10 mai 2018
Élection générale le 7 juin
en Ontario
Le débat préélectoral souligne le
caractère frauduleux d'une élection dite libre et
équitable
- Anna Di Carlo -
Le lundi 7 mai, le réseau City TV a
diffusé un débat des chefs avec
la participation des chefs du Parti progressiste-conservateur, du NPD
et du Parti libéral au pouvoir. Le débat a
été diffusé avant le
déclenchement officiel de l'élection le mercredi 9
mai. Aucun des chefs
n'était encore officiellement enregistré comme candidat
à
l'élection et tous les autres partis qui présentent des
candidats à
l'élection générale du 7 juin ont
été exclus.
Les médias se sont
empressés de dire aux électeurs qui est sorti
vainqueur du débat, tandis que la firme de sondage Pollara
Strategic
Insights et la revue Maclean's ont publié ce qu'elles appellent
« le
premier sondage » sur le positionnement des partis dans les
intentions
de vote. Les deux vont collaborer tout au long de la campagne «
pour mesurer l'appui des électeurs à chaque parti... et
aider à
comprendre les raisons de cet appui et tout virage dans les
allégeances
à mesure que la campagne progresse ».
La décision du réseau City TV de diffuser
le débat avant le
lancement officiel de la campagne et la décision de Kathleen
Wynne,
d'Andrea Horvath et de Doug Ford d'y participer illustrent leur
mépris
pour la loi électorale et son objectif proclamé de
garantir que les
élections sont « libres et équitables ».
Les lois électorales de l'Ontario, comme
ailleurs au Canada, sont
basées sur une fiction juridique, à savoir que la course
entre tous les
candidats et tous les partis politiques qui se présentent
à l'élection
doit suivre un régime réglementaire strictement
contrôlé. Les candidats
ne sont pas censés encourir des dépenses, ni accepter de
contributions,
avant d'être officiellement inscrits. Ils peuvent être
poursuivis s'ils
placent des pancartes ou s'ils acceptent des contributions même
de 100 $ avant d'être inscrits. Les tiers,
c'est-à-dire les individus
et les organisations autres que les candidats inscrits et les partis
politiques inscrits, sont également soumis à une
réglementation très
stricte.
Par contre, les grandes entreprises médiatiques
et les firmes de
sondage ne sont pas considérées comme des «
tiers » et sont autorisées à mener toute
activité électorale
qu'elles veulent au nom de la liberté de presse. Elles
fournissent une promotion gratuite d'une valeur de plusieurs centaines
de milliers de dollars aux partis de cartel et cherchent à
influencer l'opinion publique pour priver les
électeurs
de la tranquillité d'esprit nécessaire pour identifier
eux-mêmes ce
dont la société a besoin.
La tenue du débat de City TV à la veille
du déclenchement de l'élection générale du
7 juin
montre à quel point les principes fondamentaux et
universellement reconnuss d'élections
démocratiques sont bafouées dans le système
électoral dominé par les
partis cartellisés.
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