exhorte l'Allemagne et le Japon à conclure des partenariats militaires agressifs. Elle se plaît à souligner qu'elle a des « partenaires mondiaux » pour l'aider dans ce bellicisme, comme si les peuples de ces soi-disant partenaires se faisaient des illusions sur l'OTAN ou voulaient s'y associer de quelque façon.

Face à l'échec de l'OTAN et à l'opposition des peuples à l'agression et à la guerre, le gouvernement canadien s'est montré plus service que jamais au sommet de l'OTAN. Alors que les Canadiens et les Québécois s'inquiètent des conditions de vie et de travail, de la privatisation effrénée des biens publics, de l'intégration du Canada dans l'économie de guerre des États-Unis et de la destruction de l'environnement naturel, le premier ministre Trudeau a consciencieusement annoncé dans une salle vide que le Canada augmenterait ses dépenses militaires au niveau de l'OTAN de 2 % de son PIB. Justin Trudeau s'est également engagé « à fournir une aide militaire supplémentaire de 500 millions de dollars à l'Ukraine, dans le cadre de la promesse d'aide à long terme de l'OTAN pour la sécurité de l'Ukraine » ainsi qu'un soutien supplémentaire « pour améliorer la formation des pilotes de F-16 par l'intermédiaire de la coalition du Groupe de contact sur la défense de l'Ukraine axée sur les capacités de la force aérienne ».

Dans sa déclaration, l'OTAN affirme que ses membres sont « liés par des valeurs communes : liberté individuelle, droits de la personne, démocratie, état de droit ». Ce qui sonne plus creux que jamais à l'heure où ce sommet marque 75 ans de crimes contre les peuples d'Europe et du monde, que les États-Unis et leurs alliés ont formé une coalition génocidaire et que les États-Unis sont en proie à la discorde et aux conflits, tandis que même les membres européens de l'OTAN se retournent les uns contre les autres, incapables de régler le moindre problème d'une manière qui ne soit pas synonyme de conflit entre les factions, de division et de guerre.

Ce que l'on voit dans le monde aujourd'hui, surtout dans les actions contre le sommet de l'OTAN, c'est la démonstraton de ce que veut dire l'unité des peuples du monde contre l'agression, les guerres, les occupations et le génocide des États-Unis/OTAN. Ils réclament la fin de la guerre impérialiste et un monde où ils peuvent exercer leur souveraineté et établir des relations amicales avec d'autres pays, fondées sur le respect et l'avantage mutuels.

La déclaration belliqueuse du Sommet de Washington, qui menace les peuples du monde de mort et de destruction, souligne l'urgence de la demande de démantèlement de l'OTAN mise de l'avant par les peuples. Les peuples doivent continuer à prendre l'initiative en s'organisant pour la paix dans leurs pays et régions afin d'établir un état de droit international qui leur soit favorable.

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Un contre-sommet populaire et
des actions aux États-Unis


Contre-sommet « Non à l'OTAN, oui à la paix » à Washington les 6 et 7 juillet

La vaste opposition au sommet du 75e anniversaire de l'OTAN à Washington a commencé la fin de semaine des 6 et 7 juillet par un contre-sommet populaire. Ce contre-sommet a joué un rôle important en montrant comment les impérialistes anglo-américains utilisent l'OTAN dominée par les États-Unis pour attaquer et menacer leurs concurrents sur tous les continents dans le but de maximiser les profits des grandes entreprises et des banques. Tout montre que l'OTAN est en fait l'un des premiers oligopoles mis en place par les impérialistes américains après la Deuxième Guerre mondiale, avec son enchevêtrement de gouvernements, de banques, d'entreprises et du complexe civil-militaire-industriel américain opérant en tandem.

Un grand nombre de militants, dont beaucoup sont relativement nouveaux dans le mouvement antiguerre, se sont rassemblés malgré la grande chaleur à Washington pour faire contre-poids au ton belliciste du sommet de l'OTAN qui allait commencer le 9 juillet.

Il y a eu une participation débordante aux panels informatifs du 6 juillet. Les panellistes et les orateurs ont mis en évidence le rôle du gouvernement américain et de son alliance militaire agressive, l'OTAN, et le fait que loin d'être une alliance défensive, elle contribue activement à attiser les conflits dans le monde. Des intervenants de diverses organisations ont donné le point de vue des peuples d'Asie, d'Afrique, d'Europe et des Caraïbes sur la présence de l'OTAN dans leurs régions et sur les problèmes qu'elle engendre, ainsi que sur la montée du danger de guerre nucléaire qui menace l'humanité tout entière.

Plusieurs orateurs ont parlé de la façon dont l'OTAN provoque la guerre contre la Russie en utilisant l'Ukraine comme intermédiaire et en risquant d'y déclencher la troisième guerre mondiale. Un jeune Palestinien a expliqué comment l'OTAN soutient les massacres génocidaires de Palestiniens par Israël, soutenus par le gouvernement américain. Il a également été souligné que les pays de l'OTAN entourent la Chine de bases militaires. D'autres orateurs ont expliqué avec éloquence comment les États-Unis, l'OTAN, les membres de l'OTAN et leurs soi-disant partenaires mondiaux menacent et attaquent la République populaire démocratique de Corée, les Philippines, Porto Rico, les pays d'Afrique et les peuples d'Amérique du Sud, des Caraïbes, du Canada, d'Europe et des États-Unis. L'OTAN a également été condamnée pour la façon dont elle exacerbe la menace existentielle du réchauffement planétaire et de la crise climatique. Des discussions ont également eu lieu sur les mesures nécessaires pour construire un mouvement uni pour la paix et la justice.

Le 7 juillet, un grand rassemblement a eu lieu près de la Maison-Blanche, montrant clairement que l'opposition des peuples aux guerres menées par les États-Unis et l'OTAN est un élément déterminant de cette période et que les peuples poursuivent leurs propres aspirations pour garantir que tous les peuples du monde puissent vivre dans la sécurité.







Extrait du discours d'ouverture du contre-sommet

Lors du contre-sommet « Non à l'OTAN, oui à la paix » du 6 juillet, le discours principal a été prononcé par Sevim Dagdelen, membre du Bundestag allemand pour le parti de l'Alliance Sahra Wagenknecht (Pour la raison et la justice). En voici des extraits :

[...] En fait, 75 ans d'existence de l'OTAN équivalent à 75 ans de déni, même si leur ampleur et leur portée ont considérablement augmenté ces dernières années.

Il en est ainsi en partie parce que les trois grands mythes de l'OTAN sont en train de s'estomper.

Le premier est le mythe central d'une OTAN organisée comme une communauté de défense attachée au droit international : une OTAN qui est une communauté d'États de droit constitutionnels respectant le droit, permettant au droit international de régir ses actions, de sorte qu'elle n'existe pas dans un autre but que de défendre le territoire de ses membres.

Pourtant, si nous examinons les politiques réelles de l'OTAN, que constatons-nous ?

En 1999, l'OTAN a elle-même mené une guerre d'agression, en violation du droit international, contre la République fédérale de Yougoslavie. Les crimes de guerre de l'OTAN comprennent le bombardement d'une station de télévision à Belgrade et un bombardement prétendument accidentel de l'ambassade de Chine qui a tué trois journalistes chinois.

En 2011, l'OTAN a attaqué la Libye. Elle a abusé d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies pour mener une guerre de changement de régime, dont l'un des résultats a été de placer une partie du pays sous la domination des islamistes; la Libye dans son ensemble a été plongée dans un état de misère effroyable, et a même connu le retour de l'esclavage.

En Afghanistan, l'OTAN s'est engagée à partir de 2003 dans une guerre loin du territoire de l'Alliance, pour finalement, vingt ans plus tard, remettre le pouvoir aux Talibans, dont le renversement était portant l'objectif prétendu de l'invasion. Cette guerre de vingt ans a été marquée par des crimes de guerre, comme la frappe aérienne des forces américaines contre un hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz en octobre 201, crimes qui sont restés impunis, cela va sans dire.

L'OTAN a repris la devise des mousquetaires : tous pour un et un pour tous. Dans la pratique, cela signifie que les actes des membres individuels de l'OTAN doivent également être attribués à l'organisation elle-même. L'Université Brown évalue à 4,5 millions de morts le bilan des guerres menées par les États-Unis au Moyen-Orient au cours des vingt dernières années – des guerres, comme celle de l'Irak, fondées sur des mensonges et qui n'ont été que des violations flagrantes du droit international.

L'image que l'OTAN se fait d'elle-même, celle d'une communauté de défense respectueuse du droit international, ne correspond tout simplement pas à la réalité. Nous devons plutôt tirer la conclusion inverse.

L'OTAN est une communauté d'illégalité et de violateurs du droit international qui, séparément ou en tant qu'organisation, mènent des guerres d'agression par opportunisme politique.

Un deuxième mythe, peut-être celui qui a été transmis avec le plus d'insistance au public, est celui de l'OTAN en tant que communauté de démocraties fondées sur la primauté du droit. Quand on examine le passé, cette présentation flatteuse est immédiatement démentie par un bilan laid et honteux. Jusqu'en 1974, le Portugal, membre de l'OTAN, était dirigé par une dictature fasciste qui a mené des guerres coloniales sanglantes en Angola et au Mozambique. Ceux qui résistaient étaient conduits dans des camps de concentration comme celui de Tarrafal au Cap-Vert, où de nombreux Angolais et Bissau-Guinéens ont été torturés à mort. À l'instar du Portugal fasciste, la Grèce et la Turquie étaient toutes deux membres de l'OTAN au lendemain de leurs coups d'État militaires respectifs.

L'OTAN elle-même, comme nous le savons maintenant, a mis en place l'opération Gladio, une organisation clandestine qui devait être activée chaque fois que des majorités démocratiques menaçaient de voter contre l'adhésion à l'OTAN. En Italie, par exemple, des attentats terroristes ont été perpétrés au nom de groupes d'extrême gauche afin de discréditer le parti communiste italien qui cherchait à former un gouvernement.

On pourrait objecter qu'il s'agit là d'une époque révolue et que l'OTAN est désormais prête à ce qu'on fasse appel à elle dans la lutte mondiale des démocrates contre les autocrates. Mais sur ce point également, tout observateur sérieux doit conclure que quelque chose ne va pas dans cet aspect de l'image que l'Alliance du XXIe siècle se fait d'elle-même.

Prenons l'exemple de la Turquie du président Erdogan. Elle a mené à plusieurs reprises des guerres illégales contre l'Irak et la Syrie, a soutenu des groupes terroristes islamistes en Syrie et, selon la propre évaluation du gouvernement allemand en 2016, est une rampe de lancement pour les islamistes; pourtant, la Turquie a toujours été et reste à ce jour un membre apprécié de l'OTAN.

Des accords bilatéraux de sécurité, tels que ceux conclus avec l'Espagne franquiste, sont désormais en place avec l'Arabie saoudite et le Qatar, même si l'on sait pertinemment que ces États sont ouvertement antidémocratiques. Il est clair que le seul critère valable pour l'Alliance est l'avantage géopolitique. L'OTAN n'est ni une communauté de démocraties, ni une organisation de défense de la démocratie.

Troisièmement, l'OTAN prétend actuellement défendre les droits humains. Même si nous devions ignorer comment les actions de l'OTAN ont des millions de fois foulé au pied les droits au travail, à la santé et à un logement adéquat – dans un contexte de pauvreté croissante et d'une redistribution historique des richesses vers le haut au niveau national – cette image flatteuse ne résiste pas à un examen approfondi des affaires internationales.

