L'histoire de Neil Stonechild
Près de 14 ans après que le corps de
Neil Stonechild ait été
retrouvé dans un champ gelé dans le nord de Saskatoon,
une enquête
judiciaire a révélé le résultat de l'examen
de l'enquête policière
initiale sur le décès de Stonechild.
Le 24 octobre 2004, le journal de Saskatoon The
StarPhoenix a présenté l'affaire,
l'allégation, les principaux acteurs au sein de la police et les
révélations.
L'affaire
Lorsque le corps gelé de Neil
Stonechild a été retrouvé
le 29 novembre 1990 dans un champ enneigé à
l'extrémité nord de la
ville vers l'heure du midi, la première question que se sont
posés la
plupart des gens associés à cette affaire a
été : « Comment s'est-il
retrouvé là ? »
Le jeune homme de 17 ans a été vu
pour la dernière fois cinq
jours plus tôt dans le quartier ouest du parc de la
Confédération.
A-t-il parcouru les neuf kilomètres de l'immense zone non
aménagée
entre les 47e et 48e rues durant une chute de neige froide et
venteuse ? Est-ce que quelqu'un l'a reconduit à cet endroit
en voiture ?
Pourquoi l'une de ses chaussures avait-elle
disparu ? La chaussette
noircie et usée sur son pied sans chaussure indiquait-elle qu'il
avait
marché sur une longue distance sans la chaussure ?
Malgré les questions, l'ancien policier de
Saskatoon, le sergent
Keith Jarvis, a fermé le dossier après une enquête
de trois jours avec
une explication simple et non étayée.
« On estime qu'à moins d'une preuve
concrète prouvant le contraire,
le défunt est mort dû à une exposition au froid et
est mort gelé. Rien
n'indique qu'il se trouvait dans la région pour une raison autre
que de se rendre aux autorités du centre correctionnel
ou de suivre la voie ferrée pour retourner à la maison de
groupe
Sutherland, ou encore de marcher ivre jusqu'à ce qu'il
s'évanouisse à cause
du froid et de l'alcool et gèle. Conclu à ce
moment-ci », écrit Jarvis
dans son rapport du 5 décembre 1990.
Quatre mois après le décès, la
mère de Stonechild, Stella Bignell, a critiqué
l'enquête policière dans un article publié dans The
StarPhoenix
. Elle ne croyait pas qu'on avait suffisamment fait pour exclure la
possibilité d'un acte suspect.. Elle pensait que l'enquête
aurait été
plus complète si Neil avait été le fils du maire.
Le porte-parole
de la police à l'époque était le sergent Dave
Scott, qui est devenu
plus tard le chef de la police. En réponse aux critiques, Scott
a
déclaré que la police avait fait une enquête
approfondie et avait «
poursuivi toutes les pistes ».
« Une énorme quantité de travail a
été consacrée à cette affaire »,
a déclaré Scott en 1991.
Environ sept ans plus tard, le dossier de Stonechild a
été détruit
durant une élimination routinière, mais une copie en a
été conservée
chez un agent de police, Ernie Louttit, qui avait été
insatisfait de
l'enquête.
Des questions sur l'affaire ont refait surface
en 2000, lorsqu'un groupe de travail de la GRC formé de
plusieurs personnes a été
créé pour examiner les
allégations selon lesquelles la police aurait abandonné
des hommes
autochtones dans la banlieue de Saskatoon.
En
2002,
Darrell
Night retourne sur le lieu où il a été «
déposé « par la police de Saskatoon en janvier
2000, à 20 degrés centigrade (K.
Hogarth/NFB)
La question a été soulevée
après que Darrell Night, un Cri, eut
déclaré en février 2000 que deux agents
l'avaient laissé près de la
centrale électrique Queen Elizabeth durant une nuit glaciale,
alors
qu'il était ivre et mal habillé pour la saison.
L'allégation était explosive parce que
les corps congelés de deux
autres hommes autochtones, Lawrence Wegner et Rodney Naistus, avaient
récemment été retrouvés dans le même
voisinage sans aucune explication
sur la façon dont ils s'étaient retrouvés
là-bas.
