6 juin 2018
Discussion sur les questions d'importance
Préoccupations: Qu'est-ce qui se
passe avec nos pensions?
- Laura Chesnik, candidate
indépendante dans Windsor-Tecumseh -
Au cours des conversations avec les enseignants durant
cette
campagne électorale, une question qui ne cesse de revenir est
celle de
savoir ce que le gouvernement est en train de faire avec nos
régimes de
retraite.
Depuis 2016, la
vérificatrice générale de l'Ontario, Bonnie Lysyk,
une fonctionnaire mandatée par l'Assemblée
législative, a sonné
l'alarme au sujet des pratiques comptables du gouvernement. Dans son
examen préélectoral de ses projections
financières, elle a noté que le
gouvernement prévoit des revenus provenant du Régime de
retraite
des enseignantes et des enseignants de l'Ontario et une insuffisance
des charges de retraite pour le Régime de retraite des
employés de la
fonction publique de l'Ontario. Nos caisses de retraite ne sont
toutefois pas un actif gouvernemental. Ils nous appartiennent. Selon
Lysyk, les pensions ne constituent pas un « véritable
actif » parce que
le
gouvernement n'a pas le droit légal unilatéral de retirer
des fonds des
régimes ou de réduire les cotisations minimales futures
aux régimes
sans l'accord exprès des co-commanditaires des régimes.
Les commanditaires du Régime de retraite des
enseignantes et des
enseignants de l'Ontario sont la Fédération des
enseignantes et des
enseignants de l'Ontario (FEO) et le gouvernement de l'Ontario. Chacun
nomme cinq membres au conseil d'administration du régime et,
ensemble,
ils choisissent le président. Chaque membre du Conseil est
nommé pour un mandat de deux ans et peut remplir jusqu'à
quatre mandats
consécutifs.
La FEO est supervisée par un conseil des
gouverneurs composé de 10
représentants de chaque syndicat provincial des enseignants de
l'Ontario : l'Association des enseignantes et enseignants des
écoles
francophones de l'Ontario, la Fédération des enseignantes
et des
enseignants élémentaires de l'Ontario, l'Ontario English
Catholic
Teachers' Assocation et la Fédération des
enseignantes-enseignants des
écoles secondaires de l'Ontario.
Le gouvernement prévoit recevoir 3,4
milliards $ de revenus du
Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de
l'Ontario au
cours de la période de trois ans se terminant le 31
mars 2021.
Toutefois, ce qu'il qualifie de « revenus » n'est pas
à la disposition
du gouvernement. Ils appartiennent à la caisse
de retraite. La vérificatrice générale parle de la
méthode comptable du
gouvernement qui fausse les ressources prévues disponibles que
ses
décideurs peuvent affecter à leur planification
financière. Cela
dénature également le fait que le gouvernement semble
prendre
unilatéralement possession de nos régimes de retraite.
Lysyk ajoute qu'après correction de la
surévaluation des revenus du
régime de retraite des enseignants et de la sous-estimation des
dépenses du Régime de retraite de la fonction publique de
l'Ontario, le
déficit annuel de l'Ontario s'élèverait
à 11,7 milliards $ en 2018-2019
soit 75 % supérieur à ce qui a
été
rapporté comme étant 6,7
milliards $), 12,2 milliards $ pour 2019-2020
(soit 85 % supérieur aux 6,6 milliards $
signalés) et 12,5 milliards $
pour 2020-2021 (soit 92 % de plus que les 6,5
milliards $ signalés).
Le NPD a fondé sa plate-forme et ses promesses
sur la même méthode
de comptabilité concernant les deux régimes de retraite
que les
libéraux. Les progressistes-conservateurs n'ont pas
présenté de
plateforme.
Le gouvernement rembourse
ses livres avec les régimes de retraite,
ce qui n'est pas acceptable. Ces fonds ne relèvent pas du
gouvernement
qui veut en disposer à sa guise. Ils nous appartiennent. Le
gouvernement n'a pas le droit de retirer des fonds des régimes
de
retraite ou de réduire ses contributions aux régimes de
retraite sans
négocier
avec nos représentants. La vérificatrice
générale a demandé à maintes
reprises que le gouvernement produise la preuve qu'il a le consentement
des divers conseils des régimes de retraite du secteur public,
sur
lesquels il siège également, pour justifier la
réclamation des fonds en
tant qu'actif sous son contrôle. Aucune preuve de ce type n'a
été
fournie.
Les pensions sont un droit. La valeur que produisent
les
enseignants et les autres travailleurs du secteur public est immense.
Une partie de la valeur produite par ceux qui travaillent activement
doit être allouée pour faire en sorte qu'à la
retraite, nous puissions
vivre selon le standard de vie canadien et non dans la pauvreté.
Cette
valeur ne peut
être saisie par les gouvernements pour rembourser les dettes
contractées pour payer les riches. Les gouvernements doivent
plutôt
récupérer la valeur produite pour la
société par ceux qui fournissent
des services publics et des programmes sociaux afin que ceux-ci
puissent être maintenus et améliorés.
Les travailleurs ont une expérience amère
avec les entreprises qui
déclarent faillite et utilisent la loi de protection contre la
faillite
pour s'en tirer indemne tout en volant les fonds de pension des
travailleurs, les laissant se battre pour les miettes qui restent.
Est-ce qu'une situation est en train d'être mise en place pour
que
l'Ontario déclare
faillite à un moment donné et fasse appel à un
gestionnaire d'urgence
pour administrer la province et où nos pensions serviraient
à
rembourser les banques qui détiennent la dette
provinciale ? Cela peut
sembler tiré par les cheveux, mais c'est exactement le genre de
chose
qui a eu lieu dans l'État du Michigan !
Peu importe ce qui se passe, ni le gouvernement actuel,
ni le
gouvernement futur n'a notre consentement pour prendre le
contrôle de
nos caisses de retraite. C'est un sujet sérieux qui
mérite l'attention
de tout le monde, car le silence des principaux prétendants au
pouvoir
politique - dont l'un héritera de la situation - suggère
que quelque
chose
de malfaisant et sinistre se prépare.
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