Alors que nous débattons ici, les prisonniers capturés dans le cadre de la soi-disant « guerre mondiale contre la terreur » des États-Unis languissent toujours à la baie de Guantanamo, où ils sont maintenus sans procès depuis près d'un quart de siècle. Telle est la réalité des « droits humains » dans le premier pays de l'OTAN. En matière de liberté d'opinion et de presse, les États-Unis, soutenus par leurs auxiliaires de l'OTAN, ont tenté de faire de Julian Assange un exemple en le tourmentant pendant 14 ans. Son seul crime était d'avoir révélé au public des crimes de guerre commis par les États-Unis. Une campagne de diffamation a été lancée contre lui; Hillary Clinton et Mike Pompeo ont ouvertement envisagé son assassinat. C'est un peu la réalité de la relation de l'OTAN avec les droits humains.

Je suis ravie de pouvoir enfin dire que Julian Assange est désormais un homme libre. Et Julian est invaincu.

La campagne internationale en faveur de Julian Assange, tous les pourparlers confidentiels et autres, ont finalement été couronnés de succès. Mais nous devons aussi nous rendre compte que la lutte pour sa liberté faisait également partie de la lutte pour la liberté en tant que telle. Et cette lutte continue à faire rage ici, au coeur même du système de l'OTAN.

Compte tenu de la densité de la propagande, de l'inlassable célébration de la mythologie de l'OTAN, jour après jour, il est presque miraculeux que non seulement le soutien à l'OTAN s'effrite dans le monde entier, mais que ce soient précisément les personnes les plus exposées à cette propagande qui soient de plus en plus sceptiques à l'égard de ce pacte militaire.

Aux États-Unis, l'approbation de l'OTAN dans l'opinion publique n'a cessé de diminuer ces dernières années, tandis qu'en Allemagne, des majorités remettent en question le principe de la défense de tous les membres, c'est-à-dire qu'elles ne sont plus prêtes à s'engager en faveur de l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord.

Comment cela se fait-il ? Pourquoi les gens commencent-ils à douter de l'OTAN, malgré le déferlement de la propagande ?

La réponse est simple : l'OTAN est elle-même à l'origine de cette crise, et les gens le sentent.

Alors que ses défenseurs parlent de l'alliance comme si elle était éternelle, sa volonté d'escalade en Ukraine et son expansion en Asie dépassent ses capacités. Comme la plupart des empires, l'OTAN est en train de tomber dans le piège qu'elle s'est elle-même tendu en s'étendant à l'excès. À cet égard, l'OTAN est un fossile politique qui n'est pas prêt à tirer les leçons de la défaite de l'Empire allemand lors de la Première Guerre mondiale et qui semble répéter les grossières erreurs de calcul de l'Allemagne du Kaiser, mais à l'échelle mondiale.

L'Empire allemand pensait pouvoir mener une guerre sur deux fronts. Aujourd'hui, l'OTAN est de plus en plus convaincue qu'elle doit non seulement affronter la Russie et la Chine, mais aussi s'engager au Moyen-Orient. Il s'agit d'une revendication d'hégémonie mondiale en cours de formulation. Quelle prétention !

L'OTAN se voit manifestement mener une guerre sur trois fronts. Mais si elle le faisait, sa défaite serait certaine dès le départ.

Il est donc logique que trois réunions particulières soient prévues au sommet de l'OTAN de cette semaine. La première est une session de travail consacrée à l'accélération du réarmement de l'Alliance. Le Conseil OTAN-Ukraine est ensuite à l'ordre du jour. Il doit discuter de la manière dont les transferts financiers et les promesses de l'OTAN à l'Ukraine peuvent être augmentés, avec une augmentation des livraisons d'armes et l'adhésion à terme de l'Ukraine à l'OTAN. Troisièmement, il y aura une session avec les partenaires de l'Asie-Pacifique (Australie, Japon, Nouvelle-Zélande et Corée du Sud) et une réunion avec les dirigeants de l'Union européenne.

Soixante-quinze ans après sa création, l'OTAN s'apprête à intensifier sa belligérance en Ukraine et à s'étendre en Asie. L'intention est de faire progresser l'OTAN en Asie et d'y mettre en place la stratégie qu'elle estime avoir déjà déployée avec succès contre la Russie.

Pour l'instant, l'objectif principal dans le Pacifique n'est pas l'adhésion directe des pays asiatiques à l'OTAN, mais plutôt l'expansion de la sphère d'influence de l'OTAN par le biais d'accords de sécurité bilatéraux – et pas seulement avec les partenaires de l'Asie pacifique, mais aussi avec les Philippines, Taïwan et Singapour.

Tout comme l'Ukraine a été érigée en État de la ligne de front contre la Russie, l'OTAN espère transformer des pays asiatiques comme les Philippines en États qui mettront la Chine au défi. L'objectif initial est de s'engager dans une guerre froide par procuration, mais en même temps de se préparer à une guerre chaude par procuration des États-Unis et de l'OTAN en Asie.

Et tout comme l'élargissement de l'OTAN a été poursuivi selon le principe de « la grenouille dans la marmite » à l'égard de la Russie, avec un élargissement progressif afin de ne pas trop éveiller les soupçons de la Russie, la politique d'endiguement de la Chine consiste aujourd'hui à aligner les États un par un pour former une phalange prête à la guerre. L'objectif est, comme toujours, d'éviter d'avoir à mener soi-même une telle guerre pour plutôt accéder aux ressources des Alliés pour mener ces guerres froides, puis chaudes. Cette évolution s'accompagne d'une guerre économique, qui est désormais également dirigée contre la Chine et dont le poids principal est porté par les économies des États clients des États-Unis.

[...]

Comme nous l'avons déjà mentionné, le soutien de l'opinion publique à une OTAN engagée dans l'escalade et l'expansion s'effrite à l'Ouest. En Allemagne, 55 % de la population rejette l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. La majorité s'oppose à la fourniture d'armes à l'Ukraine et souhaite un cessez-le-feu immédiat. Aux États-Unis, l'aide financière à l'Ukraine, qui s'élève à ce jour à 200 milliards de dollars américains, est devenue extrêmement impopulaire. De plus en plus de gens veulent mettre un terme aux flux d'argent vers un système à Kiev qui est non seulement corrompu, mais qui honore un culte d'État d'extrême droite autour du collaborateur nazi Stepan Bandera.

Les mythes de l'OTAN perdent de leur éclat. Les stratégies de l'Alliance succombent à leur propre extension impériale. Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est d'un arrêt immédiat des livraisons d'armes à l'Ukraine et, enfin, d'un cessez-le-feu dans ce pays. Ceux qui recherchent la paix et la sécurité pour leurs propres populations doivent mettre un terme à la politique agressive d'expansion vers l'Asie.

En fin de compte, la lutte contre l'OTAN est une lutte de chaque pays pour sa propre souveraineté. En tant qu'alliance d'États clients, l'Europe risque de s'effondrer. L'émancipation, telle qu'elle a été observée en Amérique latine, ne s'est pas encore concrétisée. Un premier pas serait de cesser de se laisser prendre pour des imbéciles par une alliance militaire qui finance sa stratégie agressive par une guerre sociale menée par ses gouvernements constitutifs contre sa propre population.

(vrede.ve. Photos: vrebe.be, L. Debrabander)

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Actions au Canada

Des piquetages ont été organisés à Ottawa, Montréal, Toronto, Edmonton et Calgary pour s'opposer au sommet du 75e anniversaire de l'OTAN à Washington et au programme de guerre de l'OTAN, dans le cadre de journées d'action internationales contre le sommet qui s'est déroulé du 9 au 11 juillet.

Les piquets ont continué la fière tradition des Canadiens et des Québécois de s'opposer à l'OTAN et à NORAD et de demander que le Canada soit une force de paix dans le monde dans les conditions actuelles. Ils ont exprimé l'opposition militante des Canadiens et des Québécois aux objectifs de l'OTAN et de son sommet, qui étaient d'accroître le soutien militaire et financier à la guerre par procuration menée par les États-Unis/OTAN contre la Russie en Ukraine, de détourner des milliards de dollars de fonds publics des programmes sociaux vers la production de guerre et d'étendre les tentacules de l'OTAN en Indopacifique pour menacer la Chine et la Corée. Les piquets ont dénoncé les menaces croissantes que l'OTAN, sous le diktat des États-Unis, fait peser sur les peuples du monde et ont exigé que le Canada se retire de l'OTAN et de NORAD. La position publique militante des participants a défié la propagande de guerre incessante de l'État canadien, y compris des partis cartellisés au Parlement, qui appellent consciencieusement au renforcement de l'OTAN et de NORAD et tentent d'interdire toute discussion sur leurs objectifs bellicistes. Les Canadiens et les Québécois se sont également fermement opposés aux actions de l'Association canadienne de l'OTAN qui promeut l'ordre du jour agressif de l'OTAN auprès des jeunes et exerce des pressions pour s'assurer qu'aucun député ne prenne une position de principe contre l'OTAN.

9 juillet

Ottawa

À Ottawa, un piquet d'information s'est tenu devant le bureau du premier ministre le 9 juillet. Les passants ont pu entendre les demandes de retrait du Canada de l'OTAN et de NORAD, de règlement pacifique de la guerre par procuration des États-Unis/OTAN contre la Russie en Ukraine et de cessation du soutien du Canada au génocide d'Israël contre le peuple palestinien.




Toronto

Le même jour, un piquet d'information a été dressé à Toronto au consulat des États-Unis. Les participants ont vigoureusement scandé : Sortons le Canada de l'OTAN ! Démantelons l'OTAN ! Opposons-nous au sommet de l'OTAN à Washington ! Les États-Unis et l'OTAN hors du Moyen-Orient ! Pas un seul jeune pour la guerre impérialiste ! Plusieurs orateurs se sont ensuite adresse aux participants. Au nom du Comité ad hoc contre le sommet de l'OTAN à Washington, Philip Fernandez a remercié tous présents pour leur participation et a brièvement résumé les raisons pour lesquelles l'OTAN est si détestée par les peuples du monde. Parmi les participants se trouvaient des militants des communautés latino-américaine et sud-asiatique, du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), de Pax Christi, de l'Organisation de solidarité Canada-Philippines et du Forum de Toronto sur Cuba.

Greg Gillis, de Pax Christi, a dénoncé le silence des églises chrétiennes face au génocide en cours à Gaza. Il a souligné que ce silence n'est pas neutre, parce qu'il aide les sionistes et leurs bailleurs de fonds américains et de l'OTAN. Il a condamné le gouvernement libéral de Justin Trudeau pour son refus de représenter les aspirations des Canadiens qui se tiennent aux côtés des Palestiniens. Il a dénoncé la guerre par procuration menée par les États-Unis et l'OTAN en Ukraine contre la Russie et a appelé tout le monde, en particulier les fidèles, à prendre une position juste pour défendre la paix et mettre fin à la participation du Canada à l'OTAN.

Un représentant de l'Organisation de solidarité Canada-Philippines a expliqué comment les États-Unis ont incité les Philippines, la Corée et le Japon à se joindre à eux pour menacer la Chine dans la mer de Chine méridionale, ce qui met en danger les peuples de la région. Il a parlé de l'opposition du peuple philippin aux impérialistes américains et à leur hystérie guerrière, ainsi que de la campagne menée par le gouvernement Marcos Jr. pour cibler et criminaliser le mouvement antiguerre. Il a également souligné le rôle agressif du Canada aux Philippines, notamment son soutien à l'armée philippine par le biais de formations et de ventes d'armes, ainsi que sa participation aux exercices de guerre menés par les États-Unis dans la région. Il a également évoqué le soutien du Canada aux sociétés minières basées au Canada qui, en collaboration avec l'État philippin, expulsent par la force les peuples autochtones de leurs terres afin de s'emparer des ressources minérales. Il a appelé les États-Unis et le Canada à se retirer des Philippines.