Également en quelques semaines, les journalistes
ont ressuscité une
chronique d'humour datée de trois ans qui avait
été écrite par le
constable de Saskatoon Brian Trainor pour le Saskatoon Sun . La
chronique raconte l'histoire de deux officiers recrues qui conduisent
un homme turbulent et saoul, dont la race n'est pas identifiée,
à la
centrale Queen Elizabeth, où ils lui ordonnent de sortir du
véhicule.
Au milieu de ces allégations contre la police,
la famille et les amis de Stonechild ont rappelé aux
médias la mort de Neil.
Ils ont concentré leur plainte sur les
allégations de l'ami de
Stonechild, Jason Roy, qui avait été avec Stonechild la
nuit où il
avait été vu en vie pour la dernière fois.
Quelques semaines après la mort de Stonechild,
Roy avait dit à des
amis qu'il avait vu Stonechild à l'arrière d'une voiture
de patrouille
de la police, menotté, saignant et criant : « Ils
vont me tuer ».
La GRC a mené une enquête exhaustive, mais
n'a pas été en mesure de
vérifier ou de rejeter les allégations de Roy. Aucune
accusation n'a
été portée dans l'affaire Stonechild, mais en
février 2003, Chris
Axworthy, alors ministre de la Justice, a nommé le juge David
Wright
commissaire à l'enquête sur la mort de Stonechild et sur
l'enquête policière originale.
L'allégation
L'enquête Stonechild n'aurait
probablement pas été lancée
si ce n'était de la dénonciation explosive de Roy.En
novembre 1990, Roy
était un jeune homme rebelle de 16 ans qui avait une
dépendance envers
l'alcool. De nombreux éléments de son histoire ont
été corroborés par
d'autres personnes et par des dossiers
informatiques de la police. Mais certains éléments de la
preuve jettent
également un doute sur la véracité de ses
affirmations.
Tôt durant la soirée du 24
novembre 1990, au domicile de
Stonechild, Stonechild et Roy ont conclu un marché avec le
frère de
Stonechild pour qu'il leur achète une bouteille de vodka. Neil
ne
savait pas que c'était sa dernière conversation avec
Bignell.
À l'époque, Stonechild était en
fugue d'un foyer de groupe de
jeunes en détention libre et a promis à sa mère
qu'il se rendrait à la
fin du week-end. Cette mention figurait dans la conclusion
écrite par
Jarvis à son enquête.
Roy a dit que Stonechild et lui ont bu toute la
bouteille de vodka
vers 23 h 30 au domicile de leur amie Julie Binning dans le
parc de la
Confédération, sur la rue Milton. Bien qu'il neigeait et
ventait
abondamment et faisait au-dessous de -20 C, Stonechild a convaincu Roy
de venir avec lui voir son amie Lucille Neetz, qui gardait
des enfants à quelques pâtés de maisons de
là.
Ils ont marché péniblement jusqu'au
complexe d'appartements de
Snowberry Downs, à l'intersection de la 33e rue et du
chemin Wedge, où
ils ont dérangé les voisins qui ont appelé la
police.
Ils ont sonné à plusieurs appartements
dans plus d'un édifice,
avant que Roy dise qu'il voulait abandonner et retourner au domicile de
Binning. Les garçons se sont disputés, Roy a
quitté Stonechild et est
reparti. Il pense qu'il s'est arrêté dans un
dépanneur 7-Eleven pour se
réchauffer.
Alors qu'il se dirigeait en direction sud sur la rue
Confederation,
il a dit qu'une voiture de police a surgi d'une ruelle devant lui et
s'est arrêtée.
Roy a dit que Stonechild était sur le
siège arrière, ses mains
menottées derrière son dos, du sang sur son visage et il
l'a appelé par
son prénom.
Le conducteur lui a demandé s'il connaissait le
jeune homme à
l'arrière, a dit Roy, ajoutant qu'il a nié
connaître Stonechild parce
qu'il craignait d'être arrêté lui aussi. Au lieu de
cela, lorsqu'on lui
a demandé son nom, Roy a donné le nom et la date de
naissance de son
cousin, Tracy Horse, qu'il savait sans casier judiciaire.
La police a vérifié le nom et l'a
autorisé à partir.
Quand la voiture de police s'est
éloignée, Stonechild a semblé pris de peur et a
crié : « Ils vont me tuer », a dit Roy.
