18 mai 2018


Campagne « Gardons le transport en commun public »

Les Ontariens s'opposent à la privatisation du système public de transport en commun.


Rasemblement à Queen's Park le 8 mai 2018

Les travailleurs du transport en commun rapportent qu'ils reçoivent beaucoup d'appui pour la campagne en cours en Ontario qui vise à maintenir publiques la propriété et l'exploitation du transport en commun. Un des principaux organisateurs de la campagne est le Syndicat uni du transport du Canada, en particulier ses sections locales à Brampton, Hamilton, Mississauga et Toronto. La campagne met l'accent sur le plan de Metrolinx qui vise à construire de nouveaux transports en commun privatisés. Metrolinx est l'organisme du gouvernement provincial responsable de la coordination et de l'intégration de tous les modes de transport dans la grande région métropolitaine de Toronto et de Hamilton.

ATU écrit : « Metrolinx, l'organisation provinciale de planification du transport, n'accepte que les soumissions des entreprises qui peuvent fournir TOUTES les composantes des nouvelles constructions de transport en commun en Ontario, soit le financement, la conception, la construction, l'exploitation et l'entretien. Étant donné que les sociétés de transport en commun existantes ne font pas de financement, de conception et de construction, elles ne sont pas admissibles au processus d'appel d'offres et ne peuvent donc pas exploiter et entretenir de nouveaux projets de transport en commun. Seuls les grands consortiums d'entreprises privées peuvent soumissionner pour le projet. Le processus d'approvisionnement actuel laisse la porte ouverte à ce que tous les nouveaux systèmes de transport en commun en Ontario soient entièrement privatisés.

Une pétition sur le site Web de la campagne indique :

« Nous, les pétitionnaires, croyons que le transport en commun doit être exploité et maintenu publiquement et doit être de propriété publique. Nous savons par de nombreux exemples que la privatisation du transport en commun ne fonctionne pas - cela coûte plus cher, c'est moins sécuritaire et prive nos communautés de nos avoirs publics partagés et de bons emplois locaux. »

La pétition formule deux demandes : que Metrolinx maintienne publics l'exploitation et l'entretien des nouveaux transports en commun et retire les consortiums privés de tout appel d'offres actuel ou à venir, et que les députés provinciaux fassent pression sur le gouvernement libéral provincial pour s'assurer que le système de transport en commun demeure public.

En signant la pétition, cette dernière est transférée automatiquement aux courriels de tous les députés provinciaux et candidats confirmés de Toronto, Brampton, Mississauga, Hamilton, Ste- Catharines et de la région de Niagara, ainsi qu'à Metrolinx, au ministère des Transports, à Infrastructure Ontario et au cabinet de la première ministre Wynne. Les organisateurs de la campagne encouragent également les gens à téléphoner aux députés et aux candidats pour les mobiliser afin qu'ils adhèrent à la campagne.

D'après les organisateurs de l'ATU, la distribution massive de dépliants commencera dans les principaux terminaux de transport en commun à compter du 26 et 27 mai, de même que le porte-à -porte pour sensibiliser le public à ces plans de privatisation du transport en commun, aux revendications de la campagne ainsi qu'aux programmes des partis qui se présentent aux élections provinciales sur la question de la privatisation du transport en commun.

Pour signer la pétition, cliquer ici

Entrevue avec Jack Jackson, président de la section locale 1572
de l'Amalgamated Transit Union (ATU) de Mississauga

Ontario Political Forum : Votre section locale est active dans la campagne « Gardons le transport en commun public ». Quelles sont les principales préoccupations des travailleurs du transport en commun dans cette campagne ?

Jack Jackson : Je dirais qu'il y a deux préoccupations principales, qui sont liées l'une à l'autre.

Tout d'abord, dans le mouvement syndical organisé, nous croyons fermement que le transport en commun doit rester entre les mains du public, qu'il ne doit pas être exploité dans le but de faire du profit, dans le but de rechercher le bénéfice financier. Son but est d'amener les gens qui comptent sur le système du point A au point B. Nous parlons des personnes âgées, des mères célibataires, etc. Si l'argent dépensé pour le transport en commun privatisé était investi dans le système que nous avons déjà, cela signifierait plus d'autobus, plus de conducteurs, une plus grande capacité à faire ce que nous devons faire. Nous serions alors en mesure de réduire les temps d'attente afin que les gens n'aient pas à attendre dans le froid, la pluie et la neige. Nous serions en mesure d'avoir des routes plus courtes en ville pour amener les gens vers les lignes principales. C'est ainsi que vous encouragez les gens à laisser de côté leur voiture et les amenez à prendre le transport en commun.

Nous avons travaillé avec des groupes contre la pauvreté qui travaillent pour la protection des personnes à faible revenu, des personnes qui dépendent de ce service et de nombreux autres services publics. Nos intérêts s'accordent parce que nous croyons que le transport en commun doit être abordable et à but non lucratif.

Deuxièmement, ce qui est ressorti des modèles privatisés, c'est que la première chose qui est abandonnée est la sécurité du système. Un syndicat qui représente les travailleurs du transport en commun met de l'avant les méthodes de travail les plus sécuritaires. Nous sommes des gens qualifiés. Nous refusons d'arrondir les coins. Nous nous assurons que les autobus sont bien entretenus et sont retirés de la route quand ils doivent l'être. Lorsqu'on regarde les modèles privatisés, la sécurité a été l'une des premières choses qui a été éliminée. Un travailleur syndiqué est un travailleur qui se soucie, qui n'a pas peur de s'assurer que nous respectons toujours la Loi sur la santé et la sécurité au travail, que nous respectons les exigences en matière de sécurité. Quand on regarde les consortiums privés, où souvent les travailleurs n'ont pas cette protection d'un syndicat, les travailleurs sont réticents à élever la voix et ils vont plutôt faire ce qu'on leur dit de faire.

Nous pouvons déjà voir cela par la façon dont Metrolinx s'est organisé pour que les syndicats et même, dans une certaine mesure, les villes ne puissent pas participer au système de financement, conception, construction, exploitation et entretien (FDBOM) tel qu'il est mis en place par la province. Ils n'ont pas demandé nos opinions, ne nous ont pas demandé ce que nous pensons que ce nouveau système de transport pourrait et devrait être. Ils n'ont pas consulté les professionnels qui font fonctionner le système tous les jours depuis des décennies. Ils organisé le processus pour que notre voix ne puisse pas être entendue. Seul un consortium privé peut être en position de contrôle dans ce système.


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