Morteza Gorgzadeh, du Forum de Toronto sur Cuba, a souligné le rôle de Cuba dans la promotion de la paix et la dénonciation du génocide à Gaza. Il a rappelé à tous le leadership de Fidel Castro lors du deuxième sommet de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) qui s'est tenu à La Havane en janvier 2014 et au cours duquel les chefs d'État et de gouvernement ont déclaré l'Amérique latine et les Caraïbes « zone de paix ». Il a également dénoncé l'aide que les États-Unis et l'OTAN apportent à Israël pour perpétrer les massacres brutaux de civils en Palestine et a dénoncé le rôle et la lâcheté du Canada.





Edmonton

Ce même jour, à Edmonton, des militants antiguerre ont tenu un piquet d'information pour dénoncer le sommet de l'OTAN. Cette action s'inscrit dans la continuité des actions antiguerre menées en Alberta, dont la récente opposition au parrainage par le Canada des fabricants d'armes israéliens lors d'une foire à l'armement à la base des Forces canadiennes de Suffield, dans le sud de l'Alberta, du 27 mai au 21 juin. Les participants ont dénoncé cette foire comme une provocation contre les Albertains et tous les Canadiens qui s'opposent à la guerre et au génocide contre les Palestiniens et au soutien du gouvernement canadien aux auteurs de ces actes. Le piquet a exprimé l'opposition des Albertains à l'impérialisme et à la guerre, ainsi qu'à l'ordre du jour de l'OTAN qui soutient les objectifs hégémoniques de l'impérialisme américain dans le monde.

10 juillet

Montréal

À Montréal, un piquet d'information militant a eu lieu à la station de métro Mont-Royal le 11 juillet pour dénoncer le sommet de l'OTAN et exiger son démantèlement. Les participants à l'action ont scandé : Canada, hors de l'OTAN ! Démantelons l'OTAN ! Pas un seul jeune pour la guerre impérialiste ! Faisons du Québec et du Canada des zones de paix ! Financez les programmes sociaux, pas la guerre ! et d'autres slogans qui ont reçu un large soutien de la part des passants. Les gens se sont arrêtés pour exprimer leur inquiétude face à la montée du danger de guerre mondiale et leur opposition à l'utilisation des fonds publics pour l'armement et la guerre, alors qu'ils pourraient servir à financer des programmes sociaux, notamment le logement pour les sans-abri et un soutien aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale.

Toronto

À Toronto, les militants ont dressé un piquet devant le siège de l'Association canadienne de l'OTAN, une organisation financée par le gouvernement canadien et des intérêts privés qui a pour mission de faire la promotion du programme belliciste de l'OTAN au Canada. Ils ont dénoncé le sommet de l'OTAN à Washington, demandé entre autres que le Canada se retire de l'OTAN et que l'OTAN soit démantelée et les slogans ont résonné sur plusieurs pâtés de maisons, atteignant les étages supérieurs des immeubles à bureaux du quartier. Les automobilistes et les piétons ont exprimé leur soutien et beaucoup ont pris des photos et des vidéos.

11 juillet

Toronto

Deux actions ont eu lieu contre le sommet de Washington de l'OTAN le 11 juillet, dernier jour du sommet.

À Toronto, un piquet d'information a été dressé devant le bureau de circonscription de la vice-première ministre Chrystia Freeland. Mme Freeland est l'un des plus ardents défenseurs de l'OTAN et de sa guerre par procuration en Ukraine, et a été un temps considérée comme candidate au poste de secrétaire général de l'OTAN pour succéder à Jens Stoltenberg. Le piquet était animé, avec la participation des jeunes de Parkdale for Palestine, de membres des communautés latino-américaine, sud-asiatique et palestinienne et d'autres personnes qui avaient entendu parler de cette action sur les médias sociaux. De nombreuses personnes ont réagi aux slogans et à la déclaration du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) qui a été distribuée aux passants et ont exprimé leur soutien à l'action qui s'est terminée par un engagement à intensifier les efforts pour sortir le Canada de l'OTAN, à travailler au démantèlement de l'OTAN et à faire du Canada une zone de paix !


Calgary

À Calgary, les militants antiguerre ont tenu un piquet d'information pour s'opposer au sommet et appeler les Calgariens et les Albertains à prendre position contre l'OTAN et à faire du Canada une zone de paix.

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Le sommet de guerre de l'OTAN

L'OTAN prépare de plus grands désastres encore pour l'Ukraine et pour son peuple

- Nick Lin -

Avant son sommet de Washington, l'OTAN a clairement fait valoir que sa priorité était de continuer à se servir de l'Ukraine et de son peuple pour mener sa guerre par procuration contre la Russie. Le visage humanitaire et l'invocation de grands idéaux par le président Joe Biden, le premier ministre Justin Trudeau et d'autres, qui prétendent vouloir le bien de l'Ukraine et de son peuple, cachent leur intention de confronter la Russie et de lui mener la guerre à tout prix. Il n'y a pas de Plan B ou de stratégie de sortie et l'OTAN va mener cette guerre jusqu'au dernier Ukrainien.

Dans la déclaration du sommet, on dit : « Pour la sécurité et la stabilité de la zone euro-atlantique, il est indispensable que l'Ukraine soit forte, indépendante et démocratique. Le combat que livre ce pays pour préserver son indépendance et sa souveraineté et défendre son intégrité territoriale à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues contribue directement à la sécurité euro-atlantique. » L'OTAN a été créée pour faire la guerre, ce n'est pas une force de maintien de la paix et sa raison d'être n'est pas de favoriser la stabilité. Elle ne procède pas par négociations mais par le subterfuge et l'agression. Il suffit de rappeler le coup d'État fomenté par les États-Unis qui a mis en place un gouvernement réactionnaire antirusse et pronazi en 2014, qui s'est ensuite mis à attaquer ses citoyens russophones dans l'est de l'Ukraine, y déployant des forces néonazies. Cette situation a poussé les habitants de la Crimée à tenir un référendum par lequel ils ont décidé de se joindre à la Russie, tandis que plus tard la population du Donbass déclarerait deux républiques indépendantes.

Dans la déclaration de l'OTAN, on peut lire que l'OTAN « a décidé d'établir le programme OTAN de formation et d'assistance à la sécurité en faveur de l'Ukraine (NSATU) afin de coordonner les livraisons d'équipements militaires ainsi que les activités de formation militaire organisées par les Alliés et leurs partenaires. Ce programme vise à inscrire dans la durée l'assistance à la sécurité fournie à l'Ukraine, garantissant ainsi un soutien renforcé, prévisible et cohérent. » Nous savons bien que les pays de l'OTAN qui ont approvisionné l'Ukraine en missiles de croisière plus tôt cette année, avec lesquels l'Ukraine attaque le territoire russe, loin de la zone de conflit, l'approvisionnent aussi en systèmes de guidage et de ciblage électrique pour ces missiles. Alors que les peuples du monde tiennent pour responsables de génocide tous ceux qui fournissent du matériel aux Forces de défense israéliennes pour qu'elle mène sa guerre génocidaire contre Gaza, le fait que l'OTAN prétende que « le NSATU ne fera pas de l'OTAN une partie au conflit au sens du droit international » ne tient pas la route.

Puisque les pays de l'OTAN ne peuvent pas approvisionner l'Ukraine en obus d'artillerie et en munitions dont elle a besoin, ils y expédient plutôt de plus en plus de systèmes de missiles, dont certains sont utilisés pour frapper la Russie directement. Un article du 8 juillet d'un collectif de journalisme d'enquête hollandais affirme que six mois après que l'Union européenne (UE) s'était engagée à augmenter sa production afin de fournir à l'Ukraine 1,3 millions d'obus avant la fin de l'année, on constate que le chiffre a été grandement exagéré et que cela tenait de la fantaisie et que l'UE ne pourra produire que moins de la moitié de ce nombre. En l'absence des munitions nécessaires en Ukraine, le recours de l'OTAN à des missiles comme force de frappe et la fourniture d'armes plus puissantes et dangereuses pour livrer une bataille perdue d'avance représente une escalade dangereuse du conflit.

Dans d'autres nouvelles, le 10 juillet, on apprend que le nouveau premier ministre du Royaume-Uni Keir Starmer, du Parti travailliste, a annoncé que sa politique ne serait pas différente de celle du gouvernement conservateur de Rishi Sunak et que l'Ukraine pourra continuer de déployer des missiles de croisière Stormshadow britanniques à volonté, y compris continuer de frapper des cibles sur le territoire russe.

Dans la déclaration du sommet, on affirme que « l'avenir de l'Ukraine est dans l'OTAN. L'Ukraine a accru son niveau d'interopérabilité et d'interaction politique avec l'Alliance. Nous nous félicitons des avancées tangibles réalisées par l'Ukraine depuis le sommet de Vilnius dans les réformes requises sur les plans démocratique et économique et en matière de sécurité. Alors que l'Ukraine poursuit ce travail essentiel, nous continuerons de l'aider à suivre sa trajectoire irréversible vers l'intégration euro-atlantique pleine et entière, y compris vers l'adhésion à l'OTAN. Nous réaffirmons que nous serons en mesure d'adresser à l'Ukraine une invitation à rejoindre l'Alliance lorsque les Alliés l'auront décidé et que les conditions seront réunies. Les décisions que l'OTAN et le Conseil OTAN-Ukraine prennent à ce sommet, conjuguées aux travaux menés actuellement par les Alliés, offrent au pays une passerelle vers l'adhésion à l'Organisation. »

Avec l'adhésion à l'OTAN, l'Ukraine aurait recours à l'article 5 de la charte de l'OTAN pour entraîner tous les pays membres dans un conflit direct et ouvert avec la Russie. Cependant, l'idée que les institutions ukrainiennes sont devenues plus démocratiques, moins corrompues et plus aptes à remplir les conditions d'adhésion depuis le sommet de Vilnius est une folie qui montre une fois de plus que les prétentions de l'OTAN sont bâties sur un château de cartes. En outre, les États-Unis s'opposent à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, notamment parce que les chefs républicains s'opposent de manière virulente à l'augmentation des fonds destinés à l'Ukraine et préfèrent les utiliser dans le cadre de leur campagne anti-immigration, et parce que les États-Unis ont chargé un simple général trois étoiles de superviser les progrès de l'Ukraine. L'Allemagne s'y oppose également, ce qui n'est pas anodin. En outre, il existe une contradiction flagrante entre le fait d'accorder à l'Ukraine l'adhésion à l'OTAN et celui de prétendre que toute l'aide directe de l'OTAN à l'Ukraine pour mener la guerre ne fait pas de l'OTAN une partie au conflit. 

Pendant ce temps, des membres de l'OTAN tels que la Turquie et, plus récemment, la Hongrie, font bande à part et préconisent activement que le conflit soit résolu par voie de négociations afin de résoudre le conflit sur la base du respect mutuel et en prenant en compte les préoccupations sécuritaires de tous les pays, y compris la Russie.