Les dossiers du Centre d'information de la police
canadienne (CIPC)
ont montré que les policiers Larry Hartwig et Brad Senger ont
utilisé
leur ordinateur de bord ce soir-là pour vérifier le nom
Tracy Horse,
comme l'affirme Roy. Horse a dit durant l'enquête qu'il n'a pas
été
arrêté par la police cette nuit-là. Les dossiers du
CIPC montrent
également que huit minutes plus tard, les mêmes policiers
ont vérifié
le nom de Bruce Genaille.
Genaille, par coïncidence, était le cousin
de Stonechild, qui
marchait aussi sur la rue Confederation tard la même nuit. Il a
dit
qu'il était certain qu'il n'y avait personne à
l'arrière de la voiture
de police quand les policiers ont vérifié son
identité.
Si Stonechild était bien dans la voiture quand
la police a arrêté
Roy, où était-il quand ils ont vérifié
Genaille ? Et pourquoi la police
recherchait-elle toujours Stonechild s'ils venaient de l'avoir en
détention ? Est-ce que huit minutes auraient suffi à
la police pour
conduire dans une tempête hivernale jusqu'à la zone
industrielle nord
et revenir ?
Roy a également fait la déclaration
troublante qu'il a dit à la
police qu'il a vu Stonechild en détention, mais qu'il a
été intimidé à
faire une deuxième déclaration, fausse celle-là,
qui a blanchi la
police.
« J'ai menti pour sauver ma vie », a
déclaré Roy à l'enquête.
Les dates dans l'histoire de Roy ne correspondaient pas
à d'autres
informations entendues lors de l'enquête. Roy a dit qu'il avait
fait sa
fausse déclaration à la police le 20
décembre 1990 mais Louttit,
l'officier qui a conservé la seule copie existante de cette
déclaration, a dit qu'il l'avait photocopiée du dossier
le 5 ou
le 6 décembre.
Les policiers clés
En novembre 1990, le constable Lawrence Hartwig
était avec la
police de Saskatoon depuis près de quatre ans lorsqu'il a
été affecté
aux troubles liés à Stonechild. Il avait
déjà été le partenaire du
constable Ken Munson de janvier à octobre 1990. En
janvier 2000, Munson
et Dan Hatchen ont été reconnus coupables d'avoir
abandonné Night.
Hartwig connaissait Stonechild à la suite
d'incidents
antérieurs, dont une introduction par effraction dont Stonechild
a été
reconnu coupable et il lui a déjà donné une
contravention pour conduite
sans permis.
Le policier Brad Senger était un débutant
au service de police. Lui
et Hartwig n'ont jamais été partenaires avant cette nuit.
Les deux ont
dit que Stonechild avait déjà quitté la
scène où les voisins avaient
été dérangés lorsqu'ils sont arrivés
cette nuit-là. Les deux ont dit
qu'ils n'ont jamais vu le jeune cette nuit-là.
Le policier Ernie Louttit a photocopié le
dossier d'enquête de
Stonechild le 5 ou 6 décembre 1990, peu
après que Jarvis ait clos le
dossier. Il a gardé le dossier à la maison, conservant
ainsi la preuve
qui s'est avérée essentielle pour comprendre les
événements de l'époque
et faire la lumière sur l'enquête policière,
après la
destruction du dossier original.
Louttit est devenu officieusement impliqué
après que le frère de
Stonechild, Jason, connu sous le nom de Jake, lui ait dit qu'il avait
entendu des rumeurs selon lesquelles Neil avait été battu
par Gary
Pratt et laissé à l'abandon aux limites nord de la ville.
Pratt était
un ami des frères Stonechild avec lesquels Neil avait
prétendument eu
une
violente dispute.
Louttit, un ancien soldat autochtone qui avait
été membre de la
police de Saskatoon durant trois ans, a également rendu visite
à
Bignell, la mère de Stonechild. En janvier 1991, il s'est
plaint à
Jarvis de l'enquête qui n'avait jamais été
complétée. Selon Louttit,
Jarvis avait écarté ses préoccupations et lui a
dit de ne pas se mêler
de cette
affaire sinon il pourrait faire l'objet de mesures disciplinaires pour
ingérence.
Des mois plus tard, Louttit a vérifié le
dossier et n'a trouvé
aucune référence au renseignement confidentiel qui lui
avait été fourni
par Jake ou à sa rencontre avec Jarvis.