L'OTAN a aussi annoncé « l 'adoption d'un engagement à aider durablement l'Ukraine à assurer sa sécurité en lui fournissant équipements, assistance et formations militaires » d'au moins 40 milliards d'euros (ou 43 milliards dollars US) avant la fin de l'année qui vient. On dit des contributions qu'elles devront être proportionnelles au PIB. Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg avait d'abord sollicité un engagement pluriannuel. Bien que les détails de l'engagement n'aient pas été divulgués, Ukrainska Pravda, dans un article du 27 juin sur le sujet, affirme que les membres de l'OTAN « pourraient en arriver à une entente si le 40 milliards d'euros en aide à l'Ukraine est déduit de l'engagement actuel de l'OTAN de consacrer au moins 2 % du PIB à la défense, selon les sources. Cependant, cela pourrait engendrer une réduction des dépenses des alliés pour la défense, surtout si les ministres des Finances refusent d'augmenter le niveau global des dépenses. »

Au lendemain du sommet de l'OTAN a eu lieu une réunion du Conseil OTAN-Ukraine. Une déclaration a été publiée par le conseil et, mis à part le ton triomphaliste et la désinformation habituelle contre la Russie, on y aborde certaines des décisions prises au sommet : « En même temps que notre coopération s'intensifie et que l'intégration de l'Ukraine à l'OTAN s'accroît sur le plan politique, l'Alliance renforce la Représentation de l'OTAN en Ukraine (NRU), à la tête de laquelle le secrétaire général a décidé de nommer un(e) haut(e) représentant(e) de l'OTAN, qui sera au coeur des interactions entre l'Organisation et les autorités ukrainiennes à Kyïv. »

On y explique aussi comment le secteur de la sécurité et de la défense ukrainien est amélioré pour répondre à l'achat d'armes et l'utilisation de tactiques de l'OTAN. La corruption semblerait toujours être la principale préoccupation de l'OTAN, et celle-ci veut s'assurer que les fonds qu'elle donne à l'Ukraine pour l'achat d'armes se rendent aux bonnes personnes et qu'elle achète les armes aux bonnes compagnies :

« - Nous avons défini ensemble, en tirant pleinement parti des processus et outils OTAN de planification de défense, une première série d'exigences d'interopérabilité qui orienteront et faciliteront les réformes du secteur ukrainien de la sécurité et de la défense et qui rendront possible, à terme, l'interopérabilité de nos forces.

« - Nous nous employons, de manière concertée, à aligner le système ukrainien des acquisitions de défense sur les bonnes pratiques en vigueur dans la zone euro-atlantique, dans le cadre de l'examen stratégique du régime des marchés de défense.

« - Nous nous attacherons, ensemble, à déterminer et à exploiter les enseignements à tirer de la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine, notamment en matière de résilience, au sein du tout nouveau Centre d'analyse, d'entraînement et de formation (JATEC), qui sera établi en Pologne. En tant qu'entité dans laquelle l'OTAN et l'Ukraine travailleront conjointement, le JATEC sera un rouage important de la coopération pratique et permettra à l'Ukraine de gagner en interopérabilité avec l'OTAN.

« - Nous lançons également, dans le cadre de la première feuille de route pour la coopération OTAN-Ukraine en matière d'innovation, de nouvelles activités conjointes qui aideront l'Ukraine à assurer sa défense.

« - L'OTAN continuera par ailleurs de fournir à l'Ukraine, au travers du CAP, le matériel et les équipements non létaux dont le pays a besoin d'urgence pour pouvoir se défendre, et nous apprécions les contributions des partenaires à cet égard. »

Ainsi l'OTAN va continuer de verser des milliards de dollars aux profiteurs de guerre pour qu'ils expédient des armes en Ukraine, menaçant encore plus la vie des Ukrainiens pour garantir les profits des fabricants d'armes. Dans une situation où l'Ukraine n'a aucune chance de gagner, le sort de l'Ukraine et de son peuple ne sont pas à l'ordre du jour de l'OTAN sauf comme instrument des visées hégémoniques et d'agression des États-Unis et de l'OTAN contre la Russie.

Rencontre Trudeau-Zelenski

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky en marge du sommet. Dans un communiqué de presse du bureau du premier ministre, le premier ministre a « réaffirmé le soutien indéfectible du Canada envers l'Ukraine ». « Il a fait valoir que le Canada s'était engagé à fournir 500 millions de dollars de plus en aide militaire à l'Ukraine, dans le cadre de l'Engagement de l'OTAN à l'égard d'une assistance à la sécurité à long terme pour l'Ukraine, ainsi qu'un soutien supplémentaire pour améliorer l'entraînement des pilotes ukrainiens d'avions de chasse F-16, par l'intermédiaire de la Coalition du Groupe de contact sur la défense de l'Ukraine axée sur les capacités de la force aérienne. »

Les deux dirigeants piteux auraient « souligné qu'il faut poursuivre sur la lancée du récent Sommet sur la paix en Ukraine, qui s'est tenu à Lucerne, en Suisse, les 15 et 16 juin 2024, notamment l'engagement du Canada à tenir un événement à l'échelon des ministres concernant le Groupe de travail 4 portant sur le retour des prisonniers de guerre, des civils détenus illégalement et des enfants déportés illégalement. » Trudeau et Zelensky versent dans le mépris et la désinformation. Le sommet en Suisse, organisé à la demande de l'Ukraine, a omis d'inviter la Russie et n'a rien fait pour avancer la cause de la paix en Ukraine[1]. Pour ce qui est des « prisonniers de guerre, des civils détenus illégalement et des enfants déportés illégalement », il est évident que ces commentaires ne servent au premier ministre qu'à justifier l'agression et la guerre des États-Unis et de l'OTAN[2]. Après tout, il n'a aucun problème lorsqu'il s'agit de contribuer aux crimes d'Israël contre les Palestiniens, puisque cet appui sert aussi les visées des impérialistes américains dans cette région du monde.

Les Canadiens et les Québécois doivent rejeter la participation du Canada dans l'OTAN et dans la guerre par procuration des États-Unis et de l'OTAN en Ukraine.

Notes

1. Un « Sommet mondial sur la paix en Ukraine » s'est tenu en Suisse les 15 et 16 juin, prétendument pour aborder les perspectives de paix dans la guerre par procuration menée par les États-Unis et l'OTAN en Ukraine. La Suisse a été l'hôte du sommet à la demande de l'Ukraine et elle a invité plus de 160 pays à y participer, dont 91 sont venus. Le Canada y a participé, avec une délégation dirigée par le premier ministre Justin Trudeau.
Absence notable de la Russie et de la Chine
Il est à noter que la Russie ne figurait pas sur la liste des invités. La Suisse a déclaré qu'elle avait « signalé à plusieurs reprises qu'elle était ouverte à l'idée d'inviter la Russie au sommet sur la paix en Ukraine. Cependant, la Russie a indiqué à plusieurs reprises qu'elle n'était pas intéressée à participer. Par conséquent, aucune invitation formelle n'a été adressée à la Russie. » La Suisse a également déclaré que, bien qu'elle n'ait pas invité la Russie, elle se considère toujours comme « neutre » et « est convaincue que la Russie doit faire partie de ce processus. Un processus de paix sans la Russie est impensable. » Cependant, après deux ans de guerre par procuration des États-Unis et de l'OTAN en Ukraine, elle estime qu'il faut au moins tenter d'entamer un processus de paix. « L'alternative serait de ne rien faire, ce qui n'est pas une option pour la Suisse ».
On peut en conclure que les organisateurs du sommet considèrent que les nombreux appels de la Russie à des négociations de paix ne sont « rien ».
Le 31 mai, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, en réponse à une question posée lors d'un point de presse de routine, a expliqué pourquoi la Chine avait décidé de ne pas participer. Elle a déclaré :
« La Chine maintient toujours que la conférence de paix internationale doit répondre à trois éléments importants : la reconnaissance de la Russie et de l'Ukraine, la participation égale de toutes les parties et la discussion équitable de tous les plans de paix. Dans le cas contraire, la conférence de paix peut difficilement jouer un rôle important dans le rétablissement de la paix. Ces éléments proposés par la Chine sont équitables, légitimes et ne visent aucune partie. Ils figurent dans les accords communs sur le règlement politique de la crise ukrainienne publiés récemment par la Chine et le Brésil et reflètent les préoccupations universelles de la communauté internationale, en particulier des grands pays en développement.
« Sur la base de ce que nous avons entendu des différentes parties et de l'organisation de la réunion, il ne semble pas que les trois éléments proposés par la Chine seront respectés. Il y a un décalage apparent entre l'organisation de la réunion et ce que la Chine représente, ainsi que les attentes universelles de la communauté internationale. Dans ce cas, la Chine n'est guère en mesure de participer à la réunion et a informé les parties concernées de ses considérations et de ses préoccupations. Nous continuerons à promouvoir les pourparlers de paix à notre manière, à maintenir la communication avec toutes les parties et à réunir conjointement les conditions d'un règlement politique de la crise ukrainienne. »
Des délégations des 32 pays membres de l'OTAN étaient présentes parmi les 91 pays participants. Ainsi, bien que l'OTAN ne soit pas un participant officiel, on peut dire qu'elle a été représentée.
Ordre du jour et résultats de la conférence
Le site web de la conférence indique que les travaux « s'appuieront sur les discussions qui ont eu lieu ces derniers mois, notamment la formule de paix ukrainienne et d'autres propositions de paix fondées sur la Charte des Nations unies et les principes clés du droit international ». L'objectif principal du sommet est d'inspirer un futur processus de paix. Pour y parvenir, le sommet a déclaré qu'il allait :
- fournir une plateforme de dialogue sur les moyens de parvenir à une paix globale, juste et durable pour l'Ukraine, fondée sur le droit international et la Charte des Nations unies ;
- promouvoir une compréhension commune d'un cadre possible pour atteindre cet objectif ;
- définir conjointement une feuille de route sur la manière d'engager les deux parties dans un futur processus de paix.
« La participation d'un grand nombre d'États et leurs contributions à la discussion seront déterminantes pour atteindre ces objectifs. La Suisse a une longue tradition de promotion du dialogue. L'échange de différents points de vue est pour elle essentielle pour s'engager sur la voie de la paix en Ukraine. »
La formule de paix ukrainienne fait référence à un plan en 10 points publié en novembre 2022. Ce plan est particulièrement unilatéral dans la mesure où toutes les obligations incombent à la Russie. Par ailleurs, elle dissimule le rôle joué par l'OTAN qui attise le conflit avec la Russie et ne dit rien des préoccupations de longue date de la Russie concernant l'expansion de l'OTAN. La « formule de paix » de l'Ukraine ne dit rien non plus sur la protection des citoyens ukrainiens russophones de l'est de l'Ukraine qui, après le coup d'État de Maïdan de 2014 soutenu par la CIA, ont été confrontés à des attaques de plus en plus meurtrières de la part de l'armée ukrainienne et des bataillons réactionnaires et néonazis organisés par divers oligarques. Cette « formule de paix » appelle également au « rétablissement de la frontière entre la Russie et l'Ukraine telle qu'elle était avant l'annexion de la Crimée en 2014 », alors même que les habitants de la Crimée ont librement voté pour quitter l'Ukraine et rejoindre la Fédération de Russie.
Sur quelle base la Russie pourrait-elle accepter de participer à de telles discussions où, même si elle était présente, elle serait de facto exclue parce que ses appels à la négociation sont considérés comme « des paroles en l'air » alors que le cadre imposé aux discussions n'est pas fondé sur la réalité ?
En fait, le 14 juin, la Russie a fait une autre proposition de paix, présentée par le président Vladimir Poutine lors d'une réunion avec des diplomates de haut rang. Il a déclaré :
« Je le répète : dès que Kiev acceptera la démarche que nous proposons aujourd'hui, à savoir le retrait total de ses troupes des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, ainsi que des régions de Zaporojié et de Kherson, et commencera réellement ce processus, nous serons prêts à entamer des négociations sans délai.
« Notre position de principe est la suivante : un statut neutre, non aligné et non nucléaire pour l'Ukraine, sa démilitarisation et sa dénazification, d'autant plus que ces paramètres ont été globalement acceptés lors des négociations d'Istanbul en 2022. À ce moment-là, tout était clair en ce qui concerne la démilitarisation : le nombre de chars, d'équipements. Tout était négocié.
« Les droits, les libertés et les intérêts des citoyens russophones en Ukraine doivent être pleinement garantis, et les nouvelles réalités territoriales doivent être reconnues, y compris le statut de la Crimée, de Sébastopol, des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, ainsi que des régions de Kherson et de Zaporojié en tant qu'entités de la Fédération de Russie. Ces principes fondamentaux doivent être entérinés sous la forme d'accords internationaux. »
La position de la Russie selon laquelle la conférence n'aurait aucun sens sans sa participation est confirmée par l'absence de résultats concrets de la conférence. Le communiqué final affirme qu'il y a eu « un échange fructueux, exhaustif et constructif de différents points de vue sur les moyens de mettre en place un cadre pour une paix globale, juste et durable fondée sur le droit international, y compris la Charte des Nations Unies ». Il n'a été signé que par 77 pays sur les 91 présents. Le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud (qui, avec la Russie et la Chine, forment le bloc des BRICS) ainsi que l'Arménie, le Bahreïn, le Saint-Siège, l'Indonésie, la Libye, le Mexique, l'Arabie saoudite, la Thaïlande et les Émirats arabes unis ne l'ont pas signé. Les signatures de la Jordanie, de l'Irak et du Rwanda, qui avaient été incluses à l'origine, ont été retirées au moment de la publication du document final, selon Kyiv Independent.
Le président colombien Gustavo Petro, qui devait participer au sommet, s'est retiré à la dernière minute, affirmant que la conférence n'était pas un forum libre pour discuter de la voie vers la paix entre la Russie et l'Ukraine et que ses conclusions étaient déjà prédéterminées. « J'annule ma participation à la réunion en Suisse et je demande à l'Europe de discuter des façons de mettre fin à la guerre et de ne pas la prolonger », a-t-il écrit sur son compte X.
Dans son discours de clôture, Viola Amherd, présidente de la Confédération suisse, a déclaré :
« Nous nous sommes fixé les objectifs concrets suivants, auxquels nous nous attellerons ensemble :
« - Premièrement, tout recours à l'énergie nucléaire et à des installations nucléaires doit être sûr, sécurisé, protégé et respectueux de l'environnement.
« - Deuxièmement, la sécurité alimentaire ne saurait devenir un enjeu militaire. Les attaques contre des navires marchands dans les ports et sur les itinéraires qu'ils empruntent ou encore contre des ports et infrastructures portuaires civils sont inacceptables.
« - Troisièmement, la libération de tous les prisonniers de guerre doit intervenir sur la base d'un échange complet. Le retour en Ukraine de tous les enfants ukrainiens déportés et déplacés illégalement et de tous les autres civils ukrainiens détenus arbitrairement doit être assuré. »
De manière tout aussi « concrète », Viola Amherd a déclaré : « Une question de fond demeure : quand et comment impliquer la Russie dans le processus ? Vous l'avez rappelé dans de nombreuses interventions. Aucune solution durable ne sera possible sans l'implication des deux parties. »
L'absence de résultat de cette conférence souligne qu'elle était vouée à l'échec dès le départ et que des négociations qui ne sont pas fondées sur la prise en compte de la grave menace posée par l'expansion vers l'est de l'alliance agressive qu'est l'OTAN, ni sur les actions menées contre le peuple du Donbass par les forces réactionnaires portées au pouvoir par le coup d'État de Maïdan parrainé par les États-Unis en 2014, ne déboucheront pas sur des accords garantissant la paix pour tous les peuples d'Europe.
2. Récemment, lors du « Sommet pour la paix » qui s'est tenu à Obbürgen, en Suisse, les 15 et 16 juin, et qui a été un flop colossal, Justin Trudeau a déclaré aux journalistes : « Indépendamment de ce qu'une personne ou un pays donné dans le monde peut penser des causes de la guerre ou de la responsabilité de la Russie, tout le monde est d'accord pour dire qu'enlever des enfants à leur famille, essayer d'effacer leur langue, leur culture, c'est un élément de génocide. » Et d'ajouter : « C'est du pur colonialisme. La Russie doit rendre des comptes sur ces faits. »
Son affirmation selon laquelle la Russie a enlevé des enfants et commet un génocide est un mensonge nazi concocté par la machine de désinformation des États-Unis et de l'OTAN, dont les mensonges du Canada ont été une composante majeure, un mensonge répété par l'une des agences de l'ONU, en dépit de toutes les preuves du contraire. Un exemple de ces mensonges flagrants se trouve dans un rapport publié pour la première fois dans le journal ukrainien Ukrainska Pravda, qui a rapporté en avril 2024 que les forces de l'ordre ukrainiennes avaient localisé « 161 enfants ukrainiens en Allemagne qui étaient recherchés pour être déplacés de force vers des territoires temporairement occupés ou déportés vers la Russie et la Biélorussie... » L'article n'affirme même pas que les enfants se soient jamais trouvés en Russie. Néanmoins, le titre de l'article indique que « 161 enfants ukrainiens enlevés par la Russie ont été retrouvés en Allemagne ». Cet article a été repris dans la presse occidentale, notamment par Yahoo News Canada et MSN, avec le même titre sur l'enlèvement des enfants par la Russie.
Le mensonge de Trudeau rappelle qu'il reste silencieux sur le génocide reconnu du peuple palestinien par les sionistes israéliens, dont plus de 15 000 des près de 39 000 personnes massacrées à Gaza depuis octobre 2023 sont des enfants. En outre, en sa qualité de premier ministre du Canada, Trudeau, qui distribue l'argent public pour la guerre et pour payer les riches comme des confettis lors d'un mariage, n'a toujours pas restitué le génocide connu des enfants autochtones. Ses prétentions à défendre les enfants ukrainiens contre le génocide russe lui vaudront le mépris universel. — Peggy Morton
(Avec des fichiers de l'OTAN et des agences de presse)

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Préparatifs de guerre de l'OTAN en Asie-Pacifique

- Philip Fernandez -

Les États-Unis et l'OTAN intensifient leurs plans de confrontation et de guerre en Asie-Pacifique, ce qui préoccupe vivement tous les peuples épris de paix. En particulier, les États-Unis, l'OTAN et leurs « partenaires mondiaux » se rassemblent en divers blocs agressifs pour intensifier la confrontation et les préparatifs de guerre avec la République populaire de Chine, ainsi que pour préparer la guerre sur et autour de la péninsule coréenne, où la République populaire démocratique de Corée (RPDC) est particulièrement visée par des exercices de guerre massifs et continus au cours de la période récente.

Les préparatifs de guerre des États-Unis et de l'OTAN s'accompagnent d'une vaste campagne de désinformation et de falsification de l'histoire fondée sur le maintien des objectifs impérialistes américains comme point de départ des préoccupations de l'humanité. Tout cela dans le but de présenter ce bellicisme comme juste et nécessaire, de rallier les peuples à ces crimes contre la paix et de criminaliser l'opposition à l'OTAN, à la guerre et à l'agression impérialistes. Toutes les accusations que les États-Unis, l'OTAN, le Canada et d'autres pays portent contre la Chine et d'autres pays sont des actes que les États-Unis ont réellement commis au cours du siècle dernier, comme l'utilisation criminelle d'armes nucléaires contre le Japon et le lancement de la course aux armements nucléaires. Quant à l'OTAN, elle a été fondée expressément pour diviser le front uni des peuples contre le fascisme et pour utiliser la force et la menace de la force, et non la diplomatie et les négociations, comme moyen de régler les conflits entre les peuples et les nations, conformément au dictat impérialiste « la force fait le droit ».

La déclaration du sommet de Washington est fondée sur cette perspective belliciste et désinformatrice, selon laquelle les peuples et les pays qui n'épousent pas les objectifs impérialistes des États-Unis et de l'OTAN doivent être considérés comme hostiles. On peut y lire ce qui suit à propos de la Chine :

« La République populaire de Chine (RPC) affiche des ambitions et mène des politiques coercitives qui demeurent contraires à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs. Le resserrement du partenariat stratégique entre la Russie et la RPC, ainsi que leurs tentatives, se conjuguant entre elles, qui visent à déstabiliser l'ordre international fondé sur des règles et à le remodeler, suscitent de profondes préoccupations. Nous sommes confrontés à des menaces et activités malveillantes hybrides, cyber, spatiales et autres, qui sont le fait d'acteurs étatiques et non étatiques. »

Ailleurs, on peut lire : « La RPC continue de faire peser des défis systémiques sur la sécurité euro-atlantique. Nous constatons que la RPC est à l'origine d'incessantes activités cyber et hybrides malveillantes, y compris d'activités de désinformation. Nous appelons la RPC à agir de manière responsable dans le cyberespace, comme elle s'est engagée à le faire. Nous sommes préoccupés par les développements ayant trait aux capacités et activités spatiales de la RPC. Nous appelons la RPC à soutenir les efforts menés au niveau international en faveur de l'adoption d'un comportement responsable dans l'espace. La RPC continue de développer et de diversifier son arsenal nucléaire à un rythme soutenu, se dotant d'un plus grand nombre de têtes nucléaires et de vecteurs sophistiqués. Nous lui demandons instamment de participer aux débats sur la réduction des risques stratégiques et d'oeuvrer à la stabilité en faisant preuve de transparence. Nous demeurons disposés à interagir avec la RPC de façon constructive, notamment au profit d'une plus grande transparence mutuelle, l'objectif étant de protéger les intérêts de sécurité de l'Alliance. Dans le même temps, nous affinons notre connaissance commune des enjeux, renforçons notre résilience, relevons notre niveau de préparation, et nous prémunissons contre les procédés coercitifs employés par la RPC ainsi que contre ses tentatives visant à diviser l'Alliance. »

Un éditorial du China Daily publié le 11 juillet souligne que les accusations de l'OTAN à l'encontre de la Chine, notamment le fait qu'elle menace la « sécurité euro-atlantique » en raison de ses relations avec la Russie, sont sans fondement et provocatrices. « La Chine n'a jamais envoyé d'aide létale à l'une ou l'autre des parties, et elle a exercé des restrictions strictes sur les exportations de biens à double usage, y compris les drones civils. Les relations commerciales normales qu'elle entretient avec la Russie devraient être exemptes de tout reproche, car elles ne visent aucune tierce partie et sont conformes aux normes commerciales internationales », affirme le China Daily, qui impute la responsabilité de la crise à l'OTAN et à son expansion depuis la fin de la guerre froide. La Chine a « toujours oeuvré pour promouvoir les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine et un règlement politique du conflit », ajoute le quotidien. L'éditorial poursuit : « Au lieu que la Chine constitue une menace pour la sécurité de l'Europe et de l'Occident, c'est l'OTAN qui cherche à s'étendre à l'Asie-Pacifique pour contenir la montée en puissance de la Chine. L'ancien chef de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, n'a pas caché, lors d'une entrevue l'année dernière, que l'alliance prévoyait que l'Ukraine rejoigne l'OTAN pour « régler le problème de la Russie » et qu'ensuite, « nous libérerons des ressources pour relever le véritable défi mondial à long terme : la Chine ».