Louttit ne se souvenait pas qu'il avait toujours le
dossier
d'enquête lorsque la GRC a rouvert l'affaire en 2000. C'est
en
mars 2001 qu'il l'a retrouvé alors qu'il cherchait autre
chose.
Aucun des policiers qui se sont rendus sur les lieux
où gisait le
corps gelé de Stonechild n'a dit qu'il était de leur
responsabilité de
découvrir comment le jeune était arrivé sur le
terrain dans la zone
industrielle du nord. La plupart des policiers qui ont
témoigné ne se
souvenaient pas de l'incident et les notes écrites de certains
avaient
disparu
sans explication claire.
- Le policier René Lagimodiere, le premier
officier sur la scène, a
rapidement évalué la situation et a écarté
la possibilité d'un acte
suspect. Il a demandé qu'un maître-chien soit
envoyé à la recherche de
la chaussure manquante de la victime. Les autres agents qui ont
assisté
à la scène ont adopté une position similaire et
déclaré qu'ils
considéraient que leur rôle consistait à amasser
des informations pour
l'enquêteur qui selon eux allait les utiliser dans
l'enquête réelle.
- Le policier Robert Morton a pris des photos et une
vidéo de la
scène et a pris une empreinte digitale à la morgue.
En 1993, en réponse
aux ordres de Jarvis, il a détruit le blouson à l'insigne
des Blue
Bombers qui appartenait à Stonechild, ses jeans, des
sous-vêtements,
les deux chaussettes et l'unique chaussure qu'il portait lorsqu'il a
été retrouvé.
- Le sergent Michael Petty était le policier le
plus haut gradé sur
la scène. Il a décidé que l'affaire n'était
pas suspecte et n'exigeait
pas la présence sur la scène d'un enquêteur des
crimes. Il a traité
l'affaire comme une mort soudaine et l'a référée
à l'escouade de la
moralité.
Petty a déclaré qu'il avait le mandat de
s'assurer que la police
puisse écarter l'existence d'un acte suspect mais il a reconnu
ne pas
savoir qu'il manquait une chaussure à la victime, que son visage
portait des blessures ou si quelqu'un avait
délibérément abandonné la
victime dans un endroit éloigné.
- Le sergent Keith Jarvis, qui faisait partie du
service de police depuis 24 ans à l'époque, s'est vu
assigner
l'affaire plusieurs heures
plus tard lorsqu'il est arrivé au travail.
Il a supposé que puisque la cause du
décès avait été assignée à
l'escouade de la moralité, que le décès avait
déjà été classé comme une
mort soudaine, qu'elle n'était donc pas suspecte. Il est
allé à la
morgue avec Morton mais a dit qu'il n'a pas regardé le corps et
n'a
jamais vu deux abrasions parallèles sur le nez. Les gens qui ont
assisté à
l'enterrement de Stonechild ont dit que les égratignures
ressemblaient
à des coupures et pensaient qu'il avait été battu
avant de mourir.
Jarvis a dit qu'il n'est jamais allé sur les
lieux où le corps a
été retrouvé, n'a jamais regardé la
vidéo ou les photos prises sur les
lieux ou les résultats de l'autopsie, n'a jamais examiné
les vêtements
de Stonechild et n'a pas téléphoné aux personnes
dont les photos ont
été retrouvées dans ses poches.
Il a interviewé quelques témoins et a
écrit le lendemain dans un
rapport que le dossier devrait être envoyé aux crimes
majeurs. Puis il
a pris un congé de quatre jours.
Quand il est revenu, il a constaté que le
dossier était toujours
sur son bureau et qu'aucun autre travail n'avait été fait
à ce sujet.
Il n'a pas demandé à son supérieur pourquoi le
dossier était resté
inactif en son absence mais a travaillé dessus pendant plusieurs
heures
ce jour-là, avant de le fermer.
Jarvis a appelé le pathologiste qui avait
pratiqué l'autopsie et a
découvert que Stonechild n'avait pas été battu
à mort. Jarvis était au
courant des rumeurs selon lesquelles Pratt aurait battu et
abandonné
Stonechild mais il n'a jamais contacté Pratt pour l'interroger.
Il a
déclaré dans son rapport que les rumeurs étaient
probablement la
tentative de
quelqu'un de causer des problèmes dans la rue pour les Pratt.