Les blocs militaires États-Unis/OTAN en Asie menacent
de plus en plus la paix internationale

Plusieurs blocs militaires ont été établis récemment en Asie-Pacifique par l'OTAN ou ses « partenaires mondiaux ». L'un d'entre eux est AUKUS, un « partenariat de sécurité trilatéral » entre l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis annoncé en 2021, qui est centré sur l'acquisition par l'Australie de sous-marins à propulsion nucléaire. Les activistes pacifistes australiens ont dénoncé les dépenses massives qui seront supportées par l'Australie dans le cadre de ce « partenariat » et rejettent son objectif de confrontation avec la Chine.

Les quatre « partenaires de la région Asie-Pacifique » (IPP) de l'OTAN, à savoir l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon et la République de Corée (RdC), en sont un autre. Depuis 2022, date du début de la guerre par procuration menée par les États-Unis et l'OTAN en Ukraine, l'OTAN invite ses partenaires indopacifiques à son sommet annuel. La déclaration de Washington stipule que « l'OTAN attache de l'importance à l'Indopacifique, car l'évolution de la situation dans cette partie du monde a des incidences directes sur la sécurité euro-atlantique. ». Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, a déclaré le 9 juillet que les IPP de l'OTAN lanceraient quatre nouveaux projets conjoints, qui porteront sur l'Ukraine, l'intelligence artificielle, la désinformation et la cybersécurité. « Chaque initiative est différente, mais l'objectif principal est le même : exploiter les forces uniques de démocraties très compétentes pour relever des défis communs », a déclaré Sullivan.

Depuis 2008, les États-Unis tentent de mettre en place un bloc « trilatéral » composé d'eux-mêmes, du Japon et de la République de Corée. En raison du refus du Japon de dédommager pour les crimes brutaux commis pendant ses 50 ans d'occupation de la Corée, ainsi que des problèmes commerciaux, essayer de faire fonctionner ce bloc, malgré la soumission des différents gouvernements du Japon et de la République de Corée aux objectifs des États-Unis, a été comme essayer de mélanger de l'huile et de l'eau – impossible sans cajoleries extérieures. Avec le gouvernement réactionnaire de Yoon Suk Yeol au pouvoir en République de Corée et le gouvernement de Fumio Kishida au pouvoir au Japon, qui a repris le flambeau belliciste de feu Shinzo Abe, les États-Unis ont finalement pu organiser un autre sommet trilatéral cette année, les 26 et 27 mai, le premier depuis 2019 de ce qui était censé être un événement annuel. « Le sommet intervient alors que la Corée du sud et le Japon se sont efforcés d'améliorer des liens tendus par des différends historiques tout en approfondissant un partenariat de sécurité trilatéral avec les États-Unis dans un contexte d'intensification de la rivalité sino-américaine », a rapporté Reuters. Ce bloc a été dénoncé par les militants anti-guerre comme la création d'une OTAN asiatique. Les trois membres du bloc ont toujours nié que ce soit le cas, mais ils ont été fermement démentis lorsqu'ils ont organisé pour la première fois, du 27 au 29 juin, leurs premiers exercices de guerre multi-domaines, baptisés Freedom Edge. Selon un communiqué de l'état-major interarmées japonais (JJCS), les exercices se sont concentrés sur « la défense contre les missiles balistiques, la défense aérienne, la guerre anti-sous-marine, la recherche et le sauvetage, l'interdiction maritime et les entraînements cybernétiques défensifs », a déclaré le JJCS dans un communiqué. « L'exercice Freedom Edge exprime la volonté du Japon, de la Corée du sud et des États-Unis de promouvoir l'interopérabilité trilatérale et de protéger la liberté pour la paix et la stabilité dans l'Indopacifique, y compris dans la péninsule coréenne », a déclaré le JJCS, ajoutant que les trois pays continueraient d'étendre les exercices Freedom Edge. Le gouvernement réactionnaire belliciste du président Yoon est largement rejeté par le peuple coréen, tandis qu'au Japon, les tentatives des cercles dirigeants de supprimer l'article 9 pacifiste de sa constitution et d'envoyer à nouveau ses militaires à l'étranger sont également largement rejetées.

Il y a également le Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, composé de l'Australie, de l'Inde, du Japon et des États-Unis, connu sous le nom de « Quad », fondé en 2007. Tout comme les exercices de guerre qui lui sont associés, les exercices navals annuels massifs de l'exercice Malabar, le Quad vise expressément à confronter et à contenir la Chine. L'Inde accueille les exercices de cette année. Le 9 juillet, le Times of India écrivait : « L'Inde accueillera l'exercice naval de premier plan Malabar avec les autres pays du 'Quad', les États-Unis, le Japon et l'Australie, dans le golfe du Bengale cette année, alors que la Chine ne cesse de se renforcer en mer de Chine méridionale et d'étendre son empreinte stratégique dans la région de l'océan Indien. »

Les exercices RIMPAC (Rim of the Pacific-Ceinture du Pacifique), les plus grands exercices de guerre navale au monde, se déroulent actuellement du 27 juin au 1er août sous la direction des États-Unis et impliquent cette année 29 pays, dont le Canada, plus de 25 000 personnes, 40 navires de guerre, trois sous-marins et plus de 150 aéronefs opérant à Hawaï et dans ses environs. L'un des exercices consiste à couler l'USS Tarawa. « Le fait de couler le navire d'assaut amphibie, le principal navire de guerre de sa classe, vise à montrer à la Chine que la marine américaine est capable de couler ses navires », écrit le Taipei Times, citant un analyste.

Ces dernières années, les États-Unis, le Royaume-Uni et d'autres pays de l'OTAN, dont le Canada, ont régulièrement envoyé des navires de guerre dans le détroit de Taiwan, large de 160 kilomètres, ce qui constitue une provocation majeure à l'égard de la Chine qui, selon eux, revendique un espace indopacifique libre et ouvert.

La République populaire démocratique de Corée dans la ligne de mire des États-Unis et de l'OTAN

Bien que l'agression des États-Unis et de l'OTAN contre la RPDC soit moins évidente dans la déclaration de Washington que leur animosité envers la Chine, l'objectif des États-Unis de dominer la péninsule coréenne est constant depuis qu'ils ont été contraints de signer un armistice pour mettre fin aux combats de la guerre de Corée en 1953 et, en outre, les objectifs des États-Unis et de l'OTAN de dominer la Corée sont inextricablement liés à leur hostilité envers la Chine.

Deux des intervenants du contre-sommet « Oui à la paix, non à l'OTAN », organisé à Washington avant le sommet de l'OTAN, l'ont bien montré.

L'auteur et activiste K.J. Noh a souligné que certaines forces au sein des États-Unis prévoient une confrontation militaire avec la Chine entre 2025 et 2027. Il a fait remarquer que l'année dernière, les États-Unis et la Corée du sud ont mené 200 jours continus d'exercices de guerre autour de la péninsule coréenne. Ju-Hyun Park, un organisateur du groupe Nodutdol, a estimé que pour les États-Unis et l'OTAN, la guerre avec la Chine est inévitable et souhaitable. Sur cette base, les États-Unis établissent une OTAN asiatique, un bloc militaire dans la région dominé par les États-Unis, le Japon et la Corée du sud. Dans le même temps, les Philippines et l'Australie sont intégrées dans des alliances qui les lient les unes aux autres ainsi qu'aux États-Unis. Ces alliances comprennent AUKUS, le Quad, la trilatérale Japon-RdC-États-Unis, le Groupe des cinq plus (les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, plus le Japon et la République de Corée), dont l'objectif est de préparer et de provoquer une confrontation avec la Chine. La Corée est l'endroit où les États-Unis profèrent les menaces les plus audacieuses et les plus susceptibles de conduire à une confrontation qui s'étendra ailleurs. Il a également souligné que le rejet constant de la diplomatie et le sabotage des négociations par les États-Unis au cours des 30 dernières années et plus, et maintenant l'intensification de l'agression, ont conduit la RPDC à modifier son approche des relations avec les États-Unis. Depuis le début de cette année, la RPDC a conclu qu'elle ne pouvait pas garantir sa sécurité par la diplomatie et la recherche d'une réunification pacifique et indépendante de la nation coréenne, et qu'elle concentrait désormais ses efforts sur la dissuasion. C'est pourquoi il a souligné que le mouvement antiguerre doit être conscient de la nécessité de la paix dans la péninsule coréenne et y participer activement.

Le 13 juillet, le ministère des Affaires étrangères de la RPDC a publié un communiqué de presse concernant la déclaration du sommet de Washington. Le communiqué dit ceci :

« Les Etats-Unis ont révélé leur sinistre intention de renforcer la collusion et les liens entre l'OTAN et ses alliés dans la région Asie-Pacifique, en qualifiant de 'menace' l'exercice juste et légitime de la souveraineté des États indépendants, y compris la RPDC, lors du sommet de l'OTAN qui s'est tenu à Washington. » L'article poursuit :

« Les mesures prises par les États-Unis pour étendre les blocs militaires sont la cause profonde et vicieuse de la grave menace qui pèse sur la paix régionale, de l'exacerbation extrême de l'environnement sécuritaire international et du déclenchement d'une course aux armements à l'échelle mondiale.

« Avant de rejeter sur d'autres pays la responsabilité de la détérioration de la sécurité dans la région Europe-Atlantique, les États-Unis devront clarifier qui a constamment détruit l'environnement de sécurité en Europe au cours des dernières décennies par le biais de la politique imprudente d'avancée et d'expansion de l'OTAN vers l'Est.

« Ils devront également expliquer qui, depuis une dizaine d'années, s'est obstiné à faire adhérer à l'OTAN les pays satellites pro-américains d'Asie, avant de prétendre que la sécurité de l'Atlantique Nord et de la région Asie-Pacifique est liée l'une à l'autre.

Nous avertissons solennellement que la stratégie de 'mondialisation' de l'OTAN, poursuivie par les États-Unis, peut certainement entraîner le danger d'une guerre mondiale.

« Les États-Unis devraient être tenus totalement responsables des graves atteintes à la souveraineté et aux intérêts de sécurité des autres pays et de la destruction constante de la stabilité stratégique du monde, tout en violant délibérément les principes reconnus du droit international, y compris le respect de la souveraineté, la non-ingérence, l'égalité et l'avantage réciproque.

« La situation actuelle exige une nouvelle force et un nouveau mode de contre-action pour contrecarrer la tentative des États-Unis d'étendre leur bloc militaire, un défi urgent pour la paix et la stabilité internationales.

« La République populaire démocratique de Corée ne négligera ni n'évitera jamais la grave menace qui se profile, mais dissuadera complètement l'agression et la menace de guerre en renforçant son niveau de contre-action stratégique et en défendant la paix et la sécurité dans la région et dans le reste du monde. »

Alors que l'OTAN pense pouvoir agir à sa guise avec les pays et les peuples de l'Indopacifique, ces derniers intensifient leur lutte pour concrétiser leur aspiration à la paix, à la liberté et à la démocratie.

Les Coréens du sud lancent une campagne renforcée pour la paix

Les Coréens du sud rejettent avec force les objectifs de guerre des États-Unis, l'utilisation du territoire de la République de Corée pour menacer leurs frères de la République populaire démocratique de Corée et la collusion du gouvernement Yoon avec les impérialistes américains.

Le 25 juin, jour marquant le 74e anniversaire du début de la guerre de Corée par les États-Unis et leurs alliés, dont le Canada, « Peace Action for the Korean Peninsula » (Peace Action) a lancé sur les marches du centre culturel Sejong, à Séoul, une nouvelle campagne pour la paix sur la péninsule coréenne. Peace Action est composée de 608 organisations religieuses et de la société civile nationales et de plus de 80 organisations partenaires internationales qui font campagne pour la paix dans la péninsule coréenne depuis trois ans. Le lancement de cette campagne renforcée intervient dans un contexte de provocations continues de la part des impérialistes américains dans la région, notamment des exercices de guerre et la formation d'une alliance militaire avec la République de Corée et le Japon, qui visent tous la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Les actions des États-Unis et du gouvernement réactionnaire de la République de Corée, dirigé par Yoon Suk Yeol, ont conduit à une rupture sans précédent des relations intercoréennes, qui a mené à la crise actuelle.

Lors de la cérémonie de lancement de la campagne, Peace Action a déclaré qu'elle s'engagera dans des actions à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour promouvoir la paix dans la péninsule coréenne et prévenir les conflits armés. Le groupe a demandé : l'arrêt de toutes les actions militaires et des hostilités qui sont des menaces de guerre ; la restauration des canaux de dialogue pour prévenir les conflits armés ; la fin de la guerre de Corée et la signature d'un accord de paix ; et le plan d'action pour la paix en Corée, qui appelle à une péninsule coréenne et à un monde exempts d'armes nucléaires et de menaces nucléaires.

Ce plan prévoit des actions de paix régulières, une déclaration de paix et une proposition politique présentée à la 22e assemblée nationale de la République de Corée pour résoudre la crise de la péninsule coréenne. Il prévoit également la mise en place d'un réseau international, des actions de sensibilisation et des actions d'urgence en cas de conflit armé. Parmi les actions à venir figure la « Journée d'action pour la paix dans la péninsule coréenne 7.27 », le 27 juillet, jour de la signature de l'accord d'armistice qui a mis fin aux combats de la guerre de Corée. En août, pendant les exercices militaires conjoints entre les États-Unis et la Corée, des actions seront organisées pour demander la fin des exercices. Peace Action demande la formation d'un comité spécial sur la paix dans la péninsule coréenne au sein de l'assemblée nationale afin de résoudre la crise de la péninsule coréenne, et propose l'amendement de la loi sur l'interdiction des tracts nord-coréens et l'adoption de la résolution sur la paix dans la péninsule coréenne.

Kim Jong-saeng, directeur du mouvement civique de la Fédération YWCA de Corée et secrétaire général du Conseil national des églises de Corée (NCCK), a déclaré lors de l'événement : « Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, ce n'est pas la diabolisation et des provocations réciproques, mais d'une table ronde pour dialoguer et partager des discussions pratiques et réalisables pour la paix », et a appelé à la restauration des canaux de dialogue intercoréens. « Seuls des actes courageux et dévoués pour s'opposer à la guerre et appeler à la paix à travers les idéologies, les religions et les nations peuvent arrêter la folie de cette horrible guerre. Commençons dès maintenant à prendre des mesures courageuses en faveur de la paix », a-t-il déclaré.

Yoon Jeong-sook, co-président du Forum des citoyens pour la paix, a souligné que « même un seul moment de conflit armé accidentel est quelque chose qui ne devrait jamais se produire », ajoutant que « nous devons continuer à nous battre pour un monde pacifique qui ne peut être détruit pour quelque raison que ce soit », appelant tout le monde à en prendre conscience.

Yang Dae-eun, chef d'équipe de la division internationale universitaire de la Fédération nationale des YMCA de Corée, a dénoncé la belligérance des États-Unis, notant que « la paix par la force, la confrontation entre grandes puissances, le fait de réouvrir de vieilles blessures, de stimuler constamment le culte de l'anticommunisme [...] déclenchent des courses aux armements et des conflits, et renforcent le cercle vicieux de la division ». Il a ajouté : « La volonté de paix est plus importante et plus claire que jamais, mais elle est rarement exprimée parce qu'elle n'est pas représentée. Nous nous efforcerons de mobiliser la volonté de paix des citoyens, de cultiver l'imagination de la paix et d'encourager les parlements et la communauté internationale à réagir et à créer des opportunités de changement.

« Le président Yoon n'a pas dit un mot au cours des deux dernières années sur le fait que la guerre ne devrait pas se produire dans la péninsule coréenne », a déclaré Kim Jun-hyung, un législateur du Parti de l'innovation nationale (Homeland Innovation Party). Il a noté que le président Yoon, au lieu de s'engager avec la RPDC, préférait renforcer la coopération trilatérale entre les États-Unis, la République de Corée et le Japon. L'affirmation de Yoon Suk Yeol selon laquelle « si vous voulez la paix, préparez-vous à la guerre », qu'il répète comme une règle d'or, est une « affirmation ridicule » basée sur une « vision du monde erronée », a-t-il déclaré.

Kwon Young-guk, chef du Parti de la justice, a déclaré : « Le président Yoon n'essaie pas de protéger la vie, la sécurité et les biens de la population et des communautés, mais plutôt de montrer le peu de pouvoir qu'il possède. Il est en effet regrettable que les fauteurs de guerre soient maintenant au pouvoir et qu'ils l'exercent [de cette manière] ». Il a exhorté le gouvernement de la République de Corée à entamer immédiatement un dialogue et à permettre aux organisations de la société civile de reprendre les échanges et la coopération intercoréens.

Après l'action du 25 juin, Peace Action a soumis une pétition signée en ligne par 2 677 citoyens au ministère de l'Unification et à l'agence de la police nationale, appelant à la répression et à la restriction de la diffusion de tracts anti-RPDC qui menacent le droit à l'existence pacifique des résidents de la région frontalière entre les deux Corées.

Dénonciation des négociations entre les États-Unis et la République de Corée sur le partage des coûts de défense

Les négociations visant à conclure le 12e accord spécial de partage des coûts de défense entre la Corée du sud et les États-Unis, qui ont débuté en avril, se poursuivent, le cinquième cycle de négociations s'étant achevé le 12 juillet. L'actuelle mouture de cet accord néocolonial, par lequel les États-Unis sont payés par la République de Corée pour le « privilège » d'accueillir ses troupes, ses bases d'armement, expire à la fin de l'année. En plus de constituer une menace pour la paix mondiale, ces troupes sont également autorisées à se déchaîner en Corée du sud, à commettre des crimes et à causer des problèmes aux communautés qui les entourent en toute impunité. Le peuple coréen réclame depuis longtemps le départ des troupes américaines de Corée.

Solidarité pour la paix et la réunification de la Corée (SPARK) a fait savoir, au moment du quatrième cycle de négociations, que la tenue d'autant de cycles de négociations en si peu de temps était sans précédent. « Néanmoins, les autorités coréennes et américaines gardent le secret sur les détails discutés au cours du processus de négociation. En bref, l'administration d'Yoon Suk Yeol et l'administration Biden sont constamment engagées dans des négociations hâtives et en coulisses sans précédent », informe SPARK. Elle explique :

« Les États-Unis exercent une forte pression sur la Corée pour qu'elle augmente de manière significative le partage des coûts de la défense et qu'elle assume les coûts liés à contenir la Chine et à la mise en uvre de leur stratégie d'hégémonie mondiale. L'administration de Yoon Suk Yeol parle d'un 'niveau raisonnable de partage' et fait d'une augmentation significative du partage des coûts de défense un fait accompli. De plus, il est connu qu'il a parlé du 'risque Trump' et a demandé aux États-Unis de conclure le 12e accord rapidement avant l'élection présidentielle américaine de novembre. On peut dire que le régime de Yoon Suk Yeol se présente comme un régime servile, soucieux de plaire aux États-Unis et soumis à ces derniers. » Le « risque Trump » fait référence à la probabilité que si Donald Trump revient au pouvoir en tant que président des États-Unis, il exigera que le financement de la Corée du sud pour les troupes américaines sur son territoire passe d'environ 1 milliard de dollars américains par an, à 5 milliards de dollars américains, comme il l'a fait lorsqu'il était au pouvoir pour la première fois.

En conséquence, le quatrième cycle de négociations sera une négociation qui trompe le peuple coréen et écoute les demandes illégales et injustes des États-Unis pour le détournement du partage des coûts de défense vers les coûts des opérations militaires américaines à l'étranger sous le prétexte d'une augmentation significative du partage des coûts de défense et du renforcement de la dissuasion élargie [le stationnement d'armes nucléaires américaines en Corée du sud] ». Comme cela était clairement attendu, une conférence de presse et une action de paix ont été organisées pour demander instamment de mettre fin aux négociations hâtives à huis clos et d'abolir l'accord de partage des coûts de la défense ».

Un rassemblement et une conférence de presse ont été organisés par des activistes anti-guerre devant l'Institut coréen d'analyse de la défense alors que le quatrième cycle de négociations s'y déroulait. Lors de cette action, le chercheur Oh Mi-jeong a souligné que « si le partage des coûts de la défense est automatiquement augmenté chaque année en fonction du taux d'augmentation des dépenses de défense comme dans le 11e accord, étant donné que le taux d'augmentation des dépenses de défense dans le plan de défense nationale à moyen terme (2024-2028) est de 7 % et que la période du 12e accord peut être fixée à cinq ans, le coût que la Corée doit supporter pendant cette période est bien supérieur à 8 trillions de wons [5,75 milliards de dollars américains] », a-t-il déclaré. « C'est une tyrannie absolument inacceptable qu'un montant aussi important des finances nationales soit décidé par le biais de négociations à huis clos, tout en les dissimulant aux yeux et aux oreilles de nos concitoyens. "

Oh a critiqué la position de l'administration Yoon sur le « partage raisonnable du fardeau pour le stationnement stable des forces américaines en Corée » et a déclaré : «Cette position de l'administration Yoon Suk Yeol reflète le cadre de 'l'abandon par l'alliance', comme si les forces américaines stationnées en Corée [étaient] stationnées pour le bénéfice de la Corée, et non des États-Unis eux-mêmes, et que le partage des coûts de la défense était une compensation naturelle.»

Un autre orateur, Cho Seung-hyeon, chef de l'équipe pour la paix et le désarmement, a évoqué la possibilité que les États-Unis obligent la Corée à assumer les coûts de l'extension de la dissuasion dans le cadre de ces négociations : «Dans le passé, le gouvernement coréen a utilisé des actifs stratégiques qui n'étaient pas liés au stationnement des troupes américaines en Corée.» M. Cho a ajouté : «Les États-Unis soutiendront que le déploiement d'actifs stratégiques est destiné à menacer la Corée du Nord afin qu'elle ne puisse pas attaquer la Corée du Sud, et qu'il est donc naturel que le gouvernement sud-coréen en supporte le coût. » Toutefois, il a souligné que le renforcement de la dissuasion élargie et le déploiement de moyens stratégiques américains n'ont pas pour but de défendre la Corée du Sud, mais de protéger les États-Unis contre les missiles nucléaires de la Corée du Nord et de mettre en uvre la stratégie américaine d'hégémonie mondiale visant la Chine et la Russie. Il a insisté sur le fait que le financement de la dissuasion élargie par le biais d'un partage des coûts de défense est illégal et absolument inacceptable.