Il n'a fourni aucune information sur des conversations
qu'il aurait
eu avec les policiers qui ont été envoyés à
la rencontre de Stonechild
lorsque la plainte pour troubles a été reçue.
Jarvis a fermé le dossier sans attendre le
rapport de toxicologie,
qui lui aurait dit combien d'alcool Stonechild avait en lui quand il
est mort, un point clé de la théorie de Jarvis sur les
circonstances de
la mort.
Stonechild a été trouvé avec deux
fois plus d'alcool que la limite
légale permise pour conduire, ce qui selon les experts
n'était pas
suffisant pour que l'adolescent s'évanouisse.
Dans ce qui semble être une
révélation choquante, Jarvis a dit aux
enquêteurs de la GRC en 2000 et 2001 que Roy lui avait
dit avoir vu
Stonechild dans la voiture de police.
La veille de l'enquête, Jarvis s'est
rétracté et a dit qu'il ne se
rappelait pas clairement que Roy lui avait dit avoir vu Stonechild dans
la voiture. Jarvis a dit que les suggestions des agents de la GRC
avaient probablement produit un faux souvenir en lui quand ils
tentaient de lui rafraîchir la mémoire sur son entrevue
avec Roy.
L'entrevue
enregistrée a confirmé qu'il avait remis en question la
source de ce
souvenir lorsqu'il en avait fait l'aveu apparent.
- Le sergent-chef Bud Johnson, le superviseur direct de
Jarvis, n'a
jamais remis en question le travail que ses collègues ont
déclaré «
incomplet », « inadéquat » et
« mauvais services policiers ». Il ne se
souvient de rien de l'affaire et dit qu'il ne sait pas pourquoi il ne
l'a pas référée aux crimes majeurs comme Jarvis
l'a
demandé, pourquoi il n'a pas gardé quelqu'un pour
travailler sur le
dossier pendant que Jarvis était absent ou pourquoi il a
autorisé la
fermeture du dossier inachevé.
- Le sergent Dave Scott qui était le
porte-parole de la police et
est devenu plus tard chef de la police, a défendu
l'enquête lorsque la
plainte de Bignell lui est parvenue dans une entrevue avec les
médias.
Il a dit que le travail a été bien exécuté
et que l'affaire était
malheureuse. À l'enquête, il a nié avoir
supprimé délibérément des
informations
sur l'affaire.
Scott n'a pas pensé que l'allégation de
Bignell de racisme au sein
de la police était suffisamment importante pour en discuter avec
le
chef de l'époque, Joe Penkala, même après que des
critiques aient été
publiées en première page du journal.
- Le chef Joe Penkala a déclaré qu'il
n'avait jamais été informé de
la mort de Stonechild ou de l'enquête. Il a dit qu'il n'a jamais
vu
l'article de première page et a laissé entendre que les
membres de la
force lui avaient délibérément caché cette
information.
Penkala a changé un point dans son
témoignage après que la
documentation ait prouvé que sa première
déclaration était fausse. Lors
de son premier jour à la barre des témoins, Penkala a
déclaré qu'il
n'était pas au courant de l'affaire Stonechild parce qu'il
était en
vacances en décembre 1990 et au début de 1991.
Lorsque son journal des rendez-vous a été
révélé devant la
commission, l'enquête a révélé qu'il avait
été au travail les derniers
jours de novembre jusqu'au 10 décembre et qu'il
était de service en
mars lorsque l'histoire a été diffusée dasn le
journal.
- Le chef-adjoint des opérations, Murray
Montague, et le
chef-adjoint de l'administration, Ken Wagner, se partageaient son poste
lorsque Penkala était absent.
- L'inspecteur Frank Simpson était censé
superviser le travail de Johnson.
Johnson, Simpson, Montague, Penkala et Scott faisaient
partie des
cadres qui se sont réunis tous les jours pour discuter
d'importantes
questions en cours. Tous ont convenu que la mort au milieu de rumeurs
d'une querelle violente aurait dû attirer leur attention et
mériter une
enquête plus approfondie. Aucun ne se souvenait de ce
décès ou de
l'article de première page.
- Le coroner Brian Fern s'est rendu sur les lieux, a
vérifié si le
corps présentait un traumatisme évident et a formé
l'opinion que le
jeune n'était pas mort des suites de blessures, mais du froid.
Fern
aurait pu ordonner une enquête du coroner pour découvrir
les
circonstances de la mort, mais il ne l'a pas fait.
- Le chef adjoint Dan Wiks, le membre le plus haut
gradé de force à
témoigner, a été responsable de la réponse
du service de police à
l'enquête de la GRC et de l'enquête de 2000
à 2004. Il a répondu à des
questions au sujet d'un comité spécial pour traiter des
questions liées
à cette affaire.
Les notes des réunions du comité ont
révélé qu'en 2003, Wiks avait donné
à un journaliste du StarPhoenix
des informations erronées sur la raison pour laquelle les deux
policiers soupçonnés par la GRC dans l'affaire n'avaient
pas été
suspendus pendant l'enquête. Wiks a par la suite
été accusé de conduite
répréhensible en vertu
des règlements de la police provinciale. L'affaire est
actuellement en
attente d'une audience disciplinaire provinciale.
- L'inspecteur Jim Maddin, qui est devenu plus tard le
maire de
Saskatoon, a déclaré que le service de police
était préoccupé par le
dossier Stonechild et que de l'information circulait selon laquelle
deux policiers auraient interagi avec le jeune « au moment de son
décès ». Il ne croit pas les officiers
supérieurs qui disent ne pas
être au
courant de l'affaire Stonechild.
- Le sergent Eli Tarasoff connaissait les
garçons Stonechild et
leur mère. Il a dit à Jarvis qu'il pensait que le dossier
avait été
fermé prématurément mais que Jarvis a réagi
de façon « désinvolte »
dans cette affaire.
Les révélations
- Lorsque les policiers Hatchen et Munson ont
été reconnus
coupables de séquestration pour avoir conduit Night à la
centrale
électrique Queen Elizabeth, la police a déclaré
que l'incident était un
cas isolé. Hatchen et Munson ont été
condamnés à des peines
d'emprisonnement de huit mois et ont été renvoyés
du service de police.
Les témoignages recueillis lors de
l'enquête ont toutefois
confirmé que la police de Saskatoon a amené des personnes
dans des
endroits non autorisés au fil des ans.
Plusieurs policiers ont dit qu'ils étaient au
courant de tels incidents.
Le policier Brett Maki a déclaré que la
police utilise parfois son
pouvoir discrétionnaire pour décider de libérer
des personnes et ne
prend pas toujours note de l'avoir fait. L'ancien sergent-chef Bruce
Bolton a déclaré qu'il avait « fait sortir une
personne de la 11e
rue », il y a environ 35 ans. D'autres témoins
parmi les
policiers ont fait référence à un policier qui a
été sanctionné il y a
des années pour avoir déposé quelqu'un dans un
endroit non autorisé.
L'avocat de la Commission, Joel Hesje, a
déclaré que si la police
savait que d'autres policiers larguaient parfois des personnes dans des
endroits non autorisés, cela aurait pu affecter la façon
dont la mort
de Stonechild avait fait l'objet d'une enquête.
- Les allégations au sujet d'un rôle de la
police dans le décès ont semblé être
étayées par des preuves physiques
lorsqu'une photo surprenante a été produite à
l'enquête montrant des menottes superposées sur le visage
de
Stonechild.
Sur l'image on voit deux bandes métalliques
provenant
des menottes
alignées avec deux abrasions parallèles en position
diagonale sur le
nez de l'adolescent, suggérant qu'il a peut-être
reçu un coup au nez
avec une menotte. .
Gary Robertson, un spécialiste de la mesure
d'image, ou
photogrammétriste, a présenté cette théorie
comme son opinion d'expert.
Mais la crédibilité de Robertson a été
remise en question par les
avocats de la police qui ont révélé qu'il avait
gonflé le niveau de ses
diplômes scolaires.
L'opinion de Robertson sur la possibilité que le
nez de Stonechild
ait été brisé et ses observations sur les marques
sur la peau de
l'adolescent ont été remises en question par des avocats
qui ont
souligné son manque de formation en médecine ou en
physiologie humaine.
Les avocats ont souligné que les médecins légistes
étaient moins
certains
sur les mêmes points.
Scène
du
lieu
où le corps de Neil Stonechild a été
découvert le 29 novembre 2009
(Stonechild Inquiry)
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Marxiste-Léniniste
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