M. Cho a conclu en disant : « Plus le gouvernement de Yoon Suk Yeol s'accroche à la dissuasion élargie, plus le risque de guerre nucléaire dans la péninsule coréenne continuera d'augmenter, plus la voie de l'indépendance et de l'unification pacifique s'éloignera inévitablement, et [la République de Corée] devra même supporter le fardeau financier d'une augmentation significative du partage des coûts de la défense. » Il a ajouté : « Dès à présent, le gouvernement de Yoon Suk Yeol doit abolir la dissuasion élargie, mettre fin aux négociations actuelles sur le partage des coûts de défense, qui sont réduites à un [moyen] de renforcer la dissuasion élargie, et abolir immédiatement l'accord de partage des coûts de défense. »

La Russie et la République populaire démocratique de Corée signent un accord de partenariat stratégique

Les forces des États-Unis et de l'OTAN sont également très offensées par le fait que la Russie et la RPDC ont tenu un sommet les 18 et 19 juin, au cours duquel le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant de la RPDC Kim Jong Un ont signé un accord de partenariat stratégique dont le préambule stipule ce qui suit : « Le développement de relations de partenariat stratégique global entre les parties répond aux intérêts fondamentaux de leurs peuples et contribue à garantir la paix, la sécurité et la stabilité régionales et mondiales ; réaffirmant leur engagement envers les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies, ainsi que d'autres principes et normes généralement reconnus du droit international » et réaffirmant « le désir de protéger la justice internationale contre les aspirations hégémoniques et les tentatives d'imposer un ordre mondial unipolaire, d'établir un système international multipolaire fondé sur la coopération de bonne foi entre les États, le respect mutuel des intérêts, la résolution collective des problèmes internationaux, la diversité culturelle et civilisationnelle. »

Le Canada s'est joint aux impérialistes américains pour présenter l'accord sous un jour qui prétend qu'il met en danger la paix et « l'environnement de sécurité » qu'ils imposent dans l'Indopacifique.

Le Pyongyang Times a noté que la visite du président Poutine intervenait à un moment où les relations entre les deux pays se développent « comme une forteresse stratégique et un moteur pour défendre la justice, la paix et la sécurité internationales et accélérer la construction d'un nouveau monde multipolaire » et que la visite du dirigeant russe ouvrirait un « nouvel horizon de relations d'amitié et de coopération grâce à un soutien mutuel sans réserve et à un encouragement désintéressé pour la cause commune en dépit des différences géographiques ».

Lors des entretiens officiels entre les deux délégations, Kim Jong Un a apprécié le rôle important que joue la Russie dans le monde pour contrecarrer les menaces et les efforts d'hégémonie des États-Unis et pour aider à maintenir la stabilité dans la construction d'un monde multipolaire et pacifique. Il a promis que la RPDC continuerait à se tenir fermement aux côtés de la Russie en Ukraine et à défendre sa souveraineté. Il s'est engagé à travailler en étroite collaboration avec les dirigeants russes pour faire face à la situation géopolitique complexe qui se développe dans le monde et à travailler pour consolider et renforcer l'amitié et la solidarité entre la RPDC et la Russie.

Pour sa part, le président Poutine a déclaré qu'il était convaincu que l'amitié profonde et les relations de voisinage basées sur les principes d'égalité et de respect mutuel entre les deux pays seraient encore renforcées. Il a remercié la RPDC pour son soutien à la campagne militaire spéciale de la Russie visant à dénazifier et démilitariser l'Ukraine et à défendre sa souveraineté. Il s'est engagé à construire et à renforcer la coopération stratégique et la collaboration tactique entre les deux pays pour leur bénéfice mutuel et pour la défense de la stabilité et de la paix. Il a exprimé son soutien aux efforts de la RPDC pour empêcher les États-Unis et leurs alliés de poursuivre leurs provocations militaires dans la péninsule coréenne et dans la région.

L'accord de partenariat stratégique remplace les précédents documents et déclarations bilatéraux signés en 1961, 2000 et 2001.

Dans le but de renforcer les liens globaux entre les deux pays au cours de la période à venir, les deux pays se sont engagés, selon les termes de l'accord, à :

- développer leur partenariat sur la base des principes de respect mutuel de la souveraineté des États et de l'intégrité territoriale, de non-ingérence dans les affaires intérieures, d'égalité et d'autres principes du droit international relatifs aux relations amicales et à la coopération entre les États ;

- oeuvrer en faveur de la stabilité stratégique et de la paix dans le monde et d'un nouvel ordre international juste et équitable, maintenir une communication étroite entre eux et renforcer la coopération tactique et stratégique ;

- activer immédiatement tous les canaux de communication en cas de menace immédiate d'un acte d'agression armée contre l'une des parties, afin de consulter et de coordonner leurs positions et de convenir de mesures pratiques pour contribuer à l'élimination de la menace émergente ;

- fournir une assistance militaire et toute autre assistance par tous les moyens disponibles si l'une des parties est en état de guerre, conformément à l'article 51 de la Charte des Nations unies, qui consacre le droit des pays, individuellement et collectivement, à la légitime défense en cas d'attaque armée ;

- ne pas signer d'accord avec un tiers qui porte atteinte aux intérêts fondamentaux de l'autre partie, ni permettre que des territoires soient utilisés par un pays tiers cherchant à violer la sécurité et la souveraineté de l'autre partie ;

- s'engager à soutenir les politiques pacifiques de chacun pour protéger la souveraineté, la sécurité et la stabilité, et à coopérer activement à la construction d'un nouvel ordre mondial multipolaire et équitable ;

- s'engager à coopérer au sein des Nations unies et d'autres organisations internationales sur des questions d'intérêt mutuel et de sécurité, et à soutenir l'adhésion de l'autre partie aux organisations internationales et régionales concernées ;

- préparer des mesures pour mener des actions conjointes afin de renforcer les capacités de défense dans le but de prévenir la guerre et de garantir la paix et la sécurité régionales et internationales ;

- coopérer pour relever les défis et faire face aux menaces dans des domaines d'importance stratégique, notamment la sécurité alimentaire et énergétique, la sécurité des technologies de l'information et de la communication, les changements climatiques, les soins de santé et les chaînes d'approvisionnement ;

- développer la coopération dans les domaines du commerce, de l'économie, de l'investissement, de la science et de la technologie, soutenir les zones économiques spéciales ou franches des deux parties et développer les échanges et la recherche conjointe dans le domaine de la science et de la technologie, y compris l'espace, la biologie, l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, l'intelligence artificielle et les technologies de l'information ;

- soutenir la coopération régionale et transfrontalière et créer des conditions favorables à l'établissement de liens économiques et commerciaux directs entre les régions frontalières des deux parties, par exemple en créant des organismes commerciaux et en organisant des forums et des expositions ;

- renforcer les échanges dans les domaines de l'agriculture, de l'éducation, de la santé, des sports, de la culture et du tourisme, et rechercher la coopération en matière de protection de l'environnement, de prévention des catastrophes naturelles et d'élimination de leurs conséquences ;

- protéger les droits et les intérêts légaux des personnes morales et des citoyens de l'autre partie, et coopérer en matière d'assistance juridique, d'extradition et de transfert de personnes, ainsi que de restitution des biens obtenus par des méthodes criminelles ;

- approfondir les échanges entre les institutions législatives et policières ;

- s'opposer à l'utilisation de sanctions contre le pays de l'autre partie et considérer leur introduction comme « illégale et contraire à la Charte des Nations unies et au droit international » ; les parties coordonneront leurs efforts et interagiront afin de soutenir les initiatives multilatérales visant à éliminer la pratique de l'utilisation de telles mesures dans les relations internationales ;

- promouvoir la coopération dans le domaine des affaires publiques et de la publication, et encourager la diffusion de la littérature et des langues de l'autre partie ;

- fournir des informations objectives sur l'autre partie et collaborer pour lutter contre la désinformation et la propagande provocatrice à l'encontre de l'une ou l'autre partie.

(Avec des fichiers de l'OTAN, du China Daily, du Taipei Times, du Times of India, du ministère des Affaires étrangères de la RPDC, de Tongil News, de SPARK, d'agences de presse)

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Autres décisions prises au sommet de l'OTAN

Les participants au sommet de l'OTAN ont approuvé un nouvel engagement en faveur de l'expansion des capacités industrielles. Cet engagement vise à accélérer la capacité industrielle et la production de défense dans l'ensemble des pays membres de l'OTAN.

Il a également été décidé de créer un centre de lutte contre la cyberguerre. L'OTAN indique que son Centre intégré pour la cyberdéfense (NICC) « permettra d'améliorer la protection des réseaux de l'Organisation et des Alliés et de tirer davantage parti du cyberespace comme domaine d'opérations. Il informera en outre les commandants militaires de l'OTAN de menaces ou vulnérabilités possibles dans le cyberespace, y compris dans les infrastructures critiques civiles détenues par le secteur privé qui sont nécessaires pour appuyer des activités militaires. »

Le sommet a été informé qu'« une base américaine de défense antimissile balistique de Redzikowo (Pologne) est désormais opérationnelle et prête à contribuer à la défense de l'Alliance ». « Cette base, intégrée au dispositif 'Aegis Ashore' et conçue pour détecter, suivre et intercepter les missiles balistiques en vol, vient renforcer le bouclier antimissile de l'OTAN. [...] Le bouclier antimissile comprend les deux sites américains Aegis Ashore situés en Pologne et en Roumanie, ainsi que les destroyers de la marine américaine basés à Rota (Espagne) et un radar de détection lointaine déployé à Kurecik (Turquie). Aegis Ashore est purement défensif. Environ 200 militaires sont stationnés sur les deux sites d'interception de Pologne et de Roumanie. Le site de Deveselu (Roumanie) est opérationnel depuis 2016. »

L'OTAN et la Jordanie ont annoncé la décision d'ouvrir un bureau de liaison de l'OTAN à Amman. L'OTAN annonce que ce bureau « rapprochera l'OTAN et la Jordanie, en renforçant le dialogue politique et la coopération pratique dans des domaines d'intérêt commun entre l'Alliance et la Jordanie ».

Une nouvelle politique de l'OTAN sur les femmes, la paix et la sécurité a été adoptée, poursuivant les efforts de l'OTAN pour militariser la vie et ses tentatives d'assimiler l'affirmation des droits et de la dignité des femmes au bellicisme de l'OTAN. L'OTAN déclare que sa politique « s'inscrit ans le droit fil du concept stratégique 2022 » et « représente un nouvel instrument que l'OTAN pourra utiliser pour intégrer davantage les thématiques femmes, paix et sécurité dans chacune des tâches fondamentales de l'Alliance ».

L'OTAN a publié une stratégie révisée sur l'intelligence artificielle (IA), qui vise à accélérer l'utilisation des technologies de l'IA au sein de l'OTAN, en affirmant qu'elle peut le faire « d'une manière sûre et responsable » pour détourner l'attention de la profonde menace que l'OTAN fait peser sur la vie humaine.

L'OTAN a également discuté de l'utilisation de « moyens spatiaux » pour mener à bien son agression et ses préparatifs de guerre. Le programme de « capacité alliée de surveillance permanente depuis l'espace (APSS) » prévoit d'établir une « constellation virtuelle » composée de moyens spatiaux gouvernementaux et commerciaux. Un groupe de pays de l'OTAN va commencer à mettre en oeuvre un nouveau projet visant à améliorer la capacité de l'alliance à partager rapidement les renseignements recueillis par des engins spatiaux exploités à la fois par les pays membres et par le secteur commercial. « Dix-sept membres de l'OTAN (dont les États-Unis, la Belgique, le Canada, le Danemark, la Finlande, la France, l'Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, la Roumanie, la Suède et la Turquie) ont signé un mémorandum d'entente pour le programme APSS ». L'OTAN affirme que les pays membres contribueront à hauteur de plus d'un milliard de dollars « pour tirer parti des ressources spatiales commerciales et nationales et pour développer les capacités d'exploitation avancées ».

(Avec des informations de l'OTAN